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Page créée en juin 2023
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La Conversion de saint Hubert par Carl van Loo, détail

Au XIXe siècle, la population de Rambouillet s'accroît. Sous-préfecture de la Seine-et-Oise depuis 1811, la ville possède les bâtiments administratifs nécessaires à sa fonction, mais sa petite église médiévale fait pâle figure. Érigé au XIIe siècle, l'édifice, très dégradé, est de plus insuffisant pour l'accueil des fidèles. En 1847, le curé, qui veut relancer l'idée d'une nouvelle église, adresse au maire un rapport alarmant sur son délabrement. Le projet traîne en longueur au point que, quelques années plus tard, le curé sera reçu en audience à ce sujet par Napoléon III.
En décembre 1860, le conseil municipal vote à l'unanimité la construction d'une nouvelle église à l'emplacement d'un ancien champ de vigne. L'architecte choisi est Alexandre de Grigny (1815-1867), mais son dernier projet est critiqué par l'architecte diocésain Hippolyte Blondel. C'est finalement un concours public qui sélectionnera Anatole de Baudot (1834-1915), architecte parisien, élève d'Eugène Viollet-le Duc. Son projet propose un édifice néogothique mâtiné de quelques aspects néoromans.
Même si l'empereur donne 100 000 francs de sa cassette personnelle, les fonds disponibles ne sont pas lourds. Il faut donc construire à l'économie : la voûte sera en berceau brisé (ce qui limite son poids et permet d'alléger les structures) ; les piliers et les chapiteaux seront en fonte ; la pierre de taille sera réservée aux parties soutenant les plus fortes poussées ; pour le reste, on utilisera la brique et la pierre de la région. Le coût final est de 365 000 francs. L'empereur Napoléon III vient en personne poser la première pierre le 14 avril 1868. L'église est consacrée en septembre 1871. Sur le site de l'ancienne église, démolie en 1872, est installé un marché aux volailles.
L'église Saint-Lubin et Saint-Jean-Baptiste de Rambouillet possède quelques œuvres d'art intéressantes qui proviennent, la plupart du temps, de l'ancienne église. Parmi les tableaux, notons La Conversion de saint Hubert peint par Carl van Loo (1705-1765) à la demande de Louis XV pour la chapelle du château de Saint-Hubert (Le Perray-en-Yvelines) ; une Adoration des bergers datée du XVIIIe siècle qui est une variante d'un tableau de Guido Reni ; enfin, un Christ en croix de Charles Thévenin (1764-1838).
Au XIXe siècle, seules les baies du chœur et du transept ont reçu des vitraux historiés ou à personnages, créés par l'atelier Oudinot. Dans le transept : Annonciation, Présentation de Jésus au temple, Crucifixion, et trois faits glorieux de trois saints (Lubin, Césaire et Hubert). Dans le chœur : le Christ Sauveur du Monde est entouré; de saint Jean-Baptiste et de saint Lubin. Dans les années 1960, l'atelier de Gabriel Loire (1904-1996) a été sollicité pour embellir les baies de la nef avec de la dalle de verre. Les thèmes choisis illustrent les sacrements (côté nord) et les dons de l'Esprit-Saint (côté sud). Treize verrières ont été réalisées par cet atelier. Huit sont données plus bas.

Saint Lubin arrête un incendie à Paris, atelier Oudinot, détail
Vue d'ensemble de l'église Saint-Lubin et Saint-Jean-Baptiste
L'église Saint-Lubin et Saint-Jean-Baptiste vue depuis l'entrée.
Détail qui n'est pas fréquent : toutes les piles et tous les chapiteaux sont en fonte.
Vue d'ensemble de l'église Saint-Lubin et Saint-Jean-Baptiste
Vue d'ensemble de l'église Saint-Lubin et Saint-Jean-Baptiste.

Les contreforts néogothiques du premier niveau de la nef sont ornés
d'une étonnante colonnette cylindrique qui n'est autre qu'une gouttière.

