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Le musée d'Épinal est l'un
des plus anciens musées de France. Créé sous
la Restauration, en 1822, son but officiel était d'exposer
la collection des Princes
de Salm. En fait, c'est la collection personnelle du créateur
du musée, le duc de Choiseul-Stainville (1760-1838),
président du Conseil Général des Vosges, qui
y entra la première. Le peintre Jean-Antoine Laurent (1763-1832)
en fut nommé conservateur. L'ouverture au public eut lieu
six ans plus tard.
En 1825, le duc de Choiseul-Stainville proposa au Conseil Général
des Vosges d'acquérir une collection de 29 tableaux provenant
du peintre Krantz, originaire de Nancy.
Le Conseil Général accepta, mais le ministre de l'Intérieur
s'y opposa. Toutefois, le duc ne voulait pas voir le musée
privé de cette collection à cause, selon ses propres
termes, «d'une mauvaise volonté». Il n'hésita
pas à l'acheter de ses deniers et la déposa au musée.
En 1829, il fit don au Département des Vosges de 25 tableaux
sur les 29. Excepté le chef d'uvre de Georges de La
Tour, Job et sa femme,
les historiens de l'art n'attribuent guère de valeur artistique
à cette collection. Bien des tableaux avaient d'ailleurs
reçu à l'époque une attribution d'auteur assez
fantaisiste.
La collection des Princes
de Salm, qui avait été confisquée en 1793,
lorsque la France révolutionnaire s'était emparée
de la principauté, avait été déposée
à Épinal en 1796. Le dépôt fut complété
en 1799-1800 par l'arrivée d'une collection de moulages et
de dessins envoyée de Paris sous l'autorité du ministre
de l'Intérieur, François de Neufchâteau. Enfin,
plus insolite, une boîte contenant 289 espèces de graines
et de plantes sélectionnées par le Museum d'Histoire
naturelle de la capitale arriva au dépôt. Son but ?
Créer un jardin botanique à côté du musée
départemental. Ce jardin fut ouvert à la promenade
publique jusqu'au milieu du XXe siècle. La salle qui avait
servi à exposer les collections de botanique, de minéraux
et de zoologie pendant un siècle devint lieu d'exposition
de l'Imagerie populaire au début des années 1950.
À son ouverture au public, en 1828, le musée comptait
donc les toiles offertes par le duc de Choiseul-Stainville, la collection
des Princes de Salm (qui arriva graduellement en 1828 et en
1829), un jardin botanique, mais également des pièces
archéologiques issues de plusieurs sites des Vosges. Étaient
aussi exposés des machines et des outils du monde rural et
industriel. Le rôle de ces machines était de faire
connaître aux visiteurs les possibilités d'amélioration
de la production. À la fin des années 1820, en France,
la Révolution industrielle ne faisait que démarrer
et la ville d'Épinal s'inscrivait toujours dans un cadre
rural traditionnel.
Le musée a subi une large rénovation en 1992. La brochure
remise pour la visite du musée parle de 30 000 objets et
uvres d'art conservés. Mais, en parcourant les salles,
on s'aperçoit qu'il y a facilement de quoi exposer deux fois
plus d'uvres ! Les salles sont en effet assez dépouillées.
Ce qui n'est pas exposé mérite-t-il de l'être?
Cette page vous propose quelques vues des salles du musée
avec des photos de peintures et de sculptures, ces dernières
essentiellement médiévales.
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Salle avec cheminée Renaissance de 1583 et uvres du Moyen-Age.
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L'entrée du musée départemental. |
Pierre tombale de Jehan Chintrel
Prévôt de Lamarche (Vosges)
XVe siècle. |
Saint Antoine, abbé. Pierre calcaire.
Patron des Antonins, des pompiers et des charcutiers. Époque
médiévale. |
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Sculptures médiévales dans un ensemble très
dépouillé. |
Sculptures romaines «Esus et Cernnunos» (Époque
de Claude). |
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«Le Péché originel», pierre sculptée
du XVIe siècle.
(Vient du château de Fontenoy-le-Château). |
Vue de l'univers tout en béton du musée d'Épinal. |
Cavalier écrasant un ennemi. |
Retable de la Passion et des douze apôtres.
Fin du XVIe siècle. Pierre calcaire. |
Hermaphrodite.
Art gréco-romain
Style hellénistique. |
Stèle dite de Méditrina.
