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Page créée en oct. 2018
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Vitrail de la Vierge des Litanies, détail

La deuxième page consacrée à l'église Saint-Étienne-du-Mont propose un développement sur le chœur et le déambulatoire, en particulier la chapelle Sainte-Geneviève, la chapelle de la Vierge, avec leur ornementation et leurs verrières.
On trouvera, dans la seconde partie de la page, des présentations des grandes verrières Renaissance : verrière du Très-Saint-Nom-de-Jésus (baie 101), verrière de la vie de saint Étienne (baie 102), verrière de la Vie de la Vierge (baie 105), de la Légende de saint Claude (baie 107) et de la Pentecôte (baie 109).
La page 3 est consacrée aux galeries annexes, dites des «Charniers» et aux verrières Renaissance qu'elles abritent ainsi qu'à la très belle chapelle des catéchismes.

Vitrail de la vie de saint Étienne, détail
Vue d'ensemble du chœur avec le déambulatoire sud au premier plan
Vue d'ensemble du chœur avec le déambulatoire sud au premier plan.
Sur la droite, la grande baie 102 (Vie de saint Étienne) illumine le passage vers la chapelle des catéchismes.
Tout à droite, la chapelle Sainte-Geneviève et ses bougies.
LA CHAPELLE SAINTE-GENEVIÈVE
La chapelle Sainte-Geneviève
La chapelle Sainte-Geneviève.
Vitrail Baie 16, Procession de la châsse de sainte Geneviève, 1882, Édouard Didron
La Procession de la châsse de sainte Geneviève, 1882.
Atelier d'Édouard Didron (baie 16),
d'après un dessin du XVIIe siècle.

La chapelle Sainte-Geneviève.
Sous la Terreur, les reliques de la sainte ont été brûlées et la châsse a été fondue. Cette chapelle (réunion de deux petites chapelles) abrite donc les reliques qui ont subsisté dans d'autres églises. Son style artistique diffère totalement de celui des autres chapelles : le décor en a été renouvelé en 1855 sur un programme néogothique arrêté par le jésuite Arthur Martin (1801-1856). On retiendra le somptueux autel dédié à la sainte et organisé autour d'une statue d'Achille Valois. On notera aussi la présence de trois vitraux modernes. L'un des plus intéressants est celui de l'atelier d'Édouard Didron, créé en 1882. Il illustre la procession de la châsse, inspirée d'un dessin du XVIIe siècle. On y voit les deux églises (abbatiale et paroissiale) côte-à-côte. Les deux autres, à la mode du XVe siècle, présentent la vie de sainte Geneviève.

.Chapelle Sainte-Geneviève, la châsse et l'autel Vitrail Baie 16, La Procession de la châsse, XIXe siècle, détail
La Procession de la châsse, 1882, détail (baie 16).

«««--- Chapelle Sainte-Geneviève, la châsse moderne et l'autel.
Le projet néogothique d'Arthur Martin ne laisse pas un cm2 de mur et de voûte à nu !

Statue de sainte Geneviève, détail
Statue de sainte Geneviève, détail.
Œuvre d'Achille Valois, 1823.
Vitrail baie 12, histoire de sainte Geneviève XIXe siècle
Histoire de sainte Geneviève, 1869 (baie 12).
Vitrail baie 18, la Cène et les Apparitions du Christ, Charles Champigneulle, 1889
LA CÈNE ET LES APPARITIONS DU CHRIST, baie 18.
Atelier de Charles Champigneulle, 1889. Apparitions : 'Noli me tangere' et Incrédulité de saint Thomas.
Chapelle Sainte-Geneviève, l'autel
L'autel dédié à la sainte dans la chapelle Sainte-Geneviève.
Décor conçu en 1855 par le théoricien du néogothique, le jésuite Arthur Martin.
«Les échevins de Paris rendant hommage à sainte Geneviève» de Nicolas de Largillière
«Les échevins de Paris rendant hommage à sainte Geneviève»
Tableau ex-voto de Nicolas de Largillière, 1696.

