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Page créée en oct. 2014
Statue de saint François de Sales, art populaire

Comme tous les quartiers de Paris sous le Second Empire, le quartier de la plaine Monceau voit sa population s'accroître. Une fois passés les événements de la Commune, on s'avise d'y élever un nouveau lieu de culte sous la responsabilité de l'architecte d'Édouard Delebarre de Bay. Celui-ci choisit un style néoroman assez dépouillé. L'édifice, dédié à saint François de Sales, est béni en 1873. Il est appelé aujourd'hui «ancienne église». En effet, dès 1912, avec la population qui s'accroît encore, un autre édifice plus vaste, toujours dédié à François de Sales et toujours de style néoroman, est construit, attenant au premier. Il est appelé «nouvelle église».
L'«ancienne église» Saint-François-de-Sales, présentée dans cette page, présente quelques sculptures intéressantes, deux chapelles absidiales entièrement peintes et une verrière de la fin du XIXe siècle, créée par l'atelier Henri Chabin. Elle est consacrée à la vie de François de Sales, canonisé en 1665 et déclaré Docteur de l'Église en 1877 par le pape Pie IX.

Saint Augustin dans le vitrail de «la Tradition» dans l'abside
Vue d'ensemble de l'église Saint-François-de-Sales (ancienne  église)
Vue d'ensemble de l'église Saint-François-de-Sales (ancienne église)
Vue d'ensemble de l'église Saint–François–de–Sales dans le 17e arr.
Vue d'ensemble de l'église Saint-François-de-Sales dans le 17e arr.
Chapelle latérale Sainte–Thérèse–de–l'Enfant–Jésus
Chapelle latérale Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus
Le vitrail est dû à l'atelier angevin R. Desjardins et date de 1933.
Statue de saint François de Sales
Statue de saint François de Sales
sur la façade de l'église
La naissance de François de Sales (vitrail de l'atelier Henri Chabin, fin du XIXe siècle)
La naissance de François de Sales (vitrail de l'atelier Henri Chabin, fin du XIXe siècle)
Les beaux justaucorps rouge et bleu des deux hommes rappellent que
François de Sales est né dans une famille noble de Savoie.

Saint François de Sales et la Contre-Réforme. François de Sales est né en 1567 dans le duché de Savoie (il n'est donc pas Français). De famille noble, il fait des études dans les collèges d'Annecy et de Paris. Attiré très tôt par la prêtrise, il montre une âme passionnée par la théologie. De seize et vingt ans, il est à Paris, étudiant saint Augustin et Thomas d'Aquin. Les théories de la grâce et de la prédestination, remises au goût du jour par le protestantisme, le marquent à un point tel qu'il se croit prédestiné à l'enfer. Pour surmonter ses angoisses, il prie dans l'église dominicaine de Saint-Germain-des-Près, devant une statue de la Vierge. Et ceci pendant dix semaines (fin 1586 - début 1587). Il n'a pas encore vingt ans et dévoile déjà un esprit très mystique. On ne connaît pas les arguments qui l'ont porté à une pareille conclusion. Est-ce une suite de raisonnements altruistes? Voulait-il donner sa place au paradis à quelqu'un d'autre? Les pères des théories de la prédestination s'imaginaient-ils eux-mêmes prédestinés à l'enfer? On nous permettra d'en douter. François de Sales approfondit la théologie à l'université de Padoue et devient prêtre en 1593, à l'âge de 26 ans. Il est membre de l'évêché de Genève, mais vit à Annecy car les Calvinistes ont expulsé les catholiques de leur ville. Il se fit tout de suite remarquer par ses talents de prédicateur et le contenu même de sa prédication. À une époque où le Clergé rêvait de reconquérir les régions gagnées à la Réforme, sa façon de convertir les âmes séduisait : pas de contrainte, pas de violence ; tout doit reposer dans les raisonnements et la persuasion du Verbe. Et surtout dans une vie de vertu qui doit servir d'exemple. Son évêque, Claude de Granier, l'envoie comme missionnaire dans le Chablais

