Accueil
Histoire navale
Céramique
Bibliographie
Les Grands Thèmes
  PATRIMOINE
Châteaux, palais,
  Eglises, monuments
Est Ouest Sud-Ouest Nord IdF Sud-Est Centre-OuestCentre-Est
RÉGIONS


 Contact
Page créée en oct. 2016,
enrichie en déc. 2016
et en septembre 2018
Un soldat romain dans le vitrail de la Crucifixion (baie 8), XVIe siècle

L'église Saint-Patrice de Rouen se présente comme une galerie de magnifiques vitraux. La plupart sont du XVIe siècle, les autres, du XIXe, un dernier est de Max Ingrand. Comme les églises rouennaises de Saint-Vivien et de Saint-Godard, elle présente une nef centrale et deux bas-côtés. À l'origine, elle était voûtée en bois. Historiquement, le bâtiment a été précédé de deux édifices. Au Xe siècle, l'emplacement qu'occupe l'église actuelle était à l'extérieur des murailles. Il abritait un oratoire déjà dédié à Patrice, saint patron de l'Irlande. Un incendie ravagea tout le quartier en 1228. La reconstruction fut l'occasion de repousser le périmètre des murailles : la nouvelle église fut dès lors érigée dans l'enceinte de la ville. En 1535, Saint-Patrice fut entièrement rebâtie en style gothique flamboyant. Le quartier aux alentours, bientôt habité par de riches familles de notables rouennais, vit s'élever de somptueux hôtels particuliers. Des membres du Parlement de Normandie y avaient élu domicile. Les sources de financement pour les vitraux ne manquèrent pas.
En 1562, Saint-Patrice est pillée par les huguenots. L'armée royale d'Henri IV assiège la ville en novembre 1591 (jusqu'à avril 1592). À cette occasion, des boulets de canon percent le clocher (rappelons que l'édifice s'élève tout près du rempart situé au nord). En 1648, d'importants travaux l'agrandissent : chevet élargi ; érection de la façade ouest sur la rue, et extension du bas-côté sud jusqu'à la rue Saint-Patrice actuelle. Vers 1650, un curé très actif, Pierre Chrétien, fonda, dans des bâtiments tout à côté, une communauté de prêtres (appelée séminaire), chargée, entre autres, de l'instruction des enfants pauvres. Une partie de l'église était réservée à ses membres. La communauté fut dissoute en 1791. En 1854, les Carmélites s'installèrent dans une partie de ces anciens bâtiments. (Aujourd'hui, l'emplacement abrite une résidence immobilière.) À la Révolution, l'église est tout d'abord conservée dans la liste des églises paroissiales de la ville - ce qui lui permettra de s'enrichir de mobiliers venant d'établissements religieux supprimés. Fermée en 1793, elle est ensuite occupée par la société des théophilantropes et, en 1802, rendue au culte. Enfin, au XIXe siècle, retour à l'architecture : le portail ouest est complètement réaménagé par l'architecte Eugène Barthélemy.
Encore plus que Saint-Vivien et Saint-Godard, l'église Saint-Patrice est véritablement cernée par les vitraux Renaissance. Seule l'entrée au-dessus de la tribune d'orgue en est dépourvue. C'est pourquoi, si vous passez à Rouen, une visite à Saint-Patrice s'impose. Cette page met l'accent sur les vitraux du XVIe siècle de l'édifice, sans prétendre à l'exhaustivité. Les numéros des baies indiqués sont ceux du Corpus Vitrearum.

La Miséricorde dans le vitrail du Procès de Paradis
Vue d'ensemble de la nef de l'église Saint-Patrice.
Vue d'ensemble de la nef et du chœur de l'église Saint-Patrice.
La façade de l'église est entourée de bâtiments.
La façade de l'église est entourée de bâtiments.
C'est un ancien quartier huppé de Rouen
On remarque un petit campanile au sommet.
La façade et le portail ont été fortement «repris» au XIXe siècle
La façade et le portail ont été fortement «repris»
au XIXe siècle par l'architecte Barthélemy.
Bas-relief et statues sont l'œuvre d'Édouard Bonnet, XIXe siècle).
Statue d'une sainte sur le portail
Statue d'une sainte sur le portail.
(Œuvre d'Édouard Bonnet, XIXe siècle)

Extérieur. Comme on le voit sur les photos, l'extérieur de l'église Saint-Patrice aurait besoin d'une restauration. La pierre grise, fortement marquée par la pollution, est à cent lieues de la somme des beautés intérieures.
La façade possède une tour où les contreforts se terminent par des chapiteaux corinthiens (indice du XVIIe siècle). Le tympan du portail, réalisé au XIXe siècle par Édouard Bonnet (dans le cadre d'une restauration conduite par l'architecte Barthélémy), possède un bas-relief illustrant deux épisodes de la vie de saint Patrice, apôtre de l'Irlande au Ve siècle.
Si vous passez à proximité, rentrez dans le patio au nord et jetez un coup d'œil à la suite de modillons qui orne la corniche au-dessus des fenêtres (voir photo à gauche).

Suite de modillons sur la corniche au–dessus des fenêtres (côté nord).
Suite de modillons sur la corniche au-dessus des fenêtres (côté nord).
Élévations du côté nord (la voûte date de 1875).
Élévations du côté nord (la voûte date de 1875).
Les piliers s'arrêtent à une bague qui reçoit la retombée des voûtes d'ogives.
Compte tenu des petites fenêtres hautes et des riches verrières des bas-côtés,
la nef de l'église Saint-Patrice ne bénéficie pas d'une grande luminosité.
Le côté nord de l'église donne sur le patio d'une résidence immobilière.
Le côté nord de l'église donne sur le patio d'une résidence immobilière.
Vu de l'extérieur, il est difficile d'imaginer la richesse artistique de Saint-Patrice.
Le bas–relief du tympan au–dessus du portail illustre deux épisodes de la vie de saint Patrice.
Le bas-relief du tympan au-dessus du portail illustre deux épisodes de la vie de saint Patrice.
(Œuvre d'Édouard Bonnet, XIXe siècle )

Architecture interne. L'église Saint-Patrice est divisée en trois nefs. Sa disposition est identique à celle des églises rouennaises de Saint-Godard et de Saint-Vivien. Comme on le voit sur la photo ci-contre, le choix de l'architecte du XVIe siècle fut de scander la nef centrale de piliers ronds et de les surmonter d'une simple bague. Il n'y a pas de chapiteau. Les arcs brisés qui joignent ces piliers sont moulurés assez simplement. Les retombées de la voûte descendent jusqu'aux bagues. Les fenêtres du second niveau, qui reçoivent des vitraux à thème géométrique simple, sont de peu d'ampleur : la corniche qui sépare les deux niveaux d'élévation est placée très haut, c'est-à-dire au niveau du sommet des voûtes des nefs latérales. Ces nefs dégagent beaucoup d'espace, avec des murs élevés pour accueillir une magnifique verrière.
Il est intéressant de comparer la nef de Saint-Patrice avec celle de l'église Saint-Éloi (aujourd'hui temple protestant), élevée à la même époque. À Saint-Éloi, les piliers sont cannelés, ce qui rappelle les temples romains et grecs, et ne dégage pas un effet architectural très heureux.

