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Page créée en août 2013
Stalles : Un ouvrier tenant un rabot

L'existence d'une communauté chrétienne à Amiens n'est pas attestée avant le IVe siècle. Lors des incursions barbares sur la Picardie en 407, on sait qu'un premier temple a été détruit. L'évangélisation de la Gaule allant grand train dès le Ve siècle, les sources historiques indiquent qu'un deuxième monument - bâti à l'emplacement de l'actuelle cathédrale - remplaça le premier. À la suite d'un incendie dévastateur, une cathédrale romane est érigée entre 1137 et 1152. C'est dans ses murs que Philippe Auguste épouse la princesse danoise Ingeburge en 1193. En 1206, le chef de saint Jean-Baptiste, pris à Constantinople, prend place dans la cathédrale et accroît notablement son prestige. Il s'en suit l'institution de l'un des plus importants pélerinages du nord de la France au Moyen Âge et une source de revenus pour le chapitre.
L'édifice étant détruit par le feu en 1218, les plans d'une gigantesque cathédrale gothique sont dressés aussitôt. Le chantier démarre dès 1220. Il sera terminé cinquante ans plus tard. On commença par le transept, puis la nef (1240), et enfin le chevet (vers 1269). Un bâtiment de cette taille ne pouvait s'en tirer sans dommages : incendies, tempêtes, explosion d'un moulin à poudre en 1675, ou simplement remaniements en modifièrent certaines parties au cours des âges. Après le Concile de Trente, le sanctuaire est aménagé, le jubé est remplacé par une grille.
La Révolution amène son lot de vandalismes, notamment sur la statuaire de la façade. En 1810, l'architecte Godde est chargé de la restauration, remplacé par Cheussey en 1821. La restauration de la statuaire mutilée crée la polémique au sein des érudits amienois, ce qui entraîne la démission de Cheussey en 1848. Il est remplacé par Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) qui va s'emparer du projet à bras-le-corps. Il restaurera la cathédrale d'Amiens, qui incarne pour lui l'église gothique par excellence, selon ses vues personnelles. La façade occidentale porte son empreinte. Au XXe siècle, les guerres épargneront à peu près le monument, inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 1981.

Statue de Notre-Dame du Puy dans la chapelle du Pilier rouge
La nef et le chœur de la cathédrale d'Amiens
La nef et le chœur de la cathédrale d'Amiens.
Photographie prise depuis le milieu de la nef.

Architecture. La construction démarre en 1220 sur les plans de Robert de Luzarches qui en fixe les grandes lignes, notamment l'élévation à trois niveaux et le détail de la façade occidentale. Ensuite vient Thomas de Cormont qui poursuit l'œuvre (travées droites du chœur, déambulatoire, chapelles rayonnantes, voûtes de la nef). Enfin son fils Renaud se charge de la partie restante (superstructures du chœur et de l'abside, voûtes de la croisée et des parties orientales). En 1269, le gros œuvre est pratiquement achevé.
La cathédrale d'Amiens donne dans le gigantisme. Pour la hauteur de la croisée du transept, elle n'est devancée que par celle de Beauvais (42,30 mètres contre 48 mètres). Pour le reste, elle surpasse de loin les autres cathédrales de France. D'un volume intérieur de deux cent mille mètres cubes, elle contiendrait en entier la cathédrale de Paris.

Cette dernière fait 127,50 mètres de longueur totale, alors que la cathédrale d'Amiens fait 133,50 mètres de longueur intérieure (dite «dans œuvre») et 145 mètres de longueur hors œuvre.
La longueur de son transept est de 70 mètres contre 45 mètres pour celle de Paris. La comparaison des superficies est édifiante : 7700 m² contre 4800 m² à Paris. La question que l'on se pose immédiatement est de savoir où les Amiénois ont trouvé les fonds pour construire un pareil monument - et en moins d'un demi-siècle. Un début de réponse est fourni plus bas.
Source : La cathédrale Notre-Dame d'Amiens, Éditions du Patrimoine.

LA FAÇADE OCCIDENTALE (1ère moitié du XIIIe siècle)
LE PORTAIL CENTRAL DE LA FAÇADE OCCIDENTALE, DIT «DU BEAU DIEU»
La façade occidentale de la cathédrale d'Amiens
La façade occidentale de la cathédrale d'Amiens.

La façade de la cathédrale affiche une très belle harmonie. Sa construction a commencé en 1220, mais le dernier étage de la tour nord n'a été achevé qu'en 1402. Les statues de la galerie des Rois (au-dessous de la rose) ont presque toutes été restaurées par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Le «réseau» de la rose date du XVIe siècle. Enfin, la galerie des Sonneurs (ou des Musiciens), située au-dessus de la rose, a été reconstruite par Viollet-le-Duc.

Bas-reliefs dans le soubassement droit
Bas-reliefs dans le soubassement droit.
Comme ceux du soubassement gauche, ils représentent des paires de vices et de vertus.
Le «Beau Dieu» d'Amiens
Le «Beau Dieu» d'Amiens
Trumeau du portail central.
Le bas de l'Arbre de Jessé
Le bas de l'Arbre de Jessé
Voussure gauche du «porche», c'est-à-dire de la partie la plus extérieure du portail central.
Statues dans l'ébrasement et le piédroit gauches du  portail central
Statues dans l'ébrasement et le piédroit gauches du portail central.
De droite à gauche, on voit d'abord les apôtres : Paul (reconnaissable à son glaive), Jacques le Mineur,
Thomas, Matthieu, Philippe, Simon (ou Jude), puis les deux prophètes Ézéchiel et Daniel.

À DROITE ---»»»
Les démons au bas des voussures droites du portail central représentent l'Enfer.
Le portail du Jugement dernier, dit «du Beau Dieu»
Le portail du Jugement dernier, dit «du Beau Dieu».
Les sculptures de l'archivolte droite du portail central
Les sculptures de l'archivolte droite du portail central.

Le portail central porte la marque triomphale des acteurs de l'Apocalypse et du Jugement dernier. Auxquels on peut rajouter le règne des élus et du Christ. Le tympan illustre la résurrection des morts, le Jugement et le triomphe du Christ. Quant aux voussures, le message qu'elle véhicule est double : la rangée du bas montre le Paradis (au nord) et l'Enfer (au sud) tandis que les parties supérieures exaltent le règne des justes aux côté du Christ. La première voussure (celle proche du tympan) représente des anges en prière, la suivante des anges porteurs d'âmes (voir ci-dessus). Sur les trois suivantes sont sculptés des martyrs, des confesseurs et des vierges. Enfin, la voussure extérieure est constituée de vingt vieillards de l'Apocalypse.

Les démons au bas des voussures droites du portail central représentent l'Enfer
LE TYMPAN DU PORTAIL CENTRAL (LE JUGEMENT DERNIER)
L'ensemble du tympan du portail central (XIIIe siècle)
L'ensemble du tympan du portail central (XIIIe siècle).
Portail central : La Résurrection des corps dans le linteau (XIIIe siècle)
Portail central : La Résurrection des corps dans le linteau (XIIIe siècle).

