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Page créée en juin 2024
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L'Enfant-Jésus sous les traits d'un enfant de la famille Malingre, donatrice du vitrail

Le siècle d'origine de l'église Sainte-Anne est le XIIe. C'est à cette époque une simple église de village, de style roman, avec une nef et un chœur surmonté d’un clocher. À la fin du XVe siècle, le seigneur de L’Étang-la-Ville, un dénommé Blaise Séguier, fait bâtir une chapelle gothique sur le côté nord du chœur. Au XVIIe, un nouveau presbytère est construit de l'autre côté de la rue, en face de l'église. Le précédent, situé sur le côté sud du chœur, est détruit, puis remplacé par une chapelle dédiée à la Vierge.
L’église, jusque-là dédiée à Notre-Dame-de-l'Étang, est placée sous la protection de sainte Anne en 1777.
Au milieu du XIXe siècle, le porche occidental, datant du XIIIe et qui tombe en ruine, est remplacé par une structure dessinée par le maire de la commune, qui est aussi l'architecte du projet. Critiqué pour sa lourdeur, ce proche sera finalement détruit en 1887. La façade ouest est alors rétablie dans le style du XIIIe siècle.
Le chœur de l’église, de style roman, est classé monument historique.
Les restaurations ont caché les vieilles pierres de la nef. Néanmoins l'église Sainte-Anne contient encore beaucoup d'éléments anciens : piliers et arcades du chœur ; chapelle des Séguier au nord ; chapelle de la Vierge au sud. Ces éléments enchanteront les amateurs de vieilles pierres.
Tous les vitraux de l'église sont modernes. On regardera avec intérêt les vitraux offerts en 1887 par la famille Malingre : les portraits de ses deux garçonnets sont utilisés pour peindre l'Enfant-Jésus et le petit saint Jean-Baptiste.

La Dispersion des Apôtres, XVIIe siècle

La nef romane vue depuis l'entrée de l'église.
La nef est couverte d'une charpente en berceau.
Le bas-côté sud (partie droite de l'image), daté du XVIIe siècle, est voûté d'ogives.
ASPECT EXTÉRIEUR DE L'ÉGLISE SAINTE-ANNE

Façade occidentale de l'église Sainte-Anne.
L'arcade en tiers-point qui abrite la double porte est encadrée
par quatre solides contreforts à ressauts.

Chapiteaux romans sur les colonnettes nord de l'entrée.

Le clocher de Sainte-Anne et l'atmosphère
très verdoyante de l'Étang-la-Ville.

La double-porte de la façade est entourée de
six colonnettes à chapiteaux romans.

Chapiteaux romans sur les colonnettes sud de l'entrée.

Les chapiteaux de la façade.
La façade possédait jadis un porche remontant au XIIIe siècle. Au milieu du XIXe, ce porche, qui tombait en ruine, a été remplacé par une création architecturale du maire de l'époque qui était aussi l'architecte du projet.
Décrié, ce porche a été détruit en 1877.
Les documents sur l'histoire de l'église indiquent que la façade a été refaite vers 1887-1880 dans le style du XIIIe siècle. Il faut croire que des éléments romans ont été laissés en place ou réutilisés.
En effet, surmontant les colonnettes qui encadrent la double-porte, les chapiteaux, à l'état assez dégradé, ont un aspect totalement roman. On y voit des larges feuilles et deux visages d'homme (dont l'un est méconnaissable).
Il s'agit vraisemblablement d'anciens chapiteaux romans.



«««--- Plan de l'église
Sainte-Anne.

Cette élévation nord termine la chapelle seigneuriale,
érigée à la fin du XVe siècle.
LA NEF DE L'ÉGLISE SAINTE-ANNE

La nef et le bas-côté sud vus depuis l'entrée.

Le baptistère.

Coquillage sur la base d'une pile romane.

Tête d'homme à bouche fermée
sur la base d'une pile romane.

La nef de l'église Sainte-Anne et le bas-côté sud.
Le baptistère est caché par une pile monocylindrique.

«Marie plaçant l'église sous la protection de sa mère, sainte Anne»
Vitrail signé : «Verrier Dupleix, peintre Sartori, 1900»

«Marie plaçant l'église sous la protection de sa mère, sainte Anne», détail.

Le peintre a représenté l'église Sainte-Anne en la regardant
depuis le nord, la chapelle seigneuriale des Séguier étant au premier plan.

