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En 1814, la duchesse d'Orléans,
veuve de Philippe-Égalité, rentre en France après
dix-sept ans d'exil et d'épreuves (son mari est mort guillotiné,
ses deux fils sont morts de la tuberculose contractée dans
les cachots du fort Saint-Jean à Marseille). La duchesse
veut donner une sépulture décente aux morts de sa
famille. Elle rachète le terrain du château de Dreux
(où seule une maisonnette reste debout) et y fait élever
une chapelle néoclassique en forme de croix grecque.
En 1830, Louis-Philippe (branche des Orléans) monte sur le
trône de France. De la chapelle il fait une nécropole
royale où reposeront les membres de sa dynastie. Le monument
est agrandi et le roi impose le style néogothique : nouvelle
façade, déambulatoire en léger contrebas de
la nef, prolongation du transept, crypte circulaire. De plus, le
roi reprend la vieille tradition, abandonnée depuis deux
siècles et demi, de placer des gisants sur les tombes. Le
maître d'uvre fait appel aux artistes les plus réputés
de l'époque : James Pradier, Ingres, Hippolyte Flandrin,
Horace Vernet, etc..
La Chapelle Royale est un monument magnifique, au milieu d'un parc
de verdure. Sculptures omniprésentes, gisants en marbre,
bas-reliefs allégoriques, voûte entièrement
sculptée, vitraux de la Manufacture
Royale de Sèvres, glaces peintes illustrant la Passion.
Rien ne manque pour séduire le visiteur et faire de la Chapelle
Royale Saint-Louis de Dreux une étape touristique et culturelle
incontournable de l'Ouest parisien.
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Vue générale de la nef avec ses sculptures et ses bas-reliefs.
Le vitrail du fond est celui de la chapelle de la Vierge dans le déambulatoire,
légèrement en contrebas. |
La façade néogothique de la Chapelle royale. |
Tympan du portail principal
: saint Louis sous le chêne de Vincennes. |
Le chevet de la Chapelle est orienté à l'est. |
La Chapelle est une rotonde surmontée d'une splendide
coupole.
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Vue de la Chapelle royale dans son parc de verdure. Autrefois
se dressait ici le château de Dreux. |
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La nef de la Chapelle et le transept sud.
On remarquera la présence d'ornements en caissons dans les
bras du transept. |
La nef est enjolivée par des ornements en caissons taillés
dans la pierre. Ici, l'Adoration des mages par Chambard.
A DROITE, vitrail peint par Béranger dans une chapelle latérale
de l'entrée. ---»»»
«Sainte Adélaïde, reine de Lombardie, distribuant
des aumônes aux pauvres» |
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Le vitrail
au XIXe siècle. Encore plus que le XVIIe
siècle, le XVIIIe a été une époque
de marasme européen pour le vitrail, tout simplement
parce que la mode était à la lumière
dans les églises. Il fallait donc du verre blanc ou,
du moins, des verrières avec très peu de surfaces
colorées. Conséquence : le savoir des maîtres-verriers
disparut. Le renouveau se produisit au tout début du
XIXe siècle, et même dès 1795, avec la
création du musée des Monuments français
par Alexandre Lenoir. Celui-ci marque un intérêt,
aussi artistique que commercial d'ailleurs, pour le vitrail.
Néanmoins le secteur a du mal à re-décoller,
souvent par manque de matières premières : en
1829, c'est en Angleterre que sera faite la verrière
à scènes et à personnages de l'église
parisienne de Sainte-Élisabeth
dans le 3e arrondissement.
En France, le grand homme du renouveau s'appelle Alexandre
Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres de
1800 à 1847. Il oriente les recherches vers un secteur
tout neuf où les chimistes sont à la fête
: la peinture vitrifiable. Ces recherches aboutissent
à la création de vitraux à l'aide de
peinture appliquée sur des carreaux de verre blanc
sertis de plomb. C'est selon cette technique que sont réalisés
les vitraux de la chapelle royale de Dreux présentés
dans cette page. Le progrès technologique ira plus
loin encore : on en viendra à supprimer carrément
les plombs parce que le peintre verrier va pouvoir travailler
sur ce que l'on nomme un «vitrail tableau».
C'est comme une toile blanche tendue sur un châssis
et posée sur un chevalet, sauf que la toile est remplacée
par une plaque de verre. Bien évidemment,
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la peinture est fixée par
cuisson. En fait cette méthode, résultat de
la recherche scientifique de la première moitié
du XIXe siècle, rapproche l'art du vitrail de la peinture
sur porcelaine. Et les peintres sur porcelaine de Sèvres
deviendront d'excellents maîtres verriers. Fixer la
couleur sur le verre présente les mêmes exigences
que la fixer sur la porcelaine : il faut plusieurs cuissons
à températures différentes pour fixer
les différentes couleurs, le verre supportant toutefois
moins de cuissons que la porcelaine.
