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Page créée en août 2025
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Deux archers dans le vitrail Renaissance de la baie 19, détail

Au Moyen Âge, le quartier où se trouve l'église Saint-André actuelle se situait au niveau de la Porte de Chacre, en dehors des remparts de la ville. La première mention connue d'un édifice cultuel rémois dédié à saint André se trouve dans une bulle du pape Innocent IV, datée de 1251. Celui-ci promet des indulgences à ceux qui visiteront l'oratoire aux jours de la Saint-André et de la Sainte-Catherine. Cet édifice a été détruit pendant la guerre de Cent Ans alors que le roi Édouard III faisait le siège de Reims (décembre 1358 - mars 1360), le but du souverain anglais étant de prendre la ville pour s'y faire sacrer roi de France. Devant l'âpreté des défenseurs, il dut renoncer à son projet.
En fait, l'église a été détruite par les soldats français du capitaine Gaucher de Châtillon, chargé de la défense de Reims. L'édifice s'élevant trop près des remparts, Gaucher estima qu'il pouvait servir de point d'appui à l'assiégeant. D'autres bâtiments, eux aussi à l'extérieur des remparts, subirent le même sort.
Les historiens de la ville supposent que l'édifice a été reconstruit rapidement, puis à nouveau détruit en 1475 quand Reims fut menacée d'une nouvelle attaque anglaise. En effet, le roi York Édouard IV, reprenant à son compte la volonté de son aïeul, fit débarquer son armée à Calais et l'engagea dans une chevauchée en Picardie et en Champagne. Cela ne mena pas loin : le roi Louis XI versa des subsides à l'ennemi pour lui faire quitter la France.
En 1529, les habitants du faubourg, qui dépendaient de la paroisse Saint-Symphorien, demandèrent l'autorisation au chapitre de bâtir une chapelle (toujours dédiée à saint André). Aussitôt élevée, ils s'adressèrent au cardinal de Lorraine pour qu'elle fût reconnue succursale de Saint-Symphorien, une façon pour elle d'acquérir de nouveaux droits et de gagner son indépendance. En 1560, ils obtinrent gain de cause : un prêtre y résidera désormais en permanence et la chapelle sera agrandie et dotée de fonts baptismaux.
Pendant les guerres de Religion, les maisons du faubourg Saint-André sont rasées. L'église subsiste. Les habitants se réfugient à l'intérieur des remparts. Quand la paix revient, il faut reconstruire les maisons, mais l'église est en ruine. Les faibles moyens disponibles iront d'abord aux habitations ; l'édifice cultuel se contentera des restes.
En 1686, l'église devient une cure indépendante et peut donc toucher des revenus. On peut ainsi la remettre à neuf.
En 1793, sous la Terreur, elle est transformée en grange. Après la Révolution, elle est réaffectée au culte, et désormais rattachée à la cathédrale Notre-Dame.
Au XIXe siècle, le renouveau du catholicisme aidant, l'édifice est bientôt jugé rudimentaire et d'une capacité insuffisante pour une population qui s'accroît. Aussi une nouvelle église est-elle construite de 1859 à 1865, à côté de la première, par l’architecte diocésain Narcisse Brunette (1808-1895). L'ancien édifice est ensuite rasé.
En septembre 1914, les Allemands tirent au canon sur Saint-André (comme sur la cathédrale) qu'ils soupçonnent de servir d’observatoire d’artillerie. En 1917, l’église est incendiée par de nouveaux bombardements allemands.
La reconstruction, engagée en 1929, ne copiera pas l'original. Le clocher sera rebâti plus haut. Il culmine à présent à 88 mètres, ce qui en fait le plus haut édifice religieux de Reims.
Saint-André ne suit pas la règle de l'orientation habituelle : la façade est en effet dirigée quasiment au sud. Dans cette page, ce sont donc les directions liturgiques qui sont employées (avec un chœur supposé être à l'est).
En 1914, tous les vitraux du XIXe siècle ont été brisés. Ils seront remplacés dans les années 1930 par des créations de l'atelier rémois Jacques Simon. Néanmoins, l'église possède un grand vitrail Renaissance (mis à l'abri en 1914-18) illustrant le Martyre de saint Sébastien.

