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La construction de l'hôpital Saint-Jacques
de Besançon commence en 1686. À partir de 1709, pour
lutter contre la dépravation morale possible des jeunes filles,
conséquence de l'arrivée des étrangers (les
Français de Louis XIV!), on adjoignit un couvent, mitoyen
de l'hôpital, qui prit le nom de couvent du Refuge. On y interna
les «pénitentes» volontairement ou pas, dont
les filles publiques. En 1739, celui-ci s'enrichit d'une chapelle
baroque bâtie par l'architecte comtois Nicolas Nicole.
Surmontée d'un très beau dôme en tuiles vernissées,
elle possède une façade en courbe rentrante.
À la Révolution, la communauté du Refuge est
dissoute. Les bâtiments deviennent prison, puis hôpital
militaire. Quant à la chapelle, elle sert d'entrepôt
à grains et à fourrage. Elle est ensuite affectée
au culte protestant de 1796 à 1802, puis, avec le Concordat,
rendue au culte catholique en tant que dépendance de l'hôpital.
En 1863, la chapelle Notre-Dame du Refuge flt l'objet d'une première
restauration. On y installa les faux marbres de Baldauf et l'on
peignit la coupole. La restauration extérieure intervient
en 1985 et une ultime restauration intérieure en 1992-1993.
Disons ici que cette chapelle baroque est absolument somptueuse
et constitue un must de toute visite à Besançon.
Elle possède deux chapelles adjacentes (chapelle des religieuses
et chapelle des pensionnaires) où l'on peut aussi entrer.
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Le chur de la chapelle Notre-Dame du Refuge et son somptueux
décor baroque (XVIIIe siècle) |
La chapelle Notre-Dame du Refuge vue depuis le fort Chaudanne |
Le haut de la façade rentrante et le dôme |
Les tuiles vernissées polychromes
du dôme de la chapelle |
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La façade de la chapelle a fait l'objet d'une restauration en 1985. |
L'inscription latine du fronton de la grille principale
de l'hôpital Saint-Jacques signifie :
«C'est à toi qu'est abandonné le pauvre.
Tu seras le soutien de l'orphelin.» |
L'hôpital
Saint-Jacques. Dès le XIIe siècle,
les établissements hospitaliers et les asiles se sont
multipliés à Besançon, toujours créés
et gérés par l'Église. Au fil des ans,
les établissements se regroupent ou ferment. En 1571,
un traité rétablit l'hôpital Saint-Jacques
pour les malades et les indigents. Il sera géré
par la municipalité jusqu'en 1666, puis pris en charge
par un directoire. À sa demande, l'Hôtel-Dieu
de Beaune envoie des surs de l'Ordre de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs
pour créer une communauté d'hospitalières.
Dès 1671, celles-ci vont desservir l'hôpital
qui sera désormais leur maison mère.
Les locaux étant jugés trop étroits,
la municipalité, en septembre 1671, autorise le directoire
à acheter des terrains pour construire un hôpital
plus important. Avec les conquêtes de Louis XIV, Besançon,
jusque-là espagnole, devient française, mais
le projet est maintenu : Louvois l'approuve en 1682 et le
Roi soleil, qui vient dans la cité en 1683, offre mille
écus à l'archevêque pour sa construction.
Le nouveau bâtiment sort de terre en 1688. Une fois
terminé, jugé moderne et fonctionnel, les Bisontins
vont jusqu'à dire que, dans leur ville, ce sont les
miséreux les mieux logés ! Au cours de son histoire,
deux religieuses se distinguèrent par leur dévouement
et leur courage : sur Marthe (1749-1824) et sur
Marcelle Baverez, résistante morte à Ravensbrück
en 1944. Enfin vint le temps de la chapelle. On construit
d'abord le couvent du Refuge, mitoyen de l'hôpital (début
du XVIIIe siècle) pour les «pécheresses»,
puis la chapelle en 1739. En 2009, écrivent les sources,
l'hôpital, remplacé par un autre plus fonctionnel,
est abandonné peu à peu. Et les bâtiments
excitent les convoitises...
Source : «Besançon de A à Z»
d'Évelyne Toillon, éditions Alan Sutton, article
«Saint-Jacques».
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La magnifique grille de l'hôpital Saint-Jacques
est due au ferronnier Nicolas Chapuis.
Elle lui vaudra d'être fait citoyen de Besançon en 1703.
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Statue de saint Jean l'Évangéliste avec
son aigle
uvre de Michel Devoges (1762) |
Statue de saint Luc présentant son dessin
de la Vierge et de l'Enfant
uvre de Michel Devoges (1762) |
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Les Fonts baptismaux |
«La Conversion de saint Augustin»
Nicolas-René Jollain (1732-1804) |
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L'élévation de la chapelle avec l'autel latéral droit |
Le pélican nourrit ses petits
(Soubassement du maître-autel) |
Le lion qui accompagne saint Marc
uvre de Michel Devoges (1762) |
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La coupole baroque de la chapelle Notre-Dame culmine à 26 mètres
de hauteur.
La Vierge y est représentée en son Assomption. Elle
est entourée de quatre anges musiciens ou porteurs de fleurs.