Qu'a-t-on restauré sur la façade occidentale au XIXe siècle? Amiens a eu de la chance. La statuaire du XIIIe siècle des portails a peu souffert du vandalisme révolutionnaire, comme elle avait peu souffert, deux siècles plus tôt, de l'iconoclasme protestant. Dans les ébrasements, les tympans, les soubassements et les voussures, pratiquement rien n'a été saccagé. Une première restauration a été menée de 1843 à 1847 sous la direction de l'architecte Cheussey. Esprit très professionnel et nullement convaincu de posséder la science infuse, il sut écouter les archéologues érudits. Mais la façade demandait peu. Elle demeurait d'ailleurs dans le septième et dernier chapitre des restaurations à effectuer par Cheussey, classées par ordre d'urgence décroissante. Parmi les interventions les plus importantes, Cheussey a remplacé dix voussoirs et refait à neuf la tête de l'une des statues des ébrasements du portail central. Le Beau Dieu a vu sa main gauche et son livre refaits. Au portail sud, la tête de l'Enfant porté par la Vierge a été recréée. De même quelques attributs manquants de certaines statues ont été refaits. L'aspect plutôt satisfaisant de la façade avant le travail de Cheussey est-il dû à des interventions sur la pierre au XVIIIe siècle? Les spécialistes le pensent, mais aucun document ne permet de le confirmer. Suite à droite ---»»»

LA GALERIE DES ROIS SUR LA FAÇADE OCCIDENTALE
La galerie des Rois «restaurée» par Viollet-le-Duc  entre 1849 et 1861
La galerie des Rois «restaurée» par Viollet-le-Duc entre 1849 et 1861
Viollet-le-Duc a ajouté des motifs végétaux sur les arcs entre les rois. Sur une photographie de 1852
présente dans l'ouvrage «La Nuée bleue, la Grâce d'une cathédrale», les arcs sont nus.
LE PORTAIL SUD DE LA FAÇADE OCCIDENTALE, DIT «DE LA MÈRE DIEU»
Anges et rois de Juda de l'Arbre de Jessé
Anges et rois de Juda de l'Arbre de Jessé.
Archivolte droite du portail de la Vierge.
La Vierge sur le trumeau
La Vierge sur le trumeau
du portail de la Mère Dieu.
Elle foule un serpent à tête féminine.

Le portail de la Vierge dit «de la Mère Dieu» présente une programme iconographique à la gloire de Marie. Traditionnellement, le Moyen Âge a représenté Marie de deux manières : soit en tant que Mère de Dieu, soit en tant que symbole de l'Église, épouse du Christ. Dans le premier cas, on fait cohabiter les scènes de l'Annonciation, de la Visitation, de la Nativité et de l'Adoration des mages. Dans l'autre cas, c'est le Couronnement de Marie, précédé de la Dormition et de l'Assomption, auxquels on adjoint les prophètes et l'Arbre de Jessé. Ces deux thèmes distincts étaient jusque-là bien séparés. On ne mélangeait pas les deux. Mais à Amiens, dans le portail sud de la façade, ils sont réunis pour la première fois. Le thème de l'Incarnation et de la Mère de Dieu est traité dans les statues-colonnes de la partie basse du portail, (voir photo du bas avec Annonciation, Visitation et Présentation au Temple). Le thème de la Vierge-Église apparaît dans le tympan et les voussures de l'archivolte. La photo ci-dessus montre trois voussures intéressantes : celle de gauche est peuplée d'anges portant des cierges ou des encensoirs ; les deux autres font référence aux ancêtres de la Vierge dans l'Arbre de Jessé. Celle du milieu est sculptée de rois de Juda, celle de droite d'ancêtres non couronnés.
Source : Amiens, la grâce d'une cathédrale, la Nuée bleue, article «La sculpture des portails» de Iliana Kasarska.

Les statues-colonnes de l'ébrasement droit dans le portail  de la Vierge sont groupées deux par deux.
Les statues-colonnes de l'ébrasement droit dans le portail de la Vierge sont groupées deux par deux.
On y voit de gauche à droite les symboles liés au thème de Marie Mère de Dieu : l'Annonciation,
la Visitation et la Présentation de Jésus au Temple.
Tympan du portail central : le Souverain Juge à son tribunal
Tympan du portail central : le Souverain Juge à son tribunal.

Le tympan du portail central (XIIIe siècle) illustre le Jugement dernier. De haut en bas, il montre la résurrection des morts, «réveillés» par l'ange souffleur, et la pesée des âmes par l'archange Gabriel. Au-dessus, les anges séparent les justes et les damnés. Ceux-ci sont dirigés par les démons vers le léviathan. Enfin, au sommet trône le Christ entouré de la Vierge et de saint Jean, tous deux intercédant pour le salut des hommes. Encore au-dessus, les érudits soulignent une création iconographique de l'époque : le Christ avec deux glaives sortant de sa bouche. Cette image est l'illustration d'un verset de l'Apocalypse de Jean («de ore eius gladius utraque parte acutus exibat») qui peut s'interpréter de deux façons : un glaive à double tranchant tenu dans la bouche du Christ (représenté dans une clé de voûte de la cathédrale de Paris du XIIe siècle) ou bien deux glaives sortant de la bouche du Christ (ce qui a été fait à Amiens). Détail intéressant dans la séparation des âmes : l'influence des ordres mendiants dans la société médiévale. En effet, on y voit saint François d'Assise (1181-1226) à gauche, désigné par saint Pierre, entrer le premier au Paradis (photo ci-dessous). Il est en habit de franciscain et pieds nus. L'évêque Arnoul de la Pierre (1236-1247) avait favorisé l'implantation des ordres mendiants à Amiens. C'est l'une des représentations les plus anciennes de ce saint en France, canonisé deux ans après sa mort, en 1228.
Sources : 1) Amiens, la grâce d'une cathédrale, la Nuée bleue, article «La sculpture des portails» de Iliana Kasarska ; 2) La cathédrale Notre-Dame d'Amiens, édition du Patrimoine.

Tympan : saint François d'Assise,
Tympan : saint François d'Assise,
désigné par saint Pierre, rentre
le premier au Paradis.
Tympan : La séparation des élus et des damnés
Tympan : La séparation des élus et des damnés.
Les méchants sont dirigés vers la gueule du léviathan. qui symbolise l'entrée de l'Enfer.

---»»» Cependant Cheussey n'avait pas toutes les qualités. Il avait engagé trois sculpteurs pour restaurer la partie de la statuaire endommagée lors de la Révolution. Mais leur travail, peu respecteux de l'iconographie, suscita la polémique. Les érudits amiénois reprochèrent à l'architecte d'avoir commis des erreurs impardonnables. Lassé de ces querelles, Cheussey démissionna en 1848. Pour être remplacé, dès 1849, par Eugène Viollet-le-Duc.
Le nouvel arrivant, âgé de 35 ans, à la fois architecte et archéologue, ne s'embarrassa pas d'érudits à ses côtés. Il repensa toute la façade, choisit son atelier d'ouvriers et se lança dans les «restaurations»... en mettant les divers services administratifs dont il dépendait devant le fait accompli. La partie où l'intervention était la plus urgente était le sommet des deux tours. Viollet-le-Duc les remodela à son idée... Il s'attaqua ensuite à la galerie des Rois, sous la rose, en refaisant sculpter les statues et en rajoutant des motifs végétaux sur les arcs qui les surplombent (voir photo à gauche). Initialement, les arcs étaient nus. La galerie des Sonneurs, qui joint le sommet des deux tours (et qui accueillit des statues jusqu'au XVIIe siècle), a carrément été recréée par ses soins. Enfin, plus bas, l'architecte redessina complètement les quatre pinacles qui séparent les gâbles des trois portails en leur donnant une forme nettement plus élancée.
Eugène Viollet-le-Duc mena «sa» restauration à bonne fin jusqu'en 1861. De la sorte, Iliana Kasarska (voir source) écrit que la façade de la cathédrale d'Amiens ne nous apparaît pas sous son aspect originel, mais qu'elle se présente plutôt comme «une composition médiévale du XIXe siècle». C'est un peu sévère. En comparant la façade actuelle et les dessins et photographies faits avant 1852, on constate que l'aspect général de la façade occidentale est tout à fait respecté. On optera plutôt pour une expression du genre «façade médiévale réaménagée».
Source : Amiens, la grâce d'une cathédrale, la Nuée bleue, article «La sculpture des portails» de Iliana Kasarska.

