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Page créée en mars 2025
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Sainte Thérèse, statue dans le parc des Apprentis d'Auteuil

En 1923, le père Daniel Brottier prend en charge les Orphelins d’Auteuil, dans la partie sud du 16e arrondissement de Paris. La petite chapelle de l'établissement, dépassée par les ans, ne répond pas à ses goûts. Il en veut une autre, grande et moderne qui puisse aussi servir de lieu de culte aux habitants du quartier. Mais les fonds manquent totalement.
Il se livre alors à la prière et invoque Thérèse de l’Enfant-Jésus qui vient d'être béatifiée par le pape Pie XI. Les sommes nécessaires pour lancer les travaux sont bientôt réunies. Est-ce la conséquence des prières ou le fait de se trouver dans un quartier huppé de la capitale ? On ne sait.
La même année, le Carmel de Lisieux envoie quelques reliques de Thérèse Martin. La construction est achevée dès 1925. De style néogothique, la chapelle a la taille d'une véritable église. Son aspect blanc, très lumineux est coloré par les vitraux de l'atelier Mauméjean, datés de l'année 1927. Il est vraisemblable que l'édifice possède une ossature métallique contre laquelle ont été assemblés des moellons, un procédé de fabrication qui garantit robustesse et rapidité de la construction ainsi que des coûts réduits.
Les chapiteaux de la nef rappellent les différentes activités exercées par les apprentis d'Auteuil.
L'un des points intéressants de l'édifice est la grande quantité de vitraux historiés. Le transept offre deux grandes verrières : l'une est la présentation de la chapelle à la Vierge et à l'Enfant-Jésus ; l'autre illustre la cérémonie de canonisation de Thérèse Martin en 1925 à Rome. La dernière grande verrière est celle de la façade. Elle rappelle l'engagement de sainte Thérèse : Je ferai tomber du Ciel une pluie de roses.
Dans les chapelles latérales, quatorze baies ornées de créations Mauméjean veulent offrir à la jeunesse l'exemple de figures saintes : sainte Geneviève ; sainte Jeanne d’Arc ; saint Joseph, patron des apprentis ; etc. Les vitraux des fenêtres hautes affichent les litanies de la Vierge selon un schéma répétitif.
C'est aussi à l'atelier Mauméjean que sont dues les mosaïques du Chemin de croix, toutes situées au soubassement des autels latéraux.

La Vierge dans le vitrail de «Saint Joseph, patron des apprentis»

La nef de la chapelle Sainte-Thérèse vue depuis l'entrée.
ARCHITECTURE EXTÉRIEURE DE LA CHAPELLE SAINTE-THÉRÈSE

La façade et le côté sud (au sens liturgique) de la chapelle.
La chapelle Sainte-Thérèse est orientée sud-est - nord-ouest.

La façade néogothique ---»»»
Sa grande verrière est entièrement visible depuis la nef.


Les gargouilles néogothiques de la chapelle suivent un seul modèle.

Groupe sculpté de la Sainte Famille
sur un bâtiment annexe dans le parc des Apprentis d'Auteuil.

Statue de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, détail.

Le chevet de la chapelle est orienté au nord-ouest.

Statue de sainte Thérèse
dans le parc des Apprentis d'Auteuil.
LA NEF ET LE TRANSEPT DE LA CHAPELLE SAINTE-THÉRÈSE

L'élévation de la chapelle est à deux niveaux qu'aucune corniche ne sépare.
Le filet blanc qui court au bas des fenêtres du second niveau est tout simplement le fil électrique qui alimente les projecteurs.

Autel dans l'avant-nef.
Le soubassement de tous les autels latéraux
comporte une station du Chemin de croix.

Chapiteau néogothique : le musicien.

Architecture intérieure.
La nef offre un très bel élancement néogothique. Au premier niveau, des chapelles uniformes, en légère saillie sur les murs gouttereaux (ci-contre à gauche un archétype de ces chapelles), engoncées dans des arcades en tiers-point, sont séparées par de massifs piliers à chapiteaux. Des faisceaux de colonnettes s'élèvent sans interruption jusqu'à mi-hauteur du second niveau.
Les retombées des voûtes reposent sur des chapiteaux floraux, tout comme les formerets qui terminent les murs gouttereaux. Le tracé des courbures aboutit à la juxtaposition des chapiteaux où viennent reposer les arcs diagonaux et les formerets.
Pour assurer l'équilibre global des formes, l'architecte a choisi la même largeur pour les baies basses et les baies hautes. De la sorte, le nu du mur qui entoure les ouvertures hautes est assez large.
L'impression générale dégagée par cette élévation est celle de la beauté alliée à la robustesse.

