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Page créée en août 2016
«Saint Mammès prêchant l'Évangile aux bêtes sauvages» Détail d'une tapisserie de 1544

La cathédrale de Langres fait partie des grandes cathédrales de France. L'évêque de Langres, duc et pair du royaume, était un personnage puissant. Une puissance à la mesure de la vaste étendue de son évêché : Champagne méridionale, marches nord-est de la Bourgogne, auxquelles il faut rajouter des bouts de la Lorraine et de la Franche-Comté.
Selon l'historien J. Tillet, à l'emplacement de la cathédrale, il y aurait pu avoir une succession d'édifices depuis le IIIe siècle. Ces édifices auraient été saccagés et détruits par les Vandales, par Attila, et pour finir par les Sarrasins en 738. C'est au VIIIe siècle aussi qu'une relique de saint Mammès aurait été confiée à la (nouvelle) cathédrale, tandis qu'une autre source parle aussi d'une relique, mais au XIe siècle. Toujours est-il que l'édifice actuel, dédié à saint Mammès, martyr de Cappadoce, a été construit dans la seconde moitié du XIIe siècle et le début du XIIIe, en deux phases distinctes. D'abord le chœur, le déambulatoire et la partie basse du transept, puis, à partir de 1170, la partie haute du transept et la nef.
Au XIVe siècle, le déambulatoire, qui possédait déjà une chapelle axiale, est enrichi de chapelles rayonnantes. Avec son élévation à trois niveaux, la cathédrale Saint-Mammès appartient à la famille clunisienne. Elle présente la particularité d'associer un décor roman (possédant une belle variété de chapiteaux à feuilles d'acanthe) à une structure gothique (car voûtée sur croisée d'ogives). La chapelle Sainte-Croix, bel exemple d'art Renaissance, a été édifiée de 1547 à 1549. Entre 1760 et 1768, la façade occidentale, qui menaçait ruine, a été entièrement reconstruite dans un style classique.
L'intérieur de l'édifice peut être qualifié d'harmonieux et d'équilibré. Saint-Mammès est de taille imposante : longueur de 94 mètres, façade de 33 mètres de large ; transept de 42 mètres ; les tours culminent à 46 mètres.
À la Révolution, le diocèse fut réduit à la Haute-Marne et la cathédrale eut beaucoup à souffrir (jubé détruit, pierres tombales bûchées, trésor pillé par les réquisitions, cloches enlevées). En 1792, néanmoins, elle récupéra une bonne partie du mobilier de l'abbaye cistercienne de Morimond : stalles, grand orgue, boiseries, dais de la chaire à prêcher et grilles du chœur. En 1793, Saint-Mammès devint temple de la raison ; en 1800, grenier à fourrage. L'édifice est rendu au culte en 1802. Le XIXe siècle sera marqué par une série de restaurations sous l'autorité des architectes Maquet, puis Alphonse Durand. Les conceptions de ce dernier s'inscrivent dans le droit fil de celles de Viollet-le-Duc.
En 1943, l'explosion de la poudrière (acte de sabotage des résistants langrois) provoque d'importants dégâts : les combles et la toiture sont ébranlés, la plupart des vitraux sont détruits et le grand orgue est gravement endommagé.

Notre-Dame la Blanche, albâtre par Évrard d'Orléans, 1341
Vue d'ensemble de la nef et du chœur de la cathédrale Saint-Mammès.
Vue d'ensemble de la nef et du chœur de la cathédrale Saint-Mammès.
La façade de la cathédrale Saint-Mammès.
La façade de la cathédrale Saint-Mammès.
À la belle saison, il y a toujours de grands arbres sur la place Jeanne Mance, devant la cathédrale,
empêchant de prendre une photo de l'ensemble à bonne distance.
La «Synagogue» dans le fronton du XVIIIe siècle.
La «Synagogue» dans le fronton du XVIIIe siècle.
Le fronton de la façade du XVIIIe siècle.
Le fronton de la façade du XVIIIe siècle.
La Synagogue, au nord, fait face à l'Église au sud.
Le chevet (à droite) et la sacristie (au centre), élevée au XIXe siècle dans le goût néoroman
Le chevet (à droite) et la sacristie (au centre), élevée au XIXe siècle dans le goût néoroman.

La façade occidentale actuelle de la cathédrale Saint-Mammès a été élevée de 1761 à 1768, la précédente menaçant ruine (on ne sait d'ailleurs pas grand-chose de son aspect). Sur la nouvelle façade, conçue d'après les plans de Claude-Louis d'Aviler, les deux premiers ordres classiques, dorique et ionique, se superposent sur les deux étages. Les pilastres qui décorent les tours du troisième niveau sont de style corinthien. David Covelli, dans sa brochure aux Éditions du patrimoine, souligne que le «frontispice est fidèle à l'esprit de solennité des façades gothiques, dont la composition revient à la mode au XVIIIe siècle par l'intermédiaire des leçons dispensées par l'Académie.» Conformément au goût de l'époque, les portes et fenêtres sont ornées de motifs végétaux rocaille.
Il faut s'arrêter sur les deux personnages couchés qui surmontent le fronton. Au sud se trouve l'Église, au nord la Synagogue. Au Moyen Âge, on avait l'habitude de représenter la Synagogue «sous les traits d'une femme aux yeux bandés et au visage incliné vers le sol, contrite de n'avoir su reconnaître en Jésus le Messie» (Covelli). Au XVIIIe siècle, le judaïsme est moins dénigré : la Synagogue, (photo ci-contre), est simplement personnifiée par une femme un peu âgée et qui tient les tables de la Loi.
Ajoutons que, à la belle saison, il y a toujours de grands arbres dans le parc de la place Jeanne Mance, devant la cathédrale. Ceux-ci se dressent juste devant la façade si bien qu'il est impossible d'en réaliser une photo complète dans de bonnes conditions.
Source : La cathédrale Saint-Mammès de Langres par David Covelli, Éditions du patrimoine.

Les toits de la cathédrale sont couverts en ardoise bourguignonne.
Les toits de la cathédrale sont couverts en ardoise bourguignonne.
Les tuiles vernissées du XIXe siècle s'étant révélées fragiles, l'ensemble
fut remplacé vers l'an 2000 par des tuiles vernissées plus résistantes.
Le cloître de la cathédrale.
Le cloître de la cathédrale.
Situé au sud de la cathédrale, il comprenait à l'origine quatre galeries. La Révolution en a rasé deux.
À noter que le cloître de Langres possède un étage. Depuis 1987, il accueille la bibliothèque municipale.
Paysage vu du sommet de la tour sud.
Paysage vu du sommet de la tour sud.
À l'arrière-plan (à l'est), le lac de la Liez.
Perchée sur son plateau, la ville de Langres est entourée de campagnes.
Les tours de la cathédrale vues de la Tour Navarre Les tours de la cathédrale vues de la tour Navarre.
Il faut signaler la possibilité donnée aux visiteurs
de monter jusqu'au sommet de la tour sud.
Portail néoroman sur le bas-côté sud.
Portail néoroman sur le bas-côté sud.