Partie sud de l'église Saint–Patrice avec son absidiole baignée par le soleil.
Partie sud de l'église Saint-Patrice avec son absidiole baignée par le soleil.
Les stalles, au premier plan, sont du XVIIe siècle.
L'absidiole a été ajoutée à l'église en 1648 de façon à occuper l'espace jusqu'à la rue.
«La Rencontre d'Éliezer et Rebecca à la fontaine»
«La Rencontre d'Éliezer et Rebecca à la fontaine»
Détail d'un tableau de Maertens de Vos (1532-1603), actuellement au musée de Rouen.

Au XVIe siècle, le chapitre de Saint-Patrice commanda au peintre flamand Martin de Vos huit panneaux illustrant l'histoire d'Éliezer et de Rebecca. Six nous sont parvenus. Ils sont exposés au musée des Beaux-Arts de Rouen.

Plan de l'église Saint-Patrice
Plan de l'église Saint-Patrice.
Vitrail du XIXe siècle
Vitrail du XIXe siècle
Scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament.

Plan et vitraux. L'église Saint-Patrice possède une nef centrale avec deux bas-côtés. Le tout d'égale longueur. Chacun des bas-côtés est doublé de manière symétrique, au niveau du chœur, par une chapelle (de la Vierge et de Saint-Joseph). Au premier niveau de l'élévation, l'église possède une splendide verrière qui fait toute sa richesse.
Le Corpus Vitrearum classe cette verrière en trois parties : 1) les vitraux qui proviennent de l'ancien édifice et qui sont datés du XVe siècle et du début du XVIe ; 2) ceux qui ont été réalisés aux XVIe et XVIIe siècles pour l'église actuelle ; 3) les verrières, anciennes elles aussi, provenant d'autres édifices. À ces trois groupes, on peut ajouter des verrières des XIXe et XXe siècles, comme la verrière de l'Eucharistie de Max Ingrand.
Cette page donne un très large aperçu des vitraux de Saint-Patrice, anciens ou modernes. L'un des plus beaux vitraux, celui du «Triomphe de la croix», attribué à l'atelier des Leprince est donné plus bas.

Vitrail de SAINT LOUIS (baie 11), registre supérieur (1585)
Vitrail de SAINT LOUIS (baie 11), registre supérieur (1585).
1) Saint Louis lave les pieds des pauvres qu'il reçoit à sa table ; 2) Saint Louis part pour la croisade et fait ses adieux à l'évêque de Paris ;
3) Saint Louis assiège la ville de Damiette en Égypte.
Ensemble du vitrail restauré par l'atelier Bernard vers 1850.
«Les adieux de Rebecca à sa famille», Maertens  de Vos (1522-1603)
«Les adieux de Rebecca à sa famille», Maertens de Vos (1522-1603).
Ce tableau, avec les cinq autres de la suite, se trouvait initialement dans l'église Saint-Patrice.
Les tableaux sont maintenant visibles au MUSÉE DES BEAUX-ARTS de Rouen.
LE CHŒUR ET SES TROIS VERRIÈRES (baies 0, 1 et 2)
Le chœur de Saint–Patrice et ses trois verrières de 1540.
Le chœur de Saint-Patrice et ses trois verrières de 1540.
Vitrail de la CRUCIFIXION (baie 0)
Vitrail de LA CRUCIFIXION (baie 0)
(réalisé vers 1540, modifié en 1745).
La partie centrale est donnée en gros plan, plus bas.
Le baldaquin en bois doré au-dessus du chœur.
Le baldaquin en bois doré au-dessus du chœur.
La chaire à prêcher
La chaire à prêcher
Elle est en bois sculpté, de style Renaissance, et
provient de l'ancien prieuré rouennais de Saint-Lô.
La cuve de la chaire à prêcher, détail
Allégorie de la Foi sur la cuve de la chaire à prêcher.
Vitrail de SAINT LOUIS (baie 11)
Vitrail de SAINT LOUIS (baie 11)
Vitrail offert par Louis Sandres,
bourgeois de Rouen, en 1585.
Restauré vers 1850.
Vitrail de SAINT LOUIS (baie 11)
Vitrail de SAINT LOUIS (baie 11).
«Miracle de la tempête apaisée au retour de Syrie»
et donatrice en prière, 1585.
LE CHŒUR

Vitrail de la Crucifixion (baie 0). C'est le vitrail de la baie centrale du chœur et l'un des mieux conservés de l'église. D'après le Corpus, il a vraisemblablement été offert vers 1540, comme les deux baies adjacentes (baies 1 et 2), par la famille d'Anzeray et Jacques Bordel, président au Parlement de Normandie. Le Corpus Vitrearum indique : «déposée en 1732, puis reposée en 1745 après modification de la baie par la suppression de deux meneaux et complément de panneaux.»
Au-dessus de la scène centrale, trône un Christ du Jugement dernier, entouré de la Vierge et de saint Jean-Baptiste. Les personnages sont accompagnés, à droite et à gauche, des écus armoriés des donateurs.
En bas, on retrouve les personnages traditionnels de la Vierge et de saint Jean, ainsi que Marie-Madeleine, difficilement reconnaissable. À noter le cavalier, à droite, qui arbore une très belle pelisse du XVIe siècle. L'ensemble a été restauré, notamment en 1896 par l'atelier J. Boulanger.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie, CNRS Éditions, 2001.

Vitrail de la CRUCIFIXION (baie 0),
Vitrail de LA CRUCIFIXION (baie 0)
Détail : Marie-Madeleine au pied de la croix.

Les trois verrières du chœur (baies 0, 1 et 2).
Ces trois baies (dont celle de la Crucifixion) appartiennent à la série des premières verrières réalisées pour la nouvelle église, c'est-à-dire dans les années 1540-1550 environ. Le Corpus précise que, en 1732, Étienne Mazeline créa un nouveau maître-autel adossé à un immense retable qui cachait les baies du chœur. On déposa donc les trois vitraux des baies centrales, qui furent remplacés par du verre incolore. En 1745, soit treize petites années après, le retable de Mazeline n'intéressait plus personne. On décida donc de le retirer et de replacer les anciennes verrières (heureusement conservées) dans les baies prévues pour elles depuis l'origine.
Malheureusement, les meneaux des anciennes baies avaient été supprimés. Il fallut donc compléter les trois verrières par des bordures. Celles-ci seront fabriquées dans un atelier parisien et peints à l'émail sur un thème floral. On ajouta aussi les écus armoriés des donateurs qui avaient financé ce réajustement. Parmi eux, on note Jean-Baptiste de la Rivière Lesdo, premier président au Parlement de Normandie et son épouse. Le Corpus nous apprend aussi que, en 1778, le chœur de Saint-Patrice reçut un nouveau maître-autel à baldaquin, réalisé par l'artiste Tierce. Ce maître-autel eut cette fois la bonne idée de respecter pleinement la visibilité sur les trois baies.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie, CNRS Éditions, 2001.

