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Le musée de la Crèche de
Chaumont s'est fait une spécialité des crèches
napolitaines, objets plutôt insolites, mais tout à
fait remarquables. L'origine de cette collection est un legs assez
récent, celui de Mlle Lucie Jacquinot, décédée
en 1976. Cette collection a depuis été enrichie grâce
à des achats et des dépôts d'autres musées.
Le musée de la Crèche est également riche de
l'autre partie du legs : des tableaux et divers objets relatifs
à l'art hispanique en Amérique Latine au XVIIe et
au XVIIIe siècle. L'origine de cette collection paraît
assez obscure, la propriétaire semblant se fier surtout à
son bon goût et aux occasions qui se présentaient à
elle. Toutefois on dénote une large proportion d'objets à
caractère religieux (Enfant Jésus, Vierge à
l'Enfant), que ce soit des tableaux ou des poupées. L'affiche
explicative de cette exposition nous apprend que tous les tableaux
d'Amérique Latine (essentiellement le Mexique) étaient
inventoriés comme européens. D'une part parce que
l'art latino-américain était méconnu à
l'époque, d'autre part parce que rattacher ces uvres
à l'Europe en faisait monter la cote.
Le musée principal de la ville de Chaumont, celui d'Art
et d'Histoire, se voit ainsi complété d'une manière
pittoresque par ce petit musée riche d'uvres exotiques.
Cette page propose des illustrations des deux parties de ce legs.
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Vue d'ensemble de la salle d'exposition «Amérique latine,
Espagne, Italie, XVIIe et XVIIIe siècles».
Toutes les pièces présentes viennent de la collection
de Lucie Jacquinot (1891-1976) achetées par la ville de Chaumont
en 1971. |
L'Enfant Jésus au dais,
Naples ou Espagne.
Fin XVIIe ou début XVIIIe siècle. |
L'Enfant Jésus Sauveur du monde.
Espagne, milieu du XVIIe siècle. |
Le Couronnement de la Vierge
José de Paez (1727-1790), Mexique.
Huile sur toile, vers 1770.
La toile en gros plan est donnée ci-dessous. |
Reliquaire d'une sainte
Espagne, 1600-1620.
Bois sculpté, doré et polychromé. |
«La Vierge des neiges»
Atelier de Gregorio Vasquez de Arce y Ceballos
(Santa Fé de Bogota, 1638-1711).
Huile et dorure sur toile, fin du XVIIe ou début du XVIIIe
siècle. |
Saint Michel terrassant le dragon.
Espagne, milieu du XVIIIe siècle.
Bois sculpté, argenté, doré et polychromé. |
«Le Couronnement de la Vierge»
de José de Paez (1727-1790), Mexique.
Huile sur toile, vers 1770.
En bas : saint Augustin et saint Ignace de Loyola. |
«L'Enfant Jésus Bon Pasteur»
Espagne et Amérique latine, milieu du XVIIIe siècle.
Les yeux de la statue de bois sont des yeux de verre.
Cet usage espagnol veut intensifier le réalisme
de l'uvre et émouvoir davantage. |
Buste-reliquaire d'une sainte
Castille, bois sculpté, doré et polychromé.
Fin du XVIe ou début du XVIIe siècle. |
«Sainte Barbe»
Mexique, huile sur toile, fin du XVIIe siècle.
Le peintre mexicain s'est inspiré d'une gravure du peintre
Cornelis Galle (1576-1650), originaire des Pays-Bas
autrichiens. Dans cette partie de l'Europe (et en
Allemagne), sainte Barbe est souvent représentée
avec un
calice eucharistique (en plus de la traditionnelle tour). |
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»Les méditations d'une religieuse sur le Christ
rédempteur»
Mexique, huile sur toile, seconde moitié du XVIIe siècle. |
«Le Couronnement de la Vierge»
Pérou (Cuzco), huile sur toile, XVIIIe siècle.
Le Père Céleste, le Fils et le Saint-Esprit
sont représentés par les trois mêmes personnages. |
«Sainte Barbe», Mexique, fin du XVIIe siècle,
détail. |
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«Les méditations d'une religieuse sur le Christ
rédempteur», détail.