Un tragique événement. Dans son analyse de la cathédrale réalisée à l'occasion du Congrès archéologique de France tenu à Dijon en 1928, l'historien J. Tillet rapporte un événement bien triste, survenu en 1476. Cette année-là, un groupe d'experts fut convoqué à Langres pour examiner la cathédrale et y déceler d'éventuelles réparations à effectuer. Ils s'aperçoivent effectivement que les «alées hautes de la muraille» étaient pourries, que l'eau passait à travers et que, en conséquence, l'un des deux clochers penchait un peu en direction de l'hôpital voisin. Il était urgent de soulager le clocher. Aussi le maître des œuvres chargea-t-il une équipe d'ouvriers d'abattre un arc-boutant

qui s'appuyait contre le clocher en question. L'un des maçons chargés du travail, un dénommé Pierre Baudot, s'amusa à lancer les pierres de démolition dans la boue de la «grande place qui est devant la principale porte» de la cathédrale afin d'éclabousser les passants. L'une de ces pierres vint frapper une femme et la tua. J. Tillet nous apprend que ce fait est connu par une lettre de rémission octroyée par Louis XI à Pierre Baudot (!)
Source : Congrès archéologique de France, 91e session, Dijon, 1928. Article sur la cathédrale Saint-Mammès par J. Tillet.

Élévations sud de la nef vues depuis le transept nord.
Élévations sud de la nef vues depuis le transept nord.
Plan de la cathédrale Saint-Mammès.Cliquez ici pour aller à la salle du ChapitreCliquez ici pour aller à la chapelle Sainte-CroixCliquez ici pour afficher la façadeCliquez ici pour aller au déambulatoire et aux chapelles rayonnantes
Plan de la cathédrale Saint-Mammès.
La voûte de la nef.
La voûte de la nef.
Elle est sur plans barlongs, en croisée d'ogives.
Saint Jean l'Évangéliste
Saint Jean l'Évangéliste
Tableau du XVIIIe siècle dans la nef.
La voûte du bas-côté sud.
La voûte du bas-côté sud.
Détail des boiseries de la chaire à prêcher.
Détail des boiseries de la chaire à prêcher.

Architecture. Vue globalement, la nef de Saint-Mammès présente une ornementation romane sur une structure gothique. Dans le cadre de la construction de l'édifice, cette nef a été érigée en dernier. Elle date de la fin du XIIe siècle et du tout début du XIIIe. On compte six travées sur plan barlong (voir plan ci-contre), scandées de grandes arcades en tiers-points. Les piliers sont cruciformes et ornés de pilastres et de colonnes engagées. Sur ces piliers, les chapiteaux sont tous situés très haut, c'est-à-dire sur la retombée des arcs doubleaux de la voûte, qui est par ailleurs sur croisée d'ogive.
La cathédrale appartient à la grande famille clunisienne. On retrouve dans la nef une élévation à trois niveaux, séparés par un double cordon mouluré. Ce double cordon entoure le bandeau au niveau du triforium. Entre chaque travée, le triforium est constitué de trois arcades en plein cintre (voir ci-dessous). L'arcade centrale est aveugle, les deux autres s'ouvrent sur les combles des bas-côtés. Les historiens de la cathédrale rappellent toujours l'existence d'importantes ruines romaines sur le promontoire où s'étale la ville de Langres. Et ils rappellent aussi que ces ruines et leur ornementation ont forcément influencé les architectes de Saint-Mammès. On en voit en effet la marque dans le triforium : ses ouvertures sont séparées par des pilastres cannelés surmontés d'un chapiteau. La mouluration des arcades est réduite au minimum. Au-dessus, une moulure très saillante s'interrompt au passage des pilastres. On retrouve le même schéma dans les bas-côtés. Ce qui porte à la conclusion que la décoration de la nef et des bas-côtés est due uniquement aux moulurations et aux chapiteaux.
Source : Congrès archéologique de France, 91e session, Dijon, 1928. Article sur la cathédrale Saint-Mammès par J. Tillet.

Saint Matthieu et l'ange
Saint Matthieu et l'ange
XVIIIe siècle.
Arcature du triforium dans la nef
Arcature du triforium dans la nef : le style fait très romain.
Le bas-côté sud.
Le bas-côté sud.
(Fin du XIIe siècle, début du XIIIe siècle).
La chaire à prêcher est du XVIIIe siècle.
La chaire à prêcher est du XVIIIe siècle.
La cuve de la chaire à prêcher ---»»»

Cinq scènes de la vie de Suzanne.
Ce thème biblique très connu est souvent présent dans les musées et les églises. La cathédrale Saint-Mammès ne déroge pas à la règle et propose cinq beaux tableaux (dont l'auteur est malheureusement inconnu) du quatrième quart du XVIe siècle illustrant des épisodes de cette histoire. Trois sont reproduits ici.
Voir l'histoire de la Légende de «Suzanne et les vieillards» à la page du musée Magnin à Dijon.

«La Pentecôte»
«La Pentecôte»
Tableau dans le transept (XVIIe siècle?)
La cuve de la chaire à prêcher
Cinq scènes de la vie de Sužanne : Sužanne est surprise par les vieillards
Cinq scènes de la vie de Suzanne : Suzanne est surprise par les vieillards.
Quatrième quart du XVIe siècle.
Détail d'un vitrail moderne.
Détail d'un vitrail moderne.
Cinq scènes de la vie de Sužanne : Sužanne comparaît devant le tribunal
Cinq scènes de la vie de Suzanne : Suzanne comparaît devant le tribunal
Quatrième quart du XVIe siècle.
Cinq scènes de la vie de Sužanne : Intervention de Daniel, le futur prophète
Cinq scènes de la vie de Suzanne : Intervention de Daniel, le futur prophète
Quatrième quart du XVIe siècle.
Retable Renaissance dans le collatéral nord. Marbre, XVIe siècle.
Retable Renaissance dans le collatéral nord. Marbre, XVIe siècle.
Il illustre des scènes de la Passion.
Retable Renaissance dans le collatéral nord. Marbre, XVIe siècle.
Retable Renaissance dans le collatéral nord. Marbre, XVIe siècle.
Jésus tombe sous le poids de la croix, détail.
Sainte Marguerite et le dragon.
Sainte Marguerite et le dragon.
Atelier de Jean Tassel, XVIIe siècle.
Retable Renaissance dans le collatéral nord. Marbre, XVIe siècle.
Retable Renaissance dans le collatéral nord. Marbre, XVIe siècle.
La Déposition de croix, détail.
Le bas-côté sud et les piliers cruciformes de la nef
Le bas-côté sud et les piliers cruciformes de la nef
avec les chapiteaux à crochets au-dessus des pilastres (fin du XIIe siècle, début du XIIIe siècle).
Deux saints
Deux saints
dans un vitrail du XIXe siècle.
Un saint dans un vitrail du XIXe siècle

