Accueil
Histoire navale
Céramique
Bibliographie
Les Grands Thèmes
  PATRIMOINE
Châteaux, palais,
  Eglises, monuments
Est Ouest Sud-Ouest Nord IdF Sud-Est Centre-OuestCentre-Est
RÉGIONS


 Contact
Page créée en juin 2012
Vierge à l'Enfant, XVIe siècle

L'histoire de l'église de l'abbaye-aux-Dames remonte à la fin du VIe siècle quand un premier sanctuaire est construit par l'évêque de Saintes. Les invasions le mirent à sac. Le comte d'Anjou et sa femme, Agnès de Bourgogne, firent une nouvelle donation et les filles de Saint Benoît s'installèrent dans les lieux dès 1047. Les donations se multipliant, la prospérité suivit. L'abbesse de Saintes, qui venait toujours d'une grande famille, était une autorité respectée et puissante. L'abbaye était rattachée directement au pape. Vers 1145-1150, il fallut tout rebâtir. À cause de l'exiguïté? À cause de la fragilité? On ne sait. De cette époque date l'église Notre-Dame que l'on visite aujourd'hui. Pendant la guerre de Cent Ans, l'abbaye fut dévastée. Pendant les guerres de Religion, elle manqua d'être démolie par les chefs protestants. En 1648, un incendie ravagea l'église et les bâtiments conventuels. L'ensemble fut restauré.
Arrive la Révolution. Les moniales sont chassées en 1792. L'abbaye devient prison. En 1808, elle est cédée à la ville de Saintes à charge pour elle de la transformer en caserne et en prison. Sous la Restauration, des démarches sont effectuées pour que l'ensemble soit rendu au culte et aux moniales. Mais le projet avorte par l'entremise de l'évêque de la Rochelle. Se rappelant les relations tendues entre ses prédécesseurs et la dernière abbesse, madame de Parabère, il demanda que l'abbaye fût désormais rattachée à l'évêché. Sur le refus des religieuses bénédictines, les lieux restèrent à l'état de caserne. Après une grave alerte sur le devenir de l'église (que le Génie Militaire voulait détruire), et une autre sur la façade romane prévue pour Saint-Vivien, puis pour un musée lapidaire, la ville rachète l'église en 1924. Après travaux, elle est rendue au culte en 1939. Les bâtiments conventuels, abandonnés après la guerre, sont restaurés en 1970-1980.

Abbaye-aux-Dames de Saintes
Abbaye-aux-Dames de Saintes
Vue d'ensemble de la nef de l'église Notre-Dame (XIIe siècle)
L'église Notre–Dame et sa belle façade romane saintongeaise
L'église Notre-Dame et sa belle façade romane saintongeaise
Maquette de l'abbaye exposée dans les bâtiments conventuels
Maquette de l'abbaye exposée dans les bâtiments conventuels
Aux temps anciens, l'abbaye comprenait un cloître entièrement clos
par des galeries couvertes. Ce cloître a été remis au jour
lors des fouilles archéologiques en 1986.
Après les deux incendies du XVIIe siècle, on a banni le bois pour la
reconstruction des parties détruites, à l'exception des portes. Le rez-de-chaussée
et les trois étages furent entièrement voûtés de pierres de taille et carrelés.
Le chevet et le clocher depuis le jardin des moniales
Le chevet et le clocher depuis le jardin des moniales
Maquette de l'abbaye avec tous ses bâtiments conventuels
Maquette de l'abbaye avec tous ses bâtiments conventuels
Sur la gauche se dresse l'église Saint-Pallais
Chapiteaux avec feuillages, animaux et personnage
Le clocher
Chapiteaux avec feuillages, animaux et personnage
Chapiteau du clocher : la Résurrection
Chapiteau du clocher : la Résurrection

