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Avec le musée Bertrand, la ville
de Châteauroux possède un très agréable
musée des Beaux-Arts. Après avoir été
la propriété du célèbre général
Bertrand (voir développement ci-dessous), puis de celle de
sa famille, l'hôtel est acheté en 1901 par l'État
français pour servir de résidence au général
commandant la division d'infanterie qui siège à Châteauroux.
En 1921, cette belle demeure devient le musée municipal.
Bien qu'ancien hôtel particulier (dont les plans ont été
établis en 1769), le musée Bertrand dispose de quelques
pièces assez grandes, sans doute prévues pour les
réceptions : ce devait être une superbe demeure! Au
rez-de-chaussée sont exposés des souvenirs de la période
napoléonienne, en particulier ceux du général
Bertrand, Grand Maréchal du Palais, et du général
Desaix. Les tableaux et les objets d'art, traditionnels dans les
musées des Beaux-Arts, sont à l'étage. Enfin,
dans une aile de la cour, on peut voir des sculptures gallo-romaines
et médiévales. On y voit aussi une étonnante
chaise dont
le dossier est sculpté d'un arbre de Jessé et qui
vient de l'abbaye Saint-Genou à Palluau-sur-Indre.
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Vue d'ensemble de l'hôtel Bertrand (dernier tiers du XVIIIe
siècle) |
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«Mère à l'enfant», huile sur toile
attribuée à Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)
ou à sa fille et élève Anna Geneviève Greuze (1762-1842)
«««--- À GAUCHE
Statue du général Bertrand par le sculpteur Charles Marochetti
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Dans l'entrée du musée, la volière de Sainte-Hélène,
construite par dix-huit Chinois à la demande de Napoléon
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Le
général Bertrand.
Né en 1773, Henri-Gatien Bertrand fait ses études
au collège de la Flèche de 1782 à
1790. Il intègre ensuite l'école du Génie.
En 1795, il participe à ses premiers combats
dans l'armée de Sambre-et-Meuse. L'École
polytechnique est créée. Il fera partie
de la première promotion. Sa carrière
va alors prendre un nouveau départ. Après
les campagnes d'Italie et d'Égypte, il est nommé
général de brigade en 1800. En 1805, il
compte parmi les cinq généraux aides de
camp de Napoléon. Il suivra l'Empereur dans toutes
ses campagnes jusqu'en 1811. À la même
époque, il se marie avec une créole, petite-cousine
de l'impératrice, Françoise-Élisabeth
Dillon, surnommée «Fanny».
En 1811, Napoléon Ier lui confie le poste de
gouverneur général des provinces illyriennes.
Mais, en 1813, Duroc, Grand Maréchal du Palais,
est mortellement blessé dans la campagne d'Allemagne.
Henri-Gatien Bertrand va le remplacer dans sa charge
Après l'abdication de 1814, le général
Bertrand suit Napoléon à l'île d'Elbe.
Les Cent-Jours ayant échoué, il l'accompagne
avec son épouse Fanny à Sainte-Hélène.
Le couple y restera jusqu'à la mort de l'Empereur.
Après un court passage en Angleterre, les Bertrand
retrouvent le Berry et Châteauroux en 1822.
En 1830, les Trois Glorieuses chassent Charles X. Avec
la Monarchie de Juillet, le général Bertrand
réintègre l'arène politique. Il
devient député de l'Indre en 1831, mais
n'est pas élu en 1834. Il se rend alors en Martinique
pour gérer les plantations de sa femme décédée.
En 1840, il est chargé d'une dernière
mission : celle du retour des cendres de Napoléon
depuis l'île d'Elbe. Puis il se retire dans son
hôtel de Châteauroux et s'éteint
le 31 janvier 1844. Trois ans après, ses cendres
rejoignent celles de Napoléon à Paris.
Son second fils, colonel d'artillerie, hérite
de l'hôtel, qui est vendu en 1878. En 1901, un
certain Raymond-William de Coninck, nouvel acquéreur,
le vend à son tour à la ville de Châteauroux
qui l'affecte à la résidence des généraux
commandants la division d'artillerie de la ville. L'hôtel
est transformé en hôpital militaire entre
1917 et 1919.
