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Page créée en janv. 2024
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Saint Cyprien, vitrail de la fin du XIXe siècle, détail

La fondation du village des Essarts remonte au Xe siècle quand Hugues Capet donne à l'abbaye parisienne de Saint-Magloire la partie de la forêt qui s'élève à l'emplacement du bourg actuel. Les religieux défrichent ; un petit village sort de terre. Puis, au cours des siècles, les suzerains du lieu se succèdent : Philippe Auguste, les Montfort, les d'Angennes, le comte de Toulouse.
Les Essarts se situent sur la route royale Paris-Chartres. C'est un lieu d'étape riche de nombreuses auberges. Au XIXe siècle, le chemin de fer coupe le village en deux et ruine le commerce hôtelier local.
L'église Saint-Corneille Saint-Cyprien a été construite au XIIe siècle. Son plan était rectangulaire, avec un clocher massif sur le côté nord. La voûte était en charpente. Dans ce même siècle, une voûte en pierre sur croisée d'ogives vient la remplacer, tandis que des contreforts sont ajoutés pour consolider l'édifice. Des entraits de la charpente sont d'ailleurs toujours présents dans la nef, conjointement aux voûtes ogivales (voir photo). À cette époque aussi, une chapelle seigneuriale est bâtie au sud, ouverte par deux arcades sur la nef.
Seules les fenêtres du chœur sont anciennes. Les autres n'ont été percées qu'en 1878.
Deux particularités artistiques sont intéressantes dans l'église. D'abord une série de statues des douze apôtres datées du XVIe siècle ; ensuite des vitraux réalisés à la fin du XIXe selon le procédé de l'acide fluorhydrique, totalement abandonné aujourd'hui.

Saint Corneille, statue du XVIe siècle, détail

La nef de Saint-Corneille Saint-Cyprien vue depuis l'entrée.
La chapelle seigneuriale se trouve à droite.

Vue en grand angle de l'église Saint-Corneille Saint-Cyprien.
Un mur de pierre empêche tout recul. Une focale de 10 ou 12 est indispensable.

Le clocher roman vu depuis la place de l'Ancienne Mairie.

Le chevet et le clocher romans.
Les baies du chœur, dont celles du chevet ci-dessus, sont les plus anciennes de l'église.

Le côté sud de l'église.
La grande fenêtre à trois lancettes éclaire la chapelle seigneuriale.

C'est le genre de photographie qu'il est impossible de prendre à la
belle saison quand le feuillage des arbres cache toute l'église...
LA NEF DE L'ÉGLISE SAINT-CORNEILLE SAINT-CYPRIEN

La nef de l'église avec, à droite, la chapelle seigneuriale, ouverte sur deux arcades.

Vitrail de saint Fernand, saint Paul et saint André.
Atelier Gustave Dupin à Versailles.
Année 1899.

Les statues des apôtres.
L'église Saint-Corneille Saint-Cyprien possède une exceptionnelle série de douze statues d'apôtres du XVIe siècle.
Cette série a été commandée par Jacques II d'Angennes, seigneur des Essarts, dans le deuxième quart de ce siècle lors des aménagements qu'il a fait entreprendre dans l'église. Quelques consoles de ces statues portent ses armoiries ; d'autres portent la date de 1545. Les différents styles de sculpture indiquent qu'elles sont l'œuvre de plusieurs artistes.
La plupart des apôtres sont identifiables par leurs attributs ou, plus simplement, par leur nom sur la console quand il existe (à l'exception de saint Philippe). Il est probable que le projet initial associait chaque apôtre à un phylactère où était gravé un verset du Credo. Un petit nombre de statues ont conservé le leur.
Parmi les apôtres identifiables, notons saint Thomas, saint Pierre avec sa clef, saint André avec sa croix, saint Jean avec son visage juvénile ou encore saint Simon avec sa scie.
Dans le chœur, les statues de saint Corneille et de saint Cyprien viennent s'ajouter à celles des douze apôtres. Corneille est représenté en pape, coiffé de la tiare et portant la croix papale à trois traverses. Cyprien est ciselé en évêque de Carthage avec la crosse et la mitre.
La base Palissy précise qu'un texte du comte Horace de Vielcastel, écrit vers 1845, parle des travaux de restauration entrepris sur ces statues qui ont été mutilées à la Révolution. Ces travaux, du début du XIXe siècle, «furent réalisés assez sommairement par un restaurateur non professionnel local».
Sources : 1) Le Patrimoine des Communes des Yvelines, Flohic Éditions, 2000 ; Images du Patrimoine, Canton de Rambouillet, 1986 ; 3) base Palissy.

