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Page créée en fév. 2015
Rouen
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Sainte-Jeanne d'Arc
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Sainte-Jeanne d'Arc
Saint Pierre dans la verrière de la vie de saint Pierre

L'église Sainte-Jeanne d'Arc de Rouen date de 1979. Ses courbures très modernes s'élèvent au milieu de la place du Vieux-Marché, dont le réaménagement s'est achevé la même année. Initialement sur la place, il y avait une église dédiée au Saint-Sauveur. Elle fut la paroisse de Pierre Corneille. On la ferma en 1791 ; elle fut rasée en 1795. Au Moyen Âge et à l'époque moderne, la place était le cœur du commerce des denrées alimentaires de la ville. Sous le Second Empire, sa surface doubla ; on y fit construire deux grandes halles. Quant à Jeanne d'Arc, elle inspira les romantiques et fut à la mode au XIXe siècle. Souvenir longtemps oublié, on finit par se rappeler que la place du Vieux-Marché avait été le lieu de son supplice. Après les dégradations de la seconde guerre mondiale, la municipalité décida d'aménager ce vaste endroit à la mémoire de la Pucelle : construction d'une église et d'un mémorial, mise en évidence de l'emplacement du bûcher ainsi que du pilori où l'on exposait les condamnés. Des maisons à pans de bois furent même réédifiées.
Avant 1944 se trouvait, non loin de la place, une vieille église dédiée à saint Vincent, attestée dès le XIIe siècle. De style gothique flamboyant, c'était l'une des plus riches et des plus belles de Rouen. Ses magnifiques verrières dataient de la Renaissance. La ville les fit mettre à l'abri dès 1939. Bonne anticipation : les bombes alliées détruisirent l'église en 1944.
La nouvelle église est due à l'architecte Louis Arretche (1905-1991). Son toit épouse la forme d'une coque de navire renversée et la nef accueille treize magnifiques verrières Renaissance de l'ancienne église Saint-Vincent. Ces verrières constituent une étape incontournable d'une visite de la ville de Rouen. Cette page en donne un très large aperçu.

Salomé dans la verrière de la vie de Jean-Baptiste
Vue d'ensemble de la nef de l'église Sainte-Jeanne d'Arc
Vue d'ensemble de la nef de l'église Sainte-Jeanne d'Arc
L'extérieur de l'église prend la forme d'une flamme
L'extérieur de l'église prend la forme d'une flamme
Sur la droite, la croix qui se dresse est le mémorial élevé à Jeanne d'Arc
Le jardin et l'emplacement du bûcher (à l'endroit de l'écriteau).
Le jardin et l'emplacement du bûcher (à l'endroit de l'écriteau).
Sur la gauche, le pilori.
Les fondations de l'église Saint–Sauveur, rasée en 1795.
Les fondations de l'église Saint-Sauveur, rasée en 1795,
sont toujours visibles
Vue d'ensemble de l'église, côté ouest
Vue d'ensemble de l'église, côté ouest
Façades de maisons à pans de bois sur la place du Vieux–Marché
En 1977, on remonta, sur la place du Vieux-Marché, les façades de maisons à pans de bois
situées dans les quartiers est de la ville et que la guerre avait démolies.
Statue de Jeanne d'Arc par Real del Sarte
Statue de Jeanne d'Arc par Real del Sarte
La nef et l'entrée occidentale surélevée
La nef et l'entrée occidentale surélevée.
L'orgue de tribune
L'orgue de tribune
Toutes dévouées aux vitraux, les informations sur l'église ne fournissent rien sur l'orgue.
La partie arrière de la nef
La partie arrière de la nef.
La voûte est faite de lamelles de sapin
La voûte est faite de lamelles de sapin.
En son centre se trouve une armature métallique très originale.
La seule colonne interne à l'église est visible près de l'autel (photo ci-contre) ---»»»
La nef vue de l'entrée
La nef vue de l'entrée.
Jeanne d'Arc par Michel Coste, 1999
Jeanne d'Arc par Michel Coste, 1999.
La chapelle du Saint-Sacrement et ses boiseries Renaissance sur la droite
La chapelle du Saint-Sacrement et ses boiseries Renaissance sur la droite.
Statue de la Vierge à l'Enfant
Statue de la Vierge à l'Enfant
Art populaire
Ces boiseries Renaissance proviennent de la chapelle Sainte-Anne de l'ancienne église Saint-Vincent
Ces boiseries Renaissance proviennent de la chapelle Sainte-Anne de l'ancienne église Saint-Vincent.
Chapelle du Saint-Sacrement
Le chœur très dépouillé de l'église Sainte-Jeanne  d'Arc
Le chœur très dépouillé de l'église Sainte-Jeanne d'Arc.
Les fonts baptismaux
Les fonts baptismaux

Huit vitraux de l'immense verrière ---»»»
Huit vitraux de l'immense verrière
LES TREIZE VERRIÈRES RENAISSANCE DE L'ANCIENNE ÉGLISE SAINT-VINCENT
Disposition des vitraux dans l'église Sainte Jeanne-d'ArcCliquez pour afficher le vitrailCliquez pour afficher le vitrailCliquez pour afficher le vitrailCliquez pour afficher le vitrailCliquez pour afficher le vitrailCliquez pour afficher le vitrailCliquez pour afficher le vitrailCliquez pour afficher le vitrailCliquez pour afficher le vitrailCliquez pour afficher le vitrail
Disposition des vitraux dans l'église Sainte-Jeanne d'Arc.
Ils sont tous originaires de l'église Saint-Vincent.
Les cinq de droite (9 à 13) se trouvaient jusqu'en 1939 dans le déambulatoire de cette église détruite en 1944.

Le schéma ci-contre donne la disposition des verrières et leurs thèmes. Ces treize verrières, créées dans la décennie 1520-1530, se trouvaient dans le chœur de l'ancienne église Saint-Vincent. Les verrières 9 à 13 éclairaient le déambulatoire, avec la Crucifixion dans l'axe central. La Vie du Christ, avec quatre vitraux (Enfance, Passion, Crucifixion et Résurrection), illuminait donc le chœur. Y était ajouté le martyre de saint Vincent, patron de l'église (n° 13).
Les autres verrières (1 à 8) étaient réparties dans les chapelles. Les vitraux 2, 3 et 4, relatifs à sainte Anne et à la Vierge - dont le somptueux vitrail des Chars -, ornaient la chapelle Sainte-Anne. Les verrières 3, 5 et 6 ont été réalisées par le célèbre atelier des Le Prince, à Beauvais. Les dix autres sont attribuées à des ateliers de Rouen, que les historiens d'art désignent sous le nom générique d'«Atelier Rouennais». On y sent très fortement l'influence du maître Arnoult de Nimègue qui avait quitté Rouen en 1513. On n'en sait guère plus sur cet «atelier» : les signatures des artistes manquent sur les verres (à part celle de Le Vieil sur la verrière de Sainte-Anne).
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

La partie gauche de la verrière (ci–dessus) abrite les trois vitraux de l'atelier des Leprince à Beauvais
La partie gauche de la verrière (ci-dessus) abrite les trois vitraux de l'atelier des Leprince à Beauvais.

Les vitraux de Saint-Vincent. En 1939, prévoyant le pire, l'Administration prit la décision de déposer tous les vitraux anciens de l'église Saint-Vincent. Après classement en bonne et due forme, ils furent envoyés au donjon de Niort, dans les Deux-Sèvres. Les vitraux des XVIIIe et XIXe siècles restèrent en place. Avec l'église, ils furent réduits en miettes lors du bombardement allié du 31 mai 1944. On parvint à extraire des décombres quelques pièces de mobilier et des restes de sculpture. L'église avait été classée aux Monuments historiques. Elle fut déclassée, à l'exception du portail sud du transept, et partiellement rasée. Les vitraux, entreposés entre-temps à Paris, n'avaient donc plus d'édifice de destination. Que faire? Construire une nouvelle église? Bâtir un musée dédié? Les exposer à demeure dans un musée déjà existant? Il fallut trente-cinq ans pour régler l'affaire.
En 1951, la Ville envisagea d'exposer les plus beaux vitraux au musée le Secq des Tournelles. De Paris, ils revinrent donc à Rouen. Quatre furent exposés : l'Arbre de sainte Anne, les Chars, les Saints et le Jugement dernier.
En 1957, on partagea les verrières de Saint-Vincent en deux. Le premier groupe, jugé indivisible, comprenait les vitraux du chœur de l'ancienne église jusqu'au transept. Les autres, qui ne constituaient pas un véritable ensemble, formaient le second groupe. Huit verrières de ce groupe furent remontés, à la cathédrale, dans la chapelle de la Vierge et dans l'ancienne salle du trésor de la tour Saint-Romain.
Peu après, la décision fut prise de construire une nouvelle église place du Marché et l'on ne parlait plus vraiment d'y remonter les vitraux de l'ancien chœur. De quel style serait-elle? Néo-gothique? Résolument moderne? Les avis se heurtaient. Et puis, des vitraux anciens dans du moderne? Des services officiels s'y opposaient. Cependant, en 1962, les Amis des Monuments Rouennais bataillèrent pour que