Saint Amâtre (1/5) Ce saint de légende, connu aussi sous le nom d'Amator, vécut à Auxerre aux IVe et Ve siècles. Il mourut en tant qu'évêque d'Auxerre en 418. Les Annales hagiologiques de la France s'épanchent sur sa personne en créant un récit édifiant qui est en fait une succession de miracles.
Son père, Proclidius, était un riche citoyen d'Auxerre. Sa mère se rattachait à une illustre famille des Éduens. Amâtre, leur seul enfant, vécut donc dans l'aisance. Mais le côté intellectuel ne fut pas oublié. Paré de toutes les vertus, le jeune homme se sentit très tôt attiré par le catholicisme et le service divin. Il s'en confia à Valérien, évêque d'Auxerre, qui le tenait en très haute estime.
Ignorant son intention de vouer sa vie au Seigneur, ses parents le marièrent à une jeune fille de Langres, nommée Marthe, issue aussi d'une famille riche et illustre. Mais, au cours de la cérémonie nuptiale, l'évêque Valérien, sans s'en rendre compte, ne prononça pas les prières qui devaient les unir dans le mariage, mais celles qui les vouaient au ministère sacré des lévites. Personne ne s'en aperçut, sauf les deux mariés. Le soir, ceux-ci tombèrent d'accord pour vivre dans la chasteté et selon les vœux qu'ils avaient reçus. Un parfum suave venu du Ciel se répandit alors dans leur demeure. Une nuit, un ange apparut à   --»» 2/5

Le bas-côté nord.
Le bas-côté nord.
Légende de saint Amâtre : Vœux de virginité d'Amâtre et de son épouse Marthe (tableau du XVIIe siècle)
Légende de saint Amâtre : Vœux de virginité d'Amâtre et de son épouse Marthe (tableau du XVIIe siècle).
Saint Amâtre refuse de donner la communion à Palladie parce qu'elle est couverte de bijoux (tableau du XVIIe siècle)
Saint Amâtre refuse de donner la communion à Palladie parce qu'elle est couverte de bijoux (tableau du XVIIe siècle).
Légende de saint Amâtre : La Mort de saint Amâtre, sixième évêque d'Auxerre (tableau du XVIIe siècle)
Légende de saint Amâtre : La Mort de saint Amâtre, sixième évêque d'Auxerre (tableau du XVIIe siècle).
LA CHAPELLE SAINTE-CROIX (XVIe SIÈCLE) DANS LE BAS-CÔTÉ NORD
La chapelle Sainte-Croix et sa grille en fer forgé
La chapelle Sainte-Croix et sa grille en fer forgé
du XVIIIe siècle dans le bas-côté nord.
Les Fonts baptismaux et le carrelage du sol (refait en 1887)
Les Fonts baptismaux et le carrelage du sol (refait en 1887)
Chapelle Sainte-Croix.
La voûte Renaissance à caissons de la chapelle Sainte–Croix est en deux parties séparées par un arc doubleau
La voûte Renaissance à caissons de la chapelle Sainte-Croix est en deux parties séparées par un arc doubleau.

La chapelle Sainte-Croix est l'un des plus beaux endroits de la cathédrale. Protégée par une belle grille du XVIIIe siècle, son accès est interdit. Son fondateur est Jean d'Amoncourt, chanoine de Langres. Elle est édifiée de 1547 à 1549, son architecte reste inconnu. Dans l'autel situé à l'est, les colonnes reprennent les deux ordres ionique et corinthien.
Deux éléments font de cette chapelle un magnifique exemple des réalisations de la Renaissance : la voûte à caissons et le carrelage en faïence. La voûte en berceau est pavée de caissons alternativement ovales et rectangulaires, accueillant soit une rosace, soit un cartouche, aux ornements tous différents. Le carrelage de faïence qui recouvre le sol est lui aussi d'une grande richesse. On y trouve une décoration typique de la Renaissance : têtes de chérubin, cornes d'abondance, trophées d'armes, etc. Le pavement en place date en fait de 1887. Le carrelage original étant jugé trop délabré, il a été refait à l'identique à cette époque.

L'autel de la chapelle Sainte-Croix.
L'autel de la chapelle Sainte-Croix.
Les colonnes reprennent les ordres ionique et corinthien.
Armoirie sur le carrelage du sol (réplique de la céramique  du XVIe siècle).
Armoirie sur le carrelage du sol (réplique de la céramique du XVIe siècle).
Chapelle Sainte-Croix.
Détail du carrelage dans la chapelle Sainte–Croix (refait en 1887).
Détail du carrelage dans la chapelle Sainte-Croix (refait en 1887).
Statue de Guy Baudet en prière,
Statue de Guy Baudet en prière,
donateur de la statue de
Notre-Dame-la-Blanche.
Guy Baudet était évêque de
Langres et chancelier de France.
Statue de Notre-Dame la Blanche
Statue de Notre-Dame la Blanche
Albâtre par Évrard d'Orléans, 1341.
La voûte Renaissance à caissons de la chapelle Sainte-Croix  vue en gros plan.
La voûte Renaissance à caissons de la chapelle Sainte-Croix vue en gros plan.
Les caissons sont alternativement rectangulaires et ovales.
Dans les caissons du haut, on peut lire ces trois mots : «Noble», «Homme» et «Maistre».