Saint Sébastien dans le vitrail Renaissance de la baie 19, détail

L'église Saint-André vue depuis le narthex.
Dans une élévation à trois niveaux, l'église présente un composé néo-roman et néogothique parfaitement homogène.

Après les fouilles archéologiques achevées en 2024,
l'entrée méridionale donne maintenant sur une petite esplanade.

Architecture extérieure.
Le clocher culmine à 88 mètres. Saint-André est ainsi le plus édifice religieux de Reims.
Si la façade et son élévation relèvent clairement du style néo-roman, les arcs-boutants et les contreforts sur les côtés ont de quoi étonner. Sont-ils là pour une raison structurelle ou est-ce simplement une fantaisie stylistique voulue par l'architecte ? Quoi qu'il en soit, ils impriment une touche nettement néogothique au profil de l'église qui en devient ainsi un édifice au style hybride.
L'église date de 1865 et ce mélange des genres n'était pas rare sous le Second Empire.
Quant au chevet (photo plus haut), les absidioles et les fenêtres en plein cintre lui donnent aussi un goût néo-roman, mais la large taille des fenêtres, laissant moins de place à la maçonnerie, trahit aussi une structure néogothique.


Portail latéral néo-roman de l'église.

Le chevet néo-roman a des allures néogothiques.

Le portail central néo-roman de l'église.

Bas-relief dans le tympan du portail central : «Tu es Pierre».
2e moitié du XIXe siècle, auteur inconnu.

En 2023-24, des fouilles sont menées devant l'église Saint-André.

Les fouilles archéologiques.
En 2023, avant de créer le nouveau parvis, des opérations d’archéologie préventive ont été menées devant l'église.
Les fouilles ont mis à jour des vestiges antiques et médiévaux, ainsi que des traces d’une ancienne église plus petite.
Le nouveau parvis et son square ont été inaugurés en 2025.


Arcs-boutants et contreforts ---»»»
se succèdent sur le côté de l'église.
LE NARTHEX

Le narthex est séparé de la nef par de grandes baies vitrées.

La Sainte Face orne un vitrail de la chapelle Sainte-Thérèse, 1930-32.

Sainte Thérèse de Lisieux
par Gabriel Paulin-Paris, XIXe siècle.

Chapiteaux néo-romans dans le narthex.

Chapelle Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus dans le narthex.
ARCHITECTURE INTÉRIEURE : LA NEF ET LES BAS-CÔTÉS

Dans toute l'église, les élévations sont sur trois niveaux. Ici l'élévation sud.
Les arcs en plein-cintre rappellent le néo-roman ; les voûtes d'ogives
et la taille des grandes fenêtres au troisième niveau font penser au néogothique.

Plan de l'église Saint-André.

L'église Saint-André mesure 75 mètres de long
pour une largeur au transept de 36 mètres.
Ses voûtes s'élèvent à 22 mètres.

La croix de la Mission de 1821 est devenue le Grand Calvaire.

Le Monument aux Morts, place de la République.
Il a pris la place de la grande croix de la Mission érigée en 1821.

Le chemin de croix.
C'est une création, dans les années 1930, du sculpteur rémois Gabriel Paulin-Paris. Sur le plan esthétique, il est dommage que la teinte du matériau utilisé (bois, pierre, moulage ?) se confonde presque avec celle des colonnettes en arrière-plan. Une petite couche de peinture foncée sur ces colonnettes accentuerait le contraste, donnant ainsi plus de cachet à l'œuvre de Paulin-Paris.
Pour le constater, passez la souris sur l'image ci-dessous.


Chemin de croix, station IV : Jésus rencontre sa mère.
Gabriel Paulin-Paris, années 1930.
Passez la souris sur l'image pour assombrir l'arrière-plan
et donner un peu de cachet à la sculpture.

La Vierge de la Piéta ---»»
Dans cette scène traditionnelle de la Piéta (quand Marie reçoit son fils descendu de la croix), Jacques Simon a peint la Vierge debout, pressant contre elle le corps du Christ mort.
Le visage de Marie est un peu étonnant. On a l'habitude de voir la Mère de Dieu (Mater Dolorosa) diriger vers le Ciel un visage éploré, acceptant - les yeux ouverts - la volonté divine.
Jacques Simon l'a peinte les yeux fermés. Marie semble ainsi ajouter à sa douleur une sorte de profonde méditation. Ce qui renforce l’impression de souffrance intérieure.
Au Moyen Âge et à Renaissance, quelques artistes ont représenté Marie de la sorte, mais ce choix reste rare.