l'insertion des vitraux dans la nouvelle église fût inscrite au cahier des charges. L'idée de créer un musée du vitrail fut rejetée. L'historien d'art Jean Lafond fit alors une nouvelle répartition des vitraux : ceux qui appartenaient à l'église primitive avant la reconstruction du chœur ; ceux qui provenaient d'autres églises et avaient été remontés à Saint-Vincent pendant la Révolution ; enfin, la série installée dans le chœur. Cette série, indivisible, sera, au bout du compte, remontée en 1978 dans la nouvelle église après de nouvelles péripéties.
En 1972, le projet finalement choisi ne prévoyait pas de place pour l'insertion des treize verrières. Le projet était celui de l'architecte Louis Arretche, Architecte en Chef des Bâtiments Civils et des Palais Nationaux et urbaniste de la ville de Rouen. Les défenseurs des vitraux, scandalisés, firent pression. La vice-présidente des Amis des Monuments Rouennais, madame Néel-Soudais, à la tête d'un petit groupe, les Amis de Rouen et de Jeanne d'Arc, amena l'architecte, par sa force de persuasion, à modifier ses plans. Celui-ci accepta d'enfoncer de deux mètres l'église dans le sol afin de donner à la façade nord une hauteur suffisante pour les verrières. Les treize verrières furent restaurées de 1975 à 1978 par l'atelier Gaudin, et remontées à Sainte-Jeanne d'Arc au second semestre 1978.
En dehors de ces treize verrières et de celles qui ont été remontées à la cathédrale Notre-Dame, le vitrail du Jugement dernier a été visible pendant quelques années dans une fenêtre du musée Le Secq des Tournelles (qui est une ancienne église). Il a depuis rejoint les autres verrières, dont un Arbre de Jessé, dans les réserves du musée des Beaux-Arts de Rouen.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

1 - VITRAIL DE SAINT PIERRE («Atelier Rouennais», vers 1530)
Vitrail de Saint-Pierre
Vitrail de Saint-Pierre
«Atelier Rouennais», vers 1530
Le tympan est du XIXe siècle.
À DROITE ---»»»
Vitrail de Saint-Pierre
Détail du troisième panneau du bas
Un démon est repoussé par un enfant.

Le vitrail de la vie de saint Pierre est une œuvre de l'«Atelier Rouennais». À son style, on le classe parmi les dernières créations de cet «atelier», c'est-à-dire vers 1530. Faisons tout de suite un sort au tympan : c'est un ensemble de saynètes de la vie de saint Pierre réalisées en 1869 par le peintre verrier Duhamel-Marette. Deux extraits en sont donnés ci-dessous. Le style choisi rappelle évidemment celui des deux registres Renaissance. D'après les sources, l'ancien tympan, réalisé en 1721 par Le Vieil, était une vitrerie fleurdelysée... qui avait disparu depuis longtemps quand Duhamel-Marette confectionna son beau pastiche Renaissance.
Le registre du bas du vitrail illustre (de gauche à droite) : la Vocation de saint Pierre et de saint André ; la pêche miraculeuse ; la Rivalité entre Pierre et Simon le magicien qui tombe du haut du Capitole ; la Polémique entre saint Pierre et Simon le Magicien. Cette dernière scène est enrichie d'un bel arrière-plan architectural montrant les églises Saint-Ouen et Saint-Maclou. Le registre supérieur illustre : la Prédication de l'apôtre et ses miracles ; la Remise des clés du Paradis par le Christ ; enfin, une Apparition du Christ à saint Pierre.
Une observation attentive montre que les visages des personnages principaux sont très travaillés, la plupart du temps à la grisaille (voir le Christ, Pierre et Jacques en gros plan ci-dessous), tandis que les personnages secondaires (démons et spectateurs) sont esquissés sans recherche artistique particulière. Quant aux curieux angelots du registre du bas, ils sont affichés dans des postures maniérées. Enfin, le jaune d'argent, utilisé depuis le début du XIVe siècle, est largement utilisé dans les costumes. Il sert donc à délimiter les formes (surtout dans le registre inférieur).
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

L'appel de Pierre, vitrail de 1869 (atelier Duhamel-Marette)
L'appel de Pierre, vitrail de 1869 (atelier Duhamel-Marette).
Le crucifiement de Pierre, vitrail de 1869 (Duhamel-Marette)
Le crucifiement de Pierre, vitrail de 1869 (Duhamel-Marette).
Vitrail de la vie de saint Pierre : le registre inférieur
Vitrail de la vie de saint Pierre : le registre inférieur
Cette rangée est remarquable par son emploi abondant du jaune d'argent dans les vêtements.
Le visage à la grisaille du Christ
Le visage à la grisaille du Christ
appelant les deux pêcheurs Pierre et Jacques.
(Registre inférieur du vitrail de saint Pierre).
«««--- À GAUCHE
Appel et vocation de Pierre et Paul, Pêche miraculeuse ;
Victoire sur Simon le magicien ; Polémique
entre saint Pierre et Simon le magicien.
Le visage de l'apôtre Pierre
Le visage de l'apôtre Pierre
(«Atelier Rouennais», vers 1530), registre inférieur.
Vitrail de la vie de saint Pierre : le registre supérieur
Vitrail de la vie de saint Pierre : le registre supérieur.
Miracle et Prédication de saint Pierre ; Remise des clés par le Christ ; Apparition du Christ.
«Atelier Rouennais», vers 1530.
Le visage de l'apôtre Jacques
Le visage de l'apôtre Jacques
(«Atelier Rouennais», vers 1530), registre inférieur.
2 - VITRAIL DE LA VIE DE SAINTE ANNE («Atelier Rouennais», 1520-1530)
Vitrail de la vie de Sainte Anne
Vitrail de la vie de Sainte Anne
(«Atelier Rouennais», 1520-1530)
«La Rencontre à la Porte dorée» de Wilhem Ziegler, XVIe siècle

La verrière de la vie de sainte Anne se compose de deux grands tableaux sur chacun des deux registres. En haut : l'Apparition de l'ange à Joachim ; la Rencontre à la Porte dorée. En bas : la Naissance de la Vierge ; la Présentation de la Vierge au Temple. Le tympan, qui illustre le miracle du «pendu dépendu» n'affiche pas le même niveau de qualité artistique.
Cette verrière est datée de la décennie 1520-1530. En deux endroits bien anodins (sur un manteau et une coiffe), on peut y lire un nom, celui de «Viel». Il s'agit vraisemblablement de Jean Le Vieil, un peintre verrier qui avait travaillé pour la fabrique de Saint-Maclou en 1519 et 1520. Des dix verrières attribuées à «l'Atelier Rouennais», c'est la seule qui possède une signature.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

Vitrail de la vie de Sainte Anne : le registre supérieur
Un ange apparaît à Joachim ; la Rencontre à la Porte dorée
Vitrail de la vie de Sainte Anne, registre supérieur
«Atelier Rouennais», 1520-1530

La Rencontre à la Porte dorée n'est pas, comme on pourrait le croire, la première rencontre entre Anne et Joachim qui, ensuite, se marient, puis Anne qui enfante la Vierge. L'affaire est plus sérieuse. Dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, on apprend qu'Anne et Joachim sont mariés depuis vingt ans et n'ont pas d'enfant. «Tous deux vivaient sans reproche, accomplissant tous les commandements du Seigneur» (traduction de Teodor Wyzewa, éditions Diane de Selliers). De leurs biens, ils faisaient trois parts égales : pour eux et leur famille ; pour le Temple ; pour les pauvres et les pèlerins. Conscients d'être inféconds, ils firent un jour le vœu que, s'ils avaient un enfant, ils le consacreraient au service divin.
Peu après, Joachim se rendit à Jérusalem, comme à chacune des trois grandes fêtes de l'année. Au Temple, il présenta son offrande au grand prêtre, mais celui-ci la refusa, indigné de la stérilité de son couple. Dépité, Joachim n'osa pas retourner chez lui et décida de vivre avec des bergers dans la campagne. Un jour, un ange lui apparut pour l'informer que sa femme enfanterait bientôt une fille. Il l'appellera Marie et la consacrera à Dieu. Plus tard, celle-ci donnera naissance au fils de Dieu. L'ange ajouta que Joachim devait se rendre à Jérusalem, à la porte d'Or. Là, il rencontrera sa femme, inquiète de sa longue absence. Entre-temps, l'ange s'en alla informer Anne de la même chose. Le mari et la femme se rencontrèrent donc à la Porte dorée, dans l'état d'exaltation que l'on devine.
Après sa naissance, Marie fut allaitée pendant trois ans, puis conduite au Temple avec des offrandes. Elle resta recluse dans ce lieu sacré jusqu'à l'âge de quatorze ans, visitée par les êtres célestes et admise à la vision divine. Elle consacra sa vie à la prière et au tissage de la laine, tandis qu'un ange se chargeait de lui apporter sa nourriture.
La Rencontre à la Porte dorée, compte tenu du contexte de symboles et d'émotions où il faut l'insérer, a souvent inspiré les artistes, notamment les peintres verriers mandatés par les fabriques. Ces peintres ont laissé errer leur imagination, que ce soit dans l'attitude des deux époux ou dans l'environnement architectural. La Porte d'Or est en effet une ouverture dans la forteresse qui entoure la vieille ville de Jérusalem. Elle peut être présentée comme un arc triomphal ou comme un simple passage dans un mur. Dans le vitrail qui nous occupe ici, l'auteur du carton a choisi la version «Arc triomphal», faisant l'impasse sur le mur de la forteresse. L'architecture, ornée d'angelots et de médaillons, emprunte beaucoup à l'art de la Renaissance. Quant à Anne et Joachim et à la posture qu'on leur prête lors de leurs émouvantes retrouvailles, on voit, dans la plupart des œuvres, les deux époux rester l'un en face de l'autre, souvent à bonne distance (ce qui est le cas ici). Quelquefois, ils se tiennent la main, le bras, ou ils s'embrassent chastement. Il est rare qu'ils s'étreignent comme deux amoureux. (Voir le groupe sculpté d'Anne et Joachim, œuvre de la statuaire troyenne du XVIe siècle, à l'église Saint-Pantaléon à Troyes.)
Les collections des peintures des Écoles du Nord, au musée du Louvre, exposent un tableau de cette fameuse rencontre, peint par Wilhem Ziegler au XVIe siècle où l'on voit Anne et Joachim engloutis dans une étreinte ! Quant à la porte d'Or, elle semble carrément insérée dans une masure. Seul le paysage verdoyant du fond peut faire penser qu'il s'agit bien d'une porte et qu'on est en plein air. Le même tableau montre aussi, sur la gauche, la scène de l'ange qui informe Anne de la future naissance de Marie. Cette scène se situe dans l'ouverture d'une demeure. On a l'impression que l'ange a tout simplement frappé à la porte et, comme le facteur, qu'il tient un courrier à la main !