«««--- À GAUCHE
C'est grâce à un document d'archives que l'on connaît l'auteur et la date d'exécution de ces deux statues en albâtre.
LE CHŒUR, L'ABSIDE ET LA CROISÉE DU TRANSEPT
Le maître-autel est installé dans la croisée du transept.
Le maître-autel est installé dans la croisée du transept.
Derrière le Christ en croix du XIXe siècle, le chœur et l'abside de la cathédrale Saint-Mammès font replonger le visiteur au XIIe siècle.
Vue en gros plan de la frise en rinceaux qui parcourt le chœur sous le déambulatoire (deuxième moitié du XIIe siècle)
Vue en gros plan de la frise en rinceaux qui parcourt le chœur sous le déambulatoire (deuxième moitié du XIIe siècle).
Le Christ en croix dans le chœur, détail.
Le Christ en croix dans le chœur, détail.
Statue d'Antoine-Henri Bertrand (vers 1810).
Vierge à l'Enfant dans le triforium du chœur
Vierge à l'Enfant dans le triforium du chœur
sur le côté sud, XVe siècle.
Saint Mammès dans un vitrail moderne de l'abside.
Saint Mammès dans un vitrail moderne de l'abside.
Gros plan sur une baie jumelée dans le triforium
Gros plan sur un chapiteau jumelé dans le triforium
du chœur : on reconnaît le taureau de Luc.
Autre baie jumelée dans le triforium
Autre chapiteau jumelé dans le triforium
du chœur avec feuilles d'acanthe et tête d'animal.
Tableau dans la nef. Le Fils prodigue (?)
Tableau dans la nef. Le Fils prodigue (?)
«Le Reniement de saint Pierre»
«Le Reniement de saint Pierre»
Tableau du XVIIIe siècle.
À DROITE ---»»»
Saint Pierre dans un
vitrail moderne de l'abside.
L'orgue de chœur et la travée nord vus entre deux  piliers du déambulatoire.
L'orgue de chœur et la travée nord vus entre deux piliers du déambulatoire.
Dans le triforium, statue d'un Christ aux liens du XVIe siècle.
Vitrail du XIXe siècle dans la travée nord du  chœur.
Vitrail du XIXe siècle dans la travée nord du chœur.

Le chœur, dont la construction remonte à la seconde moitié du XIIe siècle, est la partie la plus ancienne de la cathédrale. Son ordonnancement a servi de modèle à celui de la nef, élevée quelques décennies plus tard. Dans la photo au-dessus, le chœur se situe derrière le grand Christ en croix du XIXe siècle. Il comprend une travée droite flanquée de bas-côtés, suivie d'un rond-point polygonal entouré d'un déambulatoire. Sur la photo, la travée se situe au niveau de la Vierge à l'Enfant du XVe siècle qui niche dans l'arcature aveugle du triforium, au-dessus de la grande arcade.
L'ensemble du chœur est inaccessible aux visiteurs qui peuvent seulement en faire le tour. Des stalles venant de l'église abbatiale de Morimond ont été installées dans le rond-point polygonal après la Révolution.
De très légers détails distinguent les pilastres du chœur de ceux de la nef. Et les chapiteaux sont presque la copie du chapiteau corinthien. Enfin, les feuilles d'acanthe se retrouvent partout. Esthétiquement, la différence entre le chœur et la nef repose essentiellement dans la présence d'une large frise à base de rinceaux qui se développe dans le chœur au-dessous du déambulatoire. Et ceci sur toute sa longueur, y compris dans la première travée, coté est, du transept (voir photo au-dessus). Le dessin de cette frise est d'une exécution remarquable : c'est une suite de rinceaux agrémentés de feuilles d'acanthe. Notons, pour finir, la présence de deux statues nichées dans l'arcature du triforium au niveau de la travée du chœur : un Christ aux liens (ou Christ de pitié) du XVIe siècle et une Vierge à l'Enfant du XVe siècle.
Source : Congrès archéologique de France, 91e session, Dijon, 1928. Article sur la cathédrale Saint-Mammès.

Triforium sud avec une statue de la Vierge du XVe siècle.
Triforium sud avec une statue de la Vierge du XVe siècle.
Elle fait pendant à celle du Christ aux liens sur le côté nord.
Christ aux liens dans le triforium du chœur (côté  nord)
Christ aux liens dans le triforium du chœur (côté nord)
XVIe siècle.
L'abside et son triforium. La rangée des fenêtres au–dessus du triforium a été refaite au XIXe siècle
L'abside et son triforium. La rangée des fenêtres au-dessus du triforium a été refaite au XIXe siècle.

Le triforium du chœur est l'élément le plus pittoresque de la cathédrale. Redécouvert à l'occasion de travaux en 1836, il se compose de baies géminées (voir photo ci-dessus) à colonnes et chapiteaux doubles, séparées par des pilastres cannelés. Ce sont les chapiteaux qui doivent retenir toute l'attention du visiteur car ils cachent des merveilles de sculpture romane. Malheureusement, ils sont situés très en hauteur et dans une zone jetée dans la pénombre. Les prendre en photo au téléobjectif est une tâche ardue qui exige, dans la mesure du possible, une luminosité maximale dans le chœur, c'est-à-dire un soleil radieux à l'extérieur. Une paire de jumelles est nécessaire pour les voir à l'œil nu. À leur propos, l'historien David Covelli, directeur du service patrimoine de la ville de Langres, écrit : «Des représentations humaines et zoomorphes y sont associées à des thèmes végétaux très présents, rinceaux, palmettes, entrelacs... Lions, bœufs, sirènes-oiseaux, griffons, personnages glabres ou barbus s'entremêlent au grè des volumes des chapiteaux et de l'imagination fertile du sculpteur.» Ajoutons que certains animaux symbolisent les Évangélistes (comme le bœuf dans la photo ci-contre). On notera, sur le plan architectural, que ces chapiteaux, qui vont par deux, ont un tailloir unique.
Les fenêtres au-dessus du triforium (dans la partie basse de la voûte romane en cul-de-four) ont été refaites au XIVe siècle, à la suite de l'incendie qui avait détruit la toiture de la nef en 1314. Dans leur version du XIIe siècle, ces fenêtres étaient de style roman ; au XIVe, elles ont été retaillées en style gothique et sont devenues de grandes baies en tiers-point avec meneaux. Vers 1850, on décida de revenir à l'état roman primitif. C'est celui que l'on peut voir à présent. Des doutes se sont élevés sur la ressemblance entre la reconstruction de 1850 et l'œuvre initiale romane. Cependant, l'historien J. Tillet écrit dans la revue du Congrès archéologique de 1928 à ce propos : «Cette restauration semble être la reproduction de l'œuvre primitive, car d'après un rapport adressé par M. Bœswillwald au Ministre des Beaux-Arts, en 1849 il restait des traces de la forme et de la décoration des fenêtres romanes, et c'est d'après ces documents que les travaux furent exécutés.»
Sources : 1) La cathédrale Saint-Mammès de Langres par David Covelli, Éditions du patrimoine ; 2) Congrès archéologique de France, 91e session, Dijon, 1928. Article sur la cathédrale Saint-Mammès par J. Tillet.