IIe siècle, calcaire. |
Saint Pierre, Art rhénan, XIIIe siècle,
découvert à Igney (Vosges). |
Sainte Barbe, XVIIe siècle,
calcaire dur. |
Cheminée Renaissance de 1583 en calcaire.
Provient de Jubainville dans les Vosges.
L'écu sculpté, au centre de l'entablement, a été
bûché à la Révolution. |
Vierge à l'Enfant assise.
Rhin supérieur
Fin du XVe siècle, bois polychromé.
Vient de Saint-Michel sur Meurthe. |
Ecce Homo
XVIe siècle.
(Cimetière de Fontenoy-le-Château) |
Un seigneur à cheval, XVe siècle, église
de Girmont. |
Vierge de pitié avec saint Jean et Marie-Madeleine,
Lorraine, début du XVIIe siècle, calcaire, reste
de polychromie. |
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Vue d'une salle avec sculptures et bas-reliefs médiévaux. |
Retable du début du XVIe siècle (deux pierres
superposées en calcaire).
(Vient de l'ermitage Sainte-Anne à Godoncourt.) |
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Détail du retable ci-dessus : Refus du présent de Joachim
par le grand prêtre
et Apparition de l'ange à Joachim. |
Détail du retable ci-dessus : Annonce à Anne et Rencontre
à la Porte Dorée. |
Détail du retable ci-dessus : Naissance de la Vierge
et Présentation de Marie au temple. |
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Vierge à l'Enfant assise, détail.
Rhin supérieur
Fin du XVe siècle, bois polychromé. |
«««--- Une salle
du musée avec cloches.
Au vu du dépouillement des salles, le visiteur
est en droit
de se demander s'il y a beaucoup d'uvres d'art
dans les réserves du musée...
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LES COLLECTIONS
DE PEINTURE |
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«L'Adoration des Bergers»
Stefano Dall'Arzere (1515-1575).
Huile sur toile. |
«La Sainte Famille» de Joos van Cleve (ou d'après ?) (vers
1484-1540).
Huile sur bois, Collection des PRINCES DE SALM |
«Tête de vieillard», anonyme italien, milieu du
XVIe siècle.
Huile sur bois, Collection des PRINCES DE SALM |
«L'Hiver» tableau à la manière de de Jan
I Brueghel dit Brueghel de Velours (1568-1625).
Huile sur bois
Collection des PRINCES DE SALM |
«L'Embarquement de sainte Paule à Ostie»
Claude Gellée (1600-1682), huile sur toile. |
La
collection des princes de Salm (1/2). La
principauté de Salm est un territoire vosgien,
près du nord de l'Alsace. Elle tire son nom d'une
petite rivière de l'Ardenne belge. L'abbaye bénédictine
de Senones, qui tirait profit de l'exploitation du bois
et du fer, en était l'un des points d'ancrage.
Dès le XIIe siècle, une lutte féroce
opposa les moines bénédictins à
leurs protecteurs laïcs, les comtes de Salm. Ceux-ci
affirmèrent rapidement leur emprise sur la région
en faisant ériger deux châteaux : celui
de Pierre-Percé près de Senones, puis
celui de Salm, près de Schirmeck en Alsace. Les
revenus tirés du bois et du fer attisaient la
cupidité des comtes. En 1571, une coalition de
deux rhingraves (liés aux Salm par alliance)
et du comte de Salm, Jean IX, mit au pas le monastère
: ils l'investirent manu militari, réunirent
la population et exigèrent un serment d'obéissance.
De fait, ils étaient devenus les seigneurs de
la contrée. Le traité intitulé
Le Partage de 1598 officialisa la répartition
des terres entre les rhingraves d'un côté
et le comte de Salm de l'autre. Malgré des frictions
inévitables, il durera jusqu'en 1751.
En 1597, une alliance matrimoniale fit passer les terres
de Salm sous l'autorité de la maison de Lorraine
; en 1623, celles des rhingraves devenaient principauté.
En 1719, le prince de Salm, Nicolas-Léopold,
épousa une lointaine cousine. Cette union de
deux branches de la famille des Salm fut à l'origine
du nom de Salm-Salm que portent encore ses descendants.
Mais l'avenir s'annonçait sombre. Le traité
de Vienne de 1738 prévoyait que, au décès
du nouveau duc de Lorraine, Stanislas Leszczynsky, le
duché reviendrait ---»»
2/2
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La
collection des princes de Salm (2/2)
--»» à la France. Et donc aussi les
terres de Salm ! Ce puissant voisin inspirait la crainte,
d'autant plus que Versailles ne cachait pas sa volonté
de tout absorber : terres de Salm et terres des rhingraves.
