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La cathédrale Saint-Pierre de
Poitiers fait suite à un premier édifice du XIe siècle,
sûrement déjà de grande taille puisqu'il accueillit
un concile en 1100. La cathédrale actuelle est une église-halle
de style gothique Plantagenêt. Sa construction a commencé
vers 1160, sous Henri II Plantagenêt, et s'est achevée
en 1379, année de sa consécration. Au cours de ces
deux siècles, les architectes qui se sont succédé
n'ont pas dévié des plans initiaux, ce qui confère
à l'édifice une grande uniformité doublée
d'un équilibre architectural plutôt séduisant.
À la Révolution, comme bien d'autres, la cathédrale
a été transformée en temple de la Raison, puis
rendue au culte en 1795. En 1912, elle est élevée
au rang de basilique mineure.
Evidemment, même si l'on est loin de l'atmosphère de
recueillement des églises romanes, Saint-Pierre ne manque
pas d'atouts. La cathédrale propose de très beaux
autels baroques venus des abbayes et des couvents de Poitiers et
une somptueuse verrière des XIIe et XIII siècles.
Notez ses trois points phare : le vitrail
de la Crucifixion dans le chevet, l'un des tout premiers du monde
chrétien, les stalles
considérées comme les plus anciennes de France et
le grand orgue de
tribune, aux sonorités magnifiques, qui nous est parvenu
intact de l'Ancien Régime.
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Vue générale de la nef de la cathédrale Saint-Pierre.
Architecture.
L'architecture de Saint-Pierre de Poitiers est typique d'une
église-halle avec sa hauteur sous voûte quasi
identique dans la nef et les bas-côtés : 30 mètres
et 24 mètres. Il n'y a ni chapelle latérale,
ni chapelle absidiale digne de ce nom. La longueur de la cathédrale
est de 100 m, sa largeur au transept, de 50 m.
Saint-Pierre de Poitiers relève du style gothique
Plantagenêt : des voûtes bombées
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sur plan carré (semblables
aux coupoles d'Aquitaine), des murs latéraux divisés
en deux niveaux : grandes arcatures aveugles surmontées
de baies géminées (dont beaucoup ont des vitraux
de verre blanc, ce qui apporte une lumière considérable
dans la nef), une absence d'arcs-boutants extérieurs
compensée par de puissants contreforts.
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La vue générale extérieure montre bien deux caractéristiques
de la cathédrale : les deux
tours posées en angle et la présence de contreforts
massifs en lieu et place d'arcs-boutants. |
Entre les tours, Saint-Pierre de Poitiers adopte le schéma
courant des trois portails,
le portail central étant surmonté d'une rosace. |
Le portail central, enrichi de très belles voussures, illustre
le thème du Jugement dernier
avec la Résurrection des Morts et le Pèsement des Âmes.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan |
Vue intérieure de l'élévation très sobre
dans la nef : arcature aveugle au premier niveau, puis baies
géminées au second. Une coursière ornée
de nombreux modillons sépare les deux niveaux. |
Vue générale du chur. Au premier plan, de dos,
la cathèdre de l'archevêque |
Le chevet de Saint-Pierre est
creusé de trois absidioles peu profondes, chacune logeant
un retable. En fait, c'est une paroi de 30m de haut, ornée
de trois autels baroques, chacun surmonté d'un très
beau vitrail.
On aperçoit, sur la gauche, l'autel central, celui
de la Vierge de
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l'Assomption, et un peu plus loin
(au centre de l'image) l'autel de Marie-Madeleine. A l'extrême-gauche
de l'image, une représentation de la Vierge
à l'enfant en bois polychrome.
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Les stalles de Saint-Pierre comptent parmi les plus anciennes de France
(milieu de XIIIe siècle).