Saint Paul dans un vitrail moderne de l'abside.
Saint Paul dans un vitrail moderne de l'abside.
Saint Pierre dans un vitrail moderne de l'abside
Le couronnement de l'orgue de chœur.
Le couronnement de l'orgue de chœur.
Le maître-autel de la cathédrale est enrichi
Le maître-autel de la cathédrale est enrichi
d'une scène de la Crucifixion avec la Vierge et saint Jean.
Les trois statues du maître-autel sont l'œuvre
du sculpteur langrois Antoine-Henri Bertrand (vers 1810).
Les stalles, qui meublent le rond–point polygonal terminant le chœur à l'est, viennent de l'église abbatiale de Morimond.
Les stalles, qui meublent le rond-point polygonal terminant le chœur à l'est, viennent de l'église abbatiale de Morimond.
Elles ont été installées après la Révolution.
Un des très beaux pilastres du chœur au niveau de la travée.
Un des très beaux pilastres du chœur au niveau de la travée.
C'est presque la copie d'un chapiteau corinthien.
LES CROISILLONS NORD ET SUD DU TRANSEPT
Le transept sud et l'une des deux grilles qui ferment le chœur (exécutées en 1717)
Le transept sud et l'une des deux grilles qui ferment le chœur (exécutées en 1717).

Architecture du transept. Seul le croisillon sud est ancien. La seconde travée du croisillon nord a été entièrement reconstruite en 1843. C'est une copie fidèle de celle du sud (voir plan).
Chaque croisillon comprend deux travées barlongues, la première correspond aux bas-côtés, la seconde fait saillie vers l'extérieur. C'est dans cette seconde travée que l'on trouve une absidiole voûtée en cul-de-four prise dans l'épaisseur du mur. Sur les murs nord et sud, le triforium est aveugle. Enfin, la partie haute est ajourée par une rose bourguignonne assez simple, mais originale. Les grilles qui séparent le chœur des bras du transept proviennent de l'ancienne église abbatiale de Morimond. Elles ont été exécutées en 1717 par le ferronnier bisontin Nicolas Chapuis.

Le transept sud avec ses boiseries et ses statues.
Le transept sud avec ses boiseries et ses statues.
«Le Martyre de saint Mammès», 1545.
«Le Martyre de saint Mammès», 1545.
Tapisserie réalisée sur un carton de Jean Cousin (transept sud).
La grille du chœur de 1717, détail des parties hautes.
La grille du chœur de 1717, détail des parties hautes.

Les deux tapisseries qui ornent les murs principaux des croisillons s'inscrivent dans la politique d'embellissement de la cathédrale voulue par Claude de Longwy, évêque de Langres de 1529 à 1561 et cardinal de Givry. Vers 1544, Jean Cousin fut sollicité pour réaliser huit cartons illustrant la vie de saint Mammès, berger de Cappadoce au IIIe siècle. Le tissage fut assuré par les tapissiers parisiens Pierre Blacé et Jacques Langlois. Les tapisseries prirent place derrière les stalles des chanoines, au-dessus de la clôture du chœur.
Trois nous sont parvenues. Deux sont à la cathédrale Saint-Mammès, la troisième est au Louvre. Elle représente le saint se livrant au gouverneur de Cappadoce.
Le Martyre de saint Mammès illustre une scène unique, très riche en personnages. Saint Mammès, au centre, nu et enchaîné, résiste aux flammes du four où ses bourreaux l'ont placé. Au-dessus de lui, quatre anges le soutiennent.
L'autre tapisserie, Saint Mammès prêchant l'Évangile aux bêtes sauvages, multiplie les scènes et se lit un peu comme une bande dessinée (voir plus bas). On commence en bas à gauche et on suit les scènes dans le sens des aiguilles d'une montre. Saint Mammès lit les Évangiles à voix haute. Sa voix attire les bêtes sauvages qui se couchent à ses pieds. Une fois la lecture terminée, les mâles s'éloignent. Saint Mammès recueille le lait des femelles pour en faire des fromages, qu'il distribue ensuite dans la ville voisine. Où il est finalement capturé. Source : La cathédrale Saint-Mammès de Langres par David Covelli, Éditions du patrimoine.

L'autel de la Vierge dans la chapelle de l'Immaculée Conception
L'autel de la Vierge dans la chapelle de l'Immaculée Conception
Absidiole du croisillon sud du transept.
L'ensemble sculpté qui surmonte l'autel ainsi que les deux statues
sont de l'artiste Joseph Descornel (1799-1872).
Monument funéraire de Monseigneur Alphonse-Martin Larue,
Monument funéraire de Monseigneur Alphonse-Martin Larue,
évêque de Langres (1884-1889)
Œuvre de Denis Puech (1854-1942), prix de Rome en 1884.
Le transept nord et l'absidiole qui abrite l'autel Saint-Didier.
Le transept nord et l'absidiole qui abrite l'autel Saint-Didier.
Au mur, la tapisserie «Saint Mammès prêchant l'Évangile aux bêtes sauvages».
Saint Didier et quatre anges dans la chapelle Saint-Didier.
Saint Didier et quatre anges dans la chapelle Saint-Didier.
Les statues sont dues au ciseau de l'artiste langrois Jules Naudet (1818-1882).
La Vierge de la chapelle de l'Immaculée Conception
La Vierge de la chapelle de l'Immaculée Conception
Œuvre de Joseph Descornel (1799-1872).
«La Descente de croix» (copie?)
«La Descente de croix» (copie?)
Tableau dans le transept nord.
«««--- À GAUCHE
On voit rarement une statue de la Vierge
avec un visage aussi inspiré !
«Le Martyre de saint Mammès», détail central  de la tapisserie (1545).
«Le Martyre de saint Mammès», détail central de la tapisserie (1545).
La rose bourguignonne
La rose bourguignonne
dans le transept nord.
Monument funéraire de Monseigneur Guerrin,
Monument funéraire de Monseigneur Guerrin,
évêque de Langres (1852-1877)
Œuvre de Jean-Marie Bonassieux (1810-1892).
« La Nativité», tableau anonyme.
« La Nativité», tableau anonyme.

Œuvres d'art. Le transept de la cathédrale Saint-Mammès est assez riche en œuvres d'art. Hormis deux beaux priants d'évêque du XIXe siècle, dont l'un exécuté par Denis Puech, prix de Rome en 1884, on remarque des tableaux et, dans les deux absidioles, une dizaine de statues du XIXe siècle. À ce titre, la chapelle de l'Immaculée Conception accueille une Vierge Marie, debout sur un globe terrestre, dans une expression un peu maniérée que l'on qualifiera respectueusement de «très inspirée». Est-ce le sculpteur, Joseph Descornel (1799-1872), qui a demandé à son modèle de poser de la sorte? L'évêque de Langres avait-il donné son accord?
Enfin, les deux œuvres les plus importantes sont les deux tapisseries datées de 1545 et réalisées sur un carton de Jean Cousin. Très défraîchies, elles ont perdu leurs couleurs. Une troisième tapisserie leur est liée : elle est au Louvre et brille d'un bel éclat.

