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Cette deuxième page sur la cathédrale
de Rouen propose des photos du baptistère, une introduction
sur l'architecture
de l'élévation de la nef, notamment la façon
élégante dont l'architecte du XIIIe siècle
a traité le problème de la suppression
des tribunes. On trouve aussi un historique
des vitraux de la cathédrale, de nombreuses photos des
chapelles latérales nord et sud, des photos des vitraux créés
par l'atelier
de Guillaume Barbe dans la seconde moitié du XVe siècle.
Le grave problème des vitraux du XVe volés à
la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, qui mérite
d'être connu, est expliqué dans un encadré
particulier.
Enfin, la présence du priant de Claude Groulard, dans la
chapelle sud Saint-Étienne-la-Grande-Église
est l'occasion d'une réflexion
sur la conversion d'Henri IV en 1593.
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Grandes parties de cette page :
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Le
baptistère de la cathédrale
Le collatéral
NORD et ses chapelles
Le collatéral
SUD et ses chapelles |
LE BAPTISTÈRE
DE LA CATHÉDRALE (TOUR SAINT-ROMAIN) |
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Chapiteau à la retombée des voûtes dans
le baptistère.
En haut, un lion poursuit un chien. |
Vierge à l'Enfant dans le baptistère.
XVIIe siècle - XVIIIe siècle. |
Les
collatéraux et leurs chapelles. La
photo ci-contre montre toute l'élégance
de l'élévation à quatre niveaux
de la nef de la cathédrale Notre-Dame. L'arcature
des deux premiers niveaux est presque identique : arcades
brisées à plusieurs ressauts moulurés
et portées par des piles entourées de
colonnettes. Le deuxième niveau, celui des fausses
tribunes, est ouvert sur la nef. L'impression d'élancement
est accentuée par la présence d'un faisceau
de cinq colonnettes sur chaque pile, faisceau qui gagne
la retombée des voûtes pratiquement sans
interruption. L'anneau de feuillage qui orne ces colonnettes
au niveau des grandes arcades ne crée pas vraiment
d'effet de rupture.
Si la nef est élevée assez rapidement
après l'incendie de l'an 1200, il faut attendre
les années 1270 pour que, sous le pression des
confréries et des corporations, l'archevêque
Eudes Rigaud (1247-1275) lance la construction
des chapelles latérales nord et sud. Selon le
processus habituel, elles sont bâties entre les
culées des arcs-boutants, les murs gouttereaux
étant reculés de quatre mètres.
Les chapelles latérales nord (que l'on voit ci-contre)
sont d'origine. Celles du côté sud, à
l'exception de la chapelle Sainte-Catherine,
ont été détruites en avril 1944,
et reconstruites.
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Plan de la cathédrale. |
Les
vitraux de la cathédrale de Rouen.
Contrairement à la cathédrale
d'Amiens, la cathédrale de Rouen possède
une belle collection de vitraux, du XIIIe au XXe
siècle.
Au cours de la construction, dès le début
du XIIIe siècle, les verrières sont
posées à mesure que les travaux
progressent. À partir de 1270, la création
des chapelles latérales entre les culées
des arcs-boutants nécessite la dépose
de ces vitraux. Cependant, les baies des chapelles,
qui ont quatre lancettes, ne correspondent pas
à la forme initiale des verrières.
Pour la repose, il faut donc retailler et ajuster,
ce qui ne se fait pas sans perte, ni créations
malheureuses de patchworks. L'édifice s'enrichit
ensuite de vitraux dans le transept, le déambulatoire
et les autres chapelles selon les offrandes des
donateurs et le style artistique en vogue. Après
la guerre de Cent Ans, le chapitre décide
de changer tous les vitraux de la nef. C'est l'atelier
du maître verrier rouennais Guillaume
Barbe qui sera chargé de la tâche.
Arrivent le XIXe siècle et l'incendie de
1822. Le bas-côté sud est endommagé
et l'on finit par examiner les verrières
de près. Bien qu'ayant peu souffert du
feu, celles du côté sud sont dans
un état déplorable. En effet, sur
ce côté, accolées au mur,
se dressent diverses masures privées. Au
fil des siècles, leur proximité
a provoqué des infiltrations d'eau et plongé
tout le bas-côté --»»
2/3
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La voûte quadripartite de la cathédrale de
Rouen. |
«La Sainte Famille»
Tableau d'un peintre anonyme (XVIIIe siècle?) |
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Chaire à prêcher métallique de Raymond
Subes, 1959.
La précédente chaire, néogothique
du XIXe siècle, a été détruite
en 44. |
Collatéral nord vu du transept.
Au premier plan, les deux escaliers d'accès à
la chaire à prêcher. |
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Les vitraux
de la cathédrale de Rouen.
3/3 --»» Le musée des Antiquités
de la Seine-Inférieure se met alors sur les rangs.
Ce qui va faire empirer les choses car il veut constituer
sa propre collection de vitraux ! You Renaud est chargé
d'utiliser des têtes de fragments récupérés
et de les insérer dans des montages faits avec des
bouts de vitraux venant d'autres églises de la ville.
On appelle cela une collection faite de bric et de broc...
Dans l'ouvrage du Corpus Vitrearum cité en source,
Caroline Blondeau écrit, non sans amertume : «Ces
panneaux, encore en place au musée, ont été
assemblés sans aucune volonté ni souci archéologique
et témoignent du peu de cas que l'on attribuait à
ces fragments qui devaient attendre dans une caisse à
la cathédrale.»
En 1858, enfin, une grande campagne de restauration est lancée.
On décide de restaurer superficiellement la majorité
des vitraux des bas-côtés et d'en changer quelques
autres. C'est le maître verrier Jules Boulanger
qui est chargé de cette tâche. Prend alors place
un débat typique, en France, de la deuxième
moitié du XIXe siècle, sur le but de la restauration
: faut-il remettre l'uvre dans son état primitif
ou
|
faut-il en respecter les modifications
intervenues au cours des siècles? Ce débat,
concernant de près le bas-côté sud, est
développé dans un encadré.
Toujours est-il que Jules Boulanger va déposer beaucoup
de vitraux d'origine (qui seront d'ailleurs volés par
la suite - voir l'encadré),
et replacer des copies dans les baies des chapelles.
Une première dépose de protection a lieu en
1918. En 1939, tous les vitraux anciens (à l'exception
des bordures et des grisailles) sont mis en caisses et expédiés
au donjon de Niort.
Les copies réalisées par Boulanger au XIXe resteront
en place. Elles seront pulvérisées par les bombardements
d'avril 1944.
Après la guerre, les vitraux réintègrent
progressivement la cathédrale. Certains seront complétés
par la créations modernes de l'atelier Max Ingrand.
L'édifice accueillera même des vitraux de l'ancienne
église Saint-Vincent (détruite elle aussi en
1944) dans la chapelle
de la Vierge et à la tour
Saint-Romain.
Source : Le vitrail à Rouen,
1450-1530, «L'escu de voirre»
de Caroline Blondeau. Corpus Vitrearum, © Presses
Universitaires de Rennes 2014.
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CHAPELLE LATÉRALE
NORD SAINT-ÉLOI ET LES VITRAUX DE L'ATELIER BARBE (1470) |
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Chapelle nord Saint-Éloi.
