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Le siècle d'origine de l'église Sainte-Anne
est le XIIe. C'est à cette époque une simple église de village,
de style roman, avec une nef et un chœur surmonté d’un clocher.
À la fin du XVe siècle, le seigneur de L’Étang-la-Ville, un dénommé
Blaise Séguier, fait bâtir une
chapelle gothique sur le côté nord du chœur.
Au XVIIe, un nouveau presbytère est construit de l'autre côté de
la rue, en face de l'église. Le précédent, situé sur le côté sud
du chœur, est détruit,
puis remplacé par une chapelle
dédiée à la Vierge.
L’église, jusque-là dédiée à Notre-Dame-de-l'Étang, est placée sous
la protection de sainte Anne en 1777.
Au milieu du XIXe siècle, le porche occidental, datant du XIIIe
et qui tombe en ruine, est remplacé par une structure dessinée par
le maire de la commune, qui est aussi l'architecte du projet. Critiqué
pour sa lourdeur, ce proche sera finalement détruit en 1887. La
façade ouest est alors rétablie dans le style du XIIIe siècle.
Le chœur de l’église,
de style roman, est classé monument historique.
Les restaurations ont caché les vieilles pierres de la nef. Néanmoins
l'église Sainte-Anne contient encore beaucoup d'éléments anciens
: piliers et arcades du chœur
; chapelle des
Séguier au nord ; chapelle
de la Vierge au sud. Ces éléments enchanteront les amateurs
de vieilles pierres.
Tous les vitraux de l'église sont modernes. On regardera avec intérêt
les vitraux offerts en 1887 par la famille
Malingre : les portraits de ses deux garçonnets sont utilisés
pour peindre l'Enfant-Jésus et le petit saint Jean-Baptiste.
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La nef romane vue depuis l'entrée de l'église.
La nef est couverte d'une charpente en berceau.
Le bas-côté sud (partie droite de l'image), daté du XVIIe siècle,
est voûté d'ogives. |
ASPECT EXTÉRIEUR
DE L'ÉGLISE SAINTE-ANNE |
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Façade occidentale de l'église Sainte-Anne.
L'arcade en tiers-point qui abrite la double porte est encadrée
par quatre solides contreforts à ressauts. |
Chapiteaux romans sur les colonnettes nord de l'entrée. |
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LA NEF DE L'ÉGLISE
SAINTE-ANNE |
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La nef et le bas-côté sud vus depuis l'entrée. |
Le baptistère. |
Coquillage sur la base d'une pile romane. |
Tête d'homme à bouche fermée
sur la base d'une pile romane. |
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La nef de l'église Sainte-Anne et le bas-côté sud.
Le baptistère est caché par une pile monocylindrique. |
«Marie plaçant l'église sous la protection de sa
mère, sainte Anne»
Vitrail signé : «Verrier Dupleix, peintre Sartori,
1900» |
«Marie plaçant l'église sous la protection de sa
mère, sainte Anne», détail.
Le peintre a représenté l'église Sainte-Anne en la regardant
depuis le nord, la chapelle seigneuriale des Séguier étant
au premier plan. |
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Base d'une pile romane ornée d'une tête de lion. |
Sculptures
sur les piliers.
Le symbolisme roman a l'habitude de s'exprimer sur les
chapiteaux des piliers. L'observer sur les bases de
ces mêmes piliers est moins fréquent.
À l'église Sainte-Anne, les piles qui séparent la nef
du bas-côté sud reçoivent, sur le mode «pénétration»,
les retombées d'ogives et des arcades : il n'y a donc
aucun chapiteau.
Le symbolisme s'exprime sur les bases des piliers. On
y voit, dans les formes reproduites ici, une tête de
lion, un coquillage et deux têtes d'homme.
