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Page créée en oct.2015
«L'Annonciation» par Le Dart, XVIIe siècle, détail

Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux est une belle église toute blanche en plein cœur du Marais, dans le 4e arrondissement de Paris. Son histoire commence au XIIIe siècle. Les Serfs de Marie, des moines qui suivent la Règle de saint Augustin, s'établissent à Marseille en 1223. Sur leur habit, ils portent un manteau blanc. Connaissant les libéralités du roi saint Louis pour les religieux, ils s'installent à Paris en 1258, après avoir obtenu des Chevaliers du Temple, par l'entremise du roi, un large terrain de l'autre côté du mur d'enceinte. Leur monastère va s'élever le long de la rue de la Petite-Parcheminerie, actuelle rue des Blancs-Manteaux. Son existence sera courte. En 1274, le IIe Concile de Lyon dissout vingt-deux groupes religieux, dont les Serfs de Marie. En 1298, le monastère est donné aux Guillemites, ordre créé par Guillaume de Malval qui relève des Bénédictins. Ces moines portent un habit noir, mais le nom des «Blancs Manteaux» va rester.
Début XVIIe siècle, il faut appliquer l'ordonnance du Concile de Trente : les ordres mineurs fusionnent avec l'Ordre dont ils suivent la Règle. Les Bénédictins du diocèse de Meaux arrivent donc à Paris et s'installent au monastère des Guillemites en 1618. Celui-ci devient le noviciat de la Congrégation de Saint-Maur, noviciat qui sera un important centre d'érudition.
L'ensemble du monastère, église et bâtiments, est peu après reconstruit sur les plans de l'architecte Charles Duval. Le chancelier Michel Le Tellier en pose la première pierre en 1685. L'église, de style classique, occupe le côté ouest. Les côtés nord et sud sont fermés par les bâtiments annexes. À la Révolution, dès 1790, les ordres religieux sont supprimés, les moines des Blancs-Manteaux chassés, les bâtiments pillés et vendus (1796 et 1797). L'église sera rouverte au culte après le Concordat. En 1863, l'architecte Victor Baltard ajoute une huitième travée vers la rue des Blancs-Manteaux. En guise de façade, il réinstalle le portail de l'église des Barnabites, démolie lors du percement du boulevard du Palais.
Au niveau artistique, l'église des Blancs-Manteaux abrite un nombre surprenant de tableaux religieux dans sa nef et sa chapelle Sainte-Geneviève. La plupart d'entre eux sont reproduits ici. Elle abrite aussi une magnifique chaire à prêcher baroque, acquise par l'abbé Charles-Félix Garenne, curé de l'église de 1831 jusqu'à sa mort en 1878 et à qui l'on doit la plus grande partie du mobilier actuel. Les Blancs-Manteaux ne possèdent que peu de vitraux, tous datés de 1946.

«Sainte Marie-Madeleine essuie les pieds du Christ», détail
La nef de l'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux
La nef de l'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux.
Avec ses piliers et ses murs blancs, avec sa série de fenêtres en verre blanc sous la voûte, l'église bénéficie d'une très grande luminosité.
Vue générale de l'église depuis le square Charles-Victor-Langlois
Vue générale de l'église depuis le square Charles-Victor-Langlois
L'entrée se situe rue des Blancs-Manteaux, à gauche sur la photographie.
La porte d'entrée rue des Francs-Bourgeois
La porte d'entrée rue des Francs-Bourgeois
du côté du chevet. Elle est surmontée d'une copie
de la Vierge à l'Enfant du XIVe siècle
que l'on peut voit dans l'église.
La Vierge à l'Enfant, rue des Francs Bourgeois.
La Vierge à l'Enfant, rue des Francs Bourgeois.
Copie de l'original qui se trouve dans l'église.
Un des deux écoinçons qui coiffe la fenêtre
Un des deux écoinçons qui coiffe la fenêtre
en plein cintre de l'étage supérieur.
Une maison Renaissance sur la rue des Francs-Bourgeois.
Une maison Renaissance sur la rue des Francs-Bourgeois.
Cette belle maison se dresse tout à côté du chevet de l'église.

