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Page créée en juin 2012
Le visage de la Vierge dans la Piéta du XVe siècle

Au VIe siècle, il y avait une nécropole à l'emplacement actuel de l'abbatiale. Puis une basilique y aurait été édifiée. Enfin, c'est au VIIIe siècle que la règle de saint Benoît aurait été introduite à Rouen. Une abbaye aurait alors été fondée. Mais, avec les invasions vikings, les moines s'exilent. Le XIe siècle apporte le renouveau : grâce aux donations des ducs de Normandie, de nouveaux bâtiments monastiques sont érigés. La basilique est remplacée par une grande église romane. Au XIVe siècle, l'abbaye atteint son apogée : c'est l'un des monastères les plus riches de Normandie. À sa tête, l'abbé Jean Roussel, dit «Marc d'Argent». En 1318, celui-ci fait entreprendre la construction d'une église gothique grandiose : Saint-Ouen. Ralenti par la guerre de Cent Ans, le chantier va durer deux siècles. Cependant, la façade occidentale restera inachevée : les deux tours ne dépasseront pas la hauteur de la rosace. Après une période de déclin, l'abbaye est reprise en main par les moines mauristes qui vont assurer son rayonnement intellectuel. Puis vient la Révolution : les moines sont chassés, l'abbatiale est transformée en atelier de forge pour la fabrication d'armes. En 1801, elle est rendue au culte.
Au XIXe siècle, la façade est reconstruite, mais l'œuvre suscite la polémique : les portails sont jugés trop massifs, les tours trop hautes, masquant la belle tour centrale en gothique flamboyant, dite «tour couronnée».
À l'heure actuelle, l'abbatiale Saint-Ouen est célèbre pour son grand-orgue du XIXe dû au facteur Cavaillé-Coll, mais plus encore pour son incomparable verrière des XIVe et XVe siècles et du début du XVIe siècle.

La nef de l'église Saint-Ouen
La nef de l'église Saint-Ouen.
Elle est toujours vide sauf quand on y installe des chaises pour les concerts d'orgue.
Longueur totale de l'abbatiale : 144 mètres, hauteur sous voûte : 33 mètres
La distance entre les piles de la nef, du côté droit au côté gauche, est de 11 mètres, soit exactement le tiers de la hauteur de la voûte.
Aspect général de l'abbatiale Saint-Ouen donnée ici  sur une gravure
Aspect général de l'abbatiale Saint-Ouen donnée ici sur une gravure
du XIXe siècle. Les critiques plurent sur la façade élevée dans les
années 1840 : la stature de ses deux tours amoindrissait la
très belle tour centrale en gothique flamboyant.
Le portail sud dit «des marmousets»
Le portail sud dit «des marmousets».
Il date des XIVe et XVe siècles.
C'est l'entrée principale de l'abbatiale.
La tour centrale ou tour «couronnée» en gothique flamboyant
La tour centrale ou tour «couronnée» est en gothique flamboyant.
Elle s'élève à 82 mètres.
Portail des marmousets : le tympan (Dormition, Assomption et Couronnement  de la Vierge)
Portail des marmousets : le tympan (Dormition, Assomption et Couronnement de la Vierge).
Le portail date des XIVe et XVe siècles.
Portail des marmousets
Portail des marmousets.
La partie haute du tympan illustre le Couronnement de la Vierge
(marmouset = figure grotesque).

Le construction de la façade au XIXe siècle. Le XIXe siècle a été friand en restaurations hardies, sans grand respect pour les créations médiévales qu'elles étaient censées consolider ou compléter. Au début de ce siècle, la façade occidentale reste inachevée : les deux tours nord et sud ne dépassent pas la rosace au-dessus du portail central. En 1838, la Commission des Monuments historiques confie à l'architecte Grégoire le soin de la terminer. Celui-ci prévoit ni plus ni moins d'abandonner le projet médiéval d'origine. Ce qui créa une très vive polémique, y compris à la Chambre des Députés quand, en mai 1845, furent votés les crédits qui entérinaient le projet de Grégoire. Les portails furent détruits, on renversa le presbytère et toutes les maisons et bâtiments contigus. L'œuvre nouvelle installait un style néo-gothique massif, rigide, inspiré de la cathédrale de Cologne. Même Viollet-le-Duc, qui pourtant s'y connaissait en rigidité néo-gothique, déplora que l'on ait rasé les souches des deux clochers, perdant ainsi une disposition originale et ingénieuse du Moyen Âge finissant.
Source : «L'abbaye Saint-Ouen de Rouen» de Pascal Pottier. Éditeur : Direction des Affaires Culturelles de la ville de Rouen.

