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Page créée en avril 2019

En 1848, l'actuel quartier Saint-Vincent du Havre était en dehors des fortifications de la ville. Les familles ouvrières s'y entassaient, soit environ six mille personnes. Il n'avait pas bonne réputation. C'est là que cette même année, à l'âge de 42 ans, l'abbé Beaupel fut envoyé par son évêque pour fonder une paroisse et faire bâtir une église. La note historique affichée dans Saint-Vincent indique que la construction commença rapidement. Il faut donc croire que les financements ont afflué dès le début.
L'architecte choisi fut le chanoine Charles Robert (1804-1885) qui se révélera très actif dans la construction d'églises en Seine-Maritime durant la seconde moitié du XIXe siècle. Les travaux ne traînèrent pas car la nef fut bénie dès le mois de décembre 1849. Le style était un composite entre le roman pour les élévations et le gothique pour la couverture (voûte d'ogives). L'architecte continua par le transept et la tour du clocher dont la croix fut posée en décembre 1856. Enfin vint le chœur qui fut béni à son tour par Mgr de Bonnechose en novembre 1860. Onze ans avaient donc suffi pour bâtir cette grande église de briques, longue de 58 mètres et large de 19. La hauteur sous voûte est de 14 mètres et le clocher culmine à 59 mètres. La construction fut parachevée en 1881 avec les sacristies, flanquées sur le chevet de l'église et, en 1882, par les deux tours de la façade. En 1885, l'abbé Beaupel s'éteignit. Il était resté curé de la paroisse pendant 37 ans.
L'église Saint-Vincent-de-Paul est orientée nord-sud. Dans cette page, l'orientation liturgique a été retenue. Ce qui est au nord liturgique est en réalité à l'ouest géographique.
On ne possède aucune donnée sur les destructions qui auraient pu se produire en juin et septembre 1944. La note affichée dans l'église rappelle seulement que les vitraux actuels sont de l'atelier fécampois Auguste Martin et datent de 1954. Les précédents vitraux ont vraisemblablement été détruits lors de bombardements. On apprend aussi que l'orgue de tribune a été entièrement refait en 1962. Qu'est-il arrivé au précédent, un Merklin installé en 1865 ?
Il n'y a pas beaucoup d'œuvres d'art dans l'église Saint-Vincent, mise à part une très belle chaire à prêcher. On pourra néanmoins porter un œil attentif sur les vitraux à personnages de 1954 car la griffe de l'atelier Auguste Martin est assez originale (voir l'intéressant saint Jean et son aigle). Cette page en donne un large extrait.

Vue d'ensemble de la nef néo-romane de Saint-Vincent-de-Paul
Vue d'ensemble de la nef néo-romane de Saint-Vincent-de-Paul.
Vue extérieure de l'église
Vue extérieure de l'église.
Les deux tours de la façade ont été achevées en 1882.
La façade et ses trois portails
La façade et ses trois portails.
Le portail central est surmonté de la devise : Liberté, Égalité, Fraternité.
Saint Vincent de Paul et un enfant dans la mandorle de la façade
Une tour occidentale et ses fenêtres néo-romanes
Une tour de la façade et ses fenêtres néo-romanes.
Le chevet et le clocher néo-romans
Le chevet et le clocher néo-romans. ---»»»
«««--- Saint Vincent de Paul et un enfant dans la mandorle de la façade.
Le chevet néo-roman de l'église
Le chevet néo-roman de l'église.
Modillons néo-romans sous une corniche
Modillons néo-romans sous une corniche.
Côté nord vu du transept
Le côté nord vu du transept.
Parement des murs gouttereaux et modillons
Parement des murs gouttereaux et modillons néo-romans.
L'église depuis la rue du docteur Cousture
L'église depuis la rue du docteur Cousture.