Les tableaux. L'église des Blancs Manteaux n'est pas très grande, mais elle regorge de peintures religieuses. Ce qui peut lui donner l'aspect d'une galerie de tableaux. Dans le collatéral nord, donné ci-dessous, les toiles paraissent alignées comme dans un musée. Il y en a aussi dans le collatéral sud et au-dessus des portes d'entrée sur la façade. On en voit même dans des coins obscurs, ce qui ne facilite pas l'observation. Détail amusant : Henri Latreille, l'auteur de la brochure sur l'église, fait remarquer que la nef n'est pas flanquée de nefs latérales, mais d'un déambulatoire. En général, on désigne plutôt ces couloirs par le mot de «bas-côtés». Comme si cet historien de l'église voulait absolument, à l'égal des musées, voir les gens déambuler en admirant les tableaux... D'autres toiles sont visibles dans la chapelle Sainte-Geneviève.
Cette page donne un très large aperçu de ces tableaux qui sont d'une qualité artistique très variable. On en soulignera deux qui paraissent se détacher : l'Annonciation de le Dart, du XVIIe siècle, et la très belle Adoration des bergers de Jean-Marie Bralle (1785-1863) pour laquelle sont joints plusieurs gros plans.

Le côté droit de la nef et son bel agencement de pilastres corinthiens
Le côté droit de la nef et son bel agencement de pilastres corinthiens
Statue de la Vierge à l'Enfant, XIVe siècle
Statue de la Vierge à l'Enfant, XIVe siècle
Chemin de croix
Chemin de croix
Jésus tombe pour la première fois
À DROITE ---»»»
Médaillon d'un saint au-dessus d'une arcade
Ces médaillons entourés d'une guirlande de fleurs accompagnent
les symboles de l'Ancien et du Nouveau Testament qui ornent l'entablement.
La façade de l'église, rue des Blancs Manteaux
La façade de l'église, rue des Blancs Manteaux

La façade des Blancs Manteaux est celle de l'ancienne église des Barnabites dans l'Île de la Cité. Construite en 1704, sur les plans de Jean-Sylvain Cartault (1675-1758), elle a été transportée pierre par pierre en 1863 pour devenir la nouvelle façade de l'église. Auparavant, l'architecte Baltard, qui supervisa la tâche, avait fait ajouter une huitième travée à la nef, rapprochant ainsi l'entrée de la rue.
La façade, très classique, reprend le style des églises jésuites du XVIIe siècle en superposant l'ordre dorique et l'ordre ionique.

Le chancelier Le Tellier pose la première pierre de l'église en 1685
Le chancelier Le Tellier pose la première pierre de l'église en 1685
Vitrail de l'atelier Raphaël Lardeur, 1946.
«La Présentation de Jésus au temple»
«La Présentation de Jésus au temple»
de Marie-Jules Quantin (né en 1810)
L'Arche de Noé
L'Arche de Noé
Les bas-reliefs de l'entablement illustrent, du côté gauche de la nef, des thèmes de l'Ancien Testament, ceux de droite des thèmes du Nouveau Testament.
Médaillon d'un saint au-dessus d'une arcade

LES CHAPELLES DU BAS-CÔTÉ GAUCHE, LES TABLEAUX ET LES VITRAUX DE RAPHAËL LARDEUR (1946)