Le chevet de l'église Saint-Lubin et Saint-Jean-Baptiste

Le porche d'entrée est de style néogothique.

Deux consoles avec bas-relief
sur le porche de la porte principale

Partie haute du clocher conçue par Anatole de Baudot, 1870.
Comme leurs grands précurseurs médiévaux, les architectes néogothiques du XIXe siècle ont inséré des sculptures
de têtes humaines ou fantastiques dans des endroits si élevés... qu'on ne les voit pas depuis le sol !

Figure fantastique côté Nord.

Figure fantastique côté Sud.

Figure fantastique côté Est.

Figure fantastique côté Ouest.

Figurine dans le
bras nord du transept.

Élévation du bras nord du transept.
La double baie du second niveau est ornée de deux figurines.

Figurine dans le
bras sud du transept.

Figurine dans le
bras nord du transept.
LA NEF DE L'ÉGLISE SAINT-LUBIN ET SAINT-JEAN-BAPTISTE

Élévations nord dans la nef.
Toutes les piles monocylindriques et tous les chapiteaux sont en fonte.
QUATRE VITRAUX ILLUSTRANT LES SACREMENTS (ATELIER DE GABRIEL LOIRE)

La Confirmation.

L'Eucharistie.

Le Mariage.

La Réconciliation.

Plan de l'église Saint-Lubin et Saint-Jean-Baptiste.

Architecture intérieure.
L'église Saint-Lubin présente un aspect peu banal. La littérature parle d'un style néogothique, mais celui-ci est en fait assez éclectique. L'élévation du chœur montre des arcades dans les arcades, embellies de trèfles et de baies tréflées, ce qui rapproche plutôt le chœur du style roman.
Quoi qu'il en soit, l'idée directrice de l'architecte Anatole de Baudot était d'alléger les supports. Avec un double objectif : réduire le coût de la construction (les fonds disponibles n'étaient pas gros) et créer un espace intérieur peu cloisonné.
Une voûte gothique en berceau brisé, fractionnée par des arcs doubleaux, répondait à cet impératif car la poussée était alors minimale. Les arcs de la voûte retombent sur des pilastres, eux-mêmes reposant sur une pile monocylindrique en fonte. Les chapiteaux de feuilles d'acanthe qui surmontent ces piles sont eux aussi en fonte. L'entrée du chœur est marquée par le doublement de cette pile. Même chose pour la sortie de la nef.
Anatole de Baudot était un élève d'Eugène Viollet-le-Duc. C'est à ce dernier que revient l'idée d'associer un matériau moderne (la fonte) avec une structure néogothique. L'architecte de Saint-Lubin a-t-il été déçu du résultat ? Toujours est-il qu'il ne renouvela jamais cette expérience.
Source : Images du Patrimoine, Canton de Rambouillet publié par l'Inventaire général (Ministère de la Culture), 1986.

Les vitraux de Gabriel Loire.
Pour l'église de Rambouillet, l'atelier de Gabriel Loire (1904-1996) a réalisé 13 vitraux en dalle de verre. La création s'est déroulée sur deux périodes : 1963-1964 et 1990-1992.
Dans la nef, au côté nord, six verrières illustrent des sacrements : Ordre, Confirmation, Eucharistie, Mariage, Réconciliation et Extrême-onction. Le sacrement du Baptême est illustré par la verrière du baptistère dans l'absidiole nord.
Au sud, les six vitraux illustrent les dons de l'Esprit-Saint. : Sagesse, Intelligence (Justice), Conseil, Force, Science et Piété.
La surface totale vitrée représente environ 46 m².
Source : site Web de l'atelier de Gabriel Loire.

CHEMIN DE CROIX D'ALPHONSE GIMEL, 1985

Station IV : Jésus rencontre sa mère.

Station VI : Véronique essuie la face de Jésus.

