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Pendant la période féodale,
l'église Saint-Aignan fut la paroisse des comtes de Chartres.
Après plusieurs incendies, elle est rebâtit à
la fin du XIIIe siècle. Sa façade occidentale était
déjà à l'emplacement de l'actuelle (le portail
central actuel date de cette époque). Le chur était
fermé par un chevet plat. Vers 1507-1508, d'importants travaux
reconstruisirent le chur en forme d'hémicycle avec
déambulatoire. Le terrain étant en pente, il fallut
d'abord procéder à des travaux de soutènement
et de consolidation de la vaste crypte orientale qui servait de
lieu de sépulture à saint Aignan et à ses surs.
De nombreux vitraux furent créés à l'occasion
de ce chantier. On peut encore en découvrir quelques-uns
dans l'église.
Dans les années 1540, on ouvrit un portail sur le collatéral
nord et on élargit la nef de plusieurs chapelles latérales
peu profondes, aménagées entre les contreforts. Enfin,
en 1624, on décida d'ajouter un deuxième étage
à l'église qui reçut sa forme actuelle. Ce
nouvel étage fut rapidement vitré de fenêtres
à grisaille et à médaillons. Pendant la Révolution,
l'église est vendue. Elle abrite un hôpital militaire,
puis sert de grange à foins. En décembre 1822, elle
est rouverte au culte.
L'église Saint-Aignan vaut sans aucun doute une visite. Elle
abrite de beaux vitraux Renaissance qui ont une histoire assez mouvementée,
ainsi que des vitraux créés dans le dernier quart
du XIXe siècle par l'atelier Lorin de Chartres.
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Vue d'ensemble de l'église Saint-Aignan
Au deuxième niveau de l'élévation, les vitraux
du XVIe siècle à grisaille ponctués d'un médaillon
Renaissance laissent
entrer beaucoup de lumière. Saint-Aignan est une église
extrêmement claire. |
La façade de l'église Saint-Aignan
Le portail central date du XIIIe siècle. On notera que l'arc-boutant
à
gauche ne sert à rien puisque l'église n'a jamais été
voûtée de pierres. |
Portail du collatéral nord
Ce portail de style Renaissance date de l'année 1541.
C'est la principale entrée de l'église. |
Le clocher de Saint-Aignan
(côté nord de l'église)
ressemble à une tour de château-fort. |
Le chevet de l'église Saint-Aignan s'appuie sur le rempart
restauré au IXe siècle
Au premier niveau, les fenêtres de la crypte (qui ne se visite
pas) |
Dessins polychromes sur la façade intérieure de l'église
(deux anges au-dessus du portail central)
La polychromie de la nef est due à l'architecte Boeswillald
(1869) |
Élévations sud avec la chaire à prêcher
Le premier niveau de l'élévation, au niveau de la nef
et du déambulatoire est orné de vitraux Renaissance
et du XIXe siècle.
La polychromie de la nef est due à l'architecte Boeswillald
(1869) |
Ce vitrail de la Renaissance regroupe des panneaux
originaires de trois verrières distinctes :
1) Adam et Ève chassés du paradis
2) Martyre de saint Denis, saint Rustique
et saint Eleuthère
3) Martyre de sainte Barbe
VITRAIL RENAISSANCE
(1515-1520)
(Ancienne chapelle Saint-Étienne)
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan |
Sainte Barbe réconfortée par le Christ dans sa tour
VITRAIL RENAISSANCE (1515-1520) |
Saint Denis, Rustique et Éleuthère paraissent devant le préfet
Fescennius
VITRAIL RENAISSANCE (1515-1520) |
Le triforium et ses peintures de la fin du Second Empire (1869) |
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La voûte en bois est couverte de dessins du XIXe siècle
La voûte en pierre, prévue à l'origine,
n'a jamais été
construite, rendant les arcs-boutants inutiles. |
La chaire à prêcher
(Vraisemblablement du XIXe siècle) |
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Détail de la magnifique voûte en bois peinte
sous la direction de l'architecte Boeswillald vers 1869
«««--- À GAUCHE
La cuve de la chaire à prêcher est ornée de très belles
sculptures
en bois représentant des saints et des anges |
À gauche : l'ange chasse Adam et Ève du paradis (attribué
au peintre-verrier parisien Jean Chastellain, vers 1520).