François de Sales prie devant une statue de la Vierge (atelier Henri Chabin)
François de Sales, encore laïc, convaincu d'être prédestiné à
l'enfer, prie à l'église dominicaine de Saint-Étienne-des-Grès devant
une statue de la Vierge (année 1586). Vitrail de l'atelier Henri Chabin.

protestant, en particulier sa capitale, Thonon-les- Bains. La tâche sera rude, prendra des années, mais aboutira.
Charles Borromée et François de Sales sont les deux grandes figures qui ont appliqué, sur le terrain, les principes du Concile de Trente et qui les ont fait traduire, au niveau des objets et des images, par l'art baroque. Pour s'épanouir et se renforcer, la foi devait admirer le Beau. D'où la multiplication en Savoie, et aussi dans le Doubs, des retables. Le retable est conçu comme un condensé des vérités théologiques affirmées par le Concile de Trente. François de Sales eut l'occasion de surveiller, contrôler, recadrer s'il le fallait, les créations artistiques de sa région. La Contre-Réforme s'y implanta avec des armes puissantes, celle de la foi à travers le Beau dans l'art, pour bien marquer sa différence d'avec le protestantisme qui refusait toute forme d'objets de piété, mise à part la croix.
Sources : 1) Encyclopedia Universalis, article «Saint François de Sales» de Louis Cognet ; 2) «Églises et retables baroques de Haute-Savoie», éditions La Taillanderie.

Vitrail de la vie de saint François de Sales
Vitrail de la vie de saint François de Sales
L'évêque de Genève envoie le jeune prêtre
convertir les habitants du Chablais.
Le bas–côté gauche et la chapelle de la Vierge
Le bas-côté gauche et la chapelle de la Vierge
Les bas-côtés sont couverts d'une voûte
d'arêtes percée d'oculi.
Vitrail de la vie de saint François de Sales
Vitrail de la vie de saint François de Sales
Rencontre avec sainte Jeanne de Chantal, jeune
veuve et sœur de l'évêque de Dijon
Saint Antoine de Padoue par Anne–Marie Roux–Colas
Les arcades de la nef présentent un style néo–roman
Les arcades de la nef présentent un style néo-roman dépouillé traditionnel.
À gauche, la chapelle latérale Saint-Joseph. La série des vitraux de la nef décrit la vie de saint François-de-Sales (atelier Henri Chabin)

Ange–bénitier sculpté dans le marbre
Ange-bénitier sculpté dans le marbre
par Anne-Marie Roux-Colas (1898-1993)

Sainte Thérèse de Lisieux
Sainte Thérèse de Lisieux
par Anne-Marie Roux-Colas (1898-1993)
Grande toile de «L'Adoration des mages»
Grande toile de «L'Adoration des mages»
École flamande du XVIe siècle.
Voir un gros plan central plus bas.
«««--- À GAUCHE
Saint Antoine de Padoue, partiel
par Anne-Marie Roux-Colas (1898-1993)
On appréciera la bonne bouille rieuse de l'Enfant Jésus.

La chaire à prêcher
La chaire à prêcher a été créée
par l'ébéniste Moisseron.

Vitrail de la vie de saint François de Sales
Vitrail de la vie de saint François de Sales
En haut, François obtient de son père le droit de
s'engager dans les ordres (1592).
En bas, scène indéterminée
Chemin de croix, station VI : «Véronique essuie la face de Jésus»
Chemin de croix, station VI : «Véronique essuie la face de Jésus»
Confessionnal de la fin du XIXe siècle
Confessionnal de la fin du XIXe siècle
Son tympan est orné d'un bas-relief «Le Retour de l'enfant prodigue».
«Le Retour de l'enfant prodigue» au tympan du confessionnal
Confessionnal de la fin du XIXe siècle
«Le Retour de l'enfant prodigue» sur le tympan
Vitrail de la vie de saint François de Sales
Vitrail de la vie de saint François de Sales
Saint François avec saint Vincent de Paul et sœur Angélique Arnauld, abbesse de Port-Royal
Chemin de croix, station XIII
Chemin de croix, station XIII
«Jésus est déposé de la croix»
Artiste inconnu