La tête avec une bouche ouverte et des dents visibles
(ci-dessous) présente un aspect inquiétant. Au sens
roman, est-ce l'esprit du Mal menaçant le fidèle
qui baisserait la garde devant la Tentation ? Ou, plus
simplement, est-ce l'expression de la douleur qui saisit
le méchant quand un démon s'empare de son âme ?
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Tête de lion sur la base d'une pile romane. |
Tête d'homme à bouche ouverte et dents visibles
sur la base d'une pile romane. |
Les Fonts baptismaux
XIXe siècle. |
Console en forme d'animal fantastique
dans le baptistère. |
Le chalet Sainte-Anne dans le vitrail de gauche.
Ce chalet était la propriété de madame
Hallay-Dabot, donatrice du vitrail.
Les autres éléments d'arrière-plan sont tirés des paysages de
l'Étang-la-Ville en 1900. |
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LA DISPERSION
DES APÔTRES, haut-relief du XVIIe siècle |
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La Dispersion des Apôtres
Auteur anonyme, albâtre, XVIIe siècle.
Pierre est en haut à l'arrière-plan. Il porte une clé à la ceinture. |
La Dispersion des Apôtres, détail : Jacques le Majeur (?) et
son frère Jean.
Auteur anonyme, albâtre, XVIIe siècle. |
La
Dispersion des Apôtres (2/2).
---»» Il est difficile de mettre un nom
sur les apôtres. Ils tiennent quasiment tous un bâton
à la main, rappel de la longue marche qu'ils vont entreprendre.
Toutefois, le visage imberbe, au premier plan, est sans
conteste celui de Jean. On peut supposer qu'il donne
l'accolade à son frère Jacques le Majeur dont
le visage exprime tout à la fois la tristesse due au
départ de Jésus et la prise de conscience de l'importance
de la tâche qui l'attend.
Pierre est au second plan ; il porte une clé
à la ceinture.
Au milieu de la scène, le sculpteur a représenté, de
façon un peu étrange, un apôtre de dos,
regardant sur sa droite, les bras écartés comme s'il
était cloué sur la croix. Faut-il y voir un symbole
?
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La
Dispersion des Apôtres (1/2).
Cette très belle œuvre, scellée dans le mur, est un
bas-relief avec quelques éléments en haut-relief. C'est
pourquoi on la désigne traditionnellement sous le terme
de haut-relief. Rappelons que ce qui distingue
ici le haut-relief du bas-relief est la présence de
personnages sculptés de profil ne se détachant pas du
fond. Lorsqu'un élément se détache du fond, il est appelé
ronde-bosse.
La Dispersion des Apôtres est une œuvre en albâtre
d'un artiste italien anonyme, datée de la seconde moitié
du XVIIe siècle. (Le texte affiché dans l'église parle
de 1620.) Elle est classée au titre des Monuments historiques
depuis 1907. À ce titre, elle a bénéficié d'une restauration
en 2022-2023.
Le haut-relief a été donné en 1890 à l'église Sainte-Anne
par le sculpteur Jean Baptiste Gustave Deloy (1838-1899)
qui avait sa propriété de campagne à L'Étang-la-Ville.
Dans l'Évangile selon Matthieu et l'Évangile selon Marc,
les apôtres, après l'Ascension, se séparent pour
aller prêcher la Bonne Parole dans des contrées lointaines
qu'ils se sont réparties.
---»» Suite 2/2
à gauche.
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La Dispersion des Apôtres, détail : Jacques le Majeur (?) et
son frère Jean.
Le visage de saint Jacques exprime toute l'importance
et la complexité de la mission qui lui a été confiée. |
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La Dispersion des Apôtres, détail : un apôtre. |
La nef et le bas-côté nord vus du chœur.
La chaire à prêcher pourrait remonter au XVIIIe siècle.
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Saint Vincent
Vitrail de l'atelier Latteux-Bazin
à Mesnil-Saint-Firmin, 1887.
Offert par la famille Malingre.