Les chimistes du XIXe siècle ont peiné pour
retrouver les différentes teintes des vitraux médiévaux.
Dès les années 1820, la verrerie de Choisy-le-Roy
est à la pointe de la recherche. Si le «bleu
de Chartres» est maîtrisé assez facilement,
il n'en sera pas de même du verre rouge, qui va donner
du fil à retordre. Néanmoins, en 1836, Choisy-le-Roy
propose une palette d'une centaine de couleurs et nuances
différentes. La verrerie crée aussi ses propres
ateliers de formation pour artistes verriers et... s'assure
ainsi une future clientèle.
Bientôt les chantiers de restauration vont se multiplier,
les commandes de verrières affluer. Des ateliers vont
s'ouvrir dans toute la France. Grâce à la découverte
de la peinture vitrifiable, on a coutume de dire que le XIXe
siècle avait tout compris de l'art du vitrail...
Source : «Le vitrail, Images
et Atmosphères» d'Aline Amillard-Nouger et Cédric
Rameau-Monpouillan, éditions Minerva (Aubanel), ISBN
: 2-7006-0350-8.
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Galerie de saints et de saintes dans le bras nord du transept.
De gauche à droite : sainte Geneviève, saint Denis,
sainte Clotilde, saint Ferdinand, sainte Amélie, saint
Philippe.
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
Les cartons sont l'uvre
de Jean-Auguste Ingres. Les ornements architecturaux
ont été dessinés par Viollet-de-Duc.
Les vitraux de saint Philippe, saint Ferdinand et sainte
Amélie sont également présents
dans l'église Notre-Dame-de-la-Compassion
(Paris, 17e). Et sur les mêmes cartons d'Ingres.
Cliquez ici
pour les afficher.
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Saint Philippe a été représenté
sous les traits du roi Louis-Philippe Ier. |
Armoiries des Orléans dans la crypte. |
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La coupole, haute de 25 mètres, date de 1816, c'est-à-dire
avant les extensions ordonnées par Louis-Philippe Ier.
Elle a été réalisée par l'architecte parisien
Claude-Philippe Cramail, en charge de tout le projet de la chapelle.
La grande verrière peinte par Roussel, qui représente
la Pentecôte, inonde la nef d'une lumière zénithale.
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Bas-relief allégorique dans la nef : Sainte Adélaïde.
Adélaïde d'Orléans (1777-1847) était la
sur de Louis-Philippe. Restée
célibataire, elle s'est dévouée totalement au
service de son royal frère. |
La grande verrière peinte par Roussel représente la
Pentecôte. |
La nef avec vue sur la porte principale et l'orgue de tribune dans
la pénombre.
A gauche et à droite, on voit des chapelles latérales
rajoutées sous Louis-Philippe Ier
qui abritent chacune deux vitraux de la Manufacture
Royale de Sèvres. |
«Jésus au Jardin des Oliviers», vitrail
peint par Roussel (chapelle latérale sud). |
Magnifique sculpture sur la voûte devant le grand orgue.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
Le grand orgue dû à Aristide Cavaillé-Coll a été
inauguré en 1845.
(classé Monument Historique) |
LES GISANTS
DE LA NÉCROPOLE ROYALE
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La chapelle de la Vierge vue depuis le déambulatoire sud. |
Les vitraux
de la chapelle de la Vierge relatent des épisodes
de la vie de saint Louis. Le roi Louis-Philippe Ier et son
épouse, la reine Marie-Amélie, font face aux
vitraux de la chapelle et non pas à l'escalier qui
descend vers le déambulatoire. Curieusement, ils donnent
ainsi l'air de tourner le dos aux visiteurs et aux pèlerins...
Louis-Philippe appréciait beaucoup les vitraux et s'intéressait
à la technique utilisée pour les créer.
Faut-il y voir un signe?
Juste à droite, le gisant est celui de la princesse
Marie, duchesse de Wurtemberg (1813-1839), seconde fille
du roi des Français. Artiste de talent,
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c'est elle qui a sculpté
l'Ange
de la Résignation qui surplombe son tombeau. Elle
a également réalisé l'ange de la Résignation
du cénotaphe dédié à son frère,
le prince héritier Ferdinand-Philippe (1810-1842) dans
la Chapelle Royale Saint-Ferdinand (actuellement l'église
Notre-Dame-de-la-Compassion,
près de la porte des Ternes à Paris, 17e). Cliquez
ici
pour afficher cet Ange.
Sur la gauche, dans la niche, on peut voir un ange pleurant,
les mains sur le visage. Ce très bel ange est représenté
en gros plan plus
bas dans la page.
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Louis-Philippe Ier et son épouse, la reine Marie-Amélie
dans la chapelle de la Vierge. uvre due à Antonin Mercier.
««--- A droite
et à gauche ---»»
Deux vitraux illustrant la vie de saint Louis dans cette même
chapelle.