Le centenaire de la mort de Napoléon Ier est
célébré en 1921. À cette
occasion, le bâtiment devient le musée
officiel de la ville. Aujourd'hui, la demeure est classée
à l'Inventaire supplémentaire des Monuments
historiques.
Source : «Châteauroux de A à
Z» d'Hervé Chirault, Éditions Alain
Sutton
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Pièce berrichonne
Cette pièce illustre un intérieur campagnard berrichon
à la fin du XIXe siècle. |
«Portrait de la reine Hortense»
attribué à Robert-Jacques François Faust Lefèvre
(1755-1830), huile sur toile |
Salle du rez-de-chaussée avec objets exotiques (souvenirs d'Empire) |
Rangée de tableaux dans une salle du rez-de-chaussée |
«La Main chaude» de Louis Léopold Boilly (1761-1845)
Huile sur toile |
Chsse-reliquaire de Sazeray
Châsse en émail champlevé, travail limousin, fin
du XIIe siècle |
«Bain sur les bords de l'Indre» de Just Veillat (1813-1866)
Huile sur toile, 1836 |
Just
Veillat, premier conservateur du musée de Châteauroux.
Just Veillat (1813-1866) descend d'une ancienne famille
de Châteauroux. Sa santé fragile l'empêche
de se lancer dans des études de droit. Il
passe plusieurs hivers en Italie où il parfait
sa culture classique et peint ses premiers tableaux.
De retour à Paris, il fréquente Devéria,
Dupré, Cabat. Un petit groupe de peintres se
forme. Veillat expose ses paysages berrichons au Salon
de 1835, ce qui le fait connaître. Il exposera
régulièrement jusqu'en 1850. Avec la peinture,
il touche aussi à la littérature en fondant
un journal conservateur, le Représentant de
l'Indre. Le 2 décembre 1851, le coup
d'État du Prince-Président Louis-Napoléon
Bonaparte met fin aux atermoiements de la deuxième
république. Entre-temps, son journal est devenu
le Moniteur de l'Indre. En avril 1852, celui-ci
publie la déclaration de candidature de Just
Veillat à l'élection au Conseil général
du canton de Châteauroux. Cette déclaration
est intéressante. Elle montre les arguments avancés
par un futur notable qui - visiblement - s'est rallié
dès la première heure au Coup d'État
: «Je ne me suis pas épargné pour
prendre rang parmi les gens de bien, sans passion, sans
esprit de parti, sans autre ambition que de concourir
à la défense commune et découvrir
une issue de salut public. J'ajouterai qu'avant et après
le 2 décembre les désordres dont la société
a été affligée m'ont fait considérer
le pouvoir du Prince Louis Napoléon non seulement
comme un bienfait, mais comme une impérieuse
nécessité.» Il est élu, puis
devient vice-président du Conseil général,
membre du Conseil municipal, du Conseil départemental
de l'Instruction publique, administrateur de l'hospice
et, enfin, membre de la commission du lycée et
de l'École normale.
L'homme politique reste artiste, écrit des romans
historiques, souvent sur l'Indre. Collectionneur d'art,
il accumule les sculptures, les toiles et les objets.
En 1856, la ville hérite du legs Jean-Louis Bourdillon, un legs
qu'il va gérer en installant les pièces
à l'hôtel de ville. Trop à l'étroit,
il presse pour obtenir une salle d'exposition, ajoute
des objets personnels à la collection, imités
par d'autres Castelroussins. En novembre 1863, le maire crée officiellement le musée de Châteauroux. Just Veillat en sera le premier conservateur.
Il va se vouer à sa tâche jusqu'à
sa mort, trois ans plus tard. En 1921, toutes ces uvres
prendront place dans le nouveau musée : l'hôtel
Bertrand.
Source : «Châteauroux de A à
Z» d'Hervé Chirault, Éditions Alain
Sutton
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Salle du rez-de-chaussée
Elle est consacrée aux souvenirs napoléoniens. |
«Histoire d'Esther» de Frans Francken II le Jeune (1581-1642)
Huile sur cuivre
(détail central) |
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«Vénus endormie» de Louis Joseph Digout (1821-?)
Huile sur toile, 1843
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«Portrait Antoine Arnaud» de Philippe de Champaigne (?) ou de
son école (?)
