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Page créée en oct. 2023
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Saint Louis et les humbles (atelier Latteux-Bazin), détail

Le roi Louis IX meurt à Tunis en 1270. Il est canonisé en 1298 par le pape Boniface VIII et devient saint Louis de France. À cette époque, Garches est un petit village de l'ouest parisien, au cœur des vignes, et situé sur l'un des grands axes qui mènent à la Normandie. Le seigneur Robert de la Marche, ancien clerc du roi, y possède un terrain. Un an à peine après la canonisation, il y fait ériger une chapelle dédiée au nouveau saint. C'est la première fois dans le monde qu'un lieu de culte catholique est consacré à saint Louis. Une plaque commémorative, située dans le transept, rappelle l'événement.
La chapelle devient église paroissiale et Robert de la Marche en est le premier curé.
Sous la Révolution, l'église devient temple de la Raison.
Survient la guerre franco-prussienne. À la fin de l'année 1870, Paris est encerclé, la famine menace. Les Allemands bombardent la capitale à partir du 26 décembre. L'État-major français décide alors une sortie. Elle sera déclenchée à l'aube du 19 janvier 1871 sous l'autorité du maréchal Trochu. Celui-ci veut rompre les lignes prussiennes qui s'étalent de Saint-Cloud à Bougival et qui passent donc par Garches. L'assaut est mal coordonné entre les différentes unités. Après quelques succès français initiaux, les Allemands passent à la contre-attaque et regagnent le terrain perdu. Pendant quelques heures, un duel d'artillerie oppose les belligérants... avec Garches au centre. À la fin de la journée, la bataille de Buzenval, telle que la nomment les historiens, aura presque entièrement détruit la petite ville. Et l'église avec elle.
Une fois la paix revenue, la paroisse doit reconstruire son lieu de culte. Grâce aux dommages de guerre, aux subventions spéciales et à de nombreux dons, ce sera chose faite en 1875, au même emplacement que l'édifice précédent, mais en un peu plus grand.
L'église de Garches est un composé de styles néoroman et néogothique. La large nef est voûtée d'ogives, mais éclairée de petites fenêtres. Il est d'ailleurs probable que l'ossature de l'édifice soit métallique. L'architecte a orné l'église de multiples chapiteaux néogothique à thème floral, incluant parfois des masques. Dans le vaisseau central, deux clés de voûte rappellent la date de la canonisation de Louis IX (1297) et la date du déclenchement de la guerre qui conduira à la destruction du précédent monument (1870).
Un des points d'intérêt de l'église réside dans ses vitraux. Créés entre 1887 et 1900 par l'atelier Latteux-Bazin installé dans l'Oise, ils illustrent la vie de saint Louis. Tous ces vitraux sont donnés dans cette page.

Saint Louis instruit par Blanche de Castille (atelier Latteux-Bazin), détail

Vue d'ensemble de l'église Saint-Louis depuis l'entrée.

L'église Saint-Louis de Garches vue depuis la place Saint-Louis.

Le tympan de la façade de l'église représente le Christ ressuscité entouré du tétramorphe, c'est-à-dire des quatre créatures ailées qui tirent le char de la Vision d'Ézéchiel (autrement dit les symboles des quatre Évangélistes).
En 1989, la ville de Garches et la paroisse lancent un concours d'artistes pour orner le tympan. La Garchoise Marie-Jeanne Doutriaux le remporte et réalise la sculpture en pierre de Saint-Maximin, en mai-juin 1990. Le Christ est représenté avec les stigmates. Hormis celui qui est provoqué par le coup de lance, l'artiste a choisi de situer ceux des mains sur les poignets et non sur les paumes.
Source : Saint-Louis en toute confidence, ouvrage édité par la Société historique de Garches, 2007.


Le côté nord de l'église.
L'église Saint-Louis respecte l'orientation liturgique : le chevet est à l'est.

Le tympan de la façade date de 1990
Il représente le Christ ressuscité entouré du tétramorphe (les symboles des quatre Évangélistes).

Avec leurs petites fenêtres, les côtés de l'église dégagent
un aspect néoroman. Ici, le côté sud.

La construction de la première église en 1298.

La première église de Garches.
Elle date de 1298. C'est la première église dédiée à Louis IX, canonisé un an plus tôt et devenu saint Louis. Une plaque commémorative de la construction a été créée au Moyen Âge. Détruite en 1870, elle a été refaite à l'identique par les bâtisseurs de la nouvelle église. On peut la voir dans le bras nord du transept. On y lit :
En l'an de grâce 1298, le vendredi après reminiscere assist en l'anneur de Dieu et de Monseigneur Saint-Lois, Mestre Robert de la Marche, clerc de notre seigneur le Roi de France et Hanri son valet la prumière pierre de l'église de Garches, et la fonda en l'an dessus dit.

Source : Saint-Louis en toute confidence, ouvrage édité par la Société historique de Garches, 2007.


Statue de la Vierge à l'Enfant, détail.