Le collatéral nord avec ses chapelles latérales et sa «galerie» de peintures religieuses.
Le collatéral nord avec ses chapelles latérales et sa «galerie» de peintures religieuses.
Au fond, l'autel Sainte-Anne, à côté du chœur.
Les toiles sont malheureusement situées plein sud : elles sont envahies par les contre-jours.
Saint Louis fonde le monastère de Notre-Dame des Blancs Manteaux.
Saint Louis fonde le monastère de Notre-Dame des Blancs Manteaux.
Vitrail de l'atelier Raphaël Lardeur, 1946.
Le baptistère avec une toile d'après Murillo.
Le baptistère avec une toile d'après Murillo.
«Jésus, bon Pasteur»
«Jésus, bon Pasteur»
École Française, XVIIe siècle.
Chapelle du Sacré-Cœur.
«Jésus et les dix lépreux»
«Jésus et les dix lépreux»
de Léon Glaize (1842-1932).
«Le Lavement des pieds»
«Le Lavement des pieds»
par François-Vincent Latil (1797-1890), 1827.
«L'Annonciation»
«L'Annonciation»
par Le Dart, XVIIe siècle.
«Le Mariage de la Vierge»
«Le Mariage de la Vierge»
Jacques-Émile Lafon (1817-1886)

L'autel Sainte-Anne bouche l'ancien déambulatoire qui passait derrière le chœur. En effet, la Révolution ayant privé l'église de ses dépendances, quand elle est redevenue église paroissiale après le Concordat, on décida de couper l'abside dans le sens de la hauteur. Le rez-de-chaussée derrière le maître-autel devint une sacristie. L'espace à l'étage servit, quant à lui, de tribune au grand-orgue une fois achevée sa construction (1831). Rappelons que la tribune d'orgue actuelle (qui court contre la façade rue des Blancs Manteaux) date de 1863 lorsqu'une travée supplémentaire vint agrandir la nef et que la façade de l'ancienne église des Barnabites vint fermer la travée. Source : Notre-Dame des Blancs Manteaux, au Marais d'Henri Latreille, 1975.

«L'Assomption de la Vierge»
«L'Assomption de la Vierge»
École française, XVIIIe siècle, chapelle du Sacré-Cœur.
La Vierge à l'Enfant, détail
La Vierge à l'Enfant, détail.
XIVe siècle.
Chapelle latérale du Sacré-Cœur
Chapelle latérale du Sacré-Cœur.
Chemin de croix
Chemin de croix.
Jésus est attaché à la croix.
Chapelle latérale Saint-Joseph.
Chapelle latérale Saint-Joseph.
«L'Annonciation», détail
«L'Annonciation», détail.
par Le Dart, XVIIe siècle.
L'autel Sainte-Anne et son retable de bois.
L'autel Sainte-Anne et son retable de bois.
Assemblage de différentes pièces du XVIIIe siècle.
Au second plan, les fenêtres de l'ancienne tribune du grand orgue.
Un ange sur le fronton du retable de l'autel Sainte-Anne,
Un ange sur le fronton du retable de l'autel Sainte-Anne,
XVIIIe siècle.
«Jésus entre la Vierge et saint Joseph»
«Jésus entre la Vierge et saint Joseph»
Copie d'une toile de Murillo.
Le collatéral sud
Le collatéral sud.
Au fond, l'entrée sur la rue des Francs-Bourgeois.
La voûte de style classique
La voûte est de style classique.
«Le Lavement des pieds» détail
«Le Lavement des pieds» détail.
par François-Vincent Latil (1797-1890), 1827.

«Le lavement de pieds. Que peut ressentir l'apôtre Pierre quand le Christ lui lave les pieds? Sans doute, une incompréhension devant une attitude déroutante. Plus certainement encore, une stupéfaction mêlée de honte. C'est bien ce que l'on découvre dans ce très beau regard de Pierre peint par Latil. L'apôtre cache derrière un œil scrutateur une appréhension et une gêne bien naturelles. L'expression de son visage est encore renforcée par le léger geste d'opposition de sa main gauche.

«Sainte Marie-Madeleine essuie les pieds du Christ», détail
«Sainte Marie-Madeleine essuie les pieds du Christ», détail
Jean-Henri Marlet (1771-1847).
Voir la toile entière plus bas. On remarquera la larme
qui coule sur la joue de Marie-Madeleine.
L'entrée du bas–côté droit est surmontée d'une très belle toile, l'Adoration des bergers
L'entrée du bas-côté droit est surmontée d'une très belle toile, l'Adoration des bergers. Cette toile est placée de façon
heureuse : à cet endroit, il n'y a pas de contre-jour.