Le chevet de Saint-Ouen
Le chevet de Saint-Ouen.
Il a été achevé dans la première moitié du XIVe siècle.

L'abbé Jean Roussel, dit «Marc d'Argent».
La première pierre de l'abbatiale Saint-Ouen fut posée le 25 mai 1318. Pour être sûr de disposer d'assez de fonds pour la construction, l'abbé Jean Roussel (1303-1339) décida d'imposer un prélèvement annuel sur les revenus de l'abbaye. Décision prise dès 1321 en réunion capitulaire. L'abbé y gagna le surnom de «Marc d'Argent». À côté, il imposa une nouvelle rigueur à la vie monacale... ce qui attira une vingtaine de religieux qui vinrent s'ajouter aux quarante déjà en place dans l'abbaye. En 1327, alors que la construction du chœur battait son plein, le comte Charles de Valois et le roi Charles IV le Bel lui firent d'importantes donations. Si bien que, en 1328, l'enquête sur les monastères bénédictins ordonnée par le pape Jean XXII classa Saint-Ouen parmi les abbayes les plus riches, avant même celle du Mont-Saint-Michel. Dans la liste de ses biens, on dénombre onze paroisses dans la ville de Rouen et ses faubourgs, vingt-deux autour de la ville, une trentaine en Normandie et dans le Soissonnais. On peut y ajouter des propriétés à Trèves et en Angleterre, sans oublier des droits sur des forêts, des carrières et des moulins francs.
Quand il mourut en décembre 1339, l'abbé Jean Roussel laissa un chœur achevé et déjà vitré. Les piles du transept étaient implantées, avec les murs de son bas-côté ouest et la première travée de la nef. Cette construction rapide est à mettre sur le compte de la rationalisation des tâches : les pierres de calcaire étaient taillées en morte saison, puis assemblées quand le chantier reprenait. L'abbé Roussel fut inhumé dans le chœur de Saint-Ouen
Source : «L'abbaye Saint-Ouen de Rouen» de Pascal Pottier. Éditeur : Direction des Affaires Culturelles de la ville de Rouen.

Statues de saints évêques
Statues de saints évêques
accolées à un pilier de la nef.
«Saint François recevant les règles de l'Ordre»
«Saint François recevant les règles de l'Ordre»
tableau d'un anonyme rouennais, XVIIe siècle.
Le bas–côté gauche vu du transept avec un débordement sur la nef
Le bas-côté gauche vu du transept avec un débordement sur la nef
Fidèle à la disposition de la nef, les bas-côtés sont vides.
Rien ne doit gêner la contemplation des vitraux...
Le célèbre grand orgue de Saint-Ouen, de réputation  internationale
Le célèbre grand orgue de Saint-Ouen, de réputation internationale .
C'est un Cavaillé-Coll installé en 1890 dans un buffet de 1630.
L'orgue a été classé Monument historique en 1976, le buffet l'a été en 1970.
La chaire à prêcher : les sculptures au sommet de l'abat-son
David et sa lyre
David et sa lyre
sur une tourelle de l'orgue.
L'ange de la tourelle droite
L'ange de la tourelle droite.
Statue de saint Jean sur la cuve de la chaire à prêcher
La chaire à prêcher,
Statue de saint Jean sur la cuve.


À DROITE ---»»»

La chaire à prêcher de Saint-Ouen
Aucune date n'est fournie
(vraisemblablement le XIXe siècle).


