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Page créée en nov. 2014
Statue de saint Antoine le Grand dans le chœur

L'église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts a été érigée en 1902 par l'architecte Joseph-Émile Vaudremer (1829-1914) aidé de Paul Bischoff et Lucien Roy. La municipalité voulait remplacer la chapelle de l'hospice des Quinze-Vingts, devenue église paroissiale en 1802, trop petite pour une population en augmentation. Rappelons que c'est Louis IX qui créa l'Hospice des Quinze-Vingts en 1259 pour accueillir trois cents aveugles (15 fois 20).
L'église, construite en brique et en pierre, est de style néoroman. Certaines parties et décorations sont typiques de l'Art nouveau de l'École de Nancy. Sa verrière, créée par l'atelier parisien Champigneulle, est très académique, avec sa série de saints et de saintes. En revanche, on remarque une petite coupole du chœur conçue d'une manière assez révolutionnaire pour l'époque (1902) : du verre moulé lié par du ciment. La technique allait être largement reprise. François Décorchemont utilisera aussi le ciment pour lier sa pâte de verre dans la grande verrière de l'église Sainte-Odile, à Paris, en 1937.
L'église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts est toute proche de la gare de Lyon. Si vous avez du temps avant de prendre le train, n'hésitez pas à y faire un tour. En semaine, elle est ouverte toute la journée.

Saint Antoine le Grand en prière dans la peinture murale de Georges-Victor Claude
Vue d'ensemble de la nef de Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts
Vue d'ensemble de la nef de Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts
La façade et le clocher, avenue Ledru-Rollin (Paris 12e arr.)
La façade et le clocher, avenue Ledru-Rollin (Paris 12e arr.)
Décorations florales et entrelacs sur le haut de la façade
Décorations florales et entrelacs sur le haut de la façade

Architecture. Les deux côtés de la nef sont meublées d'arcades en plein cintre, surmontées de petites arcatures gémellées au niveau de la tribune. Les arcades sont séparées par de lourds piliers dépouillés, dont la seule ornementation, avant l'arc doubleau, est un chapiteau très massif d'une forme peu classique. Les tribunes sont éclairées par des vitraux de verre blanc presque horizontaux. Malgré tout, ces derniers, ajoutés à la série de vitraux des saints et des saintes au-dessus des tribunes, ne suffisent pas à éclairer convenablement l'édifice, qui reste assez sombre.

Élévations droites dans la nef
Élévations droites dans la nef
Il n'y a pas de vitraux au premier niveau, ce qui explique que l'église soit assez sombre.
Le Sacré–Cœur
Le Sacré-Cœur
Vitrail de l'atelier Charles Champigneulle (1911)
Chemin de croix, station 1 : La Cène
Chemin de croix, station 1 : La Cène
Les bas-côtés aboutissant aux autels absidiaux
Les bas-côtés aboutissant aux autels absidiaux
Ici l'autel de la Vierge
La tribune et les lourds piliers néoromans.
La tribune et les lourds piliers néoromans.
On remarque la présence d'une étroite frise néoromane qui suit la courbure des arcades le long de la nef.

«««--- Les plaques (en grès?) du Chemin de croix sont fixées au-dessus des arcades des bas-côtés.
Type des vitraux consacrés aux saints et aux saintes au troisième niveau de l'élévation
Ainsi se présente la série des vitraux consacrés aux saints et aux saintes au troisième niveau de l'élévation : un vitrail
central est dédié au saint patron d'un donateur pour la construction de l'église (ici sainte Julitte) ; il est entouré
de deux vitraux à formes géométriques enrichi de prières. Vitraux de l'atelier Charles Champigneulle (1911)
Autel absidial gauche de la Vierge de style Art nouveau
Autel absidial gauche de la Vierge de style Art nouveau

