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Jusqu'en 1803, l'église Notre-Dame
était dédiée à Saint-Pierre-le-Marché.
Pour l'historien du Berry, Thaumas de la Thomassière, l'édifice
a été construit en 1157. Mais aucun document ne vient
l'attester. Il est probable qu'il remonte plutôt au XVe siècle
- il s'insérerait alors dans la vague de constructions d'églises
qui s'est emparée de la France lors de la reprise économique
à la fin de guerre de Cent Ans. Toujours est-il que le bâtiment
a été ruiné par le grand incendie de juillet
1487 qui dévasta une partie de la ville de Bourges.
D'après les sources de l'époque, on sait qu'en 1525
les travaux de restauration et d'agrandissement étaient terminés
: ajouts de bas-côtés, de chapelles latérales
et d'une tour occidentale.
Lors des guerres de Religion, l'église Saint-Pierre-le-Marché
fut dévastée. Vers 1640, une nouvelle porte en gothique
flamboyant est façonnée au sud. À la Révolution,
en octobre 1793, la paroisse est abolie. Le bâtiment sert
d'entrepôt de salpêtre, puis de grange à foin.
En 1795, l'église est rendue au culte catholique, mais elle
est toujours menacée de disparition. Enfin, en 1802, le maire
de la ville annonce que la paroisse est maintenue. Et, l'année
suivante, l'archevêque de Bourges dédicace l'église
à Notre Dame. «Au XIXe siècle, le chevet est
transformé par l'établissement de niches et d'arcades
de style flamboyant, disposées à l'intérieur,
et d'un effet fâcheux», écrit l'historien M.
Deshoulières dans son article de 1931 dans le cadre du Congrès
archéologique de France. L'internaute pourra se faire
sa propre idée en regardant la photo
du chur proposée dans cette page.
En 2017, les paroissiens attendent la reconstruction du grand orgue,
la restauration de la façade sur la tour occidentale et l'éclaircissement
global des murs intérieurs. Ce dernier travail a déjà
été réalisé à Saint-Pierre-le-Guillard
et à Saint-Bonnet.
Quoi qu'il en soit, l'église reste fragile : trois arcades
au nord sont soutenus par des étais de bois.
L'église ne conserve plus qu'un seul vitrail
de la fin du XVe siècle. Il relate la vie de saint Jean-Baptiste
et il a été restauré par l'atelier Lorin en
1850. Les autres vitraux sont du XIXe siècle.
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Vue d'ensemble de l'église Notre-Dame depuis l'avant-nef.
Avec le temps, la pierre est devenue grise. En réalité,
elle est blanche, comme on peut le voir à Saint-Bonnet
et à Saint-Pierre-le-
Guillard. |
Vue d'ensemble de l'église Notre-Dame depuis le sud. |
Le portail sud date de 1640. |
Les contreforts extérieurs
méritent d'être observés avec une
paire de jumelles. On y trouve en effet des petits personnages
en pierre à leur sommet : saint Pierre, saint
Paul, saint Jean-Baptiste, etc. On en donne deux exemples
ci-contre.
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Statue de saint Paul sur un contrefort. |
Statue de saint Jean-Baptiste. |
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Plan de l'église Notre-Dame.
Des quatre travées initiales, on a abouti vers 1525 au
dessin
actuel avec bas-côtés nord et sud et chapelles
latérales sud. |
La Vierge à l'Enfant sur le portail sud, détail.
Statue attribuée au sculpteur Jean Lejuge (XVIIe siècle) |
Le clocher construit par Guillaume Pelvoysin en 1525. |
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Le bas-côté sud et ses chapelles latérales.
Les piliers massifs du premier plan soutenaient le clocher qui dominait
jadis la quatrièrme travée. |
Architecture
interne. Bien que l'aspect intérieur de
l'église Notre-Dame ne soit pas très attirant
(des travaux de restauration sont nécessaires), son
architecture et son histoire méritent l'attention.
Primitivement, l'église ne comptait que quatre travées,
le chur n'étant constitué que des trois
pans coupés du chevet actuel. Les piliers barlongs
sont en effet datés du XVe siècle. Après
l'incendie de 1487, l'édifice fut agrandi : une travée
de plus à l'ouest ; une tour de façade ; éventrement
des murs gouttereaux pour donner accès aux bas-côtés
; chapelles latérales sur le côté sud.
Les arcades de la nef sont surmontées de petites fenêtres
assez haut perchées (voir photos ci-dessous). Cette
hauteur a permis de surélever la voûte d'ogives
des bas-côtés, libérant de l'espace pour
des grandes fenêtres. De ce fait, les bas-côtés
(du moins au sud) sont très lumineux. Une colonnette
engagée s'élève le long de chaque pilier
barlong et s'étale en palmier à la naissance
des voûtes. Il n'y a ni corniche, ni chapiteau : rien
ne fait obstacle à l'élancement de la nef. L'oculus
sur la voûte de la deuxième travée (qui
était à l'origine la première) trahit
la présence d'un ancien clocher (voir photo plus
bas). Après 1487, celui-ci a été
remplacé par la tour sud, bâtie par Guillaume
Pelvoysin. Sur la voûte du vaisseau central, les
clés sont des créations du XIXe siècle
Ce même XIXe siècle a voulu casser l'austérité
de l'édifice. Dans la partie haute de l'élévation,
vingt-quatre écussons rappellent les sanctuaires
du Berry dédiés à la Vierge et leur date
de fondation.
