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Comme bien d'autres à Paris; l'église
de la Sainte-Trinité a été construite sous
le Second Empire. L'architecte en est Théodore Ballu qui
construisit également la basilique Sainte-Clotilde.
Terminée en 1867, la Sainte-Trinité est d'un imposant
style néo-Renaissance mi-italien, mi-français. Sans
nul doute, l'architecture et la décoration avaient pour but
d'impressionner les foules et de marquer la présence du catholicisme
dans ce quartier de Paris.
Avec 90m de long, 34m de large et 30m de haut, le monument est en
fait de type basilical par sa grande nef de 17m de large. Comme
l'église Saint-François-Xavier,
cet édifice du 9e arrondissement possède une ossature
métallique : seule une charpente en fer permet de telles
proportions. Les bas-côtés ont été voulus
étroits pour ne pas déranger les fidèles pendant
la messe.
L'église bénéficie d'un bon éclairage
de jour grâce à de nombreux vitraux en simple verre
blanc. Seule l'abside arbore des vitraux colorés historiés.
Les chapelles latérales abritent une série de peintures
religieuses créées au XIXe siècle.
Quelques grandes images dans cette page donnent une idée
du côté un peu théâtral de l'intérieur
de l'édifice. Mais il faut reconnaître que les contemporains,
en général, ont salué l'uvre comme une
réussite.
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Vue générale de l'église de la Sainte-Trinité.
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Le chur est surélevé
afin de suivre la déclivité du terrain. Il est
entouré de deux tribunes à balustrade. Initialement
cet espace, à droite et à gauche du chur,
avait été prévu pour Napoléon
III et la Cour. Mais l'empereur ne vint jamais.
La nef, d'une largeur de 17 mètrres, est ornée
de sculptures, de statues, de vases,
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le tout au-dessous d'une voûte
peinte de rinceaux et d'arabesques, sans surcharges. La lumière
pénètre agréablement.
Il est clair que l'architecte Théodore Ballu et l'Eglise
de Paris ont voulu «en mettre en plein la vue»
!
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Le clocher de la Sainte-Trinité culmine à 65 mètres.
Le campanile de forme octogonale se termine
par une coupole de style Renaissance française.
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La façade sud devant le square Etienne d'Orves.
Le style un peu hétéroclite est typique du Second
Empire. Certaines
façades de gares construites à cette époque
ont la même allure...
Les trois statues au premier plan illustrent la Trinité.
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Quatre statues ornent les extrémités de la façade,
représentant les quatre vertus cardinales.
Ci-dessus, la Force du sculpteur James Pradier (1792-1852). Elle
porte une épée au côté droit.
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La Tempérance
Statue de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875).
Les quatre vertus cardinales sont :
la Prudence, la Tempérance,
la Justice et la Force.
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La nef vue depuis le chœur.
L'orgue de tribune est, à l'origine, une uvre de Cavaillé-Coll.
Elle est décorée au-dessus d'une scène de l'Apocalypse
de Jean : «le Christ et l'Agneau pascal» de Jobbé-Duval.
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Quand
la chaire de la Sainte-Trinité servait de tribune révolutionnaire.
Une gazette de l'époque, plutôt ironique, rapporte
les événements suivants :
Pendant la Commune de Paris, le 12 mai 1871, une trentaine
de femmes se présentent devant la Sainte-Trinité
et exigent - ordre de la Commune à l'appui - que le
bâtiment soit mis à la disposition de leur «Club
de la Délivrance».
La nef, réservée aux membres du club, est rapidement
remplie de femmes et de jeunes filles tandis que les badauds
- des hommes attirés par l'événement
- restent dans les bas-côtés. La présidente
prend place à une table, au bas des marches du chur.
Elle porte une large ceinture rouge où trônent
deux pistolets. L'ordre du jour est le suivant : «Moyens
à prendre pour régénérer la société».
La présidente monte en chaire, mais son discours ne
suscite pas l'enthousiasme. Elle est suivie d'une jeune femme
qui peste contre les patrons, la vraie plaie sociale. Sans
grand succès. Une autre clame qu'il n'y a pas de Dieu
; des murmures parcourent l'assistance... Elle appelle à
la perquisition et au vol à main armé, mais
redescend bientôt de la chaire, écurée
par l'absence de réactions.
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Une autre femme lui succède,
encore plus exaltée, et réclame l'exécution
de tous les réfractaires. Huées, réprobations.
L'oratrice quitte son poste sous les sifflets. La suivante,
plus réaliste, appelle ses surs à lutter
jusqu'à la dernière goutte de leur sang et à
écraser les Versaillais. «Bravo», répond
la foule. Enfin, une autre, téméraire, monte
en chaire pour parodier la cérémonie de la messe.