LE CHEMIN DE CROIX ET LES MOSAÏQUES DE L'ATELIER MAUMÉJEAN

Chemin de croix, station VI : Véronique essuie la face de Jésus.
Mosaïque de l'atelier Mauméjean, Paris.

Chemin de croix, station VII : Jésus tombe pour la deuxième fois.

Chemin de croix, station VIII : Jésus console les filles de Jérusalem.
«««--- Chapiteau néogothique : un prélat se promène en récitant le Rosaire.
TROIS VERRIÈRES DE CHAPELLES LATÉRALES

«Jeanne, le Roi du Ciel vous a désignée pour sauver la France»

«Saint Martin modèle de charité»

«Saint Joseph, patron des apprentis»

Chapiteau néogothique : les métiers des apprentis d'Auteuil sont répartis au milieu d'un abondant décor floral.
Au centre, le garde-champêtre battant du tambour chemine au milieu des feuilles de chêne.

Chemin de croix, station IX : Jésus tombe pour la troisième fois.
Mosaïque Mauméjean, Paris.

Chemin de croix, station X : Jésus est dépouillé de ses vêtements.
Mosaïque Mauméjean, Paris.
QUATRE VERRIÈRES DE CHAPELLES LATÉRALES

«Translation de la couronne d'épines
par saint Louis roi de France»

«Sainte Geneviève, veillez sur Paris»

«Allez, enseignez toutes les nations»

Vitrail du second niveau.
Une rare litanie de la Vierge : la Source scellée.
LES GRANDES VERRIÈRES DU TRANSEPT

PRÉSENTATION À LA VIERGE ET À L'ENFANT-JÉSUS
DE LA CHAPELLE PAR LE CARDINAL DUBOIS
.
Vitrail de l'atelier Mauméjean dans le bras droit du transept, 1927.

Vitrail du transept : Présentation à la Vierge et à l'Enfant-Jésus de la maquette de la chapelle Sainte-Thérèse par le cardinal Dubois.
Ce vitrail rappelle un jour solennel dans l'histoire de la chapelle : le 1er décembre 1923, Son Éminence le cardinal Dubois, archevêque de Paris, autorisa la construction d'un sanctuaire dédié à sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.
La verrière montre le cardinal et les dignitaires qui le suivent présentant à la Vierge et à l'Enfant-Jésus la maquette de la future bâtisse.
Si l'on suit l'inscription gravée dans la pierre à l'entrée de la chapelle, il faut reconnaître parmi ces dignitaires : Monseigneur Le Roy, archevêque de Carie, supérieur général des Pères du Saint-Esprit (qui bénit et posa solennellement la première pierre le 13 juillet 1924) ; le Révérend Père Daniel Brottier, directeur de l'orphelinat d'Auteuil (qui y célébra la première messe, à minuit le 25 décembre 1925) - aisément reconnaissable à sa longue barbe blanche ; et enfin Monseigneur Le Hunsec, évêque du Sénégal (qui y officia pontificalement à dix heures le même jour).
L'inscription gravée indique aussi que l'édifice a été consacré le 5 octobre 1930 par Son Éminence le Cardinal Verdier, archevêque de Paris. Le vitrail datant de 1927, le cardinal Verdier n'y est pas représenté.


PRÉSENTATION À LA VIERGE ET À L'ENFANT-JÉSUS
DE LA CHAPELLE PAR LE CARDINAL DUBOIS,
détail.

PRÉSENTATION À LA VIERGE ET À L'ENFANT-JÉSUS
DE LA CHAPELLE PAR LE CARDINAL DUBOIS,
détail.
Parmi les dignitaires, à droite, de face, l'abbé Roussel (1805-1897) ;
derrière lui, avec une longue barbe blanche, le Père Daniel Brottier.
«««--- PRÉSENTATION DE LA CHAPELLE À LA VIERGE ET À L'ENFANT-JÉSUS, détail.

LA CANONISATION DE SAINTE THÉRÈSE À ROME EN 1925.
Vitrail de l'atelier Mauméjean dans le bras gauche du transept, 1927.
Dans le tympan; on remarque la présence de deux prélats avec la Sainte-Trinité.

LA CANONISATION DE SAINTE THÉRÈSE, détail.

