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Page créée en 2011
«La Création du monde» de Didron (partiel)

L'église Notre-Dame de Dijon, commencée en 1220 et terminée en 1240, se rattache au style dit «gothique bourguignon». Lors de sa construction, le capétien Hugues IV est duc de Bourgogne ; le roi de France, en 1220, est Philippe Auguste. Admiré depuis des siècles (Vauban, Viollet-de-Duc), l'édifice ressemble peu ou prou à d'autres grands monuments cultuels de l'époque (Laon, Auxerre, Soissons). L'an 1220, c'est le règne du gothique «classique» selon les historiens. Le gothique «rayonnant» va suivre dans la décennie suivante. Comme la cathédrale Saint-Bénigne et l'église Saint-Michel, Notre-Dame ne possède pas de déambulatoire. Quasiment sans chapelle latérale, elle offre aux visiteurs une rangée de vitraux du XIIIe siècle dans le croisillon gauche du transept (le reste de la verrière est l'œuvre du maître verrier parisien Édouard-Amédée Didron au XIXe siècle) et une statue du XIe ou XIIe siècle : Notre-Dame de Bon-Espoir dans une chapelle absidiale.
De 1865 à 1884, l'église subit une restauration importante, notamment la tour de la croisée qui changea totalement d'aspect. La tour était séparée de l'intérieur par une voûte ; on en fit une tour-lanterne pour éclairer le transept que l'on surmonta en 1873 d'une flèche d'ardoise beaucoup plus haute que l'ancien clocher.
La célébrité et la particularité de l'église viennent aussi de sa pittoresque façade-écran, unique en France. Entourée par deux élégantes tourelles, elle aligne les colonnettes et les gargouilles à la sortie de la rue Musette.

La nef de Notre-DameCliquez pour afficher les vitraux du chœur
Vue de l'intérieur de l'église Notre-Dame
Notre-Dame avant 1865 Le porche et ses trois portails
Le porche et ses trois portails avec leurs tympans martelés à la Révolution

«««--- À GAUCHE, Gravure du XIXe siècle : l'église Notre-Dame avant les travaux de 1865
La tour de la croisée est bien différente de celle d'aujourd'hui.
Un ange soutient l'architrave
Sculpture médiévale
Un ange soutient l'architrave du portail principal
Une fausse gargouille du XIXe siècle
Une fausse gargouille du XIXe siècle
(Les gargouilles sont dites «fausses» parce qu'elles ne
servent pas à évacuer l'eau de pluie.)
Sculpture médiévale
Sculpture médiévale qui sert d'ornement
à la base de la tourelle gauche
La façade-écran de Notre-Dame
Les reste du tympan du portail central
Les restes du tympan du portail central (martelé à la Révolution)
Il représentait le couronnement de Marie par son fils.


«««--- À GAUCHE
La façade gothique très particulière et unique en France
de l'église Notre-Dame, face à la rue Musette

On voit, sur la droite, l'aspect de la tour-lanterne actuelle «repensée»
et refaite par les restaurateurs du XIXe siècle.

La façade-écran de Notre-Dame est constituée de deux rangées d'arcatures, chacune soutenue par dix-sept colonnettes. L'ensemble est souligné par trois bandeaux qui abritent, chacun, dix-sept fausses gargouilles et seize métopes. (On appelle métope la partie carrée sculptée de motifs végétaux entre chaque gargouille).
Un récit du moine Étienne de Bourbon, au XIIIe siècle, raconte qu'un usurier qui entrait à l'église pour se marier fut tué par la chute d'une gargouille qui symbolisait l'avarice.

Fable ou pas, on jugea plus prudent de raser toutes les gargouilles, sauf celles des côtés et du revers de la façade. Le XIXe siècle décida de les rétablir. En 1880 et 1881, sept sculpteurs parisiens se mirent à l'ouvrage et créèrent les gargouilles que l'on peut voir actuellement.
Notez qu'il est impossible de prendre de face en photo la totalité de la façade à cause des maisons en vis-à-vis.

Tête de diable sur la façade
Tête de diable sur la façade
Trois fausses gargouilles sur la façade
Trois gargouilles du XIXe siècle séparées par des métopes (la partie carrée sculptée de motifs végétaux entre chaque gargouille).
La nef et ses élévations
Le monde des vieilles pierres
L'église de Notre-Dame de Dijon date de l'époque de Philippe Auguste.

