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Page créée en nov. 2011
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Une église, sûrement en bois, est attestée à peu près à l'emplacement de l'église Saint-Symphorien actuelle il y a plus de mille ans. Après plusieurs reconstructions, l'ordre des Célestins de Paris, à qui Charles VI donna le terrain en 1393, fit bâtir en 1472 un nouveau sanctuaire qui, lui aussi, finit par menacer ruine.
Enfin, en 1764, Louis XV confie à l'architecte Trouard le soin de bâtir une église moderne comme le sont Notre-Dame et Saint-Louis de Versailles. Trouard qui connaissait l'Italie et admirait le style antique lui donna presque l'aspect d'un temple romain.
L'église actuelle fut inaugurée en 1770. Elle est qualifiée comme étant de style néo-classique. Sa décoration intérieure ne fut apportée qu'au XIXe siècle. Les bas-côtés sont ornés de grandes peintures des XVIIe et XVIIIe siècles. A noter qu'il n'y a aucun vitrail dans l'église Saint-Symphorien de Versailles.


Aspect grandiose de la nef et du chœur.

Architecture. La longueur totale de l'église Saint-Symphorien dépasse légèrement les 52 mètres. Son clocher culmine à 30 mètres. La nef comprend sept travées. Le chœur, légèrement surélevé, se termine par une abside en hémicycle. Les colonnes, cannelées à mi-hauteur, qui soutiennent la voûte à caissons lui donnent l'apparence martial d'un temple romain. La chaire à prêcher, sur la gauche, date de 1850.

Eglise Saint-Symphorien, façade

«««--- À GAUCHE
L'église vue de la place Saint-Symphorien. Le fronton «à l'antique» de la façade ne contient qu'une horloge.


A droite, l'aspect du chevet ---»»»
Il est carré et pourrait faire croire que c'est là que se trouve l'entrée principale. Ne vous méprenez pas. Si vous trouvez la porte fermée, c'est qu'elle l'est toujours!

L'espace contenu entre ce chevet et l'abside en hémicycle contient la sacristie et des locaux annexes.
Le clocher culmine à 30 mètres.

L'histoire commence avec saint Germain, vers 560. Childebert Ier lui avait donné une grande terre à trois lieues de Paris et le saint homme voulait évangéliser les paysans qui y vivaient. Il fit venir des moines d'Autun ; ceux-ci bâtirent un petit monastère dédié à saint Symphorien. Cette première église, sans doute en bois, fit place à d'autres édifices (un acte d'Hugues Capet en 1003 mentionne une église à cet emplacement).
En 1393, l'ordre des Célestins de Paris se vit attribuer le terrain par le roi Charles VI. Néanmoins, la guerre de Cent Ans ravagea le bâtiment. Il faut attendre l'année 1472 pour que les religieux fassent construire un nouveau sanctuaire avec clocher et toiture à deux pans. Les moines obtinrent de l'évêque de Paris quarante jours d'indulgence pour tous ceux qui contribueraient à la construction.
Cet édifice dura trois siècles. En fait les Célestins préféraient l'église de Viroflay toute proche. Le terrain alentour fut vendu par morceaux, les gens s'y installaient, Versailles allait connaître son apogée. Les Grands de la Cour faisaient construire. La population se développait dans le quartier et le

bâtiment vieillissait.
Ce n'est pas avant l'an 1764 que Louis XV, qui venait de racheter aux Célestins tout le terrain qui leur restait, accéda au désir des habitants du lieu de voir construire une église «moderne». L'architecte Trouard, intendant des dehors de Versailles et voyes de la ville, pétri de culture antique, bâtit un édifice de style néo-classique. Le financement fut assuré par le vente de l'ancienne église et de ses dépendances.
La nouvelle église fut inaugurée en 1770, sans décoration intérieure. Versailles avait donc trois paroisses : Notre-Dame ou paroisse royale, Saint-Louis et Saint-Symphorien.
Avec la Révolution, l'église Saint-Symphorien fut profanée, les vases volés, le mobilier dispersé. Puis le bâtiment fut fermé. Le culte de la Raison n'y fut pas célébré.
Avec le Concordat de juillet 1801 l'église retrouva son statut de lieu de culte officiel. C'est au XIXe siècle qu'elle fut embellie.


Aspect de la nef et du buffet d'orgue vus du chœur.

Architecture. Initialement la tribune d'orgue était plus haute car soutenue par deux colonnes de la même taille que celles de la nef. Mais on s'aperçut que cette disposition produisait trop de sons parasites. La tribune fut donc rabaissée, les deux colonnes à l'antique supprimées. (Ces deux colonnes sont bien visibles dans la peinture du XVIIIe siècle ci-dessous). L'orgue actuelle date de 1882.


Intérieur de l'église Saint-Symphorien par Pierre-Antoine Demachy, peint en 1773 (Versailles,
musée Lambinet). On remarque les deux colonnes du premier plan, supprimées au XIXe siècle.
Eglise Saint-Symphorien à Versailles, chapelle du transept droit
Chapelle du transept droit dédiée à saint Fiacre. Rappelons que l'église
Saint-Symphorien est orientée sud-nord. Cette chapelle est donc à l'ouest.