Saint Jean-Baptiste dans la chapelle Saint-Éloi. ---»» |
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La
chapelle Saint-Éloi comprend un vitrail
à quatre lancettes, daté de l'année
1470, dont l'origine est discutée. Les panneaux
sont parfois mal arrangés. Dans le saint Jean-Baptiste
(donné ci-dessus), le panneau du bas est monté
à l'envers. Enfin, dans le saint Nicolas (donné
à droite), les panneaux du haut et du bas ne
correspondent pas : la présence d'une gargouille
montre que le panneau du bas était destiné
à un saint Romain. L'arrière-plan (en
bleu dans le saint Jean-Baptiste, en vert dans le saint
Nicolas) est constitué d'un beau damas à
thème floral. Ce style de damas était
une spécialité de l'atelier
des Barbe, l'Écu de verre. Le vitrail
présente des restaurations et de nombreux bouche-trous.
Il est attribué par le Corpus Vitrearum
à l'atelier de Guillaume Barbe (année
1470). Et rien n'indique qu'il soit de la main même
de Guillaume Barbe.
Sources : 1) Le vitrail à
Rouen, 1450-1530, «L'escu de voirre»
de Caroline Blondeau. Corpus Vitrearum, ©
Presses Universitaires de Rennes 2014 ; 2) Les vitraux
de Haute-Normandie, Corpus Vitrearum, CNRS Éditions
2001.
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SAINT ÉLOI, SAINT LAURENT, SAINT JEAN-BAPTISTE ET SAINT
NICOLAS.
Bandeau du vitrail de la chapelle Saint-Éloi réalisé
par l'atelier
Barbe, 1470. Baie 47. |
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«Sainte Irène détachant saint Sébastien»
Copie du XVIIIe siècle d'un tableau de Ter Brugghen (1588-1629)
Chapelle nord Saint-Éloi. |
Saint Nicolas.
Vitrail de l'atelier Barbe dans la chapelle Saint-Éloi.
La gargouille du panneau du bas montre qu'il était destiné
à une lancette présentant saint Romain. |
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CHAPELLE LATÉRALE
NORD SAINT-JULIEN |
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«La Crucifixion»
Tableau de Michel de Joncquoy, 1588.
Chapelle Saint-Julien.
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SAINT MICHEL, SAINT JULIEN, SAINT GUILLAUME ET SAINTE GENEVIÈVE.
Bandeau du vitrail de la chapelle nord Saint-Julien (Atelier Barbe,
1468-1469), Baie 49. |
L'atelier
Barbe à Rouen. En 2014, le Corpus Vitrearum
a consacré une étude exhaustive à l'atelier
Barbe (thèse de doctorat en histoire de l'art de Caroline
Blondeau). Les Barbe, c'est une famille de peintres verriers
rouennais, une «dynastie» qui rappelle celles
des Le Prince à Beauvais
et des Macadré à Troyes.
Le chapitre de la cathédrale de Rouen avait en permanence
besoin d'un maître verrier pour l'entretien et la réparation
des vitraux en place. Cette charge fut confiée, dès
le début du XVe siècle, à Robert Auguy,
qui la transmit à son fils. En 1456, elle passa à
un parent éloigné, Guillaume Barbe, qui
la transmettra lui-même à son fils Jean.
Enfin, c'est le gendre de Jean, Olivier Tardif, puis
Noël, le fils d'Olivier, qui l'occuperont jusqu'en
1577. Cette date correspond à la mort de Noël.
Celui-ci n'ayant ni descendant, ni parent dans le métier,
le chapitre s'adressa à un autre atelier et la dynastie
des Barbe prit fin. Auguy-Barbe-Tardif : il s'agit donc d'une
même famille appelée par le chapitre à
l'entretien des vitraux. Cette relation d'affaire a passé
le temps sans contrat écrit entre les chanoines et
l'atelier des Barbe, l'Écu de verre. Les historiens
n'ont rien retrouvé à ce propos.
L'atelier était situé dans l'actuelle rue Saint-Romain,
presque en face du portail
des Libraires, dans la paroisse Saint-Nicolas-le-Painteur
(juste au nord de la cathédrale). Au XVe siècle,
ce quartier fut un grand foyer de création artistique
rouennaise. On y trouvait des peintres, des peintres verriers,
des enlumineurs et des libraires. Outre l'atelier, les «serviteurs»
des Barbe disposaient d'un local dans la tour
Saint-Romain, local qui sera ensuite déplacé
dans le fameux pont entre la tour et la cathédrale.
Si les Barbe étaient chargés de l'entretien
des vitraux, nul n'avait cependant obligation de passer par
eux pour les créations. Ils obtinrent quand même,
dans la décennie 1460, la charge de renouveler toute
la vitrerie des bas-côtés. En revanche, en 1521,
la confrérie de Saint-Romain s'adressa ailleurs pour
la création des magnifiques vitraux Renaissance de
la vie
et du panégyrique
de saint Romain, dans le transept
sud. Puis, en 1528, c'est la confrérie Notre-Dame-du-Jardin
qui sollicitera le très célèbre atelier
des Le Prince, à Beauvais,
pour la vitrerie de sa chapelle. Cette page, à travers
les photos des chapelles nord, donne un aperçu du talent
artistique de l'écu de verre. Pour les créations
des chapelles sud, en revanche, le sort sera plus funeste
(voir plus
bas).
Ainsi, obtenir des contrats ne coulait pas de source pour
l'atelier des Barbe et il eut souvent à souffrir d'un
manque d'aisance financière. La famille venait d'un
milieu paysan assez modeste, ce qui peut expliquer ces difficultés.
Même si elle jouissait d'une excellente réputation
à Rouen - les Tardif masqueront d'ailleurs leur nom
derrière celui, plus glorieux, des Barbe -, la concurrence
ne manquait pas, que ce soit au plan local ou régional.
On compte sept ateliers en activité à Rouen
entre 1490 et 1500, dont celui de Michel Trouvé
qui travaille sur la paroisse de Saint-Maclou.
Il y en aura douze après 1510. D'après les sources,
la reprise économique de l'après-guerre de Cent
Ans, qui assura une certaine prospérité aux
habitants, ne suffit pas à garantir la stabilité
financière de l'atelier. Les choses changeront à
la fin du XVe siècle quand Jeanne, fille de Jean Barbe,
épousera Olivier Tardif. Cette alliance avec la famille
Tardif, milieu de bouchers aisés, non seulement renforcera
les finances de l'écu de verre, mais lui fera
bénéficier du statut privilégié
d'Olivier. Celui-ci semble en effet désigné,
dans les documents d'époque, comme l'un des «notables
bourgeois» de la ville.
Source : Le vitrail à Rouen,
1450-1530, «L'escu de voirre»
de Caroline Blondeau. Corpus Vitrearum, © Presses
Universitaires de Rennes 2014.
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La chapelle
Saint-Julien possède un grand vitrail à
quatre lancettes attribué à l'atelier de
Guillaume Barbe (années 1468-1469), dont le bandeau
est donné ci-dessus. Les deux saints évêques,
Julien et Guillaume, sont presque illisibles. On voit néanmoins
que leur visage a été créé avec
le même carton. Le vitrail est très abîmé,
et le saint Michel terrassant le dragon s'en sort le mieux.
On note de nombreuses restaurations et des bouche-trous.
Source : voir la chapelle nord
Saint-Éloi.
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L'archange Saint Michel dans la chapelle Saint-Julien.
Atelier de Guillaume Barbe, 1468-1469. |
L'ARCHITECTURE
DES COLLATÉRAUX ET LES FAUSSES TRIBUNES |
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Le collatéral sud et sa belle suite de quillages de colonnettes. |
Saillie triangulaire recevant, au-dessus et au-dessous, des colonnettes. |
L'architecture
des collatéraux et les fausses tribunes.
La physionomie des bas-côtés de la cathédrale
mérite un développement particulier. L'allure
générale en est donnée par la photo ci-dessus.
