|
|
Les textes les plus anciens dont on
dispose (Xe siècle) font référence à
l'église Saint-Maurice
à Gray-la-Ville. Au XIe siècle, on mentionne le château,
situé sur le promontoire de l'actuelle ville de Gray. Peu
à peu, une bourgade s'établit autour, au bord de la
Saône. Au XIIe siècle, un lieu de culte est construit,
regardé, jusqu'aux années 1500, comme une fille de
l'église de Gray-la-Ville. Cette église fut entièrement
ravagée par les troupes de Louis XI en 1477 et 1479.
L'église actuelle a été mise en chantier en
1478, en commençant par le chur. Les sources donnent
Mathieu Legrand comme architecte, puis, pour la construction de
la nef, de Philippe Lenfant. Celle-ci est voûtée en
1527 avec force liernes et tiercerons. En 1532, c'est le portail
occidental qui est achevé. Puis le clocher et sa flèche
en 1559. Enfin, en 1571, la tour d'escalier du transept sud. Au
XIXe siècle, des tribunes seront ajoutées dans le
transept. En juin 1940, l'église fut sévèrement
touchée par les combats. Le clocher perdit sa toiture, refaite
en 1950 avec des tavaillons en châtaigner.
L'église de Gray est rendue célèbre dans la
région par la présence en ses murs d'une statuette
«miraculeuse» de Notre-Dame, datée du début
du XVIIe siècle. Elle l'est aussi par celle du cur
de saint Pierre
Fourier, supérieur des chanoines réguliers de
Saint-Augustin en 1632 et exilé à Gray par Richelieu
en 1636. Cette double présence valut à l'église
Notre-Dame d'être érigée en basilique
par le pape Pie XII en juillet 1948.
Sur le plan artistique, on notera la présence dans l'abside
d'un Arbre de Jessé
sculpté dans le tympan du vitrail axial. Par sa hauteur,
11 mètres, cet Arbre est unique en Europe. Enfin, signalons
que le très beau retable du XVIIe siècle en bois doré
de l'église Saint-Maurice
à Gray-la-Ville se trouvait dans le chur de la basilique
jusqu'en 1973.
|
|
Vue d'ensemble de l'église Notre-Dame à Gray : une nef
et deux bas-côtés enrichis de chapelles latérales.
Une restauration de fond a été menée en 1994-1996.
L'église a été fermée pendant deux ans. |
La façade et le clocher de la basilique.
La façade à trois portails et parvis couvert a été
achevée en 1863. |
Le chevet de la basilique est la partie la plus ancienne
(fin du XVe siècle). On remarque, à gauche, un imposant
contrefort qui enjambe la rue. |
Le clocher et ses lanternons. Les lattes de châtaigner le font
briller en noir et
argent sous le soleil. |
Le portail central est riche de six statues dues au ciseau du sculpteur
Grandgirard (vers 1863).
On peut voir ainsi : saint Fiacre, saint Eloi, saint Ferréol, saint
Ferjeux, saint Vincent de Paul et saint
François-Xavier. Les consoles qui les soutiennent datent du milieu
du XVIe siècle. |
Le fronton du portail central (années 1860). |
Le portail sud et sa statue de saint Pierre Fourier dans le trumeau. |
Le transept sud et sa tour d'escalier achevée en 1571.
On peut voir un cadran solaire dans les parties hautes de la tour. |
Le narthex,
avec ses portails et ses statues, a été dessiné
par l'architecte Victor Baille dans les années 1840.
Il en a déterminé lui-même l'iconographie.
|
|
.Statue de la Vierge sur le pignon ouest.
uvre de Constant Grandgirard (vers 1860) |
|
Original bénitier creusé dans la pierre
d'un pilier de l'avant-nef. |
Statue de saint Roch avec un ange et un chien.
Groupe sculpté polychrome daté de 1587. |
Le visage du Christ en croix
(XVe siècle) |
|
«LE CHRIST
AU TOMBEAU» DE LULIER (XVIe SIÈCLE) |
|
Figures sur le retable du XIXe siècle. |
«Le Christ au tombeau» dans une chapelle latérale nord.
uvre attribuée à Claude Arnoux dit Lulier (vers
1553), albâtre.
Le retable date du XIXe siècle. |
«Le Christ au tombeau» : le visage du Christ mort et l'ange. |
«Le Christ au tombeau» : l'ange aux pieds du Christ mort. |
LA CHAIRE À
PRÊCHER DE 1612 |
|
La chaire à prêcher de Martin Chaumont date de 1612. |
La cuve de la chaire à prêcher (1612).
