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Le palais Bénédictine,
hormis ce qu'il nous apprend sur l'histoire de la liqueur du même
nom, offre un exemple parfait du point où l'art en était
arrivé à la fin du XIXe siècle. Ce n'est pas
le palais de Versailles avec ses lambris dorés, c'est du
clinquant, du stuc, parfois très surchargé, très
artificiel. Les architectes de l'époque reconstruisent en
néo-gothique ou en néo-renaissance et s'en donnent
à cur joie.
Rappelons que, sous le Second Empire, à Paris et ailleurs,
la construction des gares a développé des quartiers
entiers qu'il a fallu pourvoir en églises. La technique pour
les bâtir avait fait de gros progrès : on construisait
une charpente métallique que l'on recouvrait de pierres tandis
que la décoration était assurée par des éléments
en stuc ou en bois. Ce type de construction avait trois avantages
: les églises étaient bâties en quelques années,
elles étaient très solides et leur construction ne
coûtait pas très cher. Les architectes déposaient
donc des projets de (grands) bâtiments en néo-gothique,
néo-renaissance, néo-byzantin, etc. Le résultat
était parfois très réussi, parfois un peu clinquant.
Le Palais Bénédictine nous montre le goût
de cette époque. A l'extérieur comme à l'intérieur,
c'est un mélange de néo-gothique et de néo-renaissance.
C'est très beau, mais il manque de la retenue, c'est-à-dire
une certaine façon de ne pas aller trop loin. En bref, il
y manque l'esthétique de la Renaissance italienne ou du classicisme
du XVIIIe siècle. Près de Paris, le Grand Salon du
château de Maintenon a été refait, à
la fin du XIXe, selon les mêmes règles.
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L'imposant palais Bénédictine à Fécamp
ne passe pas inaperçu quand on marche dans la rue.
Les bâtiments sont l'uvre de l'architecte Camille Albert
(fin du XIXe siècle). |
Alexandre le Grand, fondateur du musée |
Une partie de l'aile gauche et son lanternon |
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La façade néo-Renaissance
Les lucarnes sont ornées de décorations à
thème floral et de grotesques.
On remarquera la multiplicité des acrotères (ou
candélabres) et des culots qui rendent cette façade
bien chargée. |
Sur le lanternon, l'archange saint Georges
terrasse le dragon |
Une porte néo-Renaissance à la décoration
assez chargée
Le gâble est orné d'une tête d'angelot entourée
de branches et de fruits |
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La façade du palais depuis la cour intérieure
Un des bâtiments du palais en style mi-gothique et mi-Renaissance
vu depuis la rue ---»»» |
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La salle du vitrail du palais Bénédictine
Avec l'aspect extérieur des bâtiments, cette salle donne
un bon aperçu du goût de l'époque pour le pastiche
en tout genre. |
Sur le plafond de cette pièce, il est clair que les multiples
rinceaux et décors floraux ne sont pas sculptés dans
la pierre...
Nous ne sommes pas dans un palais de la Renaissance. |
Le palais fait aussi musée. Devant le clinquant de cette très
belle salle, on peut néanmoins
préférer le classicisme des plafonds peints de certains
musées.
Le musée renferme une douzaine de statues de saints et de saintes
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La partie musée du palais réserve de très belles
choses.
Ci-dessus, châsse, albâtres et objets en ivoire du Moyen
Âge |
Fronton néo-Renaissance orné d'une coquille
au-dessus de trois fenêtres
tandis que, sur la gauche, la statue d'un soldat,
transformée en épi de faîtage, monte la garde.
L'ensemble fait quand même assez hétéroclite...
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