Les vitraux.
Ils sont intéressants à plus d'un titre parce que réalisés selon une technique qui n'existe plus : la gravure sur verre ou sur glace avec de l’acide fluorhydrique. L'utilisation de cet acide très dangereux pour la santé et l'environnement serait interdite aujourd'hui.
Le procédé, développé en Angleterre vers 1850, fut amélioré par le verrier parisien Paul Bitterlin dès 1853. Le meilleur résultat était obtenu par gravure sur du verre dépoli ou sur des glaces doucies. Ce qui évidemment augmentait le coût de fabrication. Avec ce procédé, Paul Bitterlin remporta plusieurs médailles d'or lors d'expositions internationales dans les années 1860.
L'église Saint-Corneille Saint-Cyprien possède deux vitraux de cet atelier. Ce sont les représentations de saint Louis et saint Jean l'Évangéliste dans les baies du chevet. Un gros plan sur le visage de saint Louis permet de constater l'empreinte du temps sur ce type de fabrication : le visage du roi est devenu à la longue complètement délavé.
Les autres vitraux du XIXe siècle de l'église ont été créés selon la même méthode, mais ils sont l'œuvre de l'atelier Gustave Dupin à Versailles. En général, le nom de l'atelier est indiqué au bas du vitrail avec, souvent, le nom du donateur. Exception faite pour le vitrail du Baptême du Christ qui n'est pas signé. Par association de style, on pourra l'attribuer à l'atelier Dupin.
Source : https://verrerie-mousseline.org, site de Christian Fournié, verrier décorateur installé à Beaufort (34).


Le chemin de croix est contemporain.
Ici, la station IV : Jésus rencontre sa mère.

Saint Matthieu avec son livre (?)
Pierre, XVIe siècle.

Saint Barthélemy et son couteau.
Pierre, XVIe siècle.

Saint Jacques le Mineur.
Pierre, XVIe siècle.

L'Annonciation.
Copie du XVIe ou du XVIIe siècle d'un tableau de 1525 de Defendente Ferrari.
Ce tableau est exposé au musée communal de Turin.

La voûte de la nef de l'église est originale :
une voûte ogivale en pierre s'associe avec les entraits d'une charpente !

La Résurrection du Christ.
Huile sur toile, vers 1724, auteur inconnu (famille Van Loo ?).

Le côté nord de l'église avec ses statues du XVIe siècle, ses vitraux du XIXe et
ses boiseries accueillant le Chemin de croix moderne.
La retombée des ogives se fait «en pénétration.»

Le Baptême du Christ.
Atelier non indiqué (Dupin à Versailles ?)
Seconde moitié du XIXe siècle.

Saint Cyprien, évêque de Carthage.
Atelier inconnu
Fin du XIXe siècle ?

Saint Thomas
Pierre, XVIe siècle.

Saint Jacques le Majeur
avec bourdon et panetière.
Pierre, XVIe siècle.
Et non pas saint Philippe (correction
effectuée par la base Palissy).