Architecture intérieure.
Une fois passé le grand narthex, le visiteur se retrouve dans un environnement de couleur ocre, à l'architecture très homogène : l'élévation, sur trois niveaux, se prolonge de manière identique jusqu'à l'abside du chœur.
L'édifice est-il en style néogothique ou en style néo-roman ?
Les panneaux d'information dans le narthex parlent d'une église terminée en 1865 en style néogothique par l'architecte Narcisse Brunette. Le Corpus Vitrearum, dans le tome consacré aux vitraux de Champagne-Ardenne, parle, de son côté, de style néo-roman.
En fait, le style emprunte aux deux époques médiévales et, à ce titre, on peut le qualifier d'hybride. Il respecte surtout la tendance stylistique de la seconde moitié du XIXe siècle, profondément marquée par les idées d'Eugène Viollet-le-Duc et de ses élèves. Narcisse Brunette n'a fait que suivre la vague.
Le profil général des élévations fait penser au néo-roman, notamment par ses arcades en plein-cintre, mais le plein-cintre faisait partie intégrante des principes de la nouvelle «école» qui portait le gothique aux nues... Même chose pour le triforium et ses ouvertures à trois fenêtres par travée : rien ne s'oppose à les rencontrer dans une église romane du XIe siècle. Mais le choix des trois colonnettes montantes jusqu'à la retombée des voûtes (photo ci-contre) se rattache plus à l'époque gothique.
Quant au troisième niveau de l'élévation, il laisse trop de place à la fenêtre pour être qualifié de néo-roman. Des ouvertures de cette taille ne permettraient pas à un mur roman, de plus forte épaisseur, de contrebuter efficacement une voûte en berceau. En cela, il se rapproche du style gothique qui, lui, aurait carrément inséré une ouverture plus imposante...
Les voûtes d'ogives au-dessus du vaisseau central et des bas-côtés, par leur cachet typiquement néogothique, achèvent de donner à l'église son côté hybride, typique de l'époque de sa construction.


Trois colonnettes accompagnent la retombée
des ogives jusqu'au sol.

Les stations du Chemin de croix s'élèvent le long des piliers qui ferment les bas-côtés.
Ici : le bas-côté nord (direction prise au sens liturgique).

La croix de la Mission est devenue le Grand Calvaire.
La Révolution une fois passée, le christianisme en France connaît une ère de renouveau. C'est vrai dans la Marne. Les communautés religieuses se réinstallent ; les curés et les vicaires nommés sont des ecclésiastiques modérés. Mais, depuis 1789, le territoire de l'archevêché de Reims s'est modifié.
Selon l'Atlas historique des diocèses de France (Éditions Archives et Culture, 2020), en 1801, le Concordat réunit le département de la Marne au diocèse de Meaux. Durant vingt ans il n'y a plus d'archevêché à Reims. L'évêché de Châlons-en-Champagne disparaît lui aussi. Il faut attendre 1822 pour que l'archevêché renaisse, amputé de la partie sud de la Marne, mais élargi à l'ensemble du département des Ardennes. Les évêques de Châlons, Soissons, Beauvais et Amiens sont alors suffragants de l'archevêque de Reims. Néanmoins, Monseigneur Jean-Charles de Coucy sera archevêque de Reims de 1817 à 1824. À sa mort (1824), il sera remplacé par Jean-Baptiste de Latil.
La piété populaire s'était tue à l'ère révolutionnaire. Dès le début de la Restauration, elle se réveille. Processions et plantations de croix se multiplient ; pouvoir politique et pouvoir religieux s'accordent. Ainsi est organisée à Reims la grande Mission de 1821 qui culmine le 23 février par l'érection d'une croix d'une vingtaine de mètres de haut dans le square de la Mission, près de l'actuelle place de la République. L'endroit est maintenant occupé par le monument aux Morts (photo ci-contre).
Après les Trois Glorieuses de juillet 1830, des esprits échauffés, violemment opposés au cléricalisme, abattent la croix en août suivant et la traînent dans la ville sous les quolibets. Elle peut néanmoins être récupérée. Cachée à Vervins dans l'Aisne, ce n'est qu'en 1880 que l'archevêque de Reims, Monseigneur Langénieux, décide de la dresser dans l'église Saint-André, avec un bras vertical fortement amputé. Sa hauteur initiale était en effet de 17 mètres. Les statues de la Vierge et de saint Jean, disposées de part et d'autre, l'ont transformée en une croix du Calvaire.