Architecture. L'église Notre-Dame reste de dimensions modestes. Longue de 49 mètres, elle possède une nef à six travées. La nef est scandée de piliers cylindriques très sobres surmontés de chapiteaux à deux rangées de crochets. Les arcades sont en arc brisé. Un triforium aveugle court le long de la nef. Il est souligné par une rangée d'élégantes colonnettes à chapiteaux et surmonté par une

rangée de dalles qui crée une ultime galerie de circulation devant les fenêtres hautes. On remarquera l'alternance intéressante des colonnes qui soutiennent la voûte. S'élançant depuis les chapiteaux des piliers de la nef, elles vont par trois ou sont isolées.
Voir la note sur l'architecture du chœur plus bas.

Vitrail de la Crucifixion
Chapelle de la Réconciliation
Vitrail de la Crucifixion (XVe siècle)
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan
Chapelle de Notre-Dame de Bon-Espoir
Chapelle de Notre-Dame de Bon-Espoir
C'est une chapelle absidiale polygonale logée dans le croisillon sud du transept.

À DROITE, Notre-Dame de Bon-Espoir (statue du XIe ou XIIe siècle) ---»»»
À l'origine, elle portait l'Enfant Jésus (disparu à la Révolution).
Statue de Notre-Dame de Bon-Espoir
Vitrail de Didron (XIXe siècle)
Architecture gothique bourguignonneCliquez pour afficher la rose «Le Jugement dernier»
Vitrail de Didron (XIXe siècle)
Vitrail d'Édouard-Amédée Didron (XIXe siècle) : les batailles de saint Louis
««--«««--- À GAUCHE
Un exemple de la verrière créée par Édouard-Amédée Didron de 1874 à 1897
Cliquez sur le vitrail.
«««--- À GAUCHE
Pureté de l'architecture
gothique bourguignonne
dans le croisillon sud
du transept
À DROITE ---»»»
Tête d'homme sculptée
dans la pierre
(transept)
Tête d'homme sculptée
Croisillon nord du transept
Croisillon nord du transept
Sur la partie gauche, les vitraux les plus anciens de l'église (XIIIe siècle)
Calvaire, peinture murale
Cette fresque dans le croisillon nord représente un Calvaire
La scène dépeint le moment où, après la mort de Jésus de Nazareth,
les tombeaux s'ouvrirent et de nombreux morts ressuscitèrent.
(Dernier tiers du XVe siècle)
Vitrail du XIIIe siècle

Les vitraux. Dès sa construction, l'église Notre-Dame fut embellie de très beaux vitraux (vers 1235). Il n'en reste plus que cinq visibles dans le croisillon nord du transept. Ils représentent des épisodes de la vie de saint Pierre et de saint André (voir la galerie des vitraux). De 1874 à 1897, le peintre verrier parisien Édouard-Amédée Didron réalisa de nouveaux vitraux inspirés des cinq d'origine. Cinquante-huit nouvelles verrières prirent place dans la nef, le transept et le chœur.

Parmi elles, on pourra admirer les deux magnifiques roses de 6 mètres de diamètre qui illuminent le transept : «La Création du monde» au nord (reproduite dans cette page et dans la galerie des vitraux) et «Le Jugement dernier» au sud.

À DROITE, la première lancette du XIIIe siècle retrace des épisodes de la vie de saint Pierre (cliquez sur le vitrail) ---»»»

Vitrail du XIIIe siècle
Vitrail du XIIIe siècle
CI-DESSUS ET À GAUCHE
Vitraux du XIIIe siècle (vers 1235) dans le croisillon nord du transept (lancette centrale)
Ils retracent des épisodes de la vie de saint André.
Aspect de la nef
Aspect de la nef. Ci-dessous à droite : clé de voûte dans le transept
Croisillon sud du transeptCliquez pour afficher la rose du Jugement dernierCliquez pour afficher la galerie croisillon sud
Croisillon sud du transept avec sa verrière de Didron (XIXe siècle)
Rose due à Didron dans le croisillon nordCliquez pour afficher la rose en gros plan
Rose due à Édouard-Amédée Didron dans le croisillon nord du transept
Elle représente «La Création du monde». Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
La partie gauche est donnée en gros plan à droite (cliquez dessus) ---»»»
Clé de voûte dans le transept
Détail de la rose de Didron
Le chœur gothique de Notre-DameCliquez pour afficher les fenêtres hautes en gros plan
Le chœur gothique bourguignon de Notre-Dame

