|
|
Avant l'abbatiale de Saint-Denis et jusqu'au
roi Dagobert, l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés était
la nécropole royale des rois mérovingiens (VIe et
VIIe siècles). De nombreux rois de la première dynastie
et leurs épouses y furent inhumés. Il y avait là
une basilique et un monastère qui furent dédiés
à saint Germain vers 754, en mémoire de l'évêque
de Paris.
L'abbaye est détruite par les Normands à la fin du
IXe siècle, réédifiée à la fin
du Xe. Les bâtiments monastiques sont reconstruits au début
du XIIIe siècle. Jusqu'au XVIIIe siècle, l'abbaye
est un centre spirituel, intellectuel et artistique, célèbre
pour ses moines copistes. À la Révolution, l'abbaye
est dissoute. Les bâtiments servent de raffinerie de salpêtre,
ce qui cause des dégâts considérables. Elle
est rendue au culte en 1803. Au XIXe siècle, des restaurations
sont entreprises par les architectes Godde et Baltard. C'est avec
Baltard que l'église s'orne de nombreuses fresques et de
tableaux.
Malgré les transformations au fil du temps, Saint-Germain-des-Prés
a gardé les éléments d'origine qui lui confèrent
un aspect roman indéniable. C'est l'une des rares églises
de Paris à pouvoir se rattacher au style roman.
|
|
Vue générale de la nef de Saint-Germain-des-Prés.
La nef porte le marque de l'art
roman de l'Ile-de-France, alors que le chur et le déambulatoire
révèlent l'influence du gothique primitif.
On remarquera la voûte quadripartite du XVIIe siècle
et les chapiteaux dorés des colonnes de la nef.
|
|
Elévations sud de la nef. La chaire
à prêcher en marbre blanc date du XIXe siècle.
La nef est typique de l'art roman
: petites fenêtres et arcades en plein cintre supportées
par des piliers à colonnes engagées. Au-dessus
des arcades, belles fresques du XIXe siècle reprenant
des épisodes de l'Ancien Testament. Le mur du bas-côté
sud reste nu. Celui du bas-côté nord est embelli
de très beaux tableaux du XIXe siècle (voir
plus bas)
|
A droite, vue de la nef et du maître-autel ----»»»
La photo a été éclaircie car Saint-Germain-des-Prés
est une église assez sombre. |
|
|
Ces chapiteaux dorés ont été exécutés
pour la plupart au XIXe siècle. Ce sont des copies des originaux
conservés au musée national du Moyen Age, pas très
loin de l'église.
Ils n'en représentent pas moins tout le génie créateur
des sculpteurs romans d'Ile-de-France. |
|
|
|
|
Les chapitaux historiés représentent souvent des scènes
énigmatiques peuplées de monstres ou d'animaux fabuleux.
Voir ceux de la collégiale
Saint-Denis à Amboise. |
Le clocher-porche (construit entre 990 et 1014) |
Photo du dessus : depuis le boulevard Saint-Germain, on aperçoit
les arcs-boutants autour du chevet.
Arcs-boutants et chevet ont été
construits au XIIe siècle. Ces arcs-boutants sont considérés
comme les plus anciens d'Ile-de-France. Le chevet était
autrefois dominé par deux tours du XIe siècle.
Elles ont été détruites au XIXe. En fait
de tours, Saint-Germain-des-Prés n'a plus que le clocher-porche.
A gauche, le clocher-porche, qui se dégage sur
un ciel sombre, a été construit entre 990 et
1014. C'est l'un des plus anciens de France. Le dernier étage
a été restauré au XIXe siècle.
|
|
|
Le porche (visible au bas du clocher
sur la PHOTO DE DESSUS) date du début du XVIIe siècle
et cache un portail gothique du XIIe siècle.
|
«««--- À GAUCHE
La partie supérieure de ce portail gothique : une représentation
de la Cène.
|
AU-DESSOUS : des chapiteaux décorés
de harpies qui surplombaient des statues-colonnes détruites
à la Révolution. (Ces groupes de chapiteaux
sont disposés à gauche et à droite de
la Cène).
|
|
|
|
Vue du chur et de l'abside de Saint-Germain-des-Prés.
Chur et abside ont été
construits au XIIe siècle et portent tous deux la marque
du gothique primitif. L'élévation du chur
est calquée sur celle de la cathédrale de Sens.
Au niveau des fausses tribunes, on remarquera des colonnettes
monolithes situées
|
entre les baies. Ces colonnettes
viennent de la première basilique mérovingienne.
