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Au VIe siècle, il y avait une
nécropole à l'emplacement actuel de l'abbatiale. Puis
une basilique y aurait été édifiée.
Enfin, c'est au VIIIe siècle que la règle de saint
Benoît aurait été introduite à Rouen.
Une abbaye aurait alors été fondée. Mais, avec
les invasions vikings, les moines s'exilent. Le XIe siècle
apporte le renouveau : grâce aux donations des ducs de Normandie,
de nouveaux bâtiments monastiques sont érigés.
La basilique est remplacée par une grande église romane.
Au XIVe siècle, l'abbaye atteint son apogée : c'est
l'un des monastères les plus riches de Normandie. À
sa tête, l'abbé Jean Roussel, dit «Marc d'Argent».
En 1318, celui-ci fait entreprendre la construction d'une église
gothique grandiose : Saint-Ouen. Ralenti par la guerre de Cent Ans,
le chantier va durer deux siècles. Cependant, la façade
occidentale restera inachevée : les deux tours ne dépasseront
pas la hauteur de la rosace. Après une période de
déclin, l'abbaye est reprise en main par les moines mauristes
qui vont assurer son rayonnement intellectuel. Puis vient la Révolution
: les moines sont chassés, l'abbatiale est transformée
en atelier de forge pour la fabrication d'armes. En 1801, elle est
rendue au culte.
Au XIXe siècle, la façade est reconstruite, mais l'uvre
suscite la polémique : les portails sont jugés trop
massifs, les tours trop hautes, masquant la belle tour centrale
en gothique flamboyant, dite «tour couronnée».
À l'heure actuelle, l'abbatiale Saint-Ouen est célèbre
pour son grand-orgue du XIXe dû au facteur Cavaillé-Coll,
mais plus encore pour son incomparable verrière des XIVe
et XVe siècles et du début du XVIe siècle.
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La nef de l'église Saint-Ouen.
Elle est toujours vide sauf quand on y installe des chaises pour les
concerts d'orgue.
Longueur totale de l'abbatiale : 144 mètres, hauteur sous voûte
: 33 mètres
La distance entre les piles de la nef, du côté droit
au côté gauche, est de 11 mètres, soit exactement
le tiers de la hauteur de la voûte. |
Aspect général de l'abbatiale Saint-Ouen donnée
ici sur une gravure
du XIXe siècle. Les critiques plurent sur la façade
élevée dans les
années 1840 : la stature de ses deux tours amoindrissait la
très belle tour centrale en gothique flamboyant. |
Le portail sud dit «des marmousets».
Il date des XIVe et XVe siècles.
C'est l'entrée principale de l'abbatiale. |
La tour centrale ou tour «couronnée» est en gothique
flamboyant.
Elle s'élève à 82 mètres. |
Portail des marmousets : le tympan (Dormition, Assomption et Couronnement
de la Vierge).
Le portail date des XIVe et XVe siècles. |
Portail des marmousets.
La partie haute du tympan illustre le Couronnement de la Vierge
(marmouset = figure grotesque). |
Le
construction de la façade au XIXe siècle.
Le XIXe siècle a été friand en
restaurations hardies, sans grand respect pour les créations
médiévales qu'elles étaient censées
consolider ou compléter. Au début de ce
siècle, la façade occidentale reste inachevée
: les deux tours nord et sud ne dépassent pas
la rosace au-dessus du portail central. En 1838, la
Commission des Monuments historiques confie à
l'architecte Grégoire le soin de la terminer.
Celui-ci prévoit ni plus ni moins d'abandonner
le projet médiéval d'origine. Ce qui créa
une très vive polémique, y compris à
la Chambre des Députés quand, en mai 1845,
furent votés les crédits qui entérinaient
le projet de Grégoire. Les portails furent détruits,
on renversa le presbytère et toutes les maisons
et bâtiments contigus. L'uvre nouvelle installait
un style néo-gothique massif, rigide, inspiré
de la cathédrale de Cologne. Même Viollet-le-Duc,
qui pourtant s'y connaissait en rigidité néo-gothique,
déplora que l'on ait rasé les souches
des deux clochers, perdant ainsi une disposition originale
et ingénieuse du Moyen Âge finissant.