Vitrail de la CRUCIFIXION (baie 0)
Vitrail de LA CRUCIFIXION (baie 0)
Détail : Le cavalier «romain» au pied de la croix.
L'artiste, pour représenter les méchants, a pris soin de
maculer le visage de quelques verrues...

Partie centrale du chœur de Saint-Patrice
Partie centrale du chœur de Saint-Patrice.
Le tableau central est accompagné, à gauche et à droite, de deux bas-reliefs en stuc représentant la Descente de croix et l'Adoration des bergers.
Vitrail de la CRUCIFIXION (baie 0)
Vitrail de LA CRUCIFIXION (baie 0)
Détail : Le Christ entre les deux larrons.
La tête du Christ a été restaurée à la fin du XVIe siècle.
La tête du mauvais larron (à droite) a été restaurée au XIXe siècle (comme les nuages).

Vitrail de la Passion (baie 1). Comme le vitrail de la Crucifixion, il appartient à la série des verrières réalisées pour la nouvelle église (vers 1540-1550 environ). Le carton a repris les scènes traditionnelles de la Passion. Dans le tympan : l'Agonie du Christ au jardin des Oliviers. Puis, le Baiser de Judas ; la Comparution devant Pilate ; la Flagellation ; le Portement de croix avec les donateurs. On note de très nombreux verres gravés (dans les costumes, les chapeaux, les colliers de chien, etc.). L'ensemble a été restauré, notamment par J. Boulanger en 1896.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie, CNRS Éditions, 2001.

Vitrail de la CRUCIFIXION (baie 0), détail : l'architecture  derrière le Calvaire.
Vitrail de LA CRUCIFIXION (baie 0), détail : l'architecture derrière le Calvaire.
VITRAIL DE LA PASSION, baie 1 (vers 1540 et 1745)
Vitrail de la PASSION (baie 1), détail : le Portement de croix.
Vitrail de LA PASSION (baie 1), détail : le Portement de croix.
Vitrail de la PASSION (baie 1), registre n° 3
Vitrail de LA PASSION (baie 1), registre n° 3
Jésus comparaît devant Pilate.
Vitrail de la PASSION (baie 1), détail : le Baiser de Judas
Vitrail de LA PASSION (baie 1), détail : le Baiser de Judas.
Vitrail de la PASSION (baie 1), détail : les soldats de Pilate
Vitrail de LA PASSION (baie 1), détail : les soldats de Pilate
lors de la Comparution de Jésus.
VITRAIL DE LA VIE GLORIEUSE DU CHRIST, baie 2
Vitrail de la VIE GLORIEUSE DU CHRIST (baie 2, vers 1540)
Vitrail de LA VIE GLORIEUSE DU CHRIST (baie 2, vers 1540)
L'Apparition du Christ à sa mère.

Vitrail de la Vie glorieuse du Christ (baie 2). Troisième et dernier vitrail du chœur, de 4,20 mètres de haut comme les baies 0 et 1. Comme les deux autres, offerte au chapitre de l'église par la famille d'Anzeray et Jacques Bordel, premier président du Parlement de Normandie. Il est daté vers l'année 1540.
On retrouve les épisodes évangéliques classiques : Apparition du Christ à Marie-Madeleine ; Repas d'Emmaüs (ci-dessous) ; Apparition du Christ à sa mère (ci-dessus). Le tout est surmonté d'une Résurrection accompagnée des écus armoriés des financiers de l'ajustement de 1745 : André-Guy Duval de Bonneval, président au Parlement de Normandie et sa femme, Marie Pellerin, ainsi que les écus de la famille Brinon.
L'ensemble a été restauré, notamment par J. Boulanger en 1896.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie, CNRS Éditions, 2001.

Vitrail de la Vie glorieuse du Christ (baie 2), détail : le  repas à Emmaüs
Vitrail de LA VIE GLORIEUSE DU CHRIST (baie 2), détail : le repas à Emmaüs (vers 1540).
Apparition à Marie-Madeleine Le bas–côté nord et sa série de vitraux du XVIe siècle.
Le bas-côté nord et sa série de vitraux du XVIe siècle.

«««--- Vitrail de LA VIE GLORIEUSE DU CHRIST (baie 2)
Détail : 1'Apparition à Marie-Madeleine.

Vitrail de l'Annonciation (baie 15). Ce vitrail, daté de 1540, est un chef d'œuvre de composition : il s'inspire de la gravure de l'Annonciation par Marc-Antoine Raimondi d'après Raphaël. Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan. La Vierge et l'ange Gabriel se trouvent sur une loggia accolée à une pièce principale et à une chambre dont on voit l'encadrement de la porte. Le cadre est somptueux : la pièce principale comprend un fauteuil et un dressoir, lui-même orné de deux plats d'étain. Le dossier du fauteuil est enrichi d'un bas-relief en bois. Pour donner de la profondeur à la scène, la lancette de gauche fait la part belle au paysage : on y voit un chemin qui se perd dans le lointain. Au soubassement, l'ordonnancement des donateurs ne rend pas l'interprétation aisée. On voit en effet, à gauche, une femme agenouillée et sa fille, au centre un transi, et à droite un homme vêtu de noir en oraison devant un prie-Dieu. Qui sont réellement les donateurs? Sont-ce le transi, la dame et sa fille? Le priant de droite est-il le deuxième mari de la dame? Quant au tympan, il illustre une Nativité dans les ruines d'un palais antique.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie, CNRS Éditions, 2001.

Vitrail de la PASSION (baie 1)
Vitrail de LA PASSION (baie 1)
Vers 1540.
VITRAIL : LA VIE GLORIEUSE DU CHRIST, baie 2
Vitrail de la Vie glorieuse du Christ (baie 2)
Vitrail de LA VIE GLORIEUSE DU CHRIST (baie 2)
Vers 1540.
VITRAIL DE L'ANNONCIATION, baie15
Vitrail de l'Annonciation (baie 15)
Vitrail de L'ANNONCIATION (baie 15), vers 1540.
Cliquez sur l'image pour l'afficher en gros plan.
Vitrail de l'Annonciation, l'ange Gabriel
Vitrail de L'ANNONCIATION, l'ange Gabriel.
Les donatrices en prière auprès du donateur représenté sous l'aspect d'un transi
Vitrail de L'ANNONCIATION (baie 15)
Les donatrices en prière auprès du donateur représenté sous l'aspect d'un transi.
À gauche, la Vierge se retourne vers l'ange annonciateur ---»»»
La Vierge se retourne vers l'ange annonciateur
VITRAIL DE SAINTE BARBE, baie 19 (1540)
Vitrail de Sainte Barbe (baie 19)
Vitrail de SAINTE BARBE (baie 19)
Année 1540.