La tête de l'ange vient d'un vitrail du milieu du XVIe siècle
À droite : Adam et Ève quittent le paradis. Ce vitrail est
le résultat d'une réfection du milieu du XVIIe siècle.
Le nom de Jean Vacher et la date (16)56 sont visibles dans le registre
supérieur.
VITRAIL RENAISSANCE |
Chemin de croix
Très beau panneau de sculpture sur bois (XIXe siècle?)
«Jésus aidé par Simon le Cyrénéen» |
Apparition du Sacré Cur à Marie-Marguerite Alacoque
Chapelle du Sacré Cur |
Saint Michel combattant les anges rebelles
Jean Jouan, 1547
(Vitrail peut-être inspiré de Dürer)
VITRAIL RENAISSANCE
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan |
Statue : L'Éducation de la Vierge |
Vitrail des parentés de la Vierge
Les quatre scènes du haut relatent la parenté
de la Vierge. Celle du bas à gauche est une scène
de la vie
de saint Denis. Celle du bas à droite vient d'une verrière
plus grande illustrant le Jugement dernier.
VITRAIL RENAISSANCE (1500-1520). Cliquez sur le vitrail |
Saint Joachim dans le vitrail de l'Éducation de la Vierge
Quatre scènes de la parenté de la Vierge (vitrail
du dessus)
VITRAIL RENAISSANCE (vers 1505-1510) |
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Chapelle du Sacré Cur
Vitrail «La Crucifixion» de J. Villette, 1949
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan |
Clé de voûte
Chapelle du Sacré Cur |
La verrière
Saint Michel combattant
les anges rebelles est quasiment entière.
La famille Grenet, titulaire de la chapelle Saint-Michel,
la commanda au peintre-verrier Jean Jouan. Elle
fut posée en 1547. La verrière décrit
le combat victorieux de l'archange saint Michel
et des armées célestes contre le
grand dragon, appelé Satan, et ses anges.
Le récit est tiré de l'Apocalypse
de saint Jean. L'archange, aidé de deux
anges et vêtu d'une armure étincelante,
précipite le diable et ses suppôts
dans les flammes de l'enfer. --»»
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Chapelle du Sacré Cur avec le vitrail de
J. Villette |
Chapelle latérale Saint-Michel
Sa voûte à caissons sculptés est de
style Renaissance |
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Chapelle latérale saint-Michel
Saint Michel terrassant le dragon |
Saint Michel combattant les anges rebelles
Détail : Saint Michel
VITRAIL RENAISSANCE, 1547
Cliquez sur l'image pour afficher en gros plan la partie
centrale du vitrail Saint-Michel |
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Suite
du vitrail de saint Michel --»»
Dans l'amortissement (haut du vitrail), le Père
Céleste observe la scène, entouré
de deux angelots qui lancent des flèches.
Il est probable que Jean Jouan possédait
la planche de l'Apocalypse de Dürer, ainsi
que la gravure de Jean Mignon sur le même
thème, composé d'après le
dessin de Luca Penni, élève de Raphaël.
Pendant les guerres de Religion, Chartres est
assiégé par les protestants (1568).
Le vitrail a souffert des canonnades. Il a été
restauré en 1650. La tête de l'ange
de gauche est une réfection de l'atelier
Lorin en 1914. Celle de l'ange droit montre les
marques d'une restauration plus ancienne encore.
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Statue d'un saint
dans le déambulatoire |
Bas-côté nord vu de l'entrée |
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Cinq extraits du vitrail de saint Michel
VITRAUX RENAISSANCE |
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Suite de chapelles latérales dans le bas-côté
sud
Ici, au premier plan, la chapelle Saint-Joseph avec un vitrail
de l'atelier Lorin (vers 1865) |
«Nazareth» ou «La Sainte Famille»
Quatre scènes de la parenté de la Vierge au-dessus
à gauche
Marie file la laine près du berceau de Jésus qui
est veillé par un ange couronné. Joseph travaille
le bois
tandis que deux anges entassent les copeaux dans un panier.
On retrouve dans ce vitrail les figures et les scènes
de l'uvre d'Albrecht Dürer, «Le Séjour
de la Sainte Famille en Égypte».