Les deux ex-voto à sainte Geneviève comptent parmi les tableaux phares de l'église Saint-Étienne-du-Mont. Hauts de plus de cinq mètres, ce sont des portraits collectifs des membres du bureau de la ville de Paris aux pieds de leur sainte patronne, rassemblés après le succès d'une procession.
Le premier de ces tableaux (donné au-dessus à droite) a été peint, en 1696, par Nicolas de Largillière (1656-1746) ; le second, donné plus bas, en 1726 par Jean-François de Troy (1679-1752). Ils ont été offerts à l'abbatiale au XVIIIe siècle par le prévôt des marchands et les échevins de Paris. Les donateurs avaient deux bonnes raisons de marquer leur dévotion à la sainte : d'une part, l'abbatiale abritait le tombeau de la sainte patronne de la ville ; d'autre part, ils voulaient la remercier de sa double intercession. La première eut lieu en 1694, année de famine : la pluie tombe sur Paris après la procession et met fin à trois mois de sécheresse. La seconde se produisit en 1725 selon le schéma inverse : la procession fait cesser les pluies diluviennes qui s'abattent sur la capitale.
Historiquement, ces tableaux étaient au nombre de quatre - les deux autres sont perdus - et se faisaient face dans la nef de l'abbatiale. L'un, de 1710, était signé François de Troy, père de Jean-François ; l'autre était dû à Robert Tournières et

datait de 1746.
Ces deux tableaux, illustrations de la vie de la capitale, attiraient les convoitises à un point tel qu'ils ont failli quitter l'église par trois fois. En 1856, le baron Haussman, préfet de la Seine, essaie de les faire entrer dans les collections du musée du Louvre, mais n'y parvient pas. En 1878, ils sont présentés à l'Exposition universelle, puis gagnent l'Hôtel de ville... où ils seraient restés sans les réclamations pressantes de l'abbé de l'époque pour les récupérer. Enfin, ultime passe d'armes après la Grande guerre. Cette fois, les deux toiles sont restaurées et entreposées au dépôt d'Auteuil pendant la durée du conflit ; en 1919, elles sont exposées au Petit Palais où le conservateur souhaite les garder. L'administration proposa d'en réaliser des copies de taille réduite pour l'église. Il fallut l'intervention de l'archevêque de Paris pour que cesse la crise ouverte entre la paroisse et la ville. Les deux toiles revinrent à Saint-Étienne-du-Mont en 1923. Au cours du second conflit mondial, elles furent à nouveau mises à l'abri, mais regagnèrent sagement leur emplacement en 1946.
Source : Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016.

Vitrail baie 12, histoire de sainte Geneviève, XIXe siècle, registre du bas
HISTOIRE DE SAINTE GENEVIÈVE ENFANT
1869, registre du bas de la baie 12.
Peintre verrier Claude Riquier, cartonnier Louis Steinheil.

L'histoire de sainte Geneviève est donnée par deux vitraux de sa chapelle. Tous deux sont réalisés par l'atelier du maître verrier Claude Riquier.
Le premier (1869) concerne sa jeunesse : elle rencontre l'évêque saint Germain d'Auxerre et saint Loup ; elle guérit sa mère Gérontia devenue aveugle après avoir giflé sa fille qui lui annonçait son désir de se consacrer à Dieu ; elle reçoit le voile des vierges des mains de l'évêque Villicus ; elle est hantée dans son sommeil par la vision du paradis et de l'enfer.
Le second (1877) relate la vie de la sainte, une fois adulte : elle ravitaille les Parisiens ; elle les exhorte, en 451, à résister aux Huns qui menacent la capitale ; elle fait fuir le démon qui tourmente une jeune fille ; elle s'éteint vers 500 ou 512. Dans ce dernier panneau, la bannière de l'ange au pied du lit indique que ce vitrail est une donation de l'Institut des dames de sainte Geneviève.
Ces deux registres sont dominés par des hauts dais, un style caractéristique du XVe siècle.