Leur aspect robuste cache, au niveau supérieur, une multitude
d'écoinçons très variés. |
Peinture sur un mur de la nef «Jésus à Gethsémani»
(fin du XVIIe siècle)
La cathédrale Saint-Pierre compte beaucoup de peintures de
cette sorte. Elles ont toutes étaient recouvertes de peinture
à la Révolution, mais on les redécouvre depuis
le XIXe siècle. |
Autel du chevet nord dédié à saint Laurent
Le somptueux vitrail historié qui le surmonte date
de la fin du XIIe - début du XIIIe siècle. |
Grand autel baroque au centre du chevet dédié à
la Vierge de l'Assomption
Cet autel provient de l'abbaye de la Trinité à Poitiers.
Cliquez sur l'image pour la voir en gros plan et en vue horizontale.
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Autel du chevet sud dédié à sainte Marie-Madeleine
Comme au-dessus de l'autel dédié à saint Laurent,
le vitrail historié date de la fin du XIIe - début du
XIIIe siècle. |
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Vue en gros plan d'un vitrail historié du chevet (fin XIIe,
début XIIIe) |
Statue dans le retable du croisillon sud
«««--- À GAUCHE
Vue du transept et du croisillon nord
La cathédrale Saint-Pierre, de style gothique Plantagenêt,
dégage une indiscutable impression de robustesse et
d'uniformité des lignes.
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Vue en gros plan d'un vitrail historié du chevet (fin XIIe,
début XIIIe)
La cathédrale Saint-Pierre présente quelques magnifiques
vitraux historiés du Moyen Âge que vous pouvez afficher
dans la galerie
des vitraux+ |
Chaire à prêcher sculptée dans la pierre
Croisillon sud du transept, retable du Saint Sacrement |
Vierge à l'enfant du XVIIe siècle de Pierre Biarbeau
dans l'autel de la Vierge de l'Assomption. |
Peinture sur un mur de la nef : «La Sainte Famille»
Cette peinture date de 1670-1675. Elle a été commandée
à l'époque par le chapelain de la cathédrale.
A la Révolution, elle a été recouverte
d'un badigeon, mais dégagée en 1847. |
VIERGE
A L'ENFANT CI-DESSUS : C'est une terre cuite polychrome
grandeur nature.
A noter que, parmi toutes les icônes de la Vierge présentées
à Bernadette Soubirous, c'est ce visage de Marie
qui, pour la petite paysanne de Lourdes, se rapproche le plus
de celui de «La Dame» de la grotte (précision
indiquée sur un panneau près du retable).
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«La Sainte Famille»
: Au centre se trouve l'enfant Jésus. Au-dessus de
lui, Dieu le père et une colombe (symbolisant le Saint
Esprit). A gauche, Anne et Joachim, les parents de Marie.
A droite, Marie et Joseph, les parents de Jésus. Dans
les médaillons sont représentés les grands
événements de la vie de la Vierge.
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Peinture sur bois dans le chevet : «La Résurrection»
de Nicolas Finson, maître poitevin du XVIe siècle |
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Chapelle du Saint Sacrement
Ce magnifique retable baroque se trouve dans le croisillon sud du
transept.
Il provient du couvent des Dominicains à Poitiers et a été
transporté à la cathédrale en 1792.
Au centre se trouve un tableau de 1620 illustrant l'institution
du Rosaire par saint Dominique au XIIIe siècle.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
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Vue du collatéral nord avec ses voûtes bombées
qui
culminent à 24m. Au fond, l'autel Saint-Laurent.
««--- La Crucifixion, vitrail
axial du chevet (au-dessus de l'autel de la Vierge de l'Assomption).
Ce vitrail est l'un des plus anciens du monde chrétien.
Cliquez sur l'image pour afficher le vitrail en gros plan.
Lire les détails au-dessous.