Vitrail de sainte Barbe (baie 19). Barbara est une sainte du IIIe siècle que sa foi chrétienne a fait haïr par son père. D'abord enfermée dans une tour pour l'amener à renier le Christ, elle est suppliciée, puis le gouverneur romain oblige son père à la décapiter. Les scènes du martyre de sainte Barbe, peintes sur des tableaux ou des vitraux, sont toujours très suggestives. Voir à ce sujet le vitrail de sainte Barbe à l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen.
La baie 15 de l'église Saint-Patrice est datée de l'année 1540. Dans le tympan (voir ci-contre), la jeune femme, à gauche, est dénudée et flagellée ; à droite, elle est suspendue par les pieds et écorchée. Le registre supérieur de la verrière montre le supplice, que l'on qualifiera de traditionnel, pour cette martyre : attachée contre une colonne, les mains liées au-dessus de sa tête (voir ci-dessous), les bourreaux lui brûlent les seins (avant de les couper). Autour d'elle s'agite une foule de soldats vêtus à l'antique. Dans le registre du dessous, le propre père de Barbe, rendu furieux par l'entêtement de sa fille, la décapite avec un sabre. Le Corpus Vitrearum précise que la partie du costume du père qui contient des rinceaux (au niveau du poitrail) est en fait un bouche-trou.

Vitrail de Sainte Barbe (baie 19)
Vitrail de SAINTE BARBE (baie 19), année 1540.
Détail : le Martyre de sainte Barbe (2e registre).

Vitrail de SAINTE BARBE (baie 19), année 1540.
Détail : la Décollation de sainte Barbe par son père.
VITRAIL DE SAINT PATRICE, baie 21
Vitrail de Saint Patrice (baie 21), vers 1585
Vitrail de SAINT PATRICE (baie 21), vers 1585
Le visage de Sesgnen converti par saint Patrice
Vitrail de Saint Patrice, détail.
Vitrail de SAINT PATRICE, détail.
Saint Patrice dompte les bêtes malfaisantes.
Vitrail de Saint Patrice (baie 21)
Vitrail de SAINT PATRICE (baie 21)
Détail : en oraison, saint Patrice a la révélation du lieu de purgatoire.

Vitrail de saint Patrice. Le vitrail est ordonné autour de la figure centrale : le saint dompte les bêtes malfaisantes (voir ci-dessus). Le tympan est une partie intéressante : le jeune Patrice, âgé de seize ans, est enlevé par des brigands qui l'emmènent en Irlande. À l'arrière-plan, le saint est menacé par les brigands devant un paysage peint avec des émaux. En Irlande, vendu comme esclave, le jeune garçon garde les porcs. En songe, l'ange Victor lui révèle l'endroit où git un trésor qui lui permettra de racheter sa liberté (ci-dessous, au centre). Saint Patrice est nommé évêque d'Irlande et convertit Sesgnen et sa famille (ci-dessous, à droite). Le fils de Sesgnen, Bénigne, prendra la suite de son ministère. Enfin, on ne saurait quitter ce vitrail sans un coup d'œil sur le soubassement et la nombreuse progéniture des donateurs : la donatrice est accompagnée de ses quatre filles ; le donateur est représenté avec ses six fils ; à droite, un autre donateur, seul, est en prière.
Ce vitrail a été très restauré au XVIIe ou au XVIIIe siècle, ainsi qu'en 1839 par le peintre verrier You-Renaud.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie, CNRS Éditions, 2001.

«««--- Vitrail de SAINT PATRICE, détail : le visage de Sesgnen converti par saint Patrice.
Vitrail de Saint Patrice, détail du tympan
Vitrail de SAINT PATRICE, détail du tympan :
Patrice, âgé de seize ans, est emmené
en Irlande par des brigands.
Vitrail de Saint Patrice, détail
Vitrail de SAINT PATRICE, détail :
Esclave d'un prince irlandais, Patrice garde les porcs.
L'ange Victor lui révèle l'existence d'un trésor.

Vitrail de Saint Patrice, détail
Vitrail de SAINT PATRICE, détail :
Patrice, évêque d'Irlande, blesse au pied, par mégarde,
le prince Vengus. Il le guérit d'un signe de croix.

Vitrail de Saint Patrice (baie 21)
Vitrail de SAINT PATRICE (baie 21)
Détail : les donateurs dans le soubassement.
À gauche, la donatrice et ses quatre filles ; au centre, le donateur et ses six fils ; à droite, un donateur.
VITRAIL DE JOB, baie 23 (1570)
Vitrail de Job (baie 23)
Vitrail de JOB (baie 23)
Vers 1570 et XIXe siècle.

À DROITE ---»»»
Job apprend la mort de ses enfants dans l'incendie de sa maison.
Vitrail de Job, détail : Job sur son tas de fumier (1570).
Vitrail de JOB, détail : Job sur son tas de fumier (1570).
Le visage de Job est celui d'un homme totalement résigné
à subir les foudres divines sans se révolter.

Vitrail de Job (vers 1570 et XIXe siècle). Cette grande verrière (4 mètres sur 1,8 mètre) vient du bas-côté nord de la nef de l'église Saint-Godard à Rouen. Elle a été installée à Saint-Patrice en 1802, initialement dans la baie 18. Le vitrail a été offert par Guillaume Martin et son épouse.
Le tympan, qui représente une Trinité souffrante, est du XIXe siècle. Au-dessous de la croix figure un cartouche du XVIe siècle restauré, où l'on peut lire : Cette vitre fut donnée à pacque mil cinq cents soixante et dix par Guillé Martin. Priez pour eulx.
Le premier registre de la verrière, panneau de gauche, montre Job dans toute sa richesse, avec sa famille et ses amis. Les deux autres panneaux illustrent les calamités dont Dieu le frappe : pillage de sa maison et de ses biens par la soldatesque, assassinat de ses bergers et de leurs chiens ; enfin un messager lui annonce la mort de ses enfants dans l'incendie qui a détruit sa maison.
Dans le registre inférieur (donné plus bas), Job, réduit à la misère, subit les railleries de sa femme. Couvert d'ulcères (image ci-contre), il reçoit la visite de trois de ses amis. Enfin, Dieu lui rend la prospérité et Job offre un sacrifice d'action de grâces. On remarque qu'aucun panneau n'illustre les tentations du démon. On voit un très beau vitrail sur ce thème dans l'histoire de Job à la cathédrale Saint-Pierre-Saint-Paul à Troyes.
L'ensemble de ce vitrail de 1570 a bien sûr été restauré.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie, CNRS Éditions, 2001.