Vitrail baie 14, Histoire de sainte Geneviève, XIXe siècle, registre du bas
HISTOIRE DE SAINTE GENEVIÈVE ADULTE, 1877, registre du bas de la baie 14.
«Ex–voto à sainte Geneviève par le prévôt des marchands et les échevins», De Troy 1726
«Ex-voto à sainte Geneviève par le prévôt des marchands et les échevins»
Tableau ex-voto de Nicolas de Troy, 1726.
Déambulatoire central et élévation
Déambulatoire central et élévations (XVIe siècle).
Déambulatoire sud avec sa voûte
Déambulatoire sud avec sa voûte
Début du XVIe siècle.
Le chœur et l'élévation de l'abside
Le chœur et l'élévation de l'abside.
Le maître-autel date de 1806.
«La Lapidation de saint Étienne»
«La Lapidation de saint Étienne» (peintre Jammot, 1866).
Élévations sud du chœur
Élévations sud du chœur (XVIe siècle).
LES CINQ VITRAUX DE L'ABSIDE : LES APPARITIONS GLORIEUSES DU CHRIST (vers 1540)
Les vitraux de l'abside vus du vaisseau central
Les cinq vitraux de l'abside vus du vaisseau central.
Vitrail baie 201, Apparition du Christ à Marie-Madeleine
APPARITION DU CHRIST À MARIE-MADELEINE
(baie 201).
Vitrail baie 200, Apparition du Christ à sa mère
APPARITION DU CHRIST À SA MÈRE
(baie 200).

Les cinq vitraux historiés de l'abside illustrent les apparitions glorieuses du Christ après sa résurrection. Ils ne sont pas issus d'une commande particulière à une époque donnée, mais font partie, avec les grandes verrières, des nombreuses commandes passées par la fabrique pour vitrer le chœur dans les années 1530-1540.
Trois d'entre ces vitraux ont un auteur connu. L'Apparition du Christ aux Saintes Femmes (baie 204), daté de 1541-1542, est dû à Guillaume Rondel, un verrier, nous disent les sources, à la veille d'intégrer la corporation des peintres. Le Noli me tangere (ou Apparition du Christ à Marie-Madeleine, baie 201) et l'Apparition aux pèlerins d'Emmaüs (baie 203) sont l'œuvre d'un autre verrier parisien, Jacques Rousseau. Ces trois vitraux ont été offerts par des marguilliers de la paroisse. Le style de Jacques Rousseau faisait que ce verrier incarnait une sorte d'«arrière-garde picturale», pour reprendre l'expression d'Étienne Hamon et de Françoise Gatouillat. Les études sur les donateurs de vitraux montrent que les gens âgés (plus de cinquante ans à l'époque) s'adressaient plutôt à lui car ils semblaient préférer son style.
Enfin, deux vitraux n'ont, à ce jour, pas d'auteur connu : l'Apparition du Christ à sa mère (baie 200) et l'Apparition à saint Pierre (baie 202)
Sources : 1) Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016 ; 2) Corpus Vitrearum, Les vitraux de Paris, de la Région parisienne, de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, éditions du CNRS, 1978.

Baie 202 : Apparition du Christ à saint Pierre
APPARITION DU CHRIST À SAINT PIERRE (baie 202), détail.
Vitraux de l'abside, partie haute
Les vitraux de l'abside illustrent les apparitions glorieuses du Christ après sa résurrection (années 1530-1540).
LA CHAPELLE DE LA VIERGE
Déambulatoire sud avec vue sur la chapelle de la Vierge
Déambulatoire sud et entrée de la chapelle de la Vierge.
On voit l'Annonciation d'A. Caminade sur le mur de la chapelle.
Vue d'ensemble de la chapelle de la Vierge
Vue d'ensemble de la chapelle de la Vierge
avec la statue en marbre de Denis Foyatier et les toiles marouflées d'Alexandre Caminade.