À l'origine (dernières années du XIIe
siècle), la nef est construite avec une élévation
à quatre niveaux. Pour ce qui est du collatéral,
le premier niveau est le bas-côté proprement
dit, le deuxième correspond aux tribunes. La voûte
d'ogives que l'on voit ci-dessus est celle des tribunes, mais
celles-ci n'ont pas de «plancher» parce qu'il
n'a jamais été bâti. Les sources, qui
sont nombreuses sur cet aspect des bas-côtés,
indiquent que le maître d'uvre de l'époque
a vraisemblablement disposé des «sommiers»
destinés à recevoir les retombées des
voûtes de ces fameuses tribunes. Les chapiteaux des
grosses piles, quant à eux, devaient recevoir les retombées
de la voûte située sous les tribunes.
L'incendie de l'an 1200 va bouleverser ces plans. Le nouveau
maître d'uvre, Jean d'Andeli, reconnu par
les historiens comme un homme de grande capacité, décide
de supprimer les tribunes. Et il le fait avec ingéniosité,
sans démolir ce qu'a fait son prédécesseur
(même si les «sommiers» ont dû être
rognés). Les baies des tribunes sont bien sûr
bâties (c'est le deuxième niveau de l'élévation
dans la nef), mais pas le niveau horizontal qui leur correspond
(et qui sert de passage au-dessus des bas-côtés).
Toutefois un problème se pose : jusqu'où faire
redescendre les retombées des voûtes des tribunes?
Jusqu'au tailloir des colonnes qui devait recevoir la retombée
des voûtes du bas-côté, comme à
l'église d'Eu où les tribunes ont aussi été
supprimées? Jean d'Andeli choisit un parti plus compliqué,
mais aussi beaucoup plus élégant. Il arrête
les retombées de la voûte des tribunes sur une
petite plate-forme triangulaire en large saillie, embellie
par une moulure ornée de fleurs et de têtes de
bonshommes (photo ci-contre). De la sorte, il peut aménager
un passage de circulation tout le long du bas-côté
(au-dessus des grandes arcades) car cette plate-forme triangulaire
permet de contourner la pile. (Les constructeurs normands
appréciaient beaucoup ces voies de circulation et les
multipliaient dans leurs églises). Au-dessus de la
saillie triangulaire, il dispose des colonnettes en délit
qui s'accrochent au mur par l'intermédiaire de bagues.
Et pour relier cette saillie au chapiteau du dessous (qui
devait recevoir la retombée des voûtes du bas-côté),
il crée un très pittoresque quillage
de cinq colonnettes, enjolivées par une bague à
mi-hauteur, elle-même reliée au mur par une tige
de métal. On peut d'ailleurs observer quelques variantes
puisque, dans les quillages du côté nord, les
deux colonnettes externes s'arrêtent à mi-hauteur
descendante (photo ci-contre).
Pour la robustesse de l'édifice, il est clair que cet
appareillage n'a aucune utilité. Il faut cependant
reconnaître que l'enfilade de ces quillages sur toute
la longueur du collatéral (photo ci-dessus) crée
un impressionnant effet artistique qui mérite toute
l'attention du visiteur. C'est à la cathédrale
de Rouen et ce n'est nulle part ailleurs.
Sources : 1) Rouen, Primatiale de
Normandie, éditions La Nuée Bleue, collection
«La Grâce d'une cathédrale» ; 2)
Congrès archéologique de France, 89e session
tenue à Rouen en 1926, article La cathédrale
de Rouen par Marcel Aubert.
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Colonnettes au-dessous de la saillie triangulaire, une variante. |
Chapiteau à la base du quillage dans le collatéral
nord. |
Chapiteau à la base du quillage dans le collatéral
nord. |
CHAPELLE
NORD SAINT-SEVER ET LES «BELLES VERRIÈRES» |
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Vitrail des Belles Verrières (années 1200
à 1230)
et des scènes de la Passion de l'atelier
de Guillaume Barbe (années 1460).
Chapelle Saint-Sever, Baie 51. |
«Les Belles Verrières» dans la chapelle
Saint-Sever (années 1200 à 1230), Baie 51. |
À DROITE,
Chapelle Saint-Sever, baie 51. ---»»»
La Légende de saint Sever dans les Belles
Verrières (1220-1230).
En haut, saint Sever reçoit un messager avant
d'être sacré évêque ;
Au centre, les enfants de Job s'enfuient ;
En bas, saint Sever, évêque d'Avranches,
prêche devant son peuple. |
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La
chapelle Saint-Sever présente
une partie des vitraux primitifs posés
avant la construction des chapelles latérales.
Ils datent des années 1200 à 1230.
On les a appelés, dès le XIVe siècle,
«les Belles Verrières».
Sous la pression des corporations, le chapitre,
dans les années 1270, lance la construction
des chapelles de la nef. Il faut déposer
ces Belles Verrières et les réinsérer,
non sans peine, dans des fenêtres de taille
différente accueillant des baies à
quatre lancettes. La partie basse des lancettes
de la chapelle Saint-Sever ne recevait aucun de
ces fameux panneaux du XIIIe siècle, anticipant
en cela sur la présence d'un cloître
qui ne sera jamais construit. Dans les années
1460, le chapitre, désireux de conserver
les Belles Verrières, chargea l'atelier
Barbe de créer un complément
pour les parties basses. Pour Saint-Sever, celui-ci
choisit des scènes de la Passion
(Portement de croix, Crucifixion, Descente de
croix et Piéta), sans respect pour le registre
du dessus : le haut de la croix empiète
largement sur le panneau du XIIIe siècle
(voir ci-contre à gauche).
Les Belles Verrières de la chapelle
Saint-Sever sont datées des années
1200 à 1230. Elles illustrent des scènes
de la vie de saint Nicolas, de sainte Catherine,
du saint evêque Sever de Ravenne, du saint
évêque Sever d'Avranches et des scènes
de la vie de Job. Ces vitraux souffrent de nombreuses
restaurations et de bouche-trous.
Source : Corpus Vitrearum
(voir la chapelle nord Saint-Éloi).
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CHAPELLE
NORD SAINT-SEVER |
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«Laissez venir à moi les petits enfants»
Tableau dans la chapelle Saint-Sever.
Auteur anonyme, époque non précisée. |
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Le Christ dans la Crucifixion de Guillaume Barbe.
Chapelle Saint-Sever.
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Vitrail des Belles Verrières : la Légende de saint Sever.
Ayant appris sa mort imminente, saint Sever de Ravenne se couche
dans son tombeau entre sa femme et sa fille (vers 1220-1230). |
Vitrail des Belles Verrières : la Légende de saint Sever.
Saint Sever, évêque d'Avranches, nourrit les affamés.
(vers 1220-1230). |
Scènes de la Passion du Christ par l'atelier de Guillaume Barbe
(1468-1469).
Cette verrière a été refaite en très grande
partie.
Chapelle Saint-Sever.