Le style roman choisi par l'architecte Charles Robert rappelle un peu celui de l'église abbatiale Saint-Georges à Saint-Martin de Boscherville. Si le matériau de construction est - très classiquement - la brique, les murs gouttereaux ont été ornés d'un parement en pierre assez recherché. Fondé sur le contraste entre tons sombres et tons clairs, fondé également sur la taille des pierres, ce parement donne vie à l'édifice. Il est de plus rehaussé de modillons néo-romans qui en font le tour. Question : a-t-il été refait après la seconde guerre?

LA NEF DE SAINT-VINCENT-DE-PAUL
Élévations néo-romanes du côté sud
Élévations néo-romanes du côté sud.
Saint Augustin
Saint Augustin.

L'atelier Auguste Martin a représenté
ce célèbre docteur de l'Église
avec un livre où trône la fameuse
apostrophe : «Tolle, Lege»
(Prends et lis).

Architecture. On reconnaît le style néo-roman dans la nef. Les bas-côtés sont séparés du vaisseau central par une suite d'arcades en plein cintre. Les arcs sont à double rouleau et viennent reposer sur des chapiteaux imités du premier âge roman : la décoration florale y est très succincte. Remarquons que le rouleau supérieur des arcades est orné de chevrons.
L'architecte Charles Robert (1804-1885) a fait choix d'une voûte d'ogives (qui se rattache plutôt à l'art gothique) pour couvrir le vaisseau central alors que les bas-côtés sont couverts d'une voûte d'arêtes.
Le deuxième niveau est une simple suite d'arcades entrelacées, passablement élancées. Il n'y a pas de triforium, mais l'ensemble est assez élégant.
Comme dans toutes les églises néo-romanes, les fenêtres sont étroites. Sans lumière électrique, l'intérieur est sombre. Les vitraux à personnages de l'atelier Auguste Martin sont situés au premier niveau. Éclairant la voûte, les vitraux du troisième niveau sont, quant à eux, tapissés de simples losanges colorés.

«Jésus est descendu de la croix»
«Jésus est descendu de la croix»
Chemin de croix, station XIII.
Monument aux morts de la guerre 14-18
À DROITE ---»»»
Monument aux morts de la guerre 14-18.

La liste des morts de la paroisse Saint-Vincent
lors de la Grande Guerre est impressionnante !
Le quartier Saint-Vincent était un quartier ouvrier.

La chaire à prêcher
La chaire à prêcher.
L'abat-son est une remarquable construction architecturale
en forme de toiture de basilique byzantine.