«««--- À GAUCHE
«La Rencontre à la Porte dorée»
Wilhelm Ziegler (1480 - vers 1543)
PARIS, MUSÉE DU LOUVRE

Vitrail de la vie de sainte Anne (1520–1530), registre inférieur
Naissance de la Vierge, Présentation de la Vierge au Temple
Vitrail de la vie de sainte Anne (1520-1530), Registre inférieur.

Marie devant le grand-prêtre (tête restaurée en 1869)
Marie devant le grand-prêtre (tête restaurée en 1869)
Vitrail de la vie de sainte Anne (1520-1530)
Détail du registre inférieur
«Atelier Rouennais», 1520-1530
Là encore, le jaune d'argent est utilisé pour
le manteau et les cheveux.
3 - VITRAIL DES CHARS (Jean et Engrand LE PRINCE, Beauvais, 1522-1524)
Le vitrail des Chars ou Le Triomphe de la Vierge
Le vitrail des Chars ou Le Triomphe de la Vierge
(Jean et Engrand Le Prince, Beauvais, 1522-1524)
Ève naît d'une côte d'Adam (Jean et Engrand le Prince)
Ève naît d'une côte d'Adam (Jean et Engrand le Prince)
Vitrail des Chars (soufflet dans le tympan)

Le vitrail des Chars, œuvre de Jean et Engrand Le Prince à Beauvais, est l'un des plus beaux vitraux exposés dans l'église Sainte-Jeanne d'Arc. Très riche en couleurs, il affiche des arrière-plans d'architecture ou de massifs forestiers. Le jaune d'argent y est utilisé pour donner un «cachet de feu» à certaines parties du dessin, comme le char d'Adam et Ève, dans le registre situé sous le tympan. Comme souvent, avec les Le Prince, il est signé.
Au niveau artistique, le vitrail des Chars illustre le goût du Triomphe chez les gens de la Renaissance. Le Triomphe, c'est un char tiré par des vertus ou des vices, accompagné par des animaux et suivi par des personnages incarnant le Bien ou le Mal, la Justice ou l'Envie, la Charité ou l'Avarice, etc. Sur le plan théologique, le vitrail des Chars rappelle les grandes phases de l'histoire du monde et le combat de l'Église catholique contre le protestantisme.
Le décryptage commence par le tympan : Marie, enfant, au côté du Créateur, préexiste à la création du monde. Dans un soufflet, Ève, qui sort d'une côte d'Adam, fait la liaison avec le registre du dessous où s'avance le premier Triomphe, celui d'Adam et Ève au paradis terrestre. Deux vertus, parées de robes bleue et rouge tirent le char ; d'autres le suivent. Adam et Ève tiennent bien haut l'étendard de la Justice.
Le registre du milieu évoque la chute de l'homme : c'est le Triomphe de Satan. Le char porte l'arbre de la Connaissance autour duquel s'entoure le serpent. Il est précédé par Adam et Ève courbant l'échine. Ce panneau, très célèbre, est un classique du vitrail de la Renaissance. Adam et Ève, déchus, sont maintenant les captifs de Labor et de Dolor. Ils se traînent devant un superbe décor en camaïeu bleu montrant la cathédrale Notre-Dame de Rouen et les toits de maisons de la ville. Cette fois, l'étendard de la Justice, en berne sur sa hampe, est porté par la Crédulité. Les sept péchés capitaux, montés sur des animaux, suivent le porte-étendard.
Enfin, le registre du bas est à la gloire de la Vierge. David et Isaïe l'accompagnent sur son char, dont les roues écrasent le démon. Marie se présente ainsi en actrice du rachat du péché originel, elle qui, nous disent les Écritures, préexistant à la création du monde, a été conçue sans péché. Le char est tiré par des anges, tandis que Moïse, la Vérité et l'Hérésie ouvrent la route. Derrière, les donateurs suivent le cortège. Les historiens d'art ne savent pas exactement qui ils sont. Des marchands? En tout cas, des roturiers car leurs habits sont sobres. Au-dessus de leurs têtes trône un magnifique camaïeu de la cathédrale de Beauvais. Sont-ils originaires de cette ville? Et, si oui, est-ce pour cette raison qu'ils ont commandé la verrière à un atelier de Beauvais? Il n'y a aucune certitude.
La Vierge, en tant que rédemptrice, occupe une place centrale dans l'iconographie de ce vitrail. C'est évidemment une réponse aux réformés qui lui ôtent quasiment toute part dans la théologie protestante. Le symbole est encore accentué par la présence de l'Hérésie et de la Vérité comme porte-étendards en tête du cortège. Le sujet de cette verrière était nouveau. Les peintres se sont d'une part inspiré du dessin d'Albert Dürer, le grand char de l'empereur Maximilien, ils ont aussi inséré quelques cartouches pour expliquer les scènes. Quoi qu'il en soit, le résultat est digne de louanges. Des répliques en furent faites, dont l'une, destinée à l'église Saint-Nicolas de Rouen, se trouve dispersée en Grande-Bretagne.
On regardera avec intérêt le chef d'œuvre d'Engrand le Prince à l'église Saint-Étienne de Beauvais : un arbre de Jessé considéré comme l'un des plus beaux de la Renaissance.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

Le Triomphe de la Vierge ou le vitrail des Chars
Le Triomphe de la Vierge ou le vitrail des Chars
Registre supérieur : la cathédrale de Rouen en camaïeu bleu (Jean et Engrand le Prince, 1522-1524)
Les animaux du paradis terrestre dans le registre supérieur
Les animaux du paradis terrestre dans le registre supérieur
Vitrail des Chars, Jean et Engrand le Prince, Beauvais, 1522-1524
Le Triomphe de la Vierge : Marie, en tant que rédemptrice, triomphe du Mal qui est écrasé par les roues.
Le Triomphe de la Vierge : Marie, en tant que rédemptrice, triomphe du Mal qui est écrasé par les roues.
Vitrail des Chars, registre inférieur
(Jean et Engrand le Prince, Beauvais, 1522-1524).
Le triomphe d'Adam et Ève au paradis terrestre
Le triomphe d'Adam et Ève au paradis terrestre
Vitrail des Chars, registre supérieur
Adam et Ève, nus sur le char, portent haut l'étendard de la Justice.
Pour le char et le cortège, les Le Prince se sont inspirés de la gravure du «Grand char de l'empereur Maximilien» d'Albert Dürer.
À DROITE ---»»»
Adam et Ève, captifs de Labor et Dolor, tirent le char du Mal où trône l'arbre de connaissance.
Vitrail des Chars, registre du milieu (Le triomphe de Satan)
Ce superbe vitrail illustre la page de couverture du volume du Corpus Vitrearum sur les vitraux de Haute-Normandie.
Le triomphe de Satan
Le triomphe de Satan
Vitrail des Chars, registre du milieu
L'étendard de la Justice, en berne, est porté par la Crédulité.
L'Arbre de la Connaissance a pris place sur le char. Autour de l'Arbre s'enroule le démon. Il a pris la forme d'un serpent à tête humaine.
4 - VITRAIL DE L'ARBRE DE SAINTE ANNE («Atelier Rouennais», 1520-1530)
Vitrail de l'Arbre de sainte Anne
Vitrail de l'Arbre de sainte Anne
«Atelier Rouennais»
1520-1530
À DROITE ---»»»
La Vierge et l'Enfant
au centre du vitrail.
Vitrail de l'Arbre de sainte Anne