La nef et l'élévation sud vues depuis le bras nord du transept.

Saint Louis est baptisé à Poissy en avril 1214.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers, 1887.
La fillette au premier plan, en habit du XIXe siècle,
est la donatrice de la verrière.

Saint Louis est instruit par sa mère Blanche de Castille.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887.

Chapiteau à feuilles de marronnier.

L'atelier du vitrail Latteux-Bazin (1/3)
Cet atelier n'est pas l'un des plus connus dans l'histoire du vitrail français du XIXe siècle, pourtant il a rayonné pendant une trentaine d'années au point d'être, en nombre d'employés, le second de l'Hexagone derrière celui de Charles Champigneulle dans la Meuse.
Tout part de Gabriel Boniface Bazin (1791-1862), négociant de Mesnil-Saint-Firmin dans l'Oise, touche-à-tout et insatiable créateur d'entreprises : il accroît d'abord le domaine familial par le défrichement de la forêt et y crée une ferme modèle ; en 1821, c'est une distillerie d'alcool de grain et une vinaigrerie ; en 1822, une fabrique de tuile panne ; en 1828, une brasserie et une fabrique de sucre indigène, puis une autre distillerie et un atelier d'instruments aratoires.
---»» Suite 2/3 ci-dessous.

L'atelier du vitrail Latteux-Bazin (2/3)
---»» En 1823, il avait joint à son œuvre le côté social et fondé une colonie agricole pour orphelins afin de les former aux métiers agricoles.
En 1845-1846, il crée un atelier de peinture sur verre (peut-être avait-t-il senti le vent des affaires tourner dans ce sens...) et en confie la direction à Jules Leclerc, un passionné de dessin. On trouvera des orphelins de la colonie parmi les employés.
Après les entreprises, ce sont les titres et les responsabilités que Gabriel Boniface Bazin va collectionner : administrateur des mines de sel de Saint-Nicolas de Varangéville et de la société de la Vieille Montagne ; membre fondateur de la Compagnie des Chemins de fer du Nord et de la Compagnie des Ardennes et de l'Oise ; président de la Chambre des Arts et Manufactures de Beauvais ; maire du Mesnil-Saint-Firmin de 1820 à 1862.
Une pareille activité mérite récompense : il reçoit la Légion d'honneur en 1854. Notons enfin qu'il présente une charrue fouilleuse à l'Exposition universelle de 1855, un procédé qui lui rapporte une médaille.
Jules Leclerc, qui dirige l'atelier de peinture sur verre, s'est perfectionné en dessin à l'atelier d'Ingres. Il va concevoir les cartons des vitraux de 1846 à 1855, date de sa mort.
---»» Suite 3/3 plus bas.


Saint Louis est instruit par sa mère Blanche de Castille, détail.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887.

Les bas-côtés sont voûtés d'ogives avec des clés de voûte à thème floral.
Ici, le bas-côté sud vu depuis le bras sud du transept.

Clé de voûte à feuilles de chêne dans un bas-côté.

Clé de voûte à fleurs de lys dans un bas-côté.

Chapiteau avec un épi de maïs.

Chapiteau à feuilles de chêne.

Le Sacre de Reims.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1889.

L'atelier du vitrail Latteux-Bazin (3/3)
---»» Bazin reprend la direction et confie la conception des cartons à des peintres verriers de renom. Il décède en 1862. Son neveu Ludovic Batteux reprend l'affaire et la développe jusqu'en 1890. L'atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers se spécialise dans les vitraux d'église. La clientèle, d'abord régionale, s'étend jusqu'en Ardèche, et peut-être aussi en Allemagne et en Belgique.
Le site donné en source donne une information peu banale : la productivité de l'atelier, y lit-on, a «sans doute été à l'origine d'une grosse commande pour la cathédrale de Pékin. Malheureusement ces vitraux n'ont jamais été montés, les ouvriers du Mesnil ayant refusé de faire le déplacement. Les vitraux seraient toujours en caisse dans un entrepôt de la capitale chinoise.» Source : https://le-mesnil-saint-firmin.fr

Quatre chapiteaux néogothiques dans la nef ---»»»


Le Mariage de saint Louis avec Marguerite de Provence
à Sens le 16 mai 1234.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.
Ce mariage, évidemment arrangé, se termina,
dit-on, en histoire d'amour.

Le Mariage de saint Louis à Sens en 1234, détail.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.
Saint Louis architecte : il fait bâtir l'abbaye de Royaumont ---»»»
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.

Clé de voûte dans le vaisseau central (1297)

Clé de voûte dans le vaisseau central (1870)

Saint Louis à l'ermitage de la Sainte-Baume.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.

Chemin de croix
Station I : Jésus est condamné.

«-- St Louis à l'ermitage de la Sainte-Baume.
Au retour de sa première croisade, saint Louis, qui remonte vers Paris, s'arrête à Aix. Il se rend à l'ermitage de la Sainte-Baume et y prie sainte Madeleine. C'est en effet à cet ermitage que reposait, croyait-on, la dépouille de la sainte.
Source : Saint-Louis en toute confidence, ouvrage édité par la Société historique de Garches, 2007.

