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L'église Notre-Dame de Dijon,
commencée en 1220 et terminée en 1240, se rattache
au style dit «gothique bourguignon». Lors de sa construction,
le capétien Hugues IV est duc de Bourgogne ; le roi de France,
en 1220, est Philippe Auguste. Admiré depuis des siècles
(Vauban, Viollet-de-Duc), l'édifice ressemble peu ou prou
à d'autres grands monuments cultuels de l'époque (Laon,
Auxerre, Soissons). L'an 1220, c'est le règne du gothique
«classique» selon les historiens. Le gothique «rayonnant»
va suivre dans la décennie suivante. Comme la cathédrale
Saint-Bénigne
et l'église Saint-Michel,
Notre-Dame ne possède pas de déambulatoire. Quasiment
sans chapelle latérale, elle offre aux visiteurs une rangée
de vitraux du XIIIe siècle dans le croisillon gauche du transept
(le reste de la verrière est l'uvre du maître
verrier parisien Édouard-Amédée Didron au XIXe
siècle) et une statue du XIe ou XIIe siècle : Notre-Dame
de Bon-Espoir dans une chapelle absidiale.
De 1865 à 1884, l'église subit une restauration importante,
notamment la tour de la croisée qui changea totalement d'aspect.
La tour était séparée de l'intérieur
par une voûte ; on en fit une tour-lanterne pour éclairer
le transept que l'on surmonta en 1873 d'une flèche d'ardoise
beaucoup plus haute que l'ancien clocher.
La célébrité et la particularité de
l'église viennent aussi de sa pittoresque façade-écran,
unique en France. Entourée par deux élégantes
tourelles, elle aligne les colonnettes et les gargouilles à
la sortie de la rue Musette.
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Vue de l'intérieur de l'église Notre-Dame |
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Le porche et ses trois portails avec leurs tympans martelés
à la Révolution
«««--- À GAUCHE, Gravure du XIXe siècle
: l'église Notre-Dame avant les travaux de 1865
La tour de la croisée est bien différente de celle d'aujourd'hui. |
Sculpture médiévale
Un ange soutient l'architrave du portail principal |
Une fausse gargouille du XIXe siècle
(Les gargouilles sont dites «fausses» parce qu'elles ne
servent pas à évacuer l'eau de pluie.) |
Sculpture médiévale qui sert d'ornement
à la base de la tourelle gauche |
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Les restes du tympan du portail central (martelé à la
Révolution)
Il représentait le couronnement de Marie par son fils.
«««--- À GAUCHE
La façade gothique très particulière et unique
en France
de l'église Notre-Dame, face à la rue Musette
On voit, sur la droite, l'aspect de la tour-lanterne actuelle «repensée»
et refaite par les restaurateurs du XIXe siècle.
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La façade-écran
de Notre-Dame est constituée de deux rangées
d'arcatures, chacune soutenue par dix-sept colonnettes. L'ensemble
est souligné par trois bandeaux qui abritent, chacun,
dix-sept fausses gargouilles et seize métopes. (On
appelle métope la partie carrée sculptée
de motifs végétaux entre chaque gargouille).
Un récit du moine Étienne de Bourbon, au XIIIe
siècle, raconte qu'un usurier qui entrait à
l'église pour se marier fut tué par la chute
d'une gargouille qui symbolisait l'avarice.
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Fable ou pas, on jugea plus prudent
de raser toutes les gargouilles, sauf celles des côtés
et du revers de la façade. Le XIXe siècle décida
de les rétablir. En 1880 et 1881, sept sculpteurs parisiens
se mirent à l'ouvrage et créèrent les
gargouilles que l'on peut voir actuellement.
Notez qu'il est impossible de prendre de face en photo la
totalité de la façade à cause des maisons
en vis-à-vis.
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Tête de diable sur la façade |
Trois gargouilles du XIXe siècle séparées par
des métopes (la partie carrée sculptée de motifs
végétaux entre chaque gargouille). |
Le monde des vieilles pierres
L'église de Notre-Dame de Dijon date de l'époque de
Philippe Auguste. |
Architecture.
L'église Notre-Dame reste de dimensions modestes. Longue
de 49 mètres, elle possède une nef à
six travées. La nef est scandée de piliers cylindriques
très sobres surmontés de chapiteaux à
deux rangées de crochets. Les arcades sont en arc brisé.
Un triforium aveugle court le long de la nef. Il est souligné
par une rangée d'élégantes colonnettes
à chapiteaux et surmonté par une
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rangée de dalles qui crée
une ultime galerie de circulation devant les fenêtres
hautes. On remarquera l'alternance intéressante des
colonnes qui soutiennent la voûte. S'élançant
depuis les chapiteaux des piliers de la nef, elles vont par
trois ou sont isolées.
Voir la note sur l'architecture
du chur plus bas.
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Chapelle de la Réconciliation
Vitrail de la Crucifixion (XVe siècle)
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan |
Chapelle de Notre-Dame de Bon-Espoir
C'est une chapelle absidiale polygonale logée dans le croisillon
sud du transept.
À DROITE, Notre-Dame de Bon-Espoir (statue du XIe ou XIIe siècle)
---»»»
À l'origine, elle portait l'Enfant Jésus (disparu à
la Révolution). |
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Vitrail d'Édouard-Amédée Didron (XIXe siècle)
: les batailles de saint Louis |
««--«««---
À GAUCHE
Un exemple de la verrière créée par Édouard-Amédée
Didron de 1874 à 1897
Cliquez sur le vitrail. |
«««---
À GAUCHE
Pureté de l'architecture
gothique bourguignonne
dans le croisillon sud
du transept |
À DROITE ---»»»
Tête d'homme sculptée
dans la pierre
(transept) |
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Croisillon nord du transept
Sur la partie gauche, les vitraux les plus anciens de l'église
(XIIIe siècle) |
Cette fresque dans le croisillon nord représente un Calvaire
La scène dépeint le moment où, après la
mort de Jésus de Nazareth,
les tombeaux s'ouvrirent et de nombreux morts ressuscitèrent.