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Comme les stalles, la chaire à prêcher, d'après les sources,
remonte probablement au XVIIIe siècle. |
Saint-Jean-Baptiste enfant.
Vitrail de l'atelier Latteux-Bazin
à Mesnil-Saint-Firmin, 1887.
Offert par la famille Malingre. |
L'Enfant-Jésus tenant l'orbe crucigère.
Vitrail de l'atelier Latteux-Bazin
à Mesnil-Saint-Firmin, 1887.
Offert par la famille Malingre.
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Saint Jean-Baptiste enfant, détail.
Vitrail de l'atelier Latteux-Bazin
à Mesnil-Saint-Firmin, 1887. |
L'Enfant-Jésus tenant l'orbe crucigère, détail.
Vitrail de l'atelier Latteux-Bazin à Mesnil-Saint-Firmin, 1887. |
Les
enfants dans les vitraux.
Les trois vitraux de l'élévation nord ont été réalisés
par l'atelier Latteux-Bazin en 1887.
On y voit saint
Vincent et deux enfants en bas âge : l'Enfant-Jésus
tenant l'orbe crucigère et Jean-Baptiste accompagné
de l'agneau.
Les visages des garçonnets sont des portraits
exécutés par un peintre de l'atelier. Selon le site
amis-letanglaville.org, il s'agit des enfants
de la famille Malingre, donatrice du vitrail. On y décèle
bien un air de famille...
Sans se tromper, la base Palissy qualifie ces
peintures de portraits, mais ne le fait pas pour le
saint Vincent, troisième vitrail de l'atelier, dont
le visage serait une création d'artiste.
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Saint Vincent, détail.
Atelier Latteux-Bazin, 1887. |
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LA CHAPELLE SUD
DE LA VIERGE |
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Le bas-côté sud débouche sur la chapelle de la Vierge construite au
XVIIe siècle.
À l'arrière-plan, le pittoresque mur de pierre est peut-être
un ancien mur roman. |
La Vierge portant l'Enfant.
Marbre blanc, XXe siècle. |
La
Vierge portant l'Enfant.
Le Patrimoine des Communes des Yvelines
(Flohic Éditions, 2000) indique que cette statue, appelée
Notre-Dame de l'Étang, est une copie d'une Vierge
baroque du XVIIIe siècle, disparue après la guerre de
1870.
Apportons ici une précision : cette Vierge baroque,
si elle a jamais existé, n'est autre que la copie de
la statue Notre-Dame du Vœu du sculpteur rouennais
Félix Lecomte, ciselée en 1777. Cette œuvre, en taille
réelle, se trouve dans la chapelle
Sainte-Marguerite de la cathédrale de Rouen.
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La
chapelle de la Vierge.
Avec son mur de pierres abritant une niche, on pourrait
croire que cette chapelle, située au sud du chœur,
est d'époque romane. Il n'en est rien : elle remonte
au XVIIe siècle quand elle est venue remplacer un vieux
presbytère.
Les deux consoles, données ci-contre, que l'on trouve
à la retombée des ogives de la voûte, la rattachent
clairement à l'époque classique.
Cependant, rien ne dit que le fameux mur de pierre où
se dessine une arcature en plein cintre (photo ci-dessous)
n'est pas, quant à lui, beaucoup plus ancien. Les sources
ne précisent rien à ce sujet.
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Chapelle de la Vierge vue depuis l'avant-chœur. |
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Console du XVIIe siècle.
Chapelle de la Vierge. |
Console du XVIIe siècle.
Chapelle de la Vierge. |
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Assomption de la Vierge.
Vitrail de la chapelle de la Vierge
réalisé par un atelier inconnu.
Offert par la Confrérie des enfants de Marie. |
LA CHAPELLE SEIGNEURIALE
NORD DES SÉGUIER |
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La chapelle des Séguier vue depuis le chœur. |
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La
chapelle des Séguier.