Les arcades du bas-côté nord sont sécurisées
par trois étais de bois car la structure reste fragile
(voir photo ci-dessous). Saint-Bonnet
et Saint-Pierre-le-Guillard
ont bénéficié d'une vaste restauration
dans les années récentes, l'église Notre-Dame
attend son tour.
Source : Congrès archéologique
de France, session tenue
à Bourges, 1931», article sur l'église
Notre-Dame par M. Deshoulières.
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Les 24 écussons du XIXe siècle relatent les sanctuaires
du Berry dédiés à la Vierge. |
Au nord, des étais de bois sécurisent des arcades fragiles
(photo prise en 2017). |
Élévations dans la nef. Les 24 écussons du XIXe
siècle relatent les sanctuaires du Berry dédiés
à la Vierge. |
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Sainte Solange, patronne du Berry
dans le vitrail
des trois saintes
Atelier Charles Jury, 1883. |
Chapelle Saint-Joseph et ses ex votos dans le bas-côté
sud.
Cette chapelle a été aménagée au
XIXe siècle. |
Chemin de croix, station VII (XIXe siècle). |
En 2017, le bas-côté nord est barré par
un étai de bois
qui isole la chapelle située dans l'absidiole nord. |
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Chapelle de l'absidiole nord
C'est dans cette chapelle que se trouve le seul vitrail
de la fin du XVe siècle qui subsiste dans l'église. |
Chapelle du XVe siècle dans le bas-côté
sud. |
Bénitier du XVIe siècle en marbre.
Voir plus bas le second
bénitier du XVIe siècle
en marbre blanc |
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Sainte Jeanne de France par Henri Chapu, 1879 |
Chemin de croix, station XI (XIXe siècle) |
La Déposition de croix
Toile attribuée à Valentin de Boulogne (XVIIe
siècle). |
Clé de voûte créée au XIXe
siècle. |
Clé de voûte créée au XIXe siècle,
ornée des symboles de saint Pierre et de saint
Paul. |
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Le baptistère. |
Bénitier en marbre blanc, XVIe siècle.
Voir l'autre bénitier en marbre de la même
époque, plus
haut. |
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Les Fonts baptismaux sont situés dans l'une des trois
chapelles latérales sud. |
Vitrail de sainte Élisabeth, sainte Solange et sainte
Catherine de Sienne.
Atelier Charles Jury, 1883. |
Bénitier en marbre marbre, XVIe siècle, détail. |
Le bénitier
en marbre blanc, donné ci-dessus, est l'une des
plus belles pièces de l'église Notre-Dame.
Daté du XVIe siècle, il est surmonté
d'un pied enforme de balustre. L'ensemble est parsemé
de fleurs de lis et d'écussons chargés
d'une aigle. Une inscription tirée du Roman
de la Rose fait le tour de la vasque (voir ci-dessus).
On y lit : Tout se passe et rian ne dure, ne ferme
chose tant soit dure, 1507. Le blason qui représente
une aigle, des curs et des feuilles, n'a pas été
identifié.
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LE VITRAIL DE LA VIE DE SAINT-JEAN-BAPTISTE (Fin
du XVe siècle) |
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LE CHUR DE L'ÉGLISE NOTRE-DAME |
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L'ensemble du chur avec sa grande verrière axiale. |
Extrait du vitrail des quatre saints et saintes dans le chur
:
Sainte Catherine d'Alexandrie et sainte Jeanne de France
Atelier Gesta, de Toulouse, 1863. |
Saint Jean l'évangéliste
Copie d'une uvre de Guilio Romano.
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Le chur et ses sculptures en néogothique flamboyant (XIXe
siècle).
Le maître-autel en marbre est daté de 1763.
À noter que, pour respecter les règles fixées
par Vatican II, l'église Notre-Dame dispose d'un autel de messe
sur roulettes (absent de la photo). |
Vitrail de quatre saints et saintes
dans le chur.
Sainte Catherine d'Alexandrie
Sainte Jeanne de France
Saint Antoine et saint Jacques.
Atelier Gesta, de Toulouse, 1863. |
Le chur et l'élévation du chevet vus du bas-côté
sud. |
Vitrail de l'Assomption dans l'axe central du chur
Atelier Gesta, de Toulouse,1861. |
Statue de la Vierge à l'Enfant dans le chur, détail. |
L'ornementation néogothique du chur n'a guère
reçu de louanges de la part des historiens.
À chacun de se faire son opinion. |
La nef de l'église Notre-Dame vue depuis le chur. |
Documentation : «Congrès archéologique
de France, session tenue à Bourges, 1931», article sur
l'église Notre-Dame par M. Deshoulières
+ «Les églises de France, le Cher» par François
Deshoulières, Paris 1932
+ Corpus Vitrearum, Les vitraux du Centre et des Pays de la
Loire, CNRS, 1981
+ Notice de présentation de l'église disponible dans
la nef. |
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