Base d'une pile romane ornée d'une tête de lion.

Sculptures sur les piliers.
Le symbolisme roman a l'habitude de s'exprimer sur les chapiteaux des piliers. L'observer sur les bases de ces mêmes piliers est moins fréquent.
À l'église Sainte-Anne, les piles qui séparent la nef du bas-côté sud reçoivent, sur le mode «pénétration», les retombées d'ogives et des arcades : il n'y a donc aucun chapiteau.
Le symbolisme s'exprime sur les bases des piliers. On y voit, dans les formes reproduites ici, une tête de lion, un coquillage et deux têtes d'homme.
La tête avec une bouche ouverte et des dents visibles (ci-dessous) présente un aspect inquiétant. Au sens roman, est-ce l'esprit du Mal menaçant le fidèle qui baisserait la garde devant la Tentation ? Ou, plus simplement, est-ce l'expression de la douleur qui saisit le méchant quand un démon s'empare de son âme ?


Tête de lion sur la base d'une pile romane.

Tête d'homme à bouche ouverte et dents visibles
sur la base d'une pile romane.

Les Fonts baptismaux
XIXe siècle.

Console en forme d'animal fantastique
dans le baptistère.

Le chalet Sainte-Anne dans le vitrail de gauche.
Ce chalet était la propriété de madame
Hallay-Dabot, donatrice du vitrail.
Les autres éléments d'arrière-plan sont tirés des paysages de l'Étang-la-Ville en 1900.
LA DISPERSION DES APÔTRES, haut-relief du XVIIe siècle

La Dispersion des Apôtres
Auteur anonyme, albâtre, XVIIe siècle.
Pierre est en haut à l'arrière-plan. Il porte une clé à la ceinture.

La Dispersion des Apôtres, détail : Jacques le Majeur (?) et son frère Jean.
Auteur anonyme, albâtre, XVIIe siècle.

La Dispersion des Apôtres (2/2).
---»» Il est difficile de mettre un nom sur les apôtres. Ils tiennent quasiment tous un bâton à la main, rappel de la longue marche qu'ils vont entreprendre. Toutefois, le visage imberbe, au premier plan, est sans conteste celui de Jean. On peut supposer qu'il donne l'accolade à son frère Jacques le Majeur dont le visage exprime tout à la fois la tristesse due au départ de Jésus et la prise de conscience de l'importance de la tâche qui l'attend.
Pierre est au second plan ; il porte une clé à la ceinture.
Au milieu de la scène, le sculpteur a représenté, de façon un peu étrange, un apôtre de dos, regardant sur sa droite, les bras écartés comme s'il était cloué sur la croix. Faut-il y voir un symbole ?

La Dispersion des Apôtres (1/2).
Cette très belle œuvre, scellée dans le mur, est un bas-relief avec quelques éléments en haut-relief. C'est pourquoi on la désigne traditionnellement sous le terme de haut-relief. Rappelons que ce qui distingue ici le haut-relief du bas-relief est la présence de personnages sculptés de profil ne se détachant pas du fond. Lorsqu'un élément se détache du fond, il est appelé ronde-bosse.
La Dispersion des Apôtres est une œuvre en albâtre d'un artiste italien anonyme, datée de la seconde moitié du XVIIe siècle. (Le texte affiché dans l'église parle de 1620.) Elle est classée au titre des Monuments historiques depuis 1907. À ce titre, elle a bénéficié d'une restauration en 2022-2023.
Le haut-relief a été donné en 1890 à l'église Sainte-Anne par le sculpteur Jean Baptiste Gustave Deloy (1838-1899) qui avait sa propriété de campagne à L'Étang-la-Ville.
Dans l'Évangile selon Matthieu et l'Évangile selon Marc, les apôtres, après l'Ascension, se séparent pour aller prêcher la Bonne Parole dans des contrées lointaines qu'ils se sont réparties.
---»» Suite 2/2 à gauche.


La Dispersion des Apôtres, détail : Jacques le Majeur (?) et son frère Jean.
Le visage de saint Jacques exprime toute l'importance
et la complexité de la mission qui lui a été confiée.

La Dispersion des Apôtres, détail : un apôtre.

La nef et le bas-côté nord vus du chœur.
La chaire à prêcher pourrait remonter au XVIIIe siècle.