Une toile remarquable : «L'ADORATION DES BERGERS» de JEAN-MARIE BRALLE, XIXe SIÈCLE

«L'Adoration des bergers»
«L'Adoration des bergers»
par Jean-Marie Bralle (1785-1863).
«L'Adoration des bergers», détail
«L'Adoration des bergers», détail
par Jean-Marie Bralle (1785-1863).
«L'Adoration des bergers», détail : les bergères
«L'Adoration des bergers», détail : les bergères
par Jean-Marie Bralle (1785-1863).

«L'Adoration des bergers». Cette toile de Jean-Marie Bralle (1785-1863) est peut-être la plus belle de l'église. Si elle datait du XVIIe siècle, on y aurait vu un très beau Caravagesque : la scène centrale est mise en relief par un clair-obscur, tandis que l'environnement est plongé dans le noir. Mais, au XIXe siècle, cela faisait bien longtemps que l'on voyait des toiles de ce style créé par le génie de la peinture que fut le Caravage dès la fin du XVIe siècle.
On voit que le peintre a placé la source lumineuse dans le coin du haut à gauche. La lumière éclaire l'Enfant de plein fouet, mais elle éclaire aussi le crâne du vieil homme sur la gauche, le visage de la Vierge et le dos musclé du berger en adoration au premier plan. Notons d'ailleurs que le volume de ce corps massif qui brille au premier plan rehausse la fragilité de l'Enfant au centre du tableau.
Les trois visages de femmes doivent nous arrêter. Les deux bergères présentent chacune une expression pleine de tendresse innocente. Celle du bas exhibe même une frimousse délicieuse et charmante, conforme au sentiment traditionnel de l'amour maternel. À ces deux regards admiratifs, la Vierge fait contraste. Son visage, vu de profil, est admirablement souligné par la lumière qui arrive de biais. Là, point de sourire béat, mais une expression, bien sûr de contentement et d'amour, mais aussi de sérieux : la jeune mère est consciente de ses responsabilités et du rôle promis par le Ciel à son nouveau-né. C'est à ce titre aussi qu'elle occupe tout l'espace dans la partie droite de la toile, s'opposant aux bergers, regroupés dans une partie gauche plus vaste.
Conseil : si vous entrez dans l'église par la façade de la rue des Blancs Manteaux (porte droite), pensez à vous retourner. La toile est juste au-dessus de la porte dans un endroit qui ne souffre pas de contre-jour. Voir la photo plus haut.

«L'Adoration des bergers», détail : la Vierge
«L'Adoration des bergers», détail : la Vierge
par Jean-Marie Bralle (1785-1863).
«La Multiplication des pains», 1683
«La Multiplication des pains», 1683
par Claude II Audran (1637-1684).

LA CHAIRE À PRÊCHER DU XVIIIe SIÈCLE

La splendide chaire à prêcher de l'église des Blancs Manteaux
La splendide chaire à prêcher de l'église des Blancs Manteaux
est de style bavarois et date de 1749.

La chaire à prêcher est présentée, dans la brochure de l'église, comme un spécimen de l'art baroque-rococo de la Bavière du Nord. On la date de l'année 1749 car ce millésime se trouve dans le panneau de «l'économe infidèle», sur la rampe de la chaire, plus précisément sur le livre de comptes que le maître tient en main. Cette chaire est l'élément le plus remarquable des Blancs Manteaux. Sa présence est due au flair de l'abbé Garenne, curé de la paroisse, qui l'acheta lors à l'Exposition de l'Art et de l'Industrie (Paris, 1864).
Si la forme de cette chaire est habituelle, sa décoration est exceptionnelle. Un saint Michel terrassant le démon trône sur l'abat-voix, orné dans sa partie basse de petites statues en bois doré des quatre évangélistes. Leurs visages et leurs membres sont peints couleur chair. Mais la splendeur de la chaire vient de la marqueterie des médaillons de la cuve et de la rampe, sans oublier celui du dosseret. Les ébénistes ont utilisé diverses essences de bois, de l'ivoire naturel ou teint en vert, ou encore de l'étain. Cette magnifique création fait honneur à l'art baroque. Parmi les médaillons, celui du dosseret présente une Annonciation d'une manière peu commune (voir l'image ci-contre). Le Père céleste se tient au milieu d'une nuée qui darde Marie de ses rayons. Il est entouré d'Isaïe et de l'auteur inconnu du Cantique des Cantiques. Isaïe tient un cartouche où est écrit : ---»»»