«««--- À GAUCHE

La chaire à prêcher : les sculptures
au sommet de l'abat-son .
La chaire à prêcher
La mouluration dans le haut du triforium
La mouluration dans le haut du triforium vue en gros plan.
Partie hautes dans la nef avec le triforium
Partie hautes dans la nef avec le triforium.
Le triforium est éclairé par des vitraux à fermaillets tandis que le dernier niveau
fait apparaître une série d'apôtres, de prophètes ou encore de sibylles.

Si l'attrait de Saint-Ouen repose surtout dans sa verrière, sa remarquable architecture n'y est pas pour rien. Le plan de l'abbatiale crée un effet très heureux d'allongement du chœur tandis le type d'élévation retenu par l'architecte est tout à fait nouveau en ce début de XIVe siècle : la forte hauteur du triforium diminue d'autant celle des parties hautes. Et, de façon très originale, le triforium se divise en rectangles (voir photo ci-contre). Ce parti sera imité (Vernon, Andelys, Caudebec, etc.) Seule l'ossature du vaisseau est visible, marquée par une belle mouluration. Il n'y a pas de sculpture. Saint-Ouen marque l'apogée du gothique rayonnant.

 
Les trois niveaux d'élévations dans la nef, côté nord
Les trois niveaux d'élévations dans la nef, côté nord.
Les vitraux sont ici du début du XVIe siècle,
date de construction de la nef.
Haut-chœur : Isaïe et David, Moïse
Haut-chœur : Isaïe et David, Moïse
(entre 1325 et 1339).
Cliquez sur l'image pour afficher les personnages.
Vitraux du transept nord (2e moitié du XVe siècle)
Job et et Jéroboam (qui est un roi de Juda).
Vitraux du transept nord (2e moitié du XVe siècle).
Le roi Jéroboam a eu une tête refaite au XIXe siècle.

«««--- La verrière du haut-chœur, exécuté entre 1325 et 1339 nous
est parvenue quasiment intacte depuis le Moyen Âge. On remarque
que les personnages ne sont pas logés dans des niches.
Collatéral Sud, haute–nef
La sibylle Persique (vers1492-151).
Collatéral Sud, haute-nef
Les vitraux de la haute-nef ont malheureusement subi une restauration «hardie» dans les années 1850.
«Saint Benoît recevant le viatique»
«Saint Benoît recevant le viatique»
toile de Daniel Hallé (1614-1675).
Collatéral nord
Verrière des saintes Barbe, Marguerite et
Marie-Madeleine (début XVIe siècle).
Ici, Marguerite et le démon.
Collatéral nord
Verrière des saintes Barbe, Marguerite, Marie–Madeleine
Verrière des saintes Barbe, Marguerite, Marie-Madeleine.
Ici, sainte Barbe suppliciée (XVe siècle).
Cliquez sur l'image pour voir trois saynètes en gros plan.
Voir le vitrail de sainte Barbe à l'église Saint-Patrice à Rouen.

La verrière de l'abbatiale Saint-Ouen.
La verrière de Saint-Ouen est unique. Si vous visitez l'abbatiale, prenez votre temps pour admirer ses magnifiques vitraux. Une paire de jumelles vous sera utile pour les parties hautes. La verrière dégage une très belle harmonie même si elle a été exécutée à différentes époques.
Au 1er niveau, on trouve des séries de saynètes logées dans des niches richement composées. Elles sont facilement lisibles car disposées presque à hauteur des yeux. Elles illustrent la vie de saints et de saintes, souvent tirées de la Légende dorée de Jacques de Voragine. Au-dessus du triforium s'étale une longue suite de personnages de haute taille, sans niche et sans décor : apôtres, prophètes, saints évêques, rois de Juda et sibylles.
La verrière du chœur et des chapelles rayonnantes est la plus ancienne (1318-1339). Elle était terminée à la mort de l'abbé Jean Roussel (1339), initiateur de l'abbatiale. Après la guerre de Cent Ans, le transept a suivi, supervisé par Guillaume d'Estouville, abbé de 1462 à 1483. Vint enfin, la nef dont les travaux seront achevés vers 1515 sous l'abbatiat d'Antoine Bohier. C'est sans doute lui qui fit venir le peintre verrier de génie Arnoult de Nimègue que l'on trouve à Rouen vers 1500-1512 et qui a créé quelques chefs-d'œuvre dans les collatéraux nord et sud. Par chance, les 80 verrières de l'abbatiale furent épargnées par les guerres de Religion, puis soigneusement entretenues par les moines bénédictins au XVIIe siècle. La Révolution verra disparaître quelques verrières, dont le Christ en croix du début du XIVe siècle dans le haut-chœur, au-dessus de la chapelle d'axe. Il a été remplacé par un très beau Calvaire de Max Ingrand en 1960. Au XIXe siècle, les peintres verriers Boulanger et Bernard, chargés de la restauration des verrières de la nef, crurent souvent utile de se lancer dans quelques reprises «hardies», rafraîchissant un peu trop les vitraux. Mais ils n'ont pas touché aux verrières du haut-chœur et du transept, beaucoup mieux conservées.
Sources : 1) «Rouen, Abbatiale Saint-Ouen, Les Verrières», itinéraire du Patrimoine ; 2) «L'abbaye Saint-Ouen de Rouen» de Pascal Pottier, Direction des Affaires culturelles de la ville de Rouen.