Job apprend la mort de ses enfants dans l'incendie de sa maison Vitrail de Job, détail : la soldatesque tue les bergers et les chiens de Job.
Vitrail de JOB, détail : la soldatesque tue les bergers et les chiens de Job.
Vitrail de Job, détail : les amis de Job devant sa famille (1570).
Vitrail de JOB, détail : les amis de Job devant sa famille (1570).
L'artiste a représenté des visages interrogateurs et jaloux.
Vitrail de Job, registre du bas (1570)
Vitrail de JOB, registre du bas (1570).
1) Job, réduit à la misère, subit les railleries de sa femme ; 2) Job reçoit la visite de trois amis ; 3) Job retrouve la prospérité et offre un sacrifice d'action de grâces.
ABSIDIOLE SUD ET CHAPELLE SAINT-JOSEPH
Les deux autels du bas–côté sud
Les deux autels du bas-côté sud, environnés de vitraux, baignent dans la lumière.
À gauche, l'autel de la Passion ; à droite, l'autel Saint-Joseph.
L'autel Saint-Joseph dans l'absidiole sud.
L'autel Saint-Joseph dans l'absidiole sud.
Le vitrail central de la Résurrection est du XVIe siècle avec des ajouts latéraux de Max Ingrand.
Les vitraux latéraux sont des créations du XIXe siècle.
Vitrail de la Résurrection, baie 8, détail
Vitrail de LA RÉSURRECTION, baie 8, détail :
Le Christ ressuscité et l'épouvante des gardes (vers 1535 et 1953)
À l'arrière-plan, apparition du Christ à Marie-Madeleine.
VITRAIL DU PROCÈS DE PARADIS, baie 12 (vers 1550 et vers 1860)
Vitrail du Procès de Paradis
Le PROCÈS DE PARADIS (baie 12).
Vitrail allégorique de la théologie de l'Incarnation.
Le bas du vitrail est une création des années 1860.
Toute la partie supérieure remonte aux années 1550.

Vitrail du Procès de Paradis (baie 12, vers 1550 et vers 1860).
Ce vitrail date clairement de deux époques. La partie basse est un ajout des années 1860. La scène représente Marie-Madeleine répandant du parfum sur les pieds du Christ.
La partie supérieure est beaucoup plus intéressante. Datée aux alentours de 1550, la scène principale illustre un thème assez rare dans les vitraux Renaissance : le procès de paradis. Nous suivons ici les explications données par l'historienne Nadine-Josette Chaline (cf source) et non pas par le Corpus Vitrearum dont le texte n'est pas clair : «La Miséricorde et la Paix se présentent devant le trône de Dieu pour lui demander d'avoir pitié de l'humanité entachée du Péché Originel, écrit N.-J. Chaline, mais la Justice et la Vérité s'y opposent. Dieu pardonnera si un Juste consent à mourir pour racheter les hommes.» La Justice et la Miséricorde cherchent ce Juste longuement, mais en vain. Alors Dieu envoie son propre fils dans les entrailles de Marie. Et les vertus sont réconciliées.
On voit une scène de Crucifixion, à droite, au-dessus de la Miséricorde. Ce thème est inspiré d'un chapitre des Méditations de saint Bonaventure qui servait de prologue au Mystère de la Passion joué à Rouen à plusieurs reprises par la confrérie du même nom.
On notera le riche décor d'architecture (pont ou aqueduc romain au-dessus des Vertus) avec ville et paysage à l'arrière-plan. Dans la partie supérieure gauche, Moïse reçoit les tables de la Loi, puis les porte au peuple juif ; au centre, deux angelots, accompagnés de la colombe du Saint-Esprit, couronnent la Justice et la Paix ; à droite une Crucifixion dans un cercle de nuages.
Au tympan, deux anges souffleurs entourent le Christ ressuscité au-dessus d'un soldat romain endormi. Source : 1) Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie ; 2) Saint-Patrice et ses vitraux de N.-J. Chaline et A. Gasperini (cahiers des Amis des Monuments Rouennais, n°1).

La Justice et la Paix se réconcilient dans le Procès de Paradis
Vitrail du PROCÈS DE PARADIS (baie 12)
Détail : La Justice et la Paix se réconcilient.
La Vérité dans le Procès de Paradis
Vitrail du PROCÈS DE PARADIS
La Vérité
et la Miséricorde ---»»»
La Miséricorde dans le Procès de Paradis
La Résurrection au tympan du vitrail du Procès de Paradis
Vitrail du PROCÈS DE PARADIS (baie 12)
Détail : La Résurrection au tympan.
Arrière-plan de la scène de la  réconciliation entre la Justice et la Paix
Vitrail du PROCÈS DE PARADIS (baie 12)
Détail des scènes et des paysages au-dessus des Vertus :
À gauche, deux angelots couronnent la Justice et la Paix ; à droite, une Crucifixion entourée d'angelots.
VITRAIL DE LA FEMME ADULTÈRE, baie 16 (1549 et vers 1570)
Vitrail de la femme adultère (1549 et vers 1570)
Vitrail de LA FEMME ADULTÈRE (baie 16)
Au second plan, le temple de Jérusalem est représenté par
un vaste édifice de style Renaisance.
Vitrail de la femme adultère, détail
Vitrail de LA FEMME ADULTÈRE
Baie 16
Détail du registre supérieur : la femme adultère devant ses accusateurs
et devant le Christ qui écrit sur le sol : «SI QUIS SINE PECCATO EST,
IN EAM MITTAT LAPIDEM» (scène de la lancette gauche).

Vitrail de la femme adultère. Ce vitrail a été offert
par l'avocat Nicole Leroux et son épouse Marie Bunel en 1549. Jusqu'en 1802, il était à l'église Saint-Godard à Rouen. Le registre inférieur montre la femme adultère face à ses accusateurs. À gauche, le Christ, accroupi, écrit sur le sol sa célèbre réplique : SI QUIS SINE PECCATO EST, IN EAM MITTAT LAPIDEM. Au registre supérieur, le Christ reste seul avec la femme adultère tandis que les accusateurs se retirent.
On remarquera la façon dont l'artiste a représenté le temple de Jérusalem (voir à gauche) : un grand édifice de style Renaissance avec des galeries scandées de colonnes derrière lesquelles passent de petits personnages. Au soubassement, on trouve au centre la donatrice et ses six filles ; à droite, le donateur et son fils. Le centre du tympan est occupé par une belle Adoration des mages très restaurée.
Source : Corpus Vitrearum.