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LE VITRAIL
DE LA CRUCIFIXION. C'est l'un des chefs-d'uvre
de l'art du vitrail. Il se décompose aisément
en trois parties. La principale est la partie centrale où
se tient la croix du Supplicié sur presque la moitié
de la hauteur totale. La croix est en rouge surligné
de bleu, ce qui la fait bien ressortir de l'ensemble de la
composition. A gauche se tiennent la Vierge et Longin (le
centurion romain qui plongea sa lance dans le flanc du Crucifié).
A droite, on trouve saint Jean et Stéphaton (le légionnaire
qui, selon la tradition, présenta à Jésus
une éponge imbibée de vinaigre). Au-dessus des
bras de la croix se tiennent les dix apôtres accompagnés
de la Vierge. Ensemble, ils sont tournés vers l'Ascension
- la partie supérieure du vitrail. Dans cette partie
se trouve le Christ en gloire dans une mandorle. Il bénit
d'une main tandis que l'autre tient un livre. La mandorle
est entourée - de manière surprenante - par
deux anges complétement étirés et courbés
qui tiennent lieu de fleurs décoratives ou de branches
de rameau.
La partie inférieure du vitrail contient un carré
central orné de quatre lobes. Dans le lobe supérieur,
les Saintes Femmes visitent le tombeau. Le lobe de gauche
relate la condamnation de saint Pierre et de saint Paul. Le
carré central illustre le martyre de saint Pierre (crucifié
la tête en bas) tandis que le lobe droit montre le supplice
de saint Paul (décapité).
Enfin le lobe inférieur représente les donateurs
: une reine et un roi agenouillés et suivis, chacun,
de deux enfants. Les têtes couronnées ont été
identifiées comme étant Aliénor d'Aquitaine
et Henri II Plantagenêt. Les historiens en déduisent
une fourchette pour la création de ce vitrail : entre
1161 (naissance du quatrième fils du couple royal)
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et 1173 (date de la rébellion
des fils contre leur père Henri II).
L'intérêt de ce vitrail repose également
dans le fait qu'il rappelle les modèles syriens et
hellénistiques des Ve et VIe siècles : le visage
du Christ est barbu, le perizonium - morceau d'étoffe
qui cache la nudité de Jésus - a la forme que
l'on voit dans ces modèles, les pieds qui reposent
sur un suppedaneum et enfin quatre clous et non pas
trois.
La beauté de ce vitrail - situé au-dessus de
l'autel - et son illustration des trois moments clés
du Canon (Résurrection, Esprit qui naît du sacrifice
de la Crucifixion et Ascension) résonnent aux oreilles
de certains spécialistes comme une volonté délibérée
de l'évêque de l'époque d'attirer dans
sa cathédrale des pèlerins trop prompts à
s'en aller prier au monastère Sainte-Croix, fondé
par sainte Radegonde au VIe siècle, et situé
cent mètres plus bas! Ce monastère avait reçu,
du vivant de la sainte, un fragment de la Vraie Croix de la
part de l'empereur de Constantinople, Justin, et de l'impératrice
Sophie. Et ce fragment suffisait à drainer les foules...
L'évêque a pu donc décider de frapper
un grand coup pour contrer la concurrence en créant
de toutes pièces une dévotion à la Croix
dans sa cathédrale...
Source : «20 siècles
en cathédrales», éditions Monum.
Article «Le vitrail dans les cathédrales»
par Françoise Perrot.
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Retable dans le croisillon nord du transept
Il provient d'un couvent de la ville de Poitiers.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
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CI-DESSUS, nécropole dans
la nef de la cathédrale
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Uun des nombreux modillons qui
---»»»
ornent les murs de Saint-Pierre de Poitiers
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«««--- un extrait
des vitraux historiés (fin du XIIe, début
du XIIIe siècle)
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Vue de la nef avec l'orgue de tribune
Ce grand orgue est le dernier construit par le facteur du roi François-Henri
Clicquot de 1787 à 1791.
Cet instrument est arrivé intact de l'Ancien Régime.
Ses sonorités sont réputées. |
Source : Panneaux d'information exposés
dans la cathédrale. |
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