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L'église actuelle est la suite
d'une chapelle édifiée au XVIIe siècle, déjà
consacrée à Notre-Dame de Lorette, et détruite
à la Révolution. Une ordonnance royale de 1822 décide
la construction d'une nouvelle église dans un quartier naissant
de Paris, «la nouvelle Athènes». L'endroit devient
rapidement à la mode : les écrivains (G. Sand, A.
Dumas) y résident ; les artistes (Delacroix, Renoir) y installent
leur atelier ; les bourgeois y font construire leurs demeures cossues.
Bientôt, les demi-mondaines qui habitent le quartier seront
surnommées «lorettes». L'église est consacrée
en 1836.
Notre-Dame-de-Lorette, conçue par l'architecte Louis-Hippolyte
Le Bas (1782-1867), s'inspire des basiliques romaines : portique
à quatre colonnes corinthiennes à l'extérieur
; rangées de colonnes à chapiteaux ioniques à
l'intérieur.
Mais son côté le plus séduisant est sans aucun
doute sa décoration interne, recherchée et omniprésente.
De nombreux artistes et peintres ont été conviés
à son embellissement, lui conférant un style assez
éclectique, mais très agréable à l'il.
Les contemporains la trouvèrent trop décorée,
trop mondaine, sans grande spiritualité. Il n'empêche.
Les peintures murales qui couvrent l'édifice, ses frises,
sa coupole dans le chur, son arc triomphal séparant
la nef de l'avant-chur, sans oublier son magnifique plafond
à caissons bleu et or, aux formes géométriques
variées, font assurément de Notre-Dame-de-Lorette,
avec Saint-François-Xavier
et la Sainte-Trinité,
l'une des plus belles églises de Paris.
Cette page présente de grandes images de la nef et du chur
pour donner une idée plus précise de sa beauté
artistique, ainsi qu'un nombre important de photographies de peintures,
la plupart consacrées au culte marial.
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La nef et le chur de Notre-Dame-de-Lorette. |

La façade de Notre-Dame-de-Lorette face à la rue Lafitte.
L'entablement est dominé par les trois statues représentant
les
vertus théologales : la Foi, la Charité et l'Espérance.
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Statue représentant «La Charité»
de Charles-René Laitié (1782-1862)
sur l'entablement. |

La Vierge à l'Enfant au centre du tympan.
uvre de Charles-François Lebuf-Nanteuil. |

Le tympan de la façade est un «Hommage à la Vierge»
uvre de Charles-François Lebuf-Nanteuil (1792-1865)
: six anges en adoration devant la Vierge et l'Enfant |

Le bas-côté droit avec ses colonnes à chapiteaux ioniques et
sa suite de chapelles latérales.
L'église possède quatre très belles chapelles
d'angle et six chapelles latérales (ici celle de saint Hyacinthe) |

Chapelle du Mariage ou des Litanies (chapelle d'angle).
La peinture symbolique de cette chapelle est due à Victor Orsel
(mort en 1850)
qui y consacra les dix-sept dernières années de sa vie. |
Sous la Monarchie de Juillet et
le Second Empire, le nom de «lorette»
désigne des jeunes femmes du demi-monde, souvent aux
murs légères. Il a été employé
pour la première fois par le journaliste Nestor Roqueplan,
vers 1840. Cette appellation tire bien sûr sa source
du nom de l'église Notre-Dame-de-Lorette. En effet,
ces jeunes femmes louaient les nouveaux appartements du quartier
avec des baux précaires «en attendant que les
plâtres sèchent». On retrouve les «lorettes»
dans bien des uvres littéraires et de chansons
de l'époque. Jusqu'au ministre Persigny lui-même.
Mécontent du mariage de Napoléon III avec la
comtesse Eugénie de Téba (il aurait préféré
une jeune femme issue d'une grande famille royale européenne),
il eut ce reproche fameux à l'adresse de l'empereur
: «Ce n'était pas la peine de risquer le coup
d'État pour épouser une lorette».
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Aspect de la nef et du bas-côté droit.
Les peintures murales dédiées à la vie de Marie
scandent le deuxième niveau de l'élévation,
le tout sous un superbe plafond à caissons dorés. Un
arc triomphal sépare la nef du chur. |

Chapelle du Baptême (chapelle d'angle).
Elle est ornée de peintures au style très original
d'Adolphe Roger (1800-1880) |