Vitrail de la femme adultère, détail
Vitrail de LA FEMME ADULTÈRE, baie 16.
Détail : Le Christ écrit sur le sol sa fameuse réplique.
Vitrail de la femme adultère (baie 16), registre du bas
Vitrail de LA FEMME ADULTÈRE (baie 16), registre du bas :
Le Christ demeure seul avec la femme adultère (au centre) tandis que les accusateurs se retirent (à droite).
Au soubassement, la donatrice est accompagnée de ses six filles. À droite, le donateur et son fils. Tous sont agenouillés devant un prie-Dieu.
ABSIDIOLE NORD ET AUTEL DE LA VIERGE
Côté nord de l'église Saint-Patrice : l'autel  de la Vierge (caché par un pilier) et l'autel Saint-Fiacre.
Côté nord de l'église Saint-Patrice : l'autel de la Vierge (caché par un pilier) et l'autel Saint-Fiacre (à droite).
Le bas-côté nord et l'autel Saint-Fiacre.
Le bas-côté nord et l'autel Saint-Fiacre.
Le vitrail est celui du Triomphe de la Croix
(voir plus bas).
VITRAIL DE SAINT FIACRE, baie 7 (1540)
Vitrail de saint Fiacre, détail (1540)
Vitrail de SAINT FIACRE, détail (1540)

Vitrail de saint Fiacre. Ce vitrail a été offert par la confrérie des Épingliers en 1540. Fiacre, à droite, défriche un terrain, mais - miracle! - le travail se fait tout seul. Une femme l'accuse de sorcellerie auprès de saint Faron. À gauche, Fiacre s'assied sur un rocher. Quand il se lève pour accueillir saint Faron, le rocher garde l'empreinte de son corps, second miracle qui prouve son innocence. Source : Corpus Vitrearum.

Vitrail de la Nativité et de l'Adoration des mages, baie 24 (début du XVIe siècle et XIXe siècle).
Vitrail de LA NATIVITÉ ET DE L'ADORATION DES MAGES, baie 24 (début du XVIe siècle et XIXe siècle).
Ci-dessus, l'Adoration des mages, début du XVIe siècle (tête de l'Enfant et du mage à droite refaites au XIXe siècle).
Vitrail de Job et de la Visitation (baie 20)
Vitrail de JOB et de LA VISITATION (baie 20)
Vers 1510.
Ce vitrail fait partie des quatre vitraux antérieurs
à la construction de l'église Saint-Patrice actuelle.
Absidiole nord : l'autel de la Vierge.
Absidiole nord : l'autel de la Vierge.
La baie centrale accueille le vitrail de saint Fiacre.
Celle de droite, les grands personnages du XVe siècle.
«««--- À GAUCHE
La baie 24 est l'une des quatre verrières
antérieures à la construction de l'église actuelle.
VERRIÈRE À GRANDS PERSONNAGES - XVe SIÈCLE (baie 5)
Baie 5 à grands personnages
Baie 5 à grands personnages
3e quart du XVe siècle.
Saint Fiacre, sainte Véronique
Saint Paterne, évêque d'Avranches & Piéta.
Saint Paterne, évêque d'Avranches, détail
Saint Paterne, évêque d'Avranches, détail (3e quart du XVe siècle).
«Jésus chassant les marchands du temple»
«Jésus chassant les marchands du temple»
Tableau anonyme, XVIIe siècle.

Vitrail des grands personnages (3e quart du XVe siècle). Ce vitrail provient de l'ancienne église Saint-Patrice. Pour son nouvel emplacement, on y a adjoint, à l'époque, des bordures Renaissance. Les personnages sont peints en grisaille et jaune d'argent. Leurs étoffes, comme l'arrière-plan, sont des damas ocre, vert, bleu ou jaune. On trouve saint Fiacre et sa pelle, sainte Véronique présentant le linge où s'est dessinée la tête du Christ, saint Paterne, évêque d'Avranches et une Piéta. La verrière a été restaurée en 1839 et 1949.
Source : Corpus Vitrearum.

Piéta, détail
Piéta, détail
Troisième quart du XVe siècle.
Sainte Véronique montrant le linge imprégné
Sainte Véronique montrant le linge imprégné.
Baie 5, 3e quart du XVe siècle.
L'autel de la Vierge, détail
L'autel de la Vierge, détail.
La statue de la Vierge et l'Enfant, au centre, est accompagnée, à gauche,
de sainte Anne et de Marie, et à droite de saint Jacques le Majeur.
VITRAIL DE SAINT EUSTACHE, baie 13
Vitrail de Saint Eustache (baie 13)
Vitrail de SAINT EUSTACHE (baie 13).
Seul le tympan est du XVIe siècle.
Le reste est une copie réalisée au XIXe.
Vitrail de Saint Eustache (baie 13). Détail : le Martyre de saint Eustache (copie réalisée au XIXe siècle).
Vitrail de SAINT EUSTACHE (baie 13). Détail : le Martyre de saint Eustache (copie réalisée au XIXe siècle).

Vitrail de saint Eustache (baie 13). Dans cette verrière, qui date de 1543, seul le tympan est authentique. Les deux registres sont des copies réalisées au XIXe siècle. Le martyre du saint est une copie d'un original qui se trouve au Detroit Institute of Art. La vision miraculeuse, au registre du haut, est inspirée d'une gravure de Dürer. D'après le Corpus, c'est aussi une copie, mais dont l'original a disparu. Au soubassement, on voit les deux donateurs et les deux putti qui entourent le cartouche daté de 1543.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie, CNRS Éditions, 2001.

Vitrail de Saint Eustache. Détail : la vision de saint Eustache (copie réalisée au XIXe siècle)
Vitrail de SAINT EUSTACHE. Détail : la vision de saint Eustache (copie réalisée au XIXe siècle)
VITRAIL DU TRIOMPHE DE LA CROIX, baie 3 (vers 1540-1545)
Baie 3 : Le Triomphe de la croix (vers 1540-1545)
Baie 3 : Le Triomphe de la croix (vers 1540-1545)