Panneau de la chaire à prêcher. : la parabole de l'économe  infidèle.
Panneau de la chaire à prêcher. : la parabole de l'économe infidèle.
Le maître, assis, demande à son économe des comptes de sa gestion.
Le millésime «1749» est bien visible sur le livre de comptes.
Tout le style classique transparaît dans cette vue des fenêtres hautes
Tout le style classique transparaît dans cette vue des fenêtres hautes. Le large entablement, orné de
symboles de l'Ancien et du Nouveau Testament, est surmonté d'une corniche en forte saillie.
Les symboles sont enrichis de médaillons de saints au-dessus des arcades.
«Sainte Marie-Madeleine essuie les pieds du Christ», 1808.
«Sainte Marie-Madeleine essuie les pieds du Christ», 1808.
Jean-Henri Marlet (1771-1847).
Voir sur le gros plan plus haut la larme sur la joue de Marie-Madeleine.

LA CHAIRE À PRÊCHER DU XVIIIe SIÈCLE

Saint Marc et le lion
Saint Marc et le lion
sur l'abat-voix de la chaire à prêcher.
L'Annonciation
L'Annonciation
Panneau du dosseret de la chaire à prêcher.
Saint Michel combattant le démon
Saint Michel combattant le démon
au sommet de l'abat-voix de la chaire à prêcher.
Deux pharisiens discutent avec Jésus sur l'authenticité de sa mission
Deux pharisiens discutent avec Jésus sur l'authenticité de sa mission. Celui-ci répond :
«Qui ex deo est verba dei audit».
Panneau de la chaire à prêcher.

---»»» «Voici une Vierge enceinte, elle enfantera un fils qu'elle appellera Emmanouel.» Dans le cartouche opposé, on lit : «J'entre dans mon jardin, ma sœur, ma fiancée.»
Dans les autres médaillons, on note les scènes tirées du Nouveau Testament : Jésus et la Samaritaine (Jean), la parabole de l'économe infidèle (Luc), des pharisiens qui discutent avec Jésus (Jean), la rencontre entre Nicodème et Jésus (Jean), etc. Tous ces petits tableaux font preuve d'une maîtrise remarquable de la marqueterie qui se révèle riche de détails traités avec une grande finesse. La position de la chaire dans la nef fait qu'on peut observer de très près les médaillons de la rampe et de la cuve. Quant aux quatre médaillons situés sur l'abat-voix, on ne peut malheureusement pas les distinguer. La brochure citée en source indique qu'ils montrent le Bon Pasteur, Moïse et Élie.
Source : Notre-Dame des Blancs Manteaux, au Marais par Henri Latreille, Paris, 1975.

«Le songe de Joseph»
«Le songe de Joseph»
École française, XVIIe siècle.
Panneau de marqueterie sur la chaire à prêcher
Panneau de marqueterie sur la chaire à prêcher : deux pharisiens
discutent avec Jésus sur l'authenticité de sa mission.
Celui-ci répond : «Qui ex deo est verba dei audit».
(Qui est de Dieu, entend les paroles de Dieu).
«L'Annonciation»
«L'Annonciation»
Époque non précisée.
Le cardinal de Bérulle et Madame Acarie fondent les Carmélites.
Le cardinal de Bérulle et Madame Acarie fondent les Carmélites.
Vitrail de l'atelier Raphaël Lardeur, 1946.
«Le Baptême de Jésus»
«Le Baptême de Jésus»
de Paul Jourdy (1805-1856).
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires Statue de la Vierge à l'Enfant, détail
Statue de la Vierge à l'Enfant, détail
«««--- À GAUCHE
La chapelle latérale dédiée à
Notre-Dame-des-Victoires
est tapissée d'ex voto.
La nef et le bas–côté sud
La nef et le bas-côté sud (en fait sud-est).
Les quatre vitraux historiés de la nef sont situés dans le bas-côté à partir de celui que l'on aperçoit derrière la chaire.

