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Le 5 janvier 1945, dans la nuit, deux
vagues de bombardiers alliés détruisent la ville de
Royan à 85%. L'église néogothique Notre-Dame,
construite en 1874, est rayée de la carte. Dans le cadre
de la reconstruction de la ville, c'est l'architecte Guillaume Gillet
qui est choisi pour bâtir la nouvelle église. Pour
le maire de l'époque, Max Brusset, il faut la faire le plus
haut possible, pour que «Royan ne soit pas une ville couchée,
mais une ville debout». Bâtie de 1955 à 1958
et résolument contemporaine, en forme de mandorle (amande),
l'église élève sa nef à 35 mètres
de hauteur et son clocher à 60 mètres. Entièrement
construite en ciment armé, elle met à profit les derniers
acquits de la technologie : un système de poteaux porteurs
en béton. L'ensemble sera couvert d'une voûte, elle
aussi en béton, épaisse seulement de six centimètres.
Malheureusement le béton (fabriqué avec le sable humide
de la Gironde) va se révéler de mauvaise qualité
: le sel de l'air marin attaque la bâtiment au point de le
mettre en péril. Des restaurations (difficiles) vont s'imposer
très tôt. Après 1958, les crédits publics
étant épuisés, des initiatives privées
vont se charger de la décoration interne, notamment de l'originale
statuaire et des vitraux. En revanche, le grand
orgue est conçu grâce aux dommages de guerre reçus
par la ville. Il est inauguré en 1964. L'église est
classée Monument historique en 1988 et labellisée
«Monument du XXe siècle» en 2004.
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L'imposante nef de l'église Notre-Dame |
Architecture.
L'église Notre-Dame, en ciment armé, est en
forme de mandorle. Elle fait 45 mètres de long sur
22 mètres de large. Elle a été construite
en respectant la règle liturgique qui fixe l'orientation
d'une église : le chur à l'est et le parvis
à l'ouest.
Grâce aux avancées de la technologie, la voûte
n'a qu'une épaisseur de 6 cm, ce qui a permis la suppression
des piliers intérieurs et l'amincissement des murs
extérieurs.
Ces murs sont en fait des éléments porteurs
de dix centimètres d'épaisseur. Ils sont
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reliés entre eux par une
verrière qui totalise 500 mètres carrés.
La voûte culmine à 35 mètres tandis que
le clocher est à 60 mètres.
Plus de deux mille personnes peuvent prendre place dans la
nef et le chur. Et toutes peuvent voir le maître-autel.
À noter que l'architecte, Guillaume Gillet, qui considérait
Notre-Dame de Royan comme son chef d'uvre est enterré
au niveau du bas-côté gauche de l'église.
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Conformément à l'orientation liturgique,
le portail de l'église Notre-Dame s'ouvre à l'ouest.
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L'église Notre-Dame de Royan
telle qu'on l'aperçoit depuis la rue du 5 janvier 1945 |
Statue de saint Antoine de Padoue avec l'Enfant
(uvre en cuivre repoussé de Jean-Pierre Pernot) |
Chapelle de la Vierge dans la nef
au-dessous des tribunes du premier étage |
Chapelle de la Vierge
La statue de la Vierge à l'Enfant date du XIXe siècle. |
Le baptistère dans l'absidiole droite. |
Bénitier dans l'entrée
Conçu par l'architecte Guillaume Gillet |
Les
vitraux de Notre-Dame de Royan. Faute de
financement, leur installation va s'étaler dans
le temps. Ils sont de trois sortes : les verrières
verticales de la nef, les vitraux losangés des
bas-côtés (symbolisant les stations du
Chemin de croix) et le triangle vitré du chur.
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Grâce à une souscription publique ouverte
par le journal Sud-Ouest, le maître-verrier Claude
Idoux crée le vitrail du chur représentant
l'Assomption de la Vierge (en même temps qu'elle
foule aux pieds le serpent). Le vitrail fut posé
en 1958.
Pour la nef, l'architecte voulait une verrière
qui pût mettre en valeur l'édifice. Il
eut du mal à imposer le maître-verrier
Henri Martin-Granel. Laissant de côté les
personnages et les visages, celui-ci va réaliser
un canevas de couleurs douces, rappelant le tissage,
et prompt à la contemplation spirituelle (voir
ci-contre).
Enfin, les vitraux des bas-côtés, dus aussi
à Martin-Granel, veulent symboliser le Chemin
de croix et ses personnages par des couleurs. Largement
abstraits, le Christ y est représenté
par le rouge. Puis le bleu, le jaune, le vert se succèdent
pour y représenter la Vierge, Véronique,
Simon, etc. Le maître-verrier réalisa dix-huit
stations au lieu des quatorze traditionnelles (choix
qui fut validé par la commission diocésaine).
À l'époque, cette réinterprétation
s'inséra logiquement dans le cadre rénovateur
du Concile Vatican II et des innovations liturgiques
qu'il proposa.
Enfin, en 1995, Martin-Granel put étaler son
style propre en réalisant pour les chapelles
absidiales des vitraux figuratifs originaux sur les
scènes de la vie de la Vierge et du Christ. Ils
rappellent le style des bandes dessinées, mais
le maître y exhibe un art consommé de l'imitation
de la mosaïque.