Architecture du chœur de Notre-Dame. L'abside du sanctuaire possède quatre niveaux d'élévation. Le premier est un soubassement décoré d'arcades en forme de trèfle à leur partie supérieure. Le deuxième reçoit une verrière en forme de lancettes. Le troisième niveau est le triforium, aveugle à l'origine. Il a été percé

de sept oculi au XVIIe siècle. Enfin, le dernier niveau reçoit la troisième verrière de l'abside : sept lancettes qui présentent le Christ entouré des apôtres ou de saints. Sur le plan pratique, comme l'église ne possède pas de déambulatoire, il est presque impossible de voir les vitraux qui sont sur le côté de l'abside.

L'orgue de tribune de Notre-Dame
L'orgue de tribune de Notre-Dame
Construit par le facteur dijonnais Ghys, il a été inauguré en 1895.
Vitrail de saint Pierre dans l'abside
Saint Pierre dans l'abside
(Vitrail de Didron, fin XIXe siècle)
La croisée du transept et le croisillon nord
Architecture gothique bourguignonne
La croisée du transept et le croisillon nord
La croisée du transept, le chœur et le croisillon sud
Architecture gothique bourguignonne
La croisée du transept, le chœur et le croisillon sud
Vitrail en grisaille de Didron (fin XIXe)
Vitrail en grisaille de Didron (fin XIXe)
Vue partielle
Pourquoi n'a-t-il pas été coloré?
Chapelle de Notre-Dame de Bon-Espoir
Architecture gothique bourguignonne
Chapelle de Notre-Dame de Bon-Espoir
dans l'absidiole sud
Tapisserie «Terribilis»
La tapisserie «Terribilis» exposée sous l'orgue de tribune

Dijon et le 11 septembre. À Dijon, le 11 septembre est un jour heureux. En 1513, la France de Louis XII, dont l'armée est entrée en Italie, est en guerre contre l'empereur d'Allemagne, Maximilien. Au cours de ces événements, la soldatesque suisse est amenée à assiéger Dijon. Le 11 septembre 1513, les habitants portent en procession la statue de Notre-Dame de Bon-Espoir dans la ville pour que les Suisses lèvent le siège. Deux jours après, ceux-ci s'en vont. De manière inespérée, racontent certaines chroniques ; après avoir été payés, disent les gens mieux informés. En réalité, les deux se conjuguent : ils ont accepté - de manière inespérée - d'être (grassement) payés pour partir. Là encore l'histoire se divise en deux : selon certaines sources, le montant versé immédiatement était faible, le reste n'a jamais été payé ; selon d'autres sources, c'est parce que les Dijonnais ont dû se cotiser pour payer cette forte rançon que l'argent manquera pour continuer la construction de l'église Saint-Michel toute proche.

La première version semble plus conforme à la pratique de l'époque.
Plus près de nous, au XXe siècle, les troupes allemandes occupent Dijon de 1940 à 1944. Après avoir craint le pire, les habitants voient, là encore, l'ennemi évacuer la ville, sans violence, le 11 septembre. De nombreux Dijonnais y voient l'intervention miraculeuse de Notre-Dame de Bon-Espoir.
C'est pourquoi, après la Libération, la municipalité - selon les sources indiquées au bas de cette page - commande au moine bénédictin Dom Robert une tapisserie commémorant les deux événements. Selon d'autres sources, il s'agit d'une initiative prise par des Dijonnais indépendamment de la municipalité. Intitulée Terribilis, la tapisserie a été confectionnée à Paris, à la Manufacture nationale des Gobelins de 1946 à 1950.

L'orgue de tribune dans son architecture gothique
L'orgue de tribune dans son architecture gothique bourguignonne

Documentation : «L'église Notre-Dame de Dijon», feuillet en vente dans la nef + panneaux affichés dans l'église
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