Source : «L'abbaye
Saint-Ouen de Rouen» de Pascal Pottier. Éditeur
: Direction des Affaires Culturelles de la ville de
Rouen.
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Le chevet de Saint-Ouen.
Il a été achevé dans la première
moitié du XIVe siècle. |
L'abbé
Jean Roussel, dit «Marc d'Argent».
La première pierre de l'abbatiale Saint-Ouen
fut posée le 25 mai 1318. Pour être sûr
de disposer d'assez de fonds pour la construction, l'abbé
Jean Roussel (1303-1339) décida d'imposer un
prélèvement annuel sur les revenus de
l'abbaye. Décision prise dès 1321 en réunion
capitulaire. L'abbé y gagna le surnom de «Marc
d'Argent». À côté, il imposa
une nouvelle rigueur à la vie monacale... ce
qui attira une vingtaine de religieux qui vinrent s'ajouter
aux quarante déjà en place dans l'abbaye.
En 1327, alors que la construction du chur battait
son plein, le comte Charles de Valois et le roi Charles
IV le Bel lui firent d'importantes donations. Si bien
que, en 1328, l'enquête sur les monastères
bénédictins ordonnée par le pape
Jean XXII classa Saint-Ouen parmi les abbayes les plus
riches, avant même celle du Mont-Saint-Michel.
Dans la liste de ses biens, on dénombre onze
paroisses dans la ville de Rouen et ses faubourgs, vingt-deux
autour de la ville, une trentaine en Normandie et dans
le Soissonnais. On peut y ajouter des propriétés
à Trèves et en Angleterre, sans oublier
des droits sur des forêts, des carrières
et des moulins francs.
Quand il mourut en décembre 1339, l'abbé
Jean Roussel laissa un chur achevé et déjà
vitré. Les piles du transept étaient implantées,
avec les murs de son bas-côté ouest et
la première travée de la nef. Cette construction
rapide est à mettre sur le compte de la rationalisation
des tâches : les pierres de calcaire étaient
taillées en morte saison, puis assemblées
quand le chantier reprenait. L'abbé Roussel fut
inhumé dans le chur de Saint-Ouen
Source : «L'abbaye
Saint-Ouen de Rouen» de Pascal Pottier. Éditeur
: Direction des Affaires Culturelles de la ville de
Rouen.
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Statues de saints évêques
accolées à un pilier de la nef. |
«Saint François recevant les règles de l'Ordre»
tableau d'un anonyme rouennais, XVIIe siècle. |
Le bas-côté gauche vu du transept avec un débordement sur la nef
Fidèle à la disposition de la nef, les bas-côtés
sont vides.
Rien ne doit gêner la contemplation des vitraux... |
Le célèbre grand orgue de Saint-Ouen, de réputation
internationale .
C'est un Cavaillé-Coll installé en 1890 dans un
buffet de 1630.
L'orgue a été classé Monument historique
en 1976, le buffet l'a été en 1970. |
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David et sa lyre
sur une tourelle de l'orgue. |
L'ange de la tourelle droite. |
La chaire à prêcher,
Statue de saint Jean sur la cuve.
À DROITE ---»»»
La chaire à prêcher de Saint-Ouen
Aucune date n'est fournie
(vraisemblablement le XIXe siècle).
«««--- À GAUCHE
La chaire à prêcher : les sculptures
au sommet de l'abat-son . |
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La mouluration dans le haut du triforium vue en gros plan. |
Partie hautes dans la nef avec le triforium.
Le triforium est éclairé par des vitraux à fermaillets
tandis que le dernier niveau
fait apparaître une série d'apôtres, de prophètes
ou encore de sibylles. |
Si l'attrait de Saint-Ouen repose
surtout dans sa verrière, sa remarquable
architecture n'y est pas pour rien. Le plan
de l'abbatiale crée un effet très heureux d'allongement
du chur tandis le type d'élévation retenu
par l'architecte est tout à fait nouveau en ce début
de XIVe siècle : la forte hauteur du triforium diminue
d'autant celle des parties hautes. Et, de façon très
originale, le triforium se divise en rectangles (voir photo
ci-contre). Ce parti sera imité (Vernon, Andelys, Caudebec,
etc.) Seule l'ossature du vaisseau est visible, marquée
par une belle mouluration. Il n'y a pas de sculpture. Saint-Ouen
marque l'apogée du gothique rayonnant.