LE CHŒUR DE NOTRE-DAME-DES-BLANCS-MANTEAUX

Le chœur de l'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux.
Le chœur de l'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux.

Le chœur des Blancs Manteaux. Ce magnifique chœur offre un contraste notable immédiat entre le blanc et le brun, à savoir le blanc de l'architecture classique des piliers et de l'entablement, et le brun des boiseries aux ornements plus ou moins travaillés. L'essentiel de ces boiseries remonte au XVIIIe siècle. Ces éléments ornementaux ont été acquis par l'abbé Garenne, curé de l'église, au cours de son long vicariat (1831-1878). C'est aussi à lui que l'on doit l'achat de la magnifique chaire à prêcher.
Au premier plan du chœur, la table de communion, acquise en 1859, date de la fin du règne de Louis XIV. Ses balustres sont à chapiteau corinthien ; leur panse est ornée de coquilles et de rinceaux (photo ci-dessous). Les trente stalles, à gauche et à droite du sanctuaire, ont une origine incertaine : elles sont, soit de l'époque des Bénédictins (XVIIe siècle), ou viennent de l'église de Sceaux ou encore de l'ancienne église Notre-Dame de Lorette, à Paris. Enfin, on notera la présence heureuse de cinq statues en argile peinte : leur blanc vient casser le poids brun foncé des panneaux du fond et du rideau grenat tendu derrière la Vierge. (Sur la photo ci-dessus, deux de ces statues

sont cachées). Sont ainsi dressées les statues de saint Jean, saint Matthieu, saint Marc et saint Luc. Elles entourent une Vierge Immaculée, debout sur un globe enrichi de nuages et de chérubins, le tout sous une belle Gloire. Ces statues sont l'œuvre du sculpteur Heyrault (XIXe siècle). Les deux statues sur les boiseries latérales sont celles de saint Louis et du bienheureux Guillaume de Malval, patrons de l'église. (Guillaume de Malval, mort en 1157, est le fondateur de l'ordre des Guillemites qui dut se fondre avec l'ordre des Bénédictins, dont il suivait la Règle - ceci en application des décrets du Concile de Trente).
Le maître-autel en marbre blanc et jaune, de style Louis-Philippe, a été mis en place en 1877 pour remplacer un autel en bois. Son soubassement est orné d'un beau bas-relief représentant une Résurrection (photo ci-dessous).
Source : Notre-Dame des Blancs Manteaux, au Marais par Henri Latreille, Paris, 1975.