Saint Antoine le Grand. La dédicace des églises à ce saint homme est moins répandue que celle à saint Antoine de Padoue. Il est vrai que celui qui est regardé comme le fondateur de l'érémitisme chrétien n'a pas une vie très passionnante : des prières dans une grotte, des leçons d'édification morale à ses quelques disciples, et des histoires farfelues de démons vicelards qui veulent sa peau. La Tentation de saint Antoine est un thème très illustré par les peintres. Le tableau de Salvador Dali, qui date de 1946, est l'un des plus connus : des éléphants magnifiquement stylisés présentent au saint homme les tentations de ce monde, dont deux femmes nues qui offrent leur corps à la concupiscence des mâles... La vie de saint Antoine nous est connue par la Légende dorée de Jacques de Voragine, elle est également rappelée par d'autres exégètes comme, au XIXe siècle, le père Giry dans son important ouvrage sur la vie des saints.
Antoine naît en Haute Égypte en 251, dans le petit village de Come, Dèce étant empereur de Rome. Ses parents sont riches, nobles et catholiques. Ils choisissent de l'élever à l'écart des autres pour qu'il reste pur. «(...) il passa sa jeunesse dans une grande innocence : sobre, religieux, obéissant, et aimant, comme Jacob, à demeurer dans la maison de son père», écrit le père Giry. Vers vingt ans, ses parents décèdent. Il reste seul avec une sœur. Sa vocation se dessine quand il entend lire dans une église cette parole de l'évangile de Matthieu : «Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, suis-moi, et tu auras un trésor au ciel.» Alors, il vend tous ses biens, les distribue aux pauvres, place sa sœur auprès de filles vertueuses et part dans le désert. À cette époque, les monastères n'existent pas encore. Ceux qui font retraite sont des ermites : ils travaillent de leurs mains en gardant le strict minimum pour survivre, prient, lisent les Écritures et se rendent visite les uns les autres. Antoine, par sa dévotion, y gagne bientôt une réputation de sainteté. Voyant une vie si parfaite, si dévouée à son Créateur, le démon décide de le tenter. Le regret d'avoir quitté le monde, le

doute sur sa condition, l'attrait de la sensualité s'ajoutent aux nuits de cauchemars, mais rien n'y fait. Les prières et les mortifications sont les plus fortes. Le démon prend forme humaine, se jette à ses pieds et s'avoue vaincu.
Antoine se retire alors dans un sépulcre, nourri seulement grâce à la bienveillance d'un ami. Le sachant abandonné de Dieu, parce qu'Il souhaite éprouvé sa foi, le diable va redoubler ses assauts contre le saint homme, au point de le laisser évanoui et couvert de plaies. Après avoir guéri de ses blessures, c'est toute une sarabande de démons qui se déchaîne. «(...) Antoine vit paraître des figures horribles de lions, de taureaux, de loups, d'aspics, de serpents, de scorpions, d'ours, de tigres et d'autres bêtes sauvages, lesquelles, chacune à l'envi, s'efforçaient de l'épouvanter et de lui nuire (...)», écrit le père Giry dans sa vie des Saints. Mais, grâce à la prière et l'aide de Dieu, l'ermite tient bon. Il a alors trente-cinq ans et décide d'aller vivre au-delà du Nil, en haut d'une montagne, dans un vieux château habité par des serpents. Jusqu'à présent, Antoine était un ascète, nom donné à l'époque à ceux qui se retiraient du monde pour s'adonner à la prière et à la mortification. Ils restaient à proximité des villes ou vivaient dans les villes elles-mêmes. Certains, pourtant, que l'on qualifie aussi d'ascètes, se rendaient utiles et prenaient en charge un ministère ecclésiastique ou l'instruction du peuple. Avec son départ au-delà du Nil, nous apprend le père Giry, Antoine change de catégorie : d'ascète, il devient anachorète. Et la vie qu'il va embrasser dans le désert, loin de tout lieu habité, va faire de lui le père de la vie monastique et érémitique. Revenons au château : les serpents lui cèdent la place et l'enceinte lui sert de cellule. Un ami le ravitaille en pain et en eau deux fois l'an, depuis le toit pour qu'Antoine ne le voie pas. Mais les esprits malins continuent de le harceler par des tentations de toutes sortes qui ne font que redoubler sa ferveur et sa foi. Arrivé à ce point, la vie de saint Antoine le Grand dans la Légende dorée n'est plus qu'une succession de sentences et de morales édificatrices à la suite de discussions avec ses disciples. --»» Suite 1