Le vitrail de l'Arbre de sainte Anne rappelle la disposition de l'Arbre de Jessé. Il veut illustrer la descendance d'Anne au travers (selon la Légende dorée de Jacques de Voragine) de ses trois mariages. Au bas de l'Arbre se trouve sainte Anne instruisant la Vierge, fille qu'elle a eu avec Joachim. Elle s'est ensuite mariée avec Cléophas, dont elle a eu Marie Cléophas (à droite), puis avec Salomé, dont elle a eu Marie Salomé (à gauche). Sainte Anne est donc entourée de ses trois filles. On a donc affaire à une représentation des trois Marie.
Au niveau supérieur, la Vierge se tient au centre, portant l'Enfant Jésus dans ses bras. À gauche, on trouve les enfants de Marie Cléophas (mariée à Alphée) : Simon, Joseph le Juste, Jacques le Mineur et Jude ; à droite, les enfants de Marie Salomé (mariée à Zébédée) : Jacques le Majeur et Jean l'Évangéliste. Cinq de ces six demi-frères seront apôtres du Christ. Tous ont la même grand-mère, sainte Anne. Jésus et ces cinq apôtres sont donc cousins au premier degré. Il s'agit bien sûr d'une généalogie tirée de la Légende dorée, avec sa part inévitable d'invention. Inutile d'ajouter que des érudits, dès le Moyen Âge, ont rejeté cette descendance. Vraie ou pas, elle doit être prise avec respect : grâce à elle, des artistes ont pu réaliser des chefs-d'œuvre. On peut voir les statues des trois Marie sur le portail sud de la collégiale Saint-Vulfran à Abbeville. Les originaux ont été détruits par la guerre de 40, mais des copies ont été montées en 1998.
Bien que la descendance de sainte Anne ait été un thème assez fréquent à la fin du Moyen Âge, il est rare de le voir illustré avec autant d'ampleur. Dans les draperies et les gestes, on y sent l'influence du maître hollandais Arnoult de Nimègue (qui avait séjourné à Rouen peu avant la création des vitraux de Saint-Vincent).
Sources : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995 + La Légende dorée de Jacques de Voragine.

Les trois Marie : Marie Salomé, sainte Anne (avec la Vierge) et Marie  Cléophas.
Les trois Marie : Marie Salomé, sainte Anne (avec la Vierge) et Marie Cléophas.
Vitrail de l'Arbre de sainte Anne
«Atelier Rouennais», 1520-1530
5 - VITRAIL DE LA VIE DE SAINT JEAN-BAPTISTE (Engrand Le PRINCE, Beauvais, 1525-1526)
Vitrail de la vie de saint Jean-Baptiste
Vitrail de la vie de saint Jean-Baptiste
Engrand le Prince
Beauvais, 1525-1526

Le vitrail de saint Jean-Baptiste est un chef d'œuvre d'Engrand le Prince, indiscutablement l'artiste le plus doué de cette famille de peintres verriers de Beauvais. L'histoire commence par le tympan avec les premiers épisodes de la vie de Jean : Annonce à Zacharie, Visitation, Départ de Jean de la maison de ses parents pour le désert ; Première prédication. Sur les deux registres au-dessous, Engrand Le Prince développe les quatre phases capitales de sa vie ou liées à elle. En haut, devant un riche arrière-plan : la Prédication, puis le baptême du Christ. Le superbe décor bleuté (où figurent encore quelques éléments d'architecture) lie les deux scènes. Au-dessous, deux compositions célèbres (et légèrement refaites à cause des bouche-trous) : la Décollation et la Présentation de la tête du Baptiste à Hérode et Hérodiade.
Voir l'église Saint-Jean-Baptiste à Saint-Jean-d'Angély pour connaître le pourquoi de la décollation de Jean et le rôle de ses remontrances à Hérode Antipas.
Quelques parties de ce vitrail ne sont pas d'origine. Dès le XVIe siècle, on eut à refaire la tête du Christ dans la scène du baptême. D'après les sources, la tête originale aurait pu être brisée lors du saccage de Rouen par les protestants en 1562. Enfin, retouche plus importante (due aux nombreux bouche-trous) dans deux panneaux du registre inférieur : celle de la Présentation de la tête de Jean à Hérode et Hérodiade par Salomé. La danse de Salomé, accompagnée de rubans qui volètent, est une «création» de l'atelier Duhamel-Marette à Évreux en 1869. Cette création est dénigrée par les historiens d'art pour deux raisons. D'une part, elle ne correspond pas à l'iconographie (Salomé présente en effet la tête sur un plateau et ne danse pas) ; d'autre part, l'atelier Marette avait sous la main, dans l'église de Pont-Audemer, une fort bonne imitation de la scène perdue d'Engrand le Prince. En effet, cette célèbre verrière a été copiée par d'autres peintres verriers normands dès son exposition dans l'église Saint-Vincent. Ainsi, en 1535, Mausse Heurtault en fit une réplique (jugée très correcte par les historiens) pour l'église Saint-Ouen de Pont-Audemer. D'autres églises de Haute-Normandie possèdent des imitations de cette verrière, preuve que la «griffe» d'Engrand le Prince servait de source d'inspiration et d'émulation au niveau d'une région.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

Registre supérieur du vitrail de la vie de saint Jean–Baptiste par Engrand le Prince (1525–1526)
Registre supérieur du vitrail de la vie de saint Jean-Baptiste par Engrand le Prince (1525-1526)
Le lion en bas à gauche est marqué par l'influence de Dürer.
La tête du Christ dans la scène du baptême a été refaite au XVIe siècle.
La Décollation de Jean–Baptiste et la Présentation de la tête du saint à Hérode et Hérodiade
La Décollation de Jean-Baptiste et la Présentation de la tête du saint à Hérode et Hérodiade.
Vitrail de la vie de saint Jean-Baptiste par Engrand le Prince (Beauvais, 1525-1526).
Registre inférieur.
Tête de Salomé
Tête de Salomé.
Vitrail de la vie de saint Jean-Baptiste par Engrand le Prince
Cette tête de Salomé, ainsi que tout le personnage en train de
danser, est une création de l'atelier Duhamel-Marette en 1869.
Salomé attend, avec son plateau, la tête de Jean-Baptiste.
Salomé attend, avec son plateau, la tête de Jean-Baptiste.
Vitrail de la vie de saint Jean-Baptiste par Engrand le Prince (1525-1526), registre inférieur
Le grand artiste qu'était Engrand Le Prince n'a lésiné sur rien : le camaïeu bleu du bâtiment
sur la gauche fait apparaître des personnages sur les balcons afin que tout le décor soit animé.
Hérode et Hérodiade reçoivent la tête de Jean-Baptiste présentée  sur un plateau par Salomé.
Hérode et Hérodiade reçoivent la tête de Jean-Baptiste présentée sur un plateau par Salomé.
Vitrail de la vie de saint Jean-Baptiste par Engrand le Prince (1525-1526), registre inférieur

Dans tout ce registre, Engrand le Prince emploie le jaune d'argent pour les vêtements
des deux personnages principaux de l'histoire : Hérode et Salomé.
La Décollation de Jean-Baptiste (partiel)
La Décollation de Jean-Baptiste (partiel)
Vitrail de la vie de saint Jean-Baptiste par Engrand le Prince (1525-1526), registre inférieur

La magnificence des architectures d'arrière-plan et les personnages qui les animent
font partie intégrante de la marque de fabrique d'Engrand le Prince.
Jean quitte la demeure de ses parents, Première prédication
Jean quitte la demeure de ses parents, Première prédication
Vitrail de la vie de Jean-Baptiste par Engrand le Prince (1525-1526), détail du tympan.
6 - VITRAIL DES ŒUVRES DE MISÉRICORDE (Jean et Engrand LE PRINCE, Beauvais, vers 1525)
Vitrail des Œuvres de Miséricorde
Vitrail des Œuvres de Miséricorde
par Jean et Engrand le Prince
(Beauvais, vers 1525)

Le vitrail des Œuvres de miséricorde possède une iconographie peu commune. Quatre tableaux allégoriques illustrent les bienfaits de la Charité. Jean et Engrand Le Prince y déploient tout leur talent dans des panneaux hauts en couleurs. Celui du bas a subi une restauration après le saccage de Rouen par les protestants en 1562. Et l'atelier Duhamel-Marette fit une restauration générale en 1869.
Les registres regorgent d'inscriptions nommant les personnages ou expliquant ce qu'ils font : le thème devait être difficile à cerner.
Le registre du bas est une allégorie du Mauvais riche. Celui-ci a pris place au centre de la table, habillé d'un manteau au col de fourrure très luxueux. À droite, on voit Suffisance, debout, dans sa belle robe rouge aux manches vertes ; à gauche se tient une nonne (les Le Prince voulaient-ils rappeler par là que les couvents étaient riches?). Trois pauvres tendent la main et se font rabrouer. Le quatrième, Lazare, est étendu par terre, au premier plan. Lui aussi tend la main ostensiblement.
Le registre du dessus montre la punition de l'ingratitude. La cause des riches, en vêtements luxueux, est défendue par Pitié auprès du Christ, qui refuse de s'apitoyer sur leur sort : une inscription porte la mention : «Qu'ils souffrent de la faim comme les chiens». Dans ce panneau, les riches sont clairement désignés comme des ingrats. Une inscription à la base les appelle d'ailleurs «les riches ingrats». Cette notion d'ingratitude est ici surprenante. Qu'ont fait les     ---»»» Suite à droite