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Les trois niveaux d'élévations dans la nef, côté
nord.
Les vitraux sont ici du début du XVIe siècle,
date de construction de la nef. |
Haut-chur : Isaïe et David, Moïse
(entre 1325 et 1339).
Cliquez sur l'image pour afficher les personnages. |
Job et et Jéroboam (qui est un roi de Juda).
Vitraux du transept nord (2e moitié du XVe siècle).
Le roi Jéroboam a eu une tête refaite au XIXe siècle.
«««--- La verrière du haut-chur, exécuté
entre 1325 et 1339 nous
est parvenue quasiment intacte depuis le Moyen Âge. On remarque
que les personnages ne sont pas logés dans des niches. |
La sibylle Persique (vers1492-151).
Collatéral Sud, haute-nef
Les vitraux de la haute-nef ont malheureusement subi une restauration
«hardie» dans les années 1850. |
«Saint Benoît recevant le viatique»
toile de Daniel Hallé (1614-1675). |
Verrière des saintes Barbe, Marguerite et
Marie-Madeleine (début XVIe siècle).
Ici, Marguerite et le démon.
Collatéral nord |
Verrière des saintes Barbe, Marguerite, Marie-Madeleine.
Ici, sainte Barbe suppliciée (XVe siècle).
Cliquez sur l'image pour voir trois saynètes en
gros plan.
Voir le vitrail de sainte
Barbe à l'église Saint-Patrice à
Rouen. |
La
verrière de l'abbatiale Saint-Ouen.
La verrière de Saint-Ouen est unique. Si
vous visitez l'abbatiale, prenez votre temps pour
admirer ses magnifiques vitraux. Une paire de
jumelles vous sera utile pour les parties hautes.
La verrière dégage une très
belle harmonie même si elle a été
exécutée à différentes
époques.
Au 1er niveau, on trouve des séries de
saynètes logées dans des niches
richement composées. Elles sont facilement
lisibles car disposées presque à
hauteur des yeux. Elles illustrent la vie de saints
et de saintes, souvent tirées de la Légende
dorée de Jacques de Voragine. Au-dessus
du triforium s'étale une longue suite de
personnages de haute taille, sans niche et sans
décor : apôtres, prophètes,
saints évêques, rois de Juda et sibylles.
La verrière du chur et des chapelles
rayonnantes est la plus ancienne (1318-1339).
Elle était terminée à la
mort de l'abbé Jean Roussel (1339),
initiateur de l'abbatiale. Après la guerre
de Cent Ans, le transept a suivi, supervisé
par Guillaume d'Estouville, abbé
de 1462 à 1483. Vint enfin, la nef dont
les travaux seront achevés vers 1515 sous
l'abbatiat d'Antoine Bohier. C'est sans
doute lui qui fit venir le peintre verrier de
génie Arnoult de Nimègue
que l'on trouve à Rouen vers 1500-1512
et qui a créé quelques chefs-d'uvre
dans les collatéraux nord et sud. Par chance,
les 80 verrières de l'abbatiale furent
épargnées par les guerres de Religion,
puis soigneusement entretenues par les moines
bénédictins au XVIIe siècle.
La Révolution verra disparaître quelques
verrières, dont le Christ en croix du début
du XIVe siècle dans le haut-chur,
au-dessus de la chapelle d'axe. Il a été
remplacé par un très beau Calvaire
de Max Ingrand en 1960. Au XIXe siècle,
les peintres verriers Boulanger et Bernard, chargés
de la restauration des verrières de la
nef, crurent souvent utile de se lancer dans quelques
reprises «hardies», rafraîchissant
un peu trop les vitraux. Mais ils n'ont pas touché
aux verrières du haut-chur et du
transept, beaucoup mieux conservées.
Sources : 1) «Rouen,
Abbatiale Saint-Ouen, Les Verrières»,
itinéraire du Patrimoine ; 2) «L'abbaye
Saint-Ouen de Rouen» de Pascal Pottier,
Direction des Affaires culturelles de la ville
de Rouen.
