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L'origine de l'église Saint-Joseph-Artisan
repose dans le besoin d'apporter aux travailleurs immigrés
de langue allemande, dans la première moitié du XIXe
siècle, un soutien spirituel et une aide à l'insertion
dans la société française, alors en pleine
industrialisation. Une chapelle est créée en1850 avec
une mission jésuite. Une église la remplace en 1865,
construite avec des dons, essentiellement allemands et autrichiens.
Son appellation sera «Saint-Joseph des Allemands».
En 1925, le but originel de la Mission ayant disparu, elle est confiée
à une congrégation proche du monde du travail, alors
que l'ensemble des biens immobiliers appartient au prince de Saxe.
En 1958, l'église devient paroisse sous le vocable «Saint-Joseph
Artisan», les biens immobiliers étant la propriété
de l'archevêché de Paris. Contrairement à la
plupart des églises paroissiales de France, Saint-Joseph
Artisan n'est pas la propriété de l'Etat.
Le bâtiment actuel, de style néogothique, date de 1865.
De petite taille (46m de long), son ornementation est sobre. A l'exception
de trois vitraux, l'ensemble de la verrière est constituée
de vitraux à motifs géométriques assez clairs,
ce qui assure à la nef une grande luminosité.
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La nef de Saint-Joseph-Artisan (46m de long)
La nef est rythmée par des
arcades brisées. Les piliers sont ornés de chapiteaux
à crochets. Le deuxième niveau de l'élévation
est constitué par un triforium, ouvert sur la nef par
une arcature à cinq baies, dont les deux extrêmes
sont aveugles. Au troisième niveau, les ouvertures
accueillent des vitraux à motifs géométriques.
Sur le mur du bas-côté gauche (comme dans le
chur - cf ci-dessus), on voit que l'architecte a choisi
de laisser les moellons apparents.
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Statue de saint Joseph sur la balustrade de la façade
«««--- A gauche, la façade de Saint-Joseph.
L'ornementation est assez sombre.
On voit, devant, une parterre qui est
entouré de bâtiments : l'église ne donne
pas sur la rue, mais sur une cour. |
Absidiole droite très sobre avec une statue de la Vierge |
L'histoire de Saint-Joseph-Artisan
Vers 1830, beaucoup d'ouvriers allemands arrivent à
Paris, attirés par la vague d'industrialisation. Un
père jésuite, Jean-Joseph Chable, crée
une mission à élan spirituel pour les aider
à s'insérer dans la société française.
Une première chapelle est construite en 1850, construction
suivie de l'installation de l'école des Frères
des écoles chrétiennes (avec enseignement en
allemand). Vers 1865, une église remplace la chapelle
grâce à de nombreuses aides financières
(dont celles du souverain du Luxembourg, des chefs d'Etat
allemand et autrichien). Elle est dédiée à
«saint Joseph des Allemands».
En 1870, à la déclaration de guerre, les Allemands
quittent la France et Paris ; après la guerre, des
Alsaciens les remplacent. Néanmoins la Mission continue.
En 1901, la loi de la République sur les associations
non agréées par décret menace son existence.
Le cabinet de Vienne intervient et les choses en restent là.
En 1903, le radicalisme d'Emile Combes la condamne : la Mission
est placée sous séquestre et est déclarée
acquise à l'Etat. En 1910, le prince Max de Saxe rachète
l'ensemble des biens immobiliers.
Vient la guerre de 1914. Cette fois, la situation connue en
1870 s'inverse : les murs de la Mission sont allemands, les
paroissiens sont français de l'Est ou Luxembourgeois...
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Les biens, propriété
d'un prince allemand, sont mis sous séquestre.
En avril 1918, un obus allemand de gros calibre tiré
par «Lange Max» tombe dans la cour de la Mission,
juste devant la chapelle, mais n'explose pas...
En 1924, le séquestre est levé, les biens sont
rendus à leur propriétaire. En 1925, les heurs
et malheurs des guerres de 1870 et de 1914 conduisent au constat
que le but originel de la Mission a disparu (il n'y a plus
guère d'Allemands dans le 10e arrondissement de Paris).