Les fonts baptismaux en bronze sont surmontés
d'une statue de saint Jean-Baptiste
due à Francisque-Joseph Duret (1804-1865). |

«Extase de sainte Thérèse» par Jérôme-Marie Langlois,
1836.
On notera l'expression très réussie de l'ange qui soutient
sainte Thérèse. L'une des plus belles peintures de ND-de-Lorette.
Cliquez sur l'image. |

Chapelle de la Communion.
Elle est due à Adophe Perrin. La statue du Christ est l'uvre
d'Antoine Desbufs (1793-1862). |

«Apparition de la Vierge à sainte Thérèse» par Langlois, 1836.
Cette peinture est marquée par un magnifique équilibre.
À nouveau, l'une des plus belles uvres de l'église.
Cliquez sur l'image. |

Le bas-côté droit vu depuis la chapelle du Mariage.
Il possède lui aussi un plafond à caissons. |

Le chœur richement décoré de Notre-Dame-de-Lorette. |

La coupole avec sa peinture «Le Triomphe de la Vierge»
ou
«La Translation de la maison de Lorette» par Pierre-François
Delorme (1783-1859).
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
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La chapelle du Mariage vue depuis l'allée - au premier plan
-
qui sépare le chur de la nef. (ND-de-Lorette n'a pas
de transept.)
On retrouve partout ces peintures symboliques sur les surfaces planes
de l'église. |
L'histoire de «la
Translation de la Santa Casa» a été
écrite par le moine Teramano entre 1465 et 1472. À
l'origine, la Santa Casa se trouve bien sûr à
Nazareth, lieu de l'enfance de Jésus, mais aussi lieu
de l'Incarnation. Quand les Mameluks musulmans envahissent
la Palestine en 1291, des anges prennent la maison et la transportent
en Dalmatie (l'actuelle Croatie). Trois ans plus tard, à
nouveau devant l'invasion musulmane, l'opération recommence.
Cette fois, les anges transportent la Santa Casa en Italie,
près d'Ancône, et, pour lui éviter tout
dommage, la cachent dans un bois de lauriers. D'où
le nom de «lorette» pour laurier. Mais il était
écrit que la Maison réapparaîtrait au
grand jour. En 1295, les anges la transportent sur le haut
de la colline qui surplombait la cachette, à Loreto.
Le village devient aussitôt un lieu de pèlerinage
important. Des églises lui sont consacrées dans
le monde entier sous cette appellation.
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D'une manière plus pratique
- et plus véridique aussi -, la translation de la Santa
Casa ne doit rien aux anges, mais tout au déménagement
des biens d'une famille italienne. Les archives du Vatican
et les fouilles archéologiques sous la basilique actuelle
de Loreto confirment les faits suivants : Au XIIIe siècle,
les Angelis, qui sont une branche de la famille impériale
de Constantinople, décident de faire revenir en Italie
les nombreux biens qu'ils possèdent en Palestine -
à cause de la menace musulmane. La Casa en fait partie.
Elle est démontée pierre par pierre et reconstruite
selon les plans d'origine dans leurs terres d'Ancône,
à Loreto.
Nota : La Santa Casa apparaît dans la partie basse de
la peinture de la coupole.
Source : «Notre-Dame de
Lorette», fascicule sur l'église édité
par la paroisse de Notre-Dame-de-Lorette à Paris.
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«La Présentation de Jésus au Temple» de François-Joseph Heim
(1787-1865).
Peinture murale à la cire dans le chur. |

Ce que l'on voit en levant les yeux dans l'avant-chur... |

«L'Annonciation» par François Dubois (1833).
Peinture dans la nef.
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Vitrail de l'Assomption dans l'Oratoire. |
Le vitrail
de l'Assomption.
C'est le seul vitrail historié de l'église Notre-Dame-de-Lorette.
Tous les autres sont en verre blanc. Il a été
dessiné par Jérôme-Marie Delorme et réalisé
par la Manufacture
de porcelaine de Sèvres. Il est «caché»
dans l'Oratoire, une petite salle fermée à l'extrémité
du bas-côté gauche. Il faut s'adresser à
l'accueil de l'église pour pouvoir y accéder.
Cliquez sur le vitrail pour l'afficher en gros plan.
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Le plafond de bois doré à caissons cruciformes est dû
à Hubert-Nicolas Lamontagne.
De chaque côté du plafond, les peintures illustrent la
vie de Marie. |