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Vie de sainte Catherine d'Alexandrie
Conversion par un ermite
(Arnoult de Nimègue ou l'un des
compagnons, début XVIe siècle).
Collatéral sud.
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité de la
bande historiée de la verrière.
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Collatéral nord : Vie de saint Martin (Arnoult de Nimègue,
début XVIe siècle).
Verrière intégrale avec les cinq saynètes
dans leurs niches.
Les deux baies aux extrémités datent de 1852. |
Collatéral nord : Vie de sainte Élisabeth (Arnoult de
Nimègue, début XVIe siècle)
La guérison d'une femme.
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité de la bande
historiée de la verrière. |
Collatéral nord : Vie de saint Martin (Arnoult de Nimègue,
début XVIe siècle).
Le baiser au lépreux.
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité de la bande
historiée de la verrière. |
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Collatéral sud : Vie de sainte Agnès (fin du XVe siècle).
Cliquez sur l'image pour afficher la bande historiée en gros
plan. |
Vie de
sainte Agnès. C'est dans la Légende
dorée du moine Jacques de Voragine (XIIIe siècle)
qu'ont puisé les créateurs de ces panneaux «légendaires».
Rappelons que la Légende dorée peut être
regardée comme les contes et légendes du christianisme
(sauf exceptions). Au cours des siècles, moines et
prélats inventèrent des vies de martyrs pour
servir à l'édification morale des populations.
La vie de sainte Agnès en est un exemple que nous résumons
ci-après.
Agnès était une jeune fille, belle de visage
et de cur. À treize ans, «elle perdit la
mort et trouva la vie.» Le fils d'un préfet,
la voyant revenir de l'école (sic), fut pris d'amour
pour elle et lui promit bijoux et richesses si elle acceptait
de l'épouser. Mais elle lui tint ce langage : «Éloigne-toi
de moi, aiguillon du péché, aliment du crime,
poison de l'âme, car je me suis déjà donnée
à un autre amant!» (saynète
1). Après ces mots - qui ressemblent à
une bordée d'insultes -, elle exposa au jeune homme
toutes les qualités de son amant. Celui-ci étant
Jésus-Christ en personne (ce qu'elle lui cacha), la
liste était longue! Et Agnès continua : «Déjà
je me suis donnée à ses caresses, déjà
son corps s'est mêlé à mon corps ; et
il m'a fait voir un trésor incomparable qu'il m'a promis
de me donner si je persévérais à l'aimer.»
À ce point du récit, on peut s'interroger sur
la recherche du second degré dans les propos prêtés
à la jeune fille par le rédacteur de ce mythe...
Toujours est-il que, à ces mots, «le jeune homme
devint malade d'amour, en danger de mort.» Le préfet,
son père, envoyé auprès d'Agnès,
ne put rien non plus. Apprenant que le fiancé était
le Christ, il menaça : ou bien elle sacrifiait à
Vesta ou elle rentrait dans un lupanar! Campant sur son refus,
Agnès fut déshabillée et envoyée
- tout nue (précise Voragine) - dans une maison de
débauche. Mais un miracle se produisit : ses cheveux
poussèrent jusqu'à la couvrir entièrement.
Arrivée au lupanar, un ange l'attendait avec une tunique
d'une blancheur éblouissante.
|
Éclairant la pièce
d'une lumière surnaturelle, l'endroit devint lieu de
prière.
Le fils du préfet, un jour qu'il passait dans la maison,
pria ses compagnons d'abuser de la jeune fille. Mais ceux-ci,
à la vue de la lumière, s'enfuirent, effrayés.
Les traitant de lâches, lui-même se rua dans la
chambre, furieux. Mais le diable l'étrangla (saynète
2). Le préfet vint alors trouver Agnès
et la menaça : si elle ne voulait pas être accusée
de sorcellerie ayant conduit à la mort de son fils,
qu'elle le fasse ressusciter! Ce qu'Agnès, par la prière,
obtint sur le champ. Et le fils revint converti au Christ
(saynète 3?). Cependant
les prêtres, à leur tour, accusèrent Agnès
de sorcellerie. Le préfet, qui les craignait, laissa
faire. Gardée par un lieutenant nommé Aspasius,
la jeune fille fut jetée dans un feu ardent, mais la
flamme ne la toucha pas. Alors Aspasius lui plongea un poignard
dans la gorge (saynète 4).
