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Au début de l'année 2015,
les services du Patrimoine ont ouvert à la visite le domaine
du prieuré Saint-Cosme, situé à trois kilomètres
à l'ouest de Tours. Des fouilles y ont été
menées de 2009 à 2013, mettant à jour les derniers
vestiges enfouis, notamment la première
église de la communauté (XIe siècle) et
l'ancien cimetière
des moines. En même temps, l'accent a été
mis sur la végétation avec la reproduction de jardins
médiévaux (carré des simples, jardin des parfums,
potager, verger, etc.). Le prieuré est un endroit paisible,
plein de charme, qui ravira tous les amateurs de vieilles pierres...
et de poésie car le logis
du prieur a été la demeure de Ronsard pendant
les vingt dernières années de sa vie.
Au niveau historique, au XIe siècle, l'emplacement où
se trouve le prieuré était une île sur la Loire,
occupée par une pêcherie. Un monastère y est
fondé, doté d'une petite église (dont les fondations
se voient encore sur le sol). En 1092, une communauté de
chanoines réguliers de Saint-Augustin s'y installe. Elle
dispose d'une église plus grande, d'un cloître, d'une
hôtellerie, d'une infirmerie, d'un logis pour le prieur, etc.
Au XVe siècle, pour ne plus subir les inondations du fleuve,
les moines exhaussent d'un mètre le niveau des sols. Le transept
et la nef de l'église sont reconstruits en style gothique.
Au XVIe, les huguenots saccagent les bâtiments. Le poète
Pierre Ronsard, nommé prieur commendataire, fait restaurer
et fortifier le prieuré. En 1742, de graves problèmes
économiques conduisent les moines à fermer leur monastère.
Ils démontent ce qui peut l'être et vendent le bois.
Le prieuré devient une résidence de campagne pour
l'archevêque de Tours, puis pour l'intendant de la province.
À la Révolution, il est vendu comme bien national.
Au XXe siècle, des associations de sauvegarde du patrimoine
ont réhabilité le site. En 1933, on découvre
les restes de Ronsard. Un petit musée dédié
au poète est créé dans son ancien logis. Une
visite très agréable.
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L'arche et les restes du déambulatoire de l'église constituent
la partie la plus pittoresque du site. C'est en quelque sorte sa «griffe».
Cette grande arche correspond à l'ancien croisillon droit du
transept de l'église du prieuré. |
LES DEUX SALLES
DE PRÉSENTATION ET DE L'HISTORIQUE DU SITE |
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Première salle d'historique du prieuré
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Statue de la Vierge ou d'une sainte femme
Pierre calcaire, XVe siècle |
Statue de saint Damien
Seconde moitié du XVe siècle |
Le début de la visite se
compose de deux salles de présentation
et d'historique du prieuré. On y trouve
des objets tirés des fouilles, un magnifique retable
et trois statues du XVe siècle dont saint Cosme et
saint Damien. Ces dernières deux statues ont fait l'objet
de copies placées dans les restes du déambulatoire
de l'église (voir plus
bas).
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Retable du Vu de la Sainte Famille |
Saint Cosme, seconde moitié du XVe siècle |
Statue de la Vierge ou d'une sainte femme (XVe siècle), partiel |
Le retable
du Vu de la Sainte Famille est un ex-voto
en tuffeau de Touraine, réalisé entre 1672 et
1673 par Antoine Charpentier. Il a été vraisemblablement
commandé par le chanoine ou le prieur en remerciement
d'une grâce obtenue. On y voit le prieur (?) introduit
par saint Joseph auprès de la Vierge. Traces de polychromie.
Source : panneau dans la salle.
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LE DÉAMBULATOIRE
DE L'ANCIENNE ÉGLISE |
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Les deux chapelles rayonnantes qui subsistent de l'église du
prieuré donnent un magnifique exemple de ce qu'on appelle «les
vieilles pierres».
(La chapelle axiale est au premier plan.) |
La chapelle axiale |
Le chemin en terre rouge correspond au tracé de la moitié
nord, disparue, du déambulatoire
Au premier plan, à droite, la plaque mortuaire de Pierre Ronsard. |
Le déambulatoire sud |
Cette statue de saint Cosme qui
orne la chapelle axiale est une copie.
La statue d'origine est exposée dans les salles
de présentation en début de visite. |
La chapelle axiale et son autel |
Statue de saint Damien (copie) |
Un pierre tombale brisée est exposée
dans la deuxième chapelle rayonnante. |
Au premier plan, les ruines de la «petite église» (ou première
église du prieuré).
Ces ruines ont été découvertes lors des fouilles
des années 2009-2013. |
Chapiteau roman à thème floral |
Frise et modillons romans sur la chapelle axiale |
Statue de saint Damien (copie) |
LES JARDINS ET
LES CONSTRUCTIONS LAISSÉES EN RUINES |
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Au premier plan, l'ancien cimetière des religieux planté
de lauriers
Au second plan, les ruines de l'hôtellerie et, plus loin,
le réfectoire (bâtiment restauré) |
Le verger et le bouquetier. Avant la barrière : le potager
des moines. |
Vue d'ensemble avec l'église et la demeure de Ronsard |
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LE RÉFECTOIRE
DES CHANOINES (entièrement restauré) |
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Les restes du cloître et le réfectoire des chanoines
restauré |
Le réfectoire des chanoines sert de lieu d'exposition pour
l'art contemporain.