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«Saint Paul devant le roi Agrippa II et sa 'reine-sur'
Bérénice»
Tableau anonyme du XVIIe siècle dans la chapelle Saint-Sever. |
Le vitrail
de la Passion créé par l'atelier Barbe,
vers 1468-1469, pour boucher le bas du vitrail de la chapelle
Saint-Sever, a subi de nombreuses restaurations. Rares sont
les têtes qui ne sont pas refaites. La première
lancette, celle du Portement de croix, est très
bien conservée, quoique, à l'évidence,
le visage du Christ ne soit pas d'origine. Le reste de la
lancette a seulement été restauré. On
peut ainsi observer de près, dans les expressions de
Marie, de Jean, de la sainte femme et des deux soldats romains,
le travail de l'atelier
Barbe à la fin des années 1460. Deux extraits
en gros plan en sont donnés ci-dessous. Dans la Crucifixion
(2e lancette), seul le visage du Christ et son expression
de douleur sont du XVe siècle (voir ci-dessus à
gauche). Dans la Descente de croix (3e lancette), les
visages de Joseph d'Arimathie (sur l'échelle avec un
bonnet bleu) et de Nicodème (au bas de l'échelle
avec un bonnet rouge) sont d'époque. Le reste a été
refait. Enfin, dans la Piéta à droite,
le buste du Christ et son visage (donné ci-dessous)
sont bien de l'atelier
Barbe. Le reste a également été refait.
Source : Corpus Vitrearum
(voir la chapelle nord Saint-Éloi).
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Tête du Christ mort dans la Piéta.
Scènes de la Passion du Christ.
Atelier de Guillaume Barbe (1468-1469). |
Soldat romain dans le Portement de croix.
Scènes de la Passion du Christ.
Atelier de Guillaume Barbe (1468-1469). |
CHAPELLE
NORD SAINTE-ANNE |
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SAINTE CLAIRE, SAINT ÉVÊQUE ET DONATEUR, SAINTE
MADELEINE, ÉDUCATION DE LA VIERGE.
Bandeau du vitrail de la chapelle Sainte-Anne (Atelier de Guillaume
Barbe, année 1465). |
Sainte Madeleine (Atelier Barbe, 1465).
Chapelle Sainte-Anne.
L'arrière-plan est occupé par un dama ocre-jaune
à larges motifs. |
Le Sacré-Cur par F. Bogino, 1892.
Chapelle Sainte-Anne.
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CHAPELLE NORD
SAINTE-AGATHE |
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Chapelle Sainte-Agathe
et vitraux de Guillaume Barbe (1468). |
SAINT VICTOR, VIERGE À L'ENFANT, SAINTE AGATHE,
SAINT SÉBASTIEN.
Bandeau du vitrail de la chapelle Sainte-Agathe (Atelier
Guillaume Barbe, 1468), Baie 55. |
|
Dans la
chapelle Sainte-Agathe figurent quelques
beaux morceaux de l'art de Guillaume Barbe.
Le vitrail à quatre personnages, de 1468,
comprend une scène du martyre de sainte
Agathe avec un bourreau au visage plus vrai que
nature. Il est rendu soigneusement laid avec verrue
et bosse. Le visage de la sainte est en revanche
un ajout postérieur assez grossier qui
jure avec le magnifique travail à --»»
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Sainte Agathe.
Atelier de Guillaume Barbe, 1468.
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Statue de saint Nicaise.
Fin du XVIe, début du XVIIe siècle. |
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Le bourreau de sainte Agathe.
Atelier de Guillaume Barbe, 1468. |
Saint Sébastien, détail.
Atelier de Guillaume Barbe, 1468. |
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Saint Sébastien.
Atelier de Guillaume Barbe, 1468. |
--»» la brosse
qui transparaît dans celui du bourreau. Le «Saint
Sébastien» (4e lancette) est considéré
comme une uvre d'origine. Le beau visage résigné
et douloureux du saint est donné en gros plan
ci-dessous. Source : Corpus
Vitrearum (voir la
chapelle Saint-Éloi).
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Les pêcheurs
Tableau anonyme dans la chapelle Sainte-Agathe. |
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CHAPELLE NORD
SAINT-NICOLAS |
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Chapelle Saint-Nicolas
et sa belle grille en fer forgé du XVIIIe siècle. |
Le haut de la grille en fer forgé du XVIIIe siècle. |
Sainte Marguerite et le dragon.
Le motif derrière la sainte est un unicum (voir l'encadré).
Atelier de Guillaume Barbe, 1466. |
«Sainte Cécile pleurée par trois compagnes».
Bas-relief du soubassement de l'autel de la chapelle Saint-Nicolas. |
CHAPELLE
NORD SAINT-JEAN-DE-LA-NEF |
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Le vitrail de la chapelle Saint-Jean-de-la-Nef.
«Les Belles Verrières» du XIIIe siècle
sont dans la partie haute.
Les scènes de la vie de saint Jean et de sainte Madeleine
réalisées par
l'atelier de Guillaume Barbe (1468-1469) sont dans la partie
basse. |
|
Statue de sainte Cécile.
uvre du sculpteur Clodion, 1777.
|
«La Mort de sainte Cécile» par Blazes
(XIXe siècle). |
La
chapelle nord Saint-Nicolas propose
le type de vitrail commun aux chapelles latérales
nord : quatre grands personnages en bandeau dans
la partie basse, le reste étant un complément
grillagé avec de petits motifs géométriques
créé par l'atelier Gaudin (1960).
Le vitrail a été restauré,
notamment les visages de la Vierge et de l'Enfant
dans la dernière lancette. En revanche,
les deux premières (Marguerite et Madeleine)
méritent un gros plan. Marguerite est accompagnée
d'un très beau dragon qui s'avoue vaincu
par les prières de la sainte. --»»
2/2
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SAINTE MARGUERITE, SAINTE MADELEINE, SAINT NICOLAS, VIERGE À
L'ENFANT.
Bandeau du vitrail de la chapelle Saint-Nicolas (Atelier de
Guillaume Barbe, 1466). Baie 43. |
2/2 --»»
Dans son ouvrage du Corpus Vitrearum, Caroline
Blondeau nous apprend que le motif élaboré
derrière sainte Marguerite est «un
unicum composé d'un enchevêtrement
de feuilles et de fruits peint en grisaille et
jaune d'argent sur verre bleu» (voir ci-contre
à gauche).
La chapelle, fermée par un belle grille
du XVIIIe siècle, comprend aussi une statue
et un soubassement d'autel dédiés
à sainte Cécile.
Source : voir la chapelle
nord Saint-Éloi.
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Sainte Marie Madeleine (1466).
Atelier de Guillaume Barbe, 1466.
Beau damas à nuances de verts à l'arrière-plan,
ici
un motif classique de l'atelier de Guillaume Barbe.
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«Vierge à l'Enfant»
École de Provence, XVIIe siècle. |
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CHAPELLE
NORD SAINT-JEAN-DE-LA-NEF |
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«Les Belles verrières», XIIIe siècle.
Chapelle Saint-Jean-de-la-Nef.
En haut : Saint Étienne se défend contre
ses accusateurs.
Les deux panneaux au-dessous constituent la signature
des corporations qui ont offert des vitraux à la
cathédrale : charpentiers, bâtisseurs d'églises
et mégissiers au travail. |
La
chapelle Saint-Jean-de-la-Nef contient
la seconde partie des vitraux du début
du XIIIe siècle, dits «Les Belles
Verrières». Ils illustrent des
scènes de la vie de saint Jean-Baptiste,
sainte Catherine, saint Nicolas et saint Étienne.
Parmi ces panneaux figurent deux illustrations
originales : celles des corps de métier
qui ont offert des vitraux à la cathédrale
: les charpentiers, les bâtisseurs d'églises
et les mégissiers (c'est-à-dire
les tanneurs de peaux). Ces deux panneaux sont
donnés dans le vitrail ci-dessus. Les mégissiers
sont bien visibles dans le panneau du bas, partie
inférieure.
Comme à la chapelle Saint-Sever
vue plus haut, le chapitre a demandé à
Guillaume Barbe, en 1468, de remplir la partie
basse du vitrail, jusqu'alors inutilisé.
