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Le musée de la Chartreuse à
Douai est installé dans de très beaux bâtiments.
C'est l'ancien couvent des Chartreux, lui-même issu d'anciens
hôtels particuliers dont le premier remonte au XVIe siècle.
Les seigneurs d'Abancourt firent construire leur demeure en 1559
(aile gauche actuelle), puis les Montmorency y ajoutèrent
une aile droite au début du XVIIe siècle. Après
un court passage des moines Prémontrés, l'ensemble
devint propriété des Chartreux en 1662. Cloîtres,
cellules moniales, réfectoire et salle capitulaire furent
bâtis dès 1663. À la Révolution, l'ensemble
de la construction devint dépôt d'artillerie. Grand
cloître et cellules des moines furent démolis au XIXe
siècle. Ce qui restait des bâtiments fut classé
Monument historique en 1931, puis acquis par la ville de Douai en
1951. Après restaurations, le musée ouvrit en 1958.
Le musée de la Chartreuse présente d'importantes collections
de tableaux (Moyen Âge, Renaissance, siècle d'or hollandais,
France du XVIIe au XIXe siècle), des sculptures françaises
(exposées dans l'ancienne église) ainsi que des objets
d'art (Renaissance et époque classique). Auquels on peut
ajouter de la faïence et de la verrerie. Les pittoresques couloirs
voûtés du petit cloître et l'église
des Chartreux lui donnent un cachet unique.
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L'ancienne église du couvent des Chartreux
rassemble des sculptures françaises du XIXe siècle |
Cette aile du musée est la plus ancienne.
Construite en 1559, c'est l'ancien hôtel d'Abancourt.
Son architecture est typique de la Renaissance flamande (fenêtres
à meneaux
surmontées de frontons alternativement triangulaires ou cintrés). |
Aile dite «de Montmorency» construite au début
du XVIIe siècle.
L'église, dont on voit la façade de style classique,
date du début du XVIIIe siècle.
L'architecture de l'aile Montmorency relève aussi de la Renaissance
flamande.
La tour carré que l'on voit partiellement sur la gauche date
de 1608.
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La façade de l'ancienne église
(style classique, début du XVIIIe siècle) |
Moyen Âge, sculpture
Plat de reliure «Le siège du château d'amour»
Ivoire sculpté, Paris, XVe siècle |
Maquette de la Chartreuse
Le premier plan correspond à ce que l'on voit depuis
la rue
des Chartreux quand on vient visiter le musée. |
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La façade de l'église, bas-relief
Saint Hugues voit apparaître
Jésus dans le calice |
La façade de l'église, bas-relief
Saint Mauraud, patron de Douai |
La façade de l'église, bas-relief
Saint Bruno sans crosse ni mitre |
Le
couvent des Chartreux. Habituellement, quand
on entend «chartreux», on pense aussitôt
isolement, montagne et silence. De fait, l'ordre des
Chartreux fut créé par saint Bruno au
XIe siècle en réaction à Cluny
et à sa splendeur (en 1100, plus d'un millier
de monastères était rattaché à
Cluny). Saint Bruno et ses compagnons partirent s'isoler
du monde dans le massif de la Grande-Chartreuse, près
de Grenoble. Leur règle monacale accentuait encore
celle des bénédictins : abstinence de
viande, temps partagé entre prière, travail
des champs et copie de manuscrits, et le tout, bien
sûr, dans un silence presque perpétuel.
Cette règle ardue ne facilita pas le recrutement
d'adeptes, mais elle permit à l'ordre des Chartreux
de maintenir sa qualité de vie intacte.
Pourquoi les Chartreux à Douai? Tout part d'un
testament rédigé en 1654. Cette année-là,
Marie Loys, fille d'un poète douaisien, lègue
sa fortune aux Chartreux à condition que ceux-ci
fondent un monastère à Douai dans un délai
de cinq ans après sa mort (survenue en fait le
lendemain de la rédaction du testament). Les
Chartreux obtiennent sans difficulté, auprès
du roi d'Espagne Philippe IV et du Conseil de la ville,
l'autorisation de s'implanter à Douai. Le premier
établissement se révélant trop
petit, ils achètent l'hôtel d'Abencourt-Montmorency
en 1662 aux Prémontrés de Furnes. Domaine
qr'ils font agrandir aussitôt en achetant des
terrains adjacents afin d'y mettre en application les
principes de saint Bruno : hôtellerie pour l'accueil
des pèlerins et bâtiments pour les convers,
d'une part ; grand cloître et cellules des pères
d'autre part, dans le respect de leur vie de solitude.
Source : «Le couvent des Chartreux», brochure
éditée par le musée, ISBN : 2-911374-19-3.