La chapelle de la Vierge, chapelle axiale de l'église, a connu de nombreux réaménagements. Lors de sa mise en service en 1540, elle n'occupait que deux travées. Elle a été reconstruite en 1655 selon un plan élargi : empiétement sur le petit cimetière à l'est et élévation de son ouverture sur le déambulatoire (ce qui s'est traduit par la diminution pour moitié de la verrière qui la surplombe - photo ci-dessus à gauche). On note de nouveaux réaménagements en 1738, par Godde en 1824 et enfin ceux de Victor Baltard en 1853. On peut y voir quatre toiles marouflées d'Alexandre Caminade (1789-1862) relatives à la vie de la Vierge. Parmi celles-ci, une Visitation et une Annonciation sont disposées à l'entrée (données ci-dessous). Deux grandes toiles ornent l'intérieur de la chapelle : une Adoration des mages et une Dormition. Le style de Caminade convient à merveille à cette chapelle. Par la gestuelle des personnages et le feutré des coloris, ses toiles respirent la douceur et la quiétude.
Au-dessus de l'autel, la statue de la Vierge à l'Enfant en marbre, réalisée en 1863 par Denis Foyatier (1793-1863), parachève l'atmosphère de paix de la chapelle.
Les six vitraux sous la coupole portent la griffe de Victor Baltard. Celui-ci opta pour un aménagement néo-classique et demanda à l'atelier Laurent-Gsell de créer six verrières à partir de panneaux anciens disparates, l'homogénéité de l'ensemble devant être assurée par l'uniformité du cadre et de ses bordures. On trouve ainsi une Sainte-Anne et la Vierge, un Saint-André et sa croix, saint Étienne avec une des pierres de son martyre sur la tête (réalisé avec l'emploi d'émaux car après 1600), un saint archevêque et une Vierge au Calvaire (réalisée vers 1550). Enfin, à l'entrée de la chapelle, deux inscriptions signalent l'emplacement des tombes de Pascal et de Racine. La coupole date de 1655.
Source : Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016.

Vitraux centraux de la chapelle de la Vierge dans leur mise en cadre (atelier Laurent-Gsell, 1853)
Vitraux centraux de la chapelle de la Vierge dans leur mise en cadre (atelier Laurent-Gsell, 1853).
«La Visitation» d'Alexandre Caminade, 1833
«La Visitation»
Toile d'Alexandre Caminade, 1833.
«L'Annonciation» d'Alexandre Caminade, 1833
«L'Annonciation»
Toile d'Alexandre Caminade, 1833.
La coupole et les vitraux de la chapelle de la Vierge
La coupole de la chapelle de la Vierge (1655) et ses vitraux.
Chapelle de la Vierge, détail de la coupole
La coupole de la chapelle de la Vierge, détail.
«La Mort de la Vierge» d'Alexandre Caminade, 1833
«La Mort de la Vierge»
Toile d'Alexandre Caminade, 1833.
La Vierge à l'Enfant de Denis Foyatier (1793-1863)
La Vierge à l'Enfant, 1863
Œuvre de Denis Foyatier (1793-1863).
Vitrail baie 3, saint Étienne
Saint Étienne, après 1600.
Vitrail baie 2, la Vierge
La Vierge du Calvaire, vers 1550.
Le chœur et ses niveaux 2 et 3
Le chœur gothique du XVIe siècle et ses niveaux 2 et 3.