Le Calvaire, détail : le Christ.

Chemin de croix, station III :
Jésus tombe sous le poids de la croix.
Gabriel Paulin-Paris, années 1930.

La Vierge de la Piéta a les yeux fermés : une expression assez rare.

Piéta et Adoration des mages.
Atelier Jacques Simon,
1930-32.

Le Couronnement de la Vierge.
Atelier Jacques Simon, 1930-32.

Chemin de croix, station XIV : Jésus est mis dans le sépulcre.
Gabriel Paulin-Paris, années 1930.

Les vitraux de l'église Saint-André.
Tous les vitraux de l'église sont du XXe siècle, à l'exception du Martyre de saint André, daté de 1560, mais très restauré au XIXe. C'est le seul vestige de l'importante vitrerie Renaissance qui ornait l'ancienne église du XVIe siècle, démolie en 1865.
Cette vitrerie Renaissance est bien documentée. Le Corpus Vitrearum en donne un résumé. On y trouvait des thèmes traditionnels : la Visitation, la Vierge du Calvaire, le Père céleste entouré d'angelots, la Charité de saint Martin, ainsi qu'une suite de saints. Certains d'entre eux présentaient le donateur du vitrail (vraisemblablement à la Vierge ou au Sacré-Cœur). C'était le cas du seigneur Lucquy et de sa femme. Plusieurs de ces verrières portaient la date de 1560.
En 1865, il fallut orner les baies de la nouvelle église néo-romane. Comme seules deux des verrières Renaissance furent jugées réutilisables, on décida de faire recréer une série de vitraux. Des ateliers de peintres verriers connus au niveau national furent sollicités, comme Maréchal de Metz, mais aussi des ateliers locaux : Bourgeois, Bulteau, Vermonet ou Marquant.
Les obus allemands de la première guerre mondiale ont malheureusement détruit toute cette production.
De 1929 à 1932, c'est l'atelier rémois de Jacques Simon qui fut chargé de recréer la vitrerie de l'église, privilégiant là encore des thèmes traditionnels. Ce sont ces verrières qui sont visibles aujourd'hui. À noter qu'il n'y a pas de vitrail rappelant le bombardement ou les combats de 1914-18.
En 1959, Brigitte Simon, dans le cadre de l'atelier de son père, créa un vitrail original sur le thème de l'Arbre de Jessé, vitrail que l'on peut voir dans le bras gauche du transept.
C'est l'atelier Jacques Simon qui fut chargé de la restauration du vitrail du Martyre de saint André en 1932. Cette œuvre du XVIe siècle avait été mise à l'abri à l'ancien archevêché de Reims dès le début du premier conflit mondial.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Champagne-Ardenne, 1992.


La Crucifixion et la Cène.
Atelier Jacques Simon, 1930-32.

Chapiteau néogothique dans la nef.

La Vierge du Calvaire, détail.

Chapiteau néogothique dans la nef.
LE TRANSEPT, SES AUTELS ET SES VITRAUX

Le transept et la nef vus depuis le bras nord (au sens liturgique) du transept.

L'Incrédulité de saint Thomas.
Bas-relief de l'autel du Cœur de Jésus.

Chapelle du Cœur de Jésus.
Bras nord du transept.

«««--- Marie-Madeleine devant le Christ ressuscité.
Atelier Jacques Simon, 1930-32

Adoration des bergers et des mages.
Toile d'Henri Lehmann (1814-1882)

Baie 19 : le Martyre de saint Sébastien.
Vitrail daté de l'année 1560.

Voir plus bas la scène du Martyre en gros plan.

L'autel de la Vierge dans le bras sud du transept.