Le clocher de Notre-Dame.
Construit au début du XIIe siècle et superbement proportionné, il rappelle une pomme de pin avec son bulbe couvert d'écailles renversées. Chaque face du beffroi carré (la partie inférieure) est percée de trois belles fenêtres. Elles furent toutes murées au XVe siècle quand on emit des doutes sur la solidité du clocher. Consolidé en 1789, le beffroi carré fut finalement «rouvert» en 1899.
Au-dessus, le beffroi circulaire est percé de douze fenêtres jumelées séparées de colonnes contreforts. La jonction entre les deux beffrois se fait habilement par quatre lanternons logés sur les écoinçons au-dessus du beffroi carré.
Le point le plus saisissant de ce clocher roman, ce sont ses chapiteaux sculptés qui sont invisibles depuis le sol. Il est clair que les artistes qui les ont créés l'ont fait par pur amour de la décoration. Le visiteur peut heureusement s'en approcher de très près en montant dans le clocher. Les thèmes illustrés sont loin d'être abstraits : on y trouve des animaux fabuleux, des dragons, des entrelacs de feuillages savamment travaillés, ainsi que des scènes bibliques traditionnelles comme la Résurrection (voir ci-contre à gauche) ou encore la Pesée des âmes.
Source : «L'abbaye des Dames de Saintes» du chanoine Tonnelier de l'Académie de Saintonge

Chapiteau du clocher : deux dragons
Chapiteau du clocher : deux dragons
Mur sud et clocher
Mur sud et clocher
Au premier plan se trouvait le cloître.
La margelle du puits est toujours en place
(On l'aperçoit, au premier plan, à droite du gros contrefort.)
Maquette de l'abbaye vue du chevet de l'église Notre-Dame
Maquette de l'abbaye vue du chevet de l'église Notre-Dame
À droite, le chevet de l'église Saint-Pallais
Le clocher roman de Notre-Dame
Le clocher roman de Notre-Dame, son harmonie parfaite
et ses chapiteaux... invisibles depuis le sol
Chapiteau du clocher : feuillages et animal fabuleux
Chapiteau du clocher : feuillages et animal fabuleux
Ouvertures du beffroi carré dans le clocher
Ouvertures du beffroi carré dans le clocher
Elles sont couvertes d'ornements sculptés et de chapiteaux.
Le portail central de la façade romane (XIIe siècle)
Le portail central de la façade romane (XIIe siècle)
Cliquez sur l'image pour afficher l'archivolte en très grand format.

La façade et ses portails. Le fait le plus marquant de la façade est que, dans ses grandes lignes, le second niveau est pratiquement la copie du premier. Le jeu architectural, au centre comme sur les côtés, affiche un équilibre très élégant de colonnettes et d'arcs, les jambages du portail central étant harmonieusement repris dans les colonnettes de la fenêtre centrale du second niveau. Endommagée lors des guerres de Religion et par le Génie Militaire, quand l'abbaye fut caserne, la façade a été rétablie dans son état primitif par les Beaux-Arts en 1939. La décoration des portails était somptueuse. Elle a subi l'usure du temps et le vandalisme des hommes. Le portail central comprend quatre voussures. Celle du bas, c'est la main de Dieu présentée par des anges. La deuxième montre l'Agneau Divin accompagné des symboles des quatre évangélistes. La troisième présente quinze scènes de martyre, chacune à trois personnages : la victime, le bourreau et une autre qui soutient la victime. Des exégètes ont voulu y voir le massacre des Saints Innocents, mais la taille des acteurs s'y oppose. Il s'agit plus vraisemblablement de martyrs indistincts de l'Église primitive. Enfin, la voussure du haut affiche cinquante-quatre personnages,

Partie gauche des quatre voussures du portail central
Partie gauche des quatre voussures du portail central
Portail central, troisième voussure
Portail central, troisième voussure
Scène de martyre à trois personnages
Portail central, première voussure
Portail central, première voussure
Un ange accompagne la main de Dieu

La façade et ses portails (suite) :
tous assis sur des trônes. Sur le plan artistique, en dépit de l'usure du temps, on voit qu'ils sont nettement moins travaillés que les sculptures des trois voussures précédentes. Comment les interpréter? Plutôt que de partir des vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse de saint Jean (qui posent problème pour les trente claveaux qu'il reste à garnir), les sources indiquent qu'il faut y voir les «triomphateurs» dont parle aussi l'apôtre dans son célèbre récit - sans d'ailleurs préciser leur nombre. Ainsi le portail central serait un raccourci de l'Histoire du monde : le Père céleste ; le Christ et la diffusion de l'Évangile ; le temps des martyrs ; enfin le triomphe de l'Église dans la Jérusalem céleste.

