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L'ancienne église Saint-Louis
de Lorient a été construite entre 1810 et 1830. De
style néo-classique, elle possédait un clocher qui
dominait la ville. En 1940, l'occupant allemand crée une
base de sous-marins assez vulnérable, qui est très
vite la proie des bombardiers anglais. C'est pourquoi, dès
janvier 1941, dans le quartier sud de Kéroman, la Kriegsmarine
commence la construction d'un énorme complexe en béton
pour abriter ses U-Boote et les lancer contre le commerce
allié dans l'Atlantique. Curieusement, la Royal Air Force
ne commencera à bombarder qu'une fois la base terminée...
Et ce sera peine perdue. Winston Churchill décidera alors
de raser la ville, tout au moins les quartiers voisins de la base,
pour créer un no man's land et gêner l'approvisionnement
allemand (bombardements des 23 janvier, 7 et 16 février 1943).
Sous l'effet des bombes, l'église Saint-Louis sera tellement
endommagée qu'on renoncera à la restaurer.
En 1953, l'architecte Jean-Baptise Hourlier reçoit
la charge de reconstruire une église, à 400 mètres
de l'emplacement de l'ancienne. Il s'inspirera de l'art néo-byzantin
en créant une large coupole au-dessus de la nef. L'architecte
gère aussi l'aménagement de la place Alsace-Lorraine
dont l'église occupe un côté. La construction
de l'église s'étalera sur trois ans (1953-1955) et
utilisera matériaux et finitions en honneur à l'époque,
autrement dit le béton laissé brut de décoffrage.
Ce mode de construction n'est pas nouveau. L'église du Saint-Esprit
à Paris (12e arr.), achevée en 1935, est aussi en
béton laissé sans parement. Voir aussi l'église
Notre-Dame
à Royan.
L' église est placée sous le patronage de Notre-Dame
de Victoire, mais également, comme celle qu'elle remplace,
sous celui de saint Louis. Notre-Dame de Victoire, très honorée
par les Lorientais depuis l'échec du siège anglais
de 1746, possède sa statue
dans la chapelle
de la Vierge.
Pauvre en ornements, cette église de Lorient possède
néanmoins quelques fresques
intéressantes, uvres d'artistes parisiens ou bretons.
On remarquera notamment la grande fresque de l'abside illustrant
le Couronnement
de Vierge due à Nicolas-Pierre Untersteller (1900-1968).
L'extérieur de l'église propose aussi trois statues
de pierre (Vierge
à l'Enfant, Saint-Pierre-aux-liens
et Saint-Louis).
Les vitraux, très succincts, sont l'uvre des maîtres
verriers Le Guevel et Michel.
Au moyen de photos assez grandes, cette page essaie de rendre en
partie l'atmosphère peu commune qui saisit le visiteur quand
il parcourt l'église.
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Vue d'ensemble de la nef de l'église Notre-Dame-de-Victoire. |
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Le parvis de l'église. |
Notre-Dame sur le parvis de l'église.
Statue de René Letourneur,
1er grand Prix de Rome. |
Le coin sud-est de l'église laisse voir le réseau
de vitraux qui illumine le chur. |
Détail extérieur du réseau de vitraux du
chur. |
Maquette de l'église. |
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Statue de saint Pierre aux liens dans le portail sud. |
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Statue de saint Louis par Jean Mingam (1927-1987).
La paroisse fut dédiée à saint Louis
dès sa fondation le 17 février 1709. |
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LA NEF DE L'ÉGLISE
NOTRE-DAME-DE-VICTOIRE |
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Vue de l'intérieur de l'église depuis l'entrée
à droite. |
Architecture
interne. Dès que le visiteur entre dans
l'édifice, son regard est frappé par le contraste
chromatique entre le gris, presque uniforme, de la nef et
la clarté, plutôt jaune, du chur. Telle
était la volonté de l'architecte : créer
une nef sans beaucoup de vitraux et qui doit restée
dans l'ombre afin que l'attention des fidèles soit
aspirée par la lumière du chur. À
cette fin, une série de claustras vitrés borde
les côtés nord et sud du sanctuaire, presque
du sol jusqu'à la voûte.
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Vitrail dans le bas-côté nord. |
Le bas-côté nord et ses petits vitraux perdus dans le
parement de béton.
Opaques, les vitraux sont là pour apporter une petite touche
de couleurs, non pour éclairer. |
Vitrail dans le bas-côté nord. |
Chemin de croix, station X. Jésus est dépouillé
de ses vêtements. |
Chemin de croix, station IV
«Jésus rencontre sa très sainte mère»
(Le chemin de croix est l'uvre de René Letourneur.) |
Le Baptistère abrite une cuve Second Empire
tirée des décombres de l'église Saint-Louis en
1943. |
«La Mise au tombeau», fresque de Henri Joubioux. |
Vitrail du Baptistère |
La cuve du baptistère
(Second Empire, elle a été dégagée intacte
des décombres de l'église Saint-Louis en 1943.) |
Les fresques
d'Henri Joubioux. Cet artiste a signé «La
Mise au tombeau» (ci-dessus) et «L'Annonciation»
(au-dessous). Étrangement, la dominante chromatique
des deux fresques est le gris, comme s'il ne fallait à
aucun prix qu'elles se détachent sur l'élévation
en béton à l'arrière-plan, grise elle
aussi. Certes, il faut assurer le contraste avec le chur,
mais un visiteur distrait peut très bien ne pas les
voir en faisant le tour de la nef...
