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La ville de Sens s'enorgueillit de posséder
le plus ancien sanctuaire chrétien de la région :
la basilique Saint-Savinien, dans les faubourgs est de la ville.
Elle est exactement datée de l'année 1068,
mais sa petite crypte est beaucoup plus ancienne. Les malheurs des
temps la frappèrent : incendies, intempéries, invasions
et guerres de Religion (nouvel incendie en 1567). Sous la Révolution,
le nombre des paroisses de Sens devant être réduit,
Saint-Savinien était promise à la destruction. Elle
fut pillée en 1793 par les habitants du faubourg des Sans-Culottes.
Épargnée, promue «bien national», elle
eut enfin la chance d'être rachetée, en 1796, comme
carrière de pierres par un Sénonais dont l'histoire
a gardé le nom : Simon André Blanchet... qui la restaura
quatre ans plus tard sur ses deniers. Sa petite nièce et
héritière la restitua, embellie, à l'Église
en 1909. Grâce à des fonds de provenance privée
et publique, l'ultime restauration de la basilique fut achevée
en 1915.
Sur le plan architectural, Saint-Savinien possède une nef
et un transept du premier âge roman, tout à fait remarquables.
Nous sommes ici dans le monde des vieilles pierres avec leur beauté
et leur histoire. À voir aussi une magnifique Piéta
anonyme du XVIe siècle et quelques statues médiévales.
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Vue d'ensemble de l'intérieur de la basilique Saint-Savinien |
La façade de la basilique |
La basilique se tient au cur d'un petit jardin |
Le clocher de la basillique
L'étage du bas est daté du XIe siècle, celui du haut du XIIIe.
Les deux sont ornés de frises scandées de modillons. |
Le bas-côté nord.
Son ancienneté approche des mille ans (1068) |
Maquette de la basilique
La végétation et les constructions avoisinantes
rendant impossible
de voir le bâtiment dans son entier, la présence
de cette maquette
disposée dans la nef est assez judicieuse.
La partie supérieure du clocher (avec ses grandes arcades)
remonte au XIIIe siècle. |
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Le bas-côté sud abrite, en son milieu, l'autel de la Vierge
Les bas-côtés, disparus au XVIe siècle, ont été
reconstruits au XIXe. |
L'absidiole nord avec la Piéta du XVIe siècle |
Chemin de croix (très moderne)
Station I : Jésus est condamné à mort |
Chemin de croix
Station I : Jésus est chargé de sa croix |
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La Piéta de Saint-Savinien (XVIe siècle)
Ce chef-d'uvre a été retrouvé dans les années
1940 enterré
derrière l'église... en dix-huit morceaux. |
Expression profonde et troublante que celle de ce Christ mort,
la bouche entrouverte, dans cette Piéta anonyme du XVIe siècle |
Pierre gravée du XIe siècle, trouvée à Bonny-sur-Loire
On y trouve des caractères grecs et latins (bas-côté
nord) |
Tableau Anonyme «Le Bon Pasteur»
(XIXe siècle) |
Chemin de croix
Station VIII
Jésus console les filles de Jérusalem |
La nef vue depuis le chur
Le mur à droite date de la consécration de l'église
(1068)
La voûte est en berceau lambrissé puis plâtré.
Sa forme en ogive est
due à un relèvement de l'arête au XVIe siècle.
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L'absidiole nord et sa statue du XIVe siècle |
À DROITE ---»»»
En haut : Statue en bois d'une sainte avec une colombe
sur l'autel de la Vierge dans le bas-côté sud
En bas : Le Christ en croix dans la nef |
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À GAUCHE
Sur la façade, la «barre» de pierre
au-dessous de la fenêtre
du haut indique qu'il y avait jadis un plancher à
cette hauteur.
Il coupait l'église en deux parties : la nef et
les combles. |
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Statue d'un prêtre en chasuble
Pierre polychrome, XIVe siècle |
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À GAUCHE. On ne sait pas qui est le prêtre
en chasuble dans la photo de gauche. Cette
statue, en pierre polychrome datée du XIVe siècle,
est toutefois remarquable par le travail sur le drapé.
Que tenait ce prélat dans la main droite? Une
crosse d'évêque?
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La nef avec son élévation sud |
Architecture
romane. Saint-Savinien a subi d'importants
travaux de restauration en 1836, qui ont été
repris en 1909. Il est clair que le côté
sud (photo ci-dessus) n'est pas entièrement du
XIe siècle, comme peut l'être le côté
nord.
Quoi qu'il en soit, la basilique donne un très
bon exemple de l'art roman le plus pur, notamment
dans le transept (voir la photo ci-dessous). On peut
lire dans le Guide du visiteur le commentaire
suivant : «Arcades géminées en plein
cintre en double archivolte de minces claveaux, prolongées
un peu en-dessous de leur diamètre. Courtes piles
cylindriques en petit appareil, bases à griffes,
chapiteaux monolithes trapus ornés en palmettes
(inspiration romaine), tailloirs entourés de
torsades.» Nous sommes dans le premier âge
roman.
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Le transept de la basilique Saint-Savinien dispose de son propre autel
en application des règles de Vatican II.
L'architecture du transept (avec le pilier visible sur la photo) date
du premier âge roman. |
Le chur et l'entrée de la crypte
Le chur a été surélevé au XVIIe
siècle. La rampe en fer forgé et le maître-autel
sont vraisemblablement du XVIIIe.
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Vitrail dans le chur |
Tailloir et chapiteau romans dans le transept |
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Vierge hanchée (dite de l'Annonciation)
Seconde moitié du XIVe siècle
Art champenois |
Statue de saint Sébastien
dans le chur |
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À GAUCHE
Le chur vu depuis le transept |
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Inscription gravée dans le mur de la crypte |
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Le chur de la basilique Saint-Savinien |
La crypte de Saint-Savinien |
La crypte
de Saint-Savinien est l'endroit le plus ancien
de l'église. C'est aussi celui qui est chargé
le plus d'opacité. Les historiens sont à peu
près d'accord pour dire que c'est là qu'eut
lieu le premier culte chrétien de la région
en hommage au Saint Sauveur, culte érigé sur
un ancien temple païen. Le premier sanctuaire aurait
été remplacé par un second vers le VIe
ou VIIe siècle. Un corps enseveli y fut toutefois découvert
en 847, présenté, bien sûr, à l'époque
comme celui de saint Savinien. D'où la construction
d'une première basilique à cet endroit, que
suivit la construction d'une seconde basilique en 1068. En
lisant les sources, il est clair que nous sommes là
si loin dans le passé que les conjectures se mêlent
aux hypothèses. Rien n'est sûr. Les croyants
du Moyen Âge y
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ont évidemment vu ce que
leur foi leur demandait de voir.
La pierre d'autel (photo ci-dessus) est présentée
comme l'endroit même où saint Savinien aurait
expiré. Elle a été brisée en six
morceaux en 1793.
On peut voir une tache sur la partie horizontale droite de
la pierre d'autel, présentée comme une trace
du sang de saint Savinien lors de son meurtre (!) Les sources
nous apprennent que l'évêque de Cosnac demanda,
en 1840, d'identifier cette tache comme étant du sang
humain. Le savant chimiste Baron Thénard n'osa pas
contrarier la foi brûlante de ce prélat...
Source : «L'antique basilique Saint-Savinien
à Sens», Guide du visiteur
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Documentation : «L'antique basilique Saint-Savinien
à Sens», Guide du visiteur (présenté par
l'association La Savinienne), juin 2005 |
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