En réaction et avec l'accord de Stanislas, des
négociations aboutirent en 1751 à la création
d'une principauté de Salm autonome. Avec Senones
comme capitale. Elle recouvrait peu ou prou le territoire
concédé à l'abbaye bénédictine
au VIIe siècle (un peu plus de 400 km2). Mais
la très mauvaise gestion des princes laissait
la population de Salm dans la misère ; des troubles
agitèrent le territoire dès l'été
1789. En 1792, la Convention de la République
française interdit l'exportation des grains.
Pour Salm, cela signifiait ni plus ni moins que la famine.
La principauté n'eut pas le choix et vota sa
réunion à la France le 24 février
1793, une décision qui fut entérinée
le 2 mars par la Convention. C'en était fini
de la principauté de Salm dans les Vosges.
La collection des princes de Salm naît avant tout
de la passion de collectionneur de Louis-Charles Othon,
prince de Salm de 1770 à 1778. Ce qui d'ailleurs
endetta considérablement le budget de la principauté.
Analyser l'origine des uvres est un vrai défi
car le premier inventaire ne date que de 1778. Quand
et comment les toiles vinrent en possession du prince?
C'est un mystère. Un seul cas est sûr :
les portraits du dauphin et de la dauphine offerts par
le roi de France (qui relèvent des cadeaux habituels
entre souverains). Autre cas un peu singulier : la présence
des uvres du peintre italien Pietro Labruzzi est
issue sans doute des rapports privilégiés
entre le prince Louis-Charles Othon et l'artiste.
En 1793, le château de Senones et la collection
furent mis sous séquestre par les envoyés
de la Convention. Puis, en 1796, le Département
envoya les livres précieux et les tableaux à
Épinal pour qu'ils servent de base à un
museum central. En 1800, les uvres rejoignirent
la préfecture, plus précisément
la salle du Conseil et les appartements du préfet.
Ce fut l'époque des premières disparitions.
Mais l'événement le plus fâcheux
fut l'incendie du grand salon de la préfecture
des Vosges qui détruisit quarante tableaux. D'autres
disparitions allaient suivre, conséquence de
l'invasion de l'armée alliée à
la chute de l'Empire et, sans doute aussi, de la mise
à l'abri de certaines toiles chez des particuliers
qui oublièrent par la suite de signaler leur
zèle... Seule la création du musée
en 1822 mettra un terme à ces déprédations.
Pour les érudits, la collection des princes de
Salm, hétéroclite, n'a pas vraiment de
fil directeur. S'y côtoient des uvres d'une
valeur bien différente, mais il est vrai que
le XVIIIe siècle n'analysait pas les peintures
avec les critères d'aujourd'hui. Vingt et un
tableaux de la collection se trouvent en Allemagne,
au château d'Anholt, ancien fief des princes de
Salm ; d'autres à l'abbaye de Senones, d'autres
enfin au musée d'Épinal.
Source : La Collection des
Princes de Salm, brochure éditée par
la Direction Régionale des Affaires culturelles
de Lorraine, 1993.
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«Mercure et Hersé»
Laurent de La Hyre (1606-1656).
Huile sur bois
Collection des PRINCES DE SALM |
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«Nature morte»
Alexandre François Desportes (1661-1743)
Huile sur toile
Collection des PRINCES DE SALM |
«Mater Dolorosa»
Rembrandt Harmensz van Rijn dit Rembrandt (1606-1668).
Huile sur bois, Collection des PRINCES DE SALM |
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«Paysage à la cascade»
Gerard van Nymegen (1735-1808)
Huile sur bois. |
«Paysage»
Adrian van Stalbemt (1580-1662)
Huile sur bois, Collection des PRINCES DE SALM |
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«Paysage»
Jan Josefsz van Goyen (1596-1656).
Huile sur bois, Collection des PRINCES DE SALM |
«Allégorie (l'Histoire?»
Simon Vouet (1590-1649).
Huile sur toile, Collection des PRINCES DE SALM |
«Le Christ mis au tombeau»
Simon Vouet (ou son atelier).
Huile sur toile, Collection des PRINCES DE SALM |
«La Vengeance de Latone»
Jean Jouvenet (1644-1717).
Huile sur toile, Collection des PRINCES DE SALM |
«Job et sa femme»
Georges de la Tour (1593-1652), huile sur toile. |
«La Vengeance de Latone», détail
Jean Jouvenet (1644-1717).