Le maître verrier a opté pour des
scènes de la vie de saints et de saintes
vénérés par les confréries
qui occupaient la chapelle : Jean-Baptiste et
Marie-Madeleine. On a ainsi : la décollation
de Jean-Baptiste ; le repas chez Simon ; les saintes
femmes au tombeau et un Noli me tangere.
Malheureusement, cette partie basse du XVe siècle
est la plus fragmentaire des vitraux des bas-côtés.
On s'en aperçoit aisément dans la
photo ci-contre à gauche. Elle compte de
nombreux bouche-trous, des restaurations et des
ajouts postérieurs. Néanmoins quelques
visages intéressants subsistent du XVe
siècle. On donne à droite le beau
visage du Christ dans le Noli me tangere,
visage qui n'a pas été retouché.
Source : voir la chapelle
nord Saint-Éloi.
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Chapelle Saint-Jean-de-la-Nef.
Sur l'autel, la Vierge dite Notre-Dame de Lourdes
est due au sculpteur Gauquié. |
Décollation de saint Jean-Baptiste.
«Les Belles verrières», XIIIe siècle.
Chapelle Saint-Jean-de-la-Nef. |
Le Christ du Noli me tangere.
Atelier de Guillaume Barbe, XVe siècle. |
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LE COLLATÉRAL
SUD ET SES CHAPELLES |
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Histoire
des vitraux du collatéral sud, XIXe siècle.
Caroline Blondeau, dans son ouvrage sur «l'escu
de voirre» [cf source] a développé
un aspect historique passionnant pour tous ceux qui s'intéressent
aux polémiques que les choix artistiques peuvent provoquer
à travers les âges. Nous sommes au XIXe siècle,
sous la Restauration. La présence de maisons à
proximité immédiate du côté sud
de la cathédrale entraîne, depuis des siècles,
une dégradation lente des vitraux à cause de
l'humidité et des infiltrations d'eau. Après
des atermoiements et des essais de restauration, nous arrivons
sous le Second Empire. Le ministère du Culte lance
en 1858 une campagne de restauration générale
des fenêtres de la cathédrale. Elle ne démarrera
que dix ans plus tard, menée par les architectes diocésains
Barthélémy et Desmarets et sous la supervision
d'Eugène Viollet-le-Duc. Le devis prévoit
une restauration «superficielle» de tous les vitraux
des bas-côtés. Hormis les Belles Verrières
du XIIIe siècle, ils sont tous du XVe et de l'atelier
de Guillaume
Barbe. Le peintre verrier Jules Boulanger est chargé
de la tâche.
Ce qu'écrit alors Caroline Blondeau donne une idée
du désastre qui va suivre : «Si à l'heure
actuelle, la restauration se fonde sur le respect de la substance
ancienne et s'arrête là où commence l'hypothèse,
la conception des architectes diocésains et par eux
celle de Viollet-le-Duc consistait à restituer l'uvre
dans son état primitif, telle qu'elle a été
conçue ou telle qu'elle devait être en la débarrassant
de toutes les modifications accumulées au fil des siècles.»
Ce qui veut dire retrouver les verrières du XIIIe siècle
de la nef, sans respect de l'apport du XVe.
Ajoutons ici que c'est parfois même pis. La cité
de Carcassonne, restaurée par Viollet-le-Duc, en est
l'exemple le plus connu. Le maître ne reculait pas devant
les incohérences historiques. Il a reconstruit tout
ce qui avait été bâti dans le passé,
Ainsi, pour rester sur --»»
|
|
Élévations sud à quatre niveaux.
Hormis les vitraux de Max Ingrand qui resplendissent dans la partie
basse, cette photo montre le triforium.
C'est ici un étroit passage bordé par une balustrade
formée d'arcatures en arc brisé. |
Dans les deux travées près du chur, le triforium
change d'aspect. C'est une
claire-voie très ajourée qui rappelle fortement le triforium
de Saint-Ouen. |
Histoire
des vitraux du collatéral sud, XIXe siècle (suite
et fin)
--»» Carcassonne, si une tour de la cité
n'a vu le jour qu'après la destruction de sa voisine,
Viollet-le-Duc a fait reconstruire les deux côte à
côte. Et tant pis pour la réalité historique
!
Caroline Blondeau expose ensuite l'objet du scandale : «Lorsque
le vitrail ancien est jugé trop altéré,
Jules Boulanger est ainsi chargé de recréer
l'uvre telle qu'elle devait être au moment de
sa commande.» Avec les conséquences que l'on
devine : dans la pratique, sans prendre le devis en compte,
qui va juger de l'altération du vitrail? Jules Boulanger
; qui a intérêt à juger les vitraux altérés
pour placer les siens? Jules Boulanger.
Malgré la polémique qui va opposer, au sein
de la commission des Antiquités de la Seine-Inférieure,
les architectes diocésains aux véritables amoureux
des arts, la position officielle prévaut. Déjà,
dans les années 1860, les avertissements d'un membre
de la commission, l'historien Eustache de la Quérière
(1783-1870), n'ont servi à rien. Il s'était
adressé à Viollet-le-Duc en personne pour lui
demander de respecter les grandes verrières du XVe
siècle. Cet expert, qui mérite d'être
cité ici, connaît la manuvre malhonnête
à laquelle se livrent les verriers restaurateurs qui
«se refusent trop souvent sans raison à restaurer
des vitraux anciens recommandables par leur antiquité,
afin de pouvoir faire du neuf et d'écouler leurs produits.»
[extrait d'une lettre d'Eustache de la Quérière
cité par Caroline Blondeau]. Les années passent
; la commission ne prend pas parti. Jules Boulanger donne
libre cours à son travail de sape dans le collatéral
sud : soit la verrière est jugée trop altérée
et il la dépose en caisse ; soit, écrit
Caroline Blondeau, «il restaure abusivement les uvres
subsistantes et ainsi dénature totalement le collatéral
sud.» Les vitraux déposés sont remplacés
par des copies fidèles - de l'atelier Boulanger - et
stockés dans la tour
Saint-Romain.
Le lecteur a bien sûr deviné la suite : ces vitraux
seront volés, nécessairement par quelqu'un qui
avait accès au magasin de la cathédrale (Jules
Boulanger ou un de ces assistants?) À leur place, dans
les caisses, on trouvera des pierres... Caroline Blondeau
précise que la chose était facile puisque le
poste de gardien du magasin avait été supprimé
en 1885 (!) Vu le blanc-seing que la commission des Antiquités
de la Seine-Inférieure, en refusant de prendre parti
dans la polémique, lui avait laissé, il était
facile à Jules Boulanger d'outrepasser sa tâche.
Ainsi, dans la chapelle sud Saint-Léonard,
où l'on voit à l'heure actuelle une grande verrière
de Max Ingrand des années 1960, Caroline Blondeau indique
qu'il y avait en 1908, selon des témoignages de l'époque,
des vitraux modernes, c'est-à-dire des copies des vitraux
de Guillaume Barbe (saints Léonard, Jacques, Christophe
et Eustache). En 1908, le peintre verrier Boulanger était
toujours en charge des vitraux de la cathédrale. Et
notre auteur ajoute : «Pourtant la verrière de
la chapelle Saint-Léonard
n'est pas signalée 'à remplacer' dans le devis
initial des architectes diocésains.» Boulanger
en a pris à son aise.
Comme on peut s'y attendre, ces chefs-d'uvre du XVe
siècle ne seront pas perdus pour tout le monde. Au
fil des décennies, on les retrouve dans les salles
de vente européennes, les musées, les magasins
d'antiquités, souvent par fragments. Parfois même
aux États-Unis. Selon toute vraisemblance, il s'en
trouve dans la collection particulière du magnat de
la presse américain, William Hearst.