«««--- Deux panneaux anciens parmi les six utilisés par l'atelier Laurent-Gsell en 1853
pour réaliser les vitraux de la chapelle de la Vierge.
CHAPELLES ET VITRAUX DU DÉAMBULATOIRE NORD
Déambulatoire nord, chapelles et grandes verrières
Le déambulatoire nord avec ses chapelles et ses grandes verrières.
Juste avant le premier plan, un cordon interdit l'accès à ces chapelles.
Les martyrs du Mont Ararat, chapelle Saint-Joseph
Les martyrs du Mont Ararat, chapelle Saint-Joseph
Peintures murales de la première moitié du XVIe siècle.
Vitrail baie 9, «Le Mariage de la Vierge», détail
LE MARIAGE DE LA VIERGE, 1894 (baie 9).
Détail : Les suivantes de Marie par Carlo Pizagalli.
Chapelle nord Saint-Hilaire.
Vitrail baie 9, «Le Mariage de la Vierge» par Carlo Pižagalli, 1894
LE MARIAGE DE LA VIERGE par Carlo Pizagalli, 1894 (baie 9).
Chapelle nord Saint-Hilaire.
Vitrail baie 7, «La Mort de Joseph» par Carlo Pizagalli, 1894
LA MORT DE JOSEPH par Carlo Pizagalli, 1894 (baie 7).

La chapelle Saint-Hilaire, dans la partie nord du déambulatoire, compte parmi les trois chapelles nord qui, en général, sont interdites d'accès aux visiteurs : un cordon après la chapelle de la Vierge barre le passage (sans qu'on en connaisse la raison). Il faut donc aller dans le déambulatoire sud pour voir les deux vitraux de style troubadour de cette chapelle. Ils sont donnés ci-contre et montrent le Mariage de la Vierge et la Mort de Joseph (historiquement, la chapelle Saint-Hilaire était dédiée à saint Joseph).
Les cartons de ces deux vitraux ont été proposés par le verrier parisien Carlo Pizagalli en 1894. Les sources indiquent que la Commission des Beaux-Arts les accepta «sans enthousiasme». Malgré la réelle beauté dont ils sont empreints (voir les suivantes de Marie ci-dessus), il est vrai que le style troubadour n'est pas le style dominant de l'église.
Source : Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016.

LES GRANDES VERRIÈRES
VERRIÈRE DU TRÈS-SAINT-NOM DE-JÉSUS, baie 101
Vitrail baie 101, le Très-Saint-Nom-de-Jésus, milieu  du XVIe siècle
Vitrail du TRÈS-SAINT-NOM-DE-JÉSUS (baie 101)
Atelier de Jacques Chastellain, 1540.

Baie 101. Le vitrail du Très-Saint-Nom-de-Jésus a été offert, au début des années 1540, par Robert Cénalis, évêque d'Avranches et futur doyen de la faculté de théologie de Paris. Il est dû à l'atelier du maître verrier parisien, Jacques Chastellain. Deux grandes scènes en composent l'essentiel : un Baptême du Christ et une Transfiguration. Entre elles, la lancette centrale est peuplée d'anges porteurs de phylactères à la gloire du Sauveur. Le registre du bas illustre la Lapidation de saint Étienne, tandis que, sur la gauche, se tient le donateur en prières. Au tympan, une Trinité. Ce vitrail est remarquable par ses différences de style : les auteurs des cartons et les peintres ne sont pas uniques. Comme si, dans l'atelier du maître verrier, tout le monde s'était mis au travail pour satisfaire un délai court. Les sources indiquent que la Lapidation vient d'un dessin de Jean Cousin ; le très beau Baptême du Christ vient, quant à lui, d'un carton de Noël Bellemare, dessiné vers 1530 pour l'église parisienne du Temple.
Source : Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016.

Vitrail baie 101, LeTrès–Saint–Nom–de–Jésus : Lapidation de saint Étienne
Vitrail du TRÈS-SAINT-NOM-DE-JÉSUS, 1540 (baie 101)
Détail : La Lapidation de saint Étienne.
Vitrail baie 101, le Très–Saint–Nom–de–Jésus, détail : le baptême du Christ
Vitrail du TRÈS-SAINT-NOM-DE-JÉSUS, 1540 (baie 101)
Détail : le baptême du Christ.
Vitrail baie 101, le Très–Saint–Nom–de–Jésus, détail : la Transfiguration
Vitrail du TRÈS-SAINT-NOM-DE-JÉSUS, 1540 (baie 101)
Détail : la Transfiguration.
VERRIÈRE DE LA VIE SAINT ÉTIENNE, baie 102
Vitrail baie 102, Vie de saint Étienne, 3e quart du XVIe siècle
Vitrail de LA VIE DE SAINT ÉTIENNE (baie 102)
Atelier de Nicolas BEAURAIN, 1542.