Collatéral sud
Vie de sainte Catherine d'Alexandrie
Conversion par un ermite
(Arnoult de Nimègue ou l'un des
compagnons, début XVIe siècle).
Collatéral sud.
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité de la bande historiée de la verrière.

Collatéral nord : Vie de saint Martin (Arnoult de Nimègue,  début XVIe siècle)
Collatéral nord : Vie de saint Martin (Arnoult de Nimègue, début XVIe siècle).
Verrière intégrale avec les cinq saynètes dans leurs niches.
Les deux baies aux extrémités datent de 1852.
Collatéral nord : Vie de sainte Élisabeth (Arnoult de Nimègue,  début XVIe siècle)
Collatéral nord : Vie de sainte Élisabeth (Arnoult de Nimègue, début XVIe siècle)
La guérison d'une femme.
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité de la bande historiée de la verrière.
Collatéral nord : Vie de saint Martin (Arnoult de Nimègue,  début XVIe siècle)
Collatéral nord : Vie de saint Martin (Arnoult de Nimègue, début XVIe siècle).
Le baiser au lépreux.
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité de la bande historiée de la verrière.
Collatéral sud : Vie de sainte Agnès (fin du XVe siècle)
Collatéral sud : Vie de sainte Agnès (fin du XVe siècle).
Cliquez sur l'image pour afficher la bande historiée en gros plan.

Vie de sainte Agnès. C'est dans la Légende dorée du moine Jacques de Voragine (XIIIe siècle) qu'ont puisé les créateurs de ces panneaux «légendaires». Rappelons que la Légende dorée peut être regardée comme les contes et légendes du christianisme (sauf exceptions). Au cours des siècles, moines et prélats inventèrent des vies de martyrs pour servir à l'édification morale des populations. La vie de sainte Agnès en est un exemple que nous résumons ci-après.
Agnès était une jeune fille, belle de visage et de cœur. À treize ans, «elle perdit la mort et trouva la vie.» Le fils d'un préfet, la voyant revenir de l'école (sic), fut pris d'amour pour elle et lui promit bijoux et richesses si elle acceptait de l'épouser. Mais elle lui tint ce langage : «Éloigne-toi de moi, aiguillon du péché, aliment du crime, poison de l'âme, car je me suis déjà donnée à un autre amant!» (saynète 1). Après ces mots - qui ressemblent à une bordée d'insultes -, elle exposa au jeune homme toutes les qualités de son amant. Celui-ci étant Jésus-Christ en personne (ce qu'elle lui cacha), la liste était longue! Et Agnès continua : «Déjà je me suis donnée à ses caresses, déjà son corps s'est mêlé à mon corps ; et il m'a fait voir un trésor incomparable qu'il m'a promis de me donner si je persévérais à l'aimer.» À ce point du récit, on peut s'interroger sur la recherche du second degré dans les propos prêtés à la jeune fille par le rédacteur de ce mythe... Toujours est-il que, à ces mots, «le jeune homme devint malade d'amour, en danger de mort.» Le préfet, son père, envoyé auprès d'Agnès, ne put rien non plus. Apprenant que le fiancé était le Christ, il menaça : ou bien elle sacrifiait à Vesta ou elle rentrait dans un lupanar! Campant sur son refus, Agnès fut déshabillée et envoyée - tout nue (précise Voragine) - dans une maison de débauche. Mais un miracle se produisit : ses cheveux poussèrent jusqu'à la couvrir entièrement. Arrivée au lupanar, un ange l'attendait avec une tunique d'une blancheur éblouissante.