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Vitrail des scènes de la vie de Jésus
La Pêche miraculeuse (Maître-verrier Henri Martin-Granel,
1995) |
Structure des grandes verrières
verticales de la nef. Elle rappelle le tissage.
(Maître-verrier Henri Martin-Granel) |
Chemin de croix
Station V
«Jésus aidé par le Cyrénéen» |
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Vitrail des scènes de la vie de la Vierge créé
par Henri Martin-Granel (1995)
L'Annonciation, la Nativité et la Fuite en Égypte |
Chapelle latérale Sainte-Thérèse de Lisieux
La statue très moderne de sainte Thérèse est
l'uvre
de l'artiste Nadu Marsaudon (1951) |
Les impressionnants bas-côtés rappellent le matériau de base
de l'église : le ciment armé.
Ici, le bas-côté droit |
Sainte Thérèse de Lisieux
Statue de Nadu Marsaudon, 1951 |
Les
uvres d'art de Notre-Dame. Le budget
affecté à la construction de l'église
n'incluait aucun décor. L'architecte Guillaume
Gillet décida donc de dessiner lui-même
le mobilier liturgique (maître-autel, autels latéraux,
bénitiers, etc.) et d'inclure la dépense
dans l'enveloppe budgétaire. Le Christ en croix
qu'il proposa - fort peu ---»»»
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Christ bourguignon du XIVe siècle
dans le bas-côté droit |
Vitrail des scènes de la vie de Jésus : la Multiplication des pains
(Henri Martin-Granel, 1995) |
Chapelle latérale Sainte-Jeanne d'Arc
et sa statue moderne de la sainte,
créée par Jacques Perret en fer calciné |
Statue de Jeanne d'Arc
Partie supérieure (uvre de Jacques Perret) |
Vitrail du chemin de croix
créé par Henri Martin-Granel
Par le jeu des couleurs, l'artiste a
symbolisé les étapes du Chemin de croix
et les acteurs qui y prennent part. |
La nef telle qu'on la découvre en entrant
L'entrée donne directement accès aux tribunes du premier
étage. |
L'Immaculée Conception
ou «la Vierge noire» pour les Royannais
uvre en plomb de Gaston Watkin (1916-2011) |
Vitrail des scènes de la vie de Jésus (Henri Martin-Granel,
1995)
Les Noces de Cana, la Pêche miraculeuse et le Baptême
de Jésus |
Les tribunes du premier étage |
Vitrail des scènes de la vie de la Vierge : la Nativité
(Henri Martin-Granel, 1995) |
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Chemin de croix
Station VI
«Jésus imprime sa sainte face» |
Le Chemin
de croix de Notre-Dame est peu banal. Il
est en fait double. Dans les bas-côtés,
les quatorze stations traditionnelles sont représentées
par des peintures émaillées (comme celle
donnée ci-dessus). Elles sont associées
à dix-huit(!) stations symbolisées par
des vitraux en losange et hauts en couleurs dus au maître-verrier
Henri Martin-Granel. Voir le commentaire plus
haut sur les vitraux de Notre-Dame.
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Les élévations de la nef
Elles comportent deux étages de tribunes.
La hauteur est de 35 mètres. |
Le chur de l'église Notre-Dame et son vitrail en triangle
du maître-verrier Claude Idoux représentant l'Assomption
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Le Christ en croix
uvre en bois, sculptée par le père Michel Aupetit (1998) |
Le visage du Christ en croix
Père Michel Aupetit (1998) |
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Vitrail de l'Assomption dans le chur (C. Idoux)
La Vierge couronnée des sept étoiles |
Chapelle du Sacré-Cur
Le Christ assis |
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Vitrail des scènes de la vie de Jésus : le Baptême de Jésus
(Henri Martin-Granel, 1995) |
La nef et l'orgue de tribune
La voûte, en forme de selle de cheval, culmine à
35 mètres de hauteur |
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Vitrail de la Crucifixion (avec un dessin «très tendre»
de la Vierge et de saint Jean)
(Henri Martin-Granel, 1995) |
La chapelle du Sacré-Cur est nichée sous l'escalier d'entrée |
L'orgue de tribune est dû au facteur poitevin Robert Boisseau
(1964) |
Vitrail de l'Assomption dans le chur (Claude Idoux) |
L'orgue
de tribune. Acquis grâce à un chèque
de dommages de guerre, l'orgue est dû au facteur Robert
Boisseau. Il est inauguré en 1964, agrandi en 1969.
Les organistes et les mélomanes le considèrent
comme un instrument exceptionnel. C’est un grand seize pieds
en étain martelé, le premier qu'on ait construit depuis le
XVIIIe siècle. Depuis 1966, son titulaire en est Jacques Dussouil.
L'instrument est classé en 2004. Il est utilisé,
bien sûr, pour les offices religieux, mais aussi pour
des concerts.
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Les Pèlerins d'Emmaüs
(Henri Martin-Granel, 1995) |
La Cène
(Henri Martin-Granel, 1995) |
La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : Panneaux affichés dans
l'église |
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