Baie 102. La verrière de la vie de saint Étienne est due à un autre grand nom du vitrail parisien : Nicolas Beaurain. La courte vie du diacre y est illustrée par les scènes classiques : le jeune Étienne est nommé diacre ; il prêche à la foule ; il défend sa foi devant le Sanhédrin ; il est condamné ; lapidé ; son corps, laissé sans sépulture, est gardé par les bêtes sauvages ; le lendemain, des amis l'emportent pour l'enterrer. Au tympan, Étienne est accueilli par la Trinité. Nicolas Beaurain, engagé par la confrérie de saint Étienne pour réaliser ce vitrail, l'acheva à Pâques 1542. Ouvert aux innovations, ce maître verrier utilise ponctuellement des émaux pour les bleus et les violets. À noter que ce vitrail est resté à la même place (déambulatoire sud) depuis l'origine. Source : Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016.

Vitrail baie 102, Vie de saint Étienne, détail : le cadavre d'Étienne est veillé par les animaux sauvages, Nicolas Beaurain, 1542
Vitrail de LA VIE DE SAINT ÉTIENNE, 1542 (baie 102)
Détail : le cadavre d'Étienne est veillé par les animaux sauvages.
Vitrail baie 102, Vie de saint Étienne : Condamnation de saint Étienne
VIE DE SAINT ÉTIENNE (baie 102)
Détail : Condamnation de saint Étienne par le Sanhédrin.
Atelier de Nicolas Beaurain, 1542.
«SUJETS DIVERS» ou SCÈNES DE L'ANCIEN ET DU NOUVEAU TESTAMENT , 1866, baie 103
Vitrail baie 103, Adam et Ève chassés du paradis et scène du chemin de croix, XIXe siècle
SCÈNES DE L'ANCIEN ET DU NOUVEAU TESTAMENT (baie 103)
Atelier Joseph Félon, 1866.
Vitrail baie 103, Adam et Ève chassés du paradis
Adam et Ève chassés du paradis
Détail de la baie 103 (1866).

Ce vitrail, nommé ici «Scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament», est de 1866. Il a été créé par l'atelier parisien de Joseph Félon. N'étant pas de la Renaissance, on le trouve très rarement dans les documentations. Le premier registre illustre des scènes du début de la vie de Jésus ; au-dessus, on trouve Adam et Éve devant leur Créateur après leur faute, puis le Portement de croix. Dans le tympan : la Trinité.
Habilement Joseph Félon a reproduit le style Renaissance des vitraux voisins. En regardant les grandes verrières dans le déambulatoire nord, vous pourriez croire que ce vitrail de 1866 est du XVIe siècle !

VERRIÈRE DE LA VIE DE LA VIERGE, baie 105
Vitrail baie 105, Vie de la Vierge
Vitrail de LA VIE DE LA VIERGE (baie 105). Fin du XVe siècle.
Vitrail baie 105, Vie de la Vierge, le Tympan
Vitrail de LA VIE DE LA VIERGE, le Couronnement de la Vierge au tympan (baie 105).
Ce tympan est attribué au maître verrier Jacques Rousseau (1541).