Le festin du Mauvais riche
Le Mauvais riche
Le Mauvais riche
Vitrail des Œuvres de Miséricorde
par Jean et Engrand le Prince (Beauvais, vers 1525)

---»»»    pauvres pour ce riche? En quoi est-il leur débiteur? Il faut connaître la mentalité des gens du Moyen Âge à partir du XIIe siècle et le sens qu'on y donnait alors au mot pauvreté. Pour ce faire, on se reportera au développement proposé ci-dessous. Disons simplement que l'existence des indigents était, d'une certaine manière, considérée comme la source de la fortune des riches. Un riche qui ne pratiquait pas la charité était donc un ingrat : il ne rendait pas aux pauvres ce que les pauvres lui avaient donné eux-mêmes. Sur la gauche, la Mort perce un riche de sa lance.
Au registre au-dessus, Richesse, une femme élégante parée d'une robe peinte au jaune d'argent., repousse Nécessité qui mendie pour ses enfants. Derrière, Charité secourt des pauvres, dont un boiteux. Au premier plan, à droite, une scène plus ambiguë : Aumône éteint le feu qui menace Péché. Ce symbole se traduit aisément : le secours aux pauvres réduit le pouvoir du Malin en ôtant les hommes secourus à son influence.
Au registre supérieur enfin, le Christ , sous un dais richement décoré, promet de nourrir tous ceux qui viennent à lui. Ce panneau n'est pas reproduit en gros plan dans cette page.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

«««--- À GAUCHE
Le Festin du Mauvais riche
Vitrail des Œuvres de Miséricorde
par Jean et Engrand le Prince (Beauvais, vers 1525)

Le Festin du Mauvais riche
Le Festin du Mauvais riche
Vitrail des Œuvres de Miséricorde par Jean et Engrand le Prince (Beauvais, vers 1525)
Le Mauvais riche rabroue les mendiants. Sur la droite, Dame Suffisance ne porte que mépris à la scène.

La pauvreté au Moyen Âge occidental.
Le sens du mot «pauvreté» a évolué au XIIe siècle, époque marquée par un important progrès technique et un enrichissement global de la société. Jusque-là, la pauvreté était conçue comme la rançon du péché, comme un châtiment ; la richesse, regardée comme une faveur divine qui permettait de faire l'aumône, acte qui s'était presque institutionnalisé. Certains grands nobles traînaient en permanence derrière eux une douzaine de pauvres qu'ils nourrissaient. Ainsi ils respectaient leurs obligations envers les pauvres et les opprimés.
On trouve dans le XIIe siècle occidental une situation qui rappelle celle de ce début du XXIe : le progrès technique entraîne l'enrichissement de ceux qui entreprennent, mais multiplient les pauvres. L'Église aussi s'enrichit, et de là naît le scandale. Comment imiter le Christ quand on vit dans l'opulence? L'accroissement du nombre des «laissés-pour-compte de la croissance» (comme on dirait aujourd'hui) et la nécessité de ne pas s'écarter de l'idéal évangélique vont changer les mentalités.
André Vauchez, dans son ouvrage La spiritualité du Moyen Âge occidental, écrit que «cette conception ritualiste de la charité fit place à une volonté de lutter efficacement contre la misère et surtout d'entrer en contact direct avec les pauvres.» S'occuper de la veuve et de   ---»»»

---»»»   l'orphelin avait été à la source de l'idéal chevaleresque. Désormais il faut aussi s'occuper de ceux qui sont regardés comme des victimes de l'injustice (on dirait aujourd'hui de l'injustice sociale) et ils sont légions : mendiants, errants, prostituées, malades, lépreux, etc. Mais André Vauchez souligne aussi que la pauvreté, à cette époque, ce n'était pas seulement manquer d'argent, c'était aussi manquer de protection, être abandonné à soi-même. Faire l'aumône à un mendiant dans la rue n'était plus suffisant. Il fallait le prendre en charge, c'est-à-dire créer des maisons où on pourrait l'accueillir. D'où la floraison d'établissements de bienfaisance, d'«hôpitaux», souvent ouverts par des mains privées. Les léproseries vont ainsi se multiplier dans tout l'Occident chrétien dans les dernières décennies du XIIe siècle. «La véritable charité consistait à dépister les misères et à les soulager par une organisation aussi efficace que le permettaient les conditions de l'époque», écrit encore André Vauchez. Parfois la charité allait encore plus loin : on sortait un pauvre de sa misère en lui trouvant du travail car la présence du pauvre, véritable «vicaire du Christ» était regardée comme salvatrice.
Globalement parlant, au cours du XIIe siècle la nature de l'aumône se transforme : elle n'est plus un acte méritoire, elle devient un geste de justice. Sous les coups de boutoir des têtes pensantes du christianisme de l'époque, comme saint Bernard, la conscience collective ira même plus loin : le riche a le devoir de donner parce que l'aumône est devenue un droit ; si le riche ne donne pas, le pauvre a le droit de voler pour récupérer son dû.
La verrière des Œuvres de Miséricorde réalisée par les Le Prince assimile à des ingrats les riches qui ne donnent pas (deuxième registre en partant du bas). L'utilisation du mot «ingratitude» peut étonner ici. Qu'ont donc fait les indigents pour les riches? En remerciement de quoi doivent-ils recevoir de l'argent? Nous avons vu plus haut que l'aumône en était venue à être ressentie, par les mendiants, comme un droit. Saint Bernard, cité par André Vauchez, pousse l'affaire encore plus loin et précise clairement le sous-tendu de la civilisation occidentale du XIIe siècle. L'historien cite le saint qui apostrophe les riches en se faisant le porte-parole des pauvres : «C'est notre vie qui forme votre superflu. Tout ce qui s'ajoute à vos vanités est un vol fait à nos besoins.» Mentalité qui peut, replacée dans la bouche des indigents, s'interpréter abruptement de la manière suivante : «le fait que je vive vous permet d'être riche, donc le fait de vivre doit me rapporter de l'argent.» Au vu de la construction incessante, au cours des âges, d'hospices, d'Hôtel-Dieu et de maisons spécialisées pour s'occuper des pauvres, il est clair que cette mentalité a peu ou prou perduré jusqu'au XIXe siècle. On fera aisément le parallèle avec l'aide sociale plus que généreuse de notre civilisation actuelle où le fait de vivre signifie pour certains : «je consomme, donc j'accrois vos bénéfices». Avec la conclusion qui s'ensuit. Ce bouleversement des mentalités fait du XIIe siècle une époque charnière dans l'histoire de la mentalité occidentale.
Source : La spiritualité du Moyen Âge occidental (VIIIe-XIIIe siècle) d'André Vauchez, Collections Points, éditions du Seuil.

Inscription «Les Riches ingras»
L'inscription «Les Riches ingras» est à moitié effacée.
Bas du panneau «La Pitié intercède pour les Riches ingrats auprès du Christ»
Vitrail des Œuvres de Miséricorde
par Jean et Engrand le Prince (Beauvais, vers 1525)
Dame Richesse repousse Dame Nécessité qui mendie pour ses enfants (à gauche)
Dame Richesse repousse Dame Nécessité qui mendie pour ses enfants (à gauche)
L'Aumône (Osmone) éteint le feu qui menace Péché couché par terre (à droite)
Vitrail des Œuvres de Miséricorde
par Jean et Engrand le Prince (Beauvais, vers 1525).
La Pitié intercède pour les Riches ingrats auprès du Christ qui les repousse.
La Pitié intercède pour les Riches ingrats auprès du Christ qui les repousse.
La Mort transperce un riche avec sa lance.
Vitrail des Œuvres de Miséricorde
par Jean et Engrand le Prince (Beauvais, vers 1525).
7 - VITRAIL DE SAINT ANTOINE DE PADOUE («Atelier Rouennais», vers 1530)
Vitrail de saint Antoine de Padoue
Vitrail de saint Antoine de Padoue
«Atelier Rouennais», vers 1530
Son style est nettement marqué par l'influence des Le Prince.
À DROITE ---»»»
Vitrail de saint Antoine de Padoue
«Atelier Rouennais», vers 1530

1) Le Miracle du pied coupé ---»»»

2) Le Cœur de l'usurier (partie droite du panneau) ---»»»--»»»
On découvre le cœur dans la cassette, au milieu
des pièces d'or, tandis que la dépouille n'a pas de cœur.