La galerie des Rois sur la façade occidentale
La galerie des Rois sur la façade occidentale.
Le décor végétal sur les arcs et les têtes de grotesques, la bouche ouverte,
au-dessus des tailloirs sont des inventions de Viollet-le-Duc.
Leur effet n'est pas toujours très heureux.
Le portail sud, dit «de la Mère Dieu» (XIIIe siècle)
Le portail sud, dit «de la Mère Dieu» (XIIIe siècle).
Il réunit les deux thèmes mariaux traditionnels : Marie en tant que Mère de Dieu dans les statues-colonnes et Marie en tant que Vierge-Église dans le tympan et l'archivolte.
Tympan du portail de la Vierge : Mise au tombeau de la Vierge (à  gauche) et Assomption (à droite)
Tympan du portail de la Vierge : Mise au tombeau de la Vierge (à gauche) et Assomption (à droite).

La partie basse du tympan du portail de la Vierge a la particularité de présenter deux scènes presque similaires autour du corps de Marie : l'une avec les apôtres, l'autre avec des anges. La partie gauche montre la Mise au tombeau de la Vierge en présence des apôtres et du Christ. La scène suit le récit de La Légende dorée rapportée d'après un écrit apocryphe de saint Jean l'Évangéliste, où l'on lit que la Vierge fut enterrée dans la vallée de Josaphat. Le Christ, qui est présent lors de la cérémonie, est sculpté debout, tenant un livre dans la main droite. Il est tourné vers la Vierge, mais regarde un apôtre. Les deux apôtres qui déposent le corps de la Vierge rappellent Joseph d'Arimathie et Nicomède, figures traditionnelles de la Mise au tombeau du Christ.

La partie droite est une allégorie de l'Assomption. Le corps de la Vierge est soulevé par deux anges, qui sont eux-mêmes assistés par sept autres anges. Leur point commun à tous est de sourire et de regarder vers le haut, voire vers le Ciel, tandis que les apôtres de la Mise au tombeau penchent la tête d'un air triste. On peut voir tout à fait distinctement que la Vierge ouvre les yeux aux anges qui l'accueillent et leur sourit alors qu'elle a les yeux fermés dans la Mise au tombeau.
Source : Amiens, la grâce d'une cathédrale, la Nuée bleue, article «La sculpture des portails» de Iliana Kasarska.

LE PORTAIL NORD DE LA FAÇADE OCCIDENTALE DIT «DE SAINT-FIRMIN-LE-MARTYR»
Le portail de Saint-Firmin est dédié à l'histoire  sainte locale
Le portail de Saint-Firmin est dédié à l'histoire sainte locale.
Sur le trumeau, saint Firmin triomphe du païen Auxilius, à l'origine de son martyre.
Statues de saints locaux dans l'ébrasement gauche du portail de Saint–Firmin
Statues de saints locaux dans l'ébrasement gauche du portail de Saint-Firmin.
Depuis la porte : saint Honoré, un ange, saint Acheul, saint Ache, un ange, sainte Ulphe.

Le portail nord de la façade, dit «de Saint-Firmin» est consacré à l'iconographie locale. Au Moyen Âge, l'hagiographie amiénoise, a fait de l'évêque Firmin (dont on ne sait rien), le fondateur de l'Église d'Amiens. Mort martyr, il aurait été inhumé par un autre évêque Firmin, son successeur (appelé par les historiens «Firmin le Confesseur»). Il s'agissait à l'époque de construire pour Amiens un passé glorieux auréolé du sang des martyrs.
Les scènes représentées dans le portail, loin de tout aspect édifiant, relèvent de la pratique liturgique, voire de la vie courante avec les signes du Zodiaque des soubassements, et permettent aux Amiénois de s'y identifier. Aux saints locaux des ébrasements (saint Acheul, saint Domice, sainte Ulphe, etc.) répondent, dans le tympan, les scènes hagiographiques de la découverte par saint Sauve du tombeau de saint Firmin et du transfert de ses reliques dans la cathédrale. Dans la partie inférieure du tympan, les habitants se pressent autour du tombeau, attirés par un odeur suave qui se dégage du corps de saint Firmin. Dans la partie supérieure, lors du transfert des reliques en plein hiver, un miracle a lieu : la végétation renaît, les arbres refleurissent. Par l'illustration de ce miracle, le clergé local hisse saint Firmin au rang d'icône pour la cathédrale et affiche la légitimité de cette dernière en tant que dépositaire des reliques. Au Moyen Âge, la châsse de saint Firmin était exposée derrière le maître-autel.
Source : Amiens, la grâce d'une cathédrale, la Nuée bleue, article «La sculpture des portails» de Iliana Kasarska.

Partie inférieure du tympan : les Amiénois accourent
Partie inférieure du tympan : les Amiénois accourent, attirés par l'odeur suave que dégage
le corps de saint Firmin et se réjouissent de la redécouverte de son tombeau.
LE PORTAIL SAINT-HONORÉ SUR LE BRAS SUD DU TRANSEPT
Le portail Saint–Honoré du transept sud est dédié à Honoré
Le portail Saint-Honoré du transept sud est dédié à Honoré,
saint évêque du VIe siècle dont la cathédrale possède les reliques.
La Vierge à l'Enfant dans le portail Saint-Honoré
La Vierge à l'Enfant dans le portail Saint-Honoré.
Le transept sud de la cathédrale d'Amiens
Le transept sud de la cathédrale d'Amiens.

Le portail Saint-Honoré du transept sud possède un programme iconographique propre, dédié à Honoré, un saint très vénéré à Amiens. Les aléas de la construction de la cathédrale firent que c'est la statue dite de «la Vierge dorée» qui fut placée sur le trumeau (actuellement c'est une copie, l'originale est à l'intérieur de l'édifice). La statue de saint Honoré fut dressée sur le trumeau du portail nord du transept.
Sur le tympan du portail Saint-Honoré, les douze apôtres ont pris place dans le linteau. Au-dessus se trouvent des scènes de la vie de saint Honoré : le saint en train de lire, la messe miraculeuse ; et des miracles : une aveugle est guérie en touchant la nappe de l'autel où se trouve la statue du saint. Le registre supérieur est consacré à la translation de la châsse. On y voit des paralytiques qui essaient de toucher la châsse pour être guéris. Au sommet se trouve une Crucifixion qui s'appuie sur la châsse. Dans les voussures prennent place des anges, des personnages de l'Ancien Testament, des prophètes et des apôtres.

Troisième voussure de l'archivolte gauche
«««--- À GAUCHE, troisième voussure de l'archivolte gauche
En bas : le prophète Joël annonce l'arrivée du fils de Dieu avec sa trompette.
En haut : le prophète Amos devant une maison frappée par une flamme
Dans cette dernière sculpture, on remarque que, pour ce qui est de la loi de
la nature chez les animaux, le sculpteur n'a pas perdu le nord !
L'archivolte gauche du portail Saint-Honoré
L'archivolte gauche du portail Saint-Honoré.
Dans les voussures de droite à gauche : anges, personnages
de l'Ancien Testament, prophètes, apôtres.
La Vierge dorée
La Vierge dorée
remplace la statue de saint Honoré sur
le trumeau du portail sud du transept.
Archivolte droite
Archivolte droite.
Deux personnages de l'Ancien Testament
1) La victoire de Judith sur Holopherne
2) Judas Maccabée qui reprit le Temple
de Jérusalem à Antiochus IV Épiphane
- qui n'est autre que l'Antiochus de
la pièce de Racine, «Bérénice».