Chemin de croix, station 2 : Jésus est condamné
Chemin de croix, station 2 : Jésus est condamné
Le cheval dessiné sur la voûte
Dessin sur la voûte (au-dessus des arcs doubleaux)
On donne ici le cheval, le paon et le poisson.
Le paon dessiné sur la voûte
Le poisson dessiné sur la voûte
Saint Adrien
Saint Adrien
Vitrail de l'atelier Champigneulle (1911)
Saint Joseph
Saint Joseph
Vitrail de l'atelier Champigneulle (1911)
Le chœur, l'orgue de chœur et le collatéral droit
L'entrée du chœur et du bas-côté droit jusqu'à l'autel Saint-Joseph
À DROITE ---»»»
Chemin de croix, station 11 : Jésus est cloué sur la croix
et station 14 : Jésus est remis à sa mère
Autel absidial dédié à saint Joseph
Autel absidial dédié à saint Joseph

L'Art nouveau. Les autels absidiaux se rapprochent du style Art nouveau de l'École de Nancy. On remarque ici des teintes assez neutres : le beige et le crème contrastent avec une série de bruns, dont une partie est relevée par des rinceaux. Aucun élément ne doit se détacher de l'ensemble. Tout est harmonieux, noyé dans une dominante marron clair. Voir plus bas la décoration autour de l'orgue de chœur qui offre un aspect encore plus net de l'Art nouveau de l'École de Nancy.

Statue de saint Louis
Statue de saint Louis
Saint Louis (Louis IX) est le fondateur
de l'hospice des Quinze-Vingts en 1259,
créé pour accueillir trois cents aveugles.
Saint Antoine de Padoue
Saint Antoine de Padoue
Le culte de ce saint (toujours représenté
avec l'Enfant Jésus sur un bras)
est plus répandu que celui de
saint Antoine le Grand.
Chemin de croix, station 11 : Jésus est cloué sur la croix Chemin de croix, station 14 : Jésus est remis à sa mère
Le chœur et la chapelle axiale sont séparés par une grille
Le chœur et la chapelle axiale sont séparés par une grille
L'important orgue de chœur est visible sur la tribune gauche
Sainte Élisabeth de Hongrie, partie centrale
Sainte Élisabeth de Hongrie, partie centrale
Vitrail de l'atelier Charles Champigneulle (1911)
Le Christ en croix dans le chœur
Le Christ en croix dans le chœur
Chemin de croix
Chemin de croix
Station 8 : Jésus tombe pour la troisième fois
Statue de saint Antoine le Grand dans le chœur
Statue de saint Antoine le Grand dans le chœur
Saint Eugène
Saint Eugène
Vitrail de l'atelier Charles Champigneulle (1911)

Saint Antoine le Grand (suite 2). Arrive la querelle de l'arianisme. Arius, théologien alexandrin, soutient que Jésus est d'abord homme avant d'être dieu, que la divinité n'est pas égale entre le Père et le Fils, affirmations qui suscitent un beau tollé. Nous sommes aux alentours des années 320. Sur sa montagne, Antoine est aux premières loges. Il écrit à Balac, juge arien, cruel envers les catholiques, mais ne fait que provoquer ses rires. En punition, cinq jours plus tard, son cheval le renverse et le mord plusieurs fois à la cuisse. Balac meurt quarante-huit heures après. Dieu fait voir en esprit à Antoine la désolation d'Alexandrie après la mise à sac des sanctuaires par les Ariens. Devant les larmes du saint, Il l'informe que l'Église en sortirait victorieuse. Saint Athanase l'appelle à Alexandrie pour s'opposer, par ses discours de sagesse et sa parole inspirée de Dieu, aux prédicateurs ariens.
Revenu à sa montagne, Antoine correspond avec les puissants de ce monde , y compris Constantin Ier, premier empereur chrétien.
--»» Suite 3 et fin plus bas.