Éclairant la pièce d'une lumière surnaturelle, l'endroit devint lieu de prière.
Le fils du préfet, un jour qu'il passait dans la maison, pria ses compagnons d'abuser de la jeune fille. Mais ceux-ci, à la vue de la lumière, s'enfuirent, effrayés. Les traitant de lâches, lui-même se rua dans la chambre, furieux. Mais le diable l'étrangla (saynète 2). Le préfet vint alors trouver Agnès et la menaça : si elle ne voulait pas être accusée de sorcellerie ayant conduit à la mort de son fils, qu'elle le fasse ressusciter! Ce qu'Agnès, par la prière, obtint sur le champ. Et le fils revint converti au Christ (saynète 3?). Cependant les prêtres, à leur tour, accusèrent Agnès de sorcellerie. Le préfet, qui les craignait, laissa faire. Gardée par un lieutenant nommé Aspasius, la jeune fille fut jetée dans un feu ardent, mais la flamme ne la toucha pas. Alors Aspasius lui plongea un poignard dans la gorge (saynète 4). Voragine ajoute : «Ce martyre eut lieu, à ce que l'on croit, sous le règne de Constantin le Grand, qui régnait vers l'an 309.»
Quelques jours après, sa sœur de lait, Émérantienne, «vierge pleine de sainteté» est lapidée car elle invectivait les passants qui avaient tué sa sœur. Quelques jours après encore, alors que ses parents veillaient sur le tombeau commun des deux jeunes filles, Agnès leur apparut au milieu d'un chœur de vierges en robes d'or. Elle leur parla et les rassura (saynète 5?). À la suite de quoi, on dénombra un certain nombre de miracles liés au tombeau d'Agnès (guérison de la lèpre, disparition de la tentation de la chair chez un prélat, etc.).
Source
:«La Légende dorée» de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers, traduction de Theodor de Wyzewa.
Voir le tableau d'Alexandre-François Caminade (1789-1862), «Le Martyre de sainte Agnès» à l'église Saint-Eustache à Paris.

Vie de sainte Agnès dans le collatéral sud : la mort de la sainte (XVe siècle) Collatéral nord : Vie de saint Ouen (lancettes 4 et 5)
Collatéral nord : Vie de saint Ouen (lancettes 4 et 5)
Ce vitrail aux cinq lancettes a été exécuté en 1850 par Théodore Bernard.
Grâce à cette magnifique œuvre, il fut chargé de la
restauration générale des verrières... où il montra un peu trop de zèle
selon les critères actuels de la restauration des vitraux.
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité de la bande historiée de la verrière.
«««--- À GAUCHE
Vie de sainte Agnès dans le collatéral sud : le martyre de la sainte (fin du XVe siècle).
Vie de saint Austremoine : Prédication
Collatéral sud
Vie de saint Austremoine : Prédication
(Arnoult de Nimègue, début du XVIe siècle).
LE TRANSEPT ET SES CROISILLONS NORD ET SUD
Le transept nord (XVe siècle)
Le transept nord (XVe siècle).
À droite, la Piéta de l'ancien jubé.
Le transept sud (XVe siècle)
Le transept sud (XVe siècle)
avec sa rose de l'Arbre de Jessé.
Transept nord
Piéta de l'ancien jubé du XVe siècle.
Transept nord.
Tableau dans le transept nord, auteur inconnu
Tableau dans le transept nord, auteur inconnu.
Rose sud : Arbre de Jessé (fin du XVe siècle)
Rose sud : Arbre de Jessé (fin du XVe siècle).
Cet Arbre de Jessé dans une rose est unique. Jessé est au centre, entouré des prophètes et des rois de Juda.
La rose nord : La Hiérarchie Céleste
La rose nord : La Hiérarchie Céleste.
Chœur des anges, archanges, séraphins, anges, chérubins, etc.
La rose sud : L'Arbre de Jessé (XVe siècle), partie haute
La rose sud : L'Arbre de Jessé (XVe siècle), partie haute.
La rose nord : La Hiérarchie Céleste (partie haute)
La rose nord : La Hiérarchie Céleste (partie haute).
La rose nord : La Hiérarchie Céleste (partie droite – redressée à l'horižontale)
La rose nord : La Hiérarchie Céleste (anges, archanges et séraphins).
(L'extrait ci-dessus est dans la partie droite de la rose,
donc horizontal. Il a été redressé ici pour être plus lisible.)
LE CHŒUR ET LE DÉAMBULATOIRE DE SAINT-OUEN
Le déambulatoire nord avec ses deux grilles en fer forgé
Le déambulatoire nord avec ses deux grilles en fer forgé.
L'abside et son triforiumCliquez pour afficher ces trois verrières en gros plan
L'abside et son triforium.
Cliquez sur la verrière supérieure pour l'afficher en gros plan.