Qui a financé la construction de la cathédrale d'Amiens? Devant un tel gigantisme, c'est une question qui tombe sous le sens. Des réponses nous sont apportées par l'historien américain Henry Kraus dans son ouvrage L'argent des cathédrales aux éditions du Cerf.
Tout part du commerce dans un environnement de paix et d'intérêt commun. Dès le début du XIIe siècle, Amiens sut noyer les divergences entre le roi, le clergé et les bourgeois de la ville dans des traités de paix. En effet, en 1113, la commune est instituée. Ce qui signifie que les seigneurs, notamment le comte d'Amiens, perdent leurs droits sur la ville. Leur opposition sera brisée. La commune est une institution essentielle. En répartissant de manière définitive les pouvoirs entre le roi, le clergé et les bourgeois, elle interdit toute ingérence des seigneurs ruraux ou de la périphérie dans les affaires de la cité. Kraus écrit qu'ainsi Amiens devint l'un des principaux alliés et soutiens du roi dans la région et que la ville alimentait les finances de la couronne. La milice communale se distingua à la bataille de Bouvines (1214). Le comte de Flandre installa à Amiens une puissante administration. Le contexte se prêtait aux affaires. Entre bourgeois et clergé (qui avaient jadis dû s'allier contre les seigneurs locaux), les intérêts commerciaux et industriels étaient communs. Le clergé prenait sa part du développement commercial, souvent sous forme coopérative. Kraus donne ainsi l'exemple, pour l'année 1117, de l'évêque d'Amiens, saint Geoffroy, esprit non-conformiste qui avait le souci de ses ouailles. Cet homme très aimé plaçait la commune au-dessus de tout. Cette bonne entente dura plusieurs siècles.
De quoi faisait-on commerce à Amiens aux XIIe et XIIIe siècles? Qu'y produisait-on et qu'y vendait-on? D'abord un produit régional : le vin ; un autre international : la guède de Picardie, une plante tinctoriale, de récolte bisannuelle, indispensable pour colorer les étoffes en bleu. Cette guède était utilisée principalement par les industries drapières de France, d'Angleterre et des Flandres. Suite ci-contre ---»»»

Tympan du portail Saint-Honoré
Tympan du portail Saint-Honoré.
La translation des reliques de saint Firmin à la cathédrale.
Trois paralytiques essaient de toucher la châsse avec l'espoir d'être guéris.
 
Tympan du portail Saint-Honoré
Tympan du portail Saint-Honoré
La messe miraculeuse : la main de Dieu bénit l'eucharistie

---»»» Kraus nous apprend ainsi qu'elle «était cultivée, traitée et empaquetée dans un rayon d'environ vingt kilomètres autour d'Amiens, le long des vallées de la Somme, de l'Arve et de l'Encre. La préparation de la teinture exigeait de nombreuses opérations de broyage et de raffinage qui utilisaient la puissance fournie par des moulins à eau et à vent.» Les sources manquent pour attester que les bourgeois amiénois ont aidé au financement de la construction dès 1220, année de la pose de la première pierre. Mais un érudit du XVIIe siècle, Charles du Fresne, seigneur du Cange (1610-1688), avocat au parlement de Paris et grand spécialiste de l'époque classique, eut la bonne idée de dresser l'inventaire des inscriptions et symboles héraldiques situés sur les vitraux de l'église. (Ces lancettes ont été détruites en grande partie avant la Révolution par les chanoines qui abhorraient l'art gothique. Le reste, entreposé, a brûlé dans un malheureux incendie au début du XXe siècle. Il nous en reste une seule.) Les résultats de Charles du Fresne sont que toutes ces inscriptions, sauf une, étaient associées au commerce de la guède. Ainsi, le plus grand magnat de la guède, André Malherbe, finança six des grandes fenêtres de la cathédrale.
Suite ci-dessous ---»»»

Le chevet de la cathédrale a été construit trente ans après la nef
Le chevet de la cathédrale a été construit trente ans après la nef.

---»»» Devant l'absence de données pour le financement des parties en pierre proprement dites, Kraus écrit que l'essentiel de la construction a dû être assuré par le chapitre, donc par les ressources de l'Église locale. Ainsi Geoffroy d'Eu, évêque d'Amiens de 1222 à 1236, c'est-à-dire pendant les premières années du chantier, fut un bâtisseur enthousiaste et vendit même à la commune deux de ses propriétés les plus rentables. Mais quid des pèlerinages? Sur ce point, la littérature diverge. En 1206, la cathédrale précédente avait accueilli le chef de saint Jean-Baptiste, fondant par là, nous disent les historiens, l'un des plus importants pélerinages du nord de la France au Moyen Âge. De plus, l'édifice possédait les reliques de saint Firmin, saint Martin, saint Honoré et d'autres. Tout cela devait bien rapporter d'abondantes aumônes et donations. Et assurer le financement de la construction. Mais Kraus écarte l'importance de ce phénomène d'un revers de main. Dans une note de son ouvrage, il écrit que «le XIIIe siècle est avant tout l'ère de Marie, dont la "tunique" attirait comme un aimant les oboles des pèlerins à Chartres.» En fait, Kraus fait reposer l'origine des fonds avancés par le chapitre sur les charges imposées à toutes les églises paroissiales de la ville. La plupart des revenus tirés des propriétés de ces paroisses devaient être versés au chapitre de la cathédrale. Kraus fait une comparaison avec la capitale : «Contrairement à Paris où l'on put simultanément construire la cathédrale et les églises secondaires, à Amiens il fut tout simplement interdit d'affecter des fonds importants aux besoins des édifices secondaires pendant la construction de la cathédrale.» De la sorte, c'est l'ensemble du clergé amiénois, associé aux bourgeois de la ville, qui contribua au financement. Et Kraus souligne qu'il n'y a nulle trace de don venant du roi ou de la noblesse locale. Ajoutons que cette utilisation obligée des fonds des églises secondaires fit, par exemple, que trois églises, détruites lors de l'incendie de 1218, ne furent rebâties qu'au XIVe siècle.
Il n'empêche. Une construction aussi gigantesque engloutissait des sommes considérables. En 1236, seize ans après son démarrage, l'évêque dut convoquer une réunion d'urgence avec tous les représentants de la cité. Le manque de fonds devenait criant. À partir de 1238, les travaux sur le transept et l'abside abandonnèrent le rythme soutenu des années 1220 lors de la construction de la nef ; les détails architecturaux gagnèrent en simplicité. Vers le milieu des années 1240, une sombre affaire de rixe et d'honneur mêlant prélats et fils de bourgeois se solda par une amende record de 2000 livres de la commune à payer à l'Église. Six chapellenies (chapelles rayonnantes ou latérales) furent ainsi fondées... avec retard puisque l'amende ne fut honorée qu'en 1262. Cette affaire faillit mettre à mal les bonnes relations entre le clergé et la bourgeoisie amiénoise. Suite ci-dessous ---»»»

Les douze apôtres en discussion sur le linteau du portail Saint-Honoré
Les douze apôtres en discussion sur le linteau du portail Saint-Honoré.