Les belles peintures murales du chœur, de style très académique, sont l'œuvre de Georges-Victor Claude (1854-1921). La vie de saint Antoine y est illustrée dans deux tableaux : 1) Antoine, jeune, distribue ses biens aux pauvres ; 2) devenu ermite, il prie pour chasser les tentations. Cette deuxième scène a été largement illustrée par les peintres. De l'autre côté du chœur, Claude a représenté un des Docteurs de l'Église, saint Grégoire le Grand, pape de 590 à 604, auteur d'un sacramentaire qui est la source du missel roman, et une sainte Cécile, vêtue de vert et de blanc, jouant de la lyre.

Le chœur et ses peintures murales ne peuvent se passer de lumière  artificielle.
Le chœur et ses peintures murales ne peuvent se passer de lumière artificielle.
Le caractère néoroman de l'édifice transparaît très bien dans la suite d'arcades sur deux niveaux dans la nef.

Saint Antoine le Grand (suite 1). Le père Giry est plus prolixe. On apprend ainsi que l'antre de l'ermite ne reste pas inconnue. Les visiteurs lui demandent aide, conseils et guérison de leurs maux. Tous entendent le bruit infernal des démons qui tourmentent le saint. Giry écrit ainsi : «La sainteté de vie du bienheureux Antoine donna tant d'admiration que, du lieu où il était, sa réputation se répandit par toute la terre, traversant l'Afrique, l'Italie, l'Espagne et la France, jusqu'aux provinces les plus éloignées ; de sorte que plusieurs troupes d'hommes touchés de l'esprit de Dieu accoururent au désert pour suivre ses traces et vivre sous sa conduite.» Sans crainte de l'exagération, le père ajoute : «Pour cet effet, on fonda plusieurs monastères, et les déserts furent tellement remplis, qu'ils semblaient être des villes peuplées d'habitants célestes.»
Côtoyant ses disciples, Antoine va tracer sa règle de conduite, faite de joie de vivre, d'humilité, de discrétion et de mépris des choses terrestres. Pour la gloire du Christ, il recherche le martyre. En l'an 311, l'empereur Maximin rallume la persécution contre les chrétiens à Alexandrie. Antoine s'y rend, espérant y trouver la mort. Il assiste ses coreligionnaires devant les juges, les accompagne sur le lieu de leur supplice, mais rien n'y fait. Il n'est pas arrêté. Sur ordre, tous les religieux sont expulsés de la ville, mais lui décide de rester et s'exhibe dans une belle robe blanche sur la place publique. Peine perdue. Dieu ne veut pas de lui. Alors il s'en retourne à son monastère et se jette derechef dans les prières et les mortifications. Cette partie du récit du père Giry est intéressante. À Alexandrie, l'ermite ne fait aucune provocation, n'attaque pas les dieux des autres, ne s'oppose pas à leur culte. À lire le père Giry, Antoine se contente d'aider ses frères et de se montrer ostensiblement dans la rue. Bien sûr, Giry et notre saint en concluent que Dieu, refusant sa mort, l'attend pour d'autres missions parmi les hommes. Une interprétation plus bassement terrestre conduit à constater que les autorités n'ont, dans les faits, aucun motif pour l'arrêter. On pourrait en conclure, à rebours, à la très grande tolérance de l'autorité romaine. Elle est tolérante avec les tolérants : vous n'attaquez pas mes dieux, je n'attaque pas les vôtres. La plupart du temps, les martyrs chrétiens choisissaient de provoquer le pouvoir en refusant de sacrifier aux dieux de l'Empire, attitude interprétée comme le rejet des lois de Rome, l'irrespect envers l'Empereur et donc le choix délibéré du statut d'ennemi de l'État. Ou plus grave encore, ils détruisaient les statues des dieux. Et la peine de mort suivait. Dans le récit du père Giry (tirée de l'histoire rapportée par saint Athanase), personne ne demande à Antoine de sacrifier aux dieux (ce qu'il aurait sûrement refusé). Aussi, ne faisant aucun mal et respectant les lois de l'Empire, peut-il aller et venir à sa guise.
Revenu dans sa cellule, plongé dans sa ferveur, le saint multiplie les miracles auprès de tous ceux qui le visitent. Il chasse les maladies et les possessions. Cependant, craignant un excès de réputation, il décide encore une fois de partir et s'en va en haute Thébaïde, un lieu où il n'y a que des hommes sauvages. En chemin, une voix lui commande de changer de route. Plutôt que d'aller au sud, il doit se diriger vers l'orient, vers la mer Rouge. Après trois jours de marche, il arrive au mont Colzim et s'établit au pied de la montagne, dans une étroite grotte, tandis qu'une autre cellule, en haut du massif, lui sert de refuge quand il a besoin de solitude. Car sa grotte est bientôt découverte. Les religieux affluent. Pour ne pas vivre au crochet des autres, il cultive la terre, partage ce qu'il récolte, travaille de ses mains et se fait obéir par les bêtes sauvages auxquelles il ordonne de respecter le fruit de son travail. Le démon continue de le harceler : il assemble des animaux féroces pour l'épouvanter, l'empêche de jouir de la félicité spirituelle quand il prie, ou encore lui impose des tentations et des visions de diables tourmenteurs des âmes pécheresses. Antoine surmonte le mal à force de nuits de prières, de ravissements et de joie. --»» Suite 2