Le Martyre de saint Sébastien, vitrail de 1560 (1/3).
Selon le Corpus Vitrearum (Les vitraux de Champagne-Ardenne paru en 1992), ce vitrail, daté de 1560, a été très restauré en 1879 et 1932.
La verrière vient de l'ancienne église Saint-André. Encadrée en haut et en bas par un riche décor d'architecture Renaissance, la scène représente le Martyre de saint Sébastien (officier romain criblé de flèches par des archers sur l'ordre de l'empereur Dioclétien). «La verrière est peinte en grisaille, jaune d'argent et sanguine (à l'exception de quelques pièces de verre colorées)», écrit le Corpus Vitrearum.
La scène est surmontée de la Trinité. La deuxième rangée du vitrail comprend une inscription de donation et de datation où l'on peut lire :

lan mil cincq cens soixante les
Archiers de Sainct andré et
de porte chaccre mont offert a legl
ise de ceans. priez dieu pour eux.

La verrière a donc été offerte à l'église par la corporation des archers de Saint-André. Cependant, la session du Congrès archéologique de France tenue à Reims en 1911 donne une information différente de ce qu'on peut voir dans ce cartouche. ---»» Suite 2/3 plus bas.


La Vierge et l'Enfant.
Atelier Jacques Simon, 1929.

Signature du vitrail ci-dessus : Jac SIMON REIMS 1929.

L'Annonciation
Atelier Jacques Simon, 1930-32.

La Nativité.
Atelier Jacques Simon, 1930-32.

Annonciation et Visitation.
Bas-reliefs de l'autel de la Vierge.

Transept vu depuis le bas-côté nord (pris au sens liturgique).
À l'arrière-plan : le chœur.

Le Martyre de saint Sébastien, vitrail de 1560 (2/3).
---»» Henri Jadart, conservateur de la Bibliothèque et du Musée de Reims, parle en effet, dans son rapport, de trois vitraux d'époque Renaissance qui se trouvent dans l'église en 1911.
Il y a d'abord une verrière de saint Philippe et saint Jacques, encadrée par une vitrerie moderne, qui se trouve dans la sacristie.
Henri Jadart parle ensuite d'une fenêtre dans le croisillon gauche du transept qui rassemble deux scènes : d'abord, le Baptême du Christ ; puis, au-dessous, saint Paul qui bêche la terre, tandis que son disciple Apollos passe derrière lui pour arroser. C'est évidemment une allégorie d'un propos de saint Paul dans sa Première lettre aux Corinthiens : «Moi j’ai planté, Apollos a arrosé, mais c’est Dieu qui donnait la croissance.»
Selon Henri Jadart, ce vitrail - disparu - comprenait, en son milieu, l'inscription de quatre lignes donnée plus haut.
---»» Suite 3/3 plus bas.


Baie 19, détail : le Martyre de saint Sébastien.
Année 1560.

Entrée de la Vierge au Temple et Éducation de la Vierge.
Bas-reliefs de l'autel de la Vierge.

Les bas-reliefs de l'autel de la Vierge.
Ces bas-reliefs sont donnés dans les deux photos ci-dessus. On y voit, d'une part, une Annonciation et une Visitation ; et, d'autre part, une Présentation de Marie au Temple accolée à une Éducation de la Vierge (qui se passe d'ailleurs sous l'œil attentif de Joachim).
La taille des personnages est clairement surdimensionnée. Le sculpteur leur a donné la taille de la hauteur de la niche, voire davantage, forçant ainsi certains des personnages à pencher la tête. C'est notamment le cas de sainte Anne et du grand-prêtre qui accueille Marie au Temple. Ce grand prêtre est souvent identifié à Zacharie, époux d'Élisabeth, ce qui ferait de lui un parent par alliance de la Vierge. Il est d'ailleurs regardé comme un saint de la Bible.
Bien que cette disproportion soit un peu choquante, la sculpture néogothique du XIXe siècle n'en était pas avare. Elle visait à attirer l'attention sur les personnages, sans considération de l'échelle induite par la hauteur des niches.


Baie 19, détail : En 1560, les archers de Saint-André ont offert cette verrière.

Baie 19, détail : saint Sébastien.
Année 1560.

Baie 19, détail : le Père céleste. Année 1560.