Elle se fait huer aux cris de «madame Guignol»
et de «A bas le polichinelle!».
Dégoûtée par le peu de succès obtenu,
la présidente se lève et met fin à la
réunion en déclarant qu'il est impossible de
délibérer dans un quartier aussi réactionnaire...
Cinq jours plus tard, le 17 mai, l'activité révolutionnaire
changea de pratique : une troupe de communards entra dans
l'église, défonça les troncs et mit en
pagaille le mobilier : chandeliers, croix, lustres, vases,
etc. Elle fit bombance au presbytère avec des filles
de joie jusqu'à ce que l'arrivée des Versaillais
la fasse fuir. Pour venir à bout des tirs des insurgés,
on dut même utiliser des canons amenés sous le
porche.
Source : «La Sainte-Trinité»,
brochure du diocèse de Paris.
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Elévations de la nef, côté gauche.
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On voit bien le parti pris de l'architecte
quant à l'éclairage : au premier niveau, des
vitraux colorés à figures géométriques,
au second niveau des vitraux en verre blanc laissant passer
une abondante lumière.
La voûte repose sur des piliers flanqués de colonnes
composites comportant chacune deux statues d'apôtres.
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Le chur est bordé de dix colonnes symbolisant les dix
commandements. Sur la gauche, le maître-autel en bronze doré.
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Statue de l'apôtre André sur un pilier de la nef.
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L'ensemble du chur avec les vitraux historiés de l'abside.
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Le superbe maître-autel en bronze doré qui domine le
chur
est une uvre de Puissielgue-Rusand
(comme celui de l'église Saint-François-Xavier
à Paris).
Le Christ en croix en premier plan date de 1992.
Il est dû au sculpteur Philippe Kaeppelin.
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La chapelle de la Vierge vue dans sa partie basse, avec les vitraux
décoratifs du maître verrier Nicod.
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Ange dominant un bénitier à l'entrée de l'église,
uvre de Charles Gumery (1827-1871).
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En 1870,
l'église devient infirmerie.
La nef est vaste et le plancher en bois : l'église
de la Sainte-Trinité fit un très bon hôpital
pendant le siège de Paris. Durant l'hiver 1870-1871,
le chauffage central de l'église fut très utile,
mais insuffisant. On installa un poêle supplémentaire
dont les fumées obscurcirent les voûtes...
Les paroissiens se mirent en quatre pour aider malades et
blessés : équipes d'infirmières, brancardiers,
veilleurs de nuit. Les familles et les écoles apportèrent
le nécessaire. Tout fut stocké dans les chapelles
latérales : pharmacie, lingerie et même dépôt
d'armes. La cuisine et la buanderie furent installées
dans la crypte.
«La nuit de Noël 1870, on tira le rideau qui masquait
le maître-autel et la messe fut célébrée
joyeusement pour la paroisse et ses hôtes alités.»
Source : «la Sainte-Trinité»,
brochure du diocèse de Paris.
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«««--- Les vitraux
historiés dans la partie haute
de la chapelle de la Vierge
illustrent des épisodes de la vie de la Vierge.
Ils sont l'uvre d'Eugène Oudinot et Auguste Leloir.
Cliquez dessus pour l'afficher en gros plan.
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Peinture monumentale sur l'arc au-dessus du chœur.
La peinture monumentale sur l'arc
qui surplombe le chur est consacrée à
La Sainte Trinité. Elle est due à l'artiste
Barrias.
Les spécialistes la qualifient d'«audacieuse»
car le Père, le Fils et le Saint-Esprit se tiennent
la main. Elle demeure conforme aux pratiques cultuelles
de l'époque : proclamation des dogmes de l'Eglise,
apparitions de la Vierge. Le but étant pour l'Eglise
de se renforcer face aux multiples oppositions.
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Exemple de vitrail décoratif à figures
géométriques dans les bas-côtés.
Dans l'église, la lumière est en fait
apportée par les vitraux de verre blanc
au second niveau de l'élévation.
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Chapelle Saint-Joseph sur le côté gauche de la nef.
Comme toutes les chapelles latérales de la Sainte-Trinité,
elle est ornée de deux peintures du XIXe siècle. Ici,
à gauche, «Le Songe de saint Joseph».
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La chaire à prêcher a été décorée
par l'artiste Denuelle.
Elle est très semblable à celle de l'église
Saint-François-Xavier.
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Chapelle du Sacré Cur.
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Chapelle de l'Oratoire. |
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Documentation : «Paris d'église
en église», Massin éditeur
+ «L'église de la Sainte-Trinité», brochure
réalisée par la paroisse de la Trinité.
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