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Même si la ville d'Argenton-sur-Creuse
n'est pas très peuplée, elle dispose d'un magnifique
musée sur l'histoire d'une des anciennes richesses de la
ville : la confection. Ce musée fait honneur à la
ville : moderne, clair, bien agencé, avec trois pôles
clairement séparés : les vitrines de vêtements,
les ateliers, la salle d'exposition des machines à coudre.
Tout est proprement documenté, idéal pour accroître
ses connaissances dans un secteur déjà méconnu.
À partir de la seconde moitié du XIXe siècle,
Argenton-sur-Creuse et l'Indre ont formé un véritable
pôle national dans le domaine de la confection. Malheureusement,
comme pour d'autres domaines industriels, le confection française
a fini par succomber - dans les années 1980 et 1990 - devant
la concurrence des pays à bas coût.
Le musée de la Chemiserie et de l'Élégance
masculine nous rappelle l'époque où les ouvriers
travaillaient soixante heures - ou plus - par semaine. Il nous rappelle
aussi que, par leur labeur, ces ouvriers ont contribué à
créer la société des 35 heures où nous
vivons aujourd'hui. Si vous passez à Argenton, ne manquez
pas d'aller visiter ce beau musée.
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La salle d'exposition des machines à coudre. |
Allée des vitrines de vêtements. |
Vitrine de vêtements. |
Vitrine : vêtement confectionné à Argenton. |
Industriels
et fabricants de chemises.
Au XIXe siècle, les deux activités traditionnelles
du département de l'Indre, la métallurgie et
l'industrie drapière, s'effondrent. Cependant la main-d'uvre
féminine formée au travail industriel est là.
Ce facteur déterminant va attirer l'attention des entrepreneurs
de confection, mais également celle des grands magasins
parisiens.
En 1860, dans le bâtiment qui abrite aujourd'hui le
musée de la Chemiserie et de l'Élégance
masculine, Charles Billaud crée le premier atelier
mécanisé à Argenton-sur-Creuse. Son beau-frère,
Jean Gaultier en devient directeur. Il installe la première
machine à coudre, une Goodwin à deux fils.
D'autres industriels vont suivre. Et avec eux les ingénieurs
qui conçoivent les machines à coudre. Rapidement
l'Indre devient le pôle national des ateliers de confection.
Les sources indiquent que, en 1885, on dénombrait neuf
entreprises de confection à Argenton, totalisant 1259
salariés, sans compter les nombreuses ouvrières
à domicile. En 1902, de neuf on est passé à
une vingtaine. En 1930, cent-cinquante établissements
sont inscrits au Syndicat des confectionneurs. En 1958, dans
le département de l'Indre, soixante-six entreprises
fabriquent de la chemise. On en compte seize à Argenton-sur-Creuse
et à Saint-Marcel. En 2006, il n'en reste qu'une seule.
Source : Panneau exposé dans
le musée.
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Vitrine de vêtements. |
La salle des tissus. |
Vitrine de tissus. |
La salle de confection et ses machines, parfois dangereuses. |
Salle de confection : banc de machines à coudre. |
La confection
en 2006.
Le secteur de la confection était encore florissant
dans le département de l'Indre en 1985. On y comptait
6000 ouvrières. En 2005, douze entreprises sont encore
présentes, totalisant 500 salariés.
Mais la nature du travail a changé. Ce ne sont plus
des indépendants, mais des façonniers, autrement
dit des sous-traitants qui n'ont plus de produits propres.
Ils travaillent pour les donneurs d'ordre parisiens.
La source du déclin est bien évidemment la délocalisation
du travail vers les pays à bas coût de production,
bas coût qui s'explique par des normes sociales et environnementales
souvent inexistantes. Malgré cette concurrence, des
entrepreneurs ont pu survivre en se positionnant sur des créneaux
porteurs comme le luxe ou le vêtement professionnel.
Cependant, dans le bassin d'Argenton lui-même, les trois
établissements de confection que l'on y trouvait ont
été contraints de fermer leurs portes entre
2003 et 2005. Le dernier à fermer était l'usine
Lordson (ex Royalfrance). Il a depuis trouvé un repreneur,
mais ne compte plus que quelques ouvrières.
Source : Panneau exposé dans
le musée.
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Le banc
de machines à coudre. Ce banc de machines,
utilisé pour le fabrication de chemises, était
installé dans l'entreprise Ameuille à Briare-le-Canal
de 1930 à 1985.
À la fin du XIX siècle, la demande de chemises
s'accroît sur le marché. Il faut augmenter la
production et mieux organiser le travail. Installée
au banc, une «mécanicienne» réalise
une ou plusieurs opérations différentes, toujours
les mêmes. Quand elle a terminé, elle passe la
pièce à sa voisine qui poursuit la tâche.
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Au niveau mécanique, on
parle de «banc» parce que les machines à
coudre étaient mises en rotation par un seul arbre,
placé dans la partie centrale, sous l'auge en bois.
L'arbre était lui-même actionné par un
moteur électrique. Un astucieux jeu de courroies et
de poulies assurait le mouvement de chaque machine. Au moyen
d'une pédale, une mécanicienne pouvait assurer
la vitesse de sa machine propre.
Source : Panneau exposé dans
le musée.
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Diverses machines utilisées pour la confection.
À DROITE : Scie à ruban ---»»» |
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La scie
à ruban. Voir à droite. C'est vraisemblablement
l'une des machines les plus dangereuses utilisées dans
la confection. Elle servait à la découpe des
petites pièces (cols, rabats de poche ou encore poignets).
Conçue pour garantir une grande qualité dans
la précision de la découpe, elle demande toujours
une grande attention. Le musée n'offre pas de chiffres
sur les accidents de travail sur cette machine, mais on peut
supposer qu'il y en a eu...
Source : Panneau exposé dans
le musée.
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Machine à laver, bois galvanisé, début du XXe siècle.
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Publicité pour la machine à laver en bois galvanisé. |
Les première
machines à laver (début du XXe siècle).
Ces machines fonctionnaient manuellement. Le linge était
brassé, non pas par un tambour rotatif comme dans les
machines actuelles, mais par un système de pales (que
l'on voit sur la photo). Une fois que le linge était
rincé, le système en bois fixé en haut
de la machine de gauche servait à l'essorer. Comme
le montre la publicité pour la «Rotuler»
à droite, la machine pouvait fonctionner avec une courroie
actionnée par un moteur.
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La salle d'exposition des machines à coudre. |
Vitrine de machines à coudre.
À DROITE ---»»»
Machine à coudre J.B. Braun, Argenton sur Creuse. |
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Machine à coudre Singer New Family, 1885
Machine sur socle en bois, forme violon, à navette longue,
usage domestique. |
Vitrines de machines à coudre. |
Documentation : Panneaux affichés dans
le musée |
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