---»»» Néanmoins la participation des guédons (commerçants de guède) baissa. En 1258, l'incendie de la voûte en bois de l'édifice vint presque à propos remettre les choses à plat. Un nouveau besoin impérieux surgissait. Kraus conclut que, vers 1280, le ressentiment des bourgeois envers le clergé n'était plus que de l'histoire ancienne. Dans les années 1290 arriva le temps du financement des chapelles latérales de la nef (1292-1375). Rappelons ici que, lors de la construction d'un édifice religieux un peu important, a fortiori une cathédrale, les élévations de la nef sont bâties droites, sans excavations, c'est-à-dire sans chapelles latérales. Lorsque l'édifice est terminé, les grandes familles de la ville financent la construction de chapelles privées sur les côtés de la nef - un endroit qui jouissait de sa prédilection. On crée une chapelle à l'extérieur de la nef, entre deux contreforts. Puis on casse le mur de pierres entre les deux travées correspondantes. Les fondateurs de la chapelle, pour assurer le bon service des messes périodiques privées (pour lesquelles ils payeront à nouveau le clergé), donnent alors le nécessaire pour la décorer (œuvres d'art, voire missels et habits sacerdotaux). Mais dans les années

1290, une seule des douze chapelles latérales de la nef fut financée par une famillle amiénoise. Une autre le fut par des commerçants de guède aux alentours d'Amiens. C'est que, entre-temps, l'économie s'était retournée. Le marché de la guède amiénoise était attaqué, le déclin de la ville amorcé.
La raison en est simple : en 1295 éclate la guerre des drapiers. Le roi anglais Édouard Ier confisque toutes les marchandises des guédons entreposées dans les ports anglais. La perte se chiffre à environ 4000 livres. De quoi construire et meubler, note Kraus, la totalité des chapelles latérales de la nef ! Plus dommageable encore : à cause des guerres incessantes de Philippe le Bel, le débouché flamand de la guède se tarit. Puis la concurrence brise le monopole d'Amiens. Toutefois, à cette époque, l'essentiel de la cathédrale est achevé.
Voir le financement de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges.
Sources : 1) L'argent des cathédrales de Henry Kraus, Éditions du Cerf, CNRS Éditions ; 2) Amiens, ville d'art et d'histoire, Éditions du patrimoine.

LE SPECTACLE NOCTURNE SUR LA FAÇADE OCCIDENTALE
Archivolte droite du portail central
Archivolte droite du portail central
La représentation de l'Enfer.
Le portail central dit «du Beau Dieu»
Le portail central dit «du Beau Dieu».
Les apôtres Pierre, André, Jacques le Majeur, Jean, Simon (ou Jude) et Barthélemy
La façade illuminée telle qu'elle devait apparaître de  jour au Moyen Âge
La façade illuminée telle qu'elle devait apparaître de jour au Moyen Âge.
Après une longue restauration de la pierre au laser, ce très beau spectacle est offert
aux Amiénois et aux touristes depuis les années 1990 (création Skertzò pour Amiens Métropole).
Portail de la Mère Dieu
Portail de la Mère Dieu
Statues-colonnes de la vie de Marie (Annonciation, Visitation et Présentation au temple).
«««--- À GAUCHE
Ébrasements droit du portail central :
Les apôtres Pierre, André, Jacques le Majeur, Jean, Simon (ou Jude) et Barthélemy.
LA NEF ET LES CHAPELLES LATÉRALES
Gisant de l'évêque Geoffroy d'Eu dans la nef
Gisant de l'évêque Geoffroy d'Eu dans la nef.
La nef et les chapelles latérales du bas–côté sud
La nef et les chapelles latérales du bas-côté sud.
Gisant de l'évêque Évrard de Fouilloy dans la nef
Gisant de l'évêque Évrard de Fouilloy dans la nef.

Ces gisants sont deux rares exemples de productions médiévales en bronze coulé d'une seule pièce.
Vue de la nef : Gisant de l'évêque Geoffroy d'Eu devant la chapelle Saint–Michel et la chapelle Saint–Jean–l'évangéliste
Vue de la nef : Gisant de l'évêque Geoffroy d'Eu devant la chapelle Saint-Michel et la chapelle Saint-Jean-l'Évangéliste.
«Le Retour de l'enfant prodigue» de J.-J. Forty, 1788
«Le Retour de l'enfant prodigue» de J.-J. Forty, 1788
Chapelle Saint-Louis (érigée de 1297 à 1302).
Chapelle Saint-Michel (érigée en 1389)
Chapelle Saint-Michel (érigée en 1389)
Le retable et le Christ en croix.
Chapelle de l'Annonciation (érigée en 1383)
Chapelle de l'Annonciation (érigée en 1383)
Le lutrin est du XIXe siècle. Le retable est donné ci-dessous.
La grille est datée des environs de 1770.
Fragments de vitraux représentant l'histoire de saint Michel,  XIVe siècle
Fragments de vitraux représentant l'histoire de saint Michel, XIVe siècle.
Chapelle Saint-Michel.
Suite de chapelles latérales dans le bas-côté nord
Suite de chapelles latérales dans le bas-côté nord avec leurs impressionnantes grilles.
Le retable en marbre «L'Annonciation» de Nicolas Blasset, 1655
Le retable en marbre «L'Annonciation» de Nicolas Blasset, 1655
Chapelle de l'Annonciation.

Il ne reste rien des chapelles latérales du Moyen Âge. Tout a disparu lors de l'aménagement du XVIIIe siècle. À présent, leur style est identique : un lambris monte jusqu'aux fenêtres, un retable massif est adossé au mur de l'élévation, enfin de hautes grilles en fer forgé les clôturent. Ces dernières remontent la plupart du temps au XVIIIe siècle. Dans les chapelles, on peut voir souvent un reliquaire ou un lutrin, et surtout un ou deux tableaux illustrant une étape du Chemin de croix. Ces tableaux datent tous du XIXe siècle : ce sont des créations ou des copies d'œuvres plus anciennes. Cette page donne quelques vues de ces chapelles où l'on peut notamment admirer des sculptures de Nicolas Blasset (XVIIe siècle). À noter que toutes les chapelles portent deux ou trois dédicaces.

«Mort d'une religieuse carmélite», XVIIIe siècle
«Mort d'une religieuse carmélite», XVIIIe siècle.
Peinture sur toile d'origine italienne
Chapelle Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus (érigée en 1291).

À DROITE ---»»»
Autel en marbre «L'Assomption» de Nicolas Blasset, vers 1637
Chapelle Saint-Nicolas (érigée en 1427
par les marchands de guède d'Amiens).
Autel en marbre «L'Assomption» de Nicolas Blasset, vers 1637
Fragments de vitraux de l'histoire de saint Michel,
Fragments de vitraux de l'histoire de saint Michel,
(XIVe siècle), Chapelle Saint-Michel.
Le bas–côté nord de la cathédrale vu depuis le croisillon nord
Le bas-côté nord de la cathédrale vu depuis le croisillon nord avec un tombeau et la chaire à prêcher.
Fragments de vitraux de l'histoire de saint Michel (XIVe siècle)
Fragments de vitraux de l'histoire de saint Michel (XIVe siècle), Chapelle Saint-Michel.