La coupole est l'uvre des peintres bisontins A. Gardet et A.
Vermeillet. |
La chaire à prêcher |
L'autel latéral gauche |
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La Vierge en son Assomption au centre de la coupole |
«L'intercession à la Vierge», tableau du chur
Nicolas-René Jollain (1732-1804) |
Lecture du tableau
Madame de Ranfaing, fondatrice de la Congrégation Notre-Dame
du Refuge de Nancy,
accompagnée de ses deux filles, confie à la Vierge
et au Père Céleste les jeunes filles
qu'elle accueille dans son monastère et que l'on voit
dans l'ombre, en bas en droite. |
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Autel latéral droit et statues de saint Marc et saint Jean par
Michel Devosges (1762) |
Le maître-autel est en bois doré
uvre de l'atelier lorrain de Jean Gerdolle (1773) |
Statue de saint Marc et son lion
uvre de Michel Devosges (1762) |
«La Conversion de saint Ignace de Loyola»
de Nicolas-René Jollain (1732-1804) |
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La coupole de la chapelle peinte par Gardet et Vermeillet (1863) |
La porte de la chapelle et l'orgue de 1899 |
La porte d'entrée de la chapelle avec ses boiseries
Elle est datée de la fin du XVIIIe siècle, mais sans
certitude.
Son bois sculpté représente les instruments de la liturgie. |
La porte de gauche, en bois
sculpté, représente les instruments
de la liturgie. |
Sculpture en bois à thème floral sur le buffet de l'orgue |
Le sommet de la porte d'entrée est surmonté d'une riche
sculpture en bois
symbolisant l'Ancien et le Nouveau Testament |
La chapelle des religieuses |
La chapelle des pensionnaires |
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Sculpture en bois d'une lyre
sur une tourelle de l'orgue
Le buffet d'orgue est de Burgart, ébéniste |
À DROITE ---»»»
Le chur de la chapelle donne accès
aux chapelles adjacentes |
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Le retable et les statues de saint Jacques et sainte Marthe
Chapelle des pensionnaires |
Statue de saint Jacques le Majeur
Chapelle des pensionnaires |
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Statue de sainte Marthe (auteur non précisé)
Chapelle des pensionnaires |
Sainte
Marthe et la tarasque. Dans les légendes
provençales, Marie-Madeleine, Marthe et
Lazare, tous trois de Béthanie en Judée,
partent, après l'Ascension, en bateau pour
Marseille. Sur les bords du Rhône, rapporte
la Légende dorée de Jacques
de Voragine, un dragon fluvial, né du Léviathan
et de l'onagre, submergeait tous les bateaux et
tuait tous les passagers. Ce monstre était
«mi-animal, mi-poisson, plus gros qu'un
buf, plus long qu'un cheval, avec des dents
aiguës comme des cornes, et de grandes ailes
aux deux côtés du corps.» Marthe
alla le trouver et lui jeta de l'eau bénite.
«Aussitôt le monstre, vaincu, se rangea
comme un mouton près de la sainte, qui
lui passa sa ceinture autour du cou et le conduisit
au village voisin, où aussitôt le
peuple le tua à coups de pierre et de lances.»
Les habitants appelaient ce monstre la tarasque.
En souvenir, le lieu prit le nom de Tarascon.
(Citations extraites de la Légende dorée,
éditions Diane de Selliers, traduction
de Teodor de Wyzewa.) ---»»»
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Au-delà de la fantasmagorie du conte, ce qui
doit intéresser l'amateur d'art, c'est ce que
les artistes font de ces récits imaginaires.
Et, ici, il faut bien reconnaître que la statue
de sainte Marthe aspergeant la tarasque d'eau bénite
est vraiment magnifique. Le document fourni au visiteur
ne dit pas si cette statue, comme celle de saint Jacques
le Majeur qui l'accompagne, sont de Michel Devosges.
Voir la statue de sainte
Marthe par le maître de Chaource à
l'église Sainte-Madeleine
à Troyes ainsi que les vitraux Renaissance de
la vie
de sainte Madeleine (qui illustrent le voyage de
Marie, Marthe et Lazare à Marseille) à
la même église.
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Statue de saint Jacques, détail
Chapelle des pensionnaires |
Statue de sainte Marthe
Détail : Marthe asperge la tarasque d'eau bénite.
Chapelle des pensionnaires |
La tarasque foulée aux pieds par sainte Marthe
et aspergée d'eau bénite
Chapelle des pensionnaires |
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L'orgue et les statues de saint Jean et saint Luc de Michel Desvoges
(1762)
Chapelle Notre-Dame du Refuge |
«L'apparition du Sacré Cur à sainte Marie-Marguerite
Alacoque»
Chapelle des pensionnaires |
Documentation : Livret de visite de la chapelle
Notre-Dame + article «Saint-Jacques» dans «Besançon
de A à Z» d'Évelyne Toillon, éditions Alan
Sutton, ISBN 2-84910-976-2
+ «Le Vieux Besançon Religieux» du chanoine Antoine
Monnot, Imprimerie de l'Est, 1956 |
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