«Saint Mammès prêchant l'Évangile aux bêtes  sauvages», 1544.
«Saint Mammès prêchant l'Évangile aux bêtes sauvages», 1544.
Tapisserie réalisée sur un carton de Jean Cousin (transept nord).
Tableau de saint Augustin en prière (?)
Tableau de saint Augustin en prière (?)
«Saint Mammès prêchant l'Évangile aux bêtes sauvages» (1544), détail
«Saint Mammès prêchant l'Évangile aux bêtes sauvages» (1544), détail .
Monument funéraire de Monseigneur Guerrin, détail.
Monument funéraire de Monseigneur Guerrin, détail.
Œuvre de Jean-Marie Bonassieux (1810-1892)
LE DÉAMBULATOIRE ET LES CHAPELLES RAYONNANTES
Le déambulatoire de la cathédrale Saint-Mammès
Le déambulatoire de la cathédrale Saint-Mammès
est un endroit vieux de plus de huit cents ans et qui mérite toute l'attention du visiteur.

Le déambulatoire de la cathédrale Saint-Mammès est un endroit où il faut circuler lentement et lever les yeux (voir ci-dessous). Cela fait maintenant près de 850 ans qu'il a été construit et il s'en dégage une atmosphère de vieilles pierres très agréable. La chapelle d'axe date du XIIe siècle, les autres du XIVe. Le rond-point polygonal est séparé du déambulatoire par huit colonnes qui soutiennent des arcades en tiers-point. Ces colonnes dépouillées, qui se rapprochent des colonnes romaines, ne viennent pas d'un autre édifice. Spécialement taillées pour la cathédrale, leurs fûts sont en pierre de Cohons. Selon l'historien J. Tillet, c'est vraisemblablement au XVIIIe siècle que ces fûts ont reçu l'enduit et le poli qu'ils ont à l'heure actuelle.
Il ne faut pas passer dans le déambulatoire sans admirer les chapiteaux, qui sont des merveilles d'élégance. Très proches des chapiteaux corinthiens, ils possèdent tous une corbeille avec un gable très élancé. Plusieurs rangs de feuilles d'acanthe, ornés de volutes dans les angles, recouvrent les corbeilles. La photo ci-contre à droite en donne deux exemples. Le même motif en feuille d'acanthe est présent sur tous les chapiteaux, mais le dessin varie partout dans l'interprétation et l'exécution. Dans leur partie haute, certaines feuilles se recourbent légèrement vers l'avant, alors qu'ailleurs elles se recourbent complètement pour former un crochet. Cette différence d'exécution se voit très bien dans la photo de droite. On y distingue aussi un dessin bien différent en ce qui concerne les trous d'embellissement pratiqués dans la pierre : ils sont symétriques, larges ou fins, ou encore traités avec une grande souplesse. L'historien J. Tillet fait remarquer que la partie haute de la corbeille n'est pas carrée, mais de même forme que le tailloir. C'est en fait une forme de trapèze isocèle, répondant de manière très artistique à la courbure du déambulatoire. Le fait que la partie haute de la corbeille épouse la forme du tailloir - de toute évidence une particularité voulue par les constructeurs - «est une preuve que les chapiteaux ont bien été exécutés pour le monument et répondent aux nécessités de la construction», écrit J. Tillet. Tout cela date des années 1160-1180 et mérite vraiment un coup d'œil attentif de la part du visiteur quand il chemine dans le déambulatoire.
Source : Congrès archéologique de France, 91e session, Dijon, 1928. Article sur la cathédrale Saint-Mammès par J. Tillet.

Un ange dans le vitrail central
Un ange dans le vitrail central
de la chapelle d'axe, XXe siècle.
Chapiteaux du déambulatoire
Chapiteaux du déambulatoire
Le dessin des feuilles d'acanthe varie sur
chaque chapiteau ( XIIe siècle).
Portail de la salle du chapitre (déambulatoire sud).
Portail de la salle du chapitre (déambulatoire sud).
Vue du déambulatoire sud avec, sur la gauche, le monument illustrant la translation des reliques de saint Mammès.
Vue du déambulatoire sud avec, sur la gauche, le monument illustrant la translation des reliques de saint Mammès.
La Translation des reliques de saint Mammès
La Translation des reliques de saint Mammès
Bas-relief daté de la fin du XVIe siècle (déambulatoire sud).
La Translation des reliques de saint Mammès, partie haute.
La Translation des reliques de saint Mammès, partie haute.
Fin du XVIe siècle.
La Translation des reliques de saint Mammès : la partie inférieure  avec la ville de Langres
La Translation des reliques de saint Mammès : la partie inférieure avec la ville de Langres.
La Translation des reliques de saint Mammès, détail.
La Translation des reliques de saint Mammès, détail.
Le bas de cette œuvre a la particularité de représenter la ville de Langres vue de l'est.
On y voit, au centre, la cathédrale avec son ancienne façade pourvue d'une seule tour.
En face d'elle, l'église Saint-Pierre.
Le déambulatoire nord.
Le déambulatoire nord.
Chapelle axiale de la Vierge.
Chapelle axiale de la Vierge.
C'est la seule chapelle rayonnante créée à l'origine.
Les autres ont été ajoutées au XIVe siècle.
Vue d'une chapelle rayonnante dans le déambulatoire.
Vue d'une chapelle rayonnante dans le déambulatoire.
La Colombe du Saint-Esprit
La Colombe du Saint-Esprit
couronne la Vierge.
Détail du vitrail de la chapelle d'axe.
Statue moderne
Statue moderne de la
Vierge à l'Enfant
dans la chapelle d'axe.
Chapelle rayonnante Saint-Mammès
Chapelle rayonnante Saint-Mammès
avec la statue d'Antoine-Henri Bertrand.
Retable Renaissance à trois statues.
Retable Renaissance à trois statues.
Retable Renaissance à trois statues, partie centrale
Retable Renaissance à trois statues Partie centrale.
Groupe sculpté de sainte Anne et Marie
Groupe sculpté de sainte Anne et Marie
dans une chapelle rayonnante.

Saint Amâtre (3/5)   ---»»»  guérison.
Du fait du peu de conversions, l'église d'Auxerre était un petit bâtiment, qui s'élevait à la Porte des bainssur l'Yonne. Or, depuis qu'Amâtre s'était mis à prêcher, les nouveaux convertis affluaient et l'église se révélait trop petite. Un riche citoyen, nommé Ruptilius, baptisé, venait d'hériter d'un vaste domaine où trônait une demeure presque en ruines. Amâtre alla le trouver pour le prier de donner son terrain à l'Église. Ruptilius refusa. Alors le saint demanda au Seigneur d'intervenir pour faire céder cet homme obstiné et Dieu envoya des souffrances physiques terribles sur Ruptilius. Celui-ci fut contraint d'accorder ce qu'Amâtre demandait pour être libéré de ses maux. Cependant, le bâtiment qui s'élevait sur le terrain était très délabré. Il fallait de l'argent pour le reconstruire. Par miracle, en déblayant, les ouvriers dénichèrent un trésor : des pièces de monnaie en quantité considérable.   --»» 4/5


La voûte du déambulatoire (A).
Portail de la salle du chapitre
Portail de la salle du chapitre
L'archivolte gothique porte un décor
de feuillage atypique.
«««--- PASSEZ LA SOURIS SUR L'IMAGE.