Le Martyre de saint Sébastien, vitrail de 1560 (3/3).
---»» Le troisième et dernier vitrail se trouvait dans une fenêtre du croisillon droit du transept. C'est le Martyre de saint Sébastien. Il insérait une légende et une date en deux lignes :

Lan mil V LX henry Warnier et pierre failles, Thomas colbert, guillaume becault, Jehan bouqueton,
Maturin chevalier, tous demourant au bourg portecheque de Reims, m'ont faict faire.


De ces incohérences, que peut-on conclure ?
Il est vraisemblable qu'Henri Jadart, en rédigeant, a inversé les deux inscriptions tant il est logique de voir une corporation d'archers offrir un vitrail illustrant le martyre de saint Sébastien.
L'autre inscription s'appliquerait donc au vitrail de Paul bêchant, offert par des habitants du bourg portecheque à Reims. De cette verrière restaurée, selon le Corpus Vitrearum, en 1864, il ne reste rien.


Baie 19, détail : deux archers.
Année 1560.

Baie 19, détail : paysage en camaïeu derrière saint Sébastien. Année 1560.

Baie 19, détail : Jésus et sa croix.
Année 1560.

«La Conversion de saint Longin», 1898.
Émile Bernard (1868-1941).

La nef et le bras nord (pris au sens liturgique) du transept vus depuis la croisée.
Le triforium s'interrompt au niveau des façades du transept.

Baie 17, détail : Arbre de Jessé et ses rois.
Brigitte Simon, 1959.

L'Arbre de Jessé de Brigitte Simon, 1959.
Ce vitrail prend la notion d'Arbre au pied de la lettre. En peignant le feuillage d'un chêne lors d'un mois d'automne, Brigitte Simon donne toute sa place à la nature arboricole. Bien qu'elle ne représente les rois que par leurs noms, son œuvre ne manque pas d'allure.
C'est un agréable mariage de quatre couleurs où les traits qui strient le vitrail sur toute sa surface dessinent avec énergie le tronc, les branches, les brindilles et les feuilles. Sans doute l'artiste a-t-elle voulu ainsi rivaliser avec l'intense réseau de plombs du vitrail de 1560 dans la baie voisine.
Dans l'extrait en gros plan donné ci-contre, on reconnaît de bas en haut : David, Salomon, Roboam, Asa, Joram, Ézéchias, Josias, etc.


Vierge à l'Enfant, détail.
XIXe siècle
Autel de la Vierge dans le bras sud du transept.

Sainte Bernadette devant la Vierge
Partie centrale d'une rose dans le transept.
Atelier Jacques Simon, années 1930.

Baie 17 : Arbre de Jessé
Brigitte Simon, 1959.
Le nom de Jessé apparaît tout en bas.
«««--- L'Adoration des mages, signé : JSR - 1931.
Atelier Jacques Simon, Reims, 1931.
LES DEUX ABSIDIOLES

Chapelle Saint-André dans l'abside nord.

Statue de saint Sébastien
datée du XVe siècle.

Saint Joseph, détail.
Belgique, Milieu du XIXe siècle.

Ecce Homo dans une absidiole

Tableau du pape Léon XIII.

Statue de saint André dans la chapelle absidiale éponyme.
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-ANDRÉ

Comme la nef et le transept, le chœur de l'église s'élève sur trois niveaux et respecte l'homogénéité du style.
En revanche, l'architecture de l'abside est simplifiée.
On y remarque la suppression du triforium comme dans les façades du transept.

Saint André.

Saint Jacques le Majeur.

Saint Paul.

Saint Pierre.

Saint Georges.

Vitraux de l'atelier
Jacques Simon.
1930-1932.

Les fenêtres hautes de l'abside reçoivent des vitraux de symboles ou de grands personnages
qui sont des créations de l'atelier Jacques Simon à Reims (années 1930-1932).

La nef vue depuis l'arrière de l'autel de messe à la croisée du transept.
L'Arbre de Jessé de 1560 se trouve, au premier niveau, dans le vitrail de droite.

Documentation : Panneaux d'information dans le narthex
+ «Les vitraux de Champagne-Ardenne», Corpus Vitrearum, 1992
+ «Congrès archéologique de France, session LXXVIIIe tenue à Reims en 1911», article d'Henri Jadart
+ «Reims», Éditions Bonneton, 1990.
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