«««--- À GAUCHE
Le tombeau est celui de Charles Hémard de Denonville (mort en 15401), évêque d'Amiens.
Œuvre de Mathieu Laignel (1543).
Le prélat est entouré des trois vertus théologales au-dessus et des quatre vertus cardinales au soubassement
LA CHAIRE À PRÊCHER
Élévations sud à trois niveaux dans la nef
Élévations sud à trois niveau dans la nef.
La voûte de la nef est quadripartite.
Lors des journées du Patrimoine (jusqu'à 2008), il était
possible de parcourir le triforium presque en entier.
La chaire à prêcher est en bois peint et doré.
La chaire à prêcher est en bois peint et doré.
Datée de 1773, elle a été commandée à l'architecte Pierre-Joseph Christophle
(1715-1782) et au sculpteur Jean-Baptiste Michel Dupuis (1698-1780).
Cette magnifique chaire a très vite suscité l'admiration des amoureux des Arts.
À son sommet se tient un ange qui montre le ciel
et tient la loi : Hoc fac et vives («Fais ceci et tu vivras»).
La chaire à prêcher accolée à son pilier
La chaire à prêcher accolée à son pilier.
Elle en épouse parfaitement l'élancement.
La cuve de la chaire à prêcher
La cuve de la chaire à prêcher est soutenue
par les trois vertus théologales (de gauche à droite) : Charité, Foi et Espérance
Œuvre commune de l'architecte Christophle et du sculpteur Dupuis.

La cathédrale pendant les deux guerres mondiales. L'édifice est occupé brièvement par les Allemands en 1914, pendant la bataille de la Marne. Mais les raids destructeurs se multiplient à partir d'avril 1915. On prend alors d'importantes mesures de protection. En plus des dispositions anti-incendie, les portails extérieurs, les stalles, les grilles du chœur et toutes les statues sont recouverts d'un ensemble imposant de vingt-deux mille sacs de terre, soutenus par des poutrelles scellées dans le sol. Mais, lors de l'offensive allemande de 1918, les bombes frappent quand même : le triforium près de l'orgue est endommagé ; la toiture au-dessus du chœur et la façade latérale sud sont touchées. On se dépêche alors de mettre à l'abri ce qui peut l'être : tombeaux, sculptures, autel ; les vitraux, puis l'orgue sont démontés. Les troupes alliées ont interdiction de passer près de la cathédrale de peur de donner aux Allemands un prétexte pour la pilonner. On n'oublie pas que la cathédrale de Reims a été sciemment visée par l'artillerie ennemie. Le pape Benoît XV, mis au courant de la situation, en informe son nonce à Munich. Celui-ci intervient auprès du gouvernement allemand. Alliés et Amiénois peuvent respirer : l'empereur Guillaume II a donné l'ordre de respecter la cathédrale «sauf nécessité militaire absolue». Mais l'offensive allemande s'épuise et la contre-attaque alliée va se révéler décisive. Dès 1919, il faut tout remettre en place... après avoir restauré ce qui doit l'être. L'Administration des Beaux-Arts avait prévu de tout terminer pour 1920, année des 700 ans de la cathédrale. Malheureusement, pour les vitraux du déambulatoire, les spécialistes manquent... et un incendie détruit l'entrepôt du peintre verrier parisien Socard où ils

étaient conservés.
En mai 1940, la course à la mer prend la forme d'une chevauchée blindée foudroyante. Le général Guderian dirige ses chars vers Montcornet, Saint-Quentin, puis Amiens et Abbeville. Le 20 mai, Amiens tombe vers 9h du matin. Avant de lancer ses Panzer sur Abbeville, le fougueux général prend le temps de visiter la cathédrale. Les parties les plus fragiles - qui sont aussi les plus intéressantes - étaient protégées par des milliers de sacs de sable. Qu'a-t-il pu voir des portails de la façade occidentale, des stalles, de la clôture du chœur? Assurément, pas grand-chose. En juin, les combats se poursuivent au sud de la ville ; un gigantesque incendie ravage la capitale picarde. Des pompiers allemands seront même à l'œuvre pour combattre le fléau. Par chance, la cathédrale n'est pas touchée. Dès juillet 40, les autorités nazies se montreront soucieuses de l'état de l'édifice. En août, les premiers sacs de sable sont retirés et l'occupant fait installer de puissantes lampes rouges dans la flèche pour que l'aviation anglaise ne le bombarde pas.
Lors de l'Occupation, les Allemands réquisitionnent l'édifice pour le culte de leurs troupes, catholiques et protestantes. Les Amiénois devront se contenter d'une simple chapelle. L'édifice passera le cap de la Libération sans heurts.

Source : Amiens, la grâce d'une cathédrale, la Nuée bleue, article «De guerres en reconstruction» de Xavier Boniface.

LE TRANSEPT ET SES MONUMENTS FUNÉRAIRES
Le transept et la nef vus du croisillon sud
Le transept et la nef vus du croisillon sud.
La rose que l'on voit est celle du croisillon nord du transept.
Tombeau d'Antoine Niquet († 1652)
Tombeau d'Antoine Niquet († 1652)
Œuvre de Nicolas Blasset.
Tombeau de Pierre Sabatier, évêque d'Amiens († 1733)
Tombeau de Pierre Sabatier, évêque d'Amiens († 1733)
par Jean-Baptiste Michel Dupuis (transept nord)
La cathédrale d'Amiens compte 18 monuments funéraires.
Le transept et la nef
Le transept et la nef
vus depuis le triforium.
Cliché réalisé lors des Journées du Patrimoine.
Monument funéraire de Jean de Sachy, premier échevin d'Amiens († 1644) et de Marie de Revelois († 1662)
Monument funéraire de Jean de Sachy, premier échevin d'Amiens († 1644) et de Marie de Revelois († 1662)
Œuvre de Nicolas Blasset.

Les vitraux de la cathédrale d'Amiens. On ne visite pas la cathédrale d'Amiens pour ses vitraux. Nous ne sommes ni à la cathédrale Notre-Dame de Chartres à contempler les vitraux médiévaux avec une paire de jumelles, et pas davantage à la cathédrale Saint-Pierre-Saint-Paul de Troyes à chercher les diables dans les magnifiques vitraux Renaissance de la nef. Les vitraux d'Amiens, qui à l'origine, si l'on en croit les historiens, devaient être abondants et magnifiques, ont énormément souffert de l'écoulement des siècles. Les vitraux médiévaux, dont nous savons qu'ils ont été financés par les grandes familles amiénoises (entre autres le magnat de la guède André Malherbe) ont subi les chocs traditionnels : saccage des huguenots en 1561, tempêtes en 1627 et 1705, incendies, explosion d'un moulin à poudre en 1675. Nul doute qu'il y eut des restaurations. Les vitraux furent ensuite sacrifiés au goût du XVIIIe siècle. Les chanoines voulaient de la clarté : ils ont cassé sans état d'âme. On sait que le souci de la conservation du patrimoine n'est vraiment apparu en France qu'à la Monarchie de Juillet. Pour couronner le tout, un incendie survenu en 1920 dans l'atelier du peintre verrier Edmond Soccard, qui avait entreposé là ce qu'il en restait après la guerre, acheva la besogne du temps!
Il ne reste plus que quelques fragments de vitraux médiévaux disséminés dans les

verrières des chapelles de la nef, un très bel Arbre de Jessé (avec quatorze rois) dans une chapelle rayonnante. Les grandes roses du transept, largement réorganisées au XIX siècle, remontent à la fin du XVe et au début du XVIe siècle. Cette époque suit la fin de guerre de Cent Ans et des guerres avec le duc de Bourgogne. Elle est marquée par une reprise économique qui a permis la multiplication des dons et donations.
En charge de la restauration de la cathédrale dès 1849, Eugène Viollet-le-Duc s'est attaché les services de peintres verriers passés maîtres dans l'art du pastiche : Alfred Gérente, Louis-Charles-Auguste Steinheil et Nicolas Coffetier. En 1854, le peintre verrier Gérente exécuta une verrière pour la chapelle Sainte-Theudosie, à la manière médiévale. Elle a le privilège de représenter l'empereur Napoléon III (le donateur) et l'impératrice Eugénie en prière. Des vitraux modernes et stylisés de manière géométrique ont été ajoutés en 1932-1934 par le peintre verrier parisien Jean Gaudin.
Sources : 1) Amiens, la grâce d'une cathédrale, la Nuée bleue, article «Que la lumière soit !» de Nathalie Frachon-Gielarek ; 2) Amiens, ville d'art et d'histoire, Éditions du patrimoine.