Le vitrail de saint Antoine de Padoue est la seule verrière parmi les treize de l'ancienne église Saint-Vincent qui soit peinte en grisaille et sanguine rehaussée de jaune d'argent. L'influence des Le Prince y est manifeste : précision de l'architecture, riches drapés avec plis et surplis, et surtout abondance de jaune d'argent pour définir les formes et affiner les modelés. Les historiens n'expliquent d'ailleurs pas comment cette influence a pu s'exercer : les Le Prince étaient en activité à Beauvais et le phénomène d'imprégnation du travail d'un maître par l'observation attentive de ses œuvres n'était guère possible. Les créateurs de cette verrière (comme de celle de saint Pierre vue plus haut, influencée elle aussi par les Le Prince) avaient-ils été travailler dans l'atelier de Beauvais? Question sans réponse.
Le vitrail de saint Antoine illustre trois des principaux miracles attribués à ce saint. En bas, on voit le Miracle de la mule. L'animal s'agenouille devant une hostie consacrée au lieu de la manger. Au-dessus : Prédication du saint aux funérailles d'un usurier. Antoine de Padoue avait prédit que l'on trouverait le cœur de cet homme, qui aimait l'or plus que Dieu, dans sa cassette. On découvre en effet son cœur au milieu des pièces d'or de son coffre (image à droite ci-dessous) ; on s'aperçoit aussi que sa dépouille n'a pas de cœur. Registre suivant : le Miracle du pied coupé (photo ci-dessous). Un homme a frappé sa mère avec son pied. Antoine conseille alors à ce fils indigne de couper ce pied qui scandalise, ce que fait l'homme. Ému et pris de remords, Antoine recolle le pied à la jambe. Enfin, le registre supérieur dépeint la Mort de saint Antoine. Le saint y est entouré de moines et de proches.
Cette verrière possède beaucoup de plombs de casse et l'appréciation de ses qualités artistiques en est rendue difficile. Néanmoins, elle a une caractéristique notable : les panneaux sont une agrégation de plusieurs scènes pour constituer une histoire. Ainsi, dans le panneau du pied coupé, on distingue nettement, dans la partie droite, l'homme qui se coupe le pied et, en bas, le saint qui le recolle à la jambe.
On pourra se reporter à l'église Saint-Antoine-de-Padoue au Chesnay, près de Versailles, église achevée en 1900 et possédant une très belle verrière des ateliers Lorin à Chartres sur la vie de saint Antoine.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995

Le miracle du pied coupé Le cœur de l'usurier retrouvé dans sa cassette
Le Miracle de la mule
Le Miracle de la mule
Vitrail de saint Antoine de Padoue
«Atelier Rouennais», vers 1530
En bas à gauche, deux donatrices agenouillées sont en prière.

Voir le vitrail XIXe siècle du Miracle de la mule à la cathédrale Saint-Pierre de Saintes.
La Mort de saint Antoine
La Mort de saint Antoine de Padoue
Vitrail de saint Antoine de Padoue, «Atelier Rouennais», vers 1530.

C'est souvent sur les vitraux de la Renaissance que l'on trouve de très intéressants dessins des vaisseaux de cette époque.
Voir le vitrail de la nef au palais Jacques Cœur à Bourges.

La nef dans le vitrail de saint Antoine de Padoue
La nef dans l'arrière-plan du «Miracle de la mule»
(Le haut du mât a été coupé.)
8 - VITRAIL DES SAINTS («Atelier Rouennais», 1520-1530)

Le vitrail des Saints est situé au-dessous de celui de saint Antoine de Padoue, dans la même verrière. Dans l'ancienne église Saint-Vincent, ces deux vitraux étaient séparés. Sur un plan général, les grandes figures dont se compose le vitrail des Saints ont inspiré les peintres verriers normands pour d'autres églises.
Les historiens d'art penchent pour une participation de plusieurs artistes dans la conception de ce vitrail. En particulier un détail retient l'attention : le panneau du haut est enrichi d'un décor d'arrière-plan, ce qu'on ne voit pas dans les deux autres. Certains, faisant le parallèle avec un vitrail d'Arnoult de Nimègue à Louviers, y voient une influence déterminante de ce maître. Serait-ce même un verrier formé par lui qui aurait fait ce panneau? Les sources consultées font mention d'une différence importante entre le visage de saint Jacques (reproduit en gros plan à droite) et le visage des autres personnages. «La douceur qui émane du visage de saint Jacques, modelé à la sanguine et à la grisaille, provient d'un jeu de hachures très subtil qui se confond avec le travail de putoisage et d'enlevés. Sur les autres visages, traités uniquement en grisaille, les hachures sont plus apparentes», lit-on dans l'ouvrage Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen sous la plume de Véronique Chaussé et Laurence de Finance. Faut-il en conclure à un quasi-partage des tâches entre verriers au sein d'un même registre de scènes? Question que posent nos deux auteurs et qui reste sans réponse.
Le registre inférieur du vitrail des Saints montre sainte Anne instruisant la Vierge, et sainte Jean-Baptiste. À leurs pieds, les donatrices. Registre du dessus : un saint archevêque (probablement saint Claude) et saint Nicolas, aisément reconnaissable. Le registre supérieur représente saint Vincent, patron de la paroisse, et saint Jacques le Majeur. L'arrière-plan de ce panneau est orné d'un très bel arc triomphal typique de l'art Renaissance.
Notons encore que le sac de Rouen par les protestants en 1562 a ici laissé des traces puisque le visage de Marie (photo ci-dessous) et le visage de la donatrice de gauche (visible sur la photo générale du vitrail) ont été restaurés après cette date. On y trouve en effet des traces d'émaux, technique inconnue au début du XVIe siècle. Enfin, l'atelier Duhamel-Marette s'est chargé d'une restauration globale au XIXe siècle.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

L'Éducation de la Vierge et une donatrice
L'Éducation de la Vierge et une donatrice
Vitrail des Saints, «Atelier Rouennais», 1520-1530.
Le visage de la Vierge, qui porte des traces d'émaux, a été
restauré après 1562, année du saccage de Rouen par les protestants.
Vitrail des Saints
Vitrail des Saints
«Atelier Rouennais», 1520-1530.
Le registre supérieur trahit une forte influence de l'art d'Arnoult de Nimègue.
L'arc triomphal Renaissance
Saint Jacques Le Majeur
Saint Jacques Le Majeur
Vitrail des saints, «Atelier Rouennais», 1520-1530.
C'est le seul visage de la verrière à être
modelé à la sanguine et à la grisaille.
L'Éducation de la Vierge
L'Éducation de la Vierge
Vitrail des Saints, «Atelier Rouennais», 1520-1530.
Le visage de la Vierge, qui porte des traces d'émaux, a été
restauré après 1562, année du saccage de Rouen par les protestants.
«««--- À GAUCHE
Gros plan sur l'arc triomphal Renaissance
Vitrail des Saints, «Atelier Rouennais», 1520-1530
Registre supérieur
9 - VITRAIL DE L'ENFANCE ET DE LA VIE PUBLIQUE DU CHRIST («Atelier Rouennais», 1520-1530)
Vitrail de l'Enfance et de la vie publique du Christ
Vitrail de l'Enfance et de la vie publique du Christ
«Atelier Rouennais», 1520-1530.

La verrière de l'Enfance et de la vie publique du Christ a été donnée à la paroisse Saint-Vincent par l'une des grandes familles rouennaises, les Roux de Bourgtheroulde. En dehors d'objets qui rappellent l'environnement quotidien (chien, cage en osier pour les tourterelles), le vitrail se distingue par un travail tout en douceur sur les visages, ainsi que par le soin apporté au rendu des étoffes. Les deux registres font ressortir trois couleurs dominantes : bleu, rouge et jaune d'argent. Les zones verdoyantes, à l'arrière-plan, sont tout juste perceptibles.
Au tympan, on peut voir une Annonciation, un Christ de Pitié et, au milieu, la Vierge et saint Jean. Dans le registre supérieur, après un Couronnement de la Vierge, on trouve les premières étapes de la vie de Jésus : Nativité, Adoration des mages et Présentation au Temple. Registre inférieur : Fuite en Égypte, Jésus parmi les Docteurs, Multiplication des pains et Adieux de Jésus à sa mère.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

Couronnement de la Vierge, Nativité, Adoration des mages et Présentation de Jésus au Temple.
Couronnement de la Vierge, Nativité, Adoration des mages et Présentation de Jésus au Temple.
Vitrail de l'Enfance et de la vie publique du Christ, registre supérieur, «Atelier Rouennais», 1520-1530.
Fuite en Égypte, Jésus parmi les Docteurs, Multiplication des pains et Adieux du Christ à sa mère.
Fuite en Égypte, Jésus parmi les Docteurs, Multiplication des pains et Adieux du Christ à sa mère.
Vitrail de l'Enfance et de la vie publique du Christ, registre inférieur.
«Atelier Rouennais», 1520-1530.
À noter que le visage de la Vierge dans les lancettes 1, 3 et 4 est le même. Le peintre verrier a utilisé le même carton.
La Vierge avec Jean et Marie-Madeleine ?
La Vierge avec Jean et Marie-Madeleine ?
Vitrail de l'Enfance et de la vie publique du Christ.
10 - VITRAIL DE LA PASSION («Atelier Rouennais», 1520-1530)
Vitrail de la Passion
Vitrail de la Passion
«Atelier Rouennais», 1520-1530.

