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Avec la cathédrale Saint-Étienne,
le palais Jacques Cur demeure un monument incontournable de
la ville de Bourges.
C'est l'édifice privé le plus somptueux construit
en France au XVe siècle. En 1443, Jacques Cur achète
le fief de la Chaussée, accolé au rempart de la ville,
et deux maisons voisines. Les travaux sont rondement menés.
On ignore le nom des architectes. En 1453, la construction, ou plutôt
l'embellissement, n'était pas encore achevé. Cependant
Jacques Cur y avait déjà donné des dîners
et des fêtes. Le grand argentier est arrêté en
1451, sa «grand'maison» confisquée par Charles
VII. Le roi la rendra à ses fils en 1457. Le bien va passer
à la famille Laubespine en 1552 et connaître une vie
brillante pendant cent vingt-cinq ans. En 1682, la ville de Bourges
achète le bâtiment et en fait son hôtel de ville.
Cette situation va durer jusqu'en 1858. Malheureusement, entre 1820
et 1830, la ville y entreprend des travaux jugés déplorables
par les historiens actuels. Elle veut y installer la Cour d'appel
et le tribunal de première instance. À cette fin,
elle modifie bien des pièces : partage des galeries
; division de la chapelle
; destruction de cheminées et de sculptures.
En 1858, la ville revend le palais Jacques Cur à l'État
et au département. Une restauration partielle y est entreprise
sous la direction de Bailly, architecte des Monuments historiques.
En 1920, le département revend à son tour à
l'État la partie qui lui appartenait. Une restauration générale
et sérieuse du palais peut enfin commencer.
Ajoutons que toutes les parties extérieures ont été
restaurées aux alentours des années 2010.
Cette page vous propose quelques vues des principales salles que
l'on peut visiter.
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La façade du palais Jacques Cur. Le grand argentier a
choisi le style gothique flamboyant. . |
La façade principale
du palais Jacques Cur donne sur la place Jacques Cur
à Bourges.
Sur la place, au premier plan, la statue du grand argentier
est due à Auguste Préault. Elle a été
mise en place en 1879.
Autrefois, on entrait dans le palais par la double porte centrale
visible sur la photo : la porte charretière et la poterne
située sur sa droite. Tout à droite et non visible
sur la photographie se trouve une porte de service ornée
de deux très beaux culs-de-lampe donnés
ci-dessous.
C'est maintenant la porte d'accueil pour les visites.
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Plan du palais Jacques Cur. |
La partie centrale de la façade recevait
autrefois une statue équestre de Charles VII, martelée
à la Révolution.
Dans les fenêtres, à gauche et à droite, Jacques
Cur et sa femme, Macée de Léodepart. |
PLAN : «1)» signifie le
1er niveau , donc le rez-de-chaussée ; «2)»
signifie le 2e niveau (1er étage) ; «3)»
signifie le 3e niveau, donc le 2e étage.
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L'aspect de la
façade n'est
pas symétrique. À ce sujet, on trouve
un avis intéressant dans l'article du Congrès
archéologique tenu à Bourges en 1931 où
les archéologues Gandilhon et Gauchery écrivent
: «Si l'on embrasse d'un coup d'il la façade,
on se rend compte que la symétrie, telle que
l'a comprise l'art classique, n'est pas observée.
Et, cependant, le regard se montre satisfait parce que
les pleins et les vides, les parties sculptées
et les parties lisses s'équilibrent d'une manière
harmonieuse.»
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Statue de Jacques Cur par Auguste Préault, fin
du XIXe siècle. |
Cette femme, regardant à la fenêtre est reconnue
comme étant Macée
de Léodepart, épouse de Jacques Cur et fille
du prévôt de Bourges. |
Ornementation reliant l'archivolte de la porte charretière
à l'archivolte de la poterne. |
La façade ouest et le donjon sont établis sur
l'ancien rempart. |
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Le «bourgeois» à sa fenêtre
est reconnu comme étant Jacques Cur.
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Intrados du soubassement de la fenêtre aveugle
qui recevait la statue de Charles VII.
Détail de l'ornementation. |
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Cul-de-lampe
Porte de service sur la façade. |
Cul-de-lampe
Porte de service sur la façade. |
Le singe près de la fenêtre
où se tient Jacques Cur. |
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Maquette du palais Jacques Cœur à l'origine (façade
est).