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Le petit cloître
Une allée avec les maquettes du bâtiment |
Maquette du couvent de la Chartreuse à Douai
Le grand cloître, au premier plan, a été
détruit au XIXe siècle (tout comme les cellules
des moines). |
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L'occupation
militaire du couvent des Chartreux (1791-1951).
Après avoir nationalisé les biens
du Clergé, l'Assemblée Constituante supprime
les congrégations régulières en février
1790. Les treize chartreux qui résident au couvent
de Douai se retirent dans un autre monastère du Pas-de-Calais
(ce que la loi permet). L'inventaire des biens du couvent
met en avant sa grande pauvreté : quelques tableaux,
des chasubles, des cloches, des objets du culte... et les
livres de l'importante bibliothèque. Tout est affecté
à des églises paroissiales de la ville ou bien
vendu... sauf les livres qui restent en place. Le monastère
en lui-même n'est pas vendu, ce qui le sauve certainement
de la démolition. Le Ministère de la Guerre
- sans doute conscient de la présence proche de la
frontière nord-est - l'affecte à l'Artillerie.
Cinq mois après le départ des moines, les soldats
s'y installent. Ils vont y rester jusqu'en 1951, année
où l'Armée cédera les bâtiments
à la ville.
Dans un premier temps, les Révolutionnaires transforment
le couvent en une cartoucherie. Évidemment, l'important
risque d'explosion dû à la présence de
la poudre et à sa manipulation inquiète le voisinage
et les autorités. De fait, au début du XIXe
siècle, la cartoucherie fera place à un dépôt
de munitions et de matériel de guerre. Entre-temps,
malheureusement, le mauvais côté de la Révolution
et son mépris pour les biens culturels auront pu s'épancher.
Une cartoucherie fabrique des cartouches et, pour ce faire,
on a besoin de papier. Les livres de l'ancienne bibliothèque
des Chartreux sont à disposition... Les jeunes filles
utilisées pour la fabrication des cartouches auront
vite épuisé le stock des deux mille volumes
du monastère. Après quoi, on fera main basse
sur les ouvrages des bibliothèques des abbayes et des
divers lieux
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d'enseignement de la ville de
Douai. Au total, ce sont plusieurs dizaines de milliers de
livres qui auront été sacrifiées dans
ce qu'il faut bien appeler un saccage culturel.
Dans les lieux, l'armée transforme : on y perce des
portes charretières pour pouvoir rentrer le matériel
de guerre ; les ouvertures du petit cloître sont obstruées
; une partie des voûtes est détruite ; on passe
de l'enduit ; on ajoute des poutrelles métalliques
et des cloisons pour loger les officiers et leur famille.
En 1874, le grand cloître se transforme en un hangar
militaire.
Les bâtiments se dégradent par le temps et l'usage.
Ainsi le carrelage de l'église a été
défoncé par le poids des véhicules et
des canons. En 1861, une partie de la voûte de l'église
s'effondre pendant des travaux d'entretien, tuant quatre soldats.
Plutôt que de restaurer, on préfère détruire
le reste de la voûte.
En 1940, la débâcle française chasse l'armée
de l'ancien couvent. Les Allemands vont s'y installer à
leur tour. En juillet 1944, ils y entreposent du matériel
de l'Organisation Todt... qui est la cible d'un bombardement
allié le 11 août 1944. Par chance, les dégâts
ne sont pas trop importants : toiture et fenêtres soufflées
; mur de clôture sur la rue détruit.
Néanmoins, en 1951, quand l'armée cède
les bâtiments à la ville de Douai pour qu'elle
y transfère son musée, ceux-ci tombent quasiment
en ruine.
Source : «Le couvent des Chartreux», brochure
éditée par le musée, ISBN : 2-911374-19-3.
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La salle du plan relief de la ville de Douai (1697-1710)
Ce plan relief fait partie de la série des plans des villes
frontières réalisés sous Louis XIV. |
Plan relief de la ville de Douai (1697-1710) - Échelle : 1/600
en plan, 1/400 en élévation
Ici, une ancienne église et les maisons qui l'environnent |
Plan relief de la ville de Douai (1697-1710)
Vue partielle avec le beffroi et des églises |
«La Vierge de l'Apocalypse» par le maître de Flemalle
Copie tardive (vers 1506) d'après l'original du maître,
aujourd'hui perdu |
Art du Moyen Âge
«L'Arbre du péché», bas-relief
Pays-Bas méridionaux, vers 1520, albâtre
À DROITE ---»»»
Repositoire en pierre de champagne XVIe siècle
Construit dans le chur du côté de l'Évangile, il servait de
réserve eucharistique. |
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Art du Moyen Âge
Pion d'échec
L'attaque d'un fort, Ivoire sculpté
Angleterre, XIIIe siècle (?) |
Atalante
Pays-Bas méridionaux, vers 1520-1530, bois |
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Repositoire en pierre de champagne
Détail
«««--- À GAUCHE
«L'Adoration des mages»
École d'Anvers, 1ère tiers du XVIe siècle
Cette toile - très chargée - est l'expression
du maniérisme gothique anversois. |
«Tobie rend la vue à son père»
Jan Massys (1509-1575)
Huile sur bois, 1563
Voir le visage de la mère de Tobie en gros plan ci-dessous.