Huile sur toile
Collection des PRINCES DE SALM |
La Vengeance
de Latone. Dans la mythologie grecque, Latone est
la fille du titan Koïos. Elle fut aimée de Zeus
dont elle eut deux enfants : Apollon et Diane. Mais Héra
(ou Junon pour les Romains) la poursuivait de son esprit vengeresse.
La déesse avait lancé contre elle le serpent
Python. Et Latone fuyait sans cesse. L'histoire raconte qu'elle
arriva un jour en Lycie et voulut se reposer au bord d'un
étang. Les habitants de l'endroit décidèrent
de l'en chasser. Alors elle implora l'aide de Zeus qui la
vengea : ceux qui avaient refusé de lui accorder l'hospitalité
furent transformés en grenouilles.
Source : La Collection des Princes
de Salm, brochure éditée par la Direction
Régionale des Affaires culturelles de Lorraine, 1993.
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Vue d'une salle avec des tableaux du XVIIIe siècle. |
«La Vierge adorant l'Enfant
Jésus endormi» ---»»»
Jacques Stella (1596-1657), huile sur marbre noir.
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«Bataille»
Sébastien Vrancs (1573-1647).
Huile sur bois, Collection des PRINCES DE SALM |
«Diane au retour de la chasse», Hendrick van Balen (1575-1632).
Huile sur bois, Collection des PRINCES DE SALM |
Vitrine avec croix et statues des Vosges.
Neuf des dix statues proviennent de la chapelle
de l'Ermitage Sainte-Anne de Godoncourt.
La dixième, étagère du milieu à droite,
vient de Lamarche dans les Vosges. |
«Ecce Homo»
Pierre Mignard (1612-1695)
Huile sur toile ovale. |
«Mater Dolorosa»
Pierre Mignard (1612-1695)
Huile sur toile ovale. |
«Paysage»
Adrian Frans Boudewyns (pour le paysage) 1644-1711),
et Pieter Bout (pour les figures) (1658-1702).
Huile sur toile
Collection des PRINCES DE SALM |
«Ecce Homo», détail
Pierre Mignard (1612-1695). |
«Mater Dolorosa», détail
Pierre Mignard (1612-1695). |
«Ermites tourmentés par les démons»
Sebastiano Ricci (1660-1734).
Huile sur toile, Collection des PRINCES DE SALM
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«Ermites tourmentés par le diable»
Sebastiano Ricci (1660-1734).
Huile sur toile, Collection des PRINCES DE SALM |
«Portrait de femme âgée»
Balthazar Denner (1685-1749), huile sur toile. |
«Scène de bataille»
Joseph Parrocel (1646-1704).
Huile sur toile, Collection des PRINCES DE SALM |
«Portrait du comte d'Artois (futur Charles X)»
Louis-Michel Van Loo (1707-1771), huile sur toile. |
«Enfant endormi sur une croix»
Corneille van Clève (1645-1732), marbre.
Collection des PRINCES DE SALM |
Salle des dessins et pastels de la Collection Paul Oulmont. |
«Le Repos de la Sainte Famille en Égypte»
Carlo Labruzzi (1747-1818), huile sur cuivre, Coll des Princes
de Salm.
Huile sur cuivre, Collection des PRINCES DE SALM |
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«L'Amour et l'Amitié»
Louis Jean François Lagrenée (1725-1805).
Huile sur cuivre. |
Intérieur du musée. |
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Fontaine décorative et son bassin (vers 1810-1820)
Faïence fine à marbrure dans la pâte (dite "en
cailloutage")
Fabrique des frères Roch à Gérardmer
(en activité de 1805 à 1847). |
«Portrait de jeune homme»
Louis Donvé (1760-1802).
Huile sur bois. |
«Portrait de jeune femme»
Anonyme français, fin XVIIe siècle - XVIIIe siècle.
Huile sur toile. |
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Une vue de la salle d'«Art» contemporain.
Au centre, «S» de Tony Cragg. |
«Counter II»
de Richard Artschwager. |
«Table»
Dorothée Selz. |
Documentation : «Musée départemental
d'art ancien et contemporain», brochure de la visite
+ «Hommage au duc de Choiseul-Stainville (1760-1838)»
édité par le Conseil général des Vosges,
1995
+ «La Collection des Princes de Salm» édité
par la Direction Régionale des Affaires culturelles de Lorraine,
1993. |
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