La Résurrection du Christ.
La Résurrection du Christ.
Bas-relief dans le soubassement du maître-autel (XIXe siècle).
Table de communion d'époque Louis XIV.
Table de communion d'époque Louis XIV.
Chapiteaux corinthiens ; coquilles et rinceaux sur la panse des balustres.
Statue en bois de Guillaume  de Malval
Statue en bois de Guillaume de Malval, patron de l'église des Blancs-Manteaux (l'autre patron étant saint Louis), XIXe siècle ---»»»
Statue de saint Matthieu avec l'ange.
Statue de saint Matthieu avec l'ange.
Ornement du chœur, XIXe siècle.
Statue de saint Louis.
Statue de saint Louis.
Ornement du chœur, XIXe siècle.
Statue de la Vierge Immaculée.
Statue de la Vierge Immaculée.
Ornement du chœur, XIXe siècle.
Statue de saint Jean avec son aigle.
Statue de saint Jean avec son aigle.
Ornement du chœur, XIXe siècle.
Vue des parties hautes de la nef et du chœur
Vue des parties hautes de la nef et du chœur
L'entablement avec sa frise et ses médaillons orne tout le pourtour de l'église.
Le verre blanc des fenêtres hautes permet à l'édifice de bénéficier d'une grande luminosité. Par temps clair, le soleil inonde le bas-côté nord.
Le chœur et l'abside des Blancs Manteaux.
Le chœur et l'abside des Blancs Manteaux.
Bordure du chœur et statues d'art populaire contemporain.
Bordure du chœur et statues d'art populaire contemporain.
La bordure sud du chœur et la chapelle Notre-Dame-des-Victoires
sont riches de dizaines d'ex-voto posés au XIXe et au début du XXe siècle.
Élément de boiserie du XVIIIe siècle dans le chœur
Cette vue de biais du chœur montre les deux statues de gauche : saint Jean et saint Matthieu
Cette vue de biais du chœur montre les deux statues de gauche : saint Jean et saint Matthieu
(œuvre d'Heyrault, XIXe siècle) devant de belles boiseries du XVIIIe siècle.
Les trois vitraux de l'abside sont de l'atelier Raphaël Lardeur (1946).
Les trois vitraux de l'abside sont de l'atelier Raphaël Lardeur (1946).
Les religieux guillemites remplaçant les Serfs de Marie.
Les religieux guillemites remplaçant les serfs de Marie.
Vitrail de l'atelier Raphaël Lardeur, 1946.
Statue de saint Luc à côté d'une boiserie
Statue de saint Luc à côté d'une boiserie
surmontée de la statue de Guillaume de Malval.
«««--- À GAUCHE

Élément de boiserie du XVIIIe
siècle dans le chœur.

Au sommet de la moitié gauche, un chandelier
à sept branches avec ses cierges allumés.

Au-dessous, la table de la Loi reprend un texte
de l'Ancien Testament :
«Je suis le Seigneur ton Dieu qui t'ai fait
sortir de la terre d'Égypte, de la
maison de servitude », etc.
À DROITE ---»»»

Ex-voto de 1892
Chapelle Notre-Dame-des-Victoires.

Beau témoignage de foi devant l'impuissance
de la médecine à la fin du XIXe siècle.
Ex-voto de 1892
«L'Assomption» par François Périer (vers 1590-1650) Le Christ en croix.
Le Christ en croix.
Vitrail central de l'abside.
Atelier Raphaël Lardeur, 1946.
«La Dernière entrevue de saint Benoît et de sainte Scolastique»
«La Dernière entrevue de saint Benoît et de sainte Scolastique»
de Léon de Lestang-Parade (1801 ou 1810-1887).
Tableau dans le bas-côté nord.
«««--- «L'Assomption» par François Périer (vers 1590 - 1650).
L'orgue de tribune est dû à Louis Callinet (1ère moitié  du XIXe siècle).
L'orgue de tribune est dû à Louis Callinet (1ère moitié du XIXe siècle).
Son buffet a été dessiné par Varcollier en 1863.
Détail de la plateforme qui soutient le buffet d'orgue.
Détail de la plateforme qui soutient le buffet d'orgue.
Origine : abbatiale Saint-Victor, XVIIe siècle.

L'orgue de tribune de l'église des Blancs Manteaux est dû au facteur Louis Callinet (1ère moitié du XIXe siècle). Initialement installé au-dessus du sanctuaire en 1831, l'entreprise Merklin est chargée en 1863 de le déplacer contre la nouvelle façade (après l'ajout d'une travée et la mise en place - pierre par pierre - de la façade de l'église des Barnabites). L'orgue est restauré par Convers en 1925.
La plateforme qui soutient l'instrument est de la fin du XVIIe siècle. Elle vient de l'abbatiale Saint-Victor et présente un bel ensemble de colonnes cannelées et rudentées à chapiteau ionique (photo ci-dessous). Le buffet proprement dit a été dessiné par Varcollier en 1863 à l'occasion de la réinstallation contre la façade. Ses piliers carrés sont ornés de panneaux du XVIIIe siècle qui viennent des acquisitions menées par l'abbé Garenne au XIXe. Varcollier a eu la main heureuse : cette partie

