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L'abbatiale de la Trinité à
Beaulieu-lès-Loches remonte au tout début du XIe siècle
lorsque Foulques Nerra, comte d'Anjou, décida la fondation
de l'abbaye du même nom. Par cette majestueuse construction,
il voulait expier ses nombreux péchés et s'édifier,
près de sa forteresse de Loches, un sanctuaire digne de son
rang. Ville et monastère sont dotés d'importants privilèges.
L'église, de style roman, est consacrée en 1007 par
le légat du pape. Le soir même, à en croire
le moine Raoul Garber (et bien sûr la légende), une
tempête emporte la toiture.
Geoffroy Martel, fils de Foulques Nerra, agrandit l'abbaye en 1040.
Puis la guerre de Cent Ans prélève son tribut. Les
chevauchées anglaises et les grandes compagnies la mettent
à mal : l'abbaye est pillée et incendiée en
1359 et 1412. Elle n'est restaurée que partiellement dans
la seconde moitié du XVe siècle. En 1562, elle est
à nouveau dégradée lors des guerres de Religion.
Enfin, avant la fin du XVIe siècle, trois tempêtes
endommagent sévèrement la nef et le chur. En
1751 (ou 1791), le clocher au-dessus de la croisée du transept,
s'effondre. Le mur sud de la nef est démoli pour agrandir
la place. L'église est pratiquement laissée à
l'abandon. Au début du XXe siècle, la nef est enfin
fermée par un mur occidental.
Compte tenu de ces vicissitudes, le profil de l'abbatiale n'est
pas fréquent : un beau clocher roman haut de 60 mètres,
suivi d'un mur roman du XIe siècle percé de fenêtres
en plein cintre et, enfin, l'église actuelle dont la nef
n'est même pas la moitié de la nef du XIe siècle.
L'église frappe par son fort contraste entre sa grande hauteur
de voûte et sa nef étroite.
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Vue d'ensemble de la nef de l'abbatiale de la Trinité. |
Le clocher du XIIe siècle et les vestiges du mur roman
du XIe siècle
Sur le vaste parvis devant la façade moderne (partie
droite de la photo), le service du Patrimoine a représenté
l'emplacement des anciens piliers qui scandaient la nef d'origine. |
Le clocher
de l'abbatiale est regardé comme le
plus élevé de Touraine (60 mètres).
Sa base est carrée. Le premier niveau est constitué
d'arcades aveugles. Le deuxième possède
des baies géminées sur chaque face, sauf
celle du sud (voir photo ci-dessus). Enfin, le troisième
(représenté sur la photo ci-contre) est
le plus artistique. Chaque côté comporte
deux grandes baies en plein cintre embellies par des
ébrasements ornés de colonnettes. La flèche,
quant à elle, est entourée de lanternons.
Les différents niveaux sont élégamment
séparés par de fines arcatures. On pourra
néanmoins préférer le clocher encore
plus travaillé de l'ancienne église Saint-Laurent
toute proche.
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L'abbatiale de la Trinité vue depuis la tour Louis XI du donjon
de Foulques Nerra |
Vue de l'abbatiale depuis le chevet
On voit au premier plan les vestiges des chapelles rayonnantes. |
Le duc
de Clarence. Ce qu'on présente comme la
troisième phase de la guerre de Cent Ans s'étale
de 1399 à 1429. Jusqu'à 1415, la France et l'Angleterre
connaissent la «guerre froide». Dans le royaume,
Charles VI connaît ses premiers accès de folie
vers 1400 et la rivalité entre les ducs va se déchaîner.
Sur le plan militaire, seules quelques petites incursions
françaises en Aquitaine sont à noter. Mais avec
l'assassinat du duc d'Orléans en 1407 sur l'ordre de
Jean sans Peur, duc de Bourgogne, tout change. Le roi anglais
Henri IV sent la faiblesse des Français et va s'immiscer
dans la lutte. Armagnacs et Bourguignons cherchent l'alliance
anglaise pour vaincre la parti adverse. Henri IV penche d'abord
du côté bourguignon avec l'envoi en octobre 1411
d'une force de 2800 hommes. Mais, en 1412, c'est une armée
de 1000 hommes d'armes et de 3000 archers qui rejoint les
Armagnacs car ils ont promis d'honorer les termes du traité
de Brétigny (qui donnaient au roi
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anglais - à l'époque
Édouard III - la pleine souveraineté sur Calais,
Ponthieu, le Poitou et une Aquitaine élargie contre
un renoncement au titre de roi de France de la part du souverain
anglais).
L'armée était commandée par le second
fils du roi, Thomas, duc de Clarence. Elle débarqua
à Saint-Vaast-la Hougue et mena des raids en Normandie.