Aussi est-elle confiée à la congrégation
des Prêtres du Sacré-Cur de Saint-Quentin,
proche du monde du travail. Elle s'appelle à présent
«Mission en faveur des Luxembourgeois et des étrangers
de langue allemande».
En 1951, à la mort du prince Max de Saxe, une société
de droit luxembourgeois rachète l'intégralité
du patrimoine immobilier du prince.
En 1958, la chapelle cesse définitivement d'être
un lieu de repos et de recueillement pour les étrangers
de passage ; elle est érigée en paroisse sous
le vocable de «Saint-Joseph Artisan». La société
luxembourgeoise qui possède l'ensemble immobilier constitué
de l'église et des bâtiments annexes la remet
à l'archevêché de Paris. Saint-Joseph
Artisan n'est donc pas propriété de l'Etat français.
Source : «De Saint-Joseph
des Allemands à Saint-Joseph Artisan»,
brochure de la paroisse Saint-Joseph Artisan.
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Le chur avec son lutrin au premier plan
Les moëllons apparents dans les arcatures lui donnent un aspect
assez pittoresque. |
Le chur en vue verticale avec l'abside et le faux triforium
Le chur est orné de fresques relatant la vie de Joseph,
dues au père Adolphe Vasseur (fin XIXe).
Cliquez sur les vitraux pour les afficher en gros plan. |
Bas-côté droit avec trois des vitraux créés
par le père Kim En Joong en 2004 |
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Les vitraux de l'abside
(photo du chur ci-dessus)
Les trois vitraux à personnages de l'abside datent
de 1873-1875. Ils ont été offerts par l'ambassade
d'Autriche après le Second Empire pour remplacer les
trois vitraux précédents, endommagés
lors du bombardement de la chapelle pendant la Commune.
Ils représentent, de gauche à droite, saint
François d'Assise, saint Joseph et sainte Elisabeth
de Hongrie. François et Elisabeth ont été
choisis à dessein : ils rappellent l'empereur François-Joseph
et l'impératrice Elisabeth.
«««---- Les armes de Habsbourg-Lorraine
sont représentées au pied de saint Joseph, dans
le vitrail central (image ci-contre). Le lambrequin de droite
du heaume impérial abrite la date de 1867 : année
de la visite de l'Empereur d'Autriche à l'occasion
de l'Exposition universelle de Paris. (Cette date n'est pas
visible sur la photo ci-contre.)
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Notre-Dame de Luxembourg
Statue offerte à la paroisse par
l'archevêché de Luxembourg en 1997
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Statue de saint Joseph
dans le bas-côté gauche |
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Trois
des cinq vitraux de Kim En Joong dans la nef
Le rouge représente la passion et l'Esprit Saint ; le jaune,
la
Résurrection et la joie ; le vert, la paix et la persévérance. |
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Les chapiteaux à crochets scandent toute la nef. |
Vue de l'élévation gauche dans la nef
Les arcs brisés sont enrichis de fresques réalisées
sur toiles marouflées par le père Adolphe Vasseur entre
1897 et 1901.
Ils représentent des saints et des saintes, ainsi que des missionnaires.
La clarté de l'image est conforme à la luminosité
de l'église Saint-Joseph. |
Vitrail dans l'abside
Cliquez sur le vitrail |
Stèle commémorative dans le bas-côté droit.
Elle rappelle le sacrifice des pères Stffels et Wampach,
d'origine luxembourgeoise, morts en déportation en 1942
au camp de concentration de Dachau. |
Statue en bois exotique de sainte Rita dans le bas-côté
gauche, sculptée par Chevallier (milieu du XXe siècle)
Sainte Rita est la patronne des servantes
A droite, vitrail de saint Joseph au centre de l'abside ---»»»
Dans le bas du vitrail, les armoiries de la maison
de Habsbourg-Lorraine
Cliquer sur le vitrail |
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La nef avec l'orgue de tribune dû à Gonzalez (1966) |
Documentation : «Paris d'église
en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4
+ brochure de la paroisse : «De Saint-Joseph des Allemands à
Saint-Joseph Artisan» |
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