Élévations du côté nord
Élévations du côté nord.
On remarquera que les fenêtres du 3e niveau n'ont aucune ornementation.
Saint Jacques le Majeur
Saint Jacques le Majeur.
Atelier Auguste Martin, Fécamp, 1954.
Saint Martin
Saint Martin.
Sainte Louise de Marillac
Sainte Louise de Marillac.
Atelier Auguste Martin, Fécamp, 1954.
La chaire à prêcher : La cuve et les évangélistes
La chaire à prêcher : la cuve et les évangélistes.
Chapiteau à la croisée
Chapiteau à la croisée.
Le choix de chapiteaux du premier âge roman a-t-il été fait par manque de ressources ?
LE TRANSEPT ET LES CROISILLONS
Le croisillon nord du transept et ses œuvres d'art.
Le croisillon nord du transept et ses œuvres d'art.
Sur la droite, la chapelle absidiale nord.
La chapelle du croisillon sud est dédiée aux saintes de France
La chapelle du croisillon sud est dédiée aux saintes de France.
Sainte Thérèse d'Avila
Sainte Thérèse d'Avila.
Vierge à l'Enfant
Vierge à l'Enfant.
Tombeau de l'abbé Beaupel qui fit construire l'église
Tombeau de l'abbé Beaupel qui fit construire l'église au XIXe siècle.
Croisillon nord du transept.
Saint Paul
Saint Paul.
Croisillon sud du transept
Croisillon sud du transept.
Dans l'art roman (et néo-roman) les fenêtres ne suffisent
jamais à éclairer comme il convient l'intérieur de l'édifice.
Chapiteau néo–roman et culot avec masque à la retombée d'une voûte
Chapiteau néo-roman et culot avec masque à la retombée d'une voûte.
Le transept et le croisillon nord
Le transept et le croisillon nord.
Saint Paul, détail
Statue d'un ange dans le croisillon sud
Statue d'un ange dans le croisillon sud.
La voûte à la croisée
La voûte néo-romane de la tour-lanterne, à la croisée du transept.
« Jésus au jardin des Oliviers»
« Jésus au jardin des Oliviers»
Une des rares œuvres peintes présentes dans l'église.
On pourra voir un tableau sur le même thème à Saint-Jacques de Lunéville.
Statue de la Vierge à l'Enfant, détail
Statue de la Vierge à l'Enfant, détail.
«««--- Saint Paul, détail (atelier Auguste Martin, Fécamp, 1954).
Saint Pierre
Saint Pierre.
Atelier Auguste Martin, Fécamp, 1954.
Culot à la retombée des ogives de la croisée
Culot à la retombée des ogives
de la tour-lanterne.
Saint Jean
Saint Jean.
Atelier Auguste Martin, Fécamp, 1954.
On remarquera la stylisation
extrême de l'aigle au premier plan.
Saint Antoine et son chien
Saint Antoine et son chien.
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-VINCENT-DE-PAUL
Le chœur et l'autel de messe
Le chœur et l'autel de messe de l'église Saint-Vincent-de-Paul.
L'autel de messe, dû à Lamy, date de 1971.
L'orgue de chœur a été refait par la maison Dubosc en 1968. Il possède deux claviers et quarante jeux.
L'architecture du chœur prolonge celle de la nef : arcades en plein cintre et à double rouleau,
surmontées d'un deuxième niveau aveugle recevant une galerie d'arcatures entrelacées.
Le chœur et ses statues dans leurs niches néo-romanes
Le chœur et ses statues dans leurs niches néo-romanes.
La chapelle de la Vierge dans l'absidiole nord
La chapelle de la Vierge dans l'absidiole nord.
Saint Vincent de Paul
Saint Vincent et les enfants.
La Crucifixion
La Crucifixion.
Saint Vincent de Paul aux galères
Saint Vincent aux galères.
TROIS VITRAUX DE L'ABSIDE : LE CHRIST CRUCIFIÉ ENTOURÉ DE SAINT VINCENT DE PAUL
(Atelier Auguste Martin, Fécamp, 1954)
Saint François de Sales dans le chœur
Saint François de Sales dans le chœur.
Saint Pierre dans le chœur
Saint Pierre dans le chœur.
Le maître-autel
Le maître-autel est orné des statues des douze apôtres.
Les quatre évangélistes, dans le soubassement, ont droit à des statues plus grandes.
La Vierge
La Vierge.
Atelier Auguste Martin, Fécamp, 1954.
Saint Dominique
Saint Dominique.
Atelier Auguste Martin, Fécamp, 1954.
Les statues des apôtres sur le maître–autel
Trois apôtres dans les ornementations du maître-autel.
Saint Luc et son taureau, détail du maître-autel
Saint Luc et son taureau, détail du maître-autel.
Saint Jean-Marie Vianney
Saint Jean-Marie Vianney.
Saint Jean, détail
Saint Jean, détail.
Atelier Auguste Martin,
Fécamp, 1954.
Vue d'ensemble du chœur
Vue d'ensemble du chœur.
L'orgue de tribune
L'orgue de tribune.
Le premier orgue de tribune, en 1865, était un Merklin.
Il a été complètement refait par la maison Dubosc en 1962.
Il comprend trois claviers et 45 jeux.
Saint Roch avec son chien à la porte occidentale
Saint Roch avec son chien.
Statue au-dessus du portail central de l'église.
Le saint soulève sa tunique pour montrer son
bubon pesteux guéri par un ange.
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur.

Documentation : note affichée dans l'église Saint-Vincent-de-Paul.
+ «Le Havre, Naissance et renaissances d'une ville portuaire» sous la direction d'Hervé Chabannes, OREP Éditions.
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