Mexique, huile sur toile, seconde moitié du XVIIe siècle. |
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À GAUCHE
La dévotion au Christ crucifié a pour but
ultime, par la méditation,
l'union mystique avec Dieu. Dans le tableau, le surprenant
flot de sang
qui s'échappe du flanc du Christ devient une fontaine
de vie.
Et la croix devient donc un arbre fruitier couvert de
feuilles. |
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«Martyre d'une sainte percée de flèches»
Mexique, huile sur toile, fin du XVIIe siècle.
D'après la notice du musée, la suppliciée,
qui est ici secourue
par des anges, serait Christine de Bolsène. |
«L'Enfant Jésus agenouillé au pied de la
croix»
Espagne ou Mexique, huile sur toile.
Seconde moitié du XVIIe ou début du XVIIIe siècle. |
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LES CRÈCHES
NAPOLITAINES DU XVIIIe SIÈCLE |
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Crèche napolitaine n°1, XVIIIe siècle.
La première crèche proposée ici est aussi la
plus grande et la plus belle. |
Les crèches
napolitaines. Dans l'Italie du Sud, surtout entre
1700 et 1830, la crèche que l'on appelle «napolitaine»
s'est répandue dans les demeures des particuliers aisés.
Les gens pouvaient venir admirer cette sorte de spectacle
scénique de Noël à la Chandeleur, à
tel point qu'il devenait un véritable élément
de vie sociale. La grande crèche donnée à
gauche donne une idée de leur aspect. Larges, parfois
très hautes, elles juxtaposent différents paysages
: collines, rochers, prairies, rivières, ponts et,
bien sûr, petits édifices souvent enrichis de
ruines. Qu'importe l'ordonnancement, un peu d'invraisemblance
n'est pas un obstacle ! Malheureusement, ces paysages sont
rarement arrivés jusqu'à nous puisqu'ils étaient
démontés chaque année.
Comme on peut le penser, puisqu'il s'agit de Nativité,
les personnages sont disposés d'une façon plus
rigoureuse. La scène centrale, c'est bien sûr
la Sainte Famille entourée du buf et de l'âne,
de bergers, de moutons et d'anges. Les personnages de la vie
quotidienne arrivent ensuite, disséminés un
peu partout : ceux de l'auberge et du marché, accompagnés
de paysannes et de chevaux. Mais la plus grande partie de
la crèche est occupée par le caravansérail,
parfois somptueux, qui apporte sa touche d'exotisme et de
couleurs. Au loin arrivent les rois mages. Qui crée
ces uvres? Pour les costumes, ce sont les familles ;
pour les décors et les personnages, la tâche
est laissée à des ateliers professionnels, spécialisés
par éléments (décor, bergers, pêcheurs,
paysans, etc.).
Au XIXe siècle, les événements politiques
se bousculent dans la botte italienne. Réunion de Naples
à l'Italie, restriction du rôle du pape, querelles
de l'Église, recul de la foi vont faire disparaître
les grandes crèches napolitaines. Source : notice disponible
dans le musée.
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Détail du caravansérail.
Crèche napolitaine n°1 |
Crèche napolitaine n°1, XVIIIe siècle.
La face arrière et son activité pastorale. |
Crèche napolitaine n°1, détail.
Un roi mage salue l'Enfant Jésus. |
Crèche napolitaine n°2, XVIIIe siècle
Terre cuite, textiles divers et métal. |
Crèche napolitaine n°3
XVIIIe siècle. |
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Crèche napolitaine n°1, détail : une paysanne
et son agneau. |
Crèche napolitaine n°2, détail : les musiciens. |
Crèche napolitaine n°3, détail : les rois
mages. |
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Crèche napolitaine n°4, XVIIIe siècle.
Bois, terre cuite, textiles, étoupe et métal. |
Un roi mage.
Autre crèche napolitaine |
Un roi mage.
Crèche napolitaine n°4 |
Un aubergiste
Autre crèche napolitaine. |
Un roi mage
Autre crèche napolitaine. |
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«La Sainte Famille à l'escalier» (Collections permanentes).
d'après Nicolas Poussin, XVIIIe siècle, huile sur toile. |
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À GAUCHE
«La Vierge allaitant l'Enfant Jésus» (Collections
permanentes).
Huile sur toile attribuée à Jean-Baptiste-Marie
Pierre (1714-1789), vers 1770. |
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Documentation : Panneaux du musée et
notice sur les crèches napolitaines. |
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