Le vitrail de la Passion, créé vers 1520-1530, affiche les scènes classiques de cet épisode bien connu du Nouveau Testament. Au registre inférieur, l'Entrée du Christ à Jérusalem, Jésus au jardin des Oliviers (la composition générale du panneau est inspirée d'un dessin de Dürer), le Baiser de Judas et la Comparution devant Caïphe. Dans le panneau du Baiser de Judas, on remarquera, au premier plan et tombant à terre, la présence de Malchus, l'homme dont saint Pierre coupe l'oreille droite. Au registre supérieur : la Flagellation (peut-être aussi inspirée par Dürer), Ecce homo, Comparution devant Pilate et Portement de croix.
Au tympan, sainte Véronique présente le voile de la sainte Face. De part et d'autre, des anges portent les instruments de la Passion. Tandis que, au-dessus, d'autres anges portent les armoiries des donateurs (on aperçoit une tête de sanglier).
Le Christ est toujours vêtu de violet, à l'exception de la scène de l'Ecce homo. Son habit, toujours très simple, contraste avec ceux, nettement recherchés, des soldats et des bourreaux. Au premier plan du registre supérieur, deux figures attirent l'attention par leurs couleurs éclatantes : le soldat dont l'armure est embellie par le jaune d'argent ; et le soldat d'à côté qui tient une hallebarde, bien dressé dans son costume rouge et bleu à crevés. Enfin, notons que l'auteur des cartons a inclus un chien dans chacun des deux registres.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

Le tympan : les anges portent des instruments de la Passion et les armoiries des donateurs.
Le tympan : les anges portent des instruments de la Passion et les armoiries des donateurs.
Au centre, sainte Véronique présente la sainte Face.
Vitrail de la Passion, le tympan
«Atelier Rouennais», 1520-1530
Entrée dans Jérusalem, Jésus au jardin des Oliviers, Le Baiser de Judas, Comparution devant Caïphe
Entrée dans Jérusalem, Jésus au jardin des Oliviers, Le Baiser de Judas, Comparution devant Caïphe.
Vitrail de la Passion, registre inférieur. Un enfant joue avec un chient en bas à droite.
«Atelier Rouennais», 1520-1530.
Le baiser de Judas
Le baiser de Judas.
Vitrail de la Passion, registre inférieur
«Atelier Rouennais», 1520-1530.
Flagellation, Ecce homo (la tête et le buste du Christ datent de 1873), Comparution devant Pilate
Flagellation, Ecce homo (la tête et le buste du Christ datent de 1873), Comparution devant Pilate.
Vitrail de la Passion, registre supérieur
«Atelier Rouennais», 1520-1530.
Le chien au pied du Christ dans la comparution devant Pilate
À DROITE ---»»»
Ecce Homo
Vitrail de la Passion, «Atelier Rouennais», 1520-1530
L'armure du soldat menaçant est embellie avec du jaune d'argent.
Par la fenêtre, on voit les murs de la forteresse de Jérusalem dans le lointain.
«««--- À GAUCHE
Le chien au pied du Christ dans la Comparution devant Pilate.
Ecce homo
11 - VITRAIL DE LA CRUCIFIXION («Atelier Rouennais», 1520-1530)
Vitrail de la Crucifixion
Vitrail de la Crucifixion
«Atelier Rouennais», 1520-1530.

Le vitrail de la Crucifixion, daté de la décennie 1520-1530, offre un très bel ensemble chromatique. La dominante bleue de la partie supérieure irradie tout le tableau. Cette verrière a subi des dégradations lors du sac de Rouen par les protestants en 1562. Elle a été restaurée peu après, puis à nouveau en 1869 par l'atelier Duhamel-Marette. Ainsi, le bleu plus soutenu au niveau des corps de Jésus et des deux larrons ne correspond pas au bleu gris initial que l'on voit juste au-dessus de l'architecture. De même, les têtes du Christ et du mauvais larron (à droite) ne sont pas d'origine.
Au pied de la croix, Marie-Madeleine n'a pas un visage particulièrement réussi, alors que celui de la Vierge est une merveille. On lit ce détail technique dans l'ouvrage Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen à propos de ce visage : «(...) le volume est obtenu par un lavis de grisaille réchauffé de sanguine et modelé de hachures parallèles ou entrecroisées. Seuls quelques traits esquissent les yeux, les ailes du nez et la bouche.»
Le soldat chamarré qui se tient debout à droite (encore accompagné d'un chien) possède une caractéristique digne d'être soulignée : son visage est bleu pâle comme son casque ; le tout est peint sur la même pièce de verre. Sa belle armure est obtenue par la grisaille, rendue vivante par les enlevés, et rehaussée de jaune d'argent. On remarquera en passant le beau travail sur la fusée de l'épée (terme usuel pour désigner la poignée.)
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

La Vierge, saint Jean et Marie-Madeleine au pied de la croix
La Vierge, saint Jean et Marie-Madeleine au pied de la croix
Vitrail de la Crucifixion
«Atelier Rouennais», 1520-1530.
À droite, le visage de la Vierge, qui est une vraie merveille, contraste avec celui de Marie-Madeleine qui n'est pas très plaisant.
On peut voir un visage similaire de Marie-Madeleine dans un vitrail Renaissance de la Mise au tombeau à l'église Saint-Romain à Rouen.
La Vierge et saint Jean
La Vierge et saint Jean
Vitrail de la Crucifixion, «Atelier Rouennais», 1520-1530.
Le merveilleux visage de la Vierge est esquissé de quelques  traits.
Le merveilleux visage de la Vierge est esquissé de quelques traits.
Son voile est orné d'un large galon qui tombe très bas.
Vitrail de la Crucifixion, «Atelier Rouennais», 1520-1530.
Marie-Madeleine au pied de la croix
Marie-Madeleine au pied de la croix
Vitrail de la Crucifixion, «Atelier Rouennais», 1520-1530.
Le soldat romain
Le soldat romain
Vitrail de la Crucifixion, «Atelier Rouennais», 1520-1530
Le casque et le visage sont peints sur le même verre.
Le Christ et les deux larrons
Le Christ et les deux larrons.
Vitrail de la Crucifixion, «Atelier Rouennais», 1520-1530.
Les têtes du Christ et du mauvais larron (à droite) ne sont pas d'origine, de même que le bleu soutenu de la partie supérieure.
Les donateurs sous une suite de rinceaux obtenus au jaune d'argent
Les donateurs sous une suite de rinceaux obtenus au jaune d'argent.
Vitrail de la Crucifixion,, «Atelier Rouennais», 1520-1530
12 - VITRAIL DE LA VIE GLORIEUSE DU CHRIST («Atelier Rouennais», 1520-1530)
Vitrail de la Vie Glorieuse du Christ
Vitrail de la Vie Glorieuse du Christ.
«Atelier Rouennais», 1520-1530.

Le vitrail de la Vie Glorieuse du Christ clôt le cycle de la Passion. Bien qu'étant sorti lui aussi de l'«Atelier Rouennais» dans la décennie 1520-1530, il ne brille pas du même lustre que les deux précédents. L'ampleur de la grisaille sur les deux registres lui donne un aspect un peu terne. Son côté le plus marquant est la présence d'un transi au soubassement : le donateur est figuré mort, allongé, et son corps est rongé par les vers. Cette prégnance de la mort est une expression habituelle de la foi à la fin du Moyen Âge.
Le registre supérieur présente : la Descente de croix, la Mise au tombeau, la Résurrection et les Saintes Femmes au tombeau. Les sources citées rappellent que la disposition de la Mise au tombeau suit de près une œuvre sur cuivre de Dürer, la Petite Passion. Au registre inférieur : Apparition de Jésus à sa mère, Apparition à sainte Madeleine, le Repas à Emmaüs et l'Incrédulité de saint Thomas. La scène des pèlerins d'Emmaüs bénéfice d'une belle architecture d'arrière-plan enrichie de fins détails, à la manière de Dürer. Une arcade en anse de panier ornée, à droite et à gauche, de deux médaillons typiques de la Renaissance, s'ouvre sur les lambris gris-vert d'un plancher. Le reste du décor, dont la fenêtre et la vitre, est en camaïeu bleu.
Si l'on regarde de près tous les visages dans les deux registres, on verra que le peintre verrier a utilisé, à deux reprises, le même carton pour plusieurs personnages. La tête de saint Thomas, dans la scène de l'Incrédulité, est identique à celle de l'homme de profil dans la Mise au tombeau ; la tête de sainte Madeleine dans l'Apparition est tirée du même dessin que la tête de la sainte dans les Saintes Femmes au tombeau. C'est sans doute par souci d'économie.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

La Descente de croix, la Mise au tombeau, la Résurrection, les Saintes Femmes au tombeau
La Descente de croix, la Mise au tombeau, la Résurrection, les Saintes Femmes au tombeau.
Vitrail de la Vie Glorieuse du Christ, «Atelier Rouennais», 1520-1530
La tête de la Vierge, dans la Descente de croix, date de 1870.
Apparition du Christ à sa mère, Apparition du Christ à la Madeleine, le Repas à Emmaüs, l'Incrédulité de saint Thomas
Apparition du Christ à sa mère, Apparition du Christ à la Madeleine, le Repas à Emmaüs, l'Incrédulité de saint Thomas.
Vitrail de la Vie Glorieuse du Christ, «Atelier Rouennais», 1520-1530.
13 - VITRAIL DE SAINT-VINCENT («Atelier Rouennais», 1520-1530)
Vitrail de Saint Vincent
Vitrail de Saint Vincent
«Atelier Rouennais», 1520-1530.