Vitrail de la vie de François de Sales
Vitrail de la vie de François de Sales
Rentrée dans les ordres et premiers prêches

Dans le médaillon ci-dessus, on aperçoit un évêque avec sa mitre parmi les auditeurs. Il doit s'agir de Claude de Granier, évêque de Genève qui avait beaucoup d'estime pour François de Sales. (L'évêque résidait à Annecy à la suite de l'expulsion des catholiques de Genève par les Calvinistes). C'est lui qui confia au nouveau prélat la difficile mission de conversion des protestants dans la région du Chablais, dans la Haute-Savoie actuelle.

LES CHAPELLES ABSIDIALES ET LEURS PEINTURES MURALES
LA CHAPELLE ABSIDIALE DE LA VIERGE
La chapelle de la Vierge dans l'absidiole gauche
La chapelle de la Vierge dans l'absidiole gauche
Les peintures murales sont l'œuvre de
Gustave-Adolphe Chassevent-Bacques (1818-1901)
Grande toile de «L'Adoration des mages», partie centrale
Grande toile de «L'Adoration des mages», partie centrale
École flamande du XVIe siècle
Voir la toile en entier plus haut
Peinture murale «La Crucifixion» par Henry Daras (1850-1928)
Peinture murale «La Crucifixion» par Henry Daras (1850-1928)
Chapelle du Sacré-Cœur
Peinture murale «L'Incrédulité de saint Thomas» par Henry Daras (1850–1928)
Peinture murale «L'Incrédulité de saint Thomas» par Henry Daras (1850-1928)
Chapelle du Sacré-Cœur
À DROITE ---»»»
«Sainte Véronique tient le linge avec lequel elle a essuyé la face de Jésus»
par Henry Daras (1850-1928) dans la chapelle du Sacré-Cœur
Peinture murale «La Visitation»
Peinture murale «La Visitation»
par Gustave-Adolphe Chassevent-Bacques (1818-1901)
Chapelle de la Vierge
Peinture murale «L'Annonciation»
Peinture murale «L'Annonciation»
par Gustave-Adolphe Chassevent-Bacques (1818-1901)
Chapelle de la Vierge
LA CHAPELLE ABSIDIALE DU SACRÉ-CŒUR
Un ange porte la fleur de lys et l'agneau
Un ange porte la fleur de lys et l'agneau,
symbole de pureté et de douceur
Chapelle de la Vierge
Un ange porte la lampe et l'épée
Un ange porte la lampe et l'épée,
symbole de parole et de douleur
Chapelle de la Vierge
La chapelle du Sacré–Cœur et sa voûte percée d'un oculus
La chapelle du Sacré-Cœur et sa voûte percée d'un oculus
Les peintures murales sont l'œuvre d'Henry Daras (1850-1928).
Statue de saint François de Sales
Statue de saint François de Sales
Art populaire
Chapelle du Sacré-Cœur
«Sainte Véronique tient le linge avec lequel elle a essuyé la face de Jésus» par Henry Daras
«Sainte Hélène découvrant la vraie croix» par Henry Daras
Sainte Jeanne de Chantal
Sainte Jeanne de Chantal
Art populaire
Chapelle du Sacré-Cœur
«««--- À GAUCHE
«Sainte Hélène découvrant
la vraie Croix»
par Henry Daras (1850-1928)
Chapelle du Sacré-Cœur
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-FRANÇOIS-DE-SALES
Le chœur de l'église Saint–François–de–Sales veut rappeler le XIIIe siècle.
Le chœur de l'église Saint-François-de-Sales veut rappeler le XIIIe siècle.
Il est embelli d'un très beau maître-autel portant les douze apôtres au-dessus d'un Christ ressuscité levant la main vers le Ciel.
Le détail des vitraux est donné ci-dessous.
Vitrail gauche de l'abside : la Tradition
Vitrail central de l'abside : le Peuple de Dieu
Vitrail droit de l'abside : l'Écriture
Les vitraux de l'abside ont été créés par l'atelier Henri Chabin à la fin du XIXe siècle

