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Page créée en mai 2012
Machine à coudre Singer New Family, 1885

Même si la ville d'Argenton-sur-Creuse n'est pas très peuplée, elle dispose d'un magnifique musée sur l'histoire d'une des anciennes richesses de la ville : la confection. Ce musée fait honneur à la ville : moderne, clair, bien agencé, avec trois pôles clairement séparés : les vitrines de vêtements, les ateliers, la salle d'exposition des machines à coudre. Tout est proprement documenté, idéal pour accroître ses connaissances dans un secteur déjà méconnu.
À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, Argenton-sur-Creuse et l'Indre ont formé un véritable pôle national dans le domaine de la confection. Malheureusement, comme pour d'autres domaines industriels, le confection française a fini par succomber - dans les années 1980 et 1990 - devant la concurrence des pays à bas coût.
Le musée de la Chemiserie et de l'Élégance masculine nous rappelle l'époque où les ouvriers travaillaient soixante heures - ou plus - par semaine. Il nous rappelle aussi que, par leur labeur, ces ouvriers ont contribué à créer la société des 35 heures où nous vivons aujourd'hui. Si vous passez à Argenton, ne manquez pas d'aller visiter ce beau musée.

Machine à coudre J.B. Braun, Argenton sur Creuse
La salle d'exposition des machines à coudre
La salle d'exposition des machines à coudre.
Allée des vitrines de vêtements
Allée des vitrines de vêtements.
Vitrine de vêtements
Vitrine de vêtements.
Vitrine : vêtement confectionné à Argenton
Vitrine : vêtement confectionné à Argenton.

Industriels et fabricants de chemises.
Au XIXe siècle, les deux activités traditionnelles du département de l'Indre, la métallurgie et l'industrie drapière, s'effondrent. Cependant la main-d'œuvre féminine formée au travail industriel est là. Ce facteur déterminant va attirer l'attention des entrepreneurs de confection, mais également celle des grands magasins parisiens.
En 1860, dans le bâtiment qui abrite aujourd'hui le musée de la Chemiserie et de l'Élégance masculine, Charles Billaud crée le premier atelier mécanisé à Argenton-sur-Creuse. Son beau-frère, Jean Gaultier en devient directeur. Il installe la première machine à coudre, une Goodwin à deux fils.
D'autres industriels vont suivre. Et avec eux les ingénieurs qui conçoivent les machines à coudre. Rapidement l'Indre devient le pôle national des ateliers de confection. Les sources indiquent que, en 1885, on dénombrait neuf entreprises de confection à Argenton, totalisant 1259 salariés, sans compter les nombreuses ouvrières à domicile. En 1902, de neuf on est passé à une vingtaine. En 1930, cent-cinquante établissements sont inscrits au Syndicat des confectionneurs. En 1958, dans le département de l'Indre, soixante-six entreprises fabriquent de la chemise. On en compte seize à Argenton-sur-Creuse et à Saint-Marcel. En 2006, il n'en reste qu'une seule.
Source : Panneau exposé dans le musée.

Vitrine de vêtements
Vitrine de vêtements.
La salle des tissus
La salle des tissus.
Vitrine de tissus
Vitrine de tissus.
La salle de confection et ses machines
La salle de confection et ses machines, parfois dangereuses.
Salle de confection : banc de machines à coudre
Salle de confection : banc de machines à coudre.

La confection en 2006.
Le secteur de la confection était encore florissant dans le département de l'Indre en 1985. On y comptait 6000 ouvrières. En 2005, douze entreprises sont encore présentes, totalisant 500 salariés.
Mais la nature du travail a changé. Ce ne sont plus des indépendants, mais des façonniers, autrement dit des sous-traitants qui n'ont plus de produits propres. Ils travaillent pour les donneurs d'ordre parisiens.
La source du déclin est bien évidemment la délocalisation du travail vers les pays à bas coût de production, bas coût qui s'explique par des normes sociales et environnementales souvent inexistantes. Malgré cette concurrence, des entrepreneurs ont pu survivre en se positionnant sur des créneaux porteurs comme le luxe ou le vêtement professionnel.
Cependant, dans le bassin d'Argenton lui-même, les trois établissements de confection que l'on y trouvait ont été contraints de fermer leurs portes entre 2003 et 2005. Le dernier à fermer était l'usine Lordson (ex Royalfrance). Il a depuis trouvé un repreneur, mais ne compte plus que quelques ouvrières.
Source : Panneau exposé dans le musée.

Le banc de machines à coudre. Ce banc de machines, utilisé pour le fabrication de chemises, était installé dans l'entreprise Ameuille à Briare-le-Canal de 1930 à 1985.
À la fin du XIX siècle, la demande de chemises s'accroît sur le marché. Il faut augmenter la production et mieux organiser le travail. Installée au banc, une «mécanicienne» réalise une ou plusieurs opérations différentes, toujours les mêmes. Quand elle a terminé, elle passe la pièce à sa voisine qui poursuit la tâche.

Au niveau mécanique, on parle de «banc» parce que les machines à coudre étaient mises en rotation par un seul arbre, placé dans la partie centrale, sous l'auge en bois. L'arbre était lui-même actionné par un moteur électrique. Un astucieux jeu de courroies et de poulies assurait le mouvement de chaque machine. Au moyen d'une pédale, une mécanicienne pouvait assurer la vitesse de sa machine propre.
Source : Panneau exposé dans le musée.

Diverses machines utilisées pour la confection
Diverses machines utilisées pour la confection.

À DROITE : Scie à ruban ---»»»
Scie à ruban

La scie à ruban. Voir à droite. C'est vraisemblablement l'une des machines les plus dangereuses utilisées dans la confection. Elle servait à la découpe des petites pièces (cols, rabats de poche ou encore poignets). Conçue pour garantir une grande qualité dans la précision de la découpe, elle demande toujours une grande attention. Le musée n'offre pas de chiffres sur les accidents de travail sur cette machine, mais on peut supposer qu'il y en a eu...
Source : Panneau exposé dans le musée.

Machine à laver, bois galvanisé, début du XXe siècle
Machine à laver, bois galvanisé, début du XXe siècle.
Publicité pour la machine à laver en bois galvanisé
Publicité pour la machine à laver en bois galvanisé.

Les première machines à laver (début du XXe siècle). Ces machines fonctionnaient manuellement. Le linge était brassé, non pas par un tambour rotatif comme dans les machines actuelles, mais par un système de pales (que l'on voit sur la photo). Une fois que le linge était rincé, le système en bois fixé en haut de la machine de gauche servait à l'essorer. Comme le montre la publicité pour la «Rotuler» à droite, la machine pouvait fonctionner avec une courroie actionnée par un moteur.

La salle d'exposition des machines à coudre
La salle d'exposition des machines à coudre.
Vitrine de machines à coudre
Vitrine de machines à coudre.

À DROITE ---»»»
Machine à coudre J.B. Braun, Argenton sur Creuse.
Machine à coudre J.B. Braun, Argenton sur Creuse
Machine à coudre J.B. Braun, Argenton sur Creuse
Machine à coudre Singer New Family, 1885
Machine à coudre Singer New Family, 1885
Machine sur socle en bois, forme violon, à navette longue, usage domestique.
Vitrines de machines à coudre Vitrines de machines à coudre.

Documentation : Panneaux affichés dans le musée
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