Tombeau du chanoine Pierre Burry († 1504)
Tombeau du chanoine Pierre Burry († 1504).
Il est présenté par son saint patron au Christ (figuré en Ecce homo).
Partie ouest du transept nord
Partie ouest du transept nord.
Au sol, une pierre à laver les morts de
la seconde moitié du XIIe siècle.
Vitrail dans le transept nord : Vie des saints anglais Édouard et Edmond (dernier tiers du XIIIe siècle)
Vitrail dans le transept nord : Vie des saints anglais Édouard et Edmond (dernier tiers du XIIIe siècle)
Détail : Entrée triomphale de saint Édouard à cheval et son voyage en bateau vers l'Angleterre.
LA CHAPELLE DE L'AURORE DANS LE TRANSEPT SUD
Le retable de la chapelle de l'Aurore, exécuté  par Philippe-François Dron
Le retable de la chapelle de l'Aurore, exécuté par Philippe-François Dron.

Statue de saint Pierre
Statue de saint Pierre
par Jean-Baptiste Dupuis (1698-1780)
Chapelle de l'Aurore.

La chapelle de l'Aurore fut réaménagée et redécorée sur les plans de l'architecte Christophle. Elle est dédicacée aux saints Pierre et Paul qui y ont leur statue, toutes deux sculptées par Jean-Baptiste Dupuis. La chapelle fut bénie en 1751. Le retable est dû au menuisier amiénois Philippe-François Dron. Le tableau, œuvre d'Étienne Parrocel, représente l'Adoration des mages.

La Rose des Vents du transept nord
La Rose des Vents du transept nord
et le triforium (XIVe siècle).

La rose du transept nord est la plus ancienne des trois que compte la cathédrale. Elle est datée des toutes dernières années du XIIIe siècle ou du début du XIVe. Dans l'ouvrage des Éditions du Patrimoine sur la cathédrale d'Amiens, elle est appelée «rose des Vents». Sa conception est originale : une étoile à cinq branches en compose le centre. À partir de ses pointes et de ses creux naissent les quinze subdivisions qui constituent la rose.
Le triforium du transept nord et la galerie de la rose nord affichent une suite de rois et de saints. Quelques photos en gros plan de ces rois et saints sont données dans cette page.
Les roses avec leur galeries, ainsi que les vitraux du triforium dans le transept ont été fortement réaménagés au XIXe siècle.

La rangée des rois dans le triforium du transept nord (détail)
La rangée des rois dans le triforium du transept nord (détail).
La galerie de la rose des vents dans le transept nord (détail)
La galerie de la rose des vents dans le transept nord (détail).
LES DEUX HAUTS-RELIEFS DU TRANSEPT

En dehors des hauts-reliefs qui servent de clôture au chœur, la cathédrale d'Amiens abrite deux magnifiques suites sculptées en haut-relief dans chacun des bras du transept. Ce ne sont ni des clôtures, ni des retables, mais des monuments funéraires. Ils séparent le transept de la dernière chapelle latérale de la nef.
Le premier haut-relief, «Le Temple de Jérusalem», est une suite de quatre niches illustrant une action qui prend place dans une partie du temple. Dans les deux premières, Jésus chasse les marchands du temple. Dans la troisième, la table des pains évoque l'eucharistie. Dans la dernière, le grand prêtre encense le tabernacle.
Le deuxième haut-relief, qui relate la légende de saint Jacques le Majeur et du magicien Hermogène, est un don du chanoine Guillaume aux Cousteaux, mort en 1511.

Vie de Saint Jacques le Majeur : La Prédication de saint Jacques
Vie de saint Jacques le Majeur : La Prédication de saint Jacques.
Vie de Saint Jacques le Majeur : La Prédication de saint Jacques, détail
Vie de saint Jacques le Majeur : La Prédication de saint Jacques, détail.
Vie de Saint Jacques le Majeur : La Prédication de saint Jacques, détail
Vie de saint Jacques le Majeur : Hermogène est ligoté, détail.
«Le Temple de Jérusalem» : Jésus invective les  marchands du temple
«Le Temple de Jérusalem» : Jésus invective les marchands du temple.
Haut relief dans le transept nord.
Histoire de saint Jacques le Majeur et du magicien Hermogène (daté après 1511)
Histoire de saint Jacques le Majeur et du magicien Hermogène (daté après 1511).
Haut relief dans le transept sud.

L'histoire de l'apôtre saint Jacques et du magicien Hermogène, telle qu'elle apparaît dans les quatre niches du haut-relief, est tirée de La Légende dorée de Jacques de Voragine. On y lit que, après avoir échoué dans sa prédication en Espagne, Jacques revient en Judée. Un mage, nommé Hermogène, envoie son disciple Philet pour confondre l'apôtre devant les Juifs. Mais c'est lui qui est converti par le discours et les miracles de Jacques. Il retourne vers son maître et lui vante le pouvoir de l'apôtre. Furieux, Hermogène utilise la magie pour immobiliser son ancien disciple. Jacques, informé, envoie à celui-ci un linge qu'il portait. Quand Philet le touche, il est aussitôt délivré des chaînes magiques et s'en retourne vers l'apôtre. Exaspéré, Hermogène convoque les démons : qu'ils lui amènent Jacques et Philet couverts de chaînes! Arrivés près de Jacques, les démons brûlent déjà dans les flammes, torturés par l'ange de Dieu, et avouent tout. Jacques demande alors à l'ange de les délivrer du feu à condition que les diables lui amènent Hermogène enchaîné, mais sans lui faire aucun mal. Les démons s'exécutent. Une fois Hermogène les mains liées devant eux, Jacques dit à Philet : «Suivons l'exemple du Christ qui nous a enseigné de rendre le bien pour le mal! Hermogène t'a enchaîné ; toi, délivre-le!» Et comme le mage, libre, se tient tout penaud devant eux, Jacques lui dit : «Va librement où tu veux aller, car notre doctrine n'admet pas que personne se convertisse malgré lui!» Mais Hermogène, craignant la vengeance des démons, demande à Jacques de lui donner un objet personnel pour se protéger d'eux. L'apôtre lui donne son bâton. Le mage s'en va alors chercher ses livres que Jacques fait jeter à la mer. Alors Hermogène se jette à ses pieds et dit : «Libérateur des âmes, reçois en pénitent celui que tu as daigné secourir tandis qu'il t'enviait et cherchait à te nuire!» Et Jacques de Voragine termine l'histoire du saint et du mage ainsi : «Et, depuis lors, il se montrait parfait dans la crainte de Dieu.»
Source : La Légende dorée de Jacques de Voragine, Éd. Diane de Selliers.
Nota : dans le texte ci-dessus, les parties entre guillemets sont des citations tirées du livre.