Baie 105. Le vitrail de la Vie de la Vierge vient de l'ancienne église Saint-Étienne, vitrail déposé avec d'autres avant la démolition du bâtiment. Dans le courant 1541, la fabrique demanda au maître-verrier Jacques Rousseau de réinstaller dans le nouveau chœur quatre des anciennes verrières récupérées. Deux d'entre elles (baies 104 & 106) disparurent au XVIIIe siècle, mais il nous reste leurs vis-à-vis dans les baies 105 & 107 : une grande Vie de la Vierge et une Histoire de saint Claude donnée plus bas.
Les sources indiquent que «les neuf scènes d'origine [de ce vitrail] relèvent d'une production familière dans la capitale autour de 1500, inféodée à des modèles des peintres de la dynastie Dipre largement diffusés.»
Les panneaux relatant la vie de la Vierge sont des «classiques». Au registre du bas : Annonce à Joachim, Rencontre à la Porte dorée ; Naissance de la Vierge ; Présentation au Temple ; Mariage de la Vierge. Au registre supérieur : autour d'une Assomption, on trouve l'Annonciation, la Nativité, l'Adoration des mages et la Dormition. Au tympan, la Vierge couronnée par la Trinité est une création du verrier Jacques Rousseau (1541).
On retrouve une nouvelle fois, dans ce vitrail de la fin du XVe siècle, confirmation qu'aucune page du Nouveau Testament ne fait référence à la vie de Marie entre la Nativité (et la Fuite en Égypte) et la Dormition (hormis les courts épisodes des Noces de Cana et de la Crucifixion). Source : Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016.

Vitrail baie 105, Vie de la Vierge, registre du bas
VIE DE LA VIERGE (baie 105), registre du bas.
Production parisienne de la fin du XVe siècle :
Annonce à Joachim, Rencontre à la Porte dorée, Naissance de la Vierge, Présentation de la Vierge au Temple, Mariage de la Vierge.
VERRIÈRE DE LA LÉGENDE DE SAINT CLAUDE, baie 107
Vitrail baie 107, Légende de saint Claude
Vitrail de LA LÉGENDE DE SAINT CLAUDE (baie 107).
Fin du XVe siècle.

Baie 107. Le vitrail de la vie de saint Claude. Comme son voisin de la baie 105, ce vitrail vient de l'ancienne église Saint-Étienne, démolie au début du XVIe siècle. Il relève d'un type de production traditionnel dans la capitale à la fin du XVe siècle. Le tympan, comme dans la verrière de la vie de la Vierge (baie 105), est une création de Jacques Rousseau.
Ci-contre, le registre du bas : naissance du saint, baptême, entrée en religion et sacre.
Au-dessus, gros plan sur deux miracles posthumes : saint Claude coupe la corde d'un pendu innocent ; saint Claude sauve un voyageur de la noyade et le fait accompagner par deux anges.
Source : Saint-Étienne-du-Mont par Étienne Hamon & Françoise Gatouillat, éditions Picard, 2016 & Corpus Vitrearum.

Vitrail baie 107, Légende de saint Claude, détail :  Claude coupe la corde d'un pendu innocent
Vitrail de LA LÉGENDE DE SAINT CLAUDE (baie 107). Fin du XVe siècle.
Détail de deux miracles posthumes : saint Claude coupe la corde d'un pendu innocent (à gauche) ;
à droite, il sauve un voyageur de la noyade et le fait accompagner par deux anges.
Vitrail baie 107, Légende de saint Claude, registre du bas
Vitrail de LA LÉGENDE DE SAINT CLAUDE (baie 107), registre du bas.
VERRIÈRE DE LA PENTECÔTE, baie 109
Vitrail baie 109, Pentecôte, détail central
Vitrail de LA PENTECÔTE (baie 109), détail central. (Jacques Rousseau)

Baie 109. Vitrail de la Pentecôte. Compte tenu de l'architecture de l'église, c'est, parmi les grandes verrières, celle qu'il est le plus difficile de prendre en photographie. On en donne la partie principale ci-contre. La Vierge est assise au centre, face à saint Jean. Les autres apôtres les entourent. L'Esprit Saint se manifeste par la présence de flammèches qui viennent se positionner au-dessus des têtes.
Par comparaison des styles, ce vitrail est attribué au maître verrier parisien Jacques Rousseau. Il a été très restauré au XIXe siècle. La moitié des têtes dans l'extrait ci-contre a été refaite à l'époque moderne et porte la marque du restaurateur Prosper Lafaye.

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