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Comme le Sacré-Cœur
de Montmartre, la basilique Sainte-Jeanne-d'Arc est issue d'un vœu.
En 1914, les Allemands se rapprochent de la capitale. Monseigneur
Odelin, vicaire général de Paris, fait vœu d'ériger une basilique
à la gloire de Jeanne d'Arc si les troupes ennemies n'entrent pas
dans la ville. La victoire de la Marne aboutit à la confirmation
du vœu par l'archevêque de Paris, le cardinal Amette. Dans les années
1920, le cardinal Dubois reprendra le vœu à son compte.
Le site initial devait se trouver près de l'École militaire, mais
le percement d'une avenue rendit ce choix caduc. On se porta alors
sur le quartier de la Chapelle, à côté de la petite église médiévale
Saint-Denys-de-la-Chapelle
où Jeanne d'Arc serait venue prier en 1429. Il fallut libérer l'espace
nécessaire et procéder à des expropriations. Après concours, ce
furent les plans de l'architecte Georges Closson qui furent
retenus. Son projet de basilique romano-byzantine sera néanmoins
remplacé par un autre de style médiéval avec une façade
massive qui pourrait rappeler les constructions des chevaliers en
Terre sainte.
On s'aperçut bientôt que le sol ne pouvait pas soutenir l'édifice
envisagé. Une trentaine de pieux y fut alors enfoncée pour le renforcer,
une opération qui ralentit le chantier. En 1939, seules la façade
et la première des trois coupoles prévues sont élevées. Au sortir
de la guerre, l'architecte Pierre Isnard reprend le chantier
selon les plans de Georges Closson. Faute de moyens, il doit tout
changer et se contenter d'une grande nef en béton et en pierre.
C'est le monument actuel.
La coupole construite avant guerre domine une grande salle qui sert
de narthex : ce devait être la première travée de l'église conçue
par Closson.
La construction s'achève en 1964. L'édifice sera consacré cette
même année par le cardinal Feltin.
Le diocèse de Paris voulait faire de la basilique un sanctuaire
à la fois religieux, national et glorieux. Il sera bien sûr religieux,
mais simplement parisien. Quant à la gloire, l'état du quartier
de la Chapelle où se multiplient tous les trafics illicites fait
qu'elle a disparu depuis longtemps.
Le plan de Pierre Isnard est un rectangle. Il n'y a ni bas-côtés,
ni chapelles latérales. L'édifice possède la portée architecturale
la plus large des églises parisiennes (21,60 mètres). Les vitraux
abstraits qui éclairent le chœur sont de Léon Zack (1892-1980).
La basilique Sainte-Jeanne-d'Arc est difficile d'accès car elle
n'est pas souvent ouverte. Les photos de cette page ont été prises
lors d'un rassemblement de fidèles qui a rempli la nef.
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