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La fondation du village des Essarts remonte
au Xe siècle quand Hugues Capet donne à l'abbaye parisienne
de Saint-Magloire la partie de la forêt qui s'élève
à l'emplacement du bourg actuel. Les religieux défrichent
; un petit village sort de terre. Puis, au cours des siècles,
les suzerains du lieu se succèdent : Philippe Auguste, les
Montfort, les d'Angennes, le comte de Toulouse.
Les Essarts se situent sur la route royale Paris-Chartres.
C'est un lieu d'étape riche de nombreuses auberges. Au XIXe
siècle, le chemin de fer coupe le village en deux et ruine
le commerce hôtelier local.
L'église Saint-Corneille Saint-Cyprien a été
construite au XIIe siècle. Son plan était rectangulaire,
avec un clocher
massif sur le côté nord. La voûte était
en charpente. Dans ce même siècle, une voûte
en pierre sur croisée d'ogives vient la remplacer, tandis
que des contreforts sont ajoutés pour consolider l'édifice.
Des entraits de la charpente sont d'ailleurs toujours présents
dans la nef, conjointement aux voûtes ogivales (voir photo).
À cette époque aussi, une chapelle
seigneuriale est bâtie au sud, ouverte par deux arcades
sur la nef.
Seules les fenêtres du chur
sont anciennes. Les autres n'ont été percées
qu'en 1878.
Deux particularités artistiques sont intéressantes
dans l'église. D'abord une série de statues
des douze apôtres datées du XVIe siècle
; ensuite des vitraux
réalisés à la fin du XIXe selon le procédé
de l'acide fluorhydrique, totalement abandonné aujourd'hui.
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La nef de Saint-Corneille Saint-Cyprien vue depuis l'entrée.
La chapelle seigneuriale
se trouve à droite. |
Vue en grand angle de l'église Saint-Corneille Saint-Cyprien.
Un mur de pierre empêche tout recul. Une focale de 10 ou 12
est indispensable. |
Le clocher roman vu depuis la place de l'Ancienne Mairie. |
Le chevet et le clocher romans.
Les baies du chur,
dont celles du chevet ci-dessus, sont les plus anciennes de l'église.
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Le côté sud de l'église.
La grande fenêtre à trois lancettes éclaire la
chapelle seigneuriale.
C'est le genre de photographie qu'il est impossible de prendre à
la
belle saison quand le feuillage des arbres cache toute l'église...
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LA NEF DE L'ÉGLISE
SAINT-CORNEILLE SAINT-CYPRIEN |
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La nef de l'église avec, à droite, la chapelle
seigneuriale, ouverte sur deux arcades. |
Vitrail de saint Fernand, saint Paul et saint André.
Atelier Gustave Dupin à Versailles.
Année 1899. |
Les
statues des apôtres.
L'église Saint-Corneille Saint-Cyprien possède
une exceptionnelle série de douze statues d'apôtres
du XVIe siècle.
Cette série a été commandée
par Jacques II d'Angennes, seigneur des Essarts, dans
le deuxième quart de ce siècle lors des
aménagements qu'il a fait entreprendre dans l'église.
Quelques consoles de ces statues portent ses armoiries
; d'autres portent la date de 1545. Les différents
styles de sculpture indiquent qu'elles sont l'uvre
de plusieurs artistes.
La plupart des apôtres sont identifiables par
leurs attributs ou, plus simplement, par leur nom sur
la console quand il existe (à l'exception de
saint
Philippe). Il est probable que le projet initial
associait chaque apôtre à un phylactère
où était gravé un verset du Credo.
Un petit nombre de statues ont conservé le leur.
Parmi les apôtres identifiables, notons saint
Thomas, saint Pierre avec sa clef, saint André avec
sa croix, saint
Jean avec son visage juvénile ou encore saint
Simon avec sa scie.
Dans le chur,
les statues de saint
Corneille et de saint
Cyprien viennent s'ajouter à celles des douze
apôtres. Corneille
est représenté en pape, coiffé de la tiare et portant
la croix papale à trois traverses. Cyprien
est ciselé en évêque de Carthage
avec la crosse et la mitre.
La base Palissy précise qu'un texte du
comte Horace de Vielcastel, écrit vers 1845,
parle des travaux de restauration entrepris sur ces
statues qui ont été mutilées à la Révolution.
Ces travaux, du début du XIXe siècle, «furent
réalisés assez sommairement par un restaurateur non
professionnel local».
Sources : 1) Le Patrimoine
des Communes des Yvelines, Flohic Éditions, 2000
; Images du Patrimoine, Canton de Rambouillet,
1986 ; 3) base Palissy.
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Les
vitraux.
Ils sont intéressants à plus d'un titre
parce que réalisés selon une technique
qui n'existe plus : la gravure sur verre ou sur glace
avec de l’acide fluorhydrique. L'utilisation
de cet acide très dangereux pour la santé
et l'environnement serait interdite aujourd'hui.
Le procédé, développé en
Angleterre vers 1850, fut amélioré par
le verrier parisien Paul Bitterlin dès
1853. Le meilleur résultat était obtenu
par gravure sur du verre dépoli ou sur des glaces
doucies. Ce qui évidemment augmentait le coût
de fabrication. Avec ce procédé, Paul
Bitterlin remporta plusieurs médailles d'or lors
d'expositions internationales dans les années
1860.
L'église Saint-Corneille Saint-Cyprien possède
deux vitraux de cet atelier. Ce sont les représentations
de saint
Louis et saint Jean l'Évangéliste
dans les baies du chevet. Un gros
plan sur le visage de saint Louis permet de constater
l'empreinte du temps sur ce type de fabrication : le
visage du roi est devenu à la longue complètement
délavé.