«Le Temple de Jérusalem», don du chanoine Jean  Witz († 1522 ou 1523)
«Le Temple de Jérusalem», don du chanoine Jean Witz († 1522 ou 1523).
Haut relief dans le transept nord.
«Le Temple de Jérusalem»
«Le Temple de Jérusalem»
Jésus apparaît aux marchands sur une place, détail.
L'AVANT-CHŒUR
L'avant–chœur, avec son estrade en bois, l'autel, l'ambon, fauteuil et chaises, date du XXIe siècle.
L'avant-chœur, avec son estrade en bois, l'autel, l'ambon, fauteuil et chaises, date du XXIe siècle.
La fermeture du chœur sur le transept a été aménagée au XVIIIe siècle.
Elle est ornée des statues de saint Vincent de Paul et de saint Charles Borromée, œuvres du sculpteur Jean-Baptiste Dupuis.
Angelots dans des médaillons
Angelots dans des médaillons
Façade de l'avant-chœur (vers 1760).
La statue de saint Charles Borromée
La statue de saint Charles Borromée
dans l'avant-chœur (Jean-Baptiste Dupuis).
La Rose du transept sud : la partie basse vue en gros plan montre  une suite d'anges
La Rose du transept sud : la partie basse vue en gros plan montre une suite d'anges
(fin XVe - début XVIe siècle).
L'AUTEL DU PILIER VERT DANS LE TRANSEPT NORD
L'autel du Pilier Vert
L'autel du Pilier Vert.
Le transept sud et sa rose de la fin du XVe siècle
Le transept sud et sa rose de la fin du XVe siècle.

La verrière du transept sud, de style flamboyant, date de la fin du XVe siècle (voire le début du XVIe), époque de prospérité économique retrouvée à la fin de la guerre de Cent Ans. La verrière est attribuée à Pierre Tarissel. Le dessin est essentiellement constitué de figures d'anges (voir à gauche) où les couleurs dominantes (vert, jaune, bleu et rouge) se succèdent. On peut y observer un très beau graphisme et des couleurs chatoyantes. «On y retrouve les caractéristiques de la peinture picarde sur panneaux, témoignant de l'importance de ce foyer artistique soumis à des influences flamandes» écrit Nathalie Frachon-Gielarek, à propos de cette verrière, dans l'ouvrage sur la cathédrale d'Amiens édité par La Nuée Bleue. Comme sur la rose nord, les parties basses (galerie et triforium) resplendissent de rois et de saints.

La rose du transept sud (fin XVe–début XVIe siècle) et le triforium
La rose du transept sud (fin XVe-début XVIe siècle) et le triforium
L'ensemble a été réorganisé au XIXe siècle.
La statue de saint Sébastien due à Nicolas Blasset (1635)
La statue de saint Sébastien due à Nicolas Blasset (1635)
dans la chapelle du Pilier Vert.

L'autel ou la chapelle dite «du Pilier vert» est consacré au martyre de saint Sébastien. La statue du saint est entourée de celle de saint Roch (en bas) et des allégories de la Justice et de la Paix.
Toutes ces statues sont dues à Nicolas Blasset (1635). Celle de saint Louis a été sculptée par Louis Duthoit en 1832 (voir ci-dessus). Le grand tableau du Calvaire est du XVIIIe siècle.

La rangée de saints et de saintes dans le triforium du transept sud (fin  du XVe siècle, début du XVIe)
La rangée de saints et de saintes dans le triforium du transept sud (fin du XVe siècle, début du XVIe).
LA CHAPELLE DU PILIER ROUGE DANS LE TRANSEPT SUD
L'avant-chœur et la chapelle du Pilier rouge (sur la droite)
L'avant-chœur et la chapelle du Pilier rouge (sur la droite).
Galerie au bas de la rose du transept sud
La galerie au bas de la rose du transept sud est marquée par les lourds réaménagements du XIXe siècle.
La chapelle Notre-Dame du Pilier Rouge dans le transept sud (1627)
La chapelle Notre-Dame du Pilier Rouge dans le transept sud (1627).
LA CHAPELLE SAINT-JOSEPH DANS L'ABSIDIOLE SUD
La chapelle Saint-Joseph vue depuis le triforium
La chapelle Saint-Joseph vue depuis le triforium.
Chapelle Saint-Joseph
Chapelle Saint-Joseph
Elle existe depuis 1761. En 1755, le retable
(avec la statue de saint Charles Borromée)
clôturait le jubé dans l'avant-chœur.
«L'Assomption» par François Francken le Jeune, 1628 dans la chapelle Notre-Dame du Pilier Rouge ---»»»

L'autel ou la chapelle dite «Notre-Dame du Pilier Rouge» a été réalisé par Nicolas Blasset en 1627. Les statues de Notre-Dame-du-Puy, David, Salomon et Judith sont de Blasset Celle de sainte Geneviève est due à Cressent et vient d'un couvent amiénois. Le grand tableau de l'Assomption est du peintre François Francken le Jeune.

Statue de Notre-Dame du Puy (Nicolas Blasset, 1627)
Statue de Notre-Dame du Puy (Nicolas Blasset, 1627)
dans la chapelle Notre-Dame du Pilier Rouge
La Vierge à l'Enfant tire d'un puits un enfant nu.
«L'Assomption» par François Francken le Jeune, 1628
L'entrée du déambulatoire dans le bas-côté nord
L'entrée du déambulatoire dans le bas-côté nord.
Le retable de la chapelle Saint-Joseph
Le retable de la chapelle Saint-Joseph
Œuvre de l'architecte Christophle (1755)
Autel et colonnes torses sont en marbre.

En 1755, ce retable, dédié à saint Charles Borromée,
servait de clôture ouest au chœur. Il a été placé
dans le bas-côté sud en 1761. La statue de saint Joseph
a remplacé celle de saint Charles Borromée en 1832.
La statue de saint Joseph
La statue de saint Joseph
des frères Duthoit (1832).
LA CHAPELLE NOTRE-DAME-DE-PITIÉ DANS L'ABSIDIOLE NORD
Chapelle Notre–Dame–de–Pitié
Chapelle Notre-Dame-de-Pitié.
Œuvre de l'architecte Christophle (1755),
Autel et colonnes torses sont en marbre.

Les deux autels des bas-côtés du chœur (Notre-Dame de Pitié et de saint Charles de Borromée) ont été réalisés par l'architecte Christophle et le sculpteur Dupuis en 1755. À leur création, ils ont été installés dans l'avant-chœur pour fermer le jubé (donc à la place des élévations à angelots en pastiche Renaissance que l'on voit aujourd'hui). Ils ne furent déplacés dans les bas-côtés qu'en 1761. La statue de saint Joseph prit la place de celle de saint Charles de Borromée au-dessus de l'autel dans le bas-côté sud, de sorte que l'autel devint celui de saint Joseph, pendant de celui de Notre-Dame de Pitié.

Notre–Dame–de–Pitié
Notre-Dame-de-Pitié
Statue de Jean-Baptiste Michel Dupuis (vers 1755).
Pierre tombale de Jean-Baptiste-Marie-Simon Jacquenet,
Pierre tombale de Jean-Baptiste-Marie-Simon Jacquenet,
évêque d'Amiens.
Chapelle Notre-Dame-de-Pitié.
Bas-relief en plomb doré «Le Sacrifice de Melchisédech» par Jean-Baptiste Dupuis
Bas-relief en plomb doré «Le Sacrifice de Melchisédech» par Jean-Baptiste Dupuis (1755)
Chapelle Notre-Dame-de-Pitié.

Documentation :«Amiens, la grâce d'une cathédrale», la Nuée bleue,
+ «La cathédrale d'Amiens», Éditions du Patrimoine, ISBN
+ «Amiens, ville d'Art et d'Histoire», Éditions du Patrimoine,
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