Huile sur toile, 1650 (partie centrale) |
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«La Tentation de saint Antoine» d'après Hieronymus Bosch (1453?-1516)
Huile sur panneau (transposé sur toile) |
Salle avec le reliquaire de Vivant Denon sur la cheminée
Ce reliquaire contient des objets très hétéroclites
et peu banals : poils, cheveux,
textiles, végétaux. Tous collectés lors des campagnes
de l'Empire ou lors de la
constitution du Musée des Monuments français, glanés
par Vivant Denon lui-même
ou offerts par des anciens compagnons de Sainte-Hélène. |
«Barques chinoises» d'Auguste Borget (1809-1877)
Huile sur bois d'acajou, 187- |
«Déménagement d'une famille chinoise» d'Auguste Borget (1809-1877)
Huile sur bois d'acajou
- 1856 - |
Salle médiévale
«Piéta», Anonyme flamand, XVe siècle?, huile sur bois |
Brûle-parfum, XVIIIe siècle
(Il proviendrait du Palais d'été à Pékin), émaux cloisonnés |
Pendule à l'effigie de Benvenuto Cellini
Bronze et marbre, XIXe siècle |
Salle du premier étage
On y reconnaît le brûle-parfum
À DROITE ---»»»
Sculpture «Sakountala» de Camille Claudel (1864-1943 )
Plâtre patiné de 1888
Don de l'artiste en 1895
(Voir une image plus grande plus bas) |
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«Scène de patinage» d'Andreas Schelfhout (1787-1870)
Huile sur toile, 1856 |
«Halte des cavaliers près d'une auberge» de Barent Gael (1630-1698)
Huile sur bois |
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Salle Médiévale
Fragment de retable rhénan
Bois polychrome, XVe siècle? |
Chambre d'«une jeune coquette à évocation libertine» |
Petite salle du premier étage avec lit et tableaux |
Nu féminin en bronze sur une commode |
Sculpture «Sakountala»
Camille Claudel (1864-1943)
Plâtre patiné 1888
Don de l'artiste en 1895 |
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«Vue de la plage de Schevingen» de Salomon Gillisz Rombouts (vers
1650-avant 1702)
Huile sur bois |
«Vierge à l'Enfant» de Jacques de Stella (1596-1657), huile sur cuivre |
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Salle des dessins
«««--- À GAUCHE
Lithographie d'après l'uvre d'Horace Vernet (1789-1863) : Allégorie
de Sainte-Hélène
On y voit le général Bertrand et les siens, éplorés,
après la mort de l'Empereur. |
Chaise gothique, dite «chaire de Rabelais», époque
indéterminée |
L'arbre de Jessé sur le dossier de la «chaire de Rabelais» |
«Chaire de Rabelais»
Un roi de Juda dans l'arbre de Jessé.
Un arbre de Jessé sur le
dossier d'une chaise paraît être un objet assez
rare. Cette chaise ou chaire (à l'époque classique,
on ne faisait guère la différence entre les
deux mots), était conservée dans la sacristie
de l'église de Palluau-sur-Indre (abbaye Saint-Genou).
Aucune date n'est mentionnée. On se prononcera pour
le XVIIe siècle.
Voir le commentaire sur l'arbre
de Jessé à la page de la basilique Saint-Denis.
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Salle des antiquités
Chapiteau à décor de monstres et de tiges (XIIe siècle)
Le registre inférieur montre une tête monstrueuse crachant
deux tiges
qui aboutissent, au registre supérieur, au double entrelacs.
Ceux-ci ressemblent à deux yeux monstrueux.
Ces motifs choisis par le sculpteur s'adaptent merveilleusement à
la pierre.
«««--- À GAUCHE
L'arbre de Jessé (XVIIe siècle?)
Jessé couché au pied de l'Arbre et les premiers rois
de Juda.
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Salle des stèles funéraires gallo-romaines, II-IIIe siècles |
Stèles funéraires gallo-romaines II-IIIe siècles |
Stèle funéraire gallo-romaine, II-IIIe siècles |
Salle des stèles funéraires gallo-romaines, II-IIIe siècles
Rez-de-chaussée du musée |
Documentation : Panneaux affichés dans
le musée + «Châteauroux de A à Z»
d'Hervé Chirault, Éditions Alan Sutton, ISBN : 2-84910-218-0 |
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