Ils ont été réalisés par la Manufacture
Royale de Sèvres entre
1841 et 1843. Quelques grands noms ont signé les cartons
:
Delacroix, Hippolyte Flandrin, Horace Vernet...
Cliquez sur les vitraux pour les afficher en gros plan. |
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Le couple royal Louis-Philippe Ier et Marie-Amélie
face aux vitraux de la chapelle de la Vierge
Durant sa vie, le roi Louis-Philippe a développé une
vraie passion pour les vitraux.
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Ferdinand-Philippe, duc d'Orléans et prince royal (1810-1842)
par Loison d'après Ary Scheffer.
Son épouse, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, duchesse
d'Orléans (1814-1858), marbre réalisé par
Chapu, élève de Pradier |
Un point est peu banal dans
la représentation de ce couple : la duchesse
d'Orléans repose dans une chapelle séparée
qui est symbolisée par l'arcade néogothique
et par la différence de niveaux entre les deux
gisants. La séparation est le fait de la religion
: elle est protestante, il est catholique.
Le prince Ferdinand-Philippe est mort accidentellement
en 1842, à l'âge de 32 ans. La chapelle
Saint-Ferdinand dans le 17e arrondissement de Paris
a été érigée en sa mémoire.
C'est l'actuelle église Notre-Dame-de-la-Compassion.
On peut y voir un beau cénotaphe
du sculpteur de Triqueti. Sur ce cénotaphe trône
l'Ange de la Résignation, uvre de la sur
du défunt, la princesse Marie d'Orléans.
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Ange pleurant dans le déambulatoire nord
au-dessus du tombeau de la duchesse de Bourbon-Condé.
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Ange pleurant dans
le déambulatoire nord ---»»»
La sculpture surplombe le tombeau double qui renferme
les cinq jeunes enfants du duc d'Aumale. |
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Vitrail de la chapelle de la Vierge.
Saint Louis accueille sa future épouse, Marguerite de Provence.
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Ange pleurant. |
Les gisants du déambulatoire sud.
Clés pendantes de style néogothique sur la voûte
du déambulatoire sud. ---»»» |
Clés pendante de style néogothique. |
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L'ange de la Résignation
UVRE DE LA PRINESSE MARIE D'ORLÉANS. |
Le comte de Beaujolais (1779-1808) par James Pradier. |
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Les gisants du déambulatoire.
Au gauche, le tombeau de Marie d'Orléans veillée
par l'Ange de la Résignation. |
Le gisant de la princesse Marie d'Orléans (1813-1839),
duchesse de Wurtemberg.
On remarquera sur la gauche une petite statue reproduisant,
en taille réduite, la statue de sa Jeanne d'Arc (uvre
d'Hector Lemaire). |
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Gisant d'Henri d'Orléans, duc d'Aumale (1822-1897) par Paul Dubois. |
«L'enfant voilé», le prince Louis d'Orléans décédé
en 1874 à l'âge de 7 ans. uvre d'Aimé Millet. |
Marie-Caroline de Bourbon (1822-1869)
épouse du duc d'Aumale. uvre de Lenoir. |
Sophie-Joséphine (1898-1928), fille du duc et
de la duchesse de Vendôme. uvre de Walhain. |
Vue de l'aile nord du déambulatoire.
On remarquera la voûte d'inspiration néogothique. |
François-Ferdinand, prince de Joinville (1818-1900), troisième
fils du roi, en uniforme d'amiral. uvre de Mercier. |
LA CRYPTE
DE LA NÉCROPOLE ROYALE ET SES GLACES TEINTES
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Vue de la crypte circulaire telle qu'elle a été voulue
par Louis-Philippe. Elle date de 1845.
Elle n'abrite que trois sépultures, dont celle d'Henri VI,
comte de Paris, décédé en 1999.
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Glace peinte dans la crypte : «La mort de Jésus»
(Manufacture de Sèvres).
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
Gisant du comte de Beaujolais (1779-1808), inhumé à
La Valette. uvre de James Pradier.
Le style de ce marbre est typique de la période romantique.
Glace peinte dans la crypte : «Ecce Homo» (Manufacture
de Sèvres) ---»»»
Ces glaces sont des plaques de verre de deux centimètres d'épaisseur
peintes à l'aide de couleurs fusibles (peinture vitrifiable).
Sans être de véritables vitraux, elles n'en sont pas
moins des chefs-d'uvre techniques et artistiques. |
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Glace peinte dans la crypte : «Visite des saintes femmes au
Tombeau» (Sèvres). |
Salle dans la galerie occidentale de la crypte.
Le gisant du premier plan est celui d'Antoine d'Orléans (1775-1807),
frère puîné du roi Louis-Philippe.
Exilé en Angleterre, il mourut sous l'Empire et fut inhumé
à l'Abbaye de Westminster.
Ce gisant est une copie sculptée par Troucheau d'un gisant
réalisé par Westmacott.
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Documentation : «La Chapelle Royale»,
brochure publiée par M.G. Editions. |
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