VITRAIL RENAISSANCE (vers 1505-1510). |
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Statue de saint Aignan
à l'entrée du chur |
Saint Pierre accueille les justes au paradis. À droite, la
Pesée des âmes
Fragment de la verrière du Jugement dernier
VITRAIL RENAISSANCE (1500-1510) |
Statue de sainte Germaine
avec ses attributs traditionnels
(quenouille et chien) |
Collatéral sud vu du déambulatoire |
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À DROITE ---»»»
Scène de la parenté de la famille de la Vierge
(voir le vitrail en entier
plus haut)
Marie Jacobé (sur de la Vierge) avec son époux
Alphée et
leurs quatre enfants : saints Jude, Joseph le Juste, Simon et Jacques
le Mineur
VITRAIL RENAISSANCE (1505-1510)
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan ainsi que toutes
les scènes de la verrière. |
Le chur de Saint-Aignan
largement éclairé par les verrières blanches
du second étage |
Saint Denis et sa tête tranchée
VITRAIL RENAISSANCE (vers 1520-1530)
Voir le vitrail entier ci-dessous
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan |
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Verrière des quatre évêques
(Saints Martin, Nicolas, Denis et Aignan)
Dans la flamme, la Trinité
VITRAIL RENAISSANCE (1515-1520)
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan
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Les vitraux
de Saint-Aignan.
Lors des travaux visant à transformer le chevet plat
en hémicycle entouré d'un déambulatoire
(début du XVIe siècle), les ateliers chartrains
réalisèrent de nombreuses verrières (avec
peut-être l'aide de peintres-verriers parisiens). L'église
fut surélevée en 1624 par l'adjonction d'un
deuxième étage qui fut rapidement vitré.
On le garnit de verrières blanches à bordure
teintée d'émaux et ornées d'un médaillon
représentant le donateur (souvent une confrérie).
À l'heure actuelle, beaucoup de vitraux initiaux ont
disparu. Ainsi une verrière consacrée à
l'histoire - rarement illustrée - de saint Sébastien
dont il ne reste plus qu'une scène dans le tympan d'une
verrière Renaissance. Ainsi également de la
verrière du Jugement dernier dont ne subsiste plus
qu'une scène dans le vitrail de la parenté de
la Vierge.
À la Révolution, l'église est vendue.
Elle abrite un hôpital militaire, puis sert de grange
à foin. Selon les historiens qui ont étudié
le passé de Saint-Aignan, il semble que la plupart
des vitraux de l'étage inférieur aient été
déposés pour laisser entrer plus de lumière
dans le bâtiment. À quelle occasion exactement,
on ne sait. Mais tout a dû être conservé
en caisses, chez le vitrier qui les a déposés,
ou bien dans une remise dans l'édifice. Quand l'église
fut réaffectée au culte, en décembre
1822, les vitraux furent réinstallés dans l'église,
mais pas forcément à leur emplacement initial,
loin de là! Ainsi, selon les sources, le vitrier chargé
de remettre en place les verrières a puisé dans
les stocks disponibles sans se soucier d'une quelconque cohérence.
Peut-être même a-t-il introduit des vitraux ou
des parties de vitraux étrangers à l'église.
Toujours est-il que neuf des fenêtres de la nef ont
reçu des éléments de vitraux assemblés
de manière anarchique. Rien n'y est à sa place
initiale, à l'exception de deux verrières :
«Saint
Michel combattant les anges rebelles» et le «Quo
vadis?» associé à «la Conversion
de saint Paul». Des panneaux furent retaillés
pour servir de bouche-trous un peu partout. D'où l'aspect
cacophonique des verrières Renaissance de Saint-Aignan.
Les fenêtres restées blanches reçurent
des vitraux créés par l'atelier Lorin de Chartres
(de 1878 à 1894) tandis que deux vitraux représentant
le Rosaire (mystères ---»»»
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Saint Martin dans la verrière des quatre évêques
VITRAIL RENAISSANCE (1515-1520)
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan |
---»»» douloureux
et mystères joyeux) furent livrés par la manufacture
du Carmel du Mans.
Source : Les vitraux de la Renaissance à Chartres
de Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, édité
par le Centre International du vitrail
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Vitrail des apparitions du Christ
Quo vadis? et Conversion de saint Paul
VITRAIL RENAISSANCE (1540) |
Vitrail des apparitions du Christ : Quo vadis?, détail central
du vitrail
VITRAIL RENAISSANCE (années 1540)
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Statue de saint Antoine de Padoue
dans une chapelle latérale |
Le vitrail
des apparitions du Christ à saint Pierre et à
saint Paul après sa résurrection
est l'un des deux vitraux (avec le Saint Michel) à
ne pas avoir subi trop de dommages du démontage-remontage
dû à la Révolution. Il est possible aussi
qu'il ait retrouvé son emplacement d'origine, «les
bordures du registre supérieur épousant parfaitement
la forme de la baie» précisent les sources. Les
modèles des deux scènes ont vraisemblablement
été commandés au peintre parisien Jean
Cousin dans les années 1540. On retrouve sa griffe
dans les drapés, la physionomie des personnages, le
décor à l'.antique.