Le vitrail au XIVe siècle. Au XIVe siècle, l'allure du vitrail change : le panneau de couleurs cède la place à la grisaille et son effet est tout différent. D'autre part, la verrière cesse d'être entièrement peinte : on y observe une ou deux bandes horizontales colorées entre deux zones de verres blancs (voir la chapelle de la Vierge plus bas). La bande de couleurs contient, dans chaque lancette, une saynète ou un personnage placé dans une niche, niche qui prend souvent les deux-tiers de la hauteur. Élément important : il n'y a pas de perspective. Les scènes décrites sont bien organisées avec des personnages liés entre eux (à la différence de maints panneaux du XIIIe siècle). On aperçoit souvent des zones ombrées sur les vêtements pour faire pressentir le volume des corps. Les drapés sont souples. Quant aux niches, ce sont de véritables morceaux d'architecture formés d'éléments du gothique rayonnant. Elles vont prendre en France un développement considérable.
Source : «Le vitrail à Rouen» de Françoise Perrot, Collection Connaître Rouen.

Chapelle Saint–Étienne
Vie de saint Étienne, 1ère moitié du XIVe siècle (saynètes et niches).
Chapelle Saint-Étienne.
Cliquez sur l'image pour afficher les saynètes 2, 3 et 4 en gros plan.

La verrière de la chapelle Saint-Étienne. C'est l'une des plus célèbres de l'abbatiale. Françoise Perrot nous indique que plusieurs scènes ont déjà figuré dans de grandes expositions consacrées au vitrail : à Rotterdam en 1952 ; à Paris en 1953. La bande colorée (affichée ci-dessus) est très bien conservée, sans altération depuis les années 1318-1339, date de leur création, mise à part la petite scène de la Visitation qui a été refaite au XIXe siècle (lancette de droite, en haut).
Lancette 1 : Dispute de saint Étienne avec les Juifs à Jérusalem.
Lancette 2 : Saint Étienne est lapidé. La Légende dorée rapporte qu'un adolescent nommé Saul assistait à la scène en gardant les vêtements des deux faux témoins présentés par les Juifs pour confondre Étienne. Et Saul n'est autre que le futur apôtre Paul. Les faux témoins étant au nombre des meurtriers, Jacques de Voragine n'hésite pas à imputer au futur saint Paul la coresponsabilité de la lapidation!
Vient ensuite l'histoire de l'Invention des reliques, survenue en l'an 417 à Jérusalem, telle que la raconte la Légende dorée.
Lancette 3 : Le vieillard Gamaliel apparaît en songe au prêtre Lucien. Gamaliel - il l'apprend lui-même à Lucien -, a nourri l'apôtre Paul et lui a enseigné la Loi. Gamaliel dit à Lucien : « Hâte-toi d'ouvrir nos tombeaux, car il n'est point convenable que nous reposions plus longtemps dans un lieu méprisé. Va donc, et dis à Jean, évêque de