haute s'intègre au-dessus de la plateforme du XVIIe siècle de très belle façon.
En août 1944, l'église subit les dommages d'un bombardement allemand tout à côté. Le bâtiment est laissé sans vitraux. Les fermetures de fortune ne peuvent rien contre la dégradation de l'instrument. En 1962, les Beaux-Arts de Paris disposent enfin des fonds pour en entreprendre une restauration complète. C'est le facteur strasbourgeois Alfred Kern qui est chargé de la tâche. Tout ou presque est déposé et envoyé en Alsace. On en profite pour déplacer la tribune. L'instrument sera réinstallé à un mètre du mur de la façade, améliorant du même coup son acoustique.
Source : Notre-Dame des Blancs Manteaux, au Marais par Henri Latreille, Paris, 1975.

La plateforme qui soutient le buffet d'orgue est de la fin du XVIIe siècle
La plateforme qui soutient le buffet d'orgue est de la fin du XVIIe siècle. Elle vient de l'abbatiale Saint-Victor
et présente un bel ensemble de colonnes cannelées et rudentées à chapiteau ionique.

LA CHAPELLE SAINTE-GENEVIÈVE

Vue générale de la chapelle Sainte-Geneviève.
Vue générale de la chapelle Sainte-Geneviève.
On voit ici les portes qui permettent de passer dans le bas-côté sud de la nef.
Le prophète Élie secouru par l'ange.
«Le prophète Élie secouru par l'ange».
École française, XVIIe siècle.
L'autel de la chapelle Sainte-Geneviève
L'autel de la chapelle Sainte-Geneviève

La chapelle Sainte-Geneviève est une grande salle rectangulaire ornée de boiseries et de tableaux. Certains, absents des murs, sont (en 2015) en restauration. Les six tableaux du fond de la salle (donnés dans cette page) sont de l'École française du XVIIe siècle. On n'en connaît ni l'auteur ni l'atelier. Ils relatent des événements de l'Ancien Testament.

«La Glorification de sainte Geneviève» signée ABR, 1846, au-dessus  de l'autel.
«La Glorification de sainte Geneviève» signée ABR, 1846, au-dessus de l'autel.
«La Rencontre d'Abraham et de Melchisédech», détail.
«La Rencontre d'Abraham et de Melchisédech», détail.
École française, XVIIe siècle.
«La Glorification de sainte Geneviève», détail
«La Glorification de sainte Geneviève», détail
signée ABR, 1846.
Peinture au-dessus de l'autel.
Vue générale du fond de la chapelle Sainte-Geneviève
Vue générale du fond de la chapelle Sainte-Geneviève
avec les six toiles de l'École française du XVIIe siècle.
Statue en bois de sainte Geneviève sur l'autel, détail.
Statue en bois de sainte Geneviève sur l'autel, détail.
«Moïse a frappé le rocher d'où jaillit l'eau»
«Moïse a frappé le rocher d'où jaillit l'eau»
École française, XVIIe siècle.
«La Manne»
«La Manne»
École française, XVIIe siècle.
«La Mort de sainte Anne» de Joakim Sandrart, 1640
«David et le prêtre Akhimélech»
«David et le prêtre Akhimélech»
École française, XVIIe siècle.
«Samson mange un rayon de miel»
«Samson mange un rayon de miel»
École française, XVIIe siècle.
«««--- À GAUCHE
«La Mort de sainte Anne»
de Joakim Sandrart, 1640
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur

Documentation : Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux, au Marais d'Henri Latreille, brochure disponible dans l'église
+ Paris, d'église en église, Éditions Massin + Histoire des ordres et congrégations religieuses de Sophie Hasquenoph, éditions Champ Vallon.
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