Cette chapelle, située au nord du chœur,
est plus ancienne que la chapelle
de la Vierge qui lui fait face.
Elle a été érigée à la fin du XVe siècle à l'initiative
de Blaise Séguier, seigneur de L’Étang-la-Ville.
L'intérêt de cette chapelle repose dans ses sculptures
: l'Agneau pascal de la clé
de voûte ; le Tétramorphe dans les consoles
qui terminent les retombées d'ogives. Ces cinq sculptures
sont données ici. Le sculpteur du tétramorphe est inconnu,
mais son travail est remarquable.
La chapelle est éclairée par deux vitraux de 1912 créés
par l'atelier parisien Rosey. Le premier représente
saint Louis et sainte Cécile ; le second, saint
Blaise.
Le choix de ce saint est sûrement un rappel du
créateur de la chapelle : Basle (ou Blaise) Séguier
à la fin du XVe siècle.
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Le Lion de Marc. |
«««---
Les stalles du XVIIe siècle. |
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L'Agneau pascal.
Clé de voûte de la chapelle des Séguier. |
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Saint Louis et sainte Cécile.
Vitrail signé : «ROSEY PARIS, 1912». |
Saint Blaise.
Vitrail signé : «ROSEY PARIS, 1912». |
Le vitrail de saint Blaise reproduit l'aile sud de l'église Sainte-Anne.
Cette aile sud termine la chapelle
seigneuriale des Séguier.
Vitrail signé : «ROSEY PARIS, 1912». |
LE CHŒUR DE L'ÉGLISE
SAINTE-ANNE |
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Le chœur roman et la voûte refaite au XVIe siècle.
L'autel est du XIXe siècle. |
Le
chœur de l'église Sainte-Anne.
Remontant au XIIe siècle, c'est la partie la plus ancienne
de l'église et la plus pittoresque. Avec la nef,
le chœur fait partie des deux éléments d'origine de
l'édifice.
La voûte du chœur, refaite au XVIe siècle, est
ogivale. À la retombée des quatre ogives, les piles
sont ornées de chapiteaux à thème floral, parfois enrichis
de têtes humaines. Ces chapiteaux, typiquement romans,
sont datés du XIIe siècle.
À l'heure actuelle, comme le montre la photo ci-dessus,
le chœur vient buter sur un chevet plat totalement dénudé.
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L'avant-chœur vu depuis la chapelle des Séguier.
Au 1er plan : un arc gothique en tiers-point ; au 2e plan : un arc
roman en plein cintre surbaissé. |
Le charme des vieilles pierres : pile monocylndrique romane et arcade
de la fin du XVe siècle. |
Clé de voûte du chœur.
XVIe siècle. |
Console gothique sur l'arcade
d'entrée de la chapelle des Séguier. |
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Le
vitrail de la Vierge, d'Anne et de Joachim.
La base Palissy indique que, dans le vitrail
de droite, le personnage de gauche est saint Joseph.
Il s'agit évidemment de Joachim, mari de sainte Anne.
L'identification se fait par le panier qu'il tient dans
la main droite. Les deux volatiles qu'il contient sont
l'offrande refusée par le grand-prêtre du Temple avant
la naissance de la Vierge. En effet, les autorités du
Temple ne pouvaient accepter cette offrande car les
deux époux, déjà âgés, n'avaient pas d'enfant.
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La Vierge à l'Enfant entourée d'Anne et de Joachim, détail :
Joachim portant l'offrande refusée. |
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La Vierge à l'Enfant entourée d'Anne et de Joachim.
Vitrail de la façade occidentale.
Atelier Latteux-Bazin, 1887. |
La nef vue depuis le chœur. |
Documentation : «Le patrimoine des Communes
des Yvelines», Flohic Éditions, 2000
+ sites Web «www.letanglaville.fr» et «amis-letanglaville.org»
+ Observatoire du Patrimoine religieux, église Sainte-Anne
+ Textes affichés dans l'église. |
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