«Saint Antoine distribue ses biens aux pauvres»
«Saint Antoine distribue ses biens aux pauvres»
Peinture de Georges-Victor Claude (1854-1921) dans le chœur
«Saint Antoine en prière chasse les tentations»
«Saint Antoine en prière chasse les tentations»
Peinture de Georges-Victor Claude (1854-1921) dans le chœur
Le chœur, l'orgue de chœur (Merklin) et les peintures de Georges–Victor Claude
Le chœur, l'orgue de chœur (Merklin) et les peintures de Georges-Victor Claude
La Mère de Dieu
La Mère de Dieu
Vitrail de l'atelier Charles Champigneulle (1911)
Sainte Cécile jouant de la lyre
Sainte Cécile jouant de la lyre
Peinture murale de Georges-Victor Claude (1854-1921)

L'Art nouveau. La photo de l'orgue de chœur ci-dessous est un exemple parfait du style Art nouveau tel qu'on peut l'apprécier au musée de l'École de Nancy (à Nancy). L'uniformité des bruns est frappante. L'œil ne détecte aucun contraste entre celui du buffet de l'orgue, celui du parapet et celui du mur. Tout cela crée une ambiance morne et triste, surtout quand ce style et cette teinte s'étendent aux quatre murs d'une pièce et à son plafond.

L'Art nouveau resplendit dans cette uniformité des bruns autour de l'orgue de chœur et des peintures murales
L'Art nouveau resplendit dans cette uniformité des bruns autour de l'orgue de chœur et des peintures murales
Vitrail figuratif moderne
Vitrail figuratif moderne
Sainte Cécile jouant de la lyre, détail
Sainte Cécile jouant de la lyre, détail
Peinture murale de Georges-Victor Claude (1854-1921)
Belle et rare statue de la Vierge embrassant l'Enfant
Belle et rare statue de la Vierge embrassant l'Enfant
«««--- Les trois vitraux figuratifs de l'abside s'harmonisent bon an mal an
avec la rosace de la Crucifixion au-dessus. Atelier Duchemin (2005)
«Saint Antoine distribue ses biens aux pauvres», détail
«Saint Antoine distribue ses biens aux pauvres», détail
Peinture de Georges-Victor Claude (1854-1921) dans le chœur
«Saint Antoine en prière chasse les tentations», détail
«Saint Antoine en prière chasse les tentations», détail
Peinture de Georges-Victor Claude (1854-1921) dans le chœur