Statue de saint Antoine de Padoue (XIXe siècle)
entre deux vitraux de Gabriel Loire.

Bas-côté nord avec vue sur le Calvaire de bronze.

La net et l'élévation sud avec les vitraux des «dons de l'Esprit-Saint» de Gabriel Loire.
Les arcs doubleaux de la voûte retombent sur des pilastres accolés sur un massif reposant sur une pile en fonte.
Le chapiteau de feuilles d'acanthe qui surmonte cette pile est lui aussi en fonte.
QUATRE VITRAUX ILLUSTRANT LES DONS DE L'ESPRIT-SAINT (ATELIER DE GABRIEL LOIRE)

La Piété.

La Sagesse.

L'Intelligence (ou la Justice).

Le Conseil.
LE TRANSEPT DE L'ÉGLISE SAINT-LUBIN ET SAINT-JEAN-BAPTISTE

Le chœur et le bras sud du transept.

«L'Adoration des bergers»
Tableau anonyme du XVIIIe siècle.
Copie réinterprétée d'un tableau de Guido Reni (1575-1642).
LES ÉVANGÉLISTES AUX QUATRE COINS DE LA CROISÉE

Matthieu

Marc

Luc

Jean

La nef et le bras nord du transept.
Dans le transept, au second niveau du bras nord : la Vierge couronnée à l'Enfant
est due au sculpteur François-Antoine Zoegger (1829-1885).

Vierge couronnée à l'Enfant, détail
François-Antoine Zoegger (1829-1885).

Monument aux Morts de la paroisse
dans l'absidiale nord.
Calvaire en bronze et baptistère.

Vitrail : le Baptême
Atelier Gabriel Loire, 1978.

Détail de la Piéta ci-dessous : Jésus et la Vierge
Bas-relief de Louis Le Nain (1851-1903).

Calvaire en bronze : La Vierge.

Calvaire en bronze : saint Jean.

Piéta avec saint Jean.
Bas-relief de Louis Le Nain (1851-1903).
Bras nord du transept.
«La Vierge à l'Enfant» ---»»»
Copie du XIXe siècle de la Vierge du Rosaire de Bartolomé Murillo.

Statue de la Vierge couronnée à l'Enfant
par François-Antoine Zoegger (1829-1885).
Style néogothqiue.
Bras nord du transept.

Calvaire en bronze : Le Christ.

«Le Christ en croix»
Charles Thévenin, 1788.

Modèle des vitraux du 2e niveau du chœur.

Chapiteau à feuilles d'acanthe en fonte.

«Le Christ en croix», détail ---»»»
Charles Thévenin, 1788.
Le regard de défi du Christ agonisant envers son Père
n'est pas fréquent dans les tableaux du Calvaire.

«L'Adoration des bergers», détail.
Tableau anonyme du XVIIIe siècle.
Copie réinterprétée d'un tableau de Guido Reni (1575-1642).

Autel de la Vierge
Il est orné d'émaux dessinés par l'architecte de l'église, Anatole de Baudot.
Bras nord du transept.

Notre-Dame de la Joie et du beau Courage.
Chêne polychrome, XVIe-XVIIe siècles.

Vitrail : «Annonciation»
Atelier Oudinot, XIXe siècle
Bras nord du transept.

Vitrail : «Présentation de Jésus au temple», scène centrale.
Atelier Oudinot, XIXe siècle.
Bras nord du transept.


Vitrail : «La Crucifixion», scène centrale.
Atelier Oudinot, XIXe siècle.
Bras nord du transept.


«La Conversion de saint Hubert», 1758
par Carl van Loo (1705-1765),
Commande de Louis XV pour la chapelle du château de Saint-Hubert.

Autel de la Vierge
Émaux dessinés par Anatole de Baudot.

Chapelle du Sacré-Cœur dans le bras sud du transept.

Saint Lubin
Bois polychrome du XVIIIe siècle.

