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Si vous passez à la Flotte-en-Ré,
l'un des plus beaux villages de France, arrêtez-vous à
l'abbaye des Châteliers. Elle est située entre la mer
et la route qui relie la Flotte à Rivedoux, au milieu d'un
vaste champ découvert.
Au Moyen Âge, il y avait là une abbaye cistercienne
complète avec église, cloître, doctoir, réfectoire,
bâtiment pour les convers, etc. Il n'en reste que des ruines.
Le conseil général de la Charente Maritime a réalisé
une restauration en 1997 qui s'est contentée du minimum.
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La façade et les anciennes élévations de la nef
de l'ancienne abbatiale Notre-Dame,
la partie la mieux conservée des vestiges.
Les historiens ne sont pas très
sûrs des premiers temps de l'abbaye des Châteliers.
Elle aurait été fondée vers 1150 par
des moins cisterciens. Evidemment le seigneur local aurait
donné son accord pour l'installation sur ses terres.
A-t-il fait don d'une partie d'entre elles aux cisterciens
comme cela arrivait souvent? On ne sait. On a cependant la
certitude qu'il y avait une place forte tout près de
l'abbaye.
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L'abbaye telle qu'on l'aperçoit depuis la route.
Cinquante mètre plus loin, il y a des falaises qui tombent
dans la mer.
L'abbaye devait être une proie bien tentante pour les prédateurs
qui la repéraient de loin sur leur navire... |
L'abbaye est sur la commune de la Flotte-en-Ré. Ici, le port
de ce ravissant petit village. |
Aspect général de l'ancienne abbatiale Notre-Dame. La
façade est presque intacte.
La restauration de 1997 n'a pas tenté de reconstruction même
partielle. Seuls des éclairages ont été installés. |
Le bâtiment va ensuite croître,
gagner en importance et, sans doute aussi, en renommée.
On peut imaginer que les dons et les legs furent nombreux
dans un pays où il fallait s'assurer les bonnes grâces
du Ciel contre les périls de la mer. L'abbaye en vint
à gérer une bonne partie des terres de l'île.
Elle est démolie en 1294 par les Anglais, puis reconstruite.
Pendant la guerre de Cent Ans, en 1388, elle est partiellement
démolie. Et à nouveau en 1462. Il est certain
que les bâtiments, que l'on devait voir de loin sur
la mer, attiraient les prédateurs par ses richesses,
notamment les céréales qui devaient y être
entreposées. Isolés du continent, les moines
n'avaient aucun moyen de se défendre contre un coup
de main d'assaillants déterminés.
Pendant les guerres de religion, en 1574, les Huguenots -
nombreux dans la région puisque l'Ile-de-Ré
est en face de la Rochelle - sonnent le glas de l'abbaye.
Ils ravagent les bâtiments et les moines s'enfuient.
En 1625, les pierres servent à la construction du fort
de la Prée tout proche. Il ne reste plus grand-chose
de l'édifice initial qui est alors rattaché
aux Oratoriens. Le chœur de l'ancienne
abbatiale devient une chapelle dédiée
à saint Laurent - jusqu'en 1793. L'édifice,
qui domine les falaises voisines, sert d'amer aux marins.
Un côté sera même peint en noir et blanc
(comme le clocher de l'église Saint-Étienne à
Ars-en-Ré). Les restaurations vont se succéder
jusqu'à nos jours.
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