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L'ancienne commune de Vaugirard a été
annexée à la capitale en 1860. Elle comprend, au sud,
les fortifications de Thiers où vit un petit monde d'ouvriers
et de maraîchers. En 1919, l'enceinte est détruite,
offrant une nouvelle superficie à la construction. Voulant
assurer l'évangélisation de ce petit peuple parisien,
le cardinal Verdier (1864-1940) y fait élever une église
dans le cadre des Chantiers du Cardinal, donc sur des fonds
entièrement privés. L'architecte en est Léon
Azéma (1888-1976), aidé de l'abbé Robert
Mortier (1877-1937). Ce dernier va imposer une touche résolument
franciscaine : des lignes simpes, un décor dépouillé.
Le chantier s'étale de 1933 à 1935.
L'église est en ciment armé, recouvert de briques
rouges. Elle se voit de loin : son clocher-porche culmine à
46 mètres dans un environnement d'immeubles de faible hauteur.
L'église Saint-Antoine-de-Padoue a été érigée
très rapidement et sur des fonds modestes. Les dix oculi
réalisés par le peintre-verrier Louis Barillet
(1880-1948) sur des cartons de Robert Poughéon (1886-1955)
en sont l'une des curiosités. Ils sont tous donnés
dans cette page.
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Vue d'ensemble de l'église Saint-Antoine-de-Padoue.
La nef prend l'aspect original d'une coque de vaisseau, mais reprend
le plan basilical traditionnel : nef et bas-côtés. |
L'église dresse un impressionnant clocher de 46 m de
haut
au-dessus du quartier. |
Bas-relief sur la façade : le Tau est un symbole de la Croix.
C'est aussi un signe de bénédiction pratiqué
par les Franciscains. |
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Quatre saints protecteurs franciscains ornent les contreforts
du clocher. |
Les sculptures
du clocher ont été réalisées
par Raymond Delamarre (1890-1986) et Élie-Jean
Vézien (1890-1982). Dans la photo ci-dessus,
on a, de gauche à droite : sainte Claire (cofondatrice
de l'ordre des Clarisses), saint François d'Assise
(fondateur de l'ordre des Franciscains) et saint Louis
(qui créa des couvents franciscains). La quatrième
sculpture (cachée) est sainte Élisabeth
de Hongrie (qui revêtit l'habit des Franciscains).
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La façade est ornée de deux bas-reliefs portant
les emblèmes de l'ordre des Franciscains. |
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Statue de Sainte Claire sur le clocher,
cofondatrice de l'ordre des Clarisses. |
Bas-relief sur la façade.
Les «Conformités» : ce sont deux bras croisés.
L'un est nu (celui du Christ), l'autre est
habillé (celui de saint François).
Le bras nu rappelle l'exemple du dénuement, donc de la
pauvreté, l'une des exigences
de la règle des Franciscains. |
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Statue de saint Antoine de Padoue.
uvre de Raymond Delamarre (1890-1986) |
La nef et le côté gauche. Les oculi de Louis Barillet
et les dalles de verre des bas-côtés apportent peu de
lumière. |
Vitrail de Louis Barillet (1880-1948)
«Venez, vous qui êtes bénis par mon père». |
Statue de saint Antoine de Padoue (partiel)
uvre de Raymond Delamarre. |
Chapelle dans l'entrée avec reproduction
du gisant du Christ. |
Les vitraux
de Saint-Antoine-de-Padoue. Les cartons des vitraux
sont dus à Robert Poughéon (1886-1955).
Leur exécution a été assurée par
le peintre verrier Louis Barillet (1880-1948). Ils
se présentent sous la forme de dix oculi, pas
très grands, relatant des scènes de la la vie
de Jésus. Dans chaque oculus on peut lire un texte
tiré de l'Évangile... qui n'est pas toujours
bien lisible.
Le style un peu cru de Robert Poughéon peut choquer.
Les sources citées le qualifient de «post-cubisant»
et regardent ces verrières comme l'une des belles réussites
de l'art sacré au XXe siècle. Trop proches du
style de certains auteurs de bandes dessinées, il leur
manque toutefois un peu de douceur. Le corps du Christ
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dans le vitrail ci-dessus (Venez,
vous qui êtes bénis par mon père»), fait penser à
un superman caparaçonné venu de l'espace. Le
Christ peint dans «la Cène» (voir ci-dessous),
c'est presque Conan le barbare qui défie son ennemi!
Enfin, dans le vitrail de l'Ascension, avec les deux pieds
de Jésus seulement visibles, Poughéon a carrément
décidé de provoquer les tenants de l'académisme...
En matière de réussite de vitrail au XXe siècle,
on pourra se reporter à l'intéressante verrière
de François Décorchemont (1880-1971) à
l'église Sainte-Odile
(Paris, 17e arr.) qui a su faire dans un style nettement plus
feutré.
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Chemin de croix réalisé par Delamarre et Vézien.
Station XIII : Marie reçoit le corps de Jésus. |
Vitrail de Louis Barillet (1880-1948)
«Voici ton roi». |
La chaire à prêcher.