Vitrail du transept : La Canonisation de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus.
Ce grand vitrail de l'atelier Mauméjean illustre la cérémonie de la canonisation de Thérèse Martin par le pape XI le 17 mai 1925 dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Thérèse Martin avait été déclarée «bienheureuse» en 1923 par ce même pape.
Au bas de la verrière, parmi la foule, on remarque trois visages bien visibles : le premier, au centre, regarde derrière lui ; les deux autres, sur la droite, sont dessinés de profil. Il s'agit vraisemblablement des donateurs de la verrière.
Dans le tympan, deux prélats sont représentés au-dessous de la Sainte-Trinité.
Le texte du bas rappelle la formule de canonisation prononcée par le Souverain Pontife :

POUR L'HONNEUR DE LA SAINTE TRINITÉ ET DE CHACUNE DES PERSONNES DIVINES,
POUR L'EXALTATION DE LA FOI CATHOLIQUE ET LE PROGRÈS DE LA RELIGION CHRÉTIENNE,
PAR L'AUTORITÉ DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST, DES BIENHEUREUX APÔTRES PIERRE ET PAUL,
ET APRÈS AVOIR MÛREMENT DÉLIBÉRÉ ET AVOIR PLUS D'UNE FOIS IMPLORÉ LE SECOURS DIVIN,
AYANT PRIS CONSEIL DE NOS VÉNÉRABLES FRÈRES LES CARDINAUX DE LA SAINTE ÉGLISE ROMAINE,
DES PATRIARCHES, ARCHEVÊQUES ET ÉVÊQUES PRÉSENTS DANS LA VILLE,
NOUS DÉCLARONS SAINTE LA BIENHEUREUSE THÉRÈSE DE L'ENFANT JÉSUS,
NOUS LA DÉFINISSONS TELLE, NOUS L'INSCRIVONS AU CATALOGUE DES SAINTS
ET NOUS DÉCIDONS QUE CHAQUE ANNÉE LE JOUR DE SA NAISSANCE (AU CIEL),
C'EST-À-DIRE LE 30 SEPTEMBRE, SA MÉMOIRE SERA, DEVRA ÊTRE PIEUSEMENT
RAPPELÉE PAR L'ÉGLISE UNIVERSELLE.
AU NOM DU PÈRE, DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT, AMEN.


Tympan de la Canonisation de Sainte-Thérèse, détail :
le cardinal Dubois en prière.

Tympan de la Canonisation de Sainte-Thérèse, détail :
Monseigneur Le Roy ou l'abbé Roussel en prière (?)

LA CANONISATION DE SAINTE THÉRÈSE, détail du bas.
Tout en bas, les trois visages reconnaissables sont-ils ceux des donateurs du vitrail ?
LE CHŒUR DE LA CHAPELLE SAINTE-THÉRÈSE

Le chœur de la chapelle Sainte-Thérèse.
L'autel et l'ambon sont des créations de l'artiste Sébastien Thoure.

Vitrail de l'abside.

Vitrail de l'abside : un ange
présente le Saint Suaire.

Le chœur de la chapelle.
Le chœur possède un aspect très dépouillé. Si le transept est orné de deux grandes verrières Mauméjean, le chœur ne dispose que d'une série de petites fenêtres dans sa partie haute. Dans les vitraux, des anges y présentent des symboles liturgiques et les instruments de la Passion.
Ce chœur dégage une impression étrange. Les petites fenêtres hautes rappellent le style roman, tout comme la suite d'arcades basses. Seule la forme des arcs en tiers-point est un emprunt au style gothique.
L'architecture du chœur, que l'on peut qualifier d'«hétéroclite», est loin de dégager le bel aspect gothique de l'élévation à deux niveaux des côtés de la nef.

LA FAÇADE OUEST ET SON VITRAIL

La tribune de la façade, son orgue et le vitrail de la Pluie de roses.

«JE FERAI TOMBER DU CIEL UNE PLUIE DE ROSES», détail.

«Je ferai tombai tomber du Ciel une pluie de roses».
Le vitrail de la façade, lui aussi une création de l'atelier Mauméjean en1927, fait référence à un engagement qu'aurait pris Thérèse Martin avant sa mort : une fois au paradis, répandre un flot de grâces sur terre. Cette promesse ne figure pas dans l'Histoire d'une âme, ouvrage de la carmélite qui lui a valu sa canonisation. Néanmoins, un engagement écrit dans l'un de ses manuscrits s'en rapproche : «Je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre.».
On pourra regretter la conception assez pauvre et sans grande imagination du vitrail de l'atelier Mauméjean. Pour une fois que le vitrail de la façade n'était pas caché par le grand orgue...


«JE FERAI TOMBER DU CIEL UNE PLUIE DE ROSES»
Vitrail de la façade.
Atelier Mauméjean, 1927.

«Je ferai tomber du Ciel une pluie de roses» , détail.

Documentation : site Internet de la chapelle Sainte-Thérèse.
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