Vitrail du Triomphe de la croix. Ce vitrail, aussi appelé du Triomphe de la loi de Grâce ou de la Religion, est l'un des plus beaux de l'église Saint-Patrice. Daté des années 1540-1545, on n'a aucune certitude sur l'atelier qui l'a réalisé. Est-ce celui de Jean Cousin? Est-ce celui des Leprince?
Le registre du bas a été très endommagé en 1562, lors du saccage de l'église par les huguenots (la partie inférieure manque). Il est consacré au Péché et à la Mort. Les lancettes font apparaître Adam et Ève après la faute, Satan, la Mort (ous les traits d'une vieille femme) et, enfin, la Chair représentée par une femme luxueusement parée. Satan et la Mort sont de la fin du XVIe siècle, tandis que la tête et le buste de la Chair sont des bouche-trous du début du XVIe. Au niveau technique, les arbres du paradis, dans la lancette d'Adam et Ève, portent des fruits incrustés en chef-d'œuvre.
Le registre supérieur illustre la rédemption. Au XIXe siècle, l'historien Baudry a transcrit l'inscription du bas : «Cette vitre montre la ruine du genre humain par son discours, par son péché et sa résurrection par le secours du sauveur». La source d'inspiration de ce registre est une œuvre de Savonarole, le triomphe de la croix. Ce registre rappelle le vitrail des Chars d'Engrand le Prince, visible à l'église Sainte-Jeanne-d'Arc de Rouen. La Vierge conduit un char qui écrase le démon et où se dresse, à l'arrière, son fils crucifié, rédempteur des hommes. Les vases au pied de la croix symbolisent les sacrements. Le char est tiré par les vertus Amour et Obédience brandissant les palmes de la victoire. Devant elles, marchent Moïse, qui porte les tables de la Loi et le serpent d'airain, son frère Aaron, qui tient une verge, ainsi que cinq hébreux (dont les têtes ont été restaurées). Avant la Révolution, les têtes de lancette affichaient les armoiries des donateurs. Ces symboles de l'Ancien Régime ont été remplacés par les monogrammes du Christ et de la Vierge. Au tympan, le Christ, sur un char tiré par deux anges, triomphe de la Mort écrasée par les roues.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie, CNRS Éditions, 2001.

Satan dans le registre inférieur, détail
Satan dans le registre inférieur, détail.
La Mort dans le registre inférieur, détail
La Mort dans le registre inférieur, détail.
Baie 3 : le Triomphe de la croix (vers 1540-1545), registre supérieur
Baie 3 : le Triomphe de la croix (vers 1540-1545), registre supérieur
Registre supérieur : le char triomphal, portant la Vierge et le Crucifié, est tiré par les vertus Amour et Obédience, précédées de Moïse, d'Aaron et de cinq Hébreux.
Un des hébreux qui tirent le char, partie inférieure
Un des hébreux qui tirent le char, partie inférieure
Le Triomphe de la croix, registre supérieur, détail.

À DROITE ---»»»
Satan écrasé par le char triomphal.
La vertu Amour tire le char triomphal
La vertu Amour tire le char triomphal
Le Triomphe de la croix, registre supérieur, détail.

Les fruits des arbres du paradis sont inscrustés en chefs-d'œuvre
Les fruits des arbres du paradis sont inscrustés en chefs-d'œuvre.
Le Triomphe de la croix, registre inférieur, détail.

Satan écrasé par le char triomphal
DIVERS VITRAUX ANCIENS ET MODERNES
VITRAIL DE MAX INGRAND, XXe siècle
VITRAIL DE SAINT JEAN-BAPTISTE, baie 26
Vitrail de l'Eucharistie (atelier Max Ingrand)
Vitrail de L'EUCHARISTIE
Vitrail du XXe siècle, atelier Max Ingrand.
Vitrail de Saint Jean-Baptiste (baie 26)
Vitrail de SAINT JEAN-BAPTISTE (baie 26)
Vitrail de Saint Jean-Baptiste
Vitrail de SAINT JEAN-BAPTISTE (registre médian) :
1) Saint Jean désigne Jésus comme étant l'«Agneau de Dieu» ; 2) Baptême de Juifs ;
3) Panneau de la Manufacture de Sèvres au XIXe siècle : la danse de Salomé.

L'église Saint-Patrice à la Révolution.
Dans les premiers mois de la Révolution, excepté quelques pièces d'argenterie parties à la fonte, l'église ne s'en sort pas trop mal. Dès 1790, la carte des paroisses de la ville est entièrement redessinée. De 37, on passe à 13. Saint-Patrice est conservée avec une superficie accrue. Au nord, elle est amputée d'un territoire attribué dorénavant à Saint-Romain. Au sud, elle s'étend largement en récupérant le fief de plusieurs paroisses supprimées (Saint-Pierre l'Honoré, Sainte-Croix-des-Pelletiers, etc.). Mais la pomme de discorde va venir de la Constitution civile du Clergé, votée en juillet 1790. Le curé en place, l'abbé Heude, refuse de prêter serment. Il est remplacé par l'abbé Périer, jureur et ancien vicaire de l'église Saint-André qui a été supprimée. Le cardinal de la Rochefoucault, évêque du diocèse, est parti en exil. Un évêque constitutionnel prend sa place. La Communauté des prêtres, créée au XVIIe siècle par l'abbé Chrétien, doit se disperser. Cependant l'abbé Heude, réfractaire, fait de la résistance : il continue de célébrer la messe et occupe la sacristie. De son côté, l'abbé Périer entend faire valoir ses droits et assurer sa charge. La confusion s'installe. Au bout de quelques semaines, l'abbé Heude accepte de se faire héberger chez un paroissien.
Une fois en possession de la sacristie, le nouveau curé s'applique à récupérer une partie du mobilier des églises supprimées : chaire du prieuré Saint-Lô, lambris de Saint-Éloi, autels, confessionnaux, etc. Mais l'ancien curé n'a pas abdiqué complètement et continue de dire la messe dans l'église. Alors, en février 1792, l'abbé Périer décide d'en finir : la messe «réfractaire» ne sera plus sonnée et elle ne pourra plus avoir lieu le dimanche matin après 9h. De plus, il instaure une taxe pour l'utilisation des cierges et des ornements. L'abbé Heude ne peut que se résoudre à dire la messe chez lui ou dans des chapelles privées. Il n'hésite d'ailleurs pas à baptiser. Dénoncé en juin 1792, il est arrêté et emprisonné. Il sera libéré au mois d'août suivant.
En septembre, nouvelle mesure anticléricale : l'habit ecclésiastique est interdit à tous les prêtres quels qu'ils soient. L'abbé Heude choisit de partir en exil Outre-Manche.
L'année 1793 marque un nouveau durcissement de la situation de tous les religieux. La Terreur frappe, même si Rouen n'est pas Paris. En octobre, l'église Saint-Patrice est pillée, puis fermée. Le culte clandestin s'organise. La chute de Robespierre en juillet 1794 ne change guère les choses. Il faut attendre les premiers mois de l'année 1795 pour assister à un début de libéralisation. Des églises rouennaises rouvrent. C'est le cas de Saint-Patrice que l'abbé Périer ne peut pas vraiment récupérer car l'évêque constitutionnel Gratien s'y replie en attendant la réouverture de la cathédrale. Ce qui sera fait en mai 1796. La situation ne se simplifie pas pour autant : en 1798, l'abbé doit partager son église avec un nouveau mouvement (on dirait aujourd'hui une secte) : les théophilanthropes. La cohabitation est difficile même si les nouveaux venus se sont engagés à ne rien déranger du mobilier. Cependant ce nouveau culte crée des désordres, et son peu de succès aboutit à sa disparition en 1800.
Avec le Concordat, tout revient presque comme avant : l'abbé Périer, honoré de sa nouvelle fidélité à Rome, se retire à Saint-Vincent et... l'abbé Heude, revenu d'Angleterre, retrouve l'église Saint-Patrice.
Source : Saint-Patrice et ses vitraux de N.-J. Chaline et A. Gasperini (Cahiers des Amis des Monuments Rouennais, n°1)

