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L'église Saint-Pierre-le-Puellier
est la plus ancienne d'Orléans. C'est une collégiale
qui remonte au XIIe siècle. Si l'on en croit Muguette Rigaud
dans Orléans de A à Z, elle était située
dans le quartier étudiant de la ville et Isabelle Romée,
la mère de Jeanne d'Arc, aurait compté parmi les fidèles
de la paroisse.
Pendant les guerres de Religion, en 1562 et 1567, l'église
est partiellement détruite par les protestants ; ses sculptures
sont mutilées. Vers la fin du XVIe siècle et le début du
XVIIe, on reconstruit les voûtes de la nef en maçonnerie de briques
et les parties supérieures du clocher. À la Révolution,
quand on redessina les paroisses de la ville en ne retenant qu'une
sélection d'églises, Saint-Pierre-le-Puellier fut
supprimée et vendue comme bien national. Elle devint magasin
à sel, mais fut ensuite réaffectée au culte.
En 1942, elle est rattachée à la paroisse Saint-Aignan.
En 1958, l'église est désaffectée, puis restaurée
de 1966 à 1976. Elle est consacrée désormais
aux concerts et aux expositions.
L'église Saint-Pierre-le-Puellier est de style roman. Son architecture
assez simple présente une nef de cinq travées et deux bas-côtés.
Le chevet reçoit une abside semi-circulaire, pour la nef,
et deux absidioles de même forme pour les bas-côtés. L'ornementation
la plus remarquable se trouve dans le chur.
Les retombées d'ogives, les colonnettes et les voussures
ajoutées aux culots ornés de feuilles de chêne,
forment un ensemble très élégant.
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Le chevet roman vu du sud. |
Modillons romans sur le côté nord. |
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Vue d'ensemble de la nef et de l'abside.
Malheureusement, une «exposition» cache les colonnes
qui séparent la nef du bas-côté sud. |
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Élévations sur le côté nord. |
LE CHUR
ET SON ORNEMENTATION ROMANE |
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L'abside de Saint-Pierre est riche d'une belle ornementation
romane. |
Un très élégant groupe de colonnettes reçoit
la retombée de voûte du chevet. |
Le chur
de Saint-Pierre-le-Puellier. C'est la plus
belle partie de l'église. Elle date du XIIIe
siècle. Avec sa voûte et ses retombées
d'ogives en fines colonnettes, il est clair que les
moyens financiers disponibles ont privilégié,
à l'époque médiévale, l'embellissement
de l'endroit le plus sacré de l'édifice.
Dans le chevet, l'architecte a choisi une structure
de retombée d'ogives assez simple, mais très
élégante. La photo ci-dessus en donne
le détail : au milieu, la retombée d'ogives
proprement dite, enrichie de deux rouleaux ; sur
les côtés, les retombées des voussures
qui ornent les arcs-doubleaux. Ce système à
cinq colonnettes vient reposer sur un culot enrichi
d'un tailloir. La présence des feuilles de chêne
sur le culot apporte une touche décorative très
élégante. À noter que les retombées
des ogives et des voussures sont interrompues, à
la base de l'arcature et chacune de leur côté,
par un petit chapiteau à thème floral.
Enfin, au nord et au sud, l'entrée du chur
est soulignée par une colonne surmontée
d'un chapiteau (voir plus
bas). Sur le tailloir qui surmonte ce chapiteau
viennent mourir les retombées des voûtes
et des arcs-doubleaux.
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La voûte d'arêtes et la façade occidentale. |
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Le chevet est couvert par une voûte à croisée
d'ogives à quatre voûtains. |
Colonne romane marquant l'entrée du chur. |
Chapiteau et retombées des ogives
au niveau de l'entrée du chur. |
L'élévation sud et le chevet.
L'arbre au premier plan fait partie de l'«exposition». |
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Le chevet et sa voûte sur croisée d'ogives. |
Ouverture dans le mur sud près du chur. |
On ne peut qu'être assez
intrigué par la présence de deux ouvertures
étroites dans les murs nord et sud, près
du chur (photo ci-contre). Il s'agit bien sûr
d'un début de construction qui n'a pas abouti.
L'ouverture donne sur les combles des bas-côtés.
Ces combles, plongés dans le noir, ne bénéficient
d'aucune ouverture vers l'extérieur.
Les deux colonnettes, semi-engagées sur une structure
qui semble massive, aboutissent à un tailloir.
De ce tailloir, on voit clairement naître une
arche en direction de l'ouest. Selon la base Mérimée,
il s'agit en fait d'une amorce de triforium, commencée
au XIIIe siècle, et dont la construction a été
abandonnée.
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Le bas-côté sud remonte au XIIIe siècle. |
L'absidiole sud et sa voûte d'arêtes. |
Documentation : Dictionnaire des églises
de France, Robert Laffont + Base Mérimée
+ Orléans, de A à Z, par Muguette Rigaud, éditions
Alan Sutton, 2008. |
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