Les autres vitraux du XIXe siècle de l'église
ont été créés selon la même
méthode, mais ils sont l'uvre de l'atelier
Gustave Dupin à Versailles.
En général, le nom de l'atelier est indiqué
au bas du vitrail avec, souvent, le nom du donateur.
Exception faite pour le vitrail du Baptême
du Christ qui n'est pas signé. Par association
de style, on pourra l'attribuer à l'atelier Dupin.
Source : https://verrerie-mousseline.org,
site de Christian Fournié, verrier décorateur
installé à Beaufort (34).
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Le chemin de croix est contemporain.
Ici, la station IV : Jésus rencontre sa mère. |
Saint Matthieu avec son livre (?)
Pierre, XVIe siècle. |
Saint Barthélemy et son couteau.
Pierre, XVIe siècle. |
Saint Jacques le Mineur.
Pierre, XVIe siècle. |
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L'Annonciation.
Copie du XVIe ou du XVIIe siècle d'un tableau de 1525
de Defendente Ferrari.
Ce tableau est exposé au musée communal de Turin. |
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La voûte de la nef de l'église est originale :
une voûte ogivale en pierre s'associe avec les entraits d'une
charpente ! |
La Résurrection du Christ.
Huile sur toile, vers 1724, auteur inconnu (famille Van Loo ?). |
Le côté nord de l'église avec ses statues du XVIe
siècle, ses vitraux du XIXe et
ses boiseries accueillant le Chemin de croix moderne.
La retombée des ogives se fait «en pénétration.» |
Le Baptême du Christ.
Atelier non indiqué (Dupin à Versailles ?)
Seconde moitié du XIXe siècle. |
Saint Cyprien, évêque de Carthage.
Atelier inconnu
Fin du XIXe siècle ?
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Saint Thomas
Pierre, XVIe siècle. |
Saint Jacques le Majeur
avec bourdon et panetière.
Pierre, XVIe siècle.
Et non pas saint Philippe (correction
effectuée par la base Palissy). |
Saints
Corneille et Cyprien.
Ces deux saints contemporains sont souvent associés.
Corneille a été pape de 251 à 253,
tandis que Cyprien ( 258) était évêque
de Carthage.
Le pape Corneille n'est pas mort en martyr de sa foi.
L'accusant d'avoir provoqué une épidémie
en offensant les dieux de Rome, l'empereur Gallo le
contraignit à sacrifier aux divinités.
Sur son refus, Corneille fut exilé à Civitavecchia
où il mourut en 253.
Cette fameuse épidémie démarra
en 251 dans l'Empire et fut aussi dévastatrice
que la peste antonine apparue en 165.
La réunion des cultes de Corneille et Cyprien
est due à Charles le Simple (892-922). Ce descendant
de Charlemagne fit élever à Compiègne
une basilique qui, pour la première fois, leur
était conjointement dédiée.
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Le Baptême du Christ, détail (2e moitié du XIXe
siècle.) |
Vitrail de saint Fernand, saint Paul et saint André, détail
: saint Paul et saint André.
Atelier Gustave Dupin à Versailles.
Année 1899. |
Charles Borromée
Atelier Dupin à Versailles (?)
Année 1881.
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Vitrail de la façade :
Saint Corneille et saint Hubert.
Atelier Gustave Dupin à Versailles.
Fin du XIXe siècle.
Vitrail restauré en 1984.
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Le retable de la chapelle seigneuriale, daté du
début du XIXe siècle,
est consacré à la Vierge. |
Vitrail des scènes de la Vie de la Vierge.
Atelier Dupin à Versailles, fin du XIXe siècle. |
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Scènes de la Vie de la Vierge, détail :
La Visitation.
Atelier Dupin à Versailles.
Don anonyme de 1888.
L'Éducation de la Vierge
---»»»
Peinture à l'huile du XVIIIe ou du
quatrième quart du XIXe siècle.
uvre restaurée en 2003. |
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La Vierge et l'Enfant
Copie réalisée au XIXe siècle (?)
La Vierge à l'Enfant, XVIIIe siècle ---»»» |
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Scènes de la Vie de la Vierge, détail :
L' Annonciation.
Atelier Dupin à Versailles
Don anonyme de 1891. |
Scènes de la Vie de la Vierge, détail :
L'Assomption.
Atelier Dupin à Versailles.
Don d'Yvonne Foct en 1889. |
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LE CHUR
DE L'ÉGLISE SAINT-CORNEILLE SAINT-CYPRIEN |
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Le chœur de l'église et ses boiseries.
La cuve baptismale se situe derrière le maître-autel.
Les deux stalles à droite sont datées du XVIIIe siècle.
La croix de procession, en bois doré, est ancienne. |
Un apôtre tenant un phylactère.
Pierre, XVIe siècle.
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Saint Cyprien représenté
en évêque de Carthage.
Pierre, XVIe siècle. |
Saint Corneille représenté en
pape, coiffé de la tiare et portant
la croix papale à trois traverses.
Pierre, XVIe siècle.
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Saint Louis
Atelier Paul Bitterlin Fils, Paris.
2e moitié du XIXe siècle. |
Saint Jean Évangéliste
Atelier Paul Bitterlin Fils, Paris.
2e moitié du XIXe siècle. |
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La nef vue du chœur.
L'église Saint-Corneille Saint-Cyprien ne possède pas
d'orgue. |
Documentation : «Le Patrimoine des Communes
des Yvelines», Flohic Éditions, 2000
+ «Images du Patrimoine, Canton de Rambouillet», 1986
+ base Palissy. |
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