L'aigle de saint Jean dans la deuxième voussure
Portail central
L'aigle de saint Jean dans la voussure des Évangélistes (la 2e)
Portail central : première et deuxième voussures
Portail central : première et deuxième voussures
En bas, la main de Dieu encadrée par des anges ;
Au-dessus, l'Agneau accompagné des symboles des évangélistes - symboles non visibles sur l'image.
Le portail sud représente la Cène
Le portail sud représente la Cène
Cliquez sur l'image pour afficher l'arc en très grand format.
Portail sud : chapiteaux sur le côté droit
Portail sud : chapiteaux sur le côté droit
Portail nord, le bas de l'arc
Portail nord, le bas de l'arc, à droite
Il présente une âme en peine qui cherche à grimper vers le Christ, au centre de l'arc.
Comme nous sommes dans une abbaye de moniales, c'est une femme qui est représentée.
Portail sud : La Cène (partie centrale)
Portail sud : La Cène (partie centrale)

La façade et ses portails (suite) :
Le portail sud représente l'Institution de l'Eucharistie, autrement dit la Cène. Jésus, qui tient un poisson dans sa main gauche, se tourne vers Jean en lui en offrant une bouchée. La Cène regroupe treize personnages, mais il y en a en tout vingt-quatre dans l'arc. Les onze autres claveaux sont meublées par Adam et Ève et des personnages indistincts qui sont de plus en plus laids à mesure qu'ils s'éloignent de l'Eucharistie.
Le portail nord fait pendant au portail sud. Ni Assomption, comme on l'a cru, ni suite de sibylles, les sources y voient plutôt les âmes qui se sanctifient en recevant la Règle de saint Benoît, le père du monachisme. C'est en fait une Échelle du Salut. Au bas de l'arc, les âmes ne sont pas encore dégagées de la terre (voir image ci-contre à gauche). Elles sont encore souffrance et montent péniblement dans les lianes pour s'approcher du Christ. Celui-ci, au centre de l'arc, bénit la première âme arrivée. Point intéressant : comme nous sommes dans un couvent de moniales, toutes ces âmes sont représentées par des femmes. Ce qui est exceptionnel. Cliquez ici pour afficher l'arc du portail nord en très grand format.
Source : «L'abbaye des Dames de Saintes» du chanoine Tonnelier de l'Académie de Saintonge

Portail nord : partie centrale de l'arc
Portail nord : partie centrale de l'arc
Le Christ, à droite, accueille et bénit une âme qui a su s'élever jusqu'à Lui.
Portail sud : l'élégante frise de chevaux qui sous-tend  l'arc
Portail sud : l'élégante frise de chevaux qui sous-tend l'arc
Élévations gauches dans la nef
Élévations gauches dans la nef (XIIe siècle)
Les tapisseries qui illustrent la Genèse sont dues à Jean-François Favre.
L'entrée du chœur avec ses deux passages berrichons (à droite et à gauche)
L'entrée du chœur avec ses deux passages berrichons (à droite et à gauche)
Le chœur et le transept droit
Le chœur et le transept droit
Tête sculptée
Tête sculptée
Christ? Apôtre? Fin du XIIe siècle

Cette tête sculptée, exposée près d'un pilier de la nef, a laissé perplexes les archéologues. Elle est supposée représentée le visage du Christ ou d'un apôtre.
Son style évoque clairement la statuaire du Languedoc. Quoi qu'il en soit, cette pièce témoigne de l'importance et du rayonnement de l'abbaye-aux- Dames de Saintes au XIIe siècle.
Source : panneau affiché dans l'église