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L'élévation sud et sa très discrète fresque
de la Mise au tombeau. |
Fresque «La Mise au tombeau» d'Henri Joubioux.
Gros plan sur Joseph d'Arimathie et le Christ mort. |
Fresque de l'«Annonciation» d'Henri Joubioux. |
La fresque d'Adolphe Beaufrère au-dessus du baptistère
évoque la Genèse et l'origine du monde. |
La coupole vue depuis le chur. Elle a 24 mètres de diamètre
et culmine à 26 mètres de hauteur. |
La coupole a gardé les stries des coffrages de bois qui ont
servi
à couler le béton. Au centre, on remarque une étoile
de Noël. |
Vitrail dans un bas-côté. |
LE CHUR
DE L'ÉGLISE NOTRE-DAME-DE-VICTOIRE |
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Le chur, très éclairé par les séries
de vitraux au nord et au sud, est dominé par
la grande fresque du «Couronnement de la Vierge» de Nicolas-Pierre
Untersteller (1900-1968). |
«Le Couronnement de la Vierge» de Nicolas-Pierre
Untersteller (1900-1968). |
Le maître-autel au centre du sanctuaire, délimité
par une grille. |
Parole
d'évangile. Le maître-autel
de l'église Notre-Dame de Victoire est associé
à la fameuse parole du Christ, lue dans l'évangile
selon Luc : «Avance au large, et jetez vos filets
pour la pêche.» Ces propos adressés
à Simon-Pierre sont le prélude de la pêche
miraculeuse. «Avance au large» figure d'ailleurs
aussi sur une banderole bien visible sur la façade
ouest de l'église (voir plus
haut). On ne sait si c'est pour rappeler que Lorient
est une ville côtière ou s'il faut y voir
un sens caché. Quoi qu'il en soit, sur la façade
d'une église, cette parole, évidemment
détachée de son contexte, a un curieux
effet. On a envie de la compléter en «Avance
au large et marche à l'ombre» (comme le
dit une célèbre chanson) ou encore pis
: «N'entre pas ici». Ce qui n'est pas vraiment
le but recherché...
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Les anges dans la fresque du Couronnement de la Vierge. |
Vitrail dans un bas-côté. |
Vitrail dans un bas-côté. |
Les anges dans la fresque du Couronnement de la Vierge. |
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L'ambon du chur est enrichi des symboles des quatre évangélistes. |
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Dans le sanctuaire, le Cercle et la Croix, suspendus derrière
le maître-autel, symbolisent l'Église rassemblée
par le Christ. |
Gros plan sur le Cercle. |
Le chur vu de l'abside avec l'élévation nord. |
Gros plan sur les vitraux qui éclairent le chur. |
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Le bas-côté sud et l'orgue de tribune du facteur Roethinger. |
Statue d'un prophète (?) |
Le vitrail de la façade ouest. Très opaque, il n'est
pas là pour éclairer la nef. |
L'orgue de tribune du facteur Roethinger. |
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La chapelle de la Vierge vue depuis la nef. |
«Notre-Dame de Victoire»
uvre du sculpteur Postel (1850). |
Les chapelles
latérales. Ces deux chapelles sont ornées
chacune d'une grande fresque. Toutes deux ont été
réalisées par un artiste breton Xavier de
Langlais (1906-1975). Celle de la chapelle de la Vierge
retrace des éléments de la vie de saint Louis,
alors que celle du Saint-Sacrement (voir plus
bas) est riche d'un symbolisme biblique très enlevé.
Dans la chapelle de la Vierge trône la statue de Notre-Dame
de Victoire, uvre du sculpteur Postel en 1850.
La ville de Lorient se veut sous la protection de Marie et
cette statue en est l'illustration. En 1746, lors de la guerre
de Succession d'Autriche, quand la ville est assiégée
par les Anglais, les habitants font un vu à la
Vierge. Une statue de Notre-Dame en argent est alors créée.
Elle disparaîtra à la Révolution et sera
remplacée en 1850 par la statue de Postel. En 1943,
la statue est retirée intacte des décombres
de l'église Saint-Louis, ce qui a été
interprété comme un signe de la protection de
Notre-Dame de Victoire sur la cité. La Vierge trône
sur les remparts de la ville. De son sceptre, elle écarte
le léopard britannique (celui-ci tient le sceptre dans
sa gueule).
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La chapelle de la Vierge. |
Un vitrail de la chapelle de la Vierge. |
Un vitrail dans la chapelle. |
La chapelle du Saint-Sacrement. |
Fresque du Sacré-Cœur par Xavier Langlais (1906-1975)
Chapelle du Saint Sacrement. |
Réplique de la statue de Notre-Dame de Victoire. |
La nef vue depuis l'élévation nord. |
Documentation : brochure disponible dans l'église
+ panneaux affichés dans l'église. |
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