Saint Antoine le Grand (suite et fin). Parmi les religieux, on commence à l'appeler «le Grand». Ses disciples fondent un premier monastère (Pispir) à douze lieues de sa grotte, distance fixée par l'ermite lui-même. Celui-ci s'y rend souvent et s'entretient avec les visiteurs, après qu'ils ont été reçus par Macaire, futur saint lui aussi. Les autres monastères fondés par ses disciples auront moins souvent l'honneur de sa visite. Enfin, il apprend par révélation que sa mort approche. Comme il ne veut pas être embaumé, pratique qu'il condamne, il demande à Macaire et Amathas - qui l'assistent dans les dernières années de sa vie - de l'enterrer dans un lieu qu'ils garderont secret. Sa mort survient le 17 janvier 356, âgé de cent cinq ans, écrit le père Giry. Qui poursuit : «C'était une chose merveilleuse qu'avec tant de longues et excessives pénitences que ce Saint avait pratiquées, il n'eut pas perdu une seule dent, que sa vue n'eut point diminué, et qu'il eut encore les jambes fermes et le corps robuste ; ce qui était une grande preuve de sa vertu, et de ce que Dieu opère miraculeusement en faveur de ses serviteurs.»
Par révélation, Dieu se charge de faire connaître l'emplacement du tombeau. Le corps est transporté à Alexandrie, puis, vers 635, à Constantinople, quand les Arabes conquièrent l'Égypte. En 1070, l'empereur grec Romain Diogène concède les reliques à Jocelin, l'un des barons du Dauphiné, province de la France actuelle. Elles arrivent à La-Motte-Saint-Didier, près de Vienne, où l'on construit une église pour les recevoir. Des moines bénédictins de l'abbaye de Montmajour, près d'Arles, sont appelés pour en assurer la garde. En 1090, une maladie terrible, le Mal des ardents se répand dans plusieurs régions et seule l'invocation à saint Antoine soulage les malades. Alors les pèlerins et les malades affluent dans l'église Saint-Antoine de La-Motte-Saint-Didier. Un dénommé Gaston, dont le fils a été guéri du Mal des ardents, entreprend de faire construire un hôpital à côté de l'église. Ainsi commence l'histoire de l'ordre des Antonins, approuvé par le pape Urbain II en tant que société de frères hospitaliers. Mais hospitaliers et bénédictins se querellent. En 1297, le pape Boniface VIII décide d'en finir. Il érige le prieuré de Saint-Antoine en abbaye, en fait partir les moines de Montmajour et le donne aux Antonins. Ceux-ci vivront désormais sous la règle de saint Augustin. L'ordre eut de nombreuses maisons, appelées, comme chez les Templiers, des commanderies. Il fut incorporé à celui de Malte en 1776 et 1777 par bulles papales. À la Révolution, nous dit le père Géry, il existait encore soixante-six Antonins. Aujourd'hui, La-Motte-Saint-Didier, en Isère, est devenu Saint-Antoine-l'Abbaye. L'église abbatiale, érigée entre le XIIIe et le XVe siècle, abrite les reliques de saint Antoine le Grand.
Source :«Vie des saints» du père Giry, éd. de 1862 ; «La Légende dorée» de J. de Voragine, éditions Diane de Selliers.