Les très classiques vitraux de l'abside ont été
exécutés, au XIXe siècle, par Alfred
Gérente sur des dessins d'Hippolyte Flandrin.
|
|
Vue du beau déambulatoire nord (XIIe siècle) et de ses
chapelles rayonnantes. Une atmosphère envoûtante de gothique
primitif... |
«Notre-Dame de la Consolation»
Cette statue en marbre du XIVe siècle provient de Notre-Dame
de Paris. |
|
Déambulatoire sud (XIIe siècle)
«««--- La chapelle Saint-Joseph dans le déambulatoire
nord et le mausolée de Guillaume Douglas (mort en 1611).
Guillaume Douglas était
un prince d'Ecosse converti au catholicisme qui se réfugia
en France pour fuir les persécutions. |
|
Chapelle axiale de la Vierge
Elle a été construite par l'architecte Godde en
1819.
Elle s'orne à droite et à gauche de deux fresques
de
François-Joseph Heim : «L'Adoration des Mages»
et
«La Présentation de l'Enfant Jésus au Temple» |
|
|
Chapiteau à feuillages dans
la nef surmonté d'une belle fresque
du XIXe siècle.
|
|
«««--- À
gauche, la chapelle Sainte-Geneviève dans le
déambulatoire et son style gothique primitif.
Le soubassement donne une idée exacte de l'architecture
d'origine.
|
À droite, la chaire en
marbre blanc est
du XIXe siècle, d'inspiration néo-classique
---»»»
On aperçoit, à sa gauche, une statue qui
est une allégorie de la Loi, sculptée
par Georges Jacquot (1784-1874).
La chaire est surmontée d'un dais soutenu par
deux cariatides qui rappellent la mythologie antique.
|
|
|
|
Autel Sainte-Marguerite dans le transept sud.
La statue est l'uvre du frère Jacques Bourlet (1663-1740),
religieux de l'abbaye.
«««--- À GAUCHE, Le transept nord avec l'autel
Saint-François-Xavier et le mausolée
de Jean II Casimir (1609-1672), roi de Pologne en 1648 et abbé
commendataire de Saint-Germain en 1669. |
Vue en gros plan de la sculpture en marbre du mausolée de Jean
II Casimir, roi de Pologne.
Le souverain présente à Dieu son sceptre et sa couronne.
Le mausolée est l'uvre de Gaspard Marsy (1624-1681) et
de son frère Balthazar Marsy (1628-1674)
A gauche, le tombeau d'Olivier et de Louis Castellan par François
Girardon (1628-1715)
Il est orné de belles allégories de la Piété
et de la Fidélité.
Les Castellan étaient des
soldats. Olivier, le père, était soldat de Louis
XIII et mourut au combat, pendant la guerre de Catalogne en
1644. Le second, Louis, son fils, fut envoyé en renfort
en Crète avec son régiment par Louis XIV. Il
mourut dans une charge contre les Ottomans en 1669.
Charles, un autre fils d'Olivier, abbé de Saint Aper
et Silva, fit placer les curs de son père et
de son frère dans ce mausolée où il repose
lui-même, tout comme son cousin François.
|
|
|
Le bas-côté nord avec ses magnifiques tableaux.
Il est à noter que, lors
de la restauration dirigée par Victor Baltard, l'administration
confia à un seul artiste l'entière
responsabilité de la conception des décors.
Hippolyte Flandrin (1809-1864) se chargea d'une partie
de l'ouvrage, mais fit appel à de nombreux artistes,
comme Alexandre Denuelle ou son propre frère.
Différents styles ont inspiré les artistes :
art byzantin du XIIIe, primitifs italiens du Quattocentro,
art romain du XVIe siècle.
|
|
Statue sur le tombeau des Castellan (XVIIe siècle) |
|
L'orgue de tribune est de style néo-classique.
C'est un orgue moderne exécuté par les facteurs Haerpfer-Erman
(1973) et Fossaert (2004-2005)
«««--- À GAUCHE, Le transept nord avec son
ouverture vers le déambulatoire.
Autel Saint-François-Xavier avec statue du saint.
Les fresques au-dessus ont été peintes par Sébastien
Cornu (XIXe siècle). |
Vue en gros d'une fresque peinte par Sébastien Cornu dans le
transept nord. |
Fresque du sanctuaire avant d'entrer dans le transept nord. |
|
«««--- À GAUCHE
«L'entrée du Christ à Jérusalem»
par Laurent de la Hyre,
XVIIe siècle
(Tableau dans le bas-côté nord)
À DROITE ---»»»
le même thème :
«L'entrée du Christ à Jérusalem»
par Hippolyte Flandrin
(Peinture murale dans le chur,
sur le côté nord)
Dans les niches du dessus, on
trouve des personnalités de
l'abbaye ou des figures symbolisant les vertus théologales
ou cardinales.
|
|
Documentation : «Paris d'église
en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4.
et «Saint-Germain-des-Prés» d'Alain Erlande-Brandenburg
et Anne-Bénédicte Mérel-Brandenburg, éditions
Gisserot |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|