La voûte du déambulatoire. Il faut circuler dans le déambulatoire de la cathédrale Saint-Mammès en levant les yeux car l'architecture, qui a toujours une histoire, en vaut la peine. Signalons une intéressante caractéristique de la voûte étudiée par l'historien J. Tillet, telle qu'on peut la voir dans les deux photos ci-dessus. L'architecte du XIIe siècle avait en charge de voûter un espace compris entre deux doubleaux (dont les sommets sont au même niveau) et deux formerets, l'un au niveau du chœur, l'autre sur le mur gouttereau. Comme le déambulatoire accuse un mouvement tournant, les arcs (qui définissent l'angle des formerets) sont inégaux puisque proportionnels à la largeur du côté. En conséquence, le formeret au niveau du chœur a un sommet plus bas que celui qui se trouve sur le mur gouttereau. Comment relier l'ensemble sachant que les arcs d'ogives ont été choisis en plein cintre, ceci afin de poursuivre le style adopté dans la travée droite du chœur? On constate (voir la photo ci-dessus au centre) que la croisée des arcs ne peut pas alors être au centre de l'espace défini par les deux doubleaux et les deux formerets. Elle est géométriquement rejetée en direction du chœur, mais elle n'est pas non plus au sommet des deux arcs en plein cintre. Ce qui complique sérieusement la disposition des voûtains et l'empilement de leurs claveaux. Le résultat obtenu n'est pas parfait, mais pour un architecte, il est très intéressant à étudier. J Tillet écrit ainsi que ce résultat «nous montre un des tâtonnements par lesquels sont passés les maîtres d'œuvre de la fin du XIIe siècle, avant d'arriver à la perfection que nous trouvons dans les déambulatoires des monuments des XIIIe et XIVe siècles.»
La retombée des ogives montre, elle aussi, des hésitations. Pas de problème du côté du mur gouttereau : il y a toute la place voulue pour insérer une colonne isolée contre le pilastre afin de recevoir la retombée des ogives (voir photo). Mais du côté du rond-point polygonal, la place manque. On voit que les nervures de l'arc en plein cintre sont assurées par des claveaux constitués par un gros boudin flanqué de deux plus petits. Ces derniers disparaissent dans les doubleaux et les arcades. En revanche, le gros boudin continue sa tombée et vient mourir - d'une manière assez disgracieuse - sur l'angle rentrant créé par la pénétration des deux doubleaux (celui du déambulatoire et celui du rond-point entre deux piles) en formant un cône. J. Tillet indique que ce cône est décoré de trois crochets, sûrement dans le but de masquer l'effet un peu lourd de cette pénétration. Ces crochets ne sont malheureusement plus en place. Ont-ils été cassés?
On découvre avec surprise que l'historien David Covelli, dans un ouvrage beaucoup plus récent, parle, quant à lui, de «l'habileté de l'architecte» dans le traitement de cette même retombée (!) Au vu des deux images ci-dessus, nous laissons le lecteur se faire son opinion. Passez la souris sur l'image A ci-dessus.
Sources : 1) La cathédrale Saint-Mammès de Langres par David Covelli, Éditions du patrimoine ; 2) Congrès archéologique de France, 91e session, Dijon, 1928. Article sur la cathédrale Saint-Mammès par J. Tillet.

«Le Couronnement de la Vierge», tableau anonyme.
«Le Couronnement de la Vierge», tableau anonyme.
Peinture murale dans une chapelle rayonnante : la Visitation 
Peinture murale dans une chapelle rayonnante : la Visitation ?
Vitrail moderne dans la chapelle d'axe.
Vitrail moderne dans la chapelle d'axe.
La Résurrection de Lazare
La Résurrection de Lazare
Bas-relief en pierre polychrome, XVIe siècle (dans une chapelle rayonnante).
Statue de saint Mammès
Statue de saint Mammès
Marbre d'Antoine-Henri Bertrand
Premier tiers du XIXe siècle.

Saint Amâtre (2/5)  --»» Amâtre et lui offrit, de la part de Dieu, deux bouquets de fleurs. Deux servantes, effrayées par cette vision, demandèrent le lendemain à se consacrer au service de Dieu. Peu après, Valérien décéda et fut remplacé par Eladius. Amâtre et Marthe allèrent le trouver et lui révélèrent leurs vœux secrets. Amâtre demanda à rejoindre le clergé, Marthe voulait être comptée au nombre des vierges. Ainsi fut fait. Le jeune homme reçut la tonsure et fut élevé au rang de diacre, la jeune fille fut placée dans une communauté de religieuses.
À Auxerre vivait une riche famille : un certain Eraclius, païen, était marié à Palladie, qui avait été baptisée, mais restait néophyte. Comme elle se trouvait à la messe du dimanche de la Résurrection, parée de ses plus beaux bijoux, elle s'approcha d'Amâtre pour la communion, mais celui-ci la repoussa. Elle devait d'abord ôter ses ornements, se vêtir de noir et faire pénitence. Humiliée en public, elle alla se plaindre à son époux qui jura de la venger. Mais Dieu fit tomber sur eux une maladie qui paralysa leur action. Pendant leur sommeil, le Seigneur s'en expliqua lui-même à leurs oreilles. Ils n'eurent d'autre solution que d'aller trouver Amâtre et d'implorer son pardon.
Peu de temps après, saint Martin chassa les démons qui avaient pris possession de l'ile d'Albenga. Ceux-ci se réfugièrent sur le Mont Artre et harcelèrent ses habitants. Amâtre s'y rendit et, à son tour, en chassa les démons.
L'évêque Eladius venant à mourir, la population choisit Amâtre pour le remplacer. Notre saint homme sortit vainqueur - par un nouveau miracle - d'une campagne de calomnies orchestrée par Litinus, l'ancien archidiacre d'Eladius. Litinus accusait Amâtre d'adultère. Voulant surprendre ce dernier en pleine nuit, il ne trouva dans son lit qu'un agneau étincelant de lumière et en perdit la vue. Par ses prières, Amâtre obtint son pardon et sa ---»»» 3/5

Peinture murale (Ecce Homo)
Peinture murale (Ecce Homo)
dans une chapelle rayonnante
Un ange dans le vitrail central de la chapelle d'axe.
Un ange dans le vitrail central de la chapelle d'axe.
Un ange en prière
Un ange en prière
Œuvre polychrome dans une chapelle rayonnante
Statue de saint Mammès, détail.
Statue de saint Mammès, détail.
Marbre d'Antoine-Henri Bertrand
Premier tiers du XIXe siècle.
Légende de saint Amâtre : les miracles du saint (tableau du  XVIIe siècle).
Légende de saint Amâtre : les miracles du saint (tableau du XVIIe siècle).