Voragine ajoute : «Ce martyre eut lieu, à ce
que l'on croit, sous le règne de Constantin le Grand,
qui régnait vers l'an 309.»
Quelques jours après, sa sur de lait, Émérantienne,
«vierge pleine de sainteté» est lapidée
car elle invectivait les passants qui avaient tué sa
sur. Quelques jours après encore, alors que ses
parents veillaient sur le tombeau commun des deux jeunes filles,
Agnès leur apparut au milieu d'un chur de vierges
en robes d'or. Elle leur parla et les rassura (saynète
5?). À la suite de quoi, on dénombra
un certain nombre de miracles liés au tombeau d'Agnès
(guérison de la lèpre, disparition de la tentation
de la chair chez un prélat, etc.).
Source :«La Légende
dorée» de Jacques de Voragine, éditions
Diane de Selliers, traduction de Theodor de Wyzewa.
Voir le tableau d'Alexandre-François Caminade (1789-1862),
«Le
Martyre de sainte Agnès» à l'église
Saint-Eustache à Paris.
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Collatéral nord : Vie de saint Ouen (lancettes 4 et 5)
Ce vitrail aux cinq lancettes a été exécuté
en 1850 par Théodore Bernard.
Grâce à cette magnifique uvre, il fut chargé
de la
restauration générale des verrières... où
il montra un peu trop de zèle
selon les critères actuels de la restauration des vitraux.
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité de la bande historiée
de la verrière.
«««--- À GAUCHE
Vie de sainte Agnès dans le collatéral sud : le martyre de
la sainte (fin du XVe siècle). |
Collatéral sud
Vie de saint Austremoine : Prédication
(Arnoult de Nimègue, début du XVIe siècle). |
LE TRANSEPT ET SES
CROISILLONS NORD ET SUD |
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Le transept nord (XVe siècle).
À droite, la Piéta de l'ancien jubé. |
Le transept sud (XVe siècle)
avec sa rose de l'Arbre de Jessé. |
Piéta de l'ancien jubé du XVe siècle.
Transept nord. |
Tableau dans le transept nord, auteur inconnu. |
Rose sud : Arbre de Jessé (fin du XVe siècle).
Cet Arbre de Jessé dans une rose est unique. Jessé est
au centre, entouré des prophètes et des rois de Juda. |
La rose nord : La Hiérarchie Céleste.
Chur des anges, archanges, séraphins, anges, chérubins,
etc. |
La rose sud : L'Arbre de Jessé (XVe siècle), partie haute. |
La rose nord : La Hiérarchie Céleste (partie haute). |
La rose nord : La Hiérarchie Céleste (anges, archanges et séraphins).
(L'extrait ci-dessus est dans la partie droite de la rose,
donc horizontal. Il a été redressé ici pour être
plus lisible.) |
LE CHUR ET LE
DÉAMBULATOIRE DE SAINT-OUEN |
|
Le déambulatoire nord avec ses deux grilles en fer forgé. |
L'abside et son triforium.
Cliquez sur la verrière supérieure pour l'afficher en
gros plan. |
Le vitrail
au XIVe siècle. Au XIVe siècle, l'allure
du vitrail change : le panneau de couleurs cède la
place à la grisaille et son effet est tout différent.
D'autre part, la verrière cesse d'être entièrement
peinte : on y observe une ou deux bandes horizontales colorées
entre deux zones de verres blancs (voir la chapelle de la
Vierge plus bas). La bande de couleurs contient, dans chaque
lancette, une saynète ou un personnage placé
dans une niche, niche qui prend souvent les deux-tiers de
la hauteur. Élément important : il n'y
a pas de perspective. Les scènes décrites
sont bien organisées avec des personnages liés
entre eux (à la différence de maints panneaux
du XIIIe siècle). On aperçoit souvent des zones
ombrées sur les vêtements pour faire pressentir
le volume des corps. Les drapés sont souples. Quant
aux niches, ce sont de véritables morceaux d'architecture
formés d'éléments du gothique rayonnant.
Elles vont prendre en France un développement considérable.
Source : «Le vitrail à
Rouen» de Françoise Perrot, Collection Connaître
Rouen.