«Quo vadis?» est rapporté dans la Légende
dorée de Jacques de Voragine : Sous Néron,
Pierre fuit Rome et les persécutions. Sur le chemin,
le Christ lui apparaît, portant sa croix. «Quo
vadis, domine?» (où vas-tu, seigneur?), demande
Pierre. «À Rome pour m'y faire crucifier une
seconde fois (puisque tu ne veux pas y aller)». Alors
Pierre se propose de retourner à Rome avec lui. Aussitôt,
Jésus s'envole dans une nuée, laissant Pierre,
honteux, se diriger vers la Ville et subir le martyre de la
croix.
La conversion de Paul est un thème plus connu. Le vitrail
a un aspect déroutant. On l'imagine pleins de remplois
et de bouche-trous. Et pourtant, il est proche de l'original.
On y distingue bien les soldats épouvantés et
Paul à terre, désarçonné.
Source : «Les vitraux de la Renaissance à
Chartres» de F. Gatouillat et G.-M. Leproux, édité
par le Centre International du vitrail
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Le déroutant vitrail de la conversion de saint Paul (modèle
de Jean Cousin)
VITRAIL RENAISSANCE, vers 1540
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan |
L'Assomption de la Vierge (tympan)
(attrib. à Pierre Courtois)
VITRAIL RENAISSANCE, 1485-1490 |
Le maître-autel de Saint-Aignan dans le décor peint de 1869
Partie supérieure |
Vitrail de la Légende de la Dormition de la Vierge
Scène de la Dormition de la Vierge en présence des apôtres
(attr. Jean Courtois)
VITRAIL RENAISSANCE, 1485-1490
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
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Le déambulatoire nord après la chapelle axiale
On y voit deux beaux vitraux des ateliers Lorin créés
entre 1878 et 1894 qui relatent des scènes de l'Ancien Testament
«««--- À GAUCHE, VITRAIL RENAISSANCE, 1485-1490
Vitrail de la Légende de la Dormition de la Vierge
On y trouve cinq panneaux attribués à Jean Courtois,
vers 1485-1490.
Le sixième panneau (en haut à droite) est un panneau
de donation daté du début du XVIe siècle.
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
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«Le baptême de Jésus», anonyme, époque non précisé
VITRAUX DU XIXE SIÈCLE
«««--- À GAUCHE
Épiscopat de saint Aignan et construction de l'église, Atelier
Lorin, 1893
À DROITE ---»»»
Détail du vitrail : Saint Aignan pose la première pierre de l'église
Cliquez sur le vitrail de droite pour afficher les quatre scènes
en gros plan.
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Le déambulatoire et la chapelle axiale
Belle atmosphère dégagée par une architecture
construite au début du XVIe siècle (vitraux du XIXe
siècle) |
Scènes de l'Ancien Testament, Atelier Lorin, 1887
VITRAIL DU XIXE SIÈCLE
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan |
Scènes de l'Ancien Testament, Atelier Lorin, 1887
VITRAIL DU XIXE SIÈCLE
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan |
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Jonas vomi par la baleine
Extrait des Scènes de l'Ancien Testament, Atelier Lorin, 1887
VITRAIL DU XIXE SIÈCLE |
Scènes de la vie de Jésus : La Passion, Atelier Lorin, 1891
VITRAIL DU XIXE SIÈCLE
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
À DROITE ---»»»--»»
Détails des scènes de la vie du Christ : «L'Adoration
des mages» et «Tu es Pierre» |
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La chapelle axiale et son autel surmonté d'une Vierge
en gloire au milieu d'angelots |
Les Mystères joyeux du Rosaire
Vitres peintes
Manufacture des Carmélites du Mans, 1857
Cliquez sur le vitrail. |
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan. |
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La nef et l'orgue de tribune vus du chur. |
Documentation : Feuillet disponible dans l'église
+ «Les vitraux de la Renaissance à Chartres» de
Frrançoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, édité
par le Centre International du vitrail |
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