Saint Amâtre (4/5)  --»» Amâtre le fit donner à Ruptilius, en disant que cet argent lui appartenait, mais Ruptilius le lui rendit. Le saint s'en servit en faveur des pauvres et de la construction de la nouvelle église. Peu de temps après, sa femme, Marthe, dévouée à Dieu dans un couvent, tomba malade et mourut. Le récit hagiologique parle ensuite de nombreux miracles : Amâtre ressuscite un enfant, rend la vue à des aveugles, guérit des malades qui arrivent à lui en foule, éteint un incendie par ses prières qui déclenchent un orage.
Le territoire d'Auxerre est dirigé par Germain, un homme riche issu d'une famille illustre (c'est le futur saint Germain). Il adore la chasse et suspend ses trophées à un grand poirier au milieu de la ville, ce qui est regardé comme une idolâtrie. Un jour, Germain étant absent de la ville, Amâtre fait couper l'arbre et arracher ses racines. De retour, et rendu furieux, Germain fait menacer Amâtre de mort. Se jugeant indigne du martyre, le saint quitte la ville et part en direction d'Autun. Une révélation lui fait savoir que sa mort est proche et que Germain sera son successeur à l'épiscopat d'Auxerre. Sur sa route, Amâtre multiplie les miracles (malades et aveugles guéris, voleurs retrouvés et remis sur le droit  --»» 5/5

Saint Amâtre (5/5)  --»»   chemin). À Autun, il rencontre l'évêque Simplicius et guérit des lépreux. Le gouverneur Julius donne son accord pour que Germain quitte le service de l'État et reçoive la tonsure. Amâtre revient alors à Auxerre et Germain est tonsuré. Cependant la maladie frappe Amâtre et empire, multipliant ses souffrances. La fin approche. Se faisant porter jusqu'à l'église, c'est là qu'il expire et son âme s'élève vers le ciel sous la forme d'une colombe. Son corps est transporté à côté du tombeau de sa femme, Marthe. En chemin, passant devant une prison, les liens des prisonniers se brisent et ils recouvrent la liberté. Un aveugle recouvre la vue.
Source : Annales hagiologiques de la France, Les vies de tous les saints de France, tome IV : Vie de saint Amâtre (édition de 1863).
On constate, à la lecture de ce récit écrit, nous disent les sources, au sixième siècle par Étienne, prêtre de l'église d'Auxerre, que rien n'arrête les hagiographes. Il est vraisemblable que, à l'époque de sa rédaction, les gens croyaient à cette avalanche de

faits merveilleux. Au XIXe siècle, les hagiographes, en principe, n'y croient pas, mais répètent cette légende mot pour mot à seule fin d'édification morale.
Voir l'histoire de saint Austremoine à l'église d'Issoire.
Au-delà de l'invention, un fait, dans cette histoire, pose un véritable problème déontologique. Nous avons vu que Ruptilius, qui vient d'hériter d'un vaste terrain, refuse de le donner à l'Église. Alors Amâtre prie son dieu pour faire plier sa volonté à la sienne. Ce faisant, le saint connaît très bien le résultat : Ruptilius va subir les foudres subites d'une grave maladie envoyée par le Ciel. De la sorte, les propos d'Amâtre à Ruptilius peuvent se traduire ainsi : «Si tu n'exécutes pas mes ordres, je vais implorer mon dieu afin qu'il te nuise.» Il y a là tous les éléments d'une idéologie malsaine, voire d'un mysticisme pervers et crapuleux.

LA SALLE DU CHAPITRE (XIIe siècle)
La salle du chapitre est maintenant transformée en chapelle.
La salle du chapitre est maintenant transformée en chapelle.
Peintures murales dans la salle du chapitre.
Peintures murales dans la salle du chapitre.
Oiseau
Oiseau
Oiseau ou dragon
Oiseau ou dragon.
Statue d'une Vierge à l'Enfant
Statue d'une Vierge à l'Enfant
Salle du chapitre.

La salle du chapitre date de la construction du transept (XIIe siècle). Sa fonction est à présent celle d'une petite chapelle très dépouillée. Aucune information n'a pu être trouvée sur l'ancienneté de la frise de dessins polychromes qui parcourt ses murs (voir deux exemples plus bas).

Chapiteau à crochets
Chapiteau à crochets
dans la salle du chapitre
Vue de la salle du chapitre depuis la fenêtre
Vue de la salle du chapitre depuis la fenêtre.
«««--- Dessins d'animaux (réels ou de légende) dans la frise
qui parcourt le mur de la salle du chapitre.
L'orgue de tribune remonte au début du XVIIIe siècle.
L'orgue de tribune remonte au début du XVIIIe siècle.
Retable Renaissance à trois statues
Retable Renaissance à trois statues
Statue centrale :
saint Jean l'Évangéliste.

L'orgue de tribune. Comme une bonne partie du mobilier, le buffet d'orgue vient de l'abbaye de Morimond. Il a été réalisé en 1714 par le sculpteur langrois Jean-François Béchamp. L'orgue en lui-même a été construit par Jean Treuillot. L'instrument est profondément modifié par le facteur Jean Richard peu avant la Révolution. C'est aussi Jean Richard qui assure son transfert depuis l'abbaye de Morimond jusque sur la tribune de la façade occidentale de la cathédrale. L'orgue est plusieurs fois restauré et

modifié au cours du XIXe siècle. L'explosion de la poudrière en 1943 lui a causé de gros dommages. Il a été restauré et modifié de 1972 à 1975.
Le buffet a été classé au titre des monuments historiques en 1912 et l'orgue l'a été en 1949.
Source : La cathédrale Saint-Mammès de Langres par David Covelli, Éditions du patrimoine.

La nef vue du chœur.
La nef vue du chœur.

Documentation : La cathédrale Saint-Mammès de Langres, Éditions du patrimoine
+ Congrès archéologique de France, 91e session, Dijon, 1928. Article sur la cathédrale Saint-Mammès par J. Tillet
+ Dictionnaire des églises de France, éditions Robert Laffont
+ Annales hagiologiques de la France, Les vies de tous les saints de France, tome IV : Vie de saint Amâtre (édition de 1863).
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