Les statuettes sont du XVIIIe siècle. |
|
|
L'ange au-dessus de l'abat-son de la chaire
à prêcher, XVIIIe siècle. |
Chapelle latérale nord Saint-Nicolas. |
La photo ci-dessus
donne une idée de la disposition d'ensemble
des six chapelles latérales.
Assez larges, elles possèdent deux vitraux
à figures géométriques (à
l'exception de la première chapelle latérale
nord qui possède le vitrail historié
de Jeanne d'Arc). À l'extrémité
est, on trouve un retable et un tableau ; à
l'extrémité ouest, un confessionnal
(souvent au fronton sculpté). Enfin, au
centre, une statue.
|
|
|
Confessionnal avec un beau fronton sculpté, XIXe
siècle. |
Confessionnal, XIXe siècle.
À DROITE ---»»»
On retrouve la disposition générale des
chapelles latérales. |
|
Bas-relief relatant l'apparition du Sacré Cur à
Marguerite-Marie Alacoque
à Paray-le-Monial, uvre de Constant Grandgirard,
1878.
Chapelle latérale sud dite du Sacré Cur. |
Chapelle latérale nord Sainte-Thérèse. |
|
|
|
«La Vierge remettant le collier à sainte Thérèse d'Avila».
Tableau attribué à Ludovico Mazzanti, 1ère moitié
du XVIIIe siècle. |
Confessionnal XIXe siècle.
Le fronton représente la scène du retour du fils prodigue. |
«Saint Nicolas protégeant la Saône et la ville
de Gray», tableau attribué
à Charles Couche, 1820 (chapelle latérale nord Saint-Nicolas). |
Le bas-côté nord avec la chaire à prêcher. À gauche,
la chapelle Notre-Dame de Gray. |
Peinture murale du XVIe siècle sur un pilier de
la nef.
Sainte Reine et sainte Cyre tiennent des phylactères
où leur nom est inscrit. |
«L'Immaculée Conception», détail.
Tableau de Jean Devosge. |
|
Vierge à l'Enfant, statue en bois.
XIXe ou XXe siècle. |
Sculpture de sainte Élisabeth de Hongrie dans un
pilier nord de la nef (début du XXe siècle). |
|
|
«Descente de croix», tableau daté de 1635 et
attribué à Horace Leblanc, peintre lyonnais.
Le tableau montre à droite saint François, saint
patron de l'Ordre
des Capucins et, à gauche, saint Jean-Baptiste.
Ce tableau a sans doute été exécuté
pour le couvent des Capucins de Gray. |
«Vierge de pitié», tableau attribué à Jérôme Maublanc,
XVIIe siècle. |
La Vierge de pitié dans le tableau de Jérôme Maublanc
ci-dessus. |
«««---
Anne-Marie Debief, l'un des auteurs de la brochure sur
l'église, citée en référence,
nous signale aimablement que l’histoire de Gray - de
manière assez surprenante - est liée à sainte
Élisabeth de Hongrie. Une fresque la représente
dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu tandis qu'un reliquaire
à son effigie se trouve parmi les objets conservés
à la basilique.
|
|
|
Le bas-côté sud avec la chapelle latérale du Sacré Cur
à droite
et la chapelle absidiale Saint-Pierre-Fourier à gauche. |
«Notre-Dame de Gray», vitrail de 1873.
Peintre verrier C. Levêque de Beauvais.
Il relate quelques miracles dus à Notre-Dame de Gray. |
Croisillon nord du transept.
Les tribunes du transept datent du XIXe siècle. La paroi est
recouverte d'ex voto du XIXe et du XXe siècle en remerciement
à N.-D. de Gray. |
«L'Immaculée Conception»
Tableau attribué à Jean Devosge, XVIIIe siècle.
(Copie d'un tableau de Pierre Cortone.) |
|
La chapelle Notre-Dame de Gray dans l'absidiole nord. |
La chapelle Notre-Dame de
Gray abrite la statuette miraculeuse
du même nom, datée de 1613 et sculptée
dans le chêne. L'histoire religieuse de la Haute-Saône
lui attache quelques miracles. Autrefois exposée
au couvent des Capucins de Gray, elle donna lieu à
de nombreux pélerinages. Notre-Dame de Gray
est une Vierge couronnée, ce qui n'est pas
une fantaisie locale, mais un privilège accordé
par le pape à la suite d'une étude en
bonne et due forme. En effet, il faut la preuve de l'existence
d'un culte ancien ainsi que la relation d'événements
extraordinaires, jugés miraculeux, pour autoriser
une couronne. La première demande fut faite par
le curé de Gray en 1869. En vain. Le dossier
dut être étoffé avec une compilation
rigoureuse des témoignages des frères
Capucins entre 1620 et 1789. L'autorisation papale fut
finalement accordée en 1907.
|
|
La procession de 1851 en remerciement à la Vierge protectrice,
lors de l'épidémie de choléra de 1849.