«La mort de saint Joseph»
Bas-relief de Louis Le Nain (1851-1903).

La Vierge dans La mort de saint Joseph
Bas-relief de Louis Le Nain (1851-1903).

«La mort de saint Joseph», détail.
Bas-relief de Louis Le Nain (1851-1903).

Autel du Sacré-Cœur.
Émaux dessinés par Anatole de Baudot, détail.
«««--- Voir à l'église parisienne du Saint-Esprit
une «Mort de Joseph» plus expressive réalisée par
Jacques Martin (1885-1976), grand prix de Rome en 1914.

Vitrail : «Saint Hubert guérit les malades», scène centrale.
Atelier Oudinot, XIXe siècle.
Bras sud du transept.

«Saint Lubin faisant l'aumône»
Eugène Tourneux, XIXe siècle
Ce tableau provient de l'ancienne église.

Vitrail : «En visite avec le roi Childebert,
saint Lubin arrête un incendie à Paris»
Atelier Oudinot, XIXe siècle.
Bras sud du transept.

Tabernacle en bois doré du XVIIe siècle, détail.
Il provient de l'ancienne église.
Bras sud du transept.
«««--- «Saint Césaire empêche une lapidation», détail.

«En visite avec le roi Childebert,
saint Lubin arrête un incendie à Paris», détail. ---»»»

Atelier Oudinot, XIXe siècle.
Bras sud du transept.
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINT-LUBIN ET SAINT-JEAN-BAPTISTE

Le chœur de Saint-Lubin et Saint-Jean-Baptiste
L'église ne possède qu'un seul orgue, situé dans le chœur.

L'orgue de chœur (1/2).
Il a été acquis par l'ancienne église en 1850. L'instrument, qui possède aujourd'hui 17 jeux, est l'œuvre du facteur John Abbey (1785-1859).
De petite taille, ses trois tourelles sont élégamment surmontées de couronnes dorées.
En 1871, lorsque la nouvelle église est construite, cet orgue prend place dans la tribune. Dans les années 1920, il est restauré et agrandi. En 1959, un début d'incendie le rend indisponible pendant plusieurs mois. ---»» Suite 2/2 ci-contre.


Ange musicien dans le chœur.
Ronde-bosse en pierre, XIXe siècle
par Louis-Gustave Gaudran et François-Antoine Zoegger.

«Le Christ Sauveur du Monde»
Atelier Oudinot, XIXe siècle.
Baie centrale du chœur.

L'orgue de chœur (2/2).
---»»» En 1979, il est à nouveau démonté et restauré (par le facteur Adrien Maciet), puis installé, cette fois, dans le chœur de l'église. Au cours des années 1980, restauration et nouveaux agrandissements se poursuivent. Le nouvel instrument est inauguré en 1992.
Source : dépliant disponible dans l'église.


Vue du chœur et de l'élévation nord.
Avec des arcades incluses dans des arcades, le néogothique
d'Anatole de Baudot fait plutôt penser au néoroman.

«Saint Jean-Baptiste»
Atelier Oudinot, XIXe siècle.

Ange musicien dans le chœur.
Ronde-bosse en pierre, 1870
par Louis-Gustave Gaudran et François-Antoine Zoegger.

«Saint Lubin»
Atelier Oudinot, XIXe siècle.

Les caissons de la voûte-plancher au-dessus de la tribune.

«««--- La tribune de la façade occidentale.

La nef de Saint-Lubin et Saint-Jean-Baptiste vue depuis le chœur.

Documentation : «Images du Patrimoine, Canton de Rambouillet» publié par l'Inventaire général (Ministère de la Culture)
+ «Église Saint-Lubin et Saint-Jean-Baptiste», brochure disponible dans la nef
+ «Le patrimoine des communes des Yvelines», Flohic éditions, 2000
+ «Au plus près du peuple» de Rémi Dalisson, éditions Vendémiaire, 2022
+ base Mérimée.
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