---»»» Suite du vitrail de Saint Vincent
cet artiste «le maître du martyre de saint Vincent». Trois exemples en gros plan sont donnés à droite.
L'ensemble de la verrière a été fortement restauré dès la première moitié du XVIe siècle, puis à nouveau après 1562, et encore en 1869 par l'atelier Duhamel-Marette.
Source : Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen, musée des Beaux-Arts de Rouen, 1995.

Le vitrail de Saint-Vincent frappe, de prime abord, par le contraste entre la dominante bleu et blanc du tympan et la dominante brun orangé des deux registres. Il s'en dégage une beauté d'ensemble «qui, nous disent les sources, le fit retenir pour le cartulaire de Saint-Vincent au milieu du XVIe siècle et, en 1840, Eugène Delacroix en a levé quelques croquis.»
Les deux registres de ce très beau vitrail illustrent les épisodes donnés par la Légende dorée de Jacques de Voragine (à l'exception de l'écrasement du saint par la vis d'un pressoir). On lit, en bas, le Jugement de Vincent et Valère, puis le Martyre de saint Vincent ; en haut, la Mort de saint Vincent écrasé par la vis d'un pressoir, le Jet du corps de saint Vincent dans la mer, et l'Exposition du corps de Vincent aux bêtes sauvages. Le tympan est illustré de litanies de la Vierge.
Ce vitrail est marqué par quelques prouesses techniques : une frise de personnages fabuleux au soubassement et des ornementations peu fréquentes dans les vêtements. Ainsi, l'orfroi de la chape de Valère est orné d'une Vierge à l'Enfant dans la baie où Vincent et Valère sont conduits en prison. Enfin, on admirera le travail du peintre verrier dans les visages à la grisaille. L'historien du vitrail, Jean Lafond, a d'ailleurs surnommé
---»»» Suite en bas à gauche

Visage d'un personnage du bateau qui jette le corps de saint Vincent à la mer
Visage d'un personnage du bateau qui jette le corps
de saint Vincent à la mer (registre supérieur)
Vitrail de Saint Vincent, 1520-1530.
Saint Vincent est écrasé sous la vis d'un pressoir, Mort de saint Vincent, Prodiges du corps de saint Vincent
Saint Vincent est écrasé sous la vis d'un pressoir, Mort de saint Vincent, Prodiges du corps de saint Vincent :
Son corps est jeté à l'eau, lesté d'une meule, puis livré aux bêtes sauvages et protégé par un corbeau.
Vitrail de saint Vincent, 1520-1530.

La vie de saint Vincent est donnée par La Légende dorée du moine Jacques de Voragine (XIIIe siècle). Pour être exact, ce n'est pas le récit de la vie d'un homme, c'est la suite ininterrompue des tortures que lui infligent ses bourreaux, du moins telle que la rapporte l'histoire.
Vincent vit dans l'empire romain à l'époque des empereurs Dioclétien et Maximien. Il est diacre et aide le vieil évêque Valère dans sa charge : parlant bien, il assure le prêche à sa place. Mais Dacien, le gouverneur romain, entend que l'un et l'autre renient leur religion. Il les fait arrêter et les laissent mourir de faim en prison. Plus tard, les croyant presque morts, il les fait amener devant lui. Surpris et furieux, il les découvre «pleins de santé et de joie». À nouveau, ils refusent de renier leur foi. Dacien, toujours plus irrité, envoie Valère en exil, tandis que Vincent est immédiatement mis au supplice.
Étendu sur un chevalet, on lui rompt tous les membres. Comme le gouverneur vient le provoquer sur l'état pitoyable de son corps, Vincent en sourit et répond à un Dacien exaspéré par sa résistance : «Insensé, plus tu crois te fâcher contre moi, plus en réalité tu as pitié de moi. Laisse-toi donc aller à toute ta malice ! Tu verras que, avec l'aide de Dieu, j'aurai plus de pouvoir dans les supplices que toi en me suppliciant !» Alors Dacien excite les bourreaux à plus de cruauté. Ils enfoncent des peignes de fer dans les côtes du saint (panneau ci-dessous). Le sang coule de partout, les entrailles sortent d'entre les côtes. Vincent repousse toujours les appels à la raison et répond : «Langue empoisonnée, je ne crains pas tes tourments ; mais ce qui m'effraie, c'est que tu feignes d'avoir pitié de moi. Car plus je te vois furieux, plus grand est mon plaisir. Garde-toi de rien atténuer aux supplices que tu me prépares afin que j'aie plus d'occasions de te montrer ma victoire !»
Le supplice change alors de nature. On prépare un gril pour l'y rôtir. Vincent y monte de lui-même [rappelons que tous ses membres ont été rompus] et s'offre généreusement au feu. Les bourreaux lui enfoncent des pointes enflammées dans la chair (panneau ci-dessous), on jette du sel dans les flammes pour accentuer ses brûlures. Ses entrailles [ou ce qu'il en reste après le précédent supplice] sont transpercées et se répandent autour de lui. Mais saint Vincent, «immobile et les yeux levés au ciel», invoque le Seigneur.
Dacien le fait jeter, les pieds liés, dans un cachot bien sombre dont le sol est jonché de pointes de fer acérées. Mais une lumière immense pénètre le cachot, les fers se changent en fleurs et l'odeur du parfum se répand. Des anges viennent soulager la peine du supplicié et chantent avec lui. Ses gardiens, d'abord épouvantés, se convertissent.
Dacien, comprenant qu'il est vaincu, ordonne de laisser Vincent se reposer : il veut continuer les supplices quand il aura repris des forces. Mais le saint rend l'âme peu après. Déçu et voulant sa vengeance, le gouverneur fait étendre le corps du supplicié dans un champ pour y être dévoré par les bêtes sauvages et les oiseaux de proie (panneau ci-dessus). Mais les anges descendent du ciel pour protéger le corps tandis qu'un corbeau gigantesque chasse les prédateurs à   ---»»»

Personnage et architecture
Personnage et architecture
dans le bateau qui jette le corps
de saint Vincent à la mer (registre supérieur).
Vitrail de Saint Vincent, 1520-1530.
Personnage près du corps martyrisé de saint Vincent
Personnage près du corps martyrisé de saint Vincent
Vitrail de Saint Vincent, 1520-1530.
Le martyre de saint Vincent
Le martyre de saint Vincent
Vitrail de saint Vincent, 1520-1530.

---»»»   grands coups d'ailes. Alors Dacien fait jeter le corps à la mer pour qu'il y soit cette fois dévoré par les poissons (panneau ci-dessus), mais le corps refuse de couler. Il est porté par les vagues jusqu'au rivage où une pieuse femme, aidée de ses frères chrétiens, pourra l'ensevelir solennellement...
La vie de saint Vincent est l'un des contes les plus typiques de l'inventivité presque sado-masochiste de certains moines du Moyen Âge. Comme on dirait aujourd'hui, pour construire cette histoire à dormir debout, il y a des moines un peu pervers qui ont dû «s'éclater».
Source : La Légende dorée de Jacques de Voragine, traduction de Teodor Wyzewa, éditions Diane de Selliers. Toutes les parties entre guillemets sont extraites du texte de Teodor Wyzewa.

Comparution de saint Vincent devant le proconsul Dacien, Condamnation de Vincent et Valère qui sont conduits en prison, deux épisodes du martyre de saint Vincent
Comparution de saint Vincent devant le proconsul Dacien, Condamnation de Vincent et Valère qui sont conduits en prison, deux épisodes du martyre de saint Vincent.
On remarquera une Vierge à l'Enfant peinte sur l'orfroi de la chape de Valère dans la baie où Vincent et Valère sont conduits en prison.
Enfin, il ne faut pas oublier non plus de jeter un coup d'œil à la frise du soubassement et à ses personnages fabuleux.
Vitrail de saint Vincent, 1520-1530.
Gros plan sur la frise du soubassement du vitrail de saint Vincent
Gros plan sur la frise du soubassement du vitrail de saint Vincent
Vitrail de Saint Vincent, 1520-1530.

Documentation : Panneaux dans la nef + «Les verrières de l'église Sainte-Jeanne d'Arc», Itinéraire du Patrimoine
+ «La place du Vieux-Marché et le martyre de Jeanne d'Arc» d'Olivier Chaline, éditions Charles Corlet
+ «Vitraux retrouvés de Saint-Vincent de Rouen», édité par la Ville de Rouen à l'occasion de l'exposition de 1995-1996
+ «La spiritualité du Moyen Âge occidental» d'André Vauchez, collections Points, éditions du Seuil.
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