Détail du vitrail «Notre-Dame de Gray» (daté
de 1873). |
|
La chapelle de Vandenesse (absidiole sud) abrite les fonts baptismaux
du XIXe siècle. |
«L'Annonciation» de Joseph Montesanto, 1760.
Cette toile a été ramenée de Rome
par C. Natoire. |
Pierre
Fourier, né en 1565, est fils
d'un marchand drapier. Il étudie six ans
chez les Jésuites, puis rejoint les chanoines
réguliers de Saint-Augustin. Il en devient
le supérieur pour le duché de Lorraine
en 1632. À trente ans, il est curé
de Mattaincourt. L'Histoire a retenu sa grande
piété et son dévouement pour
les pauvres, ainsi que la création d'une
caisse mutuelle pour éviter que ses paroissiens
n'empruntent aux usuriers. Fidèle au duc
de Lorraine (alors que Louis XIII essaie d'annexer
la province), il est exilé par Richelieu
à Gray (possession espagnole) en 1636.
Là, pendant quatre ans (il meurt en 1640),
il se dévoue pour ses paroissiens, relevant
leur courage en temps de guerres ou de peste.
Il est béatifié en 1730 et canonisé
en 1897 par le pape Léon XIII.
|
|
|
Fonts baptismaux, XIXe siècle. |
La statue de saint Pierre Fourier
par Constant Grandgirard, 1898. |
|
|
Chapelle Saint-Pierre-Fourier
dans l'absidiole sud. |
Chapelle de Pierre Fourier et chapelle de Vandenesse
Absidiole nord. |
|
Piéta, XIXe siècle, auteur inconnu.
Chapelle de Vandenesse. |
Vitrail de Notre-Dame de Gray
Relation d'un miracle survenu en 1676. |
|
«L'Annonciation» de Joseph Montesanto, 1760. Détail,
La Vierge. |
Vitrail de Notre-Dame de Gray :
Relation d'un miracle. |
Vitrail avec, dans la partie haute, les armoiries
de la famille de Vandenesse (XVIe siècle). |
«L'Annonciation» de Joseph Montesanto, 1760. Détail
: l'archange Gabriel. |
|
LE CHUR,
LES STALLES ET L'ARBRE DE JESSÉ |
|
Le chur de la basilique Notre-Dame, ses vitraux XIXe siècle
et son Arbre de Jessé. |
Peinture murale Renaissance d'un ange avec traces de polychromie
au-dessus de la porte de la sacristie (restauré). |
|
|
|
|
Sculpture sur bois
d'une stalle (XVIe siècle). |
Vitrail de la baie axiale : la Vision d'Isaïe. |
«««---
À GAUCHE
Le haut de l'Arbre de Jessé
(XVIe siècle) et le vitrail
du XIXe siècle.
L'Arbre de Jessé se termine,
au centre du tympan,
par Marie et l'Enfant.
À DROITE ---»»
Le bas de l'Arbre de Jessé
(sans Jessé couché).
Le vitrail du XIXe siècle relate
l'épisode de la vision d'Isaïe. |
|
|
L'orgue de tribune de la basilique Notre-Dame remonte à
1728. |
L'orgue
d'origine est dû au facteur Valentin (1728). Il
a été amplement modifié depuis
: transformé en 1758 par les facteurs Riepp de
Dijon, restructuré par Callinet en 1834, remodifié
par la maison Jacquot en 1869 et enfin par Cavaillé-Coll
en 1927. Le buffet a été créé
au XVIIIe siècle et restauré au XXe.
|
|
|
Angelots sur une tourelle du buffet. |
Ange souffleur sur l'orgue. |
Pot à feu sur une tourelle. |
|
Sculpture sur le positif dorsal de l'orgue de tribune (XVIIIe siècle). |
Le rose au-dessus de l'orgue de tribune.
XIXe siècle. |
La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : Brochure
«Basilique Notre-Dame de Gray» disponible dans l'église
+ renseignements aimablement communiqués par Anne-Marie Debief,
l'un des auteurs de la brochure. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|