Saint Vincent
Vitrail de l'atelier Latteux-Bazin
à Mesnil-Saint-Firmin, 1887.
Offert par la famille Malingre.

Comme les stalles, la chaire à prêcher, d'après les sources,
remonte probablement au XVIIIe siècle.

Saint-Jean-Baptiste enfant.
Vitrail de l'atelier Latteux-Bazin
à Mesnil-Saint-Firmin, 1887.
Offert par la famille Malingre.

L'Enfant-Jésus tenant l'orbe crucigère.
Vitrail de l'atelier Latteux-Bazin
à Mesnil-Saint-Firmin, 1887.
Offert par la famille Malingre.

Saint Jean-Baptiste enfant, détail.
Vitrail de l'atelier Latteux-Bazin
à Mesnil-Saint-Firmin, 1887.

L'Enfant-Jésus tenant l'orbe crucigère, détail.
Vitrail de l'atelier Latteux-Bazin à Mesnil-Saint-Firmin, 1887.

Les enfants dans les vitraux.
Les trois vitraux de l'élévation nord ont été réalisés par l'atelier Latteux-Bazin en 1887.
On y voit saint Vincent et deux enfants en bas âge : l'Enfant-Jésus tenant l'orbe crucigère et Jean-Baptiste accompagné de l'agneau.
Les visages des garçonnets sont des portraits exécutés par un peintre de l'atelier. Selon le site amis-letanglaville.org, il s'agit des enfants de la famille Malingre, donatrice du vitrail. On y décèle bien un air de famille...
Sans se tromper, la base Palissy qualifie ces peintures de portraits, mais ne le fait pas pour le saint Vincent, troisième vitrail de l'atelier, dont le visage serait une création d'artiste.


Saint Vincent, détail.
Atelier Latteux-Bazin, 1887.
LA CHAPELLE SUD DE LA VIERGE

Le bas-côté sud débouche sur la chapelle de la Vierge construite au XVIIe siècle.
À l'arrière-plan, le pittoresque mur de pierre est peut-être un ancien mur roman.

La Vierge portant l'Enfant.
Marbre blanc, XXe siècle.

La Vierge portant l'Enfant.
Le Patrimoine des Communes des Yvelines (Flohic Éditions, 2000) indique que cette statue, appelée Notre-Dame de l'Étang, est une copie d'une Vierge baroque du XVIIIe siècle, disparue après la guerre de 1870.
Apportons ici une précision : cette Vierge baroque, si elle a jamais existé, n'est autre que la copie de la statue Notre-Dame du Vœu du sculpteur rouennais Félix Lecomte, ciselée en 1777. Cette œuvre, en taille réelle, se trouve dans la chapelle Sainte-Marguerite de la cathédrale de Rouen.

La chapelle de la Vierge.
Avec son mur de pierres abritant une niche, on pourrait croire que cette chapelle, située au sud du chœur, est d'époque romane. Il n'en est rien : elle remonte au XVIIe siècle quand elle est venue remplacer un vieux presbytère.
Les deux consoles, données ci-contre, que l'on trouve à la retombée des ogives de la voûte, la rattachent clairement à l'époque classique.
Cependant, rien ne dit que le fameux mur de pierre où se dessine une arcature en plein cintre (photo ci-dessous) n'est pas, quant à lui, beaucoup plus ancien. Les sources ne précisent rien à ce sujet.


Chapelle de la Vierge vue depuis l'avant-chœur.

Console du XVIIe siècle.
Chapelle de la Vierge.

Console du XVIIe siècle.
Chapelle de la Vierge.

Assomption de la Vierge.
Vitrail de la chapelle de la Vierge
réalisé par un atelier inconnu.
Offert par la Confrérie des enfants de Marie.
LA CHAPELLE SEIGNEURIALE NORD DES SÉGUIER

La chapelle des Séguier vue depuis le chœur.

La chapelle des Séguier.
Cette chapelle, située au nord du chœur, est plus ancienne que la chapelle de la Vierge qui lui fait face.
Elle a été érigée à la fin du XVe siècle à l'initiative de Blaise Séguier, seigneur de L’Étang-la-Ville.
L'intérêt de cette chapelle repose dans ses sculptures : l'Agneau pascal de la clé de voûte ; le Tétramorphe dans les consoles qui terminent les retombées d'ogives. Ces cinq sculptures sont données ici. Le sculpteur du tétramorphe est inconnu, mais son travail est remarquable.
La chapelle est éclairée par deux vitraux de 1912 créés par l'atelier parisien Rosey. Le premier représente saint Louis et sainte Cécile ; le second, saint Blaise.
Le choix de ce saint est sûrement un rappel du créateur de la chapelle : Basle (ou Blaise) Séguier à la fin du XVe siècle.