Le transept sud et la tribune dites «des sœurs malades»
Le transept sud et la tribune dites «des sœurs malades»
Tribune des sœurs malades : chapiteau historié
Tribune des sœurs malades : chapiteau historié
Clé de voûte avec armoiries dans un bras du transept
Clé de voûte avec armoiries dans un bras du transept
Les litanies de la Vierge Les litanies de la Vierge
Vitraux du chœur
Les litanies de la Vierge
Fenêtres romanes dans le chœur
Fenêtres romanes dans le chœur

À DROITE ---»»»
Le transept sud et le chœur vus depuis la tribune «des sœurs malades»
Les litanies de la Vierge
Vitrail du chœur
Les litanies de la Vierge
Statue de la Vierge à l'Enfant
Statue de la Vierge à l'Enfant
Bois, XVIe siècle
Le chœur et le transept gauche
Le chœur et le transept gauche
Tribune des sœurs malades
Tribune des sœurs malades

La tribune «des sœurs malades». On y conduisait autrefois les moniales que leur état de santé empêchait d'assister à l'office. Donnant sur le transept sud, elles avaient vu sur le chœur et l'officiant. Aujourd'hui, des chapiteaux et des pièces sculptées y sont exposés.

Le transept sud et le chœur vus depuis la tribune «des sœurs malades»
Le maître–autel et la chapelle axiale
Le maître-autel et la chapelle axiale
Vitrail central de la chapelle axiale : la Vierge
Chapelle axiale
Vitrail central : la Vierge
(Vitrail contemporain)
Chapelle axiale et sa belle atmosphère romane
Chapelle axiale et sa belle atmosphère romane
Autour du vitrail central, les vitraux latéraux illustrent les litanies de la Vierge.
La nef et la tribune
La nef et la tribune de l'église Notre-Dame
vues depuis le chœur
«La Tapisserie de la Genèse» de J.-F. Favre (vers  1986)
«La Tapisserie de la Genèse» de J.-F. Favre (vers 1986)
«Que les eaux inférieures au Nil s'amassent
en un seul lieu et que le continent paraisse.»

L'église Notre-Dame a choisi d'exposer des œuvres d'art contemporain. Il faut dire que l'ensemble des murs étant nu, la place ne manque ni dans la nef ni dans le transept. Ainsi, depuis la décennie 1980, douze tapisseries viennent apporter un peu de couleur à l'uniformité de la pierre. Le thème en est la création du monde. L'œuvre est due à l'artiste Jean-François Favre qui en a assuré les cartons. La réalisation en a été confiée à Jeannette Favre. Le dynamisme du père Michel Fournier fut essentiel pour assurer la bonne fin du projet.
Les créations sont des broderies en laine sur un canevas de lin. Ces matérieaux sont propres à assurer la solidité et la pérennité des broderies.
Source : Panneaux affichés dans la nef de l'église

LES BÂTIMENTS CONVENTUELS
Ces anciens bâtiments conventuels, en face de l'église, furent  prison et caserne.
Ces anciens bâtiments conventuels, en face de l'église, furent prison et caserne.
Ce sont aujourd'hui des habitations collectives.
La salle capitulaire de l'abbaye
La salle capitulaire de l'abbaye
Salle capitulaire : sculpture sur un mur
Salle capitulaire : sculpture sur un mur
Porte entourée de cariatides conduisant autrefois aux chambres des moniales
Porte entourée de cariatides conduisant autrefois aux chambres des moniales
Salle capitulaire : une porte avec sculptures
Salle capitulaire : une porte avec sculptures
Salle capitulaire
Salle capitulaire
Blason sur un mur
Salle capitulaire : sculpture au-dessus d'une porte
Salle capitulaire : sculpture au-dessus d'une porte
Clé pendante dans l'auditorium
Clé pendante dans l'auditorium
Auditorium
Auditorium
Il est riche d'une magnifique clé pendante dont on donne, à gauche et à droite, les deux faces.
Clé pendante dans l'auditorium
Clé pendante dans l'auditorium

Documentation : «À la découverte de Saintes», Éditions patrimoines médias, ISBN : 2-910137-50-3 + Panneaux affichés dans l'église
PATRIMOINE CARTEPATRIMOINE LISTERetourner en HAUT DE PAGE