Il est riche d'une belle abside, sur la gauche, qui servait de lieu
de lecture au moment des repas. |
L'abside du réfectoire servait d'estrade au moine
chargé de la lecture pendant les repas. |
Les
vitraux du réfectoire. On peut observer
dans le réfectoire du prieuré quatorze
vitraux très originaux. Ils ont été
inaugurés en juillet 2010. Très sobres,
créés à l'encre de Chine, constitués
de taches rouges, noires ou grises, ils sont l'uvre
du peintre Zao Wou-Ki. Le moins que l'on puisse
dire est qu'ils se marient agréablement (et presque
imperceptiblement) avec l'atmosphère du lieu
et la verdure des jardins. Dans les photos de ces vitraux
présentées dans cette page, la couleur
verte vient exclusivement des feuilles des arbres à
l'extérieur.
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Fenêtres, vitrail de Zao Wou-Ki et colonnettes romanes dans
l'abside du réfectoire |
Vitrail de Zao Wou-Ki à l'encre de chine
La couleur verte est due au feuillage
des arbres derrière le bâtiment. |
Colonnettes et chapiteaux romans
dans l'abside du réfectoire des chanoines |
Chapiteaux romans à animaux et à palmettes |
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À GAUCHE
Colonnettes et chapiteaux romans dans l'abside du réfectoire |
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Vitrail de Zao Wou-Ki (réfectoire) |
Chapiteau roman : deux animaux aux cous entrelacés |
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Vitrail de Zao Wou-Ki (réfectoire) |
Belles sculptures florales sur les arcades de l'abside |
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Chapiteaux romans dans l'abside du réfectoire des chanoines |
Chapiteaux romans dans l'abside du réfectoire des chanoines |
Vitrail de Zao Wou-Ki
dans le réfectoire des chanoines |
LA DEMEURE DE
PIERRE RONSARD (LOGIS DU PRIEUR) |
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La maison de Pierre Ronsard était le logis du prieur. |
Vue partielle de la façade Renaissance de la maison de Ronsard
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Ronsard
(1524-1585) au prieuré Saint-Cosme. De 1565
à 1585, année de sa mort, le poète Pierre
Ronsard fut prieur commendataire de Saint-Cosme, c'est-à-dire
qu'il percevait les revenus de l'abbaye. Il surveillait d'ailleurs
la gestion du domaine. La vie spirituelle des moines était
prise en charge par le sous-prieur. Sa présence étant
souhaitée à la Cour, le poète s'absentait
souvent, mais Saint-Cosme fut l'un de ses refuges préférés.
Il y trouvait le calme indispensable à la rédaction
de ses uvres et à la gestion de ses affaires
(la Franciade et le Boccage Royal seront en
partie composés dans le calme du prieuré). Il
lui arrivait aussi d'y accueillir la reine Catherine de Médicis
et ses fils car le château royal de Plessy-les-Tours
n'est pas loin.
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En 1565, quand Ronsard prit sa
charge, le prieuré avait été saccagé
par les huguenots. Le poète s'investit dans sa restauration
: le logis du prieur fut rendu habitable, tandis qu'un logis
du sous-prieur était construit. Ronsard se démena
aussi dans un long procès contre un dénommé
Fortin. Celui-ci avait installé une teinturerie sur
la Choisille, un petit cours d'eau qui se jette dans la Loire,
en amont du prieuré (qui était à l'époque
une île sur le fleuve). Évidemment les produits
de la teinture polluaient les eaux et les terres de la communauté.
Source : documents exposés dans les salles.
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La salle à manger (rez-de-chaussée) |
Le salon de réception de Ronsard (premier étage) |
La
maison de Ronsard est le clou de la visite
du Prieuré Saint-Cosme. C'est un monde de vieilles
pierres enchanteur, construit au XIVe siècle
et remanié au XVIIe. Meublé sobrement
avec des répliques d'armoires, de commodes et
de chaises, l'endroit, entouré de verdure, est
très plaisant.
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Le salon de réception de Pierre Ronsard (premier étage)
À son époque, le toit charpenté du premier
étage n'existe pas. |
Cet escalier central n'existait pas au temps de Ronsard.
Il y avait un escalier extérieur sur le côté
nord. |
La magnifique charpente du toit |
La
charpente, au temps de Ronsard, était
apparente depuis le premier étage. Un panneau
indique que l'analyse dendrochronologique du bois fait
dater sa construction vers 1350. La charpente est contreventée
par des croisillons de bois sous le faîtage, un
procédé qui fait de cette charpente l'une
des plus anciennes connues de ce type.
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Tableau de Pierre Ronsard
dans le salon de réception |
Cabinet de travail de Pierre Ronsard au premier étage
Il jouxte le salon de réception et sa fenêtre donne
sur de la verdure. |
Chambre de Pierre Ronsard
Sur la droite, on voit le palier de l'escalier central (qui
n'existait à l'époque du poète). |
La cour du prieur avec les ruines de l'ancienne église
(au fond) et le logis du prieur (à droite) |
Buste de Pierre Ronsard |
La charpente a été datée, par l'analyse
dendrochronologique, aux alentours de l'année 1350. |
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Vue générale du site avec, au premier plan, le cloître
et la vasque. |
Documentation : Panneaux et livrets affichés
dans les salles |
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