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Vie de saint Étienne, 1ère moitié du XIVe siècle
(saynètes et niches).
Chapelle Saint-Étienne.
Cliquez sur l'image pour afficher les saynètes 2, 3 et 4 en
gros plan. |
La verrière
de la chapelle Saint-Étienne. C'est l'une
des plus célèbres de l'abbatiale. Françoise
Perrot nous indique que plusieurs scènes ont déjà
figuré dans de grandes expositions consacrées
au vitrail : à Rotterdam en 1952 ; à Paris en
1953. La bande colorée (affichée ci-dessus)
est très bien conservée, sans altération
depuis les années 1318-1339, date de leur création,
mise à part la petite scène de la Visitation
qui a été refaite au XIXe siècle (lancette
de droite, en haut).
Lancette 1 : Dispute de saint
Étienne avec les Juifs à Jérusalem.
Lancette 2 : Saint Étienne
est lapidé. La Légende dorée rapporte
qu'un adolescent nommé Saul assistait à la scène
en gardant les vêtements des deux faux témoins
présentés par les Juifs pour confondre Étienne.
Et Saul n'est autre que le futur apôtre Paul. Les faux
témoins étant au nombre des meurtriers, Jacques
de Voragine n'hésite pas à imputer au futur
saint Paul la coresponsabilité de la lapidation!
Vient ensuite l'histoire de l'Invention des reliques, survenue
en l'an 417 à Jérusalem, telle que la raconte
la Légende dorée.
Lancette 3 : Le vieillard Gamaliel
apparaît en songe au prêtre Lucien. Gamaliel -
il l'apprend lui-même à Lucien -, a nourri l'apôtre
Paul et lui a enseigné la Loi. Gamaliel dit à
Lucien : « Hâte-toi d'ouvrir nos tombeaux, car
il n'est point convenable que nous reposions plus longtemps
dans un lieu méprisé. Va donc, et dis à
Jean, évêque de
|
Jérusalem, qu'il transporte
nos restes dans un lieu honorable!» Dans le songe suivant
- rapporte Jacques de Voragine - Gamaliel apparait avec trois
vases d'or et un d'argent (voir la scène ci-dessous,
à gauche). Il explique que l'un des vases d'or contient
des roses rouges : c'est le cercueil d'Étienne. Les
deux autres contiennent des roses blanches : ce sont les cercueils
de Gamaliel et de Nicodème. Le vase d'argent, plein
de safran, est celui d'Abibas, fils de Gamaliel.
Lancette 4 : Le prêtre
Lucien rapporte sa vision à l'évêque Jean.
Lancette 5 : Dans le jardin du
prêtre, l'évêque Jean et des membres de
son clergé font déterrer les cercueils. Jacques
de Voragine ajoute que, aussitôt, une odeur délicieuse
en sortit, «au contract de laquelle soixante-dix personnes
furent guéries de diverses maladies». Et là,
en effet, les roses rouges et blanches permettent de reconnaître
les restes des différents défunts.
Lancette 6 : Les restes de saint
Étienne sont placés dans une châsse et
transportés dans l'église de Jérusalem.
Sources : 1) «Le vitrail à
Rouen» de Françoise Perrot, "Connaître
Rouen" ;
2) «La Légende dorée» de Jacques
de Voragine, éditions Diane de Selliers, traduction
de Teodor de Wyzewa.
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Verrière de saint Étienne : Apparition de Gamaliel au prêtre
Lucien
(1ère moitié du XIVe siècle)
Chapelle Saint-Étienne |
Chapelle rayonnante Saint-Éloi et Saint-Thomas
«Meurtre de Thomas Becket».
Début du XIVe siècle avec certaines pièces
figurées refaites en 1852
lors de la restauration des verrières entreprises par
Théodore Bernard.
Cliquez sur l'image pour afficher la totalité de la bande
historiée de la verrière. |
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Le déambulatoire avec la chapelle axiale, au centre, et la chapelle
Saint-André, à droite. |
Tableau dans la chapelle axiale : «Sainte martyre tenue prisonnière»
Anonyme rouennais, XVIIe siècle. |
Chapelle Saint-Éloi et saint-Thomas : le retable.