Le Lion de Marc.
«««--- Les stalles du XVIIe siècle.

L'Agneau pascal.
Clé de voûte de la chapelle des Séguier.
LE TÉTRAMORPHE DANS LES CONSOLES

DES RETOMBÉES D'OGIVES

L'Homme de Matthieu.

Le Taureau de Luc.

L'Aigle de Jean.

Les stalles.
Quatre stalles sont disposées le long du mur nord de la chapelle. Elles sont en bois de chêne et datées du XVIIe siècle. Les sièges sont équipés de miséricordes.


Saint Louis et sainte Cécile.
Vitrail signé : «ROSEY PARIS, 1912».

Saint Blaise.
Vitrail signé : «ROSEY PARIS, 1912».

Le vitrail de saint Blaise reproduit l'aile sud de l'église Sainte-Anne.
Cette aile sud termine la chapelle seigneuriale des Séguier.
Vitrail signé : «ROSEY PARIS, 1912».
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE SAINTE-ANNE

Le chœur roman et la voûte refaite au XVIe siècle.
L'autel est du XIXe siècle.

Le chœur de l'église Sainte-Anne.
Remontant au XIIe siècle, c'est la partie la plus ancienne de l'église et la plus pittoresque. Avec la nef, le chœur fait partie des deux éléments d'origine de l'édifice.
La voûte du chœur, refaite au XVIe siècle, est ogivale. À la retombée des quatre ogives, les piles sont ornées de chapiteaux à thème floral, parfois enrichis de têtes humaines. Ces chapiteaux, typiquement romans, sont datés du XIIe siècle.
À l'heure actuelle, comme le montre la photo ci-dessus, le chœur vient buter sur un chevet plat totalement dénudé.


Chapiteau roman à thème floral.

Chapiteau roman à thème floral.

Chapiteau roman sur la pile nord-est du chœur.

Chapiteau roman sur une pile sud du chœur.

Le charme des vieilles pierres.
La photo ci-dessous montre une pile monocylindrique du XIIe siècle terminée par un chapiteau roman où vient reposer l'arc en plein cintre qui clôt le chœur à l'est.
Cette pile jouxte une arcade du XVe siècle qui consacre l'entrée dans la chapelle Séguier. La retombée de l'intrados de cette arcade se fait en pénétration. Une console gothique orne la base de l'arcade.
Ces pierres incarnent quatre siècles d'Histoire.


L'avant-chœur vu depuis la chapelle des Séguier.
Au 1er plan : un arc gothique en tiers-point ; au 2e plan : un arc roman en plein cintre surbaissé.

Le charme des vieilles pierres : pile monocylndrique romane et arcade de la fin du XVe siècle.

Clé de voûte du chœur.
XVIe siècle.

Console gothique sur l'arcade
d'entrée de la chapelle des Séguier.

Le vitrail de la Vierge, d'Anne et de Joachim.
La base Palissy indique que, dans le vitrail de droite, le personnage de gauche est saint Joseph. Il s'agit évidemment de Joachim, mari de sainte Anne.
L'identification se fait par le panier qu'il tient dans la main droite. Les deux volatiles qu'il contient sont l'offrande refusée par le grand-prêtre du Temple avant la naissance de la Vierge. En effet, les autorités du Temple ne pouvaient accepter cette offrande car les deux époux, déjà âgés, n'avaient pas d'enfant.


La Vierge à l'Enfant entourée d'Anne et de Joachim, détail :
Joachim portant l'offrande refusée.

La Vierge à l'Enfant entourée d'Anne et de Joachim.
Vitrail de la façade occidentale.
Atelier Latteux-Bazin, 1887.

La nef vue depuis le chœur.

Documentation : «Le patrimoine des Communes des Yvelines», Flohic Éditions, 2000
+ sites Web «www.letanglaville.fr» et «amis-letanglaville.org»
+ Observatoire du Patrimoine religieux, église Sainte-Anne
+ Textes affichés dans l'église.
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