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Retable des Sept Archanges
École italienne 16e siècle. Ci-dessus, une vue de trois archanges
en gros plan. |
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Une allée du petit cloître
Ancienne église et petit cloître constituent le cachet
du musée de la Chartreuse.
À DROITE ---»»»
«Tobie rend la vue à son père» de Jan Massys. La mère de
Tobie en gros plan.
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Salle du premier étable avec tableaux et faïence
Cabinet avec incrustations d'ivoire, de bois de rose et d'écaille,
Pays-Bas, 17e siècle ---»»» |
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«La Corruption du Monde avant le déluge»
Cornelisz van Haarlem (1562-1638)
Huile sur bois, vers 1620 |
«Les dieux de l'Olympe»
d'après Abraham Janssens (1575-1632)
Huile sur toile. Détail. |
«Allégorie de la peinture»
de Giovanni Martinelli (vers 1600-1668)
Huile sur toile |
«Scène de chasse»
Jan Weenix (1642-1719)
Huile sur toile |
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«Vue d'un port»
de Hendrich van Minderhout (1632-1696). Huile sur toile |
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CI-DESSUS
Une salle du musée au premier étage
avec tableaux et statues
Au mur à droite, le tableau
«La Flagellation» de Carrache (1555-1619)
À DROITE ---»»»
«Marine»
Simon Jacobsz de Vlieger (1601-1653)
Huile sur bois |
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Une salle de tableaux au premier étage
Le magnifique plafond en bois ainsi que le parquet au sol donnent
à ces salles du musée de la Chartreuse
un cachet avec lequel les musées de construction moderne
ne peuvent pas rivaliser. |
«Scène de sorcellerie»
David Teniers (1610-1690)
Huile sur bois (signé et daté 1633) |
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Armoire de vaisselle de faïence |
«Portrait de madame de Dreux-Brézé»
Jean-Marc Nattier (1685-1766). Huile sur toile |
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«La Vendange» d'Ernest Rancoulet
Le visage en gros plan
«««--- À GAUCHE
«La Vendange»
Ernest Rancoulet, 1852, Terre cuite
À DROITE ---»»»
«Jeune fille à la colombe»
Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)
Huile sur bois
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«La famille de Franqueville» de François de Troy (signé et daté 1711)
Huile sur toile |
«Jeune fille à la colombe»
Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)
Huile sur bois
Gros plan sur le visage |
«Le Colporteur»
Martin Drolling (1752-1817)
Huile sur toile |
«La famille du Grand Gayant de Douai»
Louis Watteau (1731-1798). Huile sur toile
(Défilé de Gayant sur la place d'Armes de Douai) |
«La famille du Grand Gayant de Douai»
Louis Watteau (1731-1798). Huile sur toile, partie centrale.
Cette toile illustre une scène du folklore douaisien - toujours
en vigueur aujoud'hui. |
Salle jouxtant l'église
Faïence et verrerie, XVIIIe siècle |
«Église de Courrières»
Émile Breton (1831-1902). Huile sur toile. |
Vitrine de faïences
Salle de la Renaissance italienne |
Salle des objets d'art de la Renaissance italienne
(salle jouxtant l'église) |
Vue d'ensemble des sculptures françaises de l'église |
«Le Printemps»
Eugène-Ernest Chrétien (1840-1919)
Salon de 1882, marbre |
«L'Amérique du sud»
Aimé Millet(1819-1891) et Édouard Houssin (1847-1919)
Plâtre, modèle de demi-grandeur
pour la statue de la cascade du Trocadéro, 1878 |
«L'enfant prodigue»
Auguste Rodin (1840-1917)
Bronze |
À DROITE ---»»»
«L'innocence»
Louis Desprez (1799-1870)
Bronze, 1831
Vitrine de faïence (XVIIIe siècle)
dans une des salles jouxtant l'église
Faïences de Lille, Montellier et Nevers
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Salle jouxtant l'église
Objet d'art d'Europe, XVIIe et XVIIIe siècles |
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Documentation : «Musée de la Chartreuse,
Guide de visite - Peintures» édité par l'Association
des Conservateurs des musées du Nord/Pas-de-Calais. ISBN :
2-907515-19-5
+ «Le couvent des Chartreux, Architecture et histoire»,
brochure éditée par le musée, ISBN : 2-911374-19-3. |
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