Jérusalem, qu'il transporte nos restes dans un lieu honorable!» Dans le songe suivant - rapporte Jacques de Voragine - Gamaliel apparait avec trois vases d'or et un d'argent (voir la scène ci-dessous, à gauche). Il explique que l'un des vases d'or contient des roses rouges : c'est le cercueil d'Étienne. Les deux autres contiennent des roses blanches : ce sont les cercueils de Gamaliel et de Nicodème. Le vase d'argent, plein de safran, est celui d'Abibas, fils de Gamaliel.
Lancette 4 : Le prêtre Lucien rapporte sa vision à l'évêque Jean.
Lancette 5 : Dans le jardin du prêtre, l'évêque Jean et des membres de son clergé font déterrer les cercueils. Jacques de Voragine ajoute que, aussitôt, une odeur délicieuse en sortit, «au contract de laquelle soixante-dix personnes furent guéries de diverses maladies». Et là, en effet, les roses rouges et blanches permettent de reconnaître les restes des différents défunts.
Lancette 6 : Les restes de saint Étienne sont placés dans une châsse et transportés dans l'église de Jérusalem.

Sources
: 1) «Le vitrail à Rouen» de Françoise Perrot, "Connaître Rouen" ;
2) «La Légende dorée» de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers, traduction de Teodor de Wyzewa.

Verrière de saint Étienne : Apparition de Gamaliel au prêtre Lucien
Verrière de saint Étienne : Apparition de Gamaliel au prêtre Lucien
(1ère moitié du XIVe siècle)
Chapelle Saint-Étienne
Chapelle rayonnante Saint–Éloi et Saint–Thomas, «Meurtre de Thomas Becket»
Chapelle rayonnante Saint-Éloi et Saint-Thomas
«Meurtre de Thomas Becket».
Début du XIVe siècle avec certaines pièces figurées refaites en 1852
lors de la restauration des verrières entreprises par Théodore Bernard.
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité de la bande historiée de la verrière.
Le déambulatoire avec la chapelle axiale, au centre, et la chapelle Saint–André, à droite
Le déambulatoire avec la chapelle axiale, au centre, et la chapelle Saint-André, à droite.
Tableau dans la chapelle axiale : «Sainte martyre tenue prisonnière»
Tableau dans la chapelle axiale : «Sainte martyre tenue prisonnière»
Anonyme rouennais, XVIIe siècle.
Chapelle Saint–Éloi et saint–Thomas : le retable
Chapelle Saint-Éloi et saint-Thomas : le retable.
Statue d'un saint dans le chœur
Statue d'un saint
dans le chœur.
Chapelle Saint Michel et son retable
Chapelle Saint Michel et son retable.
Chapelle Saint-Joseph : le retable
Chapelle Saint-Joseph : le retable.



À DROITE ---»»»

Chapelle axiale de la Vierge
«Saint Mathurin exorcisant Théodora, fille de l'Empereur romain»
tableau d'Adrien Sacquespée (1629-1692)
Ce tableau vient du couvent des Grands Augustins, à Rouen.
Chapelle Saint–André : Vie de saint André (début XIVe siècle)
Chapelle Saint-André : Vie de saint André (début XIVe siècle)
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
Prédication de saint Nicaise (début XIVe siècle)
Prédication de saint Nicaise (début XIVe siècle)
Chapelle Saint-Nicaise.
Chapelle Saint–Éloi et Saint–Thomas
Pierre tumulaire de l'architecte du XIVe siècle.
Chapelle Saint-Éloi et Saint-Thomas.
(Le contraste a été fortement accentué par des moyens informatiques)
«Saint Mathurin exorcisant Théodora, fille de l'Empereur romain»
Le chœur et le retable du XIXe siècle
Le chœur et le retable du XIXe siècle.
Le lutrin
Le lutrin.
Clé de voûte dans le chœur
Clé de voûte dans le chœur
avec tête et scène historiée.
Clé de voûte dans le chœur
Clé de voûte dans le chœur
avec tête humaine et scène historiée.
Sculpture en bois doré sur le retable : transfert d'une châsse
Sculpture en bois doré sur le retable : transfert d'une châsse.
Élévations dans le chœur avec la voûte sur croisée d'ogives
Élévations dans le chœur avec la voûte sur croisée d'ogives.
Vitrail dans la chapelle Saint-André (1ère moitié du  XIVe siècle)
Vitrail dans la chapelle Saint-André (1ère moitié du XIVe siècle)
Vocation de saint Pierre et saint André.
Vie de saint Nicaise : les trois martyrs du gué de l'Epte
Vitrail dans la chapelle Saint-Nicaise
Vie de saint Nicaise : les trois martyrs du gué de l'Epte
(1ère moitié du XIVe siècle) .
La chapelle rayonnante Saint–André et ses verrières du début du XIVe siècle
La chapelle rayonnante Saint-André et ses verrières du début du XIVe siècle
Tableau : «La Pentecôte» dans la chapelle Saint-Barthélemy
Tableau : «La Pentecôte» dans la chapelle Saint-Barthélemy
Auteur non précisé.

