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Page créée en 2011

Saint-Julien-le-Pauvre est considérée comme la plus ancienne église de Paris. Au VIe siècle se dresse à cet endroit l'église d'un hospice qui accueille pèlerins et voyageurs. Au IXe siècle les Normands vandalisent les bâtiments qui sont cédés, vers 1120, aux moines clunisiens de l'abbaye de Longpont. L'église est vouée à saint Julien l'Hospitalier dit le Pauvre. Enfin, vers 1170, les moines reconstruisent une nouvelle église.
Au XIIIe siècle, après la création de l'Université de Paris toute proche, l'église Saint-Julien-le-Pauvre devient le lieu de réunion et de réflexion à la mode. Dante et Thomas d'Aquin ont dû la fréquenter.
Quand l'Université part sur la montagne Sainte-Geneviève, l'église tombe peu à peu en désuétude. Elle est cédée à l'Hôtel-Dieu en 1655 pour faire office de chapelle. La Révolution la transforme en magasin à sel. Elle n'est rendue au culte qu'en 1826 pour être restaurée quelques années après. En 1889, elle est dédiée au culte grec melkite catholique, qui dépend du patriache d'Antioche.

Saint-Julien-le-Pauvre
L'église Saint-Julien-le-Pauvre dans la rue du même nom. Sa façade ne paye pas de mine.
On peut encore y voir des éléments romans : restes de galeries et de colonnes à chapiteaux.
En sortant de l'église Saint-Séverin par le chœur côté nord, on tombe pratiquement dessus.
Saint-Julien-le-Pauvre
Le chevet roman depuis le parc Viviani (5e arrondissement)
Le parc Viviani abrite le plus vieil arbre de Paris (planté en 1620)
Saint-Julien-le-Pauvre, la nef
Vue générale de la nef. On est dans une église dédiée au culte grec byzantin : il n'y a ni statue ni orgue. En revanche, une magnifique iconostase en marqueterie sépare la nef du chœur (qui demeure invisible aux visiteurs si le rideau central n'est pas ouvert). On remarque que les vitraux sont simplement blancs. Les icônes se détachent magnifiquement sur l'ensemble gris de la pierre. L'église Saint-Julien-le-Pauvre est un lieu plein de quiétude qui porte au recueillement. Cliquez sur l'iconostase pour l'afficher en gros plan.

Le schisme entre Rome et Byzance commence, dès le VIIIe siècle, par une rivalité entre la liturgie latine (défendue par Rome) et la liturgie grecque (défendue par Constantinople), l'usage du pain azyme (pâte non levée) par Rome étant l'élément de discorde le plus important. Les choses s'enveniment au XIe siècle. L'envoi d'émissaires romains à Constantinople se termine en injures et provocations. Aux excommunications prononcées par Rome répondent les anathèmes jetés par Byzance. Peu après, néanmoins, les deux camps s'apaisent. Avec les croisades, les rivalités politiques s'ajoutent aux oppositions liturgiques. Le schisme ne prendra la forme d'une opposition tenace, voire sectaire, qu'avec le sac de Constantinople par les Croisés en 1204 lors de la quatrième croisade.

Saint-Julien-le-Pauvre, icône
Icône de la Mère de Dieu au-dessus de l'iconostase
Saint-Julien-le-Pauvre, autel
Autel du bas-côté sud
Saint-Julien-le-Pauvre, bas-côté
Le bas-côté nord. La voûte d'ogives est d'origine
Ci-contre la partie droite de l'iconostase avec le Christ en bas et une représentation de saint Jean- l'Évangéliste au-dessus.

Dans la liturgie grecque, l'iconostase est un objet de vénération. Les icônes que la recouvrent sont chargées de transmettre les prières des fidèles au Christ. L'iconostase de Saint-Julien-le-Pauvre est une superbe cloison en bois marqueté réalisée par un artiste de Damas, Georges Bitat en 1890. Elle sépare la nef (symbole du monde humain) du sanctuaire (symbole du monde divin).
Au niveau supérieur, on y voit une succession de scènes de l'Evangile. Au niveau inférieur se trouvent quatre personnages en grande dimension : le Christ (ci-contre), la Mère de Dieu, saint Jean-Baptiste et saint Jean Chrysostome (iconostase en gros plan)

Saint-Julien-le-Pauvre, iconostase
Saint-Julien-le-Pauvre, la nef
Magnifique architecture romane du XIIIe siècle de Saint-Julien-le-Pauvre. Dante et Thomas d'Aquin ont dû s'asseoir ici.
Des arcades en plein cintre séparent la nef des bas-côtés. Les colonnes sont surmontées de chapiteaux
à feuilles d'eau dite «flore généralisée». La voûte en berceau a été ajoutée au XVIIe siècle.
Saint-Julien-le-Pauvre, chapiteau
Les chapiteaux de Saint-Julien-le-Pauvre sont couverts de motifs de feuilles (comme ici à gauche).
Un seul chapiteau (à droite) présente une sculpture originale : des harpies (bas-côté sud)
Saint-Julien-le-Pauvre, bas-côté
Le mur du bas-côté sud, par ses nombreuses icônes, rappelle
que l'endroit est un site religieux grec byzantin.

Documentation : «Paris d'église en église» (Massin éditeur), ISBN :978-2-7072-0583-4.
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