Les copies «fidèles» mises en place par
Jules Boulanger ne seront pas déposées en 1939
et seront soufflées par le bombardement allié
d'avril 1944. C'est l'atelier parisien du maître verrier
Max Ingrand qui sera chargé d'orner les fenêtres
de quelques chapelles latérales sud à la fin
des années 1950.
Source : Le vitrail à Rouen,
1450-1530, «L'escu de voirre»
de Caroline Blondeau. Corpus Vitrearum, © Presses
Universitaires de Rennes, 2014.
|
|
Suite de chapelles latérales dans le collatéral sud.
Au premier plan, à gauche, la chapelle Saint-Pierre et son
vitrail de Max Ingrand.
Selon le Corpus Vitrearum, on ne sait pas si les vitraux d'origine
(XVe siècle) ont été détruits ou volés. |
CHAPELLE SUD SAINT-ÉTIENNE-LA-GRANDE-ÉGLISE |
|
La chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église
est située au rez-de-chaussée de la tour
de Beurre.
C'est l'ancienne chapelle de la paroisse Saint-Étienne. |
La Pêche miraculeuse (vers 1500).
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
Chapiteau sur un pilier à l'entrée de la chapelle.
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
La chapelle
Sainte-Étienne-La-Grande-Église,
salle basse de la tour
de Beurre, est parfois oubliée par les visiteurs
: la boutique des livres et des souvenirs se trouve juste
devant et peut agir comme un frein à l'entrée.
Néanmoins, elle propose une vitrerie magnifique qu'il
faut avoir vue. Pour le côté historique de cette
chapelle, voir l'encadré sur la tour
de Beurre.
La verrière de la chapelle Saint-Étienne se
compose de deux séries. L'une est au premier niveau
et représente un Credo apostolique incomplet.
On y voit les saints Pierre, André, Jacques le Majeur,
Jean l'évangéliste, Paul et Jude dans des niches
gothiques. Chacun d'entre eux tient un phylactère contenant
un verset du Credo. L'autre est au second niveau et illustre
la Vie glorieuse du Christ : Ascension, Incrédulité
de saint Thomas, les Pèlerins d'Emmaüs et Vocation
de --»» 2/3
|
|
L'Ascension (vers 1500).
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
2/3
--»» saint Pierre. Ils sont
ornés d'une architecture flamboyante ou
d'un paysage.
Un mystère entoure cette vitrerie : on
ne sait pas qui en est l'auteur. Lors de la
création de la tour, à la fin du
XVe siècle, sa salle basse fut attribuée
à la paroisse Sainte-Étienne-la-Grande-Église
et les paroissiens s'engagèrent à
orner les fenêtres de vitraux. Les commanditaires
sont donc des personnes privées. Conséquence
: les peintres verriers n'apparaissent pas dans
les comptes de la fabrique. Bien que des indices
puissent en donner une certaine paternité
à Jean Barbe dans les années
1525, Caroline --»» 3/3
|
|
Priant de Claude Groulard,
Premier président du Parlement de Normandie (1607).
Marbre blanc, XVIIe siècle. |
|
3/3 --»»
Blondeau, dans sa thèse de 2012 sur l'histoire
de l'atelier de l'écu de verre, énumère
les arguments qui réfutent cette hypothèse
en se livrant à un véritable travail de
limier. Élément clé, le style ne
correspond pas à ce qu'on pratiquait à
la fin du premier quart du XVIe siècle, mais
doit plutôt être rattaché aux années
1500-1510. En effet, les formes accusent une expressivité
«brute» conforme à cette période
de l'art du vitrail. L'historien et spécialiste
du vitrail Jean Lafond renvoie même quelques vitraux
à l'école de Souabe et d'Alsace...
Le style des différentes verrières de
la chapelle possède nombre de points communs,
notamment le dessin des veines des mains, les sourcils
parfois exagérément broussailleux et le
mode de carnation des visages qui utilise des verres
de couleurs variées. Caroline Blondeau conclut
à une forte probabilité en faveur d'un
seul atelier, mêlant diverses mains pour le travail
sur les cartons.
L'origine du beau «Père Céleste»
(photo ci-contre), dans le tympan d'une fenêtre,
pose aussi de gros problèmes à notre enquêtrice.
Certes, un document d'époque atteste du paiement
de cette uvre par la fabrique à Olivier
Tardif. Mais les rognures observées, les incohérences
dans l'assemblage des panneaux, tout comme le manque
de précision dans la signification des mots employés
sur la facture pour décrire le vitrail rendent
difficile de conclure quant à la part exacte
prise par Olivier Tardif, membre associé de l'atelier
Barbe. L'atelier était en charge de l'entretien
des vitraux de la chapelle. Or celle-ci était
souvent exposée à des vents violents et
les réparations étaient nombreuses. Le
travail d'historien n'est pas chose facile et notre
auteur ne peut donner aucun nom de maître verrier
avec certitude.
Il n'en reste pas moins que les commanditaires ont dépensé
beaucoup d'argent pour l'ensemble de la vitrerie de
leur paroisse. On note parmi eux Michel Flandrin, marchand
chandelier, fournisseur de la cathédrale et,
de plus, bourgeois associé à la gestion
de la ville. On trouve aussi la famille Pillois dont
plusieurs membres sont notaires à la vicomté
et au baillage. L'importance des sommes offertes aboutit
à une verrière riche de scènes
très étoffées. Caroline Blondeau
écrit : «La subtilité des damas,
la multiplicité des cabochons, phylactères
et autres ornements mis en valeur par des techniques
coûteuses (comme les nombreux chefs-d'uvre
et les verres doublés gravés) sont autant
de détails précieux qui confèrent
à ces verrières une grande richesse.»
Sources : 1) Le vitrail à
Rouen, 1450-1530, «L'escu de voirre»
de Caroline Blondeau. Corpus Vitrearum, ©
Presses Universitaires de Rennes 2014 ; 2) Rouen,
Primatiale de Normandie, © La Nuée bleue
2012.
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Vocation de saint Pierre et Pêche miraculeuse (vers 1500),
détail.
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
Claude
Groulard et la conversion d'Henri IV. On
trouve souvent dans les grandes églises des priants
ou des gisants d'hommes et de femmes, connus dans leur
région à leur époque, mais qui
ne rappellent rien aux visiteurs, et souvent rien non
plus aux historiens. C'est le cas à la cathédrale
de Rouen pour le beau priant de Claude Groulard,
premier président du Parlement de Normandie.
Le gisant de son épouse (donné plus
bas à droite) repose dans la même chapelle
Saint-Étienne. Il se trouve que Claude Groulard,
contemporain d'Henri IV, a laissé une trace intéressante
dans l'épineux problème de la conversion
du roi de Navarre en juillet 1593.
Pourquoi Henri IV s'est-il converti au catholicisme?
À cette question, la majorité des historiens
répondent : par opportunisme politique. En restant
membre de la religion réformée, il lui
était impossible de monter sur le trône
de France, pays à large majorité catholique.
Son ami Sully, huguenot de la tête aux pieds,
le savait bien et il lui conseillait d'abjurer pour
ceindre la couronne. En 1589, avec sa déclaration
du 4 août, le roi de Navarre s'était engagé,
par de multiples promesses, à se faire instruire
dans la foi catholique. Mais il tardait, ne voulant
pas se brouiller avec ses amis protestants. La chose
fut enfin faite en 1593. Évidemment, les catholiques
de l'époque préférèrent
croire qu'il s'était converti par conviction
religieuse. Les protestants, de leur côté,
ne manquaient pas d'arguments pour douter de sa sincérité.