Arnoult de Nimègue. Ce peintre de génie est né à Nimègue vers 1470 et exerce d'abord à Tournai. Il s'installe à Rouen de 1500 à 1512, puis part à Anvers où il est inscrit à la Guilde Saint-Luc en 1513. Il meurt à Anvers vers 1540. À Rouen, il est l'auteur de très nombreux vitraux (Saint-Ouen, la cathédrale, Saint-Godart, Saint-Vincent). Influencé par l'école italienne, il est reconnaissable par sa façon particulière de créer les visages : minces hachures parallèles portées sur un lavis de grisaille ou de sanguine, puis la brosse vient étaler l'ensemble en ombres et lumières. Ses personnages «sont reconnaissables à la poche qu'ils ont sous les yeux». Arnoult de Nimègue a renouvelé l'art du vitrail à Rouen au début du XVIe siècle.
Source : «Le vitrail à Rouen» de François Perrot, Collection Connaître Rouen.

La chapelle axiale dédiée à la Vierge
La chapelle axiale dédiée à la Vierge.
Chapelle axiale : Le retable
Chapelle axiale : Le retable.
Chapelle axiale : La Vierge de l'Annonciation
Chapelle axiale : La Vierge de l'Annonciation
(1ère moitié du XIVe siècle) .
Haut–chœur : l'apôtre Luc
Haut-chœur : l'apôtre Luc
(1ère moitié XIVe siècle). Cliquez sur l'image.
Haute-nef : Jacob et Isaac
Haute-nef : Jacob et Isaac
(Début du XVIe siècle).
Chapelle axiale : L'ange de l'Annonciation
Chapelle axiale : L'ange de l'Annonciation
(1ère moitié du XIVe siècle).
Chapelle axiale : La Vierge de l'Annonciation
Chapelle axiale : La Vierge de l'Annonciation
(1ère moitié du XIVe siècle).
Chapelle axiale
Chapelle axiale
Saint Joseph de la Nativité (avec le bœuf et l'âne)
(1ère moitié du XIVe siècle) .
Abside : Calvaire par Max Ingrand (1959-1963)
Abside : Calvaire par Max Ingrand (1959-1963).
Dans la partie inférieure, l'artiste a réutilisé des morceaux
originaux du XIVe siècle : un calvaire drapé de bleu à fleurs
de lys avec deux têtes de chaque côté.
La nef et le grand orgue vus depuis le chœur
La nef et le grand orgue vus depuis le chœur.
Le chœur et l'absideCliquez pour afficher ces trois verrières en gros plan
Le chœur et l'abside.

Documentation : 1) «Le vitrail à Rouen» de Françoise Perrot, Collection Connaître Rouen ; 2) «Rouen, Abbatiale Saint-Ouen, Les Verrières», itinéraire du Patrimoine
3) «L'abbaye Saint-Ouen de Rouen» de Pascal Pottier, Éditeur : Direction des Affaires culturelles de la ville de Rouen
4) «La Légende dorée» de Jacques de Voragine, éditions Diane de Selliers, traduction de Theodor de Wyzewa.
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