L'autel de Saint-Symphorien est en marbre blanc et orné de magnifiques sculptures. Au centre Jésus qui tient la Croix.
Sur la gauche, le grand-prêtre Aaron, puis Abel. Sur la droite, Isaac et le bélier, enfin Melchisédech. L'autel a été offert par les paroissiens en 1859.

Les heurts de la Séparation de l'Église et de l'État en 1905. Au terme de la loi du 9 décembre 1905, les prêtres n'étaient plus rétribués et l'État devenait propriétaire des biens de l'Église qui restaient à disposition du clergé, mais sans aucun titre juridique. Quand les officiels de la République vinrent dresser l'inventaire des biens de l'église Saint-Symphorien le 8 février 1906, il y eut une insurrection.
Voici les faits. Le curé est informé que l'inventaire doit commencer le 8 à 14h. Dès 11h, les commerçants ferment leur boutique, la population commence à se masser autour de l'église. Craignant des incidents, les forces de l'ordre prennent position (Gendarmerie, Génie, Dragons) pour bloquer les accès à l'édifice.
Une violente bagarre éclate avec coups de poing, de canne et de chaise. On dénombre quelques blessés légers. Des manifestants parviennent à rentrer dans l'église où la défense s'organise. La petite porte du devant est seule ouverte, elle est bloquée par un barrage de chaises. La double porte centrale reste close.
A 14h, tout le monde est là : le curé et le conseil de Fabrique, le préfet et un inspecteur des domaines. La troupe reçoit l'ordre de faire reculer les manifestants. On prend cet ordre pour de la provocation. Le tocsin retentit. Cris de colère dans la

foule, des jeunes gens retiennent les chevaux des gendarmes, des notables sont arrêtés. Avec peine, la police vient à bout du barrage de chaises qui bloque la porte. Le préfet rentre dans l'église avec l'agent des domaines. Des chaises sont jetées depuis la tribune d'orgue. Le préfet est touché à la tête. Il ordonne de nettoyer la tribune et part se faire panser. Les gendarmes pénètrent dans la nef en se protégeant avec des chaises. Une pluie de projectiles leur tombe dessus. La porte de l'escalier qui mène à la tribune est enfoncée à coups de hache. La troupe se précipite, débarrasse l'escalier encombré, puis enfonce la porte du haut. Nouvelles rixes. Finalement six défenseurs sont arrêtés, dont un vicaire.
Une protestation officielle est lue à l'agent des domaines qui reconnaît que l'inventaire est impossible dans ce désordre.
Les prisonniers, rassemblés à la prison de la rue Saint-Pierre, comparaissent aussitôt en audience des flagrants délits. Les condamnations, dont celle du prélat, seront sévères.
Source : plaquette «Saint-Symphorien de Versailles» disponible à l'église.

Eglise Saint-Symphorien à Versailles, tableau
Tableau de Jacques Stella (XVIIe siècle)
«Apparition de Marie à sainte Élisabeth, reine de Hongrie».

Chapelle de la Vierge (transept gauche). La statue de Marie est une réplique d'une
œuvre du XIXe siècle. Marie soutient son fils debout sur le Monde.
Eglise Saint-Symphorien à Versailles, tableau
«La Résurrection du Christ»
de Nicolas-Guy Brenet (1775).

Fresque de la voûte en cul-de-four dans le chœur
«le Couronnement de la Vierge» par Paul Balze entre 1859 t 1861
Cliquez sur l'image pour afficher le chœur en gros plan.

La fresque de la voûte. En ce qui concerne les teintes des vêtements, le rouge est la couleur du sacrifice, le bleu, celle du ciel et le blanc, le symbole de la pureté. Dans la fresque, saint Symphorien se tient à droite, sainte Geneviève à gauche.
«La Résurrection du Christ». Ce tableau était derrière l'autel jusqu'à la Révolution. Au XIXe siècle, quand l'abside a été peinte, il fut placé dans une chapelle latérale.


Cette autre partie de la fresque est également de Paul Balze.
Elle représente douze apôtres. Au centre saint Pierre et saint Paul avec son épée.
À la droite de Pierre : André, Thomas, Barnabé, Simon et Jacques le Mineur
À la gauche de Paul : Jacques le Majeur, Barthélémy, Philippe, Matthias et Thaddée.

«Jésus chassant les marchands du Temple», tableau de Michel Serres (XVIIIe siècle).
Michel Serres a été nommé «peintre des galères du roi» en 1693. Il avait vu de près
les forçats et connaissait bien la musculature des hommes.
«««--- Tableau de gauche : «Saint Roch soigné par des anges» peint par Daniel Hallé, XVIIe siècle.

Documentation : plaquette «Saint-Symphorien de Versailles» disponible à l'accueil de l'église
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