Déjà, après le massacre de la Saint-Barthélemy
en 1572, le roi de Navarre s'était converti au
catholicisme... pour revenir au sein des huguenots peu
après.
Démêler le vrai du faux est un chemin difficile
car les textes des contemporains se contredisent. Revenons
en arrière. En 1592, après trois ans d'hésitations,
la pression contre Henri se renforce : il y a menace,
du côté de la Ligue, de choisir un roi
catholique dans la famille du cardinal de Bourbon, et,
du côté de l'Espagne, de voir le roi s'ingérer
officiellement dans les affaires françaises en
se déclarant protecteur du royaume et en faisant
valoir les droits au trône de France de Claire-Isabelle-Eugénie,
fille d'Élisabeth de Valois et petite-fille d'Henri
II. Le roi de Navarre doit donc se décider sans
délai. Les Grands du parti catholique l'y poussent.
Sully et Gabrielle d'Estrées l'y poussent aussi.
La favorite espère ainsi que le roi divorcera
(par autorisation morale «officielle» que
seul le pape de Rome peut donner) et l'épousera...
Il y a aussi un argument humain à ne pas négliger.
Henri est un grand voyageur. Il connaît l'état
de la France, il a vu la misère du pays et la
détresse des paysans. Les campagnes, parcourues
par la soldatesque depuis des années, sont ruinées.
S'il devient roi de France, il rétablira la paix.
Et le travail, dans la paix, ramènera la prospérité.
En tant que croyant, c'est là le chemin qui mène
au salut. Ainsi parle-t-il au ministre Lafaye qui vient
le trouver pour le conjurer de rester dans la foi réformée.
Récapitulons ce qui a pu être sa démarche
intellectuelle, d'après les témoignages
historiques : «je me convertis, je deviens roi,
je ramène la paix, le peuple français
sort de sa misère, ainsi j'assure mon salut.»
Ce processus en cinq étapes, qui s'adapte fort
bien à un homme pieux, au seuil du Pouvoir, déchiré
par la détresse des campagnes et qui désire
faire le bien, peut très facilement être
réduit à trois : «je me convertis,
je deviens roi, ainsi j'assure mon salut.» Voilà
un schéma idéal pour séduire les
catholiques. Catholiques qui, en dépit de la
haine religieuse répandue dans le royaume, reconnaissent
le droit d'Henri à la couronne et acceptent de
le voir sur le trône de saint Louis, mais en tant
que sujet du pape. Problème : s'il se convertit,
comment convaincre les catholiques de sa bonne foi?
Vers la mi-juillet 1593, Henri convoque à Saint-Denis
une vingtaine de prélats. Il leur fixe pour tâche
d'en désigner quatre parmi eux, avec lesquels
il a décidé de discuter des thèmes
essentiels de la foi catholique. Le lendemain, la fameuse
discussion dure cinq heures. D'après le procès-verbal,
Henri en est ressorti convaincu que le catholicisme
était la vraie religion... Mais la relation du
mémorialiste bien connu Pierre de L'Estoile
affirme le contraire. Le roi et les prélats auraient
bataillé dur autour des thèmes de désaccord
(l'autorité du pape, le purgatoire, l'Eucharistie,
etc.) Qui croire? Henri ruse-t-il?
C'est là que nous retrouvons le sieur Claude
Groulard, premier président du Parlement
de Rouen. On sait que, le lendemain de cette discussion
de cinq heures, le roi fit chercher les premiers présidents
des parlements de Paris et de Rouen. Selon Pierre de
L'Estoile, Henri a tenu bon en marquant fermement ses
distances avec les «badineries» catholiques,
comme le purgatoire. Pour Claude Groulard, c'est l'inverse.
Le texte de l'historien Pierre de Vaissière,
paru dans la Revue d'histoire de l'Église
de France [cf source] et qui sert de support à
cet encadré, rapporte une relation de cet important
personnage. Le roi, écrit Groulard, «nous
représenta que, depuis que Dieu l'avait appelé
à la couronne, tout son désir avait été
de chercher les moyens de son salut, qu'il préférait
à tous les biens du monde, et avait continuellement
prié sa divine Majesté de lui en ouvrir
le chemin, mais surtout depuis quelques jours, qu'il
avait reconnu que ses sujets --»»
2/3
|
|
Saint Pierre (vers 1500), détail.
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
Saint André (vers 1500), détail.
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
|
Retable avec la Cène, le martyre de saint Étienne
et la Crucifixion.
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
Le Père Céleste (années 1540?) attribué
à Olivier Tardif (?)
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
Saint Pierre et saint André (vers 1500).
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
Le vêtement de saint André (vers 1500).
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
2/3
--»» catholiques le désiraient,
et qu'il s'était mis entre les mains de quelques
théologiens, où il avait tant profité
à conférer avec eux qu'il confessa, après
avoir induit et s'être enfin résolu de
faire profession de la religion catholique ; et encore
qu'il eût en ses jeunes ans été
nourri en profession contraire et confirmé en
cette opinion, toutefois que, par la grâce du
Saint-Esprit, il commençait à prendre
goût aux raisons qu'ils lui avaient été
alléguées.» Le 25 juillet 1593,
dans la cathédrale Saint-Denis,
le roi de Navarre abjura. Il entra solennellement dans
la religion catholique et entendit la messe.
Ainsi, pour les catholiques de l'époque (et peut-être
postérieurs), la cause est entendue : le roi
de Navarre s'est converti par conviction religieuse.
Et l'une des preuves définitives en est apportée
par celui dont le priant de marbre trône dans
la chapelle Saint-Étienne de la cathédrale
de Rouen...
Il est clair que nous avons deux sons de cloche : les
prélats et Claude Groulard d'un côté,
le très crédible Pierre de l'Estoile de
l'autre. Qui croire? Peut-on taxer l'une ou l'autre
partie de mensonge ou d'affabulation?
Prenons le problème autrement : que fait un homme
intelligent, convaincu que son devoir est de ramener
la paix et qui évolue parmi des nobles, des évêques
et des pasteurs bornés, persuadés que
le camp adverse est voué à l'enfer, qui,
de plus, sont parfois les chefs de fanatiques prêts
à égorger ceux qui croient que le corps
du Christ est présent dans l'hostie consacrée
au moment de l'Eucharistie, ou, inversement, à
égorger ceux qui ne le croient pas? Nécessairement,
il ruse. En s'abstenant de prendre parti. Plus exactement,
en prenant parti des deux côtés. Il en
acquiert un sentiment de supériorité et
de détachement qui absout les mensonges. Au milieu
de gens obtus, convaincus de détenir la
vérité, c'est la seule --»»
3/3
|
|
Gisant de Barbe Guiffard, épouse de Claude Groulard,
1599.
Statue du XVIIe siècle, marbre blanc.
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
|
Priant de Claude Groulard, marbre blanc, XVIIe siècle.
Premier président du Parlement de Normandie (1607).
Claude Groulard joua un rôle dans la conversion d'Henri IV au
catholicisme en 1593. |
Claude
Groulard et la conversion d'Henri IV (suite et fin).
3/3 --»» voie pour arriver
à ses fins. Aux premiers présidents des parlements,
on dit une chose ; à d'autres, une fois la réunion
terminée, on dit le contraire. Claude Groulard et Pierre
de L'Estoile ont vraisemblablement raison tous les deux...