Les vitraux du chœur. L'église Saint-François-de-Sales a choisi une iconographie originale pour illuminer son chœur. En effet, les vitraux illustrent trois thèmes représentés par des grandes figures de l'Église catholique : la Tradition, le Peuple de Dieu et l'Écriture (de gauche à droite).
À gauche, la parabole de la Tradition : dans une mandorle centrale, saint Pierre, sur son trône et coiffé de la tiare papale, est accompagné, dans les rangées du haut, de Docteurs de l'Église (saint Athanase, saint Jean Chrysostome, saint Grégoire de Naziance et saint Basile), et, en bas, des Pères de l'Église (saint Grégoire, saint Augustin, saint Jérôme et saint Ambroise).
Au centre, le Peuple de Dieu est représenté par des saints et des saintes : on voit, dans la partie basse, saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal ; au-dessus,

saint Vincent de Paul et sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. Dans la partie haute, la quatrième rangée en partant du bas montre saint Denis et sainte Geneviève ; au-dessus, saint Pierre et Marie, Reine du Ciel. Enfin, la rangée supérieure est tout à fait originale : le Christ bénissant, à gauche, porte sur la tête une couronne royale et, dans la main gauche, la croix de son supplice. À droite, le Père Céleste, en vieillard barbu, est pourvu des attributs royaux : il porte couronne, sceptre, orbe royal et au cou le cordon et la médaille d'un ordre de chevalerie.
À droite, la parabole de l'Écriture : la Vierge à l'Enfant, elle aussi dans une mandorle, est entourée, en haut, des quatres évangélistes et, en bas, de prophètes (Isaïe, Ézéchiel, Daniel et Jérémie).

Galerie des apôtres et de leurs attributs (côté droit) sur le maître–autel
Galerie des apôtres et de leurs attributs (côté droit) sur le maître-autel
On reconnaît saint Simon le Zélote à sa scie, saint André à sa croix, saint Barthélémy à son couteau, etc.
Soubassement du maître–autel
Soubassement du maître-autel
Le Christ est entouré des évangélistes. Ici, Mathieu et Marc
Vitrail de l'abside : la Tradition
Vitrail de l'abside : la Tradition
Les Pères de l'Église saint Ambroise et saint Augustin
Vitrail de l'abside : l'Écriture
Vitrail de l'abside : l'Écriture
Les prophètes Isaïe et Ézéchiel
Le Christ ressuscité sur le maître–autel
Le Christ ressuscité sur le maître-autel
(Les traces des clous sont
visibles sur ses pieds.)
XIXe siècle
Vitrail de l'abside : le Peuple de Dieu
Vitrail de l'abside : le Peuple de Dieu
Sainte Jeanne de Chantal, saint François de Sales
Sainte Thérèse, saint Vincent de Paul
Vitrail de l'abside : le Peuple de Dieu
Vitrail de l'abside : le Peuple de Dieu
Saint Louis et sainte Clotilde
Vitrail de l'abside : le Peuple de Dieu
Vitrail de l'abside : le Peuple de Dieu
Saint Denis, sainte Geneviève
Reine du Ciel, saint Pierre
L'orgue de tribune est dû au facteur Abbey (vers 1900)
L'orgue de tribune est dû au facteur Abbey (vers 1900). Il a été révisé par le facteur Gonzalez en 1985.
Vitrail de l'abside : la Tradition
Vitrail de l'abside : la Tradition
En haut : saint Basile et saint Grégoire de Naziance
En bas : saint Jean Chrysostome et saint Athanase
La nef et l'orgue de tribune de l'église Saint–François–de–Sales vus du chœur
La nef et l'orgue de tribune de l'église Saint-François-de-Sales vus du chœur

Documentation : «Paris d'église en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
+ Article sur Saint François de Sales in Encyclopedia Universalis, 1991 + «Églises et retables baroques de Haute-Savoie», éditions La Taillanderie
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