(Dernier tiers du XVe siècle) |
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Les vitraux.
Dès sa construction, l'église Notre-Dame fut embellie
de très beaux vitraux (vers 1235). Il n'en reste plus
que cinq visibles dans le croisillon nord du transept. Ils
représentent des épisodes de la vie de saint Pierre et de
saint André (voir la galerie des vitraux). De 1874 à
1897, le peintre verrier parisien Édouard-Amédée
Didron réalisa de nouveaux vitraux inspirés des cinq d'origine.
Cinquante-huit nouvelles verrières prirent place dans la nef,
le transept et le chur.
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Parmi elles, on pourra admirer
les deux magnifiques roses de 6 mètres de diamètre
qui illuminent le transept : «La Création du
monde» au nord (reproduite dans cette page et dans la
galerie des vitraux) et «Le Jugement dernier»
au sud.
À DROITE, la première
lancette du XIIIe siècle retrace des épisodes
de la vie de saint Pierre (cliquez sur le vitrail) ---»»»
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CI-DESSUS ET À GAUCHE
Vitraux du XIIIe siècle (vers 1235) dans le croisillon nord
du transept (lancette centrale)
Ils retracent des épisodes de la vie de saint André. |
Aspect de la nef. Ci-dessous à droite : clé de voûte
dans le transept |
Croisillon sud du transept avec sa verrière de Didron (XIXe
siècle) |
Rose due à Édouard-Amédée Didron dans
le croisillon nord du transept
Elle représente «La Création du monde».
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
La partie gauche est donnée en gros plan à droite (cliquez
dessus) ---»»» |
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Le chur gothique bourguignon de Notre-Dame |
Architecture
du chur de Notre-Dame. L'abside du sanctuaire
possède quatre niveaux d'élévation. Le
premier est un soubassement décoré d'arcades
en forme de trèfle à leur partie supérieure.
Le deuxième reçoit une verrière en forme
de lancettes. Le troisième niveau est le triforium,
aveugle à l'origine. Il a été percé
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de sept oculi au XVIIe siècle.
Enfin, le dernier niveau reçoit la troisième
verrière de l'abside : sept lancettes qui présentent
le Christ entouré des apôtres ou de saints. Sur
le plan pratique, comme l'église ne possède
pas de déambulatoire, il est presque impossible de
voir les vitraux qui sont sur le côté de l'abside.
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L'orgue de tribune de Notre-Dame
Construit par le facteur dijonnais Ghys, il a été inauguré
en 1895. |
Saint Pierre dans l'abside
(Vitrail de Didron, fin XIXe siècle) |
Architecture gothique bourguignonne
La croisée du transept et le croisillon nord |
Architecture gothique bourguignonne
La croisée du transept, le chur et le croisillon sud |
Vitrail en grisaille de Didron (fin XIXe)
Vue partielle
Pourquoi n'a-t-il pas été coloré? |
Architecture gothique bourguignonne
Chapelle de Notre-Dame de Bon-Espoir
dans l'absidiole sud |
La tapisserie «Terribilis» exposée sous l'orgue
de tribune |
Dijon
et le 11 septembre. À Dijon, le 11 septembre
est un jour heureux. En 1513, la France de Louis XII, dont
l'armée est entrée en Italie, est en guerre
contre l'empereur d'Allemagne, Maximilien. Au cours de ces
événements, la soldatesque suisse est amenée
à assiéger Dijon. Le 11 septembre 1513, les
habitants portent en procession la statue de Notre-Dame de
Bon-Espoir dans la ville pour que les Suisses lèvent
le siège. Deux jours après, ceux-ci s'en vont.
De manière inespérée, racontent certaines
chroniques ; après avoir été payés,
disent les gens mieux informés. En réalité,
les deux se conjuguent : ils ont accepté - de manière
inespérée - d'être (grassement) payés
pour partir. Là encore l'histoire se divise en deux
: selon certaines sources, le montant versé immédiatement
était faible, le reste n'a jamais été
payé ; selon d'autres sources, c'est parce que les
Dijonnais ont dû se cotiser pour payer cette forte rançon
que l'argent manquera pour continuer la construction de l'église
Saint-Michel
toute proche.
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La première version semble
plus conforme à la pratique de l'époque.
Plus près de nous, au XXe siècle, les troupes
allemandes occupent Dijon de 1940 à 1944. Après
avoir craint le pire, les habitants voient, là encore,
l'ennemi évacuer la ville, sans violence, le 11 septembre.
De nombreux Dijonnais y voient l'intervention miraculeuse
de Notre-Dame
de Bon-Espoir.
C'est pourquoi, après la Libération, la municipalité
- selon les sources indiquées au bas de cette page
- commande au moine bénédictin Dom Robert une
tapisserie commémorant les deux événements.
Selon d'autres sources, il s'agit d'une initiative prise par
des Dijonnais indépendamment de la municipalité.
Intitulée Terribilis, la tapisserie a été
confectionnée à Paris, à la Manufacture
nationale des Gobelins de 1946 à 1950.
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L'orgue de tribune dans son architecture gothique bourguignonne |
Documentation : «L'église Notre-Dame
de Dijon», feuillet en vente dans la nef + panneaux affichés
dans l'église |
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