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L'Abbaye-aux-Hommes de Caen a été
fondée par Guillaume le Bâtard (futur Guillaume le
Conquérant) en 1059, tandis que sa jeune épouse, Mathilde
de Flandre, fondait l'Abbaye-aux-Dames à l'Est de la ville.
Avec ces deux monastères, le duc de Normandie voulait se
faire pardonner par le pape le fait d'avoir épousé
sa cousine en violation des interdits de l'Eglise relatifs aux mariages
consanguins.
Les travaux commencèrent en 1063 et allèrent bon train
de par la volonté du duc-roi, de l'énergie de Lanfanc
(théologien et archevêque de Cantorbery en 1070), mais
certainement aussi grâce aux biens glanés en Angleterre
à la faveur de la conquête normande. L'édifice
est consacré en 1077. Les siècles postérieurs
apporteront leur lot de travaux et de modifications (XIIIe, XVIIe
et XVIIIe siècles). Il n'en reste pas moins que l'église
Saint-Etienne reste un chef-d'uvre de l'art roman. Dépouillement
et simplicité s'allient pour mettre en lumière l'harmonie
des proportions et l'équilibre des volumes.
Les bâtiments conventuels
de l'abbaye-aux-Hommes (reconstruits au XVIIIe siècle) abritent
l'Hôtel de ville de Caen.
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Vue traditionnelle de l'Hôtel de ville de Caen avec l'abbaye-aux-Hommes
dans toute sa splendeur.
L'église Saint-Etienne est vue ici depuis le chevet.
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Vue générale de la nef de Saint-Etienne, nettement
coupée en deux par la croisée du transept.
La nef compte huit travées. Elle est bordée par deux
collatéraux, non visibles sur la photo.
On notera l'absence de statue et de tout élément décoratif
dans la nef (comme d'ailleurs dans les collatéraux). Les
chapiteaux des piliers ont un feuillage dépouillé,
très stylisé
qui leur ôte tout intérêt artistique.
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L'élévation de Saint-Etienne compte trois niveaux.
Le premier (ou rez-de-chaussée) est constitué de grandes
arcades en plein cintre, à double rouleau. Le deuxième,
également avec des arcades, ouvre sur une large tribune qui
a deux fonctions : permettre de faire le tour de l'édifice
pour en faciliter l'entretien et servir de contrebutées aux
poussées de l'étage supérieur.
Enfin, le dernier niveau apporte une abondante lumière.
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Le chur de l'église Saint-Étienne
Initialement de style roman, il a été remplacé,
au XIIIe siècle, par un chur de style gothique pour
faciliter les processions dans l'édifice. Il possède
un déambulatoire et sept chapelles rayonnantes.
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Vue des tours de la façade depuis le jardin des bâtiments
conventuels.
Si les tours sont de style roman, leurs flèches, édifiées
au XIIIe siècle, sont de style gothique. Elles sont dissymétriques
et arborent une série de clochetons.
La flèche la plus ancienne est la flèche Nord (en
arrière-plan),
son pourtour de clochetons est moins chargé que celui de
la flèche Sud.
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Aspect de la nef entre le chur et le transept. Le dépouillement
du style roman dans toute sa magnificence...
Au niveau de la décoration, on remarquera quand même
quelques rosaces dans les écoinçons.
«««--- A gauche, la façade de l'église
Saint-Etienne, large de 28 mètres, illustre la sobriété
de l'art roman
au XIe siècle, tout comme les deux tours qui sont de la même
époque.
Les flèches sont du XIIIe siècl et de style gothique.
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Belles chapelles rayonnantes de l'abside au niveau du déambulatoire.
Elles resplendissent de jolis vitraux historiés.
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En quittant le déambulatoire pour gagner le collatéral
sud...
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Le maître-autel avec une dalle funéraire à la
gloire de Guillaume le Conquérant.
Après les saccages des guerres de Religion et de la Révolution,
il ne subsisterait du roi-duc Guillaume qu'un tibia.
Les analyses ont montré qu'il pourrait être du XIIe
siècle et qu'il correspond à un homme de grande taille.
Guillaume le Conquérant mesurait environ 1,80m...
A gauche, la chapelle axiale de la Vierge avec ses vitraux historiés
(voir la galerie
des vitraux)
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Atlante de gauche aux deux bras au-dessus de la tête.
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Le buffet d'orgues avec ses deux atlantes.
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Atlante de droite avec une main à la taille.
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La chapelle Halbout, sur le collatéral
nord, est aussi très dépouillée malgré
ses larges vitraux à personnages.
«««--- À gauche, le vitrail central au-dessus
de l'abside.
Cliquez dessus pour afficher le haut de l'abside avec ses trois
vitraux.
À droite, un vitrail historié de la chapelle de la
Vierge. ---»»»
Cliquez dessus pour l'afficher en gros plan.
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BÂTIMENTS CONVENTUELS - La très belle salle de réception
avec boiseries et tableaux.
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La chaire à prêcher.
Elle est enrichie d'un abat-voix sculpté de multiples personnages.
«««--- A gauche,
BÂTIMENTS CONVENTUELS - La salle des mariages.
Elle se présente comme la salle de réception.
Les premiers bâtiments
conventuels sont de style roman et ont été
bâtis au XIe siècle. Il n'en reste rien, les
guerres de Religion les ont largement détruits.
Ils ont été reconstruits au début du
XVIIIe siècle - avec quelque lenteur car les finances
manquaient - selon le projet du frère architecte
Guillaume de la Tremblaye. En fait, l'impulsion nécessaire
au travaux a été donnée lorsque l'abbaye
fut rattachée à la Congrégation de
Saint-Maur en 1653.
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Source : «Caen» de Xavier Barra
i Altet, Editions Jean-Paul Gisserot.
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