Saints Corneille et Cyprien.
Ces deux saints contemporains sont souvent associés. Corneille a été pape de 251 à 253, tandis que Cyprien († 258) était évêque de Carthage.
Le pape Corneille n'est pas mort en martyr de sa foi. L'accusant d'avoir provoqué une épidémie en offensant les dieux de Rome, l'empereur Gallo le contraignit à sacrifier aux divinités. Sur son refus, Corneille fut exilé à Civitavecchia où il mourut en 253.
Cette fameuse épidémie démarra en 251 dans l'Empire et fut aussi dévastatrice que la peste antonine apparue en 165.
La réunion des cultes de Corneille et Cyprien est due à Charles le Simple (892-922). Ce descendant de Charlemagne fit élever à Compiègne une basilique qui, pour la première fois, leur était conjointement dédiée.


Le Baptême du Christ, détail (2e moitié du XIXe siècle.)

Vitrail de saint Fernand, saint Paul et saint André, détail : saint Paul et saint André.
Atelier Gustave Dupin à Versailles.
Année 1899.

Charles Borromée
Atelier Dupin à Versailles (?)
Année 1881.

Vitrail de la façade :
Saint Corneille et saint Hubert.
Atelier Gustave Dupin à Versailles.
Fin du XIXe siècle.
Vitrail restauré en 1984.
LA CHAPELLE SEIGNEURIALE

Le retable de la chapelle seigneuriale, daté du début du XIXe siècle,
est consacré à la Vierge.

Vitrail des scènes de la Vie de la Vierge.
Atelier Dupin à Versailles, fin du XIXe siècle.

Scènes de la Vie de la Vierge, détail :
La Visitation.
Atelier Dupin à Versailles.
Don anonyme de 1888.

L'Éducation de la Vierge ---»»»
Peinture à l'huile du XVIIIe ou du
quatrième quart du XIXe siècle.
Œuvre restaurée en 2003.

La Vierge et l'Enfant
Copie réalisée au XIXe siècle (?)

La Vierge à l'Enfant, XVIIIe siècle ---»»»

Scènes de la Vie de la Vierge, détail :
L' Annonciation.
Atelier Dupin à Versailles
Don anonyme de 1891.

Scènes de la Vie de la Vierge, détail :
L'Assomption.
Atelier Dupin à Versailles.
Don d'Yvonne Foct en 1889.
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-CORNEILLE SAINT-CYPRIEN

Le chœur de l'église et ses boiseries.
La cuve baptismale se situe derrière le maître-autel.
Les deux stalles à droite sont datées du XVIIIe siècle. La croix de procession, en bois doré, est ancienne.

Un apôtre tenant un phylactère.
Pierre, XVIe siècle.


Saint Cyprien représenté
en évêque de Carthage.
Pierre, XVIe siècle.

Saint Corneille représenté en
pape, coiffé de la tiare et portant
la croix papale à trois traverses.
Pierre, XVIe siècle.

Saint Louis
Atelier Paul Bitterlin Fils, Paris.
2e moitié du XIXe siècle.

Saint Jean Évangéliste
Atelier Paul Bitterlin Fils, Paris.
2e moitié du XIXe siècle.

La cuve baptismale derrière le maître-autel est moderne.


L'une des deux clés de voûte du chœur.
L'animal représenté est difficilement reconnaissable.


La moitié nord du chœur avec ses statues et ses vitraux.

Saint Louis rendant la justice, détail.
Atelier Dupin à Versailles.
Fin du XIXe siècle.

Saint Pierre.
Atelier Dupin à Versailles
Saint Louis rendant la justice ---»»»
Atelier Dupin à Versailles.
Fin du XIXe siècle.


Statue de saint Jean du XVIe siècle et
vitrail de l'atelier André Ripeau à Versailles (XXe siècle).


Vitrail de saint Louis en gros plan.
L'usure du temps est ici bien visible.

La nef vue du chœur.
L'église Saint-Corneille Saint-Cyprien ne possède pas d'orgue.

Documentation : «Le Patrimoine des Communes des Yvelines», Flohic Éditions, 2000
+ «Images du Patrimoine, Canton de Rambouillet», 1986
+ base Palissy.
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