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Page créée en janv. 2015
Statue de la Vierge par Henri Rousseau, partiel

Après la loi de Séparation de l'Église et de l'État en 1905, l'Archevêché de Paris et la Ville se regardaient souvent en chiens de faïence. L'histoire de l'église Saint-Gabriel démontre qu'une collaboration restait néanmoins possible. Au début du XXe siècle, dans le quartier Petit-Charonne du 20e arrondissement vit une population pauvre. Pour elle, en 1911, on transforme un hangar à pommes de terre en une petite chapelle dédiée à sainte Cécile. Par la suite, l'usine à gaz de Saint-Mandé est désaffectée, ce qui libère plusieurs terrains dans le quartier. En 1932, le cardinal Verdier, responsable des Chantiers du Cardinal, accepte d'ouvrir son 62e chantier pour l'érection d'une église dédiée à sainte Cécile, à la place de la chapelle. La Ville de Paris prend en charge la location du terrain. Il est jugé bien situé ; de plus il est dégagé de tout bâtiment mitoyen. Mais, de forme trapézoïdale, il va compliquer le travail de l'architecte, Louis Murcier. Les travaux sont en partie financés par un don important de la veuve de Gabriel Dumay. En remerciement, l'église sera dédiée à saint Gabriel.
Murcier choisit un projet néoroman, teinté d'Art déco. Malheureusement le manque de moyens financiers fait sans cesse revoir à la baisse la taille du projet et la décoration. L'église est inaugurée en 1935 avec un mobilier qui vient de la chapelle Sainte-Cécile. Au fil des années, bien sûr, la décoration s'est enrichie : statues, autels, verrières et fresques donnent à présent au sanctuaire un cachet artistique certain. En 1938, Saint-Cécile devient église paroissiale.
L'accent est mis dans cette page sur la fresque de l'arc triomphal et sur la verrière de Charles Mauméjean à l'abside. Notons enfin que la paroisse est animée par les religieux de la congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie.

L'archange Gabriel dans l'Annonciation, vitrail de Charles Mauméjean
Vue d'ensemble de l'église Saint-Gabriel
Vue d'ensemble de l'église Saint-Gabriel
La façade, très dépouillée, est ornée  d'une grande verrière.
La façade, très dépouillée, est ornée d'une grande verrière.
Sur le côté droit, une grande croix bleue, faite de deux
rails métalliques, annonce la présence de l'église.
Le bas-côté droit
Le bas-côté droit
La nef est longée de deux bas-côtés qui donnent
accès à deux grandes chapelles latérales :
- celle du Sacré-Cœur sur le bas-côté droit ;
- celle de la Vierge sur le bas-côté gauche.
La statue du Sacré-Cœur, partiel (1936)
La statue du Sacré-Cœur, partiel (1936)
Réplique par Raymond Delamarre du Christ de la chapelle
des Missions de l'Exposition Coloniale de 1931.
Le chevet de l'église se rapproche du style roman.
Le chevet de l'église se rapproche du style roman. Il n'y a pas de clocher.
La nef et la chapelle du Sacré-Cœur
La verrière de la façade de 26 m2 (atelier  E. Rault)
La verrière de la façade de 26 m2 (atelier E. Rault)
est un assemblage de dalles de verre non peintes.
Elle symbolise un empilement de croix.
«««--- À GAUCHE
La nef et la chapelle du Sacré-Cœur
avec le haut-relief de Charles Desvergnes
représentant sainte Cécile dirigeant
un chœur d'enfants
L'autel de la chapelle du Sacré-Cœur
L'autel de la chapelle du Sacré-Cœur
et sa statue du Christ par Raymond Delamarre
À DROITE ---»»»
Une station du Chemin de croix
Jésus rencontre sa mère
Plaque en grès (?) du sculpteur Privat, 1936
Sainte Cécile dirige un chœur d'enfants
Sainte Cécile dirige un chœur d'enfants
Haut relief en grès par Charles Desvergnes, XIXe siècle
Jésus rencontre sa mère
Le bas-côté droit et l'élévation
Le bas-côté droit et l'élévation
Vitraux de la nef, atelier Michel Durand, 1983
Vitraux de la nef, atelier Michel Durand, 1983

Architecture. La nef, qui se veut néoromane, est scandée d'arcades en plein cintre, rehaussées d'un simple bandeau. Les piliers, sans chapiteau, ont pour tout ornement un insigne représentant une croix. Les deux baies jumelées des chapelles latérales rappellent, elles aussi, l'art roman.