Voulant en finir avec la détresse du peuple, on se
dit qu'Henri IV avait le droit moral de dire à chaque
intolérant ce qu'il voulait entendre. Et tout cela
aboutit à la thèse largement répandue
de l'opportunisme politique.
Le nouveau roi de France n'était pas au bout de ses
peines : bien des catholiques et des protestants ne crurent
pas à sa sincérité. On sait que, du côté
de l'opposition catholique, il dut guerroyer pendant près
de dix ans contre la Ligue pour affermir sa couronne. Du côté
protestant, pas d'illusion non plus. Pierre de L'Estoile rapporte
que le soir de ce fameux 25 juillet 1593, le roi alla se baigner.
Les Huguenots disaient «qu'il s'était allé
laver du péché qu'il avait commis à ouïr
sa belle messe.»
Les historiens ont souvent du mal à intégrer
le sentiment de supériorité que confère,
dans un monde d'intolérance religieuse, la volonté
de se détacher de ces problèmes de foi. Dans
l'histoire anglaise moderne, quand l'anglicanisme, le catholicisme
et le protestantisme jouaient au yoyo au sommet de l'État
(règnes successifs d'Henry VIII, Édouard VI,
Marie Ière Tudor et Élisabeth Ière),
les gens de l'appareil d'État changeaient de religion
comme de chemise pour complaire au souverain du moment. Des
historiens anglais actuels ont été jusqu'à
les qualifier de «girouettes». Là encore,
il faut faire la part des choses : ces gens géraient
l'État anglais et voulaient assurer une certaine continuité
politique. Le souci de religion passait après les multiples
soucis de gestion du royaume en économie, finances,
justice, relations extérieures, etc. Le fait de passer
sans discuter d'une religion à l'autre peut s'analyser
comme une sorte de mépris - et de supériorité
- envers les esprits fanatiques qui envoient sur le bûcher
ou font décapiter ceux qui refusent de se plier aux
dogmes du souverain.
Source : La Conversion d'Henri IV
de Pierre de Vaissière, conservateur adjoint aux Archives
nationales, Revue d'histoire de l'Église de France,
tome 14, n°62, 1928.
|
|
L'incrédulité de saint Thomas (vers 1500), Baie 58.
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
L'Ascension (vers 1500), détail. Baie 56.
Chapelle Saint-Étienne-la-Grande-Église. |
CHAPELLE SUD SAINT-PIERRE
& CHAPELLE SUD SAINTE-MARGUERITE |
|
Saint Joseph, l'Ascension du Christ et saint Éloi.
Vitrail de l'atelier Max Ingrand (années 1960).
Chapelle Saint-Pierre. |
«L'Offrande des bâtisseurs»
Groupe sculpté de Lagriffoul, 1955.
Chapelle Saint-Pierre. |
Notre-Dame du Vu
par le sculpteur rouennais Félix Lecomte, 1777.
Chapelle Sainte-Marguerite. |
CHAPELLE SUD SAINT-LÉONARD |
|
Chapelle Saint-Léonard.
Le vitrail de Max Ingrand remplace
des vitraux du XVe siècle égarés ou volés. |
Épisodes de l'Ancien Testament, détail. Baie 50.
Atelier de Max Ingrand, chapelle Saint-Léonard. |
Épisodes de l'Ancien Testament dans la chapelle
Saint-Léonard :
L'entrée dans la Terre promise et le Paradis terrestre.
Verrière de l'atelier Max Ingrand (années
1960).
Le vitrail à quatre personnages créé
par l'atelier Barbe au XVe siècle a disparu
après le travail de restauration de Jules Boulanger.
Voir l'encadré. |
Vierge à l'Enfant par Lecomte, 1777, détail.
Chapelle Sainte-Marguerite. |
|
CHAPELLE
SUD DU PETIT SAINT-ROMAIN |
|
Chapelle du Petit Saint-Romain. |
Autel et bas-relief de la Renaissance dans le soubassement.
Chapelle du Petit Saint-Romain. |
|
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«La Sainte Famille»
Tableau anonyme, fin XVIIe, début XVIIIe siècle.
Chapelle Sainte-Marguerite. |
«Christ aux outrages». |
Statue de saint Antoine
Marbre, XVIIIe siècle.
Chapelle Saint-Léonard . |
|
Scène de la vie de saint Romain, XVIe siècle.
Chapelle du Petit Saint-Romain. |
CHAPELLE
SUD SAINTE-CATHERINE |
|
La
chapelle Sainte-Catherine est la seule à
avoir résisté au bombardement du 19 avril
1944. Ses arcs-boutants ont tenu bon sous le souffle
des explosions. Grâce à eux, la nef ne
s'est pas s'écroulée. Cette petite chapelle
est plus riche que les autres. L'autel, le retable et
les lambris sont du XVIIe siècle. Les panneaux
peints illustrent la vie de saint Brice, mais leur qualité
artistique laisse un peu à désirer. Au
centre du retable, on peut voir une belle toile du XVIe
siècle illustrant la Flagellation et donnée
ci-dessous.
La verrière de cette chapelle sud est la seule
qui ait réussi à passer le cap des restaurations
poussées du XIXe siècle. Au moins, elle
n'a pas été volée comme les verrières
des autres chapelles sud (voir plus
haut). Malheureusement, l'impact des restaurations
fait qu'elle relève plus de la main de Jules
Boulanger que de l'atelier de Guillaume
Barbe. Le Corpus Vitrearum indique que seul
le saint Nicolas (donné à droite) peut
être rattaché au XVe siècle.
Source : Corpus Vitrearum
(voir la chapelle nord Saint-Éloi).
|
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«La Flagellation», École italienne du XVIe
siècle.
Chapelle Sainte-Catherine. |
|
CHAPELLE
SUD SAINTE-CATHERINE |
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Retable et panneaux peints du XVIIe siècle sur la vie
de saint Brice,
évêque de Tours au Ve siècle dans la chapelle
Sainte-Catherine. |
Saint Nicolas, XVe siècle.
Chapelle Sainte-Catherine. |
LA VIERGE, SAINT SIMON, SAINT NICOLAS, SAINTE CATHERINE.
Bandeau du vitrail de la chapelle Sainte-Catherine, baie 44.
Seule la troisième lancette, Saint-Nicolas, est de l'atelier
de Guillaume Barbe (1466-1467).
Les autres lancettes, trop restaurées, doivent être
regardées comme des recréations du XIXe siècle. |
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CHAPELLE SUD SAINTE-COLOMBE |
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«La Culture du blé», détail.
Vitrail de l'atelier Max Ingrand (1956).
Chapelle sud Sainte-Colombe. |
«La Sainte Famille» de Voterrano, XVIIe siècle.
Chapelle sud Sainte-Colombe. |
La
chapelle Sainte-Colombe, dite du Blé
Eucharistique accueille une grande verrière de
Max Ingrand, datée de 1956, très
symbolique du rapport entre la culture du blé
et l'Eucharistie. On y voit le labourage, les semailles,
le fauchage et le ramassage des blés. La verrière
initiale de l'atelier de Guillaume
Barbe (avec des scènes de la vie de sainte
Catherine), a été volée à
la fin du XIXe ou au début du XXe siècle
(voir encadré
sur les vitraux du collatéral sud).
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«Le Mariage mystique de sainte Catherine» de Voterrano,
XVIIe siècle.
Chapelle sud Sainte-Colombe. |
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PARTIE EXTÉRIEURE
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TRANSEPT ET CHUR
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BAPTISTÈRE ET CHAPELLES LATÉRALES
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2
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DÉAMBULATOIRE ET CHAPELLE DE LA
VIERGE
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