Puis elle fit mouvement vers Blois où elle devait rejoindre
l'armée des Armagnacs. Mais les deux partis français
rivaux arrivèrent à un accord et l'armée
anglaise fut achetée pour qu'elle retourne en Angleterre.
Le duc de Clarence conduisit ses hommes à Bordeaux
où ils s'embarquèrent. C'est sur le chemin de
Blois à Bordeaux qu'ils mirent à sac l'abbatiale
de la Trinité à Beaulieu.
Source : «The Hundred Years' War» d'Anne
Curry (Osprey Publishing)
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Élévations droites dans la nef (XIe siècle) |
Clé de voûte portant un écusson |
Clé de voûte : un évêque porte le
Christ en croix |
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L'impressionnante voûte de l'abbatiale |
Les fonts baptismaux |
Reste de sculpture sur la cuve des fonts baptismaux |
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Cul-de-lampe dans la nef |
Clé de voûte portant un écusson original
représentant deux serres d'aigle |
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Élévations nord dans la nef
Avec ses petites fenêtres et ses piliers multilobés,
elles possèdent un indiscutable cachet roman. |
Clé de voûte portant un écusson |
Chapiteau à thème floral sur les colonnes de la nef |
Clé de voûte portant un écusson à trois
fleurs de lys |
LE TRANSEPT ET
LES ABSIDIOLES |
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Le transept du XIe siècle
vu du croisillon sud |
Croisillon nord du transept
L'autel et un étonnant corps dans son «cercueil».
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Vitrail dans le transept
Scènes de la vie de la Vierge
La Fuite en Égypte et le Couronnement de la Vierge
Atelier Lobin à Tours, 1891 |
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Le mystérieux corps dans son cercueil. |
Transept
Statue de la Vierge à l'Enfant
(non datée) |
Vitrail dans le transept
Scènes de la vie de la Vierge
La Visitation et la Nativité
Atelier Lobin à Tours, fin XIXe siècle |
Croisillon sud du transept
avec son absidiole sans autel et la tombe de Foulques
Nerra... à l'intérieur de l'élévation,
côté sud |
Transept
Statue de sainte Barbe (non datée)
Elle tient la tour où elle a été enfermée. |
Tableau dans le croisillon sud : «Déploration»
L'artiste a fait le choix de représenter la Vierge seule auprès
du corps de Jésus,
alors que la coutume y fait figurer aussi saint Jean et sainte Marie-Madeleine. |
Statue de la Vierge à l'Enfant |
Le tombeau de Foulques Nerra
Inscription gravée dans l'élévation du croisillon
sud |
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Le chur de l'abbatiale de la Trinité a été
construit au XVe siècle.
Les chapelles rayonnantes (qui sont derrière) sont à
l'état de vestiges (voir photo
plus haut). |
Une très séduisante statue de saint Fiacre
avec son arrosoir et sa bêche
Saint Fiacre est le patron des jardiniers. |
Cul-de-lampe dans le chur
Un ange tenant un écusson |
Cul-de-lampe dans le chur
Un ange tenant un écusson |
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Vitrail central de l'abside
«Tu es Pierre»
Atelier Lobin à Tours, 1879 |
Cul-de-lampe dans le chur
Le roi David jouant de la lyre |
Cul-de-lampe dans le chur
Moïse portant les tables de la Loi |
Le chur et l'abside du XVe siècle |
Statue de saint Pierre tenant la clé du Paradis
et accompagné du coq
Chur de l'église |
Vitrail de Abside, côté droit
Sainte Madeleine et sainte Barbe
Atelier Lobin à Tours, fin XIXe siècle |
Vitrail de Abside, côté gauche
Saint Paul et saint Laurent
Atelier Lobin à Tours, fin XIXe siècle |
Statue de saint Paul
dans le chur |
Les stalles de l'abbatiale et leur rangée de miséricordes
sculptées (côté sud)
(Aucune indication de date n'est donnée dans l'église.)
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Miséricorde sculptée avec une figure de fou |
Miséricorde sculptée avec figures de fous |
Vitrail de l'abside, côté droit
Sainte Madeleine et sainte Barbe |
La magnifique cathédre du chur |
Le dossier de la cathèdre
Des armoiries sont accompagnées d'oiseaux,
de fleurs et de feuilles en arabesque. |
Vitrail de l'abside, partie centrale
«Tu es Pierre»
Atelier Lobin à Tours, 1879 |
Miséricorde sculptée avec une figure de fou sur une
stalle |
Le chur
Statue de saint Jean |
Chapiteau dans la nef : un écusson représentant un animal |
Vue d'ensemble de la nef depuis le chur |
Documentation : Panneaux exposés dans
l'abbatiale (sauf mention contraire) |
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