Statue en chêne de la Vierge à l'Enfant
par Jean-Jacques Elshoëcht (1797-1856) |

Le plafond à caissons a été réalisé par
Hubert-Nicolas Lamontagne.
Il est décoré du monogramme de Marie, de la colombe
du Saint Esprit et de rosaces.
En théologie, Marie est aussi appelée la «Rose
mystique». |

«La Présentation de la Vierge» par Auguste Vinchon (1833), détail.
On en donne ici la partie centrale.
Peinture murale dans la nef. |

«Saint Étienne visite une malade» par Champmartin (1836).
Chapelle latérale Saint-Étienne. |

La chaire à prêcher est en chêne. Elle a été créée
par Elshoëcht.
Deux grands séraphins soutiennent l'abat-voix. |

Un séraphin soutenant l'abat-voix de la chaire à prêcher.
Sculpture de Jean-Jacques Elshoëcht (1797-1856). |

Le chœur de Notre-Dame-de-Lorette.
En dépit d'un assemblage éclectique, il n'est pas exagéré
de dire que les peintures murales, les décorations des piliers,
les frises,
l'arc triomphal et la coupole font du chur de Notre-Dame-de-Lorette
l'un des plus beaux de Paris. |

«La Vierge de Foligno» d'après Raphaël
par Marie-Victoire Jacquotot, 1827.
Actuellement au musée
de la Céramique à Sèvres |
De
la porcelaine de Sèvres à Notre-Dame-de-Lorette.
Les contemporains ont été surpris par
la richesse de la décoration de l'église,
qui souleva quelques polémiques dans les salons
parisiens. Marie-Victoire
Jacquotot, l'un des meilleurs peintres sur porcelaine
de l'époque, rapporte dans une lettre à
un correspondant (qu'elle ne nomme pas) qu'elle verrait
bien son «tableau de Vierge d'après Raphaël»
orner le grand maître-autel de Notre-Dame-de-Lorette,
un maître-autel «susceptible d'ornements
de luxe et d'ajustements précieux».
Elle suggère à son correspondant d'en
parler au préfet qui pourrait alors le proposer
à l'architecte Le Bas. Qu'est-il arrivé
ensuite? Mystère. Toujours est-il que le projet
n'aboutit pas.
On ne sait pas exactement quelle était cette
«Vierge d'après Raphaël». En
1827, l'artiste avait réalisé une plaque
de porcelaine : «La Vierge de Foligno» d'après
Raphaël (reproduite à gauche). Était-ce
cette uvre que l'on aurait pu voir au centre des
décorations du maître-autel ci-contre?
Source : «Marie-Victoire
Jacquotot, 1772-1855, peintre sur porcelaine»
d'Anne Lajoix (Société de l'Histoire de
l'Art français), page 39.
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Le maître-autel de Notre-Dame-de-Lorette. |
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L'orgue de tribune réalisé en 1838 par Aristide Cavaillé-Coll.
Ce dernier a 28 ans et, avec l'aide de son père et de son frère
Vincent, il réalise là son premier instrument.
L'étroitesse du buffet d'orgue ne l'a assurément pas
aidé...
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«La Visitation» par Amable-Paul Coutan.
Peinture murale dans la nef. |

«L'Adoration des bergers» de Nicolas-Auguste Hesse.
Peinture murale dans la nef. |

Vitrail de l'Assomption dans l'Oratoire, détail :
le visage de la Vierge dessiné par Jérôme-Marie
Delorme |

«Le baptême de saint Hippolyte»
par Nicolas-Auguste Hesse (1836).
Peinture dans la chapelle latérale Saint-Hippolyte. |

«L'Adoration des Mages»
par Jean-Pierre Granger (1833).
Peinture murale dans la nef. |

«Le Mariage de la Vierge»
par Jérôme Langlois (1833).
Peinture murale dans la nef.
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«Jésus parmi les Docteurs de la Loi»
par Michel-Martin Drölling (1786-1851), partie centrale.
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Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.
Statue moderne. |
Les bénitiers de l'église
sont des valves de tridacne géant. ---»»»
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La nef de Notre-Dame-de-Lorette vue du chœur. |
Documentation : «Paris d'église en église», Massin éditeur
+ «Notre-Dame de Lorette», fascicule sur l'église édité par la paroisse de Notre-Dame-de-Lorette à Paris |
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