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Langres est une ville qui mérite
une visite. Après les vieilles pierres du XIIe siècle
du chur de la cathédrale Saint-Mammès,
il ne faut pas quitter la cité sans parcourir les remparts
: on y domine toute la campagne environnante.
Sur le plateau de Langres, les historiens admettent la présence
d'un oppidum gaulois avant la conquête romaine. Après
52 avant J.-C., l'endroit devient un centre de romanisation, comptant
jusqu'à 8000 habitants, puis la capitale d'un vaste diocèse.
Protégée par le limes rhénan, Langres
n'a pas de fortifications. Vinrent les grandes migrations du IIIe
siècle et les attaques répétées sur
la ville. Résultat : repli sur l'extrémité
nord de l'éperon ; la population baisse (peut-être
jusqu'à 2500 personnes) ; et construction d'une enceinte
de 1,9 km. Les matériaux utilisés semblent provenir
de la démolition des monuments publics et religieux abandonnés.
Plus tard, le quartier canonial et la cathédrale s'y implantèrent.
Jusqu'au XIIIe siècle, les quartiers extra-muros se développent
au sud. L'enceinte est alors repoussée de 150 mètres
vers le sud, sans toutefois englober tous les nouveaux quartiers.
Les historiens y voient la marque d'une recherche d'optimisation
fiscale pour le compte de l'évêque. Une extension de
l'enceinte eut lieu à l'est, dans le faubourg des Sous-Murs
(voir plan ci-dessous).
Ce faubourg, propriété du chapitre cathédral,
abritait les tanneurs de la ville.
La guerre de Cent Ans approche. Vers 1347, une extension de l'enceinte
englobe toutes les parties sud. Elle va donner à la cité
sa physionomie jusqu'au XIXe siècle. Les motivations de cette
extension sont triples : unifier le territoire urbain ; constituer
des réserves foncières ; contrôler le plateau
en sécurisant le fragile front sud. L'entretien des murailles
est assuré par la communauté urbaine, appuyée
par le roi qui put toujours compter sur la fidélité
de la ville. Après la guerre de Cent Ans, l'amélioration
de l'artillerie entraîna des travaux de modernisation. Sous
Louis XIV, les grands travaux durèrent plusieurs décennies.
On dota la ville d'un chemin couvert en contrebas de l'enceinte,
mais Vauban n'y laissa rien de sa griffe personnelle. Enfin, une
restauration à grande échelle intervint tout au long
du XIXe siècle, mettant à jour de nombreux vestiges
archéologiques. La citadelle, au sud, fut érigée
de 1841 à 1848.
Cette page présente modestement quelques éléments
de la muraille et des photos de la tour Navarre.
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Ainsi se présente le paysage de la Basse-Champagne quand on
parcourt le chemin de ronde qui surplombe les remparts.
Ici, la Tour de la Chapelle et la Petite Tour Ronde, au nord-est. |
L'arc gallo-romain daterait de l'an 20 avant J.-C.
C'était l'entrée de la ville quand on arrivait par la
grande
voie venant de Reims. Elle a été murée au Moyen
Âge. |
Les remparts de Langres vers 1650. |
Le chemin de ronde et la campagne autour de Langres. |
La Porte des Moulins (XVIIe siècle) et sa statue de la
Vierge à l'Enfant.
Ici, la face intérieure. |
La Porte des Terreaux remplace la Porte d'Enfer attestée
en 1380.
C'est la porte la plus récente de l'enceinte urbaine.
Elle a été ouverte en 1855 par le Génie
militaire pour faciliter
le transit des convois depuis la Citadelle.
La galerie de mâchicoulis néo-gothiques est simplement
décorative. |
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Le lac de la Liez vu depuis le chemin de ronde. |
«Translation des reliques de saint Mammès» (déambulatoire
de la cathédrale Saint-Mammès)
Ce bas-relief du XVIe siècle présente le côté
est de la ville de Langres.
On y voit la Porte des Moulins, la Tour Saint-Ferjeux, le faubourg
de Sous-Murs ainsi que des tours imaginaires. |
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La Tour Saint-Jean a été aménagée en pigeonnier
militaire en 1866.
Elle est vue ici depuis le chemin de ronde. |
Porte de la barbacane de la Porte de l'Hôtel de ville.
(Date de la construction : 1ère moitié du XVIe siècle,
sans certitude). |
La Porte des Moulins (XVIIe siècle).