La chapelle de la Vierge dans le bas-côté droit
La chapelle de la Vierge dans le bas-côté droit
Son autel porte le souvenir du martyre des Carmélites de Compiègne pendant la Terreur.
Statue de sainte Geneviève
Statue de sainte Geneviève
par Roger de Villiers (1887-vers 1957)
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (en pierre)
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus (en pierre)
par Arthur-Joseph Guéniot (1866-1951)
Statue de la Vierge par Henri Rousseau, partiel
Statue de la Vierge par Henri Rousseau, partiel
Chapelle de la Vierge
Autel de la chapelle de la Vierge
L'autel de la chapelle de la Vierge est orné de lys et de colombes
Cette ornementation symbolise le martyre des Carmélites de Compiègne pendant la Terreur. Elles sont enterrées au cimetière de Picpus.

À l'Histoire de France et de son Église, les périodes révolutionnaires ont légué leurs lots d'horreurs et d'atrocités. Le 20e arrondissement de Paris veut rappeler à la postérité, dans deux de ses églises du XXe siècle, deux actes cruels : Notre-Dame-des-Otages, dédiée aux religieux et laïcs fusillés par les Communards en 1871 ; Saint-Gabriel qui veut rappeler le martyre des carmélites de Compiègne en 1794 et qui sont enterrées au cimetière tout proche du Picpus.
À la Révolution, les sœurs du Carmel de Compiègne, en tant que pensionnées de l'État, prêtent le serment «Liberté-Égalité» et mènent une vie tranquille et discrète. En 1792, le Carmel est fermé. Les seize religieuses se réfugient dans des maisons voisines et continuent leur vie, prêtes au martyre. Survient la Terreur avec sa déchristianisation forcenée et ses luttes politiques poussant les révolutionnaires aux pires excès de zèle pour afficher la ferveur de leur foi. Ainsi, au cours d'une perquisition dans les maisons qui les hébergent, on découvre une correspondance hostile à la Révolution. Il n'en faut pas plus pour arrêter les religieuses et les transférer à Paris. Leur procès, le 17 juillet 1794, en pleine Grande Terreur, est bien sûr une parodie. Elles sont accusées d'avoir formé des conciliabules de contre-révolution et d'avoir continué à vivre selon leur règle. Qualifiées de fanatiques, elles sont condamnées à mort et exécutées le même jour. Leur quiétude devant la guillotine leur vaudra l'admiration de la foule.
Source : «Mémoires de Compiègne», éditions Jacques Marseille.

LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-GABRIEL
Le chœur de l'église Saint–Gabriel et son orgue, en partie Cavaillé–Coll.
Le chœur de l'église Saint-Gabriel et son orgue, en partie Cavaillé-Coll. L'orgue a été restauré en totalité en 2006.
La place prévue pour l'organiste est située au milieu du buffet d'orgue. Celui-ci tourne le dos au prêtre pendant l'office (!)
La verrière de l'atelier Charles Mauméjean dans le chœur
La verrière de l'atelier Charles Mauméjean dans le chœur
Les trois baies représentent des scènes du Rosaire.

Le chœur de l'église Saint-Gabriel est tout à fait remarquable. Il est illuminé par les trois beaux vitraux de l'atelier Charles Mauméjean. Les baies illustrent des scènes du Rosaire avec les mystères joyeux, douloureux et glorieux. Les mystères lumineux, propres à la vie du Christ, ne sont pas présents. On peut voir d'autres grandes verrières de l'atelier Mauméjean à l'église Sainte-Anne-de-la-Butte-aux-Cailles, Paris 13e. Entre les baies, les peintres Anne-Marie et Thérèse Philipeau ont dessiné en 1947 des personnages rappelant l'Annonciation. On y trouve, dans un camaïeu de gris et d'ors, les parents de Jean-Baptiste, les parents de la Vierge, Marie et l'archange Gabriel.
En avant de la verrière, l'arc triomphal qui domine le chœur peint les prophètes Daniel et Isaïe, les quatre évangélistes, et enfin, dominant la scène, le Christ, représenté comme un Zeus antique entre deux hommes qui sortent de leur tombeau au jour de la Résurrection. Les personnages sont accompagnés des symboles qui les caractérisent : Daniel et le lion, Isaïe et le jeune enfant, les évangélistes avec leur attribut. Le haut de l'arc, assez sombre, est parfois difficile à voir.