La maquette inclut le corps de logis sud qui a disparu (partie
gauche de la photographie). |
Maquette du palais Jacques Cur à l'origine (façade
ouest). |
Intrados du soubassement de la fenêtre aveugle
qui recevait la statue de Charles VII.
Détail de l'ornementation. |
Cul-de-lampe
dans le passage d'entrée. |
À
DROITE ---»»»
Tympan de la poterne latérale
(refait par le sculpteur Caudron au XIXe siècle) |
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Le balcon du donjon.
Les ornementations de coquilles et de curs
correspondent aux emblèmes de Jacques Cur. |
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Cul-de-lampe
dans le passage d'entrée du palais. |
Cul-de-lampe
dans le passage d'entrée du palais. |
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La tour de l'escalier central
et ses allèges ornées de personnages divers. |
Vue d'ensemble de la cour intérieure (vers le nord). |
Macée de Léodepart et Jacques Cur
Allège de la tour de l'escalier central. |
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Escalier menant à la chapelle, au premier étage.
Les tympans des frontons sont ornés
de trois scènes d'entrée et de sortie de messe. |
Scène de messe
Tympan d'un fronton de l'escalier menant à la chapelle. |
Scène de cuisine sur le fronton de la porte menant aux
cuisines.
Jacques Cur avait veillé à ce que, dans
toutes les entrées
de son palais, la fonction des lieux soit indiquée. |
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Fileuses à la quenouille
Allège de la tour de l'escalier central. |
Joueurs de maillet
Allège de la tour de l'escalier central. |
La façade avec la tour de l'escalier central. |
Vue d'ensemble de la cour intérieure (vers le sud)
L'article du Congrès archéologique tenu à
Bourges en 1931 mentionne qu'il y avait autrefois, dit-on, une
statue équestre de
Jacques Cur sur le balcon (partie gauche de la photo)
qui fait pendant au balcon de la façade avec sa statue
de Charles VII. |
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Porte d'entrée de la salle des Festins. |
Cerf et biche (emblèmes royaux)
surmontent la porte d'entrée de la salle des Festins. |
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La tribune des musiciens dans la salle des Festins. |
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LA SALLE D'APPARAT
AU SECOND ÉTAGE |
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La salle d'apparat (située au-dessus de la salle des Festins)
a été aménagée comme un petit musée. |
Le tombeau de Jean de Berry par Paul Gauchery.
Reconstitution du début du XXe siècle. |
Le tombeau de Jean de Berry par Paul Gauchery (XXe siècle).
Détail : les pleurants. |
Statue de la Vierge ou d'une sainte.
dans la salle d'apparat (XVIe siècle?) |
L'original en marbre du tombeau
du duc Jean de Berry est visible dans l'église
basse de la cathédrale Saint-Étienne de
Bourges. Mutilé à la Révolution, le socle
orné de pleurants n'existe plus. En revanche, l'ours
(donné ci-dessous) a une bien meilleure allure.
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L'ours aux pieds de Jean de Berry (XXe siècle). |
Statue de saint Jean l'Évangéliste
Pierre, XVIe siècle. |
Statue de saint Roch
Pierre, XVIe siècle. |
Tapisserie murale représentant une scène du Déluge.
dans la salle d'apparat. |
LA CHAPELLE DU
PALAIS JACQUES CUR |
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Vue partielle de la chapelle (avec l'oratoire de Macée de Léodepart) |
La voûte de la chapelle est ornée de vingt anges
déroulant de longs phylactères. |
Prophète tenant un phylactère dans le culot
d'une niche. |
Oratoire de Jacques Cur.
On y lit sa devise : «À cur vaillans
riens impossible». |
«Le Christ à l'ange»
Bas-relief du premier tiers du XVe siècle. |
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Clé de voûte aux armoiries de Jacques Cur.
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Ange tenant un écusson
Cul-de-lampe de la chapelle. |
Piéta (XVIIe siècle ?) |
Clé de voûte aux armoiries de Jacques Cur
et de son épouse Macée de Léodepart.
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La chapelle
est une pièce carrée, assez
exiguë, qui demeure l'une des plus belles du palais.