Face extérieure. |
La
Porte des Moulins se situe sur la ligne sud
des remparts, à un endroit stratégique
car très exposé. C'est aussi la plus belle
des portes de la ville. Celle que l'on voit date du
XVIIe siècle, mais avant elle, quatre constructions
l'avaient précédée, tâchant
à chaque fois de parfaire la défense du
lieu. On connaît la porte du XIVe siècle
grâce à des gravures : «imposante
tour-porte barlongue, faisant saillie sur l'enceinte
afin d'en faciliter le flanquement», dit-on dans
l'ouvrage du Parcours du patrimoine sur les fortifications
de Langres. On lui ajouta une barbacane vers 1420. Le
tout fut démoli en 1526 à coups de canon.
Le nouvel ouvrage était plus imposant, mais il
fut à son tour détruit lors des travaux
du milieu du XVIIe siècle. La nouvelle porte,
renforcée par une demi-lune, fut inaugurée
en 1647. Cette jolie porte et la portion de murailles
qui la prolonge vers l'est sont les seuls restes des
travaux de fortification qui consolidèrent la
défense du rempart sud de la ville dans les années
1640. C'est la seule porte de Langres érigée
sur une assise plane et ces décorations ont pu
en profiter.
Initialement, son premier niveau comprenait une porte
charretière centrale entre deux poternes. En
1855, pour les besoins de l'armée, on le transforma
en deux portes charretières. Le décor
du second niveau fut respecté. --»»
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Vierge à l'Enfant dans sa niche (XIVe siècle).
Porte des Moulins |
Deux prisonniers nus courbés sous le poids des
victoires françaises. |
--»» Le
point le plus intéressant est constitué
par les deux bas-reliefs qui ornent l'échauguette
en demi-hors uvre de la partie centrale.
On y voit deux prisonniers nus et enchaînés,
avec leurs armes et leurs enseignes. Ils baissent
l'échine sous le poids des victoires des
armées royales.
Source : Les fortifications
de Langres, Parcours
du Patrimoine.
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L'échauguette de la Tour Piquante veille sur la campagne
langroise au nord-est. |
La
Tour Navarre est la seule tour des remparts
de Langres ouverte à la visite. Au début
du XVIe siècle, on décida de bâtir
une imposante position d'artillerie dans le coin sud-ouest
des remparts. Ce fut la tour Navarre, constituée
de deux salles superposées et voûtées
d'ogives, reposant sur un solide pilier central. Malheureusement
on s'aperçut qu'elle était trop basse
: impossible d'atteindre le terrain en avant de la porte
des Moulins (voir plan) ! La voûte de la salle
supérieure fut donc rehaussée d'environ
2,50 mètres. Nouveau constat malheureux : on
ne pouvait amener les pièces d'artillerie car
le niveau de la nouvelle terrasse était au-dessus
du niveau du chemin de ronde. On décida donc
de bâtir une autre tour accolée à
la première, et d'y construire une rampe hélicoïdale
débouchant sur la terrasse de la tour Navarre
de façon à y amener les pièces
d'artillerie à l'abri des tirs ennemis. Ce fut
la tour d'Orval. En 1817, le Génie transforma la tour
Navarre en magasin à poudre. Une charpente conique en
chêne fut bâtie sur la terrasse pour prévenir
les infiltrations.
Source : Les fortifications
de Langres, Parcours du Patrimoine.
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Les tours de la cathédrale Saint-Mammès vues
au téléobjectif depuis la tour Navarre. |
Les tours Navarre et d'Orval |
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LES TOURS NAVARRE
ET D'ORVAL |
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La salle basse de la Tour Navarre |
La salle basse de la Tour Navarre (colorée de lumière
bleue) |
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«««---
À GAUCHE
Clé de voûte de la tour d'Orval.
L'écusson est orné des armes
de Jean d'Orval,
gouverneur de Langres. |
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La salle supérieure de la Tour Navarre. |
La terrasse de la Tour Navarre a été couverte
d'une charpente en chêne en 1817. |
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La rampe hélicoïdale qui monte à la terrasse de
la tour Navarre.
Les culots à la retombée des voûtes quadripartites
sont ornés de personnages grotesques et d'animaux. |
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À DROITE ---»»»
La voûte de la rampe hélicoïdale qui monte
jusqu'à la terrasse (début du XVIe siècle).
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CULOTS DES RETOMBÉES
DE VOÛTE DANS LA RAMPE HÉLICOÏDALE DE LA TOUR
D'ORVAL |
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Documentation : «Les fortifications de
Langres», Parcours du Patrimoine
+ Congrès archéologique, 91e session, Dijon, 1928, article
sur les Rempars par M. J. Tillet |
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