Jésus est chargé de la croix
Jésus est chargé de la croix
Rosaire, Mystères Douloureux
Vitrail central du chœur
Atelier Charles Mauméjean
Vitrail gauche du chœur
Vitrail gauche du chœur
Rosaire, Mystères Joyeux
Atelier Charles Mauméjean
Le chœur de Saint–Gabriel et son arc triomphal
Le chœur de Saint-Gabriel et son arc triomphal
Une représentation de l'Annonciation, sous forme de
fresques de personnages, s'intercale entre les vitraux.
L'Annonciation
L'Annonciation
Rosaire, Mystères Joyeux
Vitrail gauche du chœur, Atelier Charles Mauméjean

Détail technique. Parmi les photos des trois vitraux de Charles Mauméjean qui sont données dans cette page, trois donnent la presque totalité de chaque baie. Ces images sont des compositions de photos, compositions rendues indispensables par la présence, au premier plan, de l'orgue de chœur qui bouche le bas de la verrière. En conséquence, la disposition des tuyaux d'orgue au bas de ces images peut être fantaisiste.

Rosaire, Mystères Douloureux
Rosaire, Mystères Douloureux
Vitrail central du chœur
Atelier Charles Mauméjean
L'archange Gabriel
L'archange Gabriel
dans la fresque de l'abside
Anne-Marie et Thérèse Philipeau (1947)
La Vierge dans la fresque de l'abside
La Vierge dans la fresque de l'abside
Anne-Marie et Thérèse Philipeau
(Œuvre datée de 1947)
Le prophète Isaïe
Le prophète Isaïe
dans la fresque de l'arc triomphal
Œuvre d'André-Hubert Lemaître
Le prophète est reconnaissable à ce passage du Livre d'Isaïe :
«Un petit enfant nous est né».
La Crucifixion
La Crucifixion
Rosaire, Mystères Douloureux
Vitrail central du chœur, Atelier Charles Mauméjean
Le prophète Daniel
Le prophète Daniel
dans l'arc triomphal peint par Lemaître.
Il est reconnaissable à la présence
d'un lion à ses côtés.
Voir l'histoire de Daniel dans la fosse aux lions
à l'église Saint-Pantaléon à Troyes.
Vitrail droit du chœur
Vitrail droit du chœur
Rosaire, Mystères Glorieux
Atelier Charles Mauméjean
La Pentecôte
La Pentecôte
Rosaire, Mystères Glorieux
Vitrail droit du chœur
Atelier Charles Mauméjean
La Résurrection
La Résurrection
Rosaire, Mystères Glorieux
Vitrail droit du chœur, atelier Charles Mauméjean
Le taureau de Luc
Le taureau de Luc
dans l'arc triomphal peint par André-Hubert Lemaître (1885-1965)
La Présentation de Jésus au Temple
La Présentation de Jésus au Temple
Rosaire, Mystères Joyeux
Vitrail gauche du chœur, atelier Charles Mauméjean
Sainte Anne et saint Joachim dans la fresque de l'abside
Sainte Anne et saint Joachim dans la fresque de l'abside
Œuvre d'Anne-Marie et Thérèse Philipeau (1947)
Partie haute de l'arc triomphal d'André-Hubert Lemaître  (1885-1965)
Partie haute de l'arc triomphal d'André-Hubert Lemaître (1885-1965)
Le Christ, représenté comme un Zeus antique, se tient entre deux hommes qui ressuscitent
Saint Jean et l'aigle
Saint Jean et l'aigle
dans l'arc triomphal peint par André-Hubert Lemaître (1885-1965)
La Visitation et la Nativité
La Visitation et la Nativité
Rosaire, Mystères Joyeux
Vitrail droit du chœur, atelier Charles Mauméjean
Saint Marc et saint Luc
Saint Marc et saint Luc
dans l'arc triomphal d'André-Hubert Lemaître (1885-1965)
L'Ascension
L'Ascension, partiel
Rosaire, Mystères Glorieux
Vitrail droit du chœur, atelier Charles Mauméjean
La nef vue du chœur
La nef vue du chœur

Documentation : «Paris d'église en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
«Mémoires de Compiègne», éditions Jacques Marseille + «Églises parisiennes du XXe siècle», Action artistique de la Ville de Paris.
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