On peut difficilement faire une chaire plus dépouillée. |
La tête du Christ dans la reproduction du gisant (chapelle dans
l'entrée). |
Statue de la Vierge à l'Enfant dans la chapelle de la Vierge
uvre d'Élie-Jean Vézien (1890-1982) |
Vitrail de Louis Barillet (1880-1948)
«Tes péchés te sont remis» , détail. |
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Le bas-côté droit et la chapelle de la Vierge.
Les vitraux, au premier niveau de la nef, sont des dalles de
verre coloré. |
Chemin de croix réalisé par Delamarre et Vézien
Station I : Jésus est condamné. |
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Chemin de croix réalisé par Delamarre et Vézien
Station IV : Jésus rencontre sa mère. |
Statue de saint Joseph
présentant l'Enfant Jésus. ---»»»
uvre d'Élie-Jean Vézien (1890-1982) |
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Vitrail de Louis Barillet (1880-1948) : La Cène. |
Statue de saint Joseph présentant l'Enfant Jésus.
uvre d'Élie-Jean Vézien (1890-1982), détail. |
Vitrail de Louis Barillet (1880-1948)
«Tes péchés te sont remis». |
Chapelle du Sacré-Cœur avec les fonts baptismaux .
La statue du Sacré-Cur est de Raymond Delamarre
(1890-1986). |
Vitrail de Louis Barillet (1880-1948) :
L'Ascension. |
Vitrail de Louis Barillet (1880-1948) : «Et ouvrant sa bouche
il les enseignait». |
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Cloisons et garde-corps du côté droit.
Ces aménagements architecturaux (à gauche et à
droite) datent de l'année 1973. |
Vitrail de Louis Barillet (1880-1948)
sur un carton de Robert Poughéon (1886-1955) :
le Christ en gros plan dans «La Cène».
Le visage de Jésus paraît un peu cru, style «bande
dessinée».
La partie colorée de sa face, sur la gauche, fait penser
à un guerrier
couvert de peintures rituelles, prêt pour l'ultime combat.
Bref, presque un visage à faire peur aux enfants...
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Statue de saint François d'Assise
montrant les stigmates par Raymond Delamarre. |
La nef vue depuis le transept avec l'orgue de tribune. |
En page 85 de l'ouvrage «Églises
parisiennes du XXe siècle» (Action artistique
de la ville de Paris), l'historien d'art Simon Texier
écrit, à propos de Saint-Antoine-de-Padoue,
que le choix de l'architecte Léon Azéma,
au niveau de l'éclairage de l'église,
a été de concentrer la lumière
naturelle dans le chur. Azéma proposait
ainsi un contraste entre une nef faiblement éclairée
et un chur baignant dans un puits de lumière.
À cet effet, trois verrières parallèles
assuraient l'éclairage zénithal de l'autel.
Que voit-on en fait? On trouve la trace de ces trois
verrières dans le chur (voir image ci-dessous),
mais elles ont été bouchées (soit
par de la peinture, soit par un matériau solide).
Le chur n'est éclairé, un peu chichement,
que par une lumière électrique venue d'en
bas, réduisant presque à rien l'effet
artistique voulu par Azéma (voir la photo de
l'ensemble de la nef en haut
de cette page).
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Le chur avec ses statues de saint François (à
gauche) et de saint Joseph (à droite).
La grande fresque de Jean-Fleury Bernard (1908-1994), «Le Christ
expirant», contraste avec l'environnement de couleur uniforme. |
Sainte Thérèse de Lisieux
sculptée par Élie-Jean Vézien (1890-1982) |
Le chur et l'ensemble de la fresque de Jean-Fleury Bernard. |
Fresque : «Le Christ expirant» de J.-F. Bernard (1908-1994).
Détail : La Crucifixion avec Marie, saint Jean et Marie-Madeleine |
Statue de saint François d'Assise
montrant les stigmates par Raymond Delamarre.
Détail : Le visage |
Fresque : «Le Christ expirant» de J.-F. Bernard
(1908-1994)
Partie gauche : saint François d'Assise, agenouillé,
les bras ouverts, est
accompagné de frères franciscains : Bonaventure,
Duns Scot et Pacifique. |
Vitrail de Louis Barillet (1880-1948)
«Je vous dis en vérité que je n'ai point trouvé
une si grande foi, pas même en Israël». |
Le maître-autel et l'autel de messe. |
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Vitrail de Louis Barillet (1880-1948)
Le Saint Esprit. |
Vitrail de Louis Barillet (1880-1948)
«Laissez venir à moi les petits enfants». |
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Sainte Thérèse de Lisieux
sculptée par Élie-Jean Vézien (1890-1982)
Détail . |
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Fresque : «Le
Christ expirant» ---»»»
de Jean-Fleury Bernard (1908-1994).
Partie droite : saint Antoine de Padoue entouré
de quatre martyrs franciscains : Burté, Morel,
Griault et Bauer. L'Enfant Jésus, jeune, tend la
main à saint Antoine (voir la fresque entière). |
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L'orgue de tribune et son buffet résolument moderne. |
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La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : «Paris d'église
en église», Massin Éditeur,
+ «Églises parisiennes du XXe siècle», Action
artistique de la Ville de Paris. |
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