Saint Louis enterre les morts --»»
Durant les combats de la première croisade, des chrétiens furent tués à Sayette (Sidon) et leurs corps, abandonnés. Saint Louis les enterre et donne ainsi l'exemple aux autres.
Un homme se bouche le nez au premier plan : l'odeur devait être insupportable...
Un vitrail du XVe siècle de la cathédrale d'Évreux illustre la résurrection de Lazare. On y voit aussi deux hommes qui se bouchent le nez.


Saint Louis enterre les morts.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.

«Descente de Croix», fin du 19e siècle
Copie de la toile de Rubens à Anvers.

Saint Louis rend visite au pape à Cluny.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.

Saint Louis prisonnier à Mansourah.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1900.

Chapiteaux à thème floral avec masque ---»»»
dans les croisillons du transept.


Saint Louis et la couronne d'épines.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1893.

Tableau anonyme : «Moïse sauvé des eaux»
Huile sur bois
Début du XVIIe siècle.

«««--- Saint Louis et la couronne d'épines.
Rachetée à Baudoin, empereur de Byzance, la couronne d'épines, une fois à Paris, est portée par saint Louis, vêtu comme un simple pèlerin, dans la chapelle de son palais.
Plus tard, elle sera abritée dans la Sainte-Chapelle, construite sur ordre du roi, de 1241 à 1248.
Source : Saint-Louis en toute confidence, ouvrage édité par la Société historique de Garches, 2007.


Tableau anonyme : «Quo vadis Domine?»
Huile sur bois
Début du XVIIe siècle.

«««--- Saint Louis rencontre le pape à Cluny. Novembre 1245, Innocent IV et saint Louis ont une conversation restée secrète à l'abbaye de Cluny. À la suite de quoi, Charles d'Anjou, frère du roi, épouse Béatrice de Provence, sœur de Marguerite, épouse du roi. L'attitude de Louis IX, agenouillé devant le pape, ne paraît pas conforme à la réalité puisque, pour les historiens, le roi et le pape discutaient sur un pied d'égalité.
Source : Saint-Louis en toute confidence, ouvrage édité par la Société historique de Garches, 2007.


Saint Louis et la couronne d'épines, détail.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1893.
LE TRANSEPT

Le chœur et le croisillon nord du transept.

Saint Louis à Mansourah.
Le point de départ de la septième croisade est la chute de Jérusalem qui tombe aux mains des musulmans pour la seconde fois en 1244. Louis IX se croise, arrive à Damiette, en Égypte. En novembre 1249, l'armée franque descend vers le Caire. Deux batailles s'ensuivent. En février 1250 a lieu la bataille de Mansourah, demi-succès croisé. Elle fut suivie de la bataille de Fariskur au cours de laquelle saint Louis fut fait prisonnier. Le roi fut libéré quelques semaines plus tard contre une rançon.



Le baptistère dans le bras nord du transept.

Bas-relief moderne du baptême
du Christ dans le baptistère.

La Vierge à l'Enfant, détail.

Saint Louis, détail ---»»»

Statues modernes en bois à l'entrée du chœur.

Saint Louis recontre le pape à Cluny, détail.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.

Saint Louis instruit ses enfants.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.

Saint Louis et les humbles.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.

Chapiteau à thème floral avec masque
dans un croisillon du transept.
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-LOUIS


Soubassement de l'autel de messe.
Cette ornementation dorée, qui date de 2017,
représente le buisson ardent.

«««--- Vue d'ensemble du chœur à cinq pans.
Le vitrail axial représente la Gloire de saint Louis
(vitrail donné ci-dessous).

Le chœur s'ouvre sur deux statues de bois
modernes dressées contre les piliers nord et sud.
Elles représentent la Vierge à l'Enfant et saint Louis.


Saint Louis rend la justice à Vincennes.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1888-1889.

La Gloire de saint Louis.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887.

Saint Louis sur son lit de mort.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1888.

L'orgue de tribune des années 1870 a été enrichi en 1982.

Saint Louis rencontre le pape Innocent IV à Cluny, détail.
Atelier Latteux-Bazin Maîtres Verriers
1887-1890.

L'orgue. Après la guerre de 1870, l'église est reconstruite. Un nouvel orgue, conçu par le facteur Debierre de Nantes, prend place sur la tribune, mais il convient surtout au répertoire romantique.
Dans les années 1950, l'instrument est ré-harmonisé dans le style néoclassique, puis totalement restauré en 1982. Avec une puissance musicale enrichie, il s'ouvre désormais aux compositions classiques.
Source : Saint-Louis en toute confidence, ouvrage édité par la Société historique de Garches, 2007.


Vue d'ensemble de la nef depuis le chœur.

Documentation : «Saint-Louis en toute confidence» édité par la Société historique de Garches, janvier 2007
+ «Garches et son histoire» par Louis Nicol, Graphédis éditeur.
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