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Statue d'un saint
dans le chur. |
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Chapelle Saint Michel et son retable. |
Chapelle Saint-Joseph : le retable.
À DROITE ---»»»
Chapelle axiale de la Vierge
«Saint Mathurin exorcisant Théodora, fille de l'Empereur romain»
tableau d'Adrien Sacquespée (1629-1692)
Ce tableau vient du couvent des Grands Augustins, à Rouen.
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Chapelle Saint-André : Vie de saint André (début
XIVe siècle)
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. |
Prédication de saint Nicaise (début XIVe siècle)
Chapelle Saint-Nicaise. |
Pierre tumulaire de l'architecte du XIVe siècle.
Chapelle Saint-Éloi et Saint-Thomas.
(Le contraste a été fortement accentué
par des moyens informatiques) |
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Le chur et le retable du XIXe siècle. |
Le lutrin. |
Clé de voûte dans le chur
avec tête et scène historiée. |
Clé de voûte dans le chur
avec tête humaine et scène historiée. |
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Sculpture en bois doré sur le retable : transfert d'une
châsse. |
Élévations dans le chur avec la voûte sur croisée
d'ogives. |
Vitrail dans la chapelle Saint-André (1ère moitié
du XIVe siècle)
Vocation de saint Pierre et saint André. |
Vitrail dans la chapelle Saint-Nicaise
Vie de saint Nicaise : les trois martyrs du gué de l'Epte
(1ère moitié du XIVe siècle) . |
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La chapelle rayonnante Saint-André et ses verrières du début
du XIVe siècle |
Tableau : «La Pentecôte» dans la chapelle Saint-Barthélemy
Auteur non précisé. |
Arnoult
de Nimègue. Ce peintre de génie est
né à Nimègue vers 1470 et exerce d'abord
à Tournai. Il s'installe à Rouen de 1500 à
1512, puis part à Anvers où il est inscrit à
la Guilde Saint-Luc en 1513. Il meurt à Anvers vers
1540. À Rouen, il est l'auteur de très nombreux
vitraux (Saint-Ouen, la cathédrale, Saint-Godart, Saint-Vincent).
Influencé par l'école italienne, il est reconnaissable
par sa façon particulière de créer les
visages : minces hachures parallèles portées
sur un lavis de grisaille ou de sanguine, puis la brosse vient
étaler l'ensemble en ombres et lumières. Ses
personnages «sont reconnaissables à la poche
qu'ils ont sous les yeux». Arnoult de Nimègue
a renouvelé l'art du vitrail à Rouen au début
du XVIe siècle.
Source : «Le vitrail à
Rouen» de François Perrot, Collection Connaître
Rouen.
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La chapelle axiale dédiée à la Vierge. |
Chapelle axiale : Le retable. |
Chapelle axiale : La Vierge de l'Annonciation
(1ère moitié du XIVe siècle) . |
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Haut-chur : l'apôtre Luc
(1ère moitié XIVe siècle). Cliquez sur
l'image. |
Haute-nef : Jacob et Isaac
(Début du XVIe siècle). |
Chapelle axiale : L'ange de l'Annonciation
(1ère moitié du XIVe siècle). |
Chapelle axiale : La Vierge de l'Annonciation
(1ère moitié du XIVe siècle). |
Chapelle axiale
Saint Joseph de la Nativité (avec le buf et l'âne)
(1ère moitié du XIVe siècle) . |
Abside : Calvaire par Max Ingrand (1959-1963).
Dans la partie inférieure, l'artiste a réutilisé
des morceaux
originaux du XIVe siècle : un calvaire drapé de
bleu à fleurs
de lys avec deux têtes de chaque côté. |
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La nef et le grand orgue vus depuis le chur. |
Le chur et l'abside. |
Documentation : 1) «Le vitrail à
Rouen» de Françoise Perrot, Collection Connaître
Rouen ; 2) «Rouen, Abbatiale Saint-Ouen, Les Verrières»,
itinéraire du Patrimoine
3) «L'abbaye Saint-Ouen de Rouen» de Pascal Pottier, Éditeur
: Direction des Affaires culturelles de la ville de Rouen
4) «La Légende dorée» de Jacques de Voragine,
éditions Diane de Selliers, traduction de Theodor de Wyzewa. |
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