Le chœur, précédé des statues de saint Antoine et de saint Louis, est légèrement surélevé par rapport à la nef.
Le chœur, précédé des statues de saint Antoine et de saint Louis, est légèrement surélevé par rapport à la nef.
Rosace de la Crucifixion dans l'abside
Rosace de la Crucifixion dans l'abside
Aucune information n'a pu être trouvée sur l'atelier qui l'a créée.
Ce n'est pas vraiment le style de l'atelier Champigneulle.
Une sainte dans la chapelle axiale
Une sainte dans la chapelle axiale
Saint Grégoire le Grand
Saint Grégoire le Grand
Peinture de Georges-Victor Claude (1854-1921)
Un ange joue de la lyre dans la rosace de la Crucifixion
Un ange joue de la lyre dans la rosace de la Crucifixion
Un ange en prière dans la rosace de la Crucifixion
Un ange en prière dans la rosace de la Crucifixion
Un ange souffleur dans la rosace de la Crucifixion
Un ange souffleur dans la rosace de la Crucifixion
La coupole de verre au–dessus du chœur
La coupole de verre, au-dessus du chœur, n'est pas d'une taille gigantesque. Elle mérite néanmoins
d'être observée dans une paire de jumelles pour y découvrir les moulures des verres.
Gros plan sur les verres moulés de la coupole, et liés par le ciment
Gros plan sur les verres moulés de la coupole, et liés par le ciment

La coupole de verre est l'élément architectural le plus intéressant de l'église. Conçue par les ateliers Dorignies, cette coupole suit, à l'époque de sa conception, une idée toute nouvelle. C'est un assemblage de verres moulés, liés par le ciment. La photo ci-dessus montre, dans sa partie droite, ces verres savamment moulés au niveau de la partie centrale, et, à gauche, les verres des huit cadrans.

La chapelle axiale
La chapelle axiale fait une impression étrange. La grille qui la sépare du chœur rappelle celle d'un zoo
ou d'un cirque, quand le dompteur fouette l'air pour disposer de ses fauves...
Rosace de la Crucifixion, partie centrale
Rosace de la Crucifixion, partie centrale
Atelier de peintres-verriers inconnu
Modèle des vitraux dans la nef : le Sacré–Cœur est entouré de deux vitraux
Modèle des vitraux dans la nef : le Sacré-Cœur est entouré de deux vitraux
en verre blanc, ornés de formes géométriques accompagnées de prières.
Vitrail de l'atelier Charles Champigneulle (1911)
Statue de la Vierge à l'Enfant
Statue de la Vierge à l'Enfant
Statue d'une sainte
Statue d'une sainte
À DROITE ---»»»
Saint Charles Borromée, détail
Vitrail de l'atelier Charles Champigneulle (1911)
Sainte Madeleine
Sainte Madeleine
Vitrail de l'atelier Charles Champigneulle (1911)
Sainte Jeanne de Chantal
Sainte Jeanne de Chantal
Vitrail de l'atelier Charles Champigneulle (1911)
Saint Charles Borromée, détail
Rosace de la Crucifixion, partie basse
Rosace de la Crucifixion, partie basse
Deux anges sont entourés par le lion de Marc et le taureau de Luc.
Saint Marcel
Saint Marcel
Vitrail de l'atelier Champigneulle (1911)
L'orgue de tribune est un Cavaillé Coll de 1884
L'orgue de tribune est un Cavaillé Coll de 1884
(révisé en 1909, 1983, 1992 et 2004)
Sainte Julitte, détail
Sainte Julitte, détail
Vitrail de l'atelier Champigneulle (1911)
La nef de Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts vue du chœur
La nef de Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts vue du chœur

Documentation : «Paris d'église en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
+ «Églises parisiennes du XXe siècle», Action artistique de la Ville de Paris, ISBN 2-905-118-87-3, article : «Les matériaux ou les parures du béton» de Simon Texier
+ «La Légende dorée» de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers, ISBN 978-2-903656-47-8
+ «Vie des saints» par le père Giry, Paris, 1862, article : «Saint Antoine le Grand, abbé»
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