Vitrail de Saint Jean-Baptiste.
Ce vitrail date du début du XVIe siècle, mis à part le registre du bas et le panneau de droite du registre central (qui sont du XIXe siècle). La Manufacture de Sèvres a créé des compléments d'après les dessins d'A.-M. Cabasson. On voit, ci-contre à gauche, du XIXe siècle, la danse de Salomé (à la place d'une décollation primitive). Toujours à gauche, les deux panneaux du début du XVIe siècle illustrent saint Jean-Baptiste désignant le Christ comme étant l'Agneau de Dieu, ainsi que le baptême de Juifs dans le Jourdain.
Un point intéressant est la donatrice et ses enfants représentés comme disciples du Précurseur dans le premier panneau. Dans la partie ancienne, on note de nombreuses restaurations et des bouche-trous.
Le vitrail de l'Ancien Testament date de 1570. Il est inspiré des gravures des Images de l'Ancien Testament d'Holbein. Au registre du bas, trois scènes avec Moïse : Moïse et le buisson ardent ; Moïse et le bâton transformé en serpent ; la lutte de Moïse contre un Égyptien qui avait roué de coups un Hébreu.
Au registre supérieur, scènes de la vie d'Abraham : Isaac va chercher des fagots pour le sacrifice de son père, Abraham fait ses adieux à Sarah ; Abraham reçoit de Dieu la promesse que sa descendance égalera le nombre des étoiles du ciel ; un ange vient réconforter Agar et son fils Ismaël dans le désdert. L'ensemble du vitrail a été assez restauré.
Source : Corpus Vitrearum (Hte-Normandie)

Saint Jean-Baptiste descend aux limbes
Vitrail de SAINT JEAN-BAPTISTE, tympan
Une scène rare : saint Jean est aux limbes pour
annoncer la venue du Rédempteur à Adam et Ève
ainsi qu'aux patriarches (grisaille et jaune d'argent)
VITRAIL DE L'ANCIEN TESTAMENT, baie 14
Vitrail de l'ANCIEN TESTAMENT
Vitrail de l'ANCIEN TESTAMENT, baie 14
Moïse et le bâton transformé en serpent.
VITRAIL DE L'ANCIEN TESTAMENT, baie 14
Vitrail de L'ANCIEN TESTAMENT, baie 14, vers 1570
Vitrail de L'ANCIEN TESTAMENT
Baie 14, vers 1570.
La promesse de Dieu à Abraham
Lutte de Moïse et de l'Égyptien
Lutte entre Moïse et l'Égyptien
qui avait roué de coups un Hébreu.
Vitrail de L'ANCIEN TESTAMENT
Baie 14, vers 1570.
«««--- À gauche
Abraham reçoit de Dieu la promesse que sa descendance
sera aussi nombreuse que les étoiles du ciel.
Vitrail de L'ANCIEN TESTAMENT, baie 14, vers 1570.
(Les étoiles du ciel sont serties en chef-d'œuvre.)
VERRIÈRES À GRANDS PERSONNAGES DANS L'AVANT-NEF NORD (baies 25 et 27)
Le Christ en croix de Pierre Mignard
Le Christ en croix.
D'après l'historien Reneault (base Palissy), ce tableau
du XVIIe siècle doit être attribué à Pierre Mignard.

La base Palissy précise : «Il est probable qu'elle vient, comme
d'autres toiles de Saint-Patrice, du dépôt d'objets d'art qui se
trouvait à l'abbaye de Saint-Ouen, au lendemain de la Révolution.»

À DROITE ---»»»
Le vitrail de la baie 27 est enrichi
de quatre monogrammes de la Vierge («MA»).

Baie 27 à grands personnages, 1625
Baie 27 à grands personnages, 1625 :
Vierge à l'Enfant et saint Jean-Baptiste.

Vitraux à grands personnages. L'église Saint-Patrice est la seule église de Rouen à posséder des verrières figurées du XVIIe siècle, peintes en grisaille et jaune d'argent. Ce sont les baies 25 de 1624 et 27 de 1625. On y trouve, d'une part, une Vierge à l'Enfant accompagnée de saint Jean-Baptiste, d'autre part Jésus enfant portant le globe terrestre, et saint Jacques le Majeur. Ces baies ont été assez dégradées par le temps. Deux autres verrières du même genre, réalisées par Pinaigrier, ont disparu.
Source : Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie, CNRS Éditions, 2001.

Baie 27 : La Vierge à l'Enfant, détail
Baie 27 : La Vierge à l'Enfant, détail.
Datée de 1625.
«La Circoncision», École italienne, XVIIe siècle
«La Circoncision», École italienne, XVIIe siècle.
Baie 25 : saint Jacques le Majeur
Baie 25 : saint Jacques le Majeur
Vitrail daté de 1624.
Baie 25 : Jésus portant le globe terrestre, détail
«Comparution de Jésus devant Caïphe»
«Comparution de Jésus devant Caïphe»
Tableau anonyme daté de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle (base Palissy).
À DROITE ---»»»
Baie 25 : Jésus portant le globe terrestre, détail.
Vitrail daté de 1624.
Scènes de la vie de la Vierge
Scènes de la vie de la Vierge
Vitrail du XIXe siècle.
L'orgue de tribune (XVIIe siècle).
L'orgue de tribune (XVIIe siècle).

L'orgue a été conçu par Claude de Villers (père et fils) entre 1662 et 1666. À la suite d'un violent orage, il a dû être réparé en 1690. Le buffet, en bois sculpté, a été créé en 1665. Point remarquable : le positif central est flanqué de deux buffets adjacents.

La nef et l'orgue de tribune vus du chœur
La nef et l'orgue de tribune vus du chœur.

Documentation : «Saint-Patrice et ses vitraux» de N.-J. Chaline et A. Gasperini (Cahiers des Amis des Monuments Rouennais, n°1)
+ «Rouen aux 100 clochers» de François Lemoine et Jacques Tanguy
+ «Corpus Vitrearum, les vitraux de Haute-Normandie», CNRS Éditions, 2001
+ «Églises de Rouen» par Édouard Naillon, Éditions Defontaine, Rouen, 1941
+ «Dictionnaire des églises de France», éditions Robert Laffont, 1968
+ «Laissez-vous conter les clochers de Rouen», brochure de l'Office de tourisme de Rouen
+ Base Mobilier-Palissy, église Saint-Patrice.
PATRIMOINE CARTE PATRIMOINE LISTE Retourner en HAUT DE PAGE