Malheureusement, lors de la visite guidée, elle
est expédiée en dix secondes... Prenez
néanmoins le temps de regarder l'architecture,
notamment les deux petits oratoires construits
pour Jacques Cur et son épouse, Macée
de Léodepart. Ils sont ornés des emblèmes
de chacun et leur voûte est décorée
d'étoiles. Dans les chapelles privées
de cette époque, ce genre d'oratoire n'était
pas très fréquent. L'article du Congrès
archéologique tenu à Bourges en 1931 précise
: «On en avait vu, cependant, déjà
à la Sainte-Chapelle de Paris, à celle
de Riom et à celle de Bourges, et peut-être
n'est-il pas téméraire de penser que ceux
de la Sainte-Chapelle de Bourges [démolie au
XVIIIe siècle] ont inspiré ceux de l'hôtel
Jacques Cur.»
Initialement, l'autel de la chapelle était embelli
d'un triptyque. Ce devait être une uvre
de première force : elle avait «excité
l'admiration des ambassadeurs florentins venus à
Bourges en 1461», nous apprend en effet l'article
du Congrès archéologique de 1931. On ne
sait quand ce chef d'uvre a disparu. Le sujet
du panneau central reste inconnu. Sur les panneaux latéraux,
on pouvait voir Charles VII et Marie d'Anjou en prière,
le roi René et des princesses de l'époque.
Les anges de la voûte doivent aussi retenir l'attention
du visiteur. On ignore le nom de leur auteur. S'agit-il
de Jacob de Littemont et d'Henri Mellein qui paraissent
avoir travaillé pour la famille de Jacques Cur?
Ces peintures, longtemps protégées par
un faux plafond, ont été redécouvertes
lors des travaux du XIXe siècle et restaurées
par le peintre Alexandre Denuelle en 1869. «Son
travail, trop vigoureux, a quelque peu altéré
l'élégance des anges présentant
dans les voûtains les versets évangéliques
des mystères douloureux et glorieux de la Vierge
Marie», lit-on dans le petit ouvrage des éditions
du Patrimoine sur le palais Jacques Cur.
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Le mur nord de la chapelle avec l'oratoire de Macée de
Léodepart.
La décoration des murs latéraux de la chapelle
est moderne. |
Prophète tenant un phylactère
dans le culot d'une niche. |
Les anges de la voûte tiennent de longs phylactères.
Les peintures de la voûte ont été très
restaurées
par Alexandre Denuelle au XIXe siècle. |
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Vue partielle de la galerie haute sud.
La porte et l'escalier datent du XIXe siècle.
La somptueuse voûte en bois est du XVe siècle.
La cheminée visible ici est celle des «Jeux de
la guerre». |
Cheminée «Les Jeux de la guerre»
dans la galerie haute sud. |
Bas-relief d'un marchand
dans un coin de mur de la galerie haute sud. |
À DROITE ---»»»
Tournoi de paysans dans un village.
Cheminée «Les loisirs de la noblesse»,
bas-relief de la partie haute. |
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Cheminée «Les jeux de la guerre»
Les meurtrières du chemin de ronde sont occupées
par des soldats. |
Cheminée «Les jeux de la guerre»
Bas-relief de la gorge inférieure du manteau, détail. |
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Cheminée «Les jeux de la guerre»
Deux dames observent les guerriers derrière les meurtrières.
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Bas-relief d'une galée
de France (XVe siècle)
Chambre des galées. |
Vitrail illustrant une galée ou un cogge.
Des six panneaux initiaux, c'est le seul vitrail du XVe siècle
qui nous soit parvenu. |
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La cheminée de la chambre du conseil.
Sous l'arc en accolade se trouve une angelote
portant la devise de Jacques Cur. |
Culot représentant Tristan et Iseult épiés
par le roi Marc caché dans un arbre.
Chambre du trésor. |
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Vue d'ensemble des combles et de la charpente.
Les combles, jadis cloisonnées, servaient d'entrepôt.
Certaines pouvaient être meublées
avec une cheminée. Elles servaient alors de logements domestiques.
Une petite exposition de sculptures anciennes de têtes humaines
y est proposée.
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Trois têtes de femmes et d'enfant. |
Tête de femme. |
Tête d'enfant. |
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Documentation : «Le palais Jacques-Cur»,
Monum, Éditions du patrimoine
+ Congrès archéologique de France, 94e session tenue
à Bourges en 